Coupure. De. Courant. Trois mots qui te font sérieusement flipper. Non mais vraiment, il se passait quoi, là, concrètement? Rien de bon, en tout cas, ça tu le pressentais. Et où est ton frère? Tu n'as qu'une envie c'est le héler. Albus a souvent la manie de disparaître sans que tu n'aies pu voir venir. Ca t'agace, mais tu ne peux pas lui en vouloir : c'est toi qui le lui as appris lorsqu'il était petit, en échappatoire à toutes les bêtises que tu lui as apprises et que tu l'incitais à faire à tes côtés. Mais là, il n'était plus dans ton champ de vision, d'autant que tu n'y voyais plus grand chose. C'était bien ta veine tout ça! Allez Ron, calme-toi un bon coup et respire. Tu n'étais pas le genre de personne à avoir une peur insensée du noir, mais tu savais que les coupures d'électricités n'annonçaient rien de bon. D'ordinaire, elle te faisait perdre tes devoirs en cours sur ton ordinateur, ce qui t'emmerdait déjà beaucoup, mais là, c'était pire. Tu devais tâtonner pour trouver ton groupe. Ce que tu fis bien rapidement, bien plus que tu ne l'aurais jamais imaginé toi qui n'était pas si débrouillard dans une situation critique. Soudainement, ta famille et ta chambre te manquaient. Même Pamplemousse te manquait, alors que tu ne supportais pas quand sa langue prenait bien soin d'atterrir sur toutes les parties de ton visage et de tes oreilles. D'accord, ça te les nettoyait, mais quitte à sentir quelque chose autant que ce ne soit pas la bave de chien.
Devant ton groupe, tu regardais vaguement. Et puis, sans crier gare tu t'exclamais un peu trop fort. « Bah dis-donc, on est vraiment pas beaucoup pour aller chercher du matériel de survie! » Bon, il y avait d'autre types de matériaux de survie, comme de la bouffe, par exemple, mais tout de même, sans chauffage, en plein mois d'Avril, à Dewsbury, vous ne vous plaindriez pas d'avoir un peu de couverture. Et puis les lampes torches pourraient servir aussi. Enfin, de ton point de vue.

Dans mon métier, ce qui est bien, c'est que l'on est préparé à la moindre situation qui n'est pas normale. Alors une coupure de courant ne m'effraie pas le moins du monde. Je garde mon calme alors que je remarque que d'autres paniquent complètement. le fait que l'on ne soit pas préparé à ce genre de situation pourrait poser soucis, mais malheureusement on ne peut pas être préparé à toutes les catastrophes du monde, c'est tout simplement impossible. En tant que policier, je sais garder mon self control, car on nous l'a en quelque sorte appris. C'est donc tout naturellement que judson et moi sommes séparé pour tenter d'endiguer la vague de panique qui gagne les autres. je ne prends pas la direction du groupe détaché pour aller chercher des couvertures, des lampes et tout ce qui pourrait être utile à n'importe qui. Nous ne sommes pas nombreux, mais ça devrait suffire pour en ramener une bonne quantité. Je jette un ultime regard à mon amant, et coéquipier. On s'était retrouvé éloigné depuis un bon moment et je n'avais pas pu le retrouver depuis, mais j'avais la sensation que quelque chose clochait. Je ne savais dire quoi, et de toute manière on devait se diriger dans une remise pour prendre ce qu'il nous faut. Nous n'étions que 3, alors on est prêt à faire plusieurs allers et retours pour ramener la quantité nécessaire, même si j'espère pouvoir aider autrement. Je suis un homme d'action et j'ai l'impression de n'être utile à rien.
En rentrant dans la remise, je sens que l'on sera rapidement confiné. Il fait sombre, on n'y voit pratiquement rien avec la pauvre ampoule qui claire le plafond nous laisse à peine de quoi se voir. Je coince la porte avec la cale avant de me tourner. Mais j'entends une voix qui me surprends et me fait buter dans la cale qui, malheureusement, se détache. Je n'ai pas le temps de rattraper la porte qu'elle se renferme. Hors on ne peut pas l'ouvrir de l'intérieur. "Et merde." Ca c'est peu dire, on est vraiment dans la mouise.

Des fois tu te dis que t'as vraiment la poisse, qu'elle te poursuit, c'est évident. Coupure de courant. Tu restes calme, après tout, tu as vécu bien pire et ton métier t'a enseigné à garder ton sang froid. Rapidement des petits groupes se forment et tu te portes volontaire pour trouver du matériel de survie. Vous partez et vous dirigez vers la réserve et l'un d'entre eux ne peut s'empêcher de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Effectivement, vous n'êtes que peu nombreux, mais il faut faire avec les moyens du bord. Vous vous dirigez vers la remise et vous empressez de trouver ce dont vous avez besoin. Autant ne pas rester plus que nécessaire de cet endroit minuscule. Et tu reconnais Mathias, un visage familier, ça fait plaisir. Et avant même que qui ce soit ne puisse réagir, la porte se claque. Et merde ... Tu vois ton collègue s'énerver. Ce n'est pas si grave « Mathias c'est rien, c'était un accident. Je pense que les autres finiront par se rendre compte de notre absence, et viendront nous sortir de là. Ca va le faire » En tout cas tu l'espères. T'es pas du genre claustro, pour autant, rester coincée ici toute la nuit ne t'enchante pas des masses. T'aurais préféré rentrer chez toi tranquillement. L'idée d'être confinée dans cette réserve te déplait. Maintenant faut prier pour que l'on vienne vous sortir de là ...