Ses jambes s'activent dans des rythmes énergétiques pour pédaler sur son vieux vélo à travers le parc. Son rire résonne parmi les arbres et la foule qui s'éparpille sur la route caillouteuse pour savourer les éclats de soleil lumineux. Il se mêle à celui de son amie Summer, qui rayonne de bonheur elle aussi. Elles profitent d'un instant de liberté, s'amusent, roulent trop vite entre les passants. Elles connaissent leurs premières bêtises et sensations de danger, d'adrénaline. Rien ne freine leur course, à tel point qu'elles atteignent rapidement le logement des O'Malley, où elles descendent pour attacher leurs vélos au parking prévu à cet effet.  « La première qui arrive en haut gagne le droit de squatter la douche ! » Shannen déclare en commençant à courir, vite rattrapée par Summer qui se prête au jeu - à son plus grand plaisir. Elle lui laisse toutefois une avance, dans le seul but qu'elle parvienne en haut en première. En vérité, elle a investigué cette activité pour obtenir un instant privilégié auprès de Ciaran, son père. « Gagné ! Je vais prendre ma douche ! J'arrive ! » Elle s'écrit, une fois l'entrée atteinte, sans se douter de la manigance dissimulée. Elle se faufile dans le couloir en passant devant son père. « Salut papa. » Elle se rend dans la douche, puis c'est au tour de Shannen de faire son entrée, toute guillerette. Une après-midi ensoleillée, baignade de doigts de pieds et bronzage autour du lac, rien de mieux pour sourire jusqu'à la fin de la soirée. « Bonjour ! » Elle déclare d'une voix forte et enjouée, avant de poser ses yeux innocents sur lui, mais tout de suite plus gourmands lorsqu'ils découvrent sa musculature. Recouvert d'un simple boxer, Ciaran s'attèle promptement à enfiler un jean, se tenant en équilibre sur une jambe. Il est sublime, élégant, finement musclé ; juste ce qu'il faut pour se sentir en sécurité au creux de ses bras... Elle jette un coup d’œil discret avant d'attraper une pomme, de tourbillonner une fois sur elle-même en riant, puis de s'étendre de tout son long sur le canapé. Elle est toujours vêtue de son haut de maillot de bain et d'un short en jean très court, mais elle est à son aise. « Alors, on se dévergonde ? Tu étais en train de regarder un porno ou quoi ? » Elle l'interroge avec insolence, le regard rivé vers cet océan bleu dans lequel elle se perd volontiers.

Une cigarette coincée au coin des lèvres, Ciaran profite d’un instant de solitude pour savourer les derniers frisons procurés par l’extase. Cette drogue délicieuse dont il n‘arrive pas à se passer et inonde ses entrailles de délicieuses sensations. Sa partenaire vient de quitter l’appartement, le temps pour lui d’enfiler son boxer et d’attraper sa cigarette afin de se prélasser durant cette journée de repos et de silence au sein de l’appartement. Summer est avec Shannen sur la plage, depuis le début de l’après-midi et toutes les deux semblent bien en profiter. Il faut dire que le temps est au bon fixe depuis deux jours, il aurait été dommage de s’en priver. Pourtant, il a la surprise de voir débarquer sa jeune fille. « Salut poulette ! Bien passé cet aprèm ? » Il quémande des informations sans faire cas de sa tenue légère. Après tout, elle est habituée à voir son père se balader en boxer. « Super ! Je vais prendre ma douche ! À toute ! » Lâche avec vivacité sa fille en filant directement dans la salle de bain. Malheureusement, des pas dans l’escalier lui font prendre conscience que sa fille n’est pas seule, sans doute que Summer a décidé de passer la soirée avec eux. Rien de bien surprenant, mais cela l’oblige à faire preuve de plus de réserve. De ce fait, il se relève pour attraper son jean, la cigarette toujours au coin des lèvres pour le revêtir. Il fait preuve de coordination, sent le regard de l’adolescente se poser un instant sur lui. « Salut ! » Il déclare simplement en écho à sa salutation en se concentrant sur son activité principale. Pourtant, la vision de ses formes avachies sur le canapé, mettant en valeur sa fine poitrine et ses cuisses légèrement entrouvertes, près de lui, titille le creux de ses reins. Il sent un violent désir de la prendre lui tarauder les entrailles. D’ailleurs, son regard exprime cette ambition qui l’habite un instant. Il la fixe comme un homme fixe une femme. Cela dure quelques secondes, le temps de se rappeler qu’elle est la fille de son ami, mais également qu’une adolescente en âge d’être sa fille. Il détourne son regard pour fermer son jean et se contente de sourire. « Eh oui ! Je profite de la vie, mais pas besoin de porno, je joue dans la cour des grands, crevette. » Il lance dans un rire fin, amusé par sa remarque et son arrogance. Il inspire une bouffée de sa cigarette en venant attraper son T-shirt. Il en profite pour le jeter sur elle avec sérieux. « T'es pas à la plage, crevette, rhabille-toi ! . » Il essaye surtout de chasser cette vision damnée qui éveille des pensées malsaines en lui. Il a beau se dire que c’est qu’une gamine, mais il n’arrive pas à faire entendre raison à ses pulsions. Il la désire et ça le fait bien chier pour le coup. « Alors, elle s’est bien passé cette journée, tu ne t’es pas trop fait chambrer par les mâles en chaleur au sujet de ta poitrine de crevette ? » Il la taquine directement en plongeant son regard taquin dans ses prunelles, pour l’amuser, mais également chasser ces pensées érotiques qui viennent naturellement s’immiscer en lui.  

Vêtue de son éternel short en jean court, ainsi que d'un haut de maillot de bain rouge, Shannen s'installe sur le canapé en étant à son aise. Elle reprend son souffle suite à la course endiablée à laquelle elle a participé avec son amie Summer, et qu'elle a manigancé pour la laisser gagner et la laisser disparaître sous la douche, leur accordant ainsi, à elle et Ciaran, un moment de tranquillité et d'intimité. Elle peut contempler son corps dénudé, le parcourir de son regard gourmand et admirateur, sans recevoir les foudres de son amie. Il s'empresse d'enfiler un jean, la clope coincée entre ses lèvres, alors que la blonde détaille ses mouvements et ses courbes, qu'elle juge exquises. « A d'autres Ciaran ! Je suis sûre que tu redeviens parfois un adolescent de 15 ans et que tu te caresses secrètement dans ta chambre. » Elle commente car elle ne croit pas un mot en ses paroles emplies d'arrogance. Qu'est-ce que ça peut bien faire qu'il regarde du porno ? Rien, strictement rien. Il sera toujours aussi sexy et désirable. Malheureusement, rien ne semble pouvoir lui retirer son charme légendaire. « On aurait pu vous surprendre en plein ébat, tu n'as pas honte ? » Elle s'exclame, le ton faussement outré, en croquant finalement sa pomme avec envie. Il lui lance ensuite son t-shirt, restant le torse dénudé. Est-ce de la provocation ? Elle ne peut pas s'empêcher de le contempler, lui et ses muscles finement dessinés, lui et son petit cul. Elle savoure discrètement, feignant de diriger son regard vers lui pour lui rétorquer. « C'est toi la crevette avec ton corps d'asperge ! » Elle maintient le fruit au creux de sa bouche, le mordant fortement de ses dents, pendant que ses bras enfilent le tissu qui protège son corps. Elle hume son odeur de manière discrète, la trouvant délicieusement masculine. Il est plus grand que sa taille mais elle l'apprécie pour sa largeur. « Si, il y en a un qui me faisait de l’œil, il était posé en face de nous, sur l'autre rebord du lac. Il arrêtait pas de nous observer Summer et moi, c'en était presque gênant. Un autre qui est carrément venu à côté de moi pour me taper la discussion, et il m'a proposé des alternatives très osées. Me faire l'amour derrière un buisson, quelle idée ! Un autre nous a sifflées, mais c'était sans doute plus Summer que moi. Ses seins commencent à bien pousser de son côté. » Elle explique, sans préciser qu'elle a mis en avant sa poitrine de crevette, comme il lui a spécifié d'entreprendre quelques jours auparavant, pour l'assumer, et ne plus la dissimuler sous un long t-shirt. « Et toi tu as passé une bonne journée ? Tu as comblé ta demoiselle avec ton petit sexe ? » Elle rétorque en souriant, le regard pointé vers lui, le taquinant simplement en retour de sa remarque "poitrine de crevette".

L’arrivée des deux adolescentes met un terme à son moment de solitude après une bonne partie de jambes en l’air. Sa cigarette en bouche, il attrape son jean pour le revêtir afin d’être présentable aux yeux de la jeune Shannen. Celle-ci ne manque pas une seconde pour le taquiner. Elle le provoque et sa réponse ne se fait pas attendre. « J’avoue. Une bonne branlette ne fait jamais de mal et permet de bien commencer la journée avant de savourer les reins d’une femme. C’est bien plus succulent ! » Il ne peut s’empêcher de se lécher la lèvre à cette pensée. Il n’a aucun tabou dans sa manière d’agir avec l’adolescente. Cela est dû notamment au fait qu’il ne la voit pas en tant que tel. Il se permet une franchise qu’il n’aurait qu’envers une adulte en accoutumé. « Dommage pour toi, tu aurais pu voir ce qu’est un vrai homme quand il prend une femme. » Il déclare sans éprouver aucune gêne à cette idée. Cela l’aurait même bien excité, mais il faut mieux que cette situation ne se présente pas pour la sérénité de leur relation de plus en plus ambigüe. « Au pire, vous auriez appris une leçon sur la vie. Je suis sûr que vous n’êtes pas si innocente que vous le prétendez ! » Il provoque à son tour bien que sa tenue titille le creux de ses reins. Elle est dangereuse pour ses pulsions avec ce bikini et cette pomme entre ses lèvres qu’il juge gourmande. Il sent son regard sur lui, comme elle doit sentir le sien sur elle. Il sourit à sa remarque. « C'est vrai, t'es plate comme une limande. Tu n'es pas une crevette ! » Il retoque sans perdre le nord avant de s’intéresser à leur journée. Il obtient des informations importantes. « Comme quoi ta poitrine de limande ne les arrête pas. » Il lance dans un sourire amusé en venant tirer une bouffée de sa cigarette. Il glisse sa main libre dans ses cheveux pour les ébouriffés, leur redonner un peu de texture malgré l’effort réalisé durant la luxure. Son odeur doit être forte, masculine, accentuée par l’odeur de la cigarette. Malgré son T-shirt, Shannen demeure un objet dangereux pour ses sens. Ses fines cuisses dissimulées sous son T-shirt trop long pour elle. Ses yeux ne peuvent pas s’empêcher de se perdre dessus. « Ma fille devient une femme. Bientôt, elle mentira à son adorable père pour passer du temps avec un garçon et l’honorer de son corps. » Il rit amusé à cette idée. Il ne fait pas partie de ses pères ultras protecteurs. Il ne compte pas l’empêcher de vivre la découverte de son corps, de ses désirs en tant que femme. Il pense que c’est l’expérience qui lui permettra d’avancer, mais il fait en sorte de lui donner les clés nécessaires pour ne pas le faire avec le premier venu ou un homme mauvais. Il veut qu’elle soit forte et il fait tout pour qu’elle devienne une femme comme a pu l’être sa mère, mais en moins manipulatrice. En cas de coup dur, elle sait qu’elle pourra toujours compter sur son soutien infaillible. « Très bonne, oui. Je l’ai passé à combler cette femme aux formes délicieuses. Elle a pris son pied, comme toujours, et c’était très agréable à regarder. » Il la provoque naturellement, en se ventant, car il n’a pas de tabou avec l’adolescente. Il a pris son pied, est accro à la luxure et ne s’en cache pas. C’est sa nature et l’adolescente le sait alors, pourquoi être discret sur une chose si naturelle à son sens ?

Shannen est ravie de savourer un instant de complicité en compagnie de Ciaran. Elle a manigancé un plan réfléchi pour que son amie disparaisse sous la douche et lui permette de profiter de son père. Elle découvre son corps dénudé et se surprend à admirer chaque parcelle de ses courbes exquises. Il est incontestablement très sexy, mais elle étouffe ses pensées pour ne pas laisser son trouble apparaître au fond de ses prunelles claires. Elle attrappe une pomme dans la cuisine puis tourbillonne avec engouement, avant de s'allonger sur le canapé et de la croquer. « Je le savais. » L'amusement et la joie inondent ses traits lorsqu'elle lui rétorque au sujet des caresses qu'il doit se prodiguer en état de manque. Beaucoup d'hommes s'y appliquent, cette découverte n'est donc pas étonnante mais plutôt évidente. « Parce que tu penses être le seul homme à avoir croisé ma route ? » Elle commente pour contredire son élan de prétention qu'elle tente de détourner. Elle refuse qu'il pense être le seul dans son entourage, elle voudrait faire croire à son expérience. Après tout, elle prétend coucher avec son voisin plus âgé, et elle n'hésitera pas à s'enfoncer dans un mensonge pour impressionner le beau blond. « Innocente ou pas, je ne suis pas sûre que Summer aurait apprécié te voir forniquer avec une femme ! » Elle plaisante en riant, en croquant de plus bel dans sa pomme. Elle enfile le t-shirt qu'il lui a balancé sur le ventre, pour devenir pudique comme il semble l'y inviter. Lui par contre reste le torse à découvert, et Shannen laisse ses yeux contempler son corps divin. Miam. « Je t'emmerde. Tu te crois mieux en étant aussi plat et fin qu'une asperge. » Elle balance d'un air grognon, tout de suite vexée lorsqu'il lui donne le qualificatif d'être plate comme une limande. Il semblerait qu'il ne la prenne pas au sérieux, qu'il n'ait pas saisi le trouble que ces surnoms engendraient. Il est aussi con que son camarade de classe. « N'oublie pas le cours de sexualité et de lui présenter des préservatifs. » Elle lâche avec insolence, en se relevant du canapé. Sa joie s'est dissipée pour laisser place à l'amertume. Il vient de saccager son coeur et son moral à la hausse par ses remarques. Elle boude sans en prendre vraiment conscience. « Tant mieux. » Elle répond froidement avant de disparaître dans la chambre de Summer et de s'allonger sur le matelas. Il l'a blessée à force de jouer et elle ne tient pas à ce qu'il le remarque, alors elle échappe à ce moment qu'elle avait espéré merveilleux. Il est pourtant au comble du désastre.

Ils se provoquent avec cette insolence qui leur est propre. Ciaran agit comme un adolescent en prenant des risques inconsidérés. Ces propos pourraient être catalogués comme étant contre les bonnes mœurs. Quel homme de son âge parlerait aussi librement de sa sexualité et du sexe en général en face d’une demoiselle âgée de seize ans et qui pourrait être sa fille. Cette idée effleure ses pensées, mais ne parvient pas à le raisonner. Il a du mal à envisager qu’elle n’est qu’une gamine. Il est aveuglé par l’alchimie naturelle qu’il y a entre eux, mais notamment cette complicité qui efface totalement la barrière liée à l’âge. Il ne voit pas une gamine, il la voit comme une jeune femme et c’est ce qui rend la demoiselle si dangereuse à ses yeux, notamment lorsqu’elle dévoile sans pudeur ses formes qu’il juge appréciables et attirantes. Leurs paroles et les images évoquées deviennent de plus en plus ambigües, dangereuses, tentatrices. Il sourit à ses propos d’un air amusé. « Non, mais cette information ne me concerne pas. » Il lâche avec désinvolture lorsqu’elle le provoque. « On ne joue pas dans la même cour. » Il ajoute dans un sourire qu’il se veut narquois. Il se montre raisonnable pour éviter de se lancer dans un échange verbal très dangereux en sous-entendus. Il ne doit pas franchir la ligne et il le sait. Pourtant, dans cette position, elle demeure dangereuse et il use de propos et actes mesquins pour éradiquer cette menace. Il semble toucher la corde sensible puisqu’elle répond avec véhémence et froideur à ses propos. Ses traits ne comportent plus de cette joie auparavant affiché, ses prunelles deviennent sombres et il ne peut qu’être frappé par ce changement de comportement. Il use de ses taquineries et provocations pour titiller la demoiselle, mais rien n’y fait, elle s’est refermée comme une huitre, file du salon pour s’enfermer dans la chambre de sa fille. Il se retrouve légèrement perdu par sa réaction, d’autant plus qu’il lui a assuré par le passé qu’elle ne devait pas complexer sur ses formes, qu’elle se devait de les assumer. Il a sans doute omis le fait qu’une adolescente est plus sensible qu’il ne le pense. Il glisse sa cigarette entre ses lèvres en venant se masser la nuque. Quelques minutes s’égrainent et il finit par se relever pour se diriger vers la chambre de sa fille. Elle est toujours sous la douche en vue du son qu’émet la douche. Sa main finit par toucher le bois de la porte pour y donner un coup. « Hey Shannen ! » Il déclare dans un ton toujours aussi désinvolte, car c’est dans sa nature. « Ne fais pas la tronche, je déconnais. Je ne pensais pas que tu le prendrais si mal. » Il admet en venant poser son épaule contre la porte. « Tu sais bien ce que je pense de ce complexe. Je pensais ce que j’ai dit la dernière fois, alors arrête de complexer. Tu es belle, même avec une petite poitrine. » Il admet gauchement en venant s’éloigner de la porte en venant tirer une bouffée de sa cigarette. Il espère que ses propos viendront calmer la susceptibilité. Il retrouve le salon et attrape sa guitare pour jouer un petit air, histoire de chasser les derniers effluves de cette tristesse engendrée de façon involontaire. Il espère qu’elle entendra les quelques notes et qu’elle retrouvera le sourire. Il n’aime pas la savoir minée, cela le rend mal à l’aise.

Les deux se taquinent comme d'ordinaire, au point que les sourires taquins se dessinent naturellement sur leurs visages. Shannen apprécie sa compagnie, est bien contente d'avoir manigancé un plan diabolique pour éblouir la lègère naïveté de Summer. Elle la détourne de la réalité, de cette envie d'être auprès de son père qui la dévore avec passion ; pour la pousser vers la douche, dans un lieu où évidemment, elle ne pourra troubler leur moment de complicité. Alors elle se livre aux rires et aux blagues en toute impunité, dans le secret le plus total et à l'abri des regards. « Non effectivement je ne joue pas dans la cour de la prétention. » Elle rétorque avec malice, les yeux plantés dans les siens. Elle ne se laisse pas démonter, tente au contraire de démolir ses airs fiers qui lui collent au crâne. Il est un adulte, un grand bonhomme, alors il se croit supérieur, dans un monde plus développé, notamment en ce qui se rapporte à la luxure. Mais l'avis de Shannen ne coïncide pas avec le sien, et elle ne tarde pas à lui préciser ses pensées à ce sujet. Elle aimerait démontrer qu'elle vit, profite et savoure, elle aussi. Ce n'est pas réservé aux vieux hommes de son âge. Et Ciaran lui donne ensuite d'autres raisons de boudiner dans son coin, lorsqu'il lui lance qu'elle est plate comme une limande. Ce commentaire la bouleverse car il efface toutes les tendresses qu'il lui avait déclarées lors d'un jour sombre. Ses pensées se bousculent alors, tant elle se retrouve secouée par ce surnom blessant. Il sait pertinemment qu'elle n'assume pas encore sa fine poitrine, le manque de formes généreuses de ses courbes, qui ne les rend pas délicieuses. Alors elle se vexe, exprime son ressenti, mais surtout la peine qu'il lui inflige et qui lui grignote les entrailles.

Toutefois incapable d'affronter une autre taquinerie de sa part, elle préfère s'emporter à l'intérieur de son esprit blessé, et s'enfermer dans la chambre de son amie Summer. Elle tente de s'apaiser, de reprendre sa respiration, notamment en consultant les dernières nouvelles sur facebook et photographies sur instagram. Mais le commentaire destructeur de Ciaran lui reste en mémoire, ce qui déclenche un soupir de frustration et quelques larmes au fond de ses prunelles claires ; néanmoins assombries par l'amertume qui la submerge. Elle ne sera jamais une femme fatale, ni même de taille à séduire des hommes élégants comme lui. Alors elle cogite, étouffe ses pleurs en glissant son poignet sur son oeil pour essuyer la goutte rebelle qui quitte son doux regard. Et Ciaran débarque finalement, se faufilant derrière la porte pour lui déclarer quelques mots touchants et profondément apaisants. Il lui présente ses excuses de manière détournée, sans jamais demander pardon, en donnant son aperçu sur la réalité de ses pensées actuelles. Il balance ce qu'il a sur le coeur à ce sujet, sans pudeur, avec une sincérité à en faire valser les certitudes. Celles de Shannen s'écroulent en tout cas. Et puis, qui résisterait à "Tu es belle, même avec une petite poitrine" ? Pas Shannen en tout cas. Elle ne réagit pas, de toute façon il ne lui laisse pas le temps de répondre qu'il s'envole déjà dans le salon. Il devait seulement intervenir, rétablir les choses telles qu'elles sont. Alors elle reste sur le cul un instant, toujours allongée sur le matelas. Dès lors qu'il disparaît, Shannen entend les notes de sa guitare résonner à travers l'appartement. Les mélodies résonnent aussi dans son coeur, si bien qu'elle se laisse baigner dans la douceur de sa voix. C'est apaisant d'écouter sa voix rauque chantonner des paroles à la sensibilité exacerbée. Et nettement attirée comme un aimant, elle se redresse, parcoure les quelques pas qui la séparent de cet homme pour apparaître dans le salon. Elle le contemple, penché sur son instrument, tandis qu'elle prend place en tailleur sur le canapé. « C'est joli ce que tu joues. » Elle commente avec une douceur fragilisée par la culpabilité d'avoir agi comme une gamine. Dans un ton qui témoigne de son esprit troublé, elle exprime quelques excuses. Elles sont implicites, sous-entendues, seulement perceptibles en plongeant son regard dans le sien, fébrile et cruellement innocent.

« Parce que tu penses que c’est du pipeau ? » Il la provoque en venant plonger son regard clair dans le sien. Il y a cette lueur de malice qui ne quitte pas ses rétines, mais il faut bien reconnaitre que ses prunelles se font plus pénétrantes qu’en accoutumé. Ils se provoquent mutuellement, jouent dangereusement avec des sous-entendus qui devraient être interdits. Ce genre de sujet ne devrait même pas être abordé entre un homme d’âge mûr avec une simple adolescence. Pourtant, il ne peut s’empêcher de s’adresser à elle comme son égale, car il apprécie réellement et ne la considère pas, du moins plus comme une enfant. Elle évolue, devient peu à peu une femme, qui finira par faire tourner des têtes. Il en est certain. Ils se provoquent, se cherche et en voulant jouer, Ciaran finit par toucher la corde sensible. Il offense l’adolescente qui bat retraite avec une froideur qui ne lui ressemble pas, mais qui démontre l’amertume qui la gagne. Il lui est impossible de l’ignorer, de faire comme si de rien n’était. Il se sent con pour tout dire, tâche de réparer les pots cassés, même s’il n‘est pas doué dans cet art. Il s’efforce de trouver les bons mots pour replacer les choses dans leur contexte, la véracité de ce que lui considèrent des charmes de la jeune adolescente. Elle ‘n’a pas une forte poitrine, mais elle demeure jolie avec cette fine poitrine qu’elle possède. Il ne peut lui avouer qu’elle est même source d’attirance à ses yeux, d’autant plus ce jour où elle se les soit caressés innocemment sous son regard d’homme. Tout cela, il se doit de le garder secret, y parvient et se contente de la rassurer de nouveau. Pour appuyer ses excuses dissimulées, il récupère son instrument, s’installe sur le canapé pour s’adonner à une mélodie calme et apaisante. Sa voix rauque se mêle aux sonorités qui s’échappent de sa guitare sous le contact de ses doigts. Il est persuadé qu’elle saisira le message, mais espère pouvoir apaiser les tourments qu’il a pu causer, sans entrevoir que ses propos ont un effet particulièrement fort sur la psychologie de l’adolescente. Les minutes s’égrainent et finalement la crevette boudeuse retrouve le salon, s’installe face à lui sur le canapé situé en face de lui. C’est à son tour de rompre la glace, de lui présenter ses excuses de manière détournée. Cela lui arrache un sourire amusé. « Profite, t’es une veinarde. Je ne donne pas de concert solo à des crevettes en accoutumé. » Une manière de relancer les hostilités taquines entre eux tandis que Summer quitte la salle de bain pour les rejoindre. La soirée promet d’être complices, sagement installés devant une comédie à la noix et un plateau de sushis. C’est du moins ce que réclame son rayon de soleil et il ne voit aucun inconvénient à satisfaire cette idée. Au contraire, il compte l’apprécier de cette manière, comme toutes les soirées passées en leur compagnie dans cette ambiance qu’il apprécie particulièrement.