Il y a ses messages, il y a cette imagination, il y a l'esprit d'Achille qui lui joue beaucoup de tours. Encore une fois, il en veut. Encore une fois, il le veut contre lui, prêt à tout pour un second tour. Alors oui, là, il l'allume, et il n'en a rien à foutre qu'il soit au boulot. Il joue la carte de l'égoïste, oui. Il veut Callum, il le veut maintenant, et bon sang quand il a reçu son message, l'intensité de son plaisir a augmenté d'un grade au-dessus. Alors, Achille se déshabille, inspecte son appartement. Et ça va, c'est pas trop le désordre. Alors, il va mettre un parfum, pour pas qu'il sente l'odeur de la transpiration. Pas qu'il veut se faire beau pour Callum, mais être présentable pour lui, putain que oui. Callum est un grand garçon, il sait lire les messages, il a compris qu'Achille a vraiment, vraiment très envie de lui. Alors, il rentrera directement. Achille se met à nu, laissant le plaisir à Callum d'voir une belle vue dès son arrivé. Et il l'attend. Putain, il bande déjà. La porte s'ouvre, sourire aux lèvres, il voit ce gars-là devant la porte de sa chambre. Il se lève, se colle à lui. Il commence déjà à détacher les boutons de sa chemise. « Pour le repas de Monsieur, en entrée, mes lèvres, en plat principal, une fellation, et en dessert... Toi en moi. » Il prend une voix de séducteur, alors qu'il pose ses lèvres sur les siennes. La passion prend le dessus, l'envie est encore plus présente et Achille voit très bien qu'il n'est pas le seul à en avoir envie. « Donc... Si Monsieur veut bien me suivre. » Il murmure à son oreille, mord son cou, sa main se pose sur cette bosse déjà présente et ses doigts la caressent par-dessus l'épais pantalon. Putain, Callum, pour un avocat, pour un patron, il est foutrement sexy dans ses habits. Et Achille, il sourit, parce qu'il a encore réussi à l'avoir pour lui, uniquement pour lui. Il a réussi à le faire craquer et il en est tellement fier. Il lui fait glisser sa chemise, admirent son torse putain de bien fait. Et il lui prend la main pour l'attirer dans son lit. Les festivités peuvent commencer.  

Il cherche à reprendre sa respiration, doucement. Encore trop sensible, il n'ose pas encore bouger. S'il ferme les yeux, il est capable de revoir la scène. S'il ferme les yeux, il ressent encore ses lèvres sur son corps. Partout. Sa main se pose sur son cou, encore sensible dû à une marque d'appartenance. Le pire, c'est que ça le fait sourire, comme un débile. Il aime cette sensation. Et on parle pas de sentiment, c'est juste qu'Achille a un fort ego et se sentir aussi désirer que ça. Callum se lève, Callum enfile ses vêtements, et voilà. C'est la fin de la bulle de sexe, la vie reprend à l'extérieur, le temps n'est plus figé. Les voitures se mettent à rouler, les enfants jouent à la marelle, et deux amants viennent de finir un ébat intense. Par toute la force du monde, il se détermine à se lever. Bien entendu, après avoir fixement regardé Callum s'habiller. Il le désire encore, au fond, il le désire à longueur de journée. Quand lui il n'est pas là. Et voilà, la vie reprend tellement qu'il arrive à se souvenir d'ce garçon, et son coeur se compresse. C'est désagréable. Mais Callum est là, et il n'a pas envie de penser à lui, lui qui doit attendre désespérément un signe de sa part. Achille se lève, lui, il n'a rien à faire quand Callum va partir, alors il enfile simplement un boxer. Parce qu'après tout, ça va lui servir à quoi de se changer ? Peut-être ce soir, s'il décide de sortir, mais ça, il ne sait pas encore. « J'ai le temps. » En quinze minutes, ils ont le temps de passer un moment entre garçons, en quinze minutes, peut-être que ça va s'allonger à plusieurs minutes qui suivent, peut-être qu'il ne va pas résister et qu'il va rester. Même si c'est pas pour baiser, c'est peut-être juste pour un fifa et une bière. Et ça, c'est toujours un bon plan, ça ne donne jamais envie de partir. Même si c'est important. Puis après tout, c'est le patron, il peut avoir choper la gastro en une heure, non ? Tss. Il est foutrement ridicule. Alors, il décide de partir dans la cuisine, aller chercher deux bouteilles de bière, et il s'installe sur son canapé. PS4 et télévision en marche, il tend une manette à Callum. « Fifa, et bien entendu, tu vas perdre. » Esprit compétiteur, toujours.

Si sa tête appelait le retour au boulot, son coeur penchait davantage pour la bière et la partie de fifa. Il avait encore quinze minutes avant de devoir reprendre le chemin vers le boulot et il comptait bien en profiter pour botter le cul d’Achille. Bien sûr, ce dernier avait une fiche parfaite contre Callum, mais cette fois-ci, le jeune homme était dédié à sa tâche. Il l’avait dominé au lit, il allait aussi le dominer dans le jeu. Il attrapa la bière que lui tendit Achille et roula les yeux à sa remarque. S’il acceptait parfois de jouer à autre chose, peut-être Callum aurait-il la possibilité de le battre. D’ailleurs, s’il acceptait de le défier à Call of Duty, il le massacrerait. Toutefois, il savait bien que l’ex-militaire avait des souvenirs délicats relatifs à son service militaire. Il ne pouvait donc pas se convaincre de lui proposer de jouer à un jeu qui, fort possiblement, allait raviver de douloureux souvenirs. Il préférait donc jouer à la fifa, quitte à se faire battre de la plus embarrassante des façons. Il prit ainsi une grosse gorgée de sa bière, question d’avoir un peu de force pour bien conduire cette partie. Car même s’il n’allait pas gagner - admettons-le, il n’avait aucune chance - il voulait quand même être un compétiteur digne de ce nom. Il convergea toute la concentration du monde vers ce jeu qui, à ce moment-là, valait tout l’or du monde. « Merde, t’es vraiment pas croyable toi, tu sais? », lui dit-il lorsqu’Achille compta son premier but. Callum se retenait pour ne pas balancer sa manette sur la télévision tant l’idée de perdre le frustrait. Il était très compétitif et n’aimait pas la défaite, autant au tribunal que dans les jeux vidéos.
Achille compta son troisième but alors que Callum venait tout juste de faire son premier. Le jeune avocat soupira, déjà hâté que la partie ne se termine. Il prit une autre grosse gorgée de sa bière, se promettant qu’il allait s’améliorer pour les prochaines minutes restantes à la partie. Il voulait gagner, coûte que coûte. Il opta alors pour la bonne et vieille tricherie: Achille s’apprêtait à scorer et Callum posa sa main sur sa manette, le faisant perdre le contrôle. Il ne put s’empêcher de rire voyant la frustration que son action avait réveillée chez son ami. « Oups », dit-il de façon très, très sarcastique. Le voir aussi fâché l’amusait plus qu’autre chose, car il savait très bien que même s'il en avait réellement envie et que Callum le méritait, il ne lui en collerait pas une.

Joué à un jeu vidéo, ça lui plaît. Parce qu'Achille est un homme, que le cliché sur les hommes et une manette de console existe belle et bien. Qu'il a réellement envie de passer un bon moment. Achille compte bien faire en sorte à ce que Callum reste, c'est évident. Et pas forcément pour faire des choses dans sa chambre, mais c'est agréable de passé un moment sans se prendre la tête, et de rigoler comme deux gros cons. FIFA, c'est une histoire d'amour entre Achille et le jeu. Parce qu'il a toujours aimé ce sport, ça lui rappelle de bons souvenirs. Quand ils étaient en mission, généralement, ils jouaient avec les jeunes des pays. C'était une façon d'avoir leurs confiances, qu'ils ne se sentent pas piégés dans quelque chose qu'ils n'ont pas voulu, qu'ils n'ont pas désiré. Quand il est rentré pour de bon, il jouait énormément la nuit. Quand c'était trop fort de se réveiller en pleine nuit, quand c'était trop difficile de se souvenir qu'il était bel et bien chez lui, et pas là-bas. Pas avec eux. Plus avec eux. l rigole, comme un con. Il n'a pas besoin de regarder la manette pour savoir où se trouvent les touches, oh que non. Il les connaît par coeur. C'est comme les joueurs, il ne joue qu'avec ses préférées, ceux qu'il maîtrise à la perfection. Alors, bien sûr qu'il marque des buts en avance, bien-sûr qu'il lui défonce la gueule. Peut-être que le but que marque Callum n'était pas dans ses plans, mais son ego se persuade que c'était fait exprès, pour le faire plaisir. Achille boit, sa bière est pratiquement vide. Et là, c'est le drame. Parce qu'il y a bien une chose qu'il ne supporte pas, c'est qu'on touche à sa manette pendant qu'il est en pleine partie. Son regard s'offusque, et la fin du match part en couille. « Mauvais joueur ! » Il hurle ! Plus que quelques secondes avant que la fin du match s'annonce, et ça reste une sacrée victoire pour l'ancien militaire. Sourire à la con aux lèvres, il se rapproche de Callum et lui murmure à l'oreille. « Rassure toi, tu as une très bonne qualité, t'es très bon au lit. » Sa langue se lèche les lèvres, il l'embrasse furtivement puis s'écarte un peu. Il lui montre la manette, lui demande silencieusement s'il est prêt à en faire une autre.

De la grande déception, encore. Il ne pouvait pas jouer à la putain de FIFA contre Achille sans que ce dernier ne remporte la victoire à-chaque-saloppe-de-fois. C’était comme la combinaison gravité et espace; un chose foutrement improbable. Il se contenta donc de ruminer dans sa barbe sa frustration de perdre encore une fois. Il sentait qu’il n’allait jamais parvenir à le battre s’ils ne jouaient jamais à autre chose que la FIFA. À vrai dire, Callum en avait plutôt marre de ce jeu. Il n’avait jamais été un grand fanatique de sports et préférait s’attarder à d’autres hobbies, comme la musique. « T’as pas un jeu de piano sur ça? », lui demanda-t-il à la blague, faisant abstraction du compliment qu’il venait de lui faire. Premièrement, il n’avait jamais eu de doute sur ses performances au lit et deuxièmement, perdre c’était perdre. Et peu importe les circonstances, c’était frustrant. Achille lui demanda silencieusement s’il voulait jouer une autre partie. Callum avait envie de sacrer une raclée à Achille, mais savait très bien que ses chances de gagner à la FIFA étaient inexistantes. Alors il soupira puis répondit: « Aller, on joue à quelque chose d’autre », s’exclama-t-il. Car ce n’était pas une proposition; il voulait jouer à autre chose que la fichue FIFA. Ainsi, il se leva pour aller regarder sa collection de jeu, se demandant ce qu’ils pouvaient bien essayer avant que Callum ne dût quitter. Sans toute attente, il aperçut Call of Duty Black Ops 3. Il ne s’agissait pas du dernier, mais c’était quand même une bonne édition. Il sortit le jeu et l’agita devant Achille, le défiant des yeux, ses sourcils qui se promenaient de haut en bas. Il savait très bien que si Achille acceptait, il allait lui éclater la tronche. Après tout, c’était tout ce que le jeune avocat désirait. « On joue et si je perds, je reviens te voir ce soir », lui dit-il en espérant pouvoir avoir raison de lui. Il ne voulait pas réellement rejouer à la PS4; il voulait juste le faire chier en le battant enfin à quelque chose.