Shannen discute un instant avec cette femme, une amie de Ciaran, qu'il lui a présentée et qu'elle jalouse pour sa beauté. Pourtant elle coupe leur conversation et ne lui prête plus aucune attention lorsque le concert débute. Un diabolo grenadine entre ses doigts, Shannen savoure le spectacle accordé par Ciaran. Elle se laisse entraîner par les mélodies douces et criantes de sensibilité, émerveillée par la voix de son artiste favori. Ciaran rayonne sur scène, il est encore plus sublime que d'habitude sous ces projecteurs, lorsqu'il exprime tous les tourments qui l'habitent. Elle découvre des angoisses, une part très sensible chez cet homme qui la chamboule davantage chaque jour. Elle ne cesse d'observer ses traits, d'écouter attentivement son chant mélodieux et agréable qui berce son coeur. Elle est sagement assise sur une chaise haute, le coude posé contre l'accoudoir, vêtue simplement d'une robe qui lui recouvre la globalité de ses cuisses et descend jusqu'à ses genoux. Elle a voulu déceler une pointe de désir dans les yeux de son blond, mais trop obnubilé par la représentation qui l'attendait, il n'a pas semblé capter ses courbes légèrement dénudées. Peut-être qu'en fin de soirée il aura le temps nécessaire pour poser les yeux sur elle et qu'il détaillera d'un oeil admiratif la robe rouge qui la rend étincelante. En tout cas un homme semble avoir décelé son charme neuf, puisqu'il lui tourne autour depuis le début du spectacle. Si au début il se contentait de taquineries osées, de commentaires séducteurs et salaces au creux de son oreille, auxquels elle n'a pas pu répondre par gêne et trouble, il termine par glisser une main sous sa robe pour caresser ses cuisses. Elle le repousse brusquement en l'insultant de pervers, tout en lui faisant comprendre de dégager, pourtant il n'atténue pas son obsession. Il se colle de nouveau à elle en devenant quelque peu insistant. Shannen tente de s'en décharger, d'échapper à ses mains gourmandes, mais sa force de mouche ne lui permet pas de s'en dépêtrer. Elle commence à paniquer, à tel point qu'elle n'entend pas les voix aux alentours, encore moins celle de Ciaran qui hurle dans son micro, avec force et rage, pour dissuader cet homme de poursuivre ses gestes malsains. Elle le voit seulement débarquer et envoyer valser ce connard qui la colle. Ciaran l'attrape par le poignet pour la dissimuler derrière lui, contre son dos, et la protéger de l'impureté de cet homme. Secouée et tremblante, elle vient se coller à son dos pour se cacher totalement, passant ses bras autour de sa taille pour ne pas se détacher de lui. Elle se sent sécurisée contre lui, la tête coincée entre ses deux omoplates, et ses deux mains retenant son t-shirt au niveau de son ventre.

Il ne réfléchit pas à ses paroles, ni à ses actions. Il est juste animé par un désir de protection qu’il ne camoufle pas et laisse éclater au grand jour sans aucune pudeur. Il devient une armure pour protéger la jeune adolescente de cet être pervers qui a osé la toucher sans son consentement. Si ça ne tenait qu’à lui, son poing finirait immédiatement par rejoindre la mâchoire de cet homme abject, mais il n’en fait rien, parce que sa raison l’empêche d’en faire autrement. Il s’efforce de rester sage, car il sait de quoi il est capable lorsque la hargne ronge ses entrailles. De plus, le contact du corps de l’adolescente contre son dos, l’étreinte qu’elle lui vole amoindrir cette fureur qui assaille ses sens. Cela le calme, l’adoucit d’autant que cette étreinte trouble ses sens. Il prend conscience qu’elle est terrifiée, tant il sent son corps frêle trembler tout contre lui, ses doigts agripper son T-shirt. Elle éveille naturellement sa douceur. Il n’a plus envie de s’attarder sur cette enflure. « Dégage. On ne veut pas de pervers dans ce bar. » Il crache avec froideur avant qu’un vigile du bar ne vienne prendre la relève. Sans un mot, il vient se tourner vers elle pour la blottir contre son torse. Son bas autour de sa nuque, il vient doucement caresser sa chevelure d’or pour amoindrir son angoisse. « C’est bon, il part. Tu ne crains plus rien. » Sa voix se veut rassurante alors qu’il dépose un baiser sur sa tempe, comme le ferait un grand frère, un père ou un amant avec la personne qu’il affection particulièrement. « Viens avec moi. Tu vas rester dans les coulisses. » Il déclare à la demoiselle avec douceur pour qu’il ne demeure pas continuellement l’attention des spectateurs. Ses gestes sont voluptueux. Il espère la calmer, tout simplement.

Ses doigts graciles et fragiles agrippent naturellement le tissu qui recouvre le torse de Ciaran. Elle se sécurise derrière son dos, se collant à lui pour recevoir toute la protection nécessaire. Quant à Ciaran, il se livre à une rage sans nom contre l'homme qui a voulu savourer ses courbes. Elle n'a jamais aperçu ses traits aussi tirés par un mélange de froideur, de haine et d'angoisse ; ni même entendu cette voix glaçante qui terrorise le pervers en question. Ce dernier se fait traîner jusqu'à la sortie du bar, par un vigile, pour que ses pratiques malsaines ne puissent être accomplies. Sa disparation soulage la blonde, mais sa tête reste toujours coincée entre les omoplates de cet homme terriblement protecteur. Elle étouffe un sanglot et reprend sa respiration, la panique s'étant envolée lors de l'absence de ce connard. Elle ne risque rien auprès de Ciaran, elle en est persuadée, alors elle savoure ce contact. Pourtant il se retourne et la blottit contre son torse, la position étant plus adéquate pour trouver du réconfort. Au creux de ses bras, elle pourrait s'y perdre longuement et rester des heures contre ses muscles fins qu'elle a admirés plusieurs fois. Elle ne répond rien lorsqu'il lui affirme doucement qu'elle n'a plus rien à craindre, que le pervers saoul s'est échappé de ce lieu devenu sordide aux yeux de l'adolescente. Elle hoche simplement la tête en guise de compréhension, incapable de répondre quoi que ce soit avec sa gorge nouée. Ciaran parvient toutefois à l'apaiser grâce au contact de sa paume contre sa nuque et sa chevelure, qui engendre une série de frissons le long de son échine. Elle ne lâche pas sa taille, la maintient même lorsqu'il dépose un baiser tendre et réconfortant contre sa tempe. Un baiser qui fait palpiter son cœur, qui la berce à tel point que son trouble s'efface. Elle relève le visage vers lui pour perdre son regard étincelant de fragilité et d'innocence dans le sien, plus pénétrant et ombrageux. Il est beau. Tellement qu'elle le laisse attraper de nouveau son poignet pour l'emmener avec elle jusqu'à la scène. Il la dépose dans un des coins, dissimulée derrière les rideaux, pour qu'elle savoure le spectacle sans qu'un homme vicieux ne vienne interrompre sa rêverie. Son regard pétillant de sensibilité ne lâche plus des yeux, tandis que son cœur prend un rythme effréné. Ciaran reprend ses mélodies douces et apaisantes, tandis que Shannen écoute la volupté de sa voix, qui effleure son cœur d'un frôlement délicat mais ravageur. Elle s'apaise au son de sa voix, à la vision de cet océan qui observe sa guitare. Et alors, enfin, elle esquisse un sourire enjoué, comblé, mais plutôt à l'adresse de son protecteur.

Son côté protecteur est activé et sa douceur s’exprime naturellement. Il ne songe pas au regard que les autres pourraient porter à cette étreinte, qui devrait être déplacée. Il n’est pas son père, ni son frère, encore moins son amant. Pourtant, il n’est pas disposé à se défaire de l’étreinte nécessaire pour amoindrir les craintes de l’adolescente. Au contraire, ses actions se précisent. Il l’enserre plus tendrement, sent son corps être secoué par des frisons dont il juge la peur responsable. Il est loin d’envisager que cette action active violemment le rythme cardiaque de l’adolescente et éveille ses sens de façon presque indécente. Il est obnubilé par son état, ce qu’elle éveille en lui de manière indescriptible. L’odeur de son parfum embaume ses narines, la chaleur de sa peau réchauffe la sienne. Il se laisse porter par ses sensations quelques instants avant de l’inviter à rejoindre les coulisses afin de l’éloigner de tout risque. Sans doute qu’il aurait dû prendre cette précaution au début, mais il ne compte pas réitérer cette erreur. Il la conduit jusqu’en coulisse, lui demande de prendre place sur un tabouret de façon à l’avoir tout de même dans son champ de vision. Il finit par retrouver la scène, s’excuse auprès de son public qui lui pardonne dès l’instant où il récupère son instrument. Il laisse son talent et sa voix s’exprimer, ses paroles glissent comme une douce mélodie, parlant de sujets qui trouveront échos aux personnes dans le public. Il suscite de l’émotion, certaines femmes versent quelques larmes, mais dans l’ensemble, il est satisfait de l’effet que ses morceaux provoquent. Il lance parfois des regards discrets vers sa protégée, histoire de s’assurer qu’elle se remet de ses émotions. Il finit par la rejoindre, après avoir été salué dignement par le public. Un sourire orne ses lèvres alors qu’il s’avance vers elle. « Alors, comment ça va, crevette ? » Il questionne en venant dégager naturellement les cheveux de son visage du bout des doigts. « Tu te remets de tes émotions ? » Il questionne avec espièglerie, mais il est évident qu’il est inquiet. D’ailleurs, si son sourire se veut taquin, ses prunelles quant à elles sont attentives à ses réactions et sont voilées par cette inquiétude qu’il ne camoufle pas vraiment.

Shannen retrouve de la sérénité au creux de ses bras. Elle étouffe sa peine et ses angoisses grâce à la tendresse qu'il lui adresse, mais aussi à la chaleur qui émane de son corps. Il effleure son cœur de caresses douces, apaisantes, à tel point que son souffle devient régulier. Elle reprend un rythme de respiration ordinaire, non plus saccadé par l'angoisse qui coulait à flot à l'intérieur de ses veines. Son cœur adopte pourtant des battements irréguliers, toujours soutenus par une forme d'adrénaline. Elle ignore quel sentiment l'habite en ce moment même, lorsqu'elle savoure l'étreinte accordée par Ciaran ; lorsqu'elle redresse la tête pour se perdre dans l'océan bleu azur qui lui sert de regard. Tout ce qu'elle sait, ou plutôt sent, c'est son cœur qui s'agite et heurte contre sa poitrine avec virulence. Elle est si troublée qu'elle se laisse traîner jusqu'à la scène par la poigne ferme de Ciaran. Il la dépose sur un tabouret dans les coulisses, avant de revenir envahir la scène - et les regards de chaque demoiselle. C'est un délice de l'entendre, de le regarder. Il dégage tellement de charisme, de désinvolture et de sensualité que Shannen ne parvient pas à décrocher ses yeux de cet homme. Bien loin le garçon pervers qui a parcouru ses cuisses de ses mains vicieuses, si loin qu'elle l'a chassé de son esprit pour se concentrer pleinement sur Ciaran. Et il s'efface davantage de ses pensées secouées lorsque ce dernier termine son concert et qu'il se déplace jusqu'à elle ; avec sa démarche nonchalante et cruellement élégante, avec son beau sourire qui lui tord le ventre. Shannen perd contenance quand il se retrouve face à elle, qu'il lui esquisse un sourire réconfortant, empli d'inquiétude, tout en dégageant ses cheveux dorés de son visage, pour les placer derrière son oreille. Son geste est salvateur, en plus d'être protecteur ; elle ne sait plus où se mettre, elle le fixe seulement avec attention. Sans un sourire tant le bouleversement est imposant. « Ça va mieux et toi ? » Elle finit par déclarer, en s'accompagnant d'un sourire enjoué. « Tu as récupéré plein de fans lors de cette représentation. En tout cas vu comment ils t'ont applaudi, tu as fait plein de conquis. » Elle commente avant de le complimenter. « C'était très beau. Je suis contente d'y avoir assisté. Je vais devenir une de tes plus grandes fans tu sais ? » Elle glisse un rire de ses lèvres, regagnant sa joie naturelle aux côtés du beau blond.

Il est satisfait de sa prestation malgré le léger incident qu’il s’est produit. Par inquiétude, il doit admettre qu’il n’a pas été aussi concentré qu’en accoutumé, mais il lui a été difficile d’en faire autrement. De ce fait, il regagne les coulisses avec plaisir pour retrouver la jeune adolescente, qui doit encore se remettre de ses émotions. Il s’interroge sur son état psychologique en usant de cette nonchalance qui lui est propre. S’il agit avec légèreté, il est évident que son inquiétude est réelle et profonde. D’ailleurs, ses actions parlent pour lui. Il dégage son visage avec douceur et plonge ses iris clairs dans celles de la jeune demoiselle. Il y perçoit son trouble, mais ne s’y attarde pas réellement, tant il ne suppose pas être à cet instant : la cause. « Toujours pour ma part. » Il déclare en haussant les épaules comme si c’était une évidence. Il ponctue ses propos par un clin d’œil quelque peu espiègle tandis qu’il est satisfait de retrouver ce sourire éclatant, si propre à la jeune demoiselle. Cela fait du bien de le voir apparaitre de nouveau. Il s’en trouve soulagé de l’observer, car cela veut dire que la demoiselle va vraiment mieux. Elle s’est remise de ses émotions. Elle le complimente indirectement sur sa prestation, ne lui laisse même pas le temps de placer une taquinerie à son égard en venant admettre qu’elle a tout autant appréciée que l’assemblée. Cela le fait sourire. Il est touché par cette confession qui l’amuse et provoque son rire en écho au sien. « Je vais devoir me méfier. Tu risques de te faufiler dans mon lit pour dormir à côté de ton idole. Je ne suis pas certain que c’était une bonne idée de t’amener avec moi, crevette. » Il lui ébouriffe gentiment les cheveux alors qu’il se dirige rapidement vers ses affaires. « Allez, on s’arrache, on va rejoindre la foule. Tu veux rester jusqu’à la fin de la soirée ou tu veux que je te ramène chez toi. Je t’offre une glace si le magasin d’à côté n’est pas fermé. Tu préfère quoi ? » Il désire lui changer les idées et agit avec douceur à son égard. C’est à elle de choisir.

Elle écoute attentivement les mélodies qui se dégagent de sa guitare et de sa voix passionnée. Elle dénote les tourments qui restent coincés au creux de son cœur, qui le fragilisent chaque jour. Son ton est rocailleux, rauque, mais chaud et harmonieux, si bien qu'il se mêle idéalement avec le style indie folk qu'il joue. La poitrine de Shannen retrouve une certaine stabilité après le bouleversement qu'elle a traversé ; mais la tendresse de Ciaran lui a permis d'affronter facilement son angoisse et de l'effacer. C'est désormais sa voix qui poursuit son travail, calmant pleinement les maux qui la rongeaient. Il semblerait qu'il puisse apaiser toutes les âmes apeurées, tiraillées ou nerveuses du public, et elle appartient immanquablement à celles qui se laissent berner par son ton suave et électrique, à son sourire enjôleur qui en donne des crampes au ventre. Elle craque et toutes pensées s'envolent. Et elle se sent fière lorsqu'il se tourne vers elle à la fin de sa prestation, pour se joindre à elle et entamer une courte discussion. Ses yeux pétillent autant d’espièglerie que d'inquiétude. Non seulement il la protège, mais il se fait du soucis pour elle. Cette réalité la chamboule. « Ne me dis pas que tu as peur d'une crevette. Même si je me faufilais dans ton lit, tu ne risquerais pas beaucoup. Tu ne gagnerais que mon air fasciné et admiratif, n'est-ce pas ce dont les stars rêvent ? » Elle commente en esquissant un beau sourire, à la fois enjoué et taquin. « Tu sais que si tu traverses la foule, tu en as pour une heure ? Tu n'imagines pas le nombre de fans qui t'attendent pour discuter avec toi... Et pas que, d'ailleurs. Il n'y a pas une sortie par les coulisses ? » Elle le prévient seulement car elle a remarqué les regards assoiffés de jeunes demoiselles lors des applaudissements. Ces regards voraces accompagnés de clapotis entrepris par des mains gourmandes, qui aimeraient bien parcourir ses courbes fines et élégantes. Je n'ai pas envie que des grognasses me séparent de toi , aurait sans doute été plus clair, mais le côté inapproprié est indéniable. « On peut commencer par manger une glace tranquillement. Je n'ai pas envie de rentrer. » Elle répond doucement, les yeux rivés dans les siens, comparables à un lac du Canada. Même si elle aurait aimé ajouter : et l'option rester seulement avec toi, auprès de toi, elle n'existe pas ? Elle se redresse ainsi sur ses jambes étendues, pour retrouver le contact du sol et se préparer à regagner l'extérieur. « Alors, satisfait de l'engouement engendré par ta voix ? » Elle s'intéresse finalement à ses impressions, aussi importantes que celles des spectateurs.

Il retrouve l’adolescente après son spectacle, est soulagé d’entrevoir que ses traits se sont détendus au fil des minutes qui se sont égrainées durant sa prestation. Ils échangent de nouveau, avec naturel, bien que l’inquiétude ombrage son esprit et son cœur. Il se sent responsable d’avoir manqué de vigilance à son égard, car il a tendance à la considérer comme une égale, et non, une jeune demoiselle en fleur. Pourtant, c’est ce qu’elle est et il devrait l’ancrer dans son esprit, mais il y parvient que rarement. Alors, il use de ses taquineries habituelles pour provoquer son sourire, voir son rire qu’il parvient à déclencher. « C’est vraiment inquiétant. Je ne suis plus certain de te laisser dormir à la maison crevette. » Il déclare en riant naturellement dans un clin d’œil nullement sérieux. « Je vais te révéler un secret, tout artiste rêve de retrouver une belle fan, nu dans ses draps, prêts à se donner. » Il s’exprime avec franchise et dérision, sans être sérieux une seconde, bien que la réalité ne soit pas éloignée de ses propos. Il doit bien admettre que l’idée ne lui déplairait pas du tout. Il risquerait même d’en profiter, mais cette scène lui parait tellement irréalisable qu’il ne l’envisage même pas sérieusement. Il rit plus fortement à la suite de ses propos. « Tu crois ? Je devrais peut-être y aller alors pour profiter de belles femmes en transe ? » Il fait mine d’y réfléchir quelques secondes avant de venir ébouriffer la chevelure de la demoiselle et écarte toute éventualité de le faire en attendant sa réponse. « Il y a une sortie derrière. » Il ajoute en écho à sa question. Elle propose de manger la glace tranquillement comme il lui a proposé. « OK, c’est parti pour une glace ! À l’italienne, je suppose ? » Il déclare avec un sourire amusé sur les lèvres. Il range sa guitare, attrape ses affaires et l’invite à le suivre. Elle lui demande ses impressions sur sa prestation. « C’est ce qui me motive à continuer. » Il déclare en venant retrouver la ruelle de derrière. Il marche à ses côtés, s’assure de représenter un danger pour tout homme qui désirerait tenter sa chance en importunant la jeune adolescente. « J’aime l’ambiance des salles de concert, avoir la capacité de toucher les gens, les émouvoir, leur permettre d’oublier leurs soucis. C’est la capacité incroyable qu’à la musique. Je ne pourrais pas m’en passer. Un peu comme toi avec la gym. C’est un besoin pour moi de partager ce que je ressens ou j’ai pu ressentir. » Il déclare alors qu’ils arrivent près du marchand de glace. « Alors, tu as choisi ton parfum ? » Il ajoute avant d’entrer dans l’établissement, prêt à lui payer cette glace promise.

Suite à la prestation audacieuse et rocailleuse de l'homme troublant qui se tient face à elle, une conversation s'entraîne. Si les inquiétudes devenaient plus apparentes par des interrogations légitimes de la part de Ciaran, elles sont finalement tapissées au fond des esprits apaisés pour laisser plutôt place à un engouement remarquable. « Arrête un peu, je te manquerais. » Elle lâche en esquissant un sourire, faisant preuve d'un sérieux aussi factice que le sien. « Et alors, ce rêve se concrétise souvent pour toi ? Ou tu es obligé de les attirer toi-même sous tes draps ? » Elle s'intéresse faussement en riant, absolument pas intriguée par ses ébats sexuels avec ses fans - elle risquerait d'être jalouse en apprenant davantage sur ses étreintes lascives échangées avec des demoiselles à grosses poitrines. Elle se laisse en plus attendrir lorsque Ciaran lui ébouriffe les cheveux. « Mh... Pas sûre qu'elles conviennent avec ton rêve d'une femme docile et passionnée. Oh, de la passion, elles en ont à revendre, mais trop de passion tue la passion. Tu risquerais d'être lassé de leurs cris enjoués et vite pénibles. » Elle commente avec franchise, parce qu'elles semblaient plutôt délurées à hurler comme des vaches. Mais c'est lui qui voit. Non elle ne tente pas de le dissuader de les approcher, quelle idée... « Cela va de soi Monsieur O'Malley. » Elle lui adresse un sourire au sujet des glaces à l'italienne, qui lui donnent des saveurs en bouche rien qu'en se dessinant des images dans sa tête. Ils discutent finalement de sa passion pour la musique, mais aussi de sa satisfaction à l'égard de l'enjouement du public et de sa représentation. « Tu offres un bout de ta passion pour rendre les gens aussi émerveillés que toi. » Elle résume doucement en prenant exemple sur ses spectacles de gymnastique. « C'est vrai que tu m'as fait découvrir quelque chose. La musique est bienfaitrice. J'ai totalement oublié l'homme de toute à l'heure en t'écoutant. Tu hypnotises les maux des gens pour les faire disparaître. » Elle lui fait part de ses impressions, de ses émotions aussi, qui l'ont secouée en se laissant baigner par ses mélodies douces. Ils se glissent par la porte arrière, exercent quelques pas avant d'atterrir dans la boutique de glaces. Shannen a la sensation d'être une véritable gamine dans cet endroit, et si elle le pouvait, elle mêlerait tous les goûts pour créer une énorme glace. « Framboise s'il vous plaît. » Elle annonce à l'adresse du vendeur, avant de se tourner vers Ciaran lorsqu'il prépare soigneusement sa sucrerie.  « Et toi, le classique nutella ? » Elle esquisse un sourire amusé, car ce choix est devenu une habitude pour le blond.