Lolo & Zouzou

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Premier entrainement de la saison. De bonnes sensations perspectives. Une équipe qui promettait de beaux résultats. Une cohésion qui n’allait pas tarder à se former. Ouais, une belle saison en perpective. Et surtout un maillot qui me collait le dos après une heure et demie à courir sur le terrain de soccer, comme un dératé après le ballon rond. Je ne m’étais découvert cette lubie pour le poste de défenseur que depuis l’année passée, me faisant enrôlé pour l’équipe du lycée via mon binôme de chimie. Au départ en trainant les pieds  - les crampons!- j’y allais désormais à coeur joie. Goutant aux plaisirs d’une victoire partagée, et à la solidarité des défaites avec mon équipe. Je représentait fièrement les couleurs de mon établissement. J’aimais ça. C’était grisant. Cette année encore, de nombreux nouveau avaient poussé la porte du stade, souhaitant intégrer l’équipe pour cette nouvelle saison. Il y avait bien une trentaine de postulant pour à peine neuf places. La compétition serait rude. Tous se débrouillaient vraiment bien. Le coach aurait de la misère à les départager, pour sur. Je me félicitais de ne pas avoir attendu cette année pour commencer, ma place étant garantie d’une année sur l’autre.  

Mes boucles brunes se collaient à mon front en sueur alors que toute l’équipe se dirigeait bruyamment vers les vestiaires. Une bonne douche ne serait, vraiment, mais vraiment, pas du luxe. Les maillots tombaient négligemment au sol tandis que je me saisissais de mon gel douche et d’une serviette que j’enroulais rapidement autour de ma taille. La cohue des douche était connue, je ne perdais pas de temps et me dirigeai vers l’une des cabines, déposant toutes mes affaires à l’endroit prévu à cet effet. Le brouhaha n’était alors qu’un légers bruit de fond alors que l’eau bouillante dévalait mes épaules. Libération. Tous mes muscles se détendaient sous la brulure salvatrice de l’eau qui sortait de la pomme de douche. Après cela, un bon repas - une pizza peut-être ?- et je ne ferais pas de vieux os. Un épisode ou deux de ma série en cours, et extinction des feux ! Une soirée tranquille en perspective…

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L’année venait juste de reprendre. Cette année n’avait pas été simple. Il avait dû dire au revoir à tous ses amis puisqu’il changeait de lycée. En effet, il avait toujours été dans celui de la ville voisine. Cela représentait plus de chemin mais il y avait tous ces amis. Lorsqu’il était arrivé de Londres avec toute sa famille, c’était dans le collège voisin puis dans ce lycée qu’il avait trouvé ses repères. Ce choix n’avait pas été simple mais l’option qu’il souhaitait l’obligeait à être transféré. Cela ne faisait que quelques semaines qu’il était présent dans l’enceinte. Il avait passé les sélections pour l’équipe. Le coach l’avait convoqué pour lui donner la réponse définitive.
Il n’attendu pas longtemps, le coach lui annonça rapidement que la réponse était positive et le félicita. Le premier entrainement venait d’avoir lieu pour certains. Le jeune homme n’avait pas eu besoin d’y aller, il avait passé les sélections avec un autre groupe. Au total ils étaient une trentaine cette année. Ainsi le coach avait scindé les groupes en deux afin de pouvoir étudier les comportements des postulants. Il fut ravi d’entendre cette réponse positive. Le coach lui suggéra d’aller faire un tour aux vestiaires pour prendre son casier mais aussi pour saluer ses nouveaux coéquipiers. Le coach lui tendit son maillot. Logan ressentit une fierté d’avoir entre ses doigts, le maillot de sa nouvelle équipe. Il arriva et croisa certains des coéquipiers avec qui il avait joué lors des sélections. Les jeunes garçons furent ravis d’apprendre que Logan les rejoignait dans l’équipe. Le courant entre eux était bien passé, ils lui avaient assurés qu’il serait pris.

Logan rentra dans les vestiaires. Son sang se glaça lorsqu’il aperçut l’un de ses coéquipiers. Il n’avait pas joué avec lui, il le connaissait d’une autre manière. C’était Ezra, celui qui lui avait piqué sa copine. Son sang ne fit qu’un tour et il sentit la colère remonter. Le jeune homme ne l’avait même pas remarqué, il allait à la douche et déposait ses affaires. Une idée germa rapidement dans l’esprit de Logan. Il ne devait sans doute pas, mais l’envie était trop forte, il subissait cette tentation. Après tout, le jeune homme lui avait piqué sa copine, il pouvait donc lui piquer sa tenue. Le jeune homme récupéra les affaires et fila vers son nouveau casier, il y enfuit les affaires et installa son cadenas. Il savait que cet acte pourrait lui couter sa place dans l’équipe. Cependant, il s’en moquait grandement. A cet instant, il souhaitait juste que l’autre idiot ressente ce sentiment qu’il avait pu ressentir. Logan s’éloigna rapidement du casier, il s’apprêtait à filer afin de ne pas se faire remarquer par l’autre mais un des gars avec qui il avait passé la sélection venait de l’intercepter. Celui-ci venait d’être pris, il semblait très excité et Logan n’arrivait pas à filer. L’autre ne cessait de relancer la conversation. Foutu mec, il ne pouvait pas s’arrêter de parler pour qu’il puisse filer ?

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Il n’y avait vraiment rien de comparable à une douche brulante après un entrainement de soccer. vraiment rien. Je sentais déjà l’eau faire des miracles sur mes épaules nouées en quelques secondes. La tête complètement sous l’eau, immergée, j’entendais même plus les bruits du vestiaires. J’étais dans ma bulle, pour quelques minutes seulement. Les vestiaires du club du lycée c’était pas vraiment l’endroit de prédilection en matière d’intimité. Toutes les équipes de la régions ne pouvaient pas se targuer d’avoir des cabines de douches séparées, c’était déjà ça ! Cinq petite minutes d’isolement dans ce brouhaha, avant de laisser sa place à un autre mâle puant. Quelle image des plus sexy ! De quoi faire mouiller plus que le maillot à de nombreuses ménagères… OU PAS ! Encore quelques minutes. Je savourais cette quiétude instable tout en massant mon cuir chevelu. Ca sentait le bois de santal et le menthol à plein nez. A croire que tout le vestiaire était sponsorisé par Axe, Nivéa Men et autres marque usant à fond la corde du marketing masculin. Je faisais pas exception à la règle, pensais-je en jetant un oeil à ma bouteille de shampoing-gel douche deux en un. Ma mère était vraiment la cible parfaite pour ce genre de combine où le packaging était roi et le client un pigeon ! J’y pensais pas vraiment davantage, tout ce qui m’intéressait c’était de pas sentir le rat crevé en sortant de là, histoire de pas tuer une mamie ou deux sur le chemin du retour, dans le bus qui me ramenait jusqu’au domicile parental.

L’eau filait à toute vitesse entre mes orteils pour rejoindre les égouts, j’attrapais rapidement ma serviette pour sécher superficiellement mes cheveux. Je venais ensuite la nouer autour de ma taille et laissais la place au joueur suivant. La partie douches étaient complément embuée par la vapeur d’eau. Je voyais pas grand chose. J’étais fatigué aussi. Si fatigué, qu’en passant devant lesdits casiers, j’aurais juré avoir vu cette tronche de cake là, Logan. Logan le mec de Mégane là, enfin l’ex, enfin je l’espérais ! Enfin bref ! Trop de enfin, et je mon corps perdait déjà quelques degré à mesure que je retournais à mon sac et mes… Mes affaires ! Elles étaient plus là. Enfin si. Y’avait bien mon sac de sport et mes crampons, mais, bordel ! Mes fringues avaient disparus ! Et pas l’ombre d’un indice sur l’endroit où elles pouvaient être !!!

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Le jeune homme était très fier de son exploit. Il venait seulement d’arriver dans ce nouveau lycée et il profitait déjà d’une bonne situation. Il avait déjà lié des liens avec les joueurs de l’équipe de Soccer lors des sélections. De plus, en étant accepté, il montait dans la hiérarchie de l’établissement. Tous ces succès sans aucune ombre au tableau… Enfin, cela était sans compté sur son ennemi de toujours (ou du moins du lycée), Ezra. Ce jeune homme qui lui avait précédemment volé sa copine sans vergogne et sans regrets. Ainsi, même si leur entrevue s’était finie sur une note plutôt positive, Logan était loin de lui avoir pardonné et de l’apprécier. Il n’aurait jamais pensé le recroiser dans son nouveau lycée. Le hasard faisait vraiment mal les choses. De plus, il semblait qu’ils devraient se supporter toute l’année puisqu’ils étaient désormais dans la même équipe… Quelle joie.

Logan remarqua du coin de l’œil que le jeune Ezra venait de sortir de la douche. Il était presque sûr que celui-ci l’avait remarqué.  Cependant il ne daigna pas venir vers lui et l’interpeller. Ce n’était surement pas Logan qui irait vers lui, au contraire,  il souhaitait mettre le plus de distance possible. Malgré tout, le jeune garçon semblait ailleurs, son esprit était sans doute resté dans la douche. Tant mieux, cela lui donnait un peu plus de temps pour prendre ses jambes à son cou. Cependant, le joueur face à lui continuait de déblatérer sans constater l’agacement du jeune homme. Ezra avait disparu de son champ de vision, mais il avait dû constater que ses affaires avaient disparues. Ce qui était sûr, c’est que Logan n’irait pas se dénoncer, il pouvait rêver.

Après tout, l’autre avait bien volé sa copine en douce, pas de raisons. Il finirait la journée avec les fringues perdues qui trainent toujours au fond d’un placard du lycée en espérant que les propriétaires viennent un jour les chercher. Avec un peu de chance, ces fringues seraient horriblement démodées et mal coupées afin de couronner ce coup de maitre. Logan décida d’interrompre son interlocuteur pour tenter de filer une bonne fois pour toute : « Mec c’est trop cool mais là faut absolument que j’aille en cours ». L’autre lui tendit la main pour se saluer et Logan attrapa la poignée du vestiaire. Cependant il sentit quelqu’un le retenir par l’épaule. Eh merde… Il espérait qu’une chose, que le propriétaire de cette main n’était pas Ezra, puisqu’il pourrait se retrouver avec son poing dans le visage en guise de retrouvailles et remerciement pour ce cache-cache.

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Bordel. L’époque des blagues puériles et de très mauvais gout n’était-elle pas révolue ? A s’en fier à l’inventaire que je venais de réaliser auprès de mon sac de sport, une seule réponse ne me venait à l’esprit : NON. Je me retrouvais avec cette serviette -qui semblait de plus en plus courte à mesure que les minutes défilaient - autour de la taille et pas le moindre vêtement à me mettre sur le dos. mes petits camarades semblaient ne rien avoir remarqué de mon trouble. Peut-être le coupable se cachait parmi eux ? Surement. Qui d’autre ? Ce qui m’étonnait c’était que je ne voyais pas qui pourrait s’abaisser à ce genre de connerie. Je n’entretenais aucune animosité avec les membres de l’équipe de l’année dernière. Au contraire, nous formions un groupe particulièrement soudé. Je n’avais jamais été la tête de turc, et ce n’était pas prêt d’arriver ! Alors qui ? Un nouvel arrivant, pour sur. Là encore, aucun nom, aucun visage ne venait à mon esprit. Ils avaient tous l’air sympas, pas prise de tête, des recrues prometteuses. Pourtant, le fourbe devait forcément être parmi eux ! Comme quoi les impressions étaient forcément trompeuses. Bordel !  C’était pas avec ma pauvre serviette éponges et les deux ou trois pansements qui se battaient en duel dans le fond de mon sac que j’allais pouvoir prendre mon bus sereinement pour rentrer à la maison… Ce tocard pouvait pas faire sa petite blague en plein mois de juin ?

Je tentais de pas me laisser abattre, de pas laisser mon trouble affecter mes sens, j’allais même oser une approche auprès de mon voisin. « Mec, quelqu’un à toucher à mes affaires !! T’as pas vu de qui il s’agit ? » Le type, Jason, semblait pas vraiment sensible à ma cause, fouillant frénétiquement dans son propre sac de sport. « J’ai vu personne roder dans les parages, désolé. » Enfin il sortit ses chaussettes propres de son sac, un sourire victorieux aux lèvres, mais pas l’once d’un indice pour m’aider à élucider cette affaire. Il haussa les épaules à mon attention. « Je te jure si je le choppe il va embrasser mes phalanges !! » Je balayais encore le vestiaire des yeux sans trouver pour autant un suspect potentiel. Devais-je hurler au scandal dès maintenant, ou laisser le coupable se trahir ? J’avais pas la nuit devant moi, mon estomac commençait à sérieusement s’impatienter, la fatigue avait déjà raison de ma bouche qui laissait échapper un bâillement sonore. Et puis, je le vis. LUI. Logan je savais pas quoi. Moi qui cherchais un tocard j’en avais justement un sous les yeux, et un beau spécimen ! Il filait à l’anglaise, je le sentais, apostrophant un mec de l’équipe d’un mouvement de la main. Bien sur. Qui d’autre. Il ne pouvait pas me voir, mais j’avais tout le loisir de l’observer se diriger rapidement vers la sortie. Hors de question de le laisser filer ! Je m’empressais de le rejoindre, l’interceptant alors que sa main était encore sur le loquet de la porte. « Hey toi ! Tu te crois malin ?! » Autant ne pas perdre de temps et le confronter directement à ses actes.

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Logan priait pour que cette main qui venait d’atterrir sur son épaule soit celle d’un coéquipier aimant voulant le féliciter ou le saluer. Avec un peu de chance, le manque de jugeote d’Ezra lui laisserait une longueur d’avance. Oui très certainement même. L’autre ne devait pas encore avoir compris que ses fringues avaient disparues. Au pire c’était encore l’autre pot de colle qui ne voulait pas le laisser. Cependant, lorsqu’il entendit cette voix, trahissant le propriétaire de cette foutue main. Cette voix lui rappelait ce fameux soir quelque temps plus tôt, ce soir où il s’était senti trahi, bafoué, et surtout peiné. La cause de toutes ses souffrances était attribuée au propriétaire de cette main. « Hey toi ! Tu te crois malin ?! »

Ouais il se trouvait malin, et si ça posait un problème à l'autre ahuri, ce n'était pas le sien. Foutu Ezra et surtout foutu Logan. Là il était bien foutu. Le jeune homme ne put s’empêcher de soupirer lourdement. Si seulement il ne s’était pas attardé, il aurait profité des rumeurs le lendemain savourant silencieusement son idée machiavélique. Méfait accompli mais discrétion ratée. Logan fit volteface et se retrouva face à Ezra, entouré d’une pauvre serviette. Il ne put retenir le sourire goguenard qui naquit sur ses lèvres.

« Ôte ta main de suite. » Le sourire était là mais ses yeux lançaient des éclairs. Le ton était menaçant pour faire comprendre à son interlocuteur que Logan n’était pas son ami. Là tout de suite, la gentillesse était oubliée et la rancœur prenait le dessus. De quel droit ce mec venait-il le confronter sans preuves ? Il était sûr que personne ne l’avait pris sur le fait. De plus, c’était lui qui avait lancé les hostilités, il lui piquait sa copine, il lui piquait ses fringues. Un prêté pour un rendu en somme. Logan avait presque envie de lui en recoller une, c’était physique, cette tête appelait son poing, surtout ce nez en fait. Cela lui apprendrait peut-être la gentillesse. Remarque, pour cela il lui faudrait un peu d’esprit. Il n’en avait encore jamais fait preuve, ainsi, il ne devait pas en avoir, ou s’il en avait, il était très limité.

«  Qu’est-ce que tu veux ? » Autant faire l’ignorant, il n’allait pas cracher le morceau aussi facilement. Les deux hommes se toisaient, l’ambiance était électrique. Logan sentait les regards posés sur eux. Lui qui détestait être au centre de l’attention, c’était raté pour lui. En soit, le jeune homme ne se serait pas retrouvé nu, toutes les écoles gardait toujours les vêtements perdus et oubliés. Cela lui aurait juste appris à surveiller ses affaires, et surtout, à quel point voler des affaires (ou une copine) était désagréable.

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Je ne l’avais même pas remarqué durant tout l’entrainement, encore une preuve que ce type n’était vraiment pas mémorable ! Transparent, fade, sans intérêt. Il devait jouer sur l’autre terrain mais tout de même. Nous étions rentrés tous ensemble dans le vestiaire et pourtant il était passé inaperçue. Rien de bien étonnant pour un mec dont le charisme avait tout à envier à celui d’une moule… Pas étonnant que ce dernier ai été fait cocu !! C’était presque écrit dans la pierre avant même qu’il ne se mette en couple. Néanmoins, malgré son inintérêt flagrant, il parvenait à atteindre un degré d’irritabilité impressionnant. Rien que voir sa gueule, mes phalanges me démangeaient. Si je m’étais laissé faire la dernière fois, comprenant aisément ses griefs, je ne me contrôlerai peut-être guère cette fois ci ! D’autant plus si ce mec était justement l’auteur de cette merveilleuse petite blague. A en juger par son degré de maturité, je dirais que cette farce était tout à fait de son acabit, parfaitement à sa hauteur. Rien d’étonnant donc à le voir filer discrètement. Il ne devait d’ailleurs pas s’attendre à être rattrapé au dernier moment. Je pu sentir les muscles de ses épaules se tendre alors que je venais de poser ma main sur l’une d’entre elles. La culpabilité suintait de chacun de ses mouvements.

Il ne fut aucunement surpris de découvrir mon identité, encore un signe flagrant de son implication dans l’affaire « ou sont passées mes fringues bordel ». Son sourire d’idiot eut tout le loisir de confirmer mes doutes. C’était ce fumier qui m’avait piqué mes fringues alors que je me douchais tranquillement. J’en étais désormais certain. « Ôte ta main de suite. » Il devenait agressif l’animal ! Un type qui n’avait rien a se reprocher aurait jamais eu tant d’animosité envers moi. Enfin, un type a qui je n’aurais pas piqué la copine, surement. Logan-débilos-moulitos avait certes un passif douloureux amoureux, et même si j’en faisais partie, c’était bien malgré moi. Mégane c’était bien gardée de m’informer de son éventuel statut amoureux. La garce était en couple mais ne m’en avais jamais fait part. Devais-je vérifier que chacune des filles avec qui je flirtais ne faisait pas pousser des cornes à son copain ? Dieu merci : NON  «  Qu’est-ce que tu veux ? » Ses mots sortaient de sa bouche sans la moindre amabilité ! Il faisait l’ignorant, ca avait le dont de m’émerger davantage. Je sentais la moutarde me monter au nez, mais je ne comptais pas pour autant faire une scène, le seul mec ridicule dans cette situation, c’était bien lui. « Tu le sais très bien, pas besoin de te montrer plus ignorant que tu ne l’es ! Tu brilles déjà pas par ton intelligence, te rabaisses pas non plus. » Mais comme j’avais de serieux doutes quant à son intellect, je me permettais tout de même de préciser la raison de ma présence face à lui : « Mes frigues ! »

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Voilà que le coq de la basse-cour se prenait pour le lion, quelle blague ce mec. Lui qui aimait tant se faire remarquer, Logan venait de lui offrir une magnifique occasion de briller. Seulement, aussi fade et désintéressant qu’il était, il ne l’avait pas saisi. Il se sentait sans doute très fier de l’avoir rattrapé avant que celui-ci n’ait filé sans demander son reste. C’était bien dommage, Ezra aurait pu alors dévoiler ce corps de crevette défraichie au reste du lycée. En somme, une vision d’horreur qui aurait permis de prévenir les filles. Ne trompez pas vos copains avec ce mec, il n’en vaut pas la peine et surtout vous le regretterez amèrement. « Tu le sais très bien, pas besoin de te montrer plus ignorant que tu ne l’es ! Tu brilles déjà pas par ton intelligence, te rabaisses pas non plus. »

Logan fut étonné de percevoir un peu de répartie du côté d’Ezra, lui qui jusqu’alors n’avait pas su faire autrement qu’en piquant les copines des autres. Il semblait que dans un ultime effort, il pouvait faire preuve d’esprit ou d’un bon mot. Heureusement, sinon Mégane aurait vraiment perdu au change. Après c’était son problème, il semble que qui se ressemble s’assemble. Les deux faisaient un beau duo de par la défaillance de qualités personnelles. Il avait osé commenté ses capacités, décidément, son poing commençait à le démanger. « Mes fringues ! »  Décidément, il devait être assez demeuré pour penser que Logan ne comprenait pas du premier coup. Ce n’est pas parce qu’il s’agissait de son cas qu’il fallait obligatoirement l’imputer à Logan aussi. Il est vrai que Logan avait fait preuve d’impulsivité, il n’avait pas réfléchi et le regrettait déjà. Cependant, il ne pouvait pas admettre face à cet énergumène sa faute et sa bêtise. L’autre n’avait jamais admis être limité, et pourtant, c’était une certitude.

«  Qu’est-ce qui te fait dire que je les ai ? » Le jeune homme avait pris un air goguenard afin de faire comprendre au jeune homme que oui il se foutait ouvertement de lui, et que non, cela ne lui posait aucun soucis. Il l’avait bien cherché. De plus, la présomption d’innocence était applicable, il pouvait donc ravaler ses soupçons et accuser ses autres débiles de copains d’une mauvaise blague. Logan n’était plus aussi colérique que sur le moment, sa colère redescendait laissant place à un amusement mesquin. C’était une petite vengeance mais celle-ci le satisfaisait pleinement. Voir l’autre face à lui entouré d’une simple serviette était un moment très appréciable. Il sentait que cette fois-ci, la fin serait différente et que c’était plutôt lui qui repartirait avec un nez abimé, cependant, Logan adorait jouer avec le feu. Le jeu en valait la chandelle, il décida donc de ne pas admettre sa défaite immédiatement.

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Ce mec avait pas aligné trois mot (un exploit de sa part) qu’il me donnait déjà envie de venger mon nez. Mes phalanges me démangeaient alors que cet abruti feignait l’innocence. Putain ! C’était physique, je pouvais pas le saquer. Même si Lolo le puceau ne m’avait pas surpris en train de conclure avec sa très certaine première fois (de quoi être dégouté, je l’admets) j’aurais très certainement eu des griefs à son égard. Il fallait juste  jeter un oeil à sa tête de demeuré ! Ce mec, sérieux, il faisait partie de ce genre de personne que tu connaissais ni d’Ève ni d’Adam, ils t’avaient probablement rien fait, ils te feraient probablement rien si tu les cherchais pas, mais bordel, leur gueule elle te revenais pas ! On en connaissait tous des types comme ça ! Mais Logan, j’étais quasiment certains qu’il devait être ce connard de mec qu’on aime pas juste gratuitement pour un paquet de gens. Je pouvais pas être le seul à me rendre compte que c’était une tête à claque. Il aurait pu servir de la soupe au plus démunis, je lui aurait ébouillanté la tronche avec son velouté de potiron !  

«  Qu’est-ce qui te fait dire que je les ai ? » Ce mec me cherchait. Je voyais pas d’autres explications plausible à son dédain, à sa connerie. J’avais l’impression de jouer à un, deux, trois soleil avec le gars qui quand tu te retournais était pris en flag en train de courir mais non, il te hurlait qu’il avait pas bougé d’un pouce. Pitoyable. « Ce qui me fait dire que tu les as ? »  Je répétais comme s’il venait de signer des aveux noir sur blanc. J’éclairais d’un rire sonore. En réalité, j’étais fou de rage. « Le fait mme que tu ne démens pas me prouves que tu les as. »  Un mec innocent aurait tout de suite nié, lui, il cherchait la petite bête là où y’en avait pas. Il faisait tout pour m’emmerder, manque de bol, je lui étais tombé dessus avant qu’il ne s’échappe. Et ouais mon pote, tu t’en tirerais pas comme ça, t’étais pas avec ta baguette magique et ta carte du maraudeur, t’avais pas eu le temps de dire méfaits accomplis, et tu te retrouvais comme un con ! « Si t’es innocent, tu verras pas d’objection à me montrer le contenu de ton sac, pas vrai. »  C’était même la première chose qu’aurait proposer un type innocent. Ce qu’il n’avait pas fait. Parce qu’il ne l’était pas. CQFD mon pote !

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Dans une autre vie, Logan aurait pu accorder un peu de crédit à Ezra mais hélas ils n’étaient pas dans une autre vie. Ce pauvre Ezra, aussi idiot et imbécile qu’il était réduit à être la carricature du lycéen. Achète toi une personnalité garçon… Un vrai symbole dans la lutte contre la débilité, Ezra. En aidant Ezra à comprendre la vie et à s’y habituer, vous agissez contre la bêtise et l’imbécilité. Une minute avec Ezra équivaut à des heures de recherche, ce specimen unique vous permettra d’être au plus près du cerveau de moineau. Une véritable étude anthropologique. Seulement, Logan n’aimait pas spécialement l’anthropologie. Il souhaitait donc partir loin, on sait jamais, le moineau pouvait peut-être être contagieux.

« Ce qui me fait dire que tu les as ? » Le voilà qui se mettait à rire, un rire fort et lourd. Bon, en plus il était lunatique au point de changer d’humeur en une phrase. Décidement, il n’avait vraiment rien pour lui. Il faisait presque pitié, Logan avait presque envie de lui rendre ses affaires par pitié. «  Le fait même que tu ne démens pas me prouves que tu les as. » Ah il se prenait aussi pour sherlock holmes, il était aussi schizophrène. Fascinant personnage, digne d’une caricature. Cependant, il n’avait pas tort. Logan les avait bien. Il devait se la jouer fine. Il se sentit quelque peu déstabilisé lorsque celui-ci lui demande d’ouvrir son sac, il ne s’attendait pas à ce qu’Ezra ose.  « Si t’es innocent, tu verras pas d’objection à me montrer le contenu de ton sac, pas vrai. »   Un sentiment de puissance et de soulagement s’empara de Logan. Heureusement qu’il avait tout balancé dans son casier pour éviter de se faire prendre. L’autre n’y penserait pas. Il n’avait pas dû le voir aller prendre possession de son casier et y installer son cadenas. Il ouvrit triomphant son sac, dedans, il n’y avait que des cours, aucune trace de fringues. Un sourire satisfait s’installa sur ses lèvres.

« Bon c’est bon, tu vas me lâcher ? » Logan voulait saisir cette opportunité unique pour filer loin de cet idiot. Dire qu’ils allaient devoir jouer ensemble toute l’année. Quelle idée de s’inscrire au club de sport. Remarque, Ezra serait parfait dans un autre club, le club de musique, il devait jouer parfaitement du triangle. Logan devrait peut-être lui suggérer ce changement de voie.  « A croire que tu es tombé amoureux, désolé ce n’est pas réciproque » Logan replaça le sac sur son épaule et jeta un regard dédaigneux à son interlocuteur.