« C’est ce que tu crois, crevette. » Il lance avec cette malice qui le caractérise tant. Il est évident qu’il s’est habitué à sa présence, à ses visites impromptues comme ce soir, alors que Summer est chez sa grand-mère maternelle. Elle fait partie de sa vie désormais, même s’il s’est rapproché d’elle à la base pour veiller sur elle. Ce qu’il fait, sans en avoir conscience, par respect pour la promesse qu’il a faite à son amie, mais également parce qu’elle le touche, plus qu’il ne désire l’admettre. Elle lui manquerait, c’est certain, si elle décidait de s’éloigner de lui à l’avenir. Ce qui est inévitable. Il en a conscience. Elle va bientôt se trouver un petit ami et la maison des O’Malley ne sera plus aussi fondamentale à son équilibre que la présence de son futur amant. C’est la vie, il en a conscience, mais à cet instant, il a conscience que Summer et lui sont une forme de refuge pour l’adolescente. Sa remarque lui arrache un sourire charmeur. « Souvent. Elles ne se font pas prier en général. » C’est une réalité. Il a plusieurs fois fini dans les draps de ses spectatrices qui l’ont approché après ses représentations, parfois chez elle, parfois dans des lieux insolites en fonction des désirs de ses dames. Il ne rate aucune occasion de satisfaire ses amantes dès lors qu’elles émettent leurs intentions. D’autant plus qu’il demeure un homme particulièrement gourmand sur le plan charnel. Il aime la luxure et s’y adonne sans se prendre la tête avec qui le désire, d’autant plus lorsqu’il juge ses formes attirantes. Si son regard se fait un instant charmeur, il reprend rapidement cette lueur de malice quand ses doigts ébouriffent la chevelure d’or de la demoiselle. « C’est sûr, une crevette s’en charge déjà. » Il la taquine avec son sourire narquois niché sur ses lèvres. Il a l’audace de la comparer à ses filles hystériques qui crient de façon pénible. Il est persuadé qu’elle va prendre la mouche, lui retoquer une parole cinglante, qui obtiendra son amusement. Il l’invite à se diriger vers la sortie derrière pour retrouver les rues fraiches de la ville. Ils finissent par échanger sur sa passion, son ressenti d’être sur scène et il s’applique à répondre à ses interrogations avec franchisse. Il ne s’adresse pas à elle, comme si elle était une gamine, il la met sur un pied d’égalité. Cela donne un véritable sens à leurs conversations. « C’est ça. » Il conclut à la remarque de l’adolescente. « J’en suis ravi. C’est le plus important pour moi. Ce soir, je chantais dans cette optique là. » Indirectement, il lui avoue qu’il a été inquiet pour elle et qu’il est satisfait qu’elle s’en soit remise. Cela le rassure. C’est une évidence. Ils finissent par arriver au glacier, pénètrent dans l’établissement pour passer commande. La demoiselle choisit et le taquine sur son choix, qui devient rébarbatif. Il prend toujours la même. « Bingo. Le meilleur parfum selon moi. » Il retoque comme si c’était elle qui était étrange de prendre une glace à la framboise. « Tu devrais essayer, mais attention tu pourrais prendre du poids, crevette. » Il a un sourire en coin, pas sérieux pour un sou. « Nutella, s’il vous plait. » Il déclare à la glacière qui prépare immédiatement leur glace. « Tu veux boire quoi avec ? » Il questionne la plus jeune, déterminé à déguster leur glace et boisson à l’une des tables de l’établissement, malgré l’heure tardive qui s’avance. Il n’est pas encore minuit.

Ciaran fait preuve de malice en lui lançant des taquineries dénuées de vérité. Elle sourit en guise de réponse avant de lever les yeux au ciel, peu convaincue par l'idée qu'il met en évidence. Il manque de crédibilité, à tel point qu'elle n'en croit pas un mot. Elle ne répond rien à sa remarque ; son air sceptique et peu convaincu, ainsi que son froncement de sourcil dédaigneux, suffisent en guise de réponse. Il poursuit sur son fantasme de retrouver une femme sous ses draps lorsqu'il s'introduit dans sa chambre, mais aussi sur les étreintes lascives qu'il échange avec de jolies demoiselles. Une pointe de jalousie titille son cœur mais elle ne le laisse pas transparaître. « En même temps je pense que tu sais y faire. » Elle commente en se contrôlant pour ne pas déclarer "tu m'étonnes vu comment tu es beau". Elle n'a pas le droit en tant que jeune adolescente de déclarer ces choses-là à un quarantenaire. « Hey je n'ai même pas crié, ni même bougé une seule fois ! Crétin ! Et il me semble que sourire n'est pas encore jugé comme déluré. » En plus elle serait capable de démontrer davantage de passion que ces chaudasses hystériques, mais encore faudrait-il qu'elle en prenne elle-même conscience. Et quand bien même, elle n'oserait glisser de tels mots d'entre ses lèvres. Elle lui donne plutôt un coup au niveau de son torse pour dévoiler son mécontentement, l'insultant de petit con intérieurement, avant d'éclater de rire et de se relever du tabouret. Ils avancent et finissent à l'extérieur, en direction de leur glacier habituel. « Comment ça ? Dans l'optique de capturer chaque démon de ton public ? » Elle creuse davantage pour en savoir plus sur cette découverte. Ils s'introduisent dans le magasin et elle précise son envie au vendeur. Goût framboise pour la demoiselle et Nutella pour l'éternel enfant dissimulé sous l'adulte qu'est Ciaran. « N'oublie pas que je suis une crevette. Je n'ai pas beaucoup de chance de prendre du poids. Mais tu devrais y faire gaffe toi, à ton poids, parce que tu es en âge d'attraper du bidon. » Elle rit aux éclats, comblée de retourner sa bêtise contre lui. « Un milkshake chocolat banane. » Lorsque les commandes sont reçues entre leurs mains, ils s'installent à une table. Elle dévore sa glace avant de boire une gorgée de sa boisson sucrée. Elle savoure ce moment de complicité, simple, en sa compagnie, et elle sourit lorsqu'elle glisse sa langue contre la glace. « Toujours aussi bonne ? » Elle l'interroge en souriant pour échapper au silence. Puis, elle se dresse sur ses jambes, se courbe en avant vers Ciaran, et vient passer sa langue sur sa glace à l'italienne. Elle goûte la saveur Nutella dont il se délecte à chaque fois, avant de se rasseoir en riant. Elle n'aurait jamais osé en présence de Summer, mais sa joie actuelle et son impulsion ordinaire la poussent à concrétiser ses désirs.

Il rit à ses propos avec naturel, se plonge dans leur complicité retrouvée malgré l’évènement troublant, qui aurait pu créer de nombreux tourments à l’adolescent. « Je ne te le fais pas dire. » Sa vanité éclate littéralement, bien qu’il se montre particulièrement amusé et désinvolte au sujet de cet échange, qui n’est juste une occasion pour tous les deux de se taquiner mutuellement. D’ailleurs, les paroles de l’adolescente l’amusent particulièrement, d’autant plus qu’elle fait normalement partie de cette génération qui s’extasie comme des furies devant leur idole. Il ne peut s’empêcher de la provoquer à ce sujet et la réponse ne se fait pas attendre. Son sourire s’intensifie sur ses lèvres d’autant plus lorsqu’elle vient porter un coup sur son torse. Il ne s’attarde pas plus sur cet élément, prend ses affaires pour quitter le bar et rejoindre la rue. Ils abordent sa passion, les messages qu’il désire faire passer en chantonnant ses mélodies aux sonorités mélancoliques, mais poignantes, en utilisant un langage à la fois simple, mais poétique. « C’est ça. J’utilise des mots qui leur parlent, qui ont du sens pour eux, pour moi. Histoire de soulager une douleur, créer un lien d’empathie entre eux et moi. » Il déclare simplement tandis que leurs pas les conduisent chez le marchand de glaces. Ils y parviennent, elle prend commande et le taquine. Il n’en faut pas plus pour que leurs chamailleries se réitèrent comme à leurs habitudes. « Désolé, mais mon régime équilibré et la boxe me permet de garder la ligne, désolé pour toi crevette. » Il retoque sans la moindre hésitation avant de passer commande. « Ce sera un café noir pour moi, merci. » Il ne pense pas qu’il dormira cette nuit. Il subit toujours des insomnies dues à ces années passées derrière les barreaux. Cela lui donne le temps nécessaire pour griffonner des notes sur ses partitions, trouver les paroles à mettre dessus. Sa vie est loin d’être aussi équilibrée qu’il le prétend, mais il s’y est fait. Une fois leurs consommations en main, ils rejoignent une table non loin de la baie vitrée, mais dans un coin un peu excentré. Ils s’y installent, viennent déguster leurs glaces. Il savoure le gout de la sienne, sourit à la remarque de l’adolescente. « Un régale ! » Il déclare dans un sourire franc, presque enfantin, car il désire l’amuser. Seulement, il a la surprise de la voir se rapprocher dangereusement de lui. Elle glisse sa langue sur la sienne avec innocence, mais son esprit en demeure déconcerté. Il la fixe de son regard sérieux, pénétrant sans en prendre conscience. Il la trouve délicieusement tentante, mais ne prend pas le risque de la charrier. Au contraire, il attrape son poignet sans un mot pour tendre la glace face à lui et en mordre un gros morceau pour la glisser entre ses lèvres. La saveur est glaciale, elle lui refroidit le corps en un instant, mais il la laisse fondre avec plaisir dans sa bouche. « Pas mauvais. » Il commente en venant glisser le bout de sa langue contre le coin de ses lèvres, sans prendre conscience que son action peut être ambigüe. « Prends ça comme une digne vengeance pour avoir osé me prendre de ma glace sans ma permission, crevette ! » Il relâche son poignet, a un sourire glorieux sur les lèvres. Il en rit même alors qu’il vient poursuivre la dégustation de sa glace, le regard pétillant de malice.

Après un flot de taquineries qu'ils affrontent avec leurs sourires perpétuels, les deux se rafraichissent un instant à l'extérieur, par la brise légère qui vient effleurer leurs visages. La discussion ne s'éteint pas, mais prend une teinte plus sérieuse et repose sur les impressions de Ciaran par rapport à sa représentation musicale. Shannen a apprécié les intonations qui se sont glissées de sa bouche, la manière qu'il avait de la captiver, mais aussi d'effacer les sources de morosité qui la rongeaient. Elle en a même négligé l'homme qui a tenté de savourer ses courbes autrement que par les yeux, tant sa musique est bienfaitrice. Mais ce qu'elle aime davantage, c'est l'écouter parler de sa propre musique. C'est intéressant et ça lui permet de le connaître davantage. « C'est une belle manière de créer le contact avec ton public, d'être en symbiose avec lui. » Elle commente avec douceur pour s'accorder à sa vision, qu'elle trouve vraiment merveilleuse. Il semble dévoué à ses fans, à les combler, mais aussi à apaiser leurs âmes, à leur faire du bien. Ciaran possède beaucoup de compétences, même s'il les dissimule sous des remarques souvent acerbes ou taquines, et lorsqu'il les dévoile avec autant d'expertise, Shannen s'en retrouve toute chamboulée. Pourtant, elle ne le laisse pas transparaître et l'alternative de se rendre chez le glacier lui permet de chasser le trouble qui agite son cœur. Elle observe les goûts proposés avec gourmandise puis choisit la saveur framboise et un milkshake chocolat banane. « Quand tu auras la peau qui pendouille, pas sûre que la boxe soit efficace pour restructurer tout ça. » Elle rétorque à son tour en enclenchant son rire malicieux et amusé, avant de s'asseoir à une table en face de lui. « Le café n'est pas très conseillé le soir, tu sais ? » Elle déclare avant de lécher un bout de sa glace. Elle savoure le goût sucré qui s'empare de sa bouche, mais sa malice revient rapidement. Se penchant au-dessus de la table vers Ciaran, elle vient glisser sa langue contre sa glace pour se délecter d'une autre saveur. Elle rit aux éclats, jusqu'à ce qu'il lui attrape le poignet et la bloque dans ses mouvements. Il croque un morceau imposant de la sienne pour l'avaler et se venger de son action. Le regard pénétrant qu'il lui jette la foudroie sur place, à tel point qu'elle le laisse faire sans penser à se décharger de son emprise. Elle s'assoit de nouveau lorsqu'il la lâche enfin, et elle peut ainsi reprendre ses esprits. « Hey tu exagères je ne t'ai pas pris autant ! Avec ta grande bouche tu as pratiquement tout mangé. Tu me dois un bout. » Elle s'exclame faussement en léchant de nouveau son goût framboise. Malgré tout, elle adore sa compagnie.

« Cela donne réellement du sens à ce qu’on fait. » Il commente au sujet de sa musique. Il ne fait pas ça que pour lui. Il exploite ses blessures, ses inquiétudes, ses parts d’ombres et de lumière, son bonheur pour créer des morceaux qui sauront atteindre le cœur de son public. Il cherche à créer un lien entre eux, pour que durant cet intermède, leurs douleurs, leurs joies, voire leurs confusions soient communes. C’est ce qu’il recherche constamment en laissant sa créativité s’exprimer, en sélectionnant avec soin chaque note de sa partition. Si leurs propos semblent profonds, presque philosophiques, il les abandonne sans égard pour s’adonner à une activité qu’il affectionne particulièrement : les taquineries. Le sérieux de leur conversation s’envole, est remplacé par une ambiance bonne enfant. Elle ne perd pas de temps pour se lancer dans cette activité. Ils se taquinent comme deux enfants, sous le regard amusé du serveur qui prend en compte leur commande. « Faudrait encore qu’elle puisse pendouiller ! Je ne lui en donne pas l’occasion. » Il déclare simplement pour clore l’échange. Ils retrouvent une table libre, s’y installent avec leurs consommations. « Je ne suis pas prêt de dormir de toute manière. » Il déclare simplement avec dérision. Il est habitué à trouver le sommeil aux premières lueurs du jour. « Je dors très peu. » Il déclare, habitué à cette réalité, qu’il doit notamment à ces années passées derrière les barreaux de la prison. Il finit par déguster un bout de sa glace avant que la jeune adolescente n’agisse de façon espiègle et troublante. Il doit bien avouer que durant un instant, ces pensées n’ont pas été pures, qu’elle a éveillé en lui quelque chose de dangereux, mais qu’il efface rapidement de sa mémoire pour agir en gamin. Par esprit de vengeance, il s’empare de sa glace pour en dévorer un gros morceau. Il est loin d’imaginer que cette action de sa part chamboule l’esprit et le cœur de l’adolescente. Il est juste satisfait d’avoir obtenu sa vengeance. Elle ne semble pas disposée à contre-attaquer, se met à bouder, ce qui provoque son rire malgré lui. « Dans tes rêves, crevette. » Il provoque en dévorant avec bonheur sa glace. La fin de soirée s’annonce agréable comme lors qu’il profite de quelques instants en compagnie de l’adolescente. Le sujet de leur conversation se porte sur divers sujets, notamment les langues, qui tient particulièrement à cœur de la demoiselle. Elle le cultive sur du vocabulaire et l’heure file sans qu’il en prenne conscience, mais il finit par la raccompagner chez elle, afin de la laisser savourer une bonne nuit de sommeil, après cette soirée troublante et forte en émotion.