good night stranger | Callum

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GOOD NIGHT STRANGER

Aisha & Callum
You would drink a little too much. I'd offer you a ride
And I would offer you a t-shirt. And you would stay another night
But you're just a daydream away. I wouldn't know what to say if I had you

Elle sortait du restaurant bien tard pour une simple sortie entre amies. Aisha et quelques unes de ses copines avaient décidé, plus tôt cette semaine, de partager un repas pour prendre des nouvelles et se remettre à jour dans les histoires des unes des autres. Elle n’avait pas prévu que la soirée se terminerait vers une heure du matin. L’air était frais, juste une petite brise caressant ses joues. Ses pas résonnaient sur le bitume de l’espace de alors qu’elle se rendait vers sa voiture. Elle avait dû se stationner près du bar, le Dewspub, puisque les rues étaient biens achalandées étant un vendredi soir.

Aisha avait dit au revoir à ses amies quelques minutes plus tôt et leurs avaient fait la bise. Comme d’habitude, elles s’étaient promises de remettre le coup prochainement, ce qu’elles essayaient réellement de faire tous les mois. Elle arrivait tout juste à sa voiture lorsqu’elle entendit un gros boum. Elle tourna la tête d’un côté puis de l’autre, cherchant la source du bruit. Ce ne fut pas bien long qu’elle le localisa. Quelques mètres devant elle, un jeune homme titubait. Il regardait le conteneur à déchet d’un drôle d’air, comme s’il l’avait attaqué. Aisha retenu un petit rire.

Il avait encore un verre à la main, qu’il trainait avec lui au rythme de ses pas. Il ne semblait pas savoir où il se dirigeait. Il errait sur la rue du bar, tout simplement. Peu effrayée par ce type de comportement, Aisha se dirigea vers lui. Elle n’était pas du genre à laisser quelqu’un dans un tel état avant de s’assurer qu’il était en sécurité. Hey, dis donc tu y es pas allé molo toi ce soir. Dit-elle, détectant la forte odeur d’alcool qui se dégageait du jeune homme. Sshhhhhhh! Répondit-il, mettant son index sur sa bouche pour indiquer que c’était un «secret». T’as besoin d’aide? Je peux te ramener chez toi si tu veux. Il ne réagissait pas à ses questions. Son esprit était beaucoup trop embué pour comprendre la situation.

Aisha avait déjà vu le jeune homme dans la ville à quelques reprises. Elle se rappelait de son visage aux airs mystérieux et de ses longues boucles brunes. Il était difficile pour un homme de son charme de passer inaperçu, c’était sans aucun doute. Elle savait qu’il n’y avait rien de menaçant chez lui. Il avait l’air respecté par les gens en ville.

Voyant son état, elle savait qu’elle ne pouvait pas le laisser là. Il aurait trop facilement pu se faire frapper par une voiture à tituber ainsi. Elle n’osait même pas imaginer qu’il pouvait être en train de se rendre vers sa voiture, osant espérer qu’il n’aurait jamais pris le volant. Ces raisons l’ont poussé à l’agripper, essayant de le soutenir le mieux possible pour qu’il marche convenablement. Il se laissait complètement faire, même lorsqu’elle dû l’assoir dans sa petite voiture et boucler sa ceinture de sécurité.

Elle se trouvait un peu drôle, d’être là, au beau milieu de la nuit, à conduire avec un homme presque inconscient assis dans le siège passager. Elle était encore plus étrange, alors qu’elle l’aidait à monter les quelques marches devant son appartement. La route s’était bien passée, l’arrivée chez elle aussi. Oui, elle avait choisi d’amener un homme inconnu chez elle.

Aisha ouvrit la porte de son appartement et les firent entrer. Elle amena l’homme jusqu’à son canapé et ce ne fut pas bien long qu’il s’y étendit lui même. Elle prit soin d’aller lui chercher un oreiller et des couvertures propres dans sa penderie. Il dormait presque déjà, épuisé par son état et assommé par l’alcool dans son sang. Elle lui retira ses chaussures, plaça l’oreiller sous sa tête et le recouvrir d’une grosse couverture fleurie. Elle alla ensuite dans la cuisine, histoire de remplir un grand verre d’eau. Elle ne pu s’empêcher d’échapper un gloussement lorsqu’elle vit la scène devant elle : un homme autour de 30 ans, couché sur son canapé un peu trop petit, dans son salon bleu ciel, sous un couverture rose avec des petites fleurs. Tout ça semblait bien ridicule, mais elle savait au fond elle que c’était la chose à faire. Elle déposa le verre d’eau sur la table basse, accompagné de cachets d’aspirine et se dirigea ensuite vers sa chambre, sans oublier de lui dire Bonne nuit.

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Good night stranger

and this is how I didn't kill myself while drunk driving...

Il avait passé la soirée seul, enfermé dans un bar à boire pour que la tristesse s’évanouisse et l’abandonne pour la soirée. C’était tout ce qu’il demandait; ne plus ressentir la peine pour une seule soirée. Il n’en pouvait plus d’endurer les battements rapides de son cœur qui lui rappelaient la récente déchirure qui l’avait renversé. Lui qui pensait qu’enfin, il avait trouvé la bonne. Qu’il serait enfin heureux; qu’il ne passerait plus ses journées à ruminer ses vieux souvenirs qu'ils ne parvenaient pas à digérer. Mais c’était trop beau pour être vrai. Comment aurait-il pu penser un instant que cette histoire nouvellement née aurait une fin heureuse? Il vivait dans une parfaite utopie; jamais il n’aurait le droit d’être réellement heureux. Le grand amour n’était qu’un mythe; on lui avait raconté les grandes gloires de l’Amour, mais il commençait à croire qu’il ne s’agissait qu’une belle histoire, un parfait mensonge.

Candice l’avait laissé. Elle qui semblait pourtant si bien s’ouvrir à lui, lui démontrant qu’elle développait de l’affection pour le jeune homme. Il ne s’attendait pas à ce que ce tsunami s’abatte sur lui. Du jour au lendemain, elle avait cessé de lui parler, commençait à l’ignorer au travail et puis, il ne la voyait plus. C’était comme s’ils avaient passé de jeunes amoureux à parfaits étrangers du jour au lendemain. Il se sentait à nouveau détruit. Cette rupture avait ravivé toute la tristesse, la douleur qu’il avait réussi à enfouir au fond de lui. Candice avait réussi à apaiser les remous du passé qui érodaient son âme. Et voilà qu’ils refaisaient surface, toutefois plus acides, plus perçants. Callum n’en pouvait plus d’endurer, alors il buvait. Encore et encore, comme si c’était la seule solution. Ces dernières semaines, il avait déposé la bouteille; s’était juré qu’il ne boirait plus autant. Toutefois, il était de retour sur le tabouret, comme s'il ne l'avait jamais quitté. Lavie vie ne voulait pas qu’il soit heureux. Il était le bouc émissaire, celui qu’on faisait souffrir sans répit.

Il s’apprêtait à rejoindre son véhicule. Il savait très bien qu’il n’était pas en mesure de conduire. Il n’était toutefois pas capable procéder quelconque pensée rationnelle. Qu’il frappasse un mur, qu’il aboutisse dans le fond d’une rivière; cela lui était égal. Peut-être la souffrance arrêterait-elle enfin et la mort l'emmènerait vers un lieu paisible, loin de cette commission qui l’abattait quotidiennement.

Il avait à peine fait quelques pas en dehors du bar qu’une jeune femme le prit sous son aile, refusant de laisser l’alcool décider de son sort. Callum se laissa faire, ne réalisant pas du tout ce qui se passait. Il comprenait qu’une fille l’emmenait chez lui. Toutefois, ses agissements de lui laissaient rien présager d'effrayant; ses desseins ne lui paraissaient aucunement sombres. Il se sentit trainer jusqu'à un sofa où il s'affala sans difficulté. Callum rejoignit les bras de Morphée en l'espace d'une demi-seconde.

Le lendemain matin, le jeune homme ouvrit les yeux et sentit immédiatement un affreux mal de tête. Il se mit à regarder autour de lui, tentant de comprendre où il était et comment il avait pu se rendre à cet endroit. Rapidement, il sauta sur ses pieds, tentant tant bien que de mal de fouiller dans ses souvenirs. Il était incapable de se souvenir, incapable de comprendre. Il décida de s’aventurer dans l’appartement puis aboutit dans la cuisine où un jeune femme coupait des aliments, dos à lui. Callum s’accota contre le mur, admirant un instant les délicieuses courbes de celles-ci. Il se surprit à se demander s’il avait couché avec elle, mais encore une fois, il ne parvenait pas à déchiffrer ce mystère.
« Hey », lui lança-t-il en s’avançant vers elle. Il ne pouvait cacher son malaise et son incompréhension qui devaient être parfaitement inscrits sur son front.

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