Il comprend son erreur, ne sachant plus quoi répondre, acceptant le fait que malgré les vérités, Callum a tout de même raison sur certaines choses, il se tait et baisse les yeux. Ce n'est pas qu'il n'a pas de répartie, mais il comprend et il se force à s'arrêter de pleurer. Parce qu'il est lâche, parce qu'il est vulnérable et que seul Callum arrive à lui faire voir des émotions qu'il ne connaissait pas. « Je le sais, oui... » Il murmure. Et au fond, ça fait du bien que cette guerre s'arrête enfin. Il a dû mal à baisser sa fierté en temps normal, Achille, c'est le genre de garçon qui garde tout ce qu'il a à l'intérieur de lui. Pourtant, il se souvient de la phrase de Callum. Il peut pas rester bloquer dans le passé, il doit avancer, quitte à ce qu'il vide son coeur. Les prochaines fois, l'erreur ne va pas se refaire, il lui en parlera. Leurs yeux se croisent, un électrochoc parcourt la totalité de son corps, ça fait affreusement du bien de le voir physiquement. Il lui a tellement manqué, le mot est même assez faible pour décrire ce qu'il ressent. Il sait qu'avec lui, il se sent en sécurité, parce que Callum est quelqu'un qui arrive à apporter de la sérénité dans la vie du militaire. « Je... Je ne sais pas. Peut-être que je m'y serais pris trop tard. » Il avoue, la moue embêtée et les larmes qui débordent de ses yeux. Et pourtant, il ne pleure pas. Puis, il y a ses lèvres qu'il retrouve, son coeur qui s'emballe, et il s'accroche à lui. Parce qu'il a peur qu'il parte une nouvelle fois, il n'est pas prêt à un second désastre. Le premier lui a bien marqué, dans son âme et dans son esprit, il n'est vraiment pas prêt de l'oublier. Callum se montre envieux, et sans comprendre pourquoi ça lui fait peur. Il trouve ça trop facile, de se retrouver en enlevant les vêtements. Ce n'est pas l'envie qui manque, c'est juste qu'il a ... peur ? Peur de foirer, peur que la colère reprenne le dessus, qu'un des deux dérape. C'est ridicule, et pourtant, quand son dos plaque le matelas, il se voit obliger de mettre une distance entre eux. « J'sais pas trop Call. » Il n'est pas froid, il fait même passer la pilule en caressant sa joue. Pourtant, il y ses lèvres sur son cou, son corps qui se cambre, il est faible face à lui. Callum contrôle Achille juste à travers des caresses et des baisers et il ne sait pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose. Le seul truc qu'il se dit, c'est... Tant pis. Il laisse les choses se faire en passant sa main dans le boxer de son petit ami et en commençant des caresses plus poussées, plus envieuses.

Une fois dans la chambre, Callum pousse Achille contre le matelas, passe ses jambes autour de lui et positionne son corps au-dessus du sien. Ses lèvres capturent son cou qu’il baise avec passion pendant que ses mains retirent sa ceinture et déboutonnent son pantalon. L’excitation monte rapidement dans son corps; il halète dans le cou de son amoureux. Il ne pense même pas deux fois avant d’agir; l’envie est la seule chose qui contrôle son corps. Il s’est tellement langui d’Achille qu’il ne supporte plus la distance entre les deux hommes. Son amant le pousse, mettant un frein aux caresses de Callum. Ce dernier le regarde, se demande s’il est allé trop rapidement. « J'sais pas trop Call. », lui souffle Achille. L’avocat se relève un peu et l’observe, se demandant s’il devrait arrêter. “Tu me manques, Ach”, répond-il tout simplement. Son regard est plein d’envie. Il ne désire que faire qu’un avec son amoureux; arrêter la frustration pour quelques instants. Car il sait qu’une fois leur moment terminé, il ira voir son père. Il a besoin d’explications, mais surtout, de lui partager ses états d’âme. Il n’a pas aimé que son père se mêle de façon si intrusive et agressive dans sa vie privée. Menacer son petit-ami en exploitant sa plus grande peur, il n’est pas capable de l’accepter. Même si ces gestes auront un impact irréversible, il s’en fout. Mais il ne veut pas y penser maintenant, ne veut pas se concentrer sur ce qu’il dira à son père ou sur son poing qui s’écrasera violemment contre sa mâchoire. Il n’a envie que d’Achille.
Quand la main d’Achille s’infiltre dans son caleçon, Callum soupire. Il reprend sa position initiale et capture sauvagement les lèvres d’Achille. “Fuck”, lâche-t-il quand il sent les doigts d’Achille prendre possession de son membre. “J’veux plus qu’on s’engueule... jamais.”, lui souffle-t-il dans l’oreille de la voix la plus sincère. Il n’en veut plus de querelle. Il n’en veut plus de séparation. Il veut être heureux pour une putain de fois dans sa vie. Il veut vivre pour lui, sans se soucier de ce que les autres pensent ou disent. Sans prévenir, il se fait basculer et entraine Achille pour que ce dernier se retrouve sur lui. Il est audacieux, Callum. Parce que normalement, il est celui qui domine toujours. Et pourtant, il a envie d'un peu de changement, envie de montrer à Achille qu'il peut lui aussi être complètement plié à lui.

Callum est beau, il fait craquer Achille doucement, sans le manipuler, mais parce qu'ils se connaissent par coeur. Bien que leur relation ne date pas d'un an, ils ont appris à se connaître depuis qu'ils sont ensembles. Callum connaît les points faibles d'Achille, et Achille connaît les points faibles de Callum. Callum a le contrôle, Achille est impuissant sous le corps imposant de son amant. Achille manque à Callum, bon sang. Cette voix est affreusement sexy. Alors ils retrouvent leurs lèvres, Achille oublie ses peurs, son refus de l'acte. Ouais, il oublie parce que maintenant, il a envie de lui. Il a envie de lui faire l'amour, de lui prouver que malgré cette énorme dispute, rien ne change entre eux. Ils vont s'en sortir plus fort. « Moi non plus j'veux plus... » Il lui murmure, avant de mordre sa lèvre inférieure. Ce moment est intense, parce qu'ils se retrouvent après une énorme bataille. Ils ont signé l'armistice et fête la victoire de la paix dans un terrain presque inconnu. Parce qu'Achille ne connaît pas vraiment l'appartement de Callum, mais surtout parce qu'ils vivent un peu chez Achille en temps normal. « J'peux pas revivre sans toi Call. » Il murmure, sa main prend possession du sexe de son amant. Puis, il y a un truc que fait Callum, un truc qui touche énormément Achille. Achille retire sa main, les yeux brillent, il regarde Callum avec énormément d'amour. Son corps se met à trembler et ses lèvres se posent sur les siennes avec beaucoup d'amour. « Je t'aime Call. » La gorge est serrée, il se retient de pleurer et il retire doucement les vêtements de son amant. Il y va avec lenteur, en faisant attention à ne pas y aller trop vite, trop fort. Le fait d'être le maître du jeu est presque une nouveauté, et bien que pour les premières fois, c'était Achille le dominant, depuis que Callum a tenté, ils n'ont plus jamais changé. Il ne sait pas s'il réalise vraiment l'importance de son geste, lui plus tôt, blessé par des mots de déviance sexuelle, c'est désormais plus fort qu'ils s'en sortent. « Je veux qu'on vive ensemble, Call. » Puis, quelques secondes après, sans forcément l'avoir préparé et sans savoir mis de protection adéquate, ils ne forment plus qu'un. Parce qu'il ne veut pas attendre plus longtemps. Tant pis, si pour certains, pensent qu'ils vont trop vite. Ils s'aiment bon sang.

Callum ignorait comment Achille réagirait à son geste, mais il espérait que celui-ci ne le prenne pas comme une façon bidon de se rattraper pour l’avoir insulté. Lorsqu’il vient poser ses lèvres sur les siennes en lui soufflant un doux je t’aime, Callum comprend que son geste ne l’a pas offensé; au contraire. Alors il interrompt momentanément leur baiser pour lui souffler à son tour un sincère “Je t’aime”. Par la suite, il le laisse prendre charge de tout. Il se soumet entièrement à lui, ne se préoccupant que de le dévisager avec un envie qu’il ne peut plus contenir. Il laisse Achille le dévêtir, se retourne lorsque ce dernier est à son tour entièrement nu, il frémit au simple contact de leur peau. Il est simplement heureux que cette engueulade ait pris fin, qu’ils puissent enfin partager un moment de tendresse. Ce n’est qu’une question de temps avant que leurs halètements se joignent dans une sensuelle mélodie. Il est étrange pour Callum de se trouver dans cette position, mais cela ne l’empêche pas d’apprécier la douceur du moment. Les mouvements d’Achille se font de plus en plus effrénés, les deux se rapprochent dangereusement du paroxysme. Le jeune avocat sent la bouche d’Achille parcourir son cou, son omoplate, faisant danser sa langue de la façon la plus envoutante. Le jeune homme est transporté dans un autre univers, plongé dans une transe des plus voluptueuses. Et lorsqu’ils atteignent l’ultime plaisir, Callum ne peut s’empêcher d’agripper la main d’Achille pour entremêler ses doigts avec les siens, la serrant de toutes ses forces tant le plaisir est bon. Achille tombe à ses côtés et le brun aux boucles obscures le fixe d’un regard rempli d’amour. “Je veux vivre avec toi aussi”, lui répond-il finalement avant d’aller chercher ses lèvres pour partager un énième baiser.
Sans plus attendre, et certainement à la grande surprise de son amant, Callum se précipite hors du lit pour se rhabiller. Il ne veut pas attendre une seconde de plus avant d’aller parler à son père. Il est peut-être six heures du matin, mais il sait que ce dernier est réveillé et il compte bien passer un bon moment à lui faire goûter sa propre médecine. La rage reprend lentement possession du jeune homme qui, en présence d’Achille, essaie tant bien que de mal de la contenir. “Je vais voir mon père”, lui dit-il. Il ne veut pas étaler ses intentions, ne veut pas lui révéler exactement ce qu’il fera. Mais il sait que ce ne sera pas de toute douceur.

La luxure s'impose, les soupirs, les caresses, les excuses enveloppent l'ambiance. Mais l'amour est celle qui domine le plus, parce que c'est la plus sincère de tous. Achille a le pouvoir, mais il ne l'utilise pas vraiment, il laisse le plaisir contrôler pour eux deux. Il est proche de l'ultime orgasme, et pourtant, il ne fait pas les choses o une vitesse qui ne correspond plus aux deux garçons. Ses lèvres apprennent à connaître pour une centaine de fois la peau de son amant, marquant chaque zone qu'il peut. Son coeur bat à une allure folle, et quand les deux hommes atteignent l'orgasme, Achille se retire et s'effondre à ses côtés. Un sourire se dessine sur ses lèvres, peut-être qu'ils vont trop vite. Mais ils sont adultes, ils ont tous les deux des responsabilités et ils ont atteint un âge qui ne leur permet plus d'attendre beaucoup d'années avant de prendre des décisions. Il prolonge le baiser avec amour, mais on l'empêche d'aller s'endormir dans les bras de son amant. Ils ont toute la journée pour se retrouver, parce qu'il est juste hors de question qu'Achille passe la journée seul à attendre que le temps passe. Une semaine, ça lui a assez suffi pour les dix prochaines années à venir. Il ouvre grand les yeux, interrogeant Callum du regard quand celui-ci se lève et s'habille. Il regarde l'heure, et il se rend compte qu'ils se sont vraiment disputés jusqu'à très tard avant de finir par se retrouver. « C'est bon Callum, on s'en fout. » Il lui dit, sauf que sa phrase s'est envolée dans le vent, parce que Callum est déjà parti et qu'Achille se retrouve seul dans un appartement qu'il ne connaît pas. Il n'a pas pu le retenir, c'est frustrant, et son coeur bat à une vitesse difficile. Parce qu'il se demande ce qu'il va bien faire, il a comme une mauvaise impression. Il récupère son portable, lui envoie un message pour qu'il fasse bien attention à lui. Achille se recouche, et dans le fond, il y a cette odeur qu'il n'a plus eue pendant une semaine. Et sans vraiment se contrôler, comme avec la sensation que Callum est à ses côtés, il ferme les yeux et c'est bien la première fois depuis une semaine qu'il s'endort avec cette sensation qu'il a perdue durant les tristes événements, ce sentiment de sécurité. Callum le réveillera en rentrant, mais c'est trop agréable de n'avoir ne serait-ce que son odeur.

Il l'a bien entendu, Achille, quand il lui a dit de ne pas se prendre la tête avec ça. Mais il n'y fait pas attention, car quoi qu'il dise, rien ne pourra le retenir. La rage qu'il ressent envers son père le consume, et la seule façon de faire taire ces grondements qui sèment la tourmente au fond de lui, c'est de le confronter. Alors il quitte son appartement sans regarder en arrière, décidé que cette conversation aura lieu ce matin même. Il embarque dans son véhicule et prend le chemin vers la somptueuse demeure de ses parents qui se trouve à une quinzaine de minutes de voiture. Il arrive et cogne à la porte. Sa mère lui ouvre: elle semble surprise de le voir, mais Callum ne prend pas le temps de la saluer. Dans un tel état, il n'est pas apte à la discussion avec sa mère ou à la bise hypocrite. Il fait son chemin dans la cuisine où il trouve son père en train de boire son café et de lire son journal. Les yeux de son paternel rencontrent les siens et ça ne prend qu'un instant avant qu'il ne le prenne par le collet. Il entend sa mère hurler de peur derrière lui, alors que son père affiche un petit sourire narquois. "Quel genre d'enfoiré fait ce genre de choses, hein?", s'empresse lui crier au nez un Callum possédé par la rancune, alors qu'il le colle violemment contre le mur. "Ta princesse est venue te pleurer dans les bras?", lui dit son père en gardant ce même sourire fendant qui éveille en Callum une explosion volcanique sans pareil. "Je te jure que si tu lui touches, je te tue!", lui hurle-t-il. À ce moment-là, le visage de Callum est d'un rouge vif tant il est affecté par la frustration, mais aussi par le chagrin de penser que son père ait pu faire quelque chose d'aussi dégueulasse. Son père ne fait que lever les bras, en signe de capitulation. Callum le lâche et le petit sourire railleur reprend sa place dans le visage de son paternel. Alors Callum, il le frappe. Directement sur la mâchoire. Et le sourire demeure, parce que son père est amusé de voir son fils ainsi. "C'est toi qui choisis de gâcher ta vie. Mais tu sors d'ici et tu n'as plus rien. On veut pas d'une tapette dans la famille.", lui dit son père alors que l'avocat s'apprête à quitter. Il se retourne vivement et lui réplique: "Plus rien?", il se met à rire. "T'as pas remarqué que je ne touche plus au fond familial depuis quatre ans? Que j'ai de nouveaux clients qui viennent au cabinet que pour me voir?" Il rit de plus bel. "T'es une disgrâce, Callum", lui répond-il en défiant son regard. "Tu peux me traiter de ce que tu veux, je m'en fous. Y'a que toi qui vit encore dans ton monde d'arriérés. Ma vie privée ME regarde. Alors, tu sais quoi? Je m'en fous. Traites-moi de ce que tu veux. J'veux plus te revoir", conclut-il avant de quitter la maison en un coup de vent. Il sait que son père ne touchera pas Achille; il en a même la certitude. Parce qu'il tente quelque chose ou rien, ça ne ramènera pas Callum.

Le jeune homme arrive finalement à son appartement, beaucoup plus apaisé. Certes, cette situation lui a fait mal. Après tout, il vient de faire un trait sur sa famille, en plus d'avoir menacé son père. Mais ça lui a vidé le coeur; il en avait besoin. Callum essaie de ne pas rompre le silence qui règne dans le logement. Il rejoint en catimini son amoureux qui est niché dans les bras de Morphée. Il se déshabille silencieusement et le rejoint sous la couette avant de l'enlacer pour le rejoindre, à son tour, dans un profond sommeil bien mérité.