Elle savait que son frère devait venir aujourd'hui, qu'il venait déjeuner en famille. Lui en revanche, il ne savait pas qu'elle était là, qu'elle était rentrée. Elle ne lui avait rien dit, elle ne l'avait pas contacté. Elle lui en voulait trop, elle aurait voulu qu'il s'inquiète un peu pour elle. Elle aurait voulu qu'il trouve du temps pour elle parce qu'elle avait sincèrement besoin de lui. Peut-être qu'elle était injuste parce qu'il avait ses propres problèmes, parce qu'elle n'avait pas demandé son aide. Oui peut-être que c'était injuste mais elle se souvenait d'une époque où elle n'avait pas le temps d'ouvrir la bouche pour qu'il s'inquiète pour elle. Elle se souvenait du nombre incalculables de messages qu'ils s'envoyaient, de ses réactions quand elle faisait une grosse crise d'asthme. Bien sûr, elle lui avait souvent dit qu'il était bien trop protecteur et ce n'était pas exactement ce qu'elle cherchait, seulement, elle avait l'impression qu'il était passé d'un extrême à l'autre en un battement de cil. Alors quand elle entendit la voiture de son frère se garer devant la maison, elle lança un sourire rassurant à ses parents. Ils ne savaient pas grand-chose de la situation de Louise mais ils avaient parfaitement compris qu'elle en voulait à son grand-frère.

Elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir, elle inspira longuement. Elle était anxieuse, elle était soucieuse. IL ne fallut pas longtemps à son frère pour arriver dans le salon et très vite, la surprise s'installa sur son visage.  « Louise ? ». En temps normal, elle aurait sans doute été heureuse de le surprendre, elle se serait précipité pour avoir sa dose de câlins mais, pas cette fois. Elle posa son regard sur le petit bout qu'il tenait dans les bras, il lui avait manqué ce petit bout. Elle aurait voulu l'embrasser mais cela allait devoir attendre. Son père se leva pour prendre Logan, parce qu'il savait que les mots qui allaient sortir de leurs bouches ne devaient pas finir dans les oreilles d'un enfant.  Leur mère quitta elle aussi le salon, les laissant alors seuls.

Lucas ne lâchait as son sourire, il avait l'air sincèrement heureux de la retrouver mais, Louise, elle avait le visage fermé, il n'y avait pas l'ombre d'un sourire. « Comment ça se fait que tu es partie de New York ? Puis pourquoi t'as pas prévenu ! Tu m'as trop manqué ! ». Louise ne pouvait pas répondre à cela, bien sûr qu'il lui avait manqué. Il lui avait terriblement manqué et son corps débordant d'hormones rêvait de l'enlacer, de le retrouver. Seulement, sa rancune était tenace. Il n'avait pas le droit de l'abandonner de la sorte. « Louise ? Qu'est-ce qu'il se passe ? ». Il venait de perdre son sourire, elle lisait alors l'inquiétude sur son visage. Elle le connaissait bien, cet air inquiet qu'il abordait quand son côté protecteur reprenait le dessus. « Peut-être que tu ne poserais pas toutes ces questions si tu avais pris la peine de prendre de mes nouvelles. ». Elle croisa les bras sur sa poitrine, plantant son regard dans celui de son frère. Elle aurait pu rester calme, elle aurait pu ne pas s'emporter tout de suite mais, c'était plus fort qu'elle. Ces derniers temps, elle ne contrôlait pas grand-chose, elle se laissait submergé par cette grossesse. « J'avais besoin de toi Lucas, j'avais vraiment besoin de toi et tu n'étais pas là! ». Et rien pour cela, elle avait envie de pleurer mais elle tentait de se contenir. « T'étais où, il y a quatre mois quand tout est parti en vrille ? T'aurais dû m'aider... ». Elle se doutait bien que pour Lucas tout ce qu'elle disait n'avait absolument aucun sens, il ne savait pas que ce qui s'était passé il y a quatre mois. Il ne savait pas pourquoi cette durée était si importante alors que cela faisait bien plus longtemps qu'ils avaient commencé à s'éloigner. Il devait être perdu entre son regard de détresse et sa colère. Et elle lui en voulait tellement, parce qu'elle était persuadée que lui, il aurait su lui dire quoi faire, avant qu'il ne soit trop tard. « Je t'ai pas prévenu parce que tu aurais dû me dire de rentrer ! ». Elle tremblait Louise, malgré toute sa colère, elle ressemblait davantage à une petite chose fragile, brisée qu'à un terrible dragon dont il faut redouter la colère.


 
 

Elle avait les nerfs à vif, Louise, elle était à bout. Elle était là, dans le salon de ses parents à faire des reproches à son grand-frère alors qu'au fond, tout ce qu'elle voulait, c'était ne plus jamais avoir à se sentir seule. Elle lui en voulait parce qu'elle s'était sentie seule, parce qu'elle avait cru qu'elle était seule. « Lou, calme toi, tu vas faire une crise. ». Elle le reconnaît bien là, son grand-frère mais, s'il savait combien elle en avait des crises ces derniers temps. Elle voyait son visage partout, elle paniquait en croisant un regard aussi vert que le sien, l'odeur de l'alcool lui donnait la nausée et ses mots venaient la hanter la nuit, la réveillant en sursaut. Néanmoins, elle savait qu'il avait raison, elle devait se calmer. Ils n'avaient pas besoin de cela maintenant, elle était en sécurité. Elle était avec sa famille et qu'importe sa rancune, elle n'avait rien à craindre. Alors, elle ne répondit rien mais elle se concentra sur sa respiration, pour se calmer.

Lucas se leva, s'approcha de sa soeur. Elle ne le quittait pas des yeux et son regard l'appelait à l'aide. Elle était totalement perdue, dévastée. « Qu'est-ce qu'il s'est passé il y a quatre mois Loulou ? T'es enceinte par accident ? un bébé pilule ? ». En un instant, Louise se figea. En temps normal, elle aurait ri légèrement, en lui disant que son humour était toujours aussi déplorable. Oui, normalement, il aurait réussi à détendre un peu l'atmosphère, même avec quelque chose d'aussi stupide. Seulement, Lucas ignorait à quel point il était proche de la vérité à cet instant. Louise n'osait pas faire le moindre mouvement, prononcer le moindre mot. Lucas s'approcha d'elle et la prit dans ses bras. Elle aurait pu le repousser, lui dire d'aller se faire voir, une partie d'elle en aurait été capable. Seulement, en sentant ses bras autour d'elle, elle n'avait nullement envie qu'il s'éloigne. Au contraire, elle aurait voulu qu'il la serre un peu plus fort. Il l'embrassa sur la tempe et une larme roula silencieusement sur sa joue. « Ma puce, je sais pas ce qu'il s'est passé, mais je suis là, pardon de pas avoir pris des nouvelles, j'ai pas d'excuses pour ça, c'est le bordel dans ma vie et j'aurai dû prendre le temps pour toi. Mais je suis là mon coeur, alors explique moi. ». Elle se blottit un peu plus contre lui, elle lui en voulait encore mais, elle avait trop besoin de lui. Sa rancune n'était pas à la hauteur de l'amour qu'elle éprouvait pour son frère. « Lucas, j'ai jamais pris la pilule. ». Non, elle ne répondait pas à sa blague, elle ne lui livrait pas un détail aussi personnel sans raison, elle cherchait un moyen de lui dire mais les larmes coulaient déjà en abondance. Elle ne parvenait pas à lui dire, c'était trop douloureux. A chaque fois qu'elle ouvrait la bouche, elle envisageait sa réaction. Elle était terrifiée. Terrifiée à l'idée de le faire souffrir, à l'idée de devoir tout lui dire.

Elle se détacha légèrement de son frère, dévoilant ses yeux humides, cherchant le courage à travers son regard. « Je suis enceinte... ». Et étant donné qu'elle éclatait en sanglots, les félicitations n'étaient pas de rigueur, Louise n'avait pas d'amoureux caché avec lequel elle aurait voulu avoir un bébé. « Papa et maman ne le savent même pas, je ne veux pas les décevoir Lucas... j'ai peur. ». Elle retourna dans les bras de son frère, incapable d'arrêter de pleurer. Elle savait bien que les questions devaient se bousculer dans l'esprit de son frère, sans qu'il ose forcément les poser pour le moment. Louise savait bien qu'elle devait lui donner plus d'informations mais ce n'était pas si facile. Elle avait besoin de temps, ils avaient tous les deux besoin de temps. Elle avait besoin de temps pour se calmer, pour trouver ses mots. Il avait besoin de temps pour assimiler la nouvelle, d'autant qu'il devait probablement craindre la suite.

Louise resta silencieuse dans les bras de son frère pendant un moment qui devait paraître être une éternité. «Je l'ai appris il y a une semaine, quand j'ai fait un malaise au travail. J'ai cru que c'était une simple crise d'hypoglycémie mais, la prise de sang a révélé que j'étais enceinte de quatre mois... ». Après quoi, elle n'avait pas réfléchi longtemps avant de décider qu'il fallait qu'elle rentre à la maison. Elle n'avait peut-être pas beaucoup de choix concernant cette grossesse mais, elle avait décidé d'être entourée des personnes qui l'aimaient le plus au monde. « J-J'pensais pas que cela pourrait arriver parce que j'ai rien demandé, rien du tout. ». Par rien du tout, elle voulait dire qu'elle n'avait pas demandé à coucher avec lui ce soir-là, elle voulait dire qu'elle avait été violée. « Je voulais prendre mon temps avec lui mais, il... il voulait...et... ». Elle ne pouvait pas en dire plus parce qu'elle ne l'acceptait toujours pas, elle se sentait toujours coupable et maintenant, elle ne pouvait plus prononcer le moindre mot. Elle restait tremblante et sanglotante dans les bras de son frère.

 
 

Elle lui avait dit, il savait maintenant pourquoi les larmes inondaient ses joues. Elle était dévastée, il l'était probablement tout autant. « Je suis là princesse, lâche toi. ». Elle le serra un peu plus fort, comme si sa vie en dépendait. Elle entendait sa voix tremblante, elle entendait sa voix lointaine. Elle ne lui avait même pas encore tout dit et elle savait déjà qu'elle brisait son coeur. Elle se sentait responsable de cette douleur, de cet enfer. Elle n'était pourtant responsable de rien, on lui avait imposé cela, elle n'avait rien à se reprocher. Oh, elle avait beau se marteler cette idée, elle ne rentrait pas. Alors, elle lui annonce qu'elle est enceinte, de quatre mois. Lucas s'écarte, parce qu'il n'est pas aveugle, elle n'a pas ce petit ventre rond qu'elle est supposée avoir. Elle le sait bien, il viendra rapidement d'après son médecin, son corps doit seulement accepter la situation. Et si elle-même n'acceptait la situation, comment les choses allaient se passer ? Au fond, tant que son petit ventre ne se dessinait pas, elle se sentait en sécurité, elle avait encore des moments où elle pouvait nier la réalité. Cette réalité qu'elle imposait désormais à son frère, cette réalité dans laquelle un homme avait décidé de prendre le droit de toucher sa petite soeur. Une réalité dans laquelle quelqu'un avait nié ses cris, ses larmes et son refus. Il le tenait toujours dans ses bras, elle n'osait pas lever la tête. Elle ne voulait pas voir la colère briller dans ses yeux parce qu'elle savait que s'il avait pu, Lucas aurait détruit ce type. « Est-ce que tu veux le garder ? Est-ce que tu veux accoucher sur X ? Dit moi Lou, et sache que n'importe ta décision, je ne te lâche pas d'accord ? ». Elle n'en savait rien et elle se laissa simplement emporter sur le canapé avec son frère, se blottissant contre lui. Elle allait peut-être devenir maman mais, à cet instant, Louise n'était qu'une petite fille qui avait besoin de son grand-frère pour affronter les monstres qui la terrifiaient. « Je ne sais pas. ». C'était comme si elle ne pouvait pas en dire plus pour le moment, elle y avait pensé évidemment mais, elle ne parvenait pas à faire un choix. « Déjà, est-ce que tu veux venir chez moi ? Il y a une chambre de disponible, si tu veux ? Et puis, c'est hors de question que tu retournes à New-York d'accord ? ». Un infime sourire se dessine sur ses lèvres, attendrie par la tendresse de son frère. Elle aurait pu s'en agacer, lui dire qu'elle n'était pas plus une enfant mais, en cet instant, il la faisait se sentir un petit peu mieux. « Je n'avais pas l'intention de retourner à New York... et j'aimerai beaucoup poser mes valises chez toi pendant un temps mais, Logan, ça ne va pas le perturber tout ça ? Et il faut que je leur dise avant, tu seras avec moi ? ». Elle ne se sentait pas de le dire à leurs parents toute seule, c'était déjà bien assez difficile d'en parler à Lucas, elle avait besoin de soutien.

La brune ferma les yeux, retrouvant un peu de paix dans les bras de la seule personne qui avait toujours su l'apaiser. « Pourquoi tu ne m'as rien dit ? Et pourquoi il a fait ça ...? ». Elle ouvrit les yeux, sans oser regarder son frère. « J'avais trop honte... ». C'était un peu comme une évidence, elle n'avait pas pu lui en parler parce qu'elle se noyait sous les flots de sa propre honte. « On était amis, on flirtait un peu sur le terrain de basket... il me plaisait vraiment mais quand il a voulu m'embrasser, j-je l'ai pas laissé faire, j-je... enfin tu sais comment je suis... ». Fleur bleue et romantique, prenant le temps pour ne pas laisser la passion la faire céder à un gars qui ne valait pas le coup. Elle était prudente avec son coeur Louise parce qu'elle n'aimait jamais à moitié. « Q-Quand... il...il a dit que j'allais regretter de l'avoir allumé. ». Et elle entendait sa voix en écho si bien son corps fut de nouveau secoué par des sanglots qui venaient tout juste de s'arrêter. Elle s'en voulait tellement, elle se sentait mal, elle se sentait trahie. « On va porter plainte. ». Louise tourna les yeux vers son frère, les sourcils froncés, elle ne voulait pas faire ça. Elle allait lui dire mais elle vit une larme briller dans son sillon. Alors elle se redressa, le coeur serré. Elle sécha cette larme à l'aide de son pouce. « Non, on ne fera pas ça. Je ne vais pas porter plainte... je ne veux pas entendre que je l'ai cherché, qu'au fond c'était ce que je voulais, j'y survivrai pas... ». Parce qu'elle savait bien que cela serait dit, que dans une mauvaise foi la plus totale, ces mots sortiraient de la bouche de quelqu'un cherchant à le défendre. Et Louise avait déjà bien assez de difficultés à gérer sa propre culpabilité. « Et je refuse qu'il connaisse l'existence de cet enfant, ce bébé n'aura jamais aucun lien avec lui. ». Elle se le promettait, il n'aurait aucun moyen d'avoir des droits sur cet enfant, il ne saurait jamais ce qu'il avait fait ce soir-là. Elle devait protéger cet enfant, son enfant. Elle prit alors la main de son frère, le regardant dans les yeux. « Je crois que je veux garder le bébé Lucas, j'ai seulement peur de le faire seule... ». Au fond, depuis qu'elle le savait, elle n'avait jamais vraiment songé à le faire adopter. Enfin, si, elle avait songé au fait qu'elle rendrait une famille heureuse, que loin de cette histoire, son enfant pourrait s'épanouir. Seulement, elle avait une petite vie en elle qui n'avait rien demandé, une petite qui s'accrochait et dont elle voulait prendre soin malgré tout. Elle le savait, elle avait tout son amour à lui donner. Elle lui donnerait tout cet amour pour que jamais cet enfant agisse comme son géniteur.

 
 

« Logan il t'aime tellement Lou, bien-sûr que non ça ne va pas le perturber. Je lui dirai que... bah t'as décidé de t'installer ici mais que t'as pas de logement encore, et qu'après une grande discussion, tu t'installes chez nous. ». Un sourire attendri se dessine sur le visage de Louise, elle l'aime son neveu et elle est certaine qu'il ne fera pas de caprice quant à l'idée qu'elle vienne. Seulement, il est habitué à sa vie avec son papa, elle ne voulait pas tout chambouler. « Tu auras un babysitter attitrée. ». Elle parlait bien évidemment d'elle, elle allait garder Logan autant que possible, autant que nécessaire, il était temps qu'elle s'occupe un peu de cette crevette. Enfin, il fallait qu'elle parle à ses parents avant et elle ne voulait pas le faire seule. Heureusement, Lucas n'avait pas l'intention de la laisser tomber. « J'emmènerai Logan chez un ami, d'accord ? Puis je reviendrai, et on parlera à papa et maman, tout les deux. ». Elle hocha lentement la tête, cela semblait être une bonne idée et surtout la meilleure solution. « Merci. ». De ne pas la laisser affronter cela toute seule.

Louise confia alors à son frère qu'elle se sentait coupable, honteuse. Elle n'y était pour rien mais c'était plus compliqué que cela. « Mon coeur, t'y es pour rien toi, d'accord ? ». Elle hocha positivement la tête. « Je sais. ». Elle n'arrivait pas à faire en sorte que cela s'empreigne dans son esprit mais au plus profond d'elle-même, elle le savait.Il l'embrassa sur le front et à cet instant elle réalisa qu'elle se sentait en sécurité, elle se sentait à la maison. Elle n'avait plus cette colère, elle n'en voulait plus à son frère. Elle le retrouvait. Il était cette pièce du puzzle qui lui manquait et qu'elle avait enfin retrouvé. Elle ne pouvait pas affronter sa vie sans lui. Elle pouvait s'ouvrir à lui, tout lui dire même si c'était douloureux. Il semblait la soutenir dans ses décisions, il ne cherchait pas à la forcer. Il semblait comprendre qu'elle préfère effacer ce père indigne de l'histoire de cet enfant. « Bon, et bien je vais enfin avoir un neveu ou une nièce. ». Il venait de réussir, il venait de faire naître un magnifique sourire amusé sur ses lèvres, elle avait même glousser, légèrement. « Fille ou garçon, ce gosse sera un champion de foot ! ». C'était con, c'était idiot mais penser une seconde à un avenir plus heureux ne pouvait que mettre du baume au coeur. Louise allait donner tout son amour à cet enfant, au fond, ce bébé, son bébé serait sa revanche sur la vie.

 « Tu n'es pas seule, je vais te montrer. J'ai éduqué Logan seul alors qu'à l'époque, j'étais encore marié à Dan. Je t'assure que c'est possible. ». Dan, celui-là aussi, il en avait fait des dégâts que Louise ne lui pardonnerait jamais mais elle suivait son frère. Lui aussi il s'était relevé, il avait tenu bon avec son bout de chou et elle allait prendre exemple sur lui. « Je serais que mon bébé pourra compter sur son tonton et même sur son cousin. ». Elle le savait, ils allaient former une drôle de famille mais cela aller fonctionner, c'était la seule à laquelle elle pouvait se raccrocher mais elle y croyait, très fort. « En revanche, je crois que tu vas découvrir les joies de la grossesse avec moi parce qu'il est hors de question que j'aille toute seule à l'hôpital pour les examens... ». Il faut dire que Louise et les hôpitaux, ce n'était pas forcément une grande histoire d'amour et en l'occurrence, elle ne voulait pas être seule, pour aucune étape. Lucas n'avait pas connu ça avec Logan pour des raisons évidente mais le pauvre était aujourd'hui destiné à passer à la casserole.  « Je suis content que tu sois de retour à la maison Lou, tu m'as vraiment manqué. ». Elle déposa un baiser sur sa joue. « Tu m'as manqué aussi, je ne repartirai plus aussi longtemps, c'est chez nous ici. ». Louise afficha un tendre sourire pour son frère, essuyant les traces laissées par les larmes alors qu'elle entendait les marches de l'escalier se mettre à grincer. Louise se redressa, découvrant la tête de leur père dans l'encadrement de la porte. Il avait l'air inquiet mais soulagé de voir qu'ils n'étaient plus en froid. « On passe à table ? ». Elle lança un regard à Lucas, comme pour lui faire passer un message. Ils pouvaient bien manger tous ensemble avant d'annoncer les mauvaises nouvelles.