Baby, we make explosions

Pourquoi devait-elle toujours tout gâcher ? Non, c'était faux, il n'y avait rien à gâcher, rien à faire de plus que de continuer d'avancer après cet écart de conduite qu'elle ne pourrait jamais assumer. Elle, Caitlin, celle qui avait toujours eu une conduite irréprochable, outre ses années de jeunesse à fréquenter celui qui avait eu raison de son comportement modèle. Et encore aujourd'hui, un beau regard de sa part, ses doigts qui effleurent sa peau et la belle oubliait tout. Ses valeurs, sa vertu, son honneur, plus rien n'avait d'importance lorsqu'elle se retrouvait en présence d'Ezra. Plus rien n'avait d'importance sauf lui, et cette idée lui était intolérable. Elle allait se marier, merde ! La bague au doigt, son alliance avec Caleb n'était qu'une question de mois et il était hors de questions qu'un écart charnel n'ait raison de toutes ses certitudes. Que pouvait-elle espérer aussi ? Qu'Ezra arriverait, lui chanterait la sérénade, qu'elle partirait avec lui dans le soleil levant pour s'aimer, vivre d'amour et d'eau fraîche ? Pitié. Si par le passé la belle avait eu des sentiments forts et partagés pour le peintre, les années en avaient eu raison et plus rien de cela ne persistait entre eux aujourd'hui. Non, mis à part une relation professionnelle, il n'y avait rien de plus. Alors pourquoi Caitlin ne pouvait s'empêcher d'être exécrable dès que son artiste se trouvait près d'elle ? À qui devait-elle prouver que cette nuit n'avait pas de signification, si lui-même ne lui en avait jamais glissé un mot supplémentaire ? À elle-même, voilà la réponse. Et elle se maudissait de désirer cette peau si douce, et ses mains habiles qui avaient eu raison de son désir trop rapidement, n'ayant jamais oublié chacune des courbes de son corps.

« Je sais ce que j’ai à faire, Caitlin. » Et elle en claqua presque la porte alors qu'elle rentra dans son bureau. Pourquoi s'évertuait-il à tout faire pour la faire rager ? Pourquoi la moindre des actions d'Ezra l'affectait à ce point était la réelle question à se poser, mais la belle ne voulait pas réellement les réponses. C'était à croire que la discussion qu'elle pensait éviter à tout prix était sur le point de se produire. « Alors, est-ce trop difficile de te demander de le faire ? » Son ton était venimeux et même si elle ne pouvait accuser aucun retard sur le travail d'Ezra, Caitlin ne pouvait s'empêcher de chercher des problèmes où il n'y en avait pas. « Sinon, peut-être serait-il plus clair de te demander d'arrêter de draguer Miranda ? » Encore remarque inutile et complètement fausse. Parce que c'était l'assistante qui avait flashé sur le peintre, pas l'inverse.
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Pour éviter un énième coup d’éclat en public, directement dans le hall de la galerie, Ezra abandonna lâchement Miranda pour poursuivre Caitlin qui s’enfermait dans son bureau comme à son habitude. Cette fois, ils allaient crever l’abcès et jouer cartes sur table. Ezra était las de leurs joutes verbales qui mettaient l’emphase sur tout sauf leur collaboration professionnelle s’annonçant fructueuse. Il était tant de mettre les points sur les « i », les barres sur les « t », et d’exiger de sa collaboratrice une attitude appropriée. Ou alors lui confesser le réel problème, ce détail sous-jacent qui échappait au jeune peintre et les empêchaient de passer outre cette (merveilleuse) nuit. La porte se referma dans un fracas des plus discret. Encore Caitlin dans toute sa théâtralité… « Alors, est-ce trop difficile de te demander de le faire ? » Les lèvres légèrement pincées, Ezra l’intima a poursuite, ne voyant clairement pas où elle voulait en venir. Il n’avait rien à se reprocher sur le plan professionnel. Et bien qu’il louchait peut-être un peu trop sur la chute de reins affriolante de sa galériste, sa discrétion lui épargnait tout seront de la part de cette dernière.  Dans l’idée de détendre l’atmosphère, Ezra se dirige le plus naturellement du monde vers la machine à café deux points zéro de Cailtin, décidé à leur faire une boisson chaud dans le but d’apaiser les tensions naissantes. « Sinon, peut-être serait-il plus clair de te demander d'arrêter de draguer Miranda ? » Les capsules manquèrent de tomber au sol. Ezra se retourna pour jauger l’expression de sa collaboratrice. Elle avait presque craché ses propos, et rien dans son attitude ne traduisait un quelconque trait d’humour. Caitlin Edwards, tout ce qu’il y avait de plus sérieux. « Tu te fous de moi j’espère ? » Il passa une main dans ses boucles brunes, mettant un peu plus le désordre dans ce simulacre de coupe de cheveux. Sauf qu’elle revint pas sur ses propos, loin de là. Elle était donc le plus sérieux du monde. C’était le monde à l’envers. Deux options se présentaient à eux. Soit elle avait oublié que c’était à elle qu’Ezra faisait sauvagement l’amour contre un mur de cette galerie et non Miranda. Soit elle avait un problème avec le fait même d’avoir franchit le pas avec son artiste. Elle ne présentait aucun signe d’amnésie, Ezra du se résoudre à envisager la seconde option ! « Bon, t’as clairement un problème avec moi depuis…» Depuis quoi au juste ? Ezra ne savait quels mots poser sur cette parenthèse enchantée mais qui n’avait pas lieu d’être dans leur relation… « Arrêtes de faire l’autruche Caiti, parlons en ! »



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Les bras croisés sur la poitrine, Caitlin attendait des explications et des excuses qu'elle ne méritait pas. À vrai dire, elles n'auraient pas lieu d'être parce qu'Ezra n'avait rien fait de mal, si ce n'était que de mieux gérer leur écart de conduite qu'elle en faisant comme s'il ne s'était réellement rien passé entre eux. C'était sûrement cette insouciance que la blonde enviait à son partenaire, cette façon dont il avait franchit la porte de la galerie le lundi suivant pour se remettre au travail comme si de rien n'était, venant dans son bureau se chercher un espresso et lui adressant un sourire rapide qui l'avait fait fondre sur place. Cette façon dont il avait réussi à briser son masque et à lui faire oublier si facilement le reste de sa vie, ses engagements, ses principes. Caitlin s'était tout de suite sentie énervée, contre elle-même, et c'était cette rancoeur mal dirigée dont Ezra avait écopé depuis cette merveilleuse nuit. Sauf que fierté obligeait la galeriste à faire comme s'il ne s'était rien produit, à faire comme si elle ne s'était pas délectée de ce fruit défendu provenu de ses meilleurs souvenirs. Elle qui pensait être maitre de ses émotions voyait toutes ces certitudes s'effondrer depuis le retour de son premier amour dans sa vie. Des années avaient passées, ils étaient désormais des personnes complètement différentes, pourquoi était-ce si difficile pour elle de l'accepter et de passer outre leur nuit partagée ?« Tu te fous de moi j’espère ? » Accoudée à la tranche du bureau, Caitlin releva les yeux vers son collègue. Elle ne laissa rien paraitre, mais un doux stress s'emparait de tout son être. « Bon, t’as clairement un problème avec moi depuis…» Et ce stress se transforma en venin qui eut tôt fait de parcourir l'entièreté de son sytème sanguin. Elle qui abordait un regard sévère se retrouva prise au dépourvu, tellement, qu'elle en baissa les yeux. Avec Ezra, elle ne menait jamais la danse...« Arrêtes de faire l’autruche Caiti, parlons en ! » Se moquait-il d'elle ? Sérieusement ?  Pour toute réponse la galeriste releva la tête, prenant bien soin de ne pas croiser ce regard noisette qui lui faisait toujours autant envie. « Tu crois vraiment qu'il est nécessaire de parler de ça ? » Pour appuyer ses propos, la blonde lâcha un petit rire sarcastique et la blonde balaya l'air devant elle, en mode cette nuit ne signifiait rien du tout. Sauf qu'Ezra voyait clair dans son jeu, comme toujours.


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Une fois n'était pas coutume, Caitlin maitresse en l'art de camoufler ses émotions agissait telle une professionnelle. Si Ezra n'avait pas une connaissance parfaite de la moindre de ses relations, il serait sans nul doute tombé dans le panneau. Mais les subterfuges de sa collaboratrice ne pourraient duper le jeune homme plus que de raison. « Tu crois vraiment qu'il est nécessaire de parler de ça ? » Les yeux rivés au plafond, Ezra accusa le coup, prostré dans un silence qui n'allait guère plaire à Caitlin. Au Diable ses états d'âme, ses réactions étaient disproportionnées et n'allaient pas tarder de ruiner leur collaboration qui s'annonçait pourtant si fructueuse.  « N'inverses pas les rôles, je t'en supplie. » Une main sur la tempe, l'artiste chercha ses mots une seconde. S'il en supportait plus l'atmosphère qui régnait entre eux, il ne voulais en rien froisser sa collaboratrice. Si les pincettes n'étaient pas ses outils de prédilections, depuis quelques jours il devait apprendre à les manier car Caitlin était d'une humeur massacrante. Le jeune homme se savait sur quel pied danser, ni à quel saint se vouer, pour retrouver cette complicité d'antan. Il espérait au moins que cette nuit magique n'avait pas détruit ce qu'ils étaient parvenus à reconstruire sur les vestiges de leur passé tumultueux... Si les pincettes ne fonctionnait pas, fort bien, il n'irait alors pas par quatre chemins. Droit au but. « Pardon ? Tu as changé de comportement depuis « ça » je te signale ! Avant tu agissais comme une étrangère avec moi, maintenant tu loupes pas une occasion de me descendre !» Sa voix grave s'éleva dans le bureau de Caitlin, mais il avait foi en l'insonorisation de cette pièce. « Tu veux plus travailler avec moi ? Très bien, mais dis le ! » Il espérait ardemment que cela ne fut point le cas. Mais il était impossible de travaillait dans une telle ambiance. L'inspiration venait à lui manquer alors qu'il savait Caitlin constamment sur son dos. Son esprit se mit a vagabonder, s'imaginant une toute autre position, pour le moins "non professionnelle"...


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