Callum & Achille

And shit's gonna get down

Comme toute bonne soirée, Callum avait envie de s’éclater un peu. Toutefois, cette fois-ci, il n’avait pas son compagnon de beuverie habituel. En effet, Orion avait quelque chose de prévu ou il ne savait pas quoi. De toute façon, rien de mal que d’aller boire en solo! Après tout, quand il y a de l’alcool, il y a de l’espoir. Du moins, c’était ce que le jeune homme se disait. Il avait eu une grosse journée au boulot. Un nombre astronomique de dossiers lui avaient été confiés et il avait passé la journée enfermé dans son bureau en essayant de passer à travers toute cette paperasse. Lui qui croyait qu’il n’en finirait jamais, que la mort viendrait le chercher à ses quatre-vingt-dix ans au bureau, il fut surpris de voir qu’à 21h, il avait fini la lecture préliminaire des cinq dossiers. Direction bar, c’était-il dit avec enthousiasme. Il n’avait pas pris le temps de changer ses habits; de toute façon, il devait presque toujours être sur son 31 au boulot. Il prévoyait possiblement se ramener une meuf; cela faisait un bail qu’il n’en avait pas eu une dans son lit. Ses ardeurs de mâle au rendez-vous, il était prêt à affronter la soirée un verre à la fois. Le chemin jusqu’au Dewspub ne fut pas trop long; qu’une vingtaine de minutes et l’imposante Audi du jeune avocat était stationnée devant l’entrée du bar. Comme à l’habitude, un banc au bar l’attendait. Callum avait l’habitude de venir y boire presque tous les soirs. C’était à peine si le barmaid n’avait pas déjà préparé son verre, et ce, avant même qu’il n’ait pénétré l’enceinte. En effet, Orion et lui passaient leur vie ici. Alcoolos vous direz? Oui, bien sûr. C’était le deuxième nom de Callum après tout.
« Scotch », demanda Callum au barman. Allez, quelque chose de fort. Il avait besoin de se désaltérer pour sa rude journée. Ces temps-ci, il avait l’impression que sa vie ne tournait qu’autour du travail. Il se réveillait le matin - souvent avec un hangover, mais ça, ce n’était qu’un détail - se rendait au boulot, mangeait et chiait parfois (bah si!), revenait à l’appartement vers les dix-heures du soir et allait (pour la plupart du temps) boire pour se recoucher aux petites-heures du matin. La routine monotone du jeune homme commençait à peser sur son moral. Il avait pourtant espéré une routine plus mouvementée avec son retour à Dewsbury; le retour au bercail avec ses amis, ses proches. Il aurait pensé pouvoir reprendre la vie là où il l’avait laissée. Et pourtant, il fut bien surpris de voir que ce n’était pas le cas

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Des fois, il se dit que ce serait bien de découvrir d'autres terres. Un lieu inconnu, un lieu où personne ne le connaît, il pourrait baiser des nouvelles personnes, vivre une nouvelle histoire. Faire une remise à zéro dans sa vie tout en essayent d'oublier le passé grâce à la boisson. Celle qu'il aime se prendre, celle où il oublie tout le lendemain, celle où la vie à l'air plus joyeuse, plus dynamique. Quand il rêve à ça, il y a toujours quelque chose qui le ramène les pieds sur terre. Son passé, il ne peut pas l'oublier. Pas quand il se regarde dans le miroir et que la première chose qu'il voit, c'est ses cicatrices sur son ventre. Elles sont nombreuses, et pourtant, elles ne sont pas les seules. Tout son corps est touché, tout son corps est un appel au passé. C'est triste, de ne pas se sentir bien dans ses baskets. Au point de sortir, presque tous les soirs. Pourtant, Achille n'est plus vraiment seul, pas depuis qu'il a adopté un chien que lui-même avait emmené au vétérinaire. Il caresse le museau de la bestiole et termine de boutonner sa chemise. Ce soir, il sort encore, et il sent d'hors et déjà la gueule de bois le lendemain. Mais il s'en fout, il a besoin de ça, c'est son seul objectif dans la vie. Parce que depuis ce qu'il s'est passé au bar, depuis ... Il n'est pas utile de re décrire ce qu'il s'est passé cette soirée-là. Mais Achille, ça l'a bouleversé, et ça ne l'aide pas à avancer.

Bien au contraire. Il s'effondre, il s'enfonce dans quelque chose qu'il n'aime pas, qu'il ne veut pas, mais il n'arrive pas à se sortir la tête de l'eau, il n'arrive pas à avancer. Alors, il s'enfonce. En enfer, il ouvre les bras à Satan. Il regarde la porte du bar, elle lui rappelle trop de mauvais souvenirs. Mais, elle ne le retient pas suffisamment pour qu'il fasse demi-tour. Bien au contraire. Il rentre dans le bâtiment, et l'ambiance est la même tous les soirs. Sauf que les gens changent, ils sont différents, et il se surprend de voir des nouvelles têtes dans une si petite ville que Dewsbury. Il repère une place vide, alors il s'y engouffre. Il ne sait pas s'il a envie de ramener quelqu'un ce soir, il a surtout besoin de s'éloigner de la vie réelle. Il a surtout besoin de s'évader. « Vodka. » Pas de politesse, il s'en bat un peu les couilles. Il a besoin de quelque chose de fort, quelque chose qui le fait vite planer. Il regarde les gens autour de lui, et il se rend compte qu'il est installé à côté d'un garçon qu'il ne connaît pas. Quitte à se morfondre sur son sort tout seul, autant se changer les idées avec quelqu'un d'autre. Alors... Alors Achille dit la première chose qui lui passe par la tête, alors il tend sa main. « Achille. » Son verre se place devant ses yeux, il boit directement l'intégralité du verre. Le liquide le fait grimacer, mais ça lui fait du bien. Il en a besoin, définitivement trop besoin.

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Callum fixait son verre avec intérêt, comme si ce dernier était en train de lui prédire l'arrivée du Messi. Il fit tourner le nectar dans le contenant de verre comme s’il s’agissait de l’activité la plus passionnante qui fût. Il se mit à repenser à ses années passées à Londres et au sentiment bizarre qu’il ressentait en étant de retour à Dewsbury. Une partie de lui se sentait comme s’il n’avait jamais quitté la banlieue, alors qu’une autre avait l’impression n’y avoir jamais mis les pieds. Il ne pouvait cacher qu’il s’ennuyait de sa vie à Londres, malgré le fait qu’il avait développé avec le temps une aversion pour la grande ville. Après tout, il y avait vécu de belles choses malgré la grande déception qui l’avait plongée dans une déprime qui sembla durer une éternité. Il avait une copine qu’il aimait d’un amour fou, une vie qui semblait s’enligner vers ce dont il avait toujours rêvé. Et pourtant, tout lui avait éclaté au visage. Un mensonge, un énorme mensonge avait tout détruit. Callum s’apprêtait à être père sans le savoir. S’il l’avait su, rien n’aurait pu combler son coeur plus que de tenir un enfant qui était le sien. De bâtir une famille qu’il serait fier d’exhiber et qui, au-delà de tout, lui aurait apporté un bonheur inestimable. Il ne savait même pas ce qui l’attendait lorsque la nouvelle tomba, lorsque sa copine lui annonça qu’elle avait pris la décision de se faire avorter. Une décision prise sans même le consulter, sans même qu’il ait pu lui dire qu’il aurait été heureux qu’elle porte son enfant et qu’ensemble, ils l’élèveraient dans un environnement d’amour - tout le contraire de ce qu’avait vécu Callum quand il était gamin. Toutefois, elle avait jugé que l’avortement était plus convenable. Une simple décision unilatérale avait tout fait voler en éclat. Le jeune homme s’était senti trahi par son alliée de coeur. Une partie de lui aurait voulu revivre ces moments de joie avec Destiny, malgré la déception qui lui avait déchiré les entrailles. Mais à quoi bon ruminer les souvenirs du passé; ce dernier ne se rachète pas, peu importe le prix que l’on est prêt à payer. Se contentant de vivre le moment présent, Callum prit une grande gorgée de son scotch et s’empressa d’en redemander un autre. À sa gauche, un homme s’assit et n’attendit pas de se faire prier avant de se présenter. « Callum », lui dit alors le jeune homme. Les rencontres dans les bars sont toujours les meilleures. Après tout, c’était ainsi qu’il avait rencontré Orion.

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Son verre est vide trop rapidement. Son œsophage le brûle, mais ce n'est qu'une question de seconde. Très rapidement, il ressent ce manque. Celui de l'alcool, il en a trop besoin. Un fumeur a besoin de sa clope, un alcoolique de son verre. Achille lève la main, et le barman comprend très rapidement. Il s'empresse de le servir, et Achille boit son verre plus doucement cette fois-ci. Il aime définitivement trop ça. Et il se demande, silencieusement, depuis combien de temps il n'a pas bu quelque chose de normal. Genre, de l'eau ? Depuis bien trop longtemps. Et il est certain qu'il risque d'en vomir, s'il retouche à une boisson aussi basique. Il est trop habitué à ses boissons alcooliques. Achille décide de se rendre social, quelque chose qu'il sait faire généralement faire pour draguer, pour ramener quelqu'un dans son lit. Parce qu'Achille pense par sa bite, plus que par les valeurs humaines. Un fait qu'il assume entièrement. Ce garçon-là, celui pour lequel il se présente, dégage quelque chose qui plaît à Achille. Bon, peut-être qu'il peut pas se le taper, lui, mais c'est bien d'imaginer les choses comme elles se doivent. Il est charmant, puis Achille se voit déjà passer ses mains dans les cheveux de cet homme, alors que c'est con de penser à quelque chose d'aussi érotique quand ils n'échangent que les prénoms. « T'es tout seul Callum ? Pas de fille à tes côtés ? C'est bien étrange, et dommage pour elles. » Il inspecte une énième fois la salle, et il y a beaucoup de gentes féminines. Achille se permet de regarder un peu les formes qui s'offrent à lui. Traduction, il mate carrément le cul de ses dames. « Elles ne font pas de file d'attente, c'est con pour elles, elles risquent de rater quelque chose » Bon, ouais, Achille, il lui tend des perches, mais en même temps, c'est un garçon comme un autre. Lui aussi, il a les hormones en feux, et généralement, l'alcool joue beaucoup sur ses mots, sur ses désirs. Ce soir, peut-être qu'au final, il veut rentrer avec un garçon, il veut s'envoyer en l'air avec une gente masculine, et peut-être que ça ne lui est pas impossible de se taper Callum. Mais... Mais c'est toujours délicat, parce que s'il n'est pas dans un bar homosexuel, c'est difficile de croiser quelqu'un du même sexe qui est subtil de coucher avec lui. Alors, il boit, il laisse les choses se faire, mais il garde cette idée dans la tête. Et quand Achille veut quelque chose, il la. C'est aussi simple que ça.

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Callum appréciait bien la compagnie des gens quand il buvait. Certes, il pouvait très bien ne se satisfaire que de sa propre compagnie, mais il ne pouvait cacher le fait qu’il était toujours plus plaisant de boire à deux. D’autant plus que les verres se finissaient généralement plus vite. « Première fois que je te vois ici, tu viens souvent? », lui demanda-t-il alors en commençant son deuxième verre de scotch fraîchement déposé devant lui. Il observa la série de bouteilles posées sur l’étagère derrière le bar avec gourmandise. Il savait très bien qu’il allait poser ses lèvres sur chacune d’entre elles. Avec le temps, son foi était devenu aussi endurant qu’un coureur de marathon. « Pas que je sois moi-même un habitué, enfin, j’y viens presque tous les jours, mais je suis fraîchement arrivé en ville », poursuivit-il en continuant de siroter le délicieux nectar. Il se retint pour ne pas le finir d’une traite, ne voulant pas paraître comme un parfait alcoolique devant son nouvel ami. Quoiqu’en disant qu’il avait passé les derniers jours le cul collé sur cette chaise, cela ne lui donnait déjà pas bonne figure. « Enfin, j’ai grandi ici, mais je vivais à Londres », corrigea-t-il rapidement. Il ne voulait quand même pas lui donner l’image du pauvre petit nouveau en ville qui ne connait personne, alors que ce n’était pas le cas du tout. Callum était bien entouré. Un entourage dont l’amitié était aussi artificielle que Barbie, mais ce n’était qu’un simple détail.
"T'es tout seul Callum ? Pas de fille à tes côtés ? C'est bien étrange, et dommage pour elles », lui demanda Achille. « Non, mais je compte bien ne pas rentrer seul », lui lança-t-il à la blague en suivant le regard de son compagnon. Il déposa ses yeux sur les fesses de ces demoiselles. Il ne put s’empêcher de se mordre la lèvre, imaginant sa masculinité escalader le chemin de leur intimité. Oui, il lui arrivait parfois de penser de façon très, très perverse. Mais lorsque Callum buvait de l’alcool, il n’était plus maître de ses pensées. En effet, ces dernières étaient contrôlées par un corps tiers qui, décidément, avait une bite à la place du cerveau. Callum avait un besoin fou de s’envoyer en l’air; et il était déterminé à ne pas terminer la soirée non accompagné. « Elles ne font pas de file d'attente, c'est con pour elles, elles risquent de rater quelque chose », relança Achille tout en gardant les yeux rivés sur le troupeau de gazelles qui n’attendaient que l’attaque des lions. Callum tourna la tête vers son voisin, sourcils levés et affichant une moue approbatrice. « Ah si j’étais elles… les regrets qui me rongeraient! », lui répondit-il en rigolant. Callum se tourna vers le barman et lui demanda un autre verre. Cette fois-ci, il opta pour une bouteille entière de vodka. Avec Achille, il n’allait pas voir le lendemain de sitôt.  

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Achille ne met pas longtemps à terminer son verre, il apprécie trop ce liquide, il apprécie trop ce goût. Alors, il termine, et sa tête tourne déjà un peu, mais c'est l'alcool qui est fort, c'est l'alcool qui lui donne des ailes, et c'est difficile de s'en lasser. « Très souvent, oui. Mais c'est vrai que ton visage m'est inconnu. » Peut-être parce qu'habituellement, il est au fond de la salle, dans un coin à l'ombre de tout le monde, parce que de là-bas, il observe les gens avec beaucoup d'attention, parce que de là où il se trouve, c'est plus facile de repérer la personne qui va terminer sa nuit avec lui. Il se montre souvent discret, souvent, mais pas toujours. Parce qu'il y a encore peu de temps, il se trouvait au sol, en train d'étrangler un pauvre type. Certes, il l'avait cherché, mais c'est vrai qu'Achille est allé un peu trop loin. Alors, maintenant, il essaye de se montrer discret, il évite de foutre un bordel dans un couple qui n'en est pas vraiment un. Foutre la merde, c'est la seule chose qu'il sait vraiment faire. Ce soir, il n'en a pas envie, ça le fatigue et la douleur des coups d'Orion est encore trop présente. Il a encore des bleus, des séquelles. Elles vont vite s'effacer avec le temps, mais pour le moment, il a besoin de calme. « C'est comment, Londres ? » Cette ville, il ne l'a jamais visité. Pourtant, il en a fait des déplacements, dans des pays dangereux, dans des pays de Guerre. Et pourtant, il y a beaucoup de villes qu'il aimerait voir, un jour. Londres y fait partie, mais il y a Paris. Bon sang, il rêve d'y aller, et il n'a pas les couilles de faire le déplacement. Parce que c'est un lâche. « Alors, laquelle te tente ? » Il lui demande, ils ont tous les deux les yeux dans un troupeau de femmes. Elles sont toutes, clairement, bonnes. En même temps, ses femmes-là, elles cherchent à attirer l'attention. Leurs minis jupes, on peut très bien voir, si on est proche d'elles, la couleur de leurs strings. Putain, faut qu'Achille se calme, s'il continue, il risque de bander, ça risque de ne pas être agréable, surtout pas en portent son jean actuel. Il rigole, Achille, face à la remarque de Callum. Quand il comprend que son nouvel ami paye la première bouteille, un sourire à la con se dessine sur le visage d'Achille. La soirée promet, et elle va vraiment lui faire du bien. « Mais pourquoi t'es revenu ici ? Londres, c'est trop grand pour toi ? T'avais pas de bonnes pipes ? » Achille est cru dans ses mots, il l'a toujours été, et il n'en a pas honte. Surtout pas quand il vide son troisième verre d'un coup, surtout pas quand il sent déjà l'effet de l'alcool.

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Callum prit soin d’ouvrir la bouteille de vodka qui n’attendait qu’à être de la soirée. Il versa la précieuse eau-de-vie dans deux petits shooters. Le jeune homme en tendit un à son compagnon et l’invita à cogner leur verre ensemble, faisant un chin en honneur de cette soirée qui était encore jeune mais qui s’annonçait endiablée. À peine eurent-ils terminé leurs verres que ces derniers étaient déjà remplis à nouveau. Au prix qu’avait coûté la bouteille et vu le généreux tip laissé par Callum, le barman avait intérêt à s’affaire à sa tâche. « C'est comment, Londres ? », lui demanda Achille. Callum haussa les épaules, ne sachant pas trop par où commencer. Oui, Londres c’était bien. Il avait aimé y vivre. Mais rien n’équivalait le doux confort de la bonne vieille banlieue natale. Le seul problème avec Dewsbury, c’était que c’est proche de ses parents. Et ça, il s’en aurait bien passé. « C’est bien. Très différent d’ici par contre. T’es déjà allé? », lui demanda-t-il alors avant de boire son shooter qui le titillait déjà depuis quelques instants. Il sentait naître en lui les effets enivrants de l’alcool. Une personne sage aurait cessé sa consommation ici, mais sagesse et Callum n’allaient malheureusement pas dans la même phrase. Lorsqu’exposé à l’alcool, le jeune avocat devenait un autre personnage. Et ce personnage, il l’aimait bien.
Ses yeux se posèrent à nouveau sur les courbes exquises de ces dames. Plusieurs d’entre elles arboraient des tenus révélatrices qui épousaient parfaitement leurs délicates silhouettes. Lorsqu’Achille lui demanda laquelle il voulait bien ramener dans son lit, Callum laissa échapper un long « hm… », ne sachant lui-même pas quoi répondre. « Est-ce que tu crois que je peux toutes les amener? », lui demande-t-il en rigolant. Bien sûr, le jeune homme n'était pas sérieux. Il n’était pas du genre à participer à une orgie, quoiqu’en tant que seul et unique homme de la partie, il n'aurait pas pu réellement se plaindre. « Sérieusement, la petite blonde là-bas est pas mal », renchérit-il tout en rivant ses yeux sur sa proie. « Mais pourquoi t'es revenu ici ? Londres, c'est trop grand pour toi ? T'avais pas de bonnes pipes ? », lui demanda-t-il alors. La dernière phrase le prit un peu par surprise. Il fallait s’habituer aux paroles crues et à l’absence de filtre d’Achille. « J’ai eu une promotion et la chance de revenir chez moi alors, je l’ai prise. », lui répondit-il tout simplement. Il ne voulait pas mentionner le fait qu’il préférait également ne pas recroiser son ex envers qui il ressentait encore la rancune.

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Un nouveau verre à la main, Achille prend soin d'observer son verre et son contenu. Il sent déjà la gueule de bois, mais il s'en moque un peu, bien au contraire. Il apprécie déjà son partenaire, même s'ils se connaissent depuis ... Cinq minutes ? Il lui offre carrément une bouteille à partager, à partir de là, il lui en faut pas grand chose à Achille. Il n'attend pas que Callum boive en premier, il se jette directement dans la gueule du loup. Il grimace, c'est fort, c'est tout ce qu'il aime. « C'est une grande ville. » Il constate, simplement. « Non. Mon ancien métier m'emmenait plus dans des pays de Guerre, je connais la Syrie, l'Irak, mais je ne connais pas la capitale de mon pays. » Et c'est vraiment con, il devrait se pencher sur le sujet et peut-être même s'emballer et aller directement sur son téléphone pour réserver une chambre d'hôtel à Londres. Mais, il ne le fait pas non plus, parce qu'il a peur de partir en voyage, parce qu'il a peur de l'avenir, des projets. Ce n'est plus lui, l'armé est toujours présente, il en garde des séquelles. Il se ressert, ressert son ami, leurs regards fixent encore le troupeau de femmes en chaleurs. Il pouffe de rire, bon sang, s'il pouvait toute se les faire le même soir, il ne dirait pas non. Mais, ce n'est que des fantasmes, alors qu'en vrai... Et bien ça ne l'emballe pas vraiment tout ça. Des plans à plusieurs, il préfère être privilégié que de partager. Il hoche la tête, approuve son choix et lui, regarde l'amie de la blonde. Le cul un peu flasque, il secoue la tête. Décidément, il risque de ne ramener personne à la maison. Peut-être que c'est bien, pour une fois, s'il rentre juste avec une gueule de bois et pas avec une fille qui va lui exploser les tympans. « C'est une petite ville, j'sais pas trop si t'as de la chance. » Il hausse les épaules, il est sérieux. Lui, en vrai, il rêve de se casser, de connaître une nouvelle liberté, mais il n'ose pas vraiment, parce qu'il a pas les couilles. C'est un lâche, qui joue a garçon fier. Alors qu'il est tellement loin de tout ça. Ça craint. Il craint. « Je pense que je vais rentrer seul ce soir. » Il ne sait pas pourquoi il le dit à voix haute, mais son regard quitte enfin ses filles pour se poser sur Callum.

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Plus le temps avançait, plus Callum avait l’impression qu’on avait garé un autobus de saloppes devant le bar. En effet, chaque femme qui pénétrait l’enceinte du bar semblait sortir tout droit d’un film porno. À croire qu’elles manquaient de budget pour s’acheter des vêtements. Du coup, elles portaient des morceaux de tissu qui cachaient à peine leurs mamelons. Callum appréciait bien la vue, mais n’aimait pas particulièrement les femmes qui ne prenaient pas soin d’elles. En d’autres termes, il aimait les femmes décentes. Une robe un peu courte, moulante à souhait et un décolleté généreux, voilà ce qui enchantait le jeune homme. Mais une femme avec trois tonnes de maquillage dans le visage, les seins à découvert et la jupe ras-le-cul, ça le ragoûtait un peu. Conséquemment, il commençait à perdre espoir; il finirait fort possiblement la soirée seul. Toutes les jolies filles du bar semblaient être accompagnées de leur copain, ce qui éliminait la quasi-totalité des chances que Callum pût s’envoyer en l’air. Eh bien, c’est la vie comme on dit! Toujours à l’écoute d’Achille, le jeune homme l’entendit dire qu’il avait voyagé dans des pays en guerre. Bien évidemment, cela piqua particulièrement la curiosité du jeune homme. « Tu étais militaire? », lui demanda-t-il alors. Il se doutait fort bien de la réponse, mais le sujet en soi l’intriguait. Quand il mentionna la grandeur de Dewsbury, Callum rigola. C’était en effet une petite ville d'environ la grandeur de son cul. Mais il s’y sentait chez lui. Dewsbury lui offrait quelque chose que Londres ne lui avait jamais donné; un sentiment d’appartenance. « En fait, mon cabinet est situé à Leeds donc je suis quand même dans la ville. Mais j’apprécie bien Dewsbury », ajouta-t-il pour sa défense. Il ne regrettait aucunement son choix d’avoir quitté la grande ville.[color:4f25= #669999] « Je pense que je vais rentrer seul ce soir. » Ayant l’impression que son nouvel ami avait intercepté ses pensées précédentes, Callum afficha une moue compréhensive qui démontrait la déception qu’il partageait avec Achille. « Malheureusement, j’arrive à la même conclusion », souffla-t-il en rigolant sarcastiquement. En réalité, il ne voulait rien de plus que de prendre son pied. Il posa son visage sur la bouteille de vodka qui, fidèle au poste, ne cessait de diminuer en volume. Il fallait croire que les deux hommes supportaient très bien l’alcool, quoique Callum ne pouvait affirmer être dans ses états. En fait, loin de là; il était complètement saoul. « Du coup, ça te dirait d’aller prendre l’air? Avec notre amie vodka, bien sûr. », lui proposa-t-il. Il n’avait envie que de sortir de ce trou à rates.    

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Achille sent qu'il est ivre, pas entièrement, mais disons qu'il suffit de regarder ses comportements et son débit de paroles pour comprendre qu'il en a quand même dans le sang. Achille, il l'aime bien son partenaire, ils parlent comme s'ils se connaissaient depuis des lustres alors que ... Non. Mais il aime bien ce genre de relation. La question de Callum, ça le prend au dépourvu. Il ne se souvient même pas de ce qu'il lui a dit plus tôt. Il se ressert lui-même et boit directement le verre. Peut-être qu'il doit s'arrêter, mais il n'en a pas envie. « J'ai fait... Cinq ans, je crois. J'ai arrêté. » Le ton de sa voix montre qu'il n'a pas envie d'en dire plus, parce qu'ils ont beau bien s'entendre, ce n'est pas une raison pour qu'Achille se livre aussi facilement. Achille ne comprend pas ce qu'on peut apprécier à Dewsbury, pourtant, si lui reste, c'est qu'il y a bien quelque chose qui l'empêche de partir aussi loin. De partir pour se refaire une nouvelle vie. Alors... Il hoche la tête, et c'est vrai que Leeds est une grande ville également. Ça ne doit pas trop le perturber le changement entre Londres et Leeds. « C'est bien, quand je me fais arrêter pour état d'ivresse, je te prends directement. » Il peut lui être utile. Un sourire se dessine sur le visage. Il hoche la tête et récupère sa veste. Il regarde son téléphone et c'est vrai que le temps est passé assez vite. Alors, il est rassuré que la soirée ne se termine pas maintenant. Achille sort du bar, accompagné de Callum. Ils marchent, le froid ne l'aide pas à retrouver son état d'esprit. Il rattrape la bouteille et boit directement. Et malgré tout, il y a un déclic qui se fait, parce qu'Achille ne veut pas rentrer seul, il ne veut pas d'un lit vide ce soir. Ils sont en train de parler, mais il est incapable d'expliquer clairement les mots qu'ils s'échangent. Il regarde à ses alentours, il n'y a personne. Il a arrêté de se chercher une fille, ce soir, peut-être qu'il veut autre chose. Ouais, ce soir, il veut Callum. « Peut-être qu'au final, je rentrerais accompagner ce soir. » Un sourire se dessine sur son visage. Sa main attrape le poignet de Callum et il l'entraîne dans une sombre ruelle. C'est hyper glauque, mais il a arrêté de réfléchir normalement. Il entraîne son ami et le plaque contre le mur. Ses lèvres se déposent sur les siennes, et le reste, il n'est pas capable de l'expliquer.