Ils évoquent la notion du désir sans que Shannen n'éloigne son assurance. Elle veut lui démontrer qu'elle s'y connaît dans le domaine et elle semble y parvenir, puisqu'il est convaincu de son manque d'innocence. « Je ne l'ai jamais prétendu, c'est toi qui ne me crois jamais. » Elle lâche d'un ton dédaigneux, les yeux rivés au plafond. « Non, pas vraiment. Et toi, tu parles de qui dans ta chanson ? » Elle l'interroge à son tour pour tenter de détourner l'attention qu'il porte sur elle et son expérience sexuelle, qui est des moindres, mais elle refuse de lui confier ce secret. « Parce qu'il a peut-être raison, malgré son inintelligence. J'ai toujours complexé là-dessus, mais je ne pensais pas que c'était si plat... » Elle hausse les épaules pour se défendre, afin de lui expliquer les raisons qui la poussent à croire en ces commentaires poignants. Finalement, elle écoute attentivement son discours empli d'assurance, d'idées véridiques, de conseils avisés. Elle prend note de chacun, pour pouvoir s'améliorer et devenir cette femme fatale qu'il décrit et semble désirer. Peut-être l'apercevra-t-il si elle entreprend des efforts pour croire en ses charmes et capacités physiques ? Une petite poitrine naturelle, une femme qui se respecte et en pleine maitrise de sa beauté, c'est ce qui me fait bander. Un drôle de pincement vient lui titiller le ventre, tandis qu'elle se perd dans l'immensité de ses yeux bleus. Il sait parler aux femmes, les séduire, mais surtout présenter ses idées avec un tact et expertise. « Et quand on n'est pas convaincu d'être joli ? » Elle résume pour aborder son cas, car c'est une réalité affligeante mais bien présente. « C'est quand même primordial de plaire à l'homme qu'on apprécie, avec qui on couche. » Elle explique doucement sa vision des choses. « C'est difficile de s'assumer. » Elle ajoute ; au fond elle admire toutes ses femmes qui s'accorde parfaitement aux courbes qu'elles possèdent. « En tout cas ton cerveau, lui, ne pousse pas. » Elle rétorque en tirant la langue avec insolence, avant de s'approcher de lui. « Ça m'importe peu. » Elle se fiche de la taille de son sexe, elle voulait seulement le taquiner pour l'attaquer en retour. Elle demande son avis sur sa poitrine, puisqu'il lui semble objectif, expert ; elle devine que Ciaran connaît la gente féminine, les nombreuses tailles de poitrine, alors elle voudrait son jugement. Et elle obtient sa franchise, ses compliments, et des frissons tout le long de son échine en prime. Son impertinence et son aisance la troublent quelque peu, elle l'observe avec son regard attendri. Elle apprécie ses mots, sa manière d'observer ses courbes, de la prendre au sérieux. Pour une fois ! « Une poitrine de crevette. » Elle sourit un instant pour reprendre son terme habituel, elle trouve son utilisation amusante à cet instant. Elle sait qu'il sourira aussi. C'est son surnom à elle, elle l'aime bien au fond. « Merci Ciaran. » Elle déclare d'une voix affaiblie par le trouble, aux notes douces, sans quitter son regard bleu océan. Elle s'assoit sagement sur le canapé, en tailleur de nouveau, complètement soulagée. La nervosité s'envole loin d'elle. « Je suis sûre que ton sexe n'est pas si petit. » Elle reprend en souriant, non pas pour avoir confirmation, seulement pour le remercier des paroles douces qu'il vient de lui accorder. Une manière de signer le traité de paix de leur petite guéguerre crée au fil des minutes précédentes.

Ils échangent au sujet du thème de sa prochaine composition. Les révélations qui lui sont faites l’intrigue particulièrement. Il cherche des confidences, poussé par ce besoin impromptu d’en savoir plus sur l’évolution de l’adolescente. Un besoin jugé malsain par lui-même, mais auquel il a du mal à résister. « De personne en particulier. Enfin, elle n’est plus là. La mère de Summer. » Il déclare avec désinvolture. S’il la méprise depuis qu’elle l’a abandonné derrière les barreaux d’une prison, il se souvient parfaitement du désir qu’il avait pour elle, pour ses courbes somptueuses, presque diaboliques, car elle pouvait faire ce qu’elle voulait de lui, par un regard ou un sourire. Elle demeure source d’inspiration en débit de toute la douleur qu’elle lui a causée. Elle demeurera éternellement cet amour damné qui l’a conduit à la déchéance. Il ne s’attarde pas sur ce détail, rebondit sur la morosité de l’adolescente pour changer de sujet. Il découvre les griefs et tourments de la plus jeune. Il l’écoute avec attention, tâche d’affaiblir sa tristesse en lui apportant des conseils avisés. « Pourtant, t’es la mieux placé pour savoir que tu n’es pas plate. » Il déclare, car il est évident qu’elle est loin d’être plate à ce niveau. Si la courbe de ses seins est légère, elle est bien présente, en adéquation avec sa taille de crevette, comme il se plait de la surnommer. De ce fait, il expose avec franchise son point de vue, lui donne des conseils qu’il juge pertinents pour la future évolution de la jeune demoiselle. Il lui donne les clés pour devenir une femme, une vraie, qui se respecte et se fait respecter par ses partenaires, qu’importe la taille de ses formes. C’est ce qu’il espère pour elle. Il se montre franc, use de mots qui ont un message ambigu et il n’en a pas honte. Il ne peut contrôler l’envie qui le taraude de la voir devenir une telle femme, car elle lui fait bien de l’œil depuis quelques mois. La lueur de son regard n’a rien d’innocent et il perçoit dans la lueur de son regard que ses propos ne la laissent pas indifférente, ce qui lui plait, inconsciemment.  « Il faut apprendre à le penser. » Il déclare simplement. « Tu es loin d’être laide. Si j’étais jeune, tu serais sans doute une de mes possibles proies. » Il déclare avec franchise, utilisant le conditionnel pour évoquer cette réalité qui l’agace particulièrement. Il a envie de la prendre, car elle est désirable, belle, avec ces courbes juvéniles, en pleine puberté. « Franchement, tu peux être sûre de toi. Tu es jolie. Je ne me fais pas d’inquiétude pour toi. » Il annonce avec ce même tact qui lui est propre. Il ne manque pas de la taquiner pour rendre la conversation moins sérieuse, dangereuse. « Non, mais une autre partie de mon corps, oui. » Il a un sourire amusé qui se fige sur ses lèvres, un rire fin s’extirpe de ses lèvres. Il use d’une blague salace pour la décontenancer et avoir le dernier mot. D’ailleurs, ils s’attardent sur la taille de son sexe dont la jeune demoiselle se désintéresse. Elle préfère jouer avec ses pulsions, lui demande de fixer sa poitrine pour donner son avis sur ses courbes. Elle le nargue, immisce des pensées cochonnes dans son esprit d’homme qui désire faire de ses seins la proie de ses doigts, de sa bouche et de ses dents. En conséquence, il s’accroche à une position de parent, bien que son regard soit celui d’un homme. Il adopte une posture virile, mais bienveillante. Il rit doucement à sa remarque. « Exactement. Alors, tu ne pourras jamais avoir une poitrine de baleine et c’est mieux. Ce serait laid. » Il déclare en usant de métaphore, qui semble bien choisie pour exprimer ses idées. Il ne commente pas ses remerciements. Il se contente de lui lancer un sourire simple tandis qu’elle reprend place sur le canapé, instaure de nouveau cette distance nécessaire pour lui éviter de laisser son regard trainer sur ces courbes. Ce qu’il avait tendance à faire quelques secondes plus tôt. « En effet. Il ne l’est pas. » Il déclare avec provocation, car il connait la taille de sa protubérance au repos comme en pleine extase et il est loin de faire partir des petits engins. Il est même certain qu’il est mieux battit que ceux de ces lycéens qui tournent autour de la jeune femme.  

Ils abordent la notion du désir sans pudeur ou réserve, pour communiquer en toute simplicité. Elle lui fait part de ses connaissances tandis qu'il s'exprime sur le sujet de sa chanson, notamment sur cette femme qui l'a tant meurtri et excité. « Tu penses encore à elle ? Ton désir ne s'est pas éteint ? » Elle demande innocemment, sans jugement transcrit dans la voix, pour combler une pointe de curiosité qui la titille. Elle considère cette obsession pour une ancienne amante intrigante, mais elle tente seulement de comprendre. Elle appartient au passé, aux individus qui lui ont poignardé le coeur et l'âme en prime, alors pourquoi il lui donne de l'importance ? Ne vient-il pas de lui conseiller de chasser le garçon qui l'a humiliée, blessée, parce qu'il ne valait pas la peine ? « Pourquoi tu lui accordes de l'attention ? » Elle l'interroge avec douceur, pointant son regard empli de tendresse dans le sien. Elle veut seulement comprendre. Et il n'a pas intérêt de lui déclarer qu'elle est trop petite, parce qu'il commettrait une erreur. Elle a suffisamment aperçu la souffrance de sa mère, face à l'absence de son géniteur coincé derrière les barreaux, ainsi que son obstination à demeurer amoureuse, pour réaliser combien cela doit être complexe d'oublier entièrement une personne. « Non vu de haut, c'est difficile d'estimer. En fait, c'est compliqué de se juger soi-même. » Elle lui explique avant d'entendre ses conseils, son avis, sur cette petite poitrine qu'elle n'assume pas. Pourtant, elle remarque une chose : c'est qu'il a beaucoup à lui apprendre, à lui transmettre, qui peut la faire grandir considérablement avec le temps. La faire devenir une femme, mais pas n'importe laquelle ; une vraie de vraie. « Merci. Dommage, je suis sûre que tu aurais été mon type si tu avais eu quelques années de moins... » Mensonge. Elle ne peut pas s'empêcher de le trouver sexy, beaucoup plus charmant et intéressant que ses camarades de lycée. Beaucoup plus désirable et intelligent. C'est à ce genre d'hommes qu'elle aimerait plaire, pour qui elle pourrait miser sur ses attraits pour tenter de devenir une femme fatale. Mais elle est trop petite, c'est une crevette, elle est trop jeune pour être une de ses proies. Dommage. Vraiment dommage. « Tu me donneras des cours à l'occasion, puisque tu as beaucoup d'assurance toi. » Elle demande implicitement car rien ne serait plus enrichissant que d'appliquer ses techniques d'affermissement. « Tu crois que je vais intéresser même avec mes petites boules ? » Il dit ne pas se faire d'inquiétude, alors elle cherche à obtenir la certitude qu'il tisse dans sa tête. Ils évoquent ensuite son sexe ainsi que sa taille, avec humour et taquinerie. « Tout en finesse et subtilité. » Elle commente en riant, avant de se déplacer devant lui pour qu'il visualise davantage sa poitrine. Il la complimente avec ce regard qui la fait frissonner. Il la chamboule avec facilité. « Pas faux, il faudrait le corps qui suit avec. Je laisse ça aux autres. » Elle sourit avant de se poser de nouveau sur le canapé, soulagée d'entendre ces éléments positifs sur sa féminité nouvelle. Elle sait qu'il ne la plonge pas dans un mensonge, c'est pourquoi cette vérité est si intense et réjouissante à écouter. « Tu peux reprendre ta musique. Je ne t'embête plus promis. » Elle lance en souriant, par taquinerie, avant de s'étaler plus amplement sur le sofa. Elle s'allonge, posant son coude sur l'accoudoir, ainsi que sa tête, qu'elle retient de sa main. Elle l'observe attentivement, admirativement très certainement aussi.

« C’est mon premier amour. » Il admet simplement avec détachement, comme si cette justification suffit à expliquer le fait qu’il la désire toujours que par le passé. « Du moins, c’est l’image de la femme de mes rêves qu’elle représentait qui m’attire toujours autant. » Il en a connu des femmes, dans lesquelles il s’est perdu pour une étreinte ou deux, mais aucune ne lui a retourné les tripes, la tête et le cœur avec une telle intensité qu’elle. Elle a été sa muse, le demeure même après sa mort, devenant un objet de convoitise comme de profonde hargne. Ce qu’il ressent pour l’image qu’elle a été est bien complexe et confus. « Sans doute parce que je n’ai pas rencontré de femme de son gabarit. » Il hausse les épaules avec désinvolture. Du désir, il en ressent tous les jours pour des femmes à qui il procure du plaisir pour une étreinte, dont il retient parfois le prénom ou non. Les femmes qui ont marqué son existence se comptent sur les doigts d’une seule main et il n’en est pas certain. « Peut-être qu’un jour, une femme la surpassera. Cela n’a pas d’importance pour moi. » Il ne cherche pas à rencontrer de nouveau l’amour. Il préfère se concentrer sur l’éducation de sa fille et sa carrière, que de se perdre dans ces futilités. Du moins, c’est la manière dont il voit les sentiments aujourd’hui. « La seule à avoir réellement d’importance aujourd’hui : c’est Summer. Je me vois mal désirer ma fille. » Il rit de bonne grâce à la plaisanterie qu’il vient de lâcher, car il ne la prend pas au sérieux. Ainsi, cela lui permet de rebondir sur la demoiselle et la conseiller comme elle semble en avoir besoin. « Pourtant, quand tu te touches, tu dois sentir la forme de tes seins, j’espère. » Il la provoque, se sent légèrement attiré par l’idée qu’il lui arrive de frôler ses formes de ses doigts pour les juger. Des pensées malsaines qu’il tâche d’étouffer en la conseillant, lui apportant ces commentaires nécessaires à son bien-être. Il se montre franc avec elle. « Eh oui, tu as raté ta chance ! » Il déclare avec malice en riant naturellement, empli de vanité et dérision, sans perdre son objectif de vue : la rassurer. « Si tu veux. Je peux te filer des conseils quand tu en as besoin. » Il déclare avec sincérité, puisqu’il a appris à prendre soin d’elle, veiller sur elle. « Oui, tu seras surprise par le nombre d’hommes qui auront bien envie d’en faire leur proie. » Il déclare dans un sourire amusé, sans mentionner qu’il serait tout disposé à être l’un des candidats. Ils se taquinent comme toujours et chassent la morosité de l’esprit de l’adolescente. « Voilà, je préfère t’entendre dire ça. » Il déclare finalement, après qu’elle ait joué avec le feu en taquinant sa poitrine sous son regard d’homme. Elle finit par reprendre place sur le canapé et l’invite à se lancer de nouveau dans sa composition, mais il doit avouer qu’il n’a plus trop la tête pour ça. « Trop d’honneur, crevette. Pourquoi je ne te crois pas ? Pipelette comme tu es ! » Il la taquine à son tour en lui envoyant l’oreiller qu’elle lui avait lancé plus tôt, histoire de la faire rire et chasser le léger trouble apporté par cette conversation.   

Shannen accorde toute son attention à Ciaran et aux troubles très dissimulés qu'il contient. Songer à sa femme décédée, qui l'a rongé durant une période allongée, lors de l'écriture d'une chanson, est un cas étrange mais intrigant pour la jeune qui l'écoute méticuleusement. « C'est une sorte de fantasme ? Tu aimerais désirer quelqu'un comme tu as pu la désirer elle ? » Elle l'interroge sur le fond des paroles écrites, car elle est comme ça Shannen, elle est bouffée par la curiosité à chaque fois. Surtout avec Ciaran, il y a quelque chose au fond d'elle qui la pousse à le connaître davantage. « Je l'espère pour toi, ça ne doit pas être drôle de finir sa vie tout seul. Tu as Summer mais ce n'est pas pareil. Elle finira par s'envoler un jour ou l'autre. » Elle le prévient même s'il doit déjà le savoir. Elle estime que le célibat est une alternative qui peut apporter un nouveau souffle de vie suite à une rupture, mais elle ne croit pas que ce soit une solution pour une vie entière. Cela doit être peinant de ne pas pouvoir partager les joies quotidiennes - et même les malheur - avec quelqu'un que l'on aime. « On en voit tellement maintenant que plus rien ne m'étonne. » Elle commente à sa remarque concernant l'impossibilité d'une attirance envers sa fille, la seule qui soit rendue importante dorénavant. Il l'amuse beaucoup avec ses commentaires malsains. Et c'est finalement à son tour de livrer ses tourments, les angoisses qui habitent son esprit. « Je ne me suis jamais caressé... ça ne m'intéresse pas trop. » Elle admet en haussant les épaules, espérant vivement que ça ne la rendre pas moins adulte. Il faut se donner du plaisir en solitaire pour donner l'impression d'avoir une sexualité poussée ? Elle espère que non. Elle sourit aussi quand il lui affirme qu'elle a raté sa chance, et c'est avec certitude qu'elle ne peut que l'approuver ; mais elle le garde pour elle et ne rétorque rien. « J'aimerais beaucoup. » Elle lance à propos des cours à donner, pour s'affirmer et assumer son physique, comme il l'applique avec élégance. « Je suis impatiente de voir ça, car pour le moment ils ne se battent pas trop en duel pour les goûter. » Elle rit avant d'assumer davantage sa petite poitrine par un qualificatif qui lui collera sans doute toujours à la peau "crevette" : taille de crevette, poitrine de crevette. Elle s'allonge finalement sur le canapé, le laissant reprendre ses préoccupations. Pourtant, elle reçoit un coussin en plein visage et une remarque désobligeante de Ciaran, et ça la fait rire. Elle lui renvoie l'oreiller avant de s'exclamer. « Je ne suis pas une pipelette, juste une curieuse ! » Elle le corrige même si ça revient plutôt au même. « Je suis capable de te surprendre et de t'écouter très sagement. Allez, ne fais pas ton timide ! » Elle esquisse un beau sourire craquant, pour le pousser à jouer de nouveau. Elle a vraiment envie de l'entendre.

« Peut-être. Oui… »  Il admet avec cette désinvolture qui le caractérise tellement. « Tout homme désire rencontrer une femme, qui éveillera des sensations uniques en lui. Ensuite, parfois le fantasme est souvent plus parfait que la réalité. Cela peut être dangereux. » Il déclare simplement avec franchise. Il sait de quoi il parle. Il a passé huit ans de sa vie derrière les barreaux. « L’illusion, c’est ce qui plait aux gens, quel que soit leur âge. » Il ajoute pour justifier le choix de son thème. « Je sais, mais elle restera ma fille pour toujours. Elle pourra compter sur moi, mais oui, elle prendra son envol et j’en serai heureux pour elle quand cela se produire. C’est le cycle de la vie. » Il se confesse avec ce détachement qui lui est propre. « On verra bien ce que l’avenir me réserve. » Il ne se questionne pas à ce sujet. L’amour viendra ou non sur sa route, mais il est certain qu’il s’efforcera de ne plus aimer comme il a pu le faire par le passé. La remarque de l’adolescente lui soutire un sourire amusé : « Elle devrait peut-être se méfier vu sous cet angle. » Il déclare, le regard amusé, nullement outré par les sous-entendus de la demoiselle. Il s’intéresse à elle, détourne la conversation à son sujet pour entrevoir le trouble qui l’habite. « Ah bon ? Sans doute parce que tu préfères que ce soit les doigts d’un homme ? » Il la taquine de son expression mutine, le regard rieur. Ils se provoquent, jouent à un jeu dangereux, mais ne franchissent pas cette limite. Elle lui demande des cours qu’il est disposé à lui offrir. Elle accepte la proposition et il s’efforce de lui faire comprendre qu’elle n’a nulle raison de complexer. Elle finit par rire à sa remarque, assume dans une certaine mesure sa poitrine fine. Il ne commente pas plus, bien que l’envie soit tentante. Il serait disposé à goûter à sa poitrine, titiller le bout de leur pointe pour faire grimper son désir. Des pensées malsaines qu’il chasse rapidement en venant lui lancer un oreiller pour créer de nouveau une ambiance désinvolte. Il la taquine et elle y répond du tact au tact comme en accoutumée. « C’est à peu prêt la même chose ! » Il déclare en riant en venant attraper sa guitare. « Surprends-moi alors ! » Il la provoque à son tour en venant jouer de nouveau le début de sa partition. Il s’enferme de nouveau dans sa bulle, afin de laisser son talent s’exprimer tout simplement.  

Ciaran et elle discutent de la notion de désir qui s'imprègne de sa mélodie, et qui est étroitement liée à son ancienne femme. Une connasse qui l'a abandonné alors qu'il s'est retrouvé derrière les barreaux, à cause de son amour pour elle. Et pourtant, elle garde une place importante, reste au cœur de ses paroles. Les réactions sont parfois si illogiques, et la vie compliquée, aux yeux de Shannen. Elle tente de comprendre son raisonnement, de le creuser pour obtenir une explication claire à cette réaction. « Toute personne même. » Elle corrige car même les femmes attendent et espèrent rencontrer celui qui éveillera des sensations uniques en elles. « Si tu le dis. Mais les illusions ça déchire le cœur quand on revient à la réalité, non ? » Elle l'interroge puisqu'il doit si connaître, lui qui plonge régulièrement dans le passé avec ses chansons ; qui anime une illusion dans sa mélodie. « Tu te vois vraiment finir tout seul ? » Elle demande curieusement, ne souhaitant ça à personne. C'est triste de ne pas pouvoir partager sa vie avec quelqu'un que l'on aime. Et sa fille va disparaître alors il ne lui restera plus rien s'il s'entête à s'accrocher à son célibat. « Elle n'a aucun souci à se faire avec toi. » Elle commente en souriant sincèrement, car Summer est l'unique personne à qui il ne pourra jamais faire de mal - en tout cas pas de manière volontaire. Finalement il s'intéresse aux préliminaires qu'elle s'adresse, qui sont des moindres, et il intervient ensuite en proposant une raison qui pourrait expliquer. Elle préférerait les doigts d'un homme au fond d'elle. « Enfin si j'ai essayé une fois, mais je n'ai pas trouvé ça excitant. Mais oui je préfère quand ce sont les doigts d'un homme qui se fondent en moi, ça paraît plus naturel. Je ne saurais pas expliquer. » Elle hausse les épaules de manière désinvolte, sans admettre qu'elle n'a jamais reçu ses gourmandises. Quand elle observe les individus qui l'entourent, ses camarades, c'est plutôt le dégoût qui la submerge. Il lui lance un coussin tout en la taquinant, et elle se met à rire, mais à râler aussi faussement. « Joue au lieu de m'embêter ! » Elle lui relance en plein visage avant de s'allonger plus confortablement. Posée sur son flanc, elle le contemple, la guitare entre ses doigts. Il est vraiment magnifique, surtout quand son sérieux imparable le reprend. Elle se tait, observe seulement ses traits rêveurs. Quelques minutes s'écoulent, tandis qu'il arrange encore son morceau doux. « C'est très joli. » Elle commente tout de même, osant prendre la parole face à ce silence reposant. Elle est baignée dans sa mélodie, se laisse emporter par les touches mélodieuses et agréables. « Alors, surpris ? » Elle se met à rire, car elle a fait un effort surhumain pour ne pas causer en pleine musique.

Leur conversation devient sérieuse au fil que leur échange se poursuit, sans réellement devenir trop philosophique, car aucun des deux n’est disposé à aller dans ce sens. « Parfois, mais c’est l’essence même d’un fantasme. C’est le risque qu’on prend lorsqu’on idéalise certaines choses. La réalité peut parfois être source de frustration lorsqu’on le concrétise. » Il sait de quoi il parle, en a fait l’amère expérience que ce soit dans le domaine de la luxure ou de l’amour. « Aucune idée. » Il déclare avec un sérieux déconcertant. Il ne se ferme pas aux possibilités, mais ne les cherche pas. Il ne s’agit pas de sa priorité, alors si ça vient tant mieux, sinon il satisfera son appétit forasse de luxure dans les reins de femmes rencontrés ici et là. Pour l’instant, il ne désire que le bonheur de sa fille, qu’importe si elle risque de s’envoler au bras d’un parfait inconnu. C’est le cycle de la vie et il sait qu’elle devra vivre sa vie, loin de lui à un moment donné. Il est préparé à tout cela. Il finit par détourner la situation au sujet de l’adolescente, la questionne sur des sujets dangereux, qui devraient lui être interdit d’aborder avec elle. Pourtant, il ne s’en formalise pas, traite la question comme il le ferait avec une femme d’un âge plus mûr. « Parce que tu n’as pas la technique. » Il déclare au sujet des préliminaires qu’elle s’adresse de temps à autre en secret. « C’est différent quand c’est quelqu’un qui les procure, cela fait partie d’une intimité partagée. C’est la même chose avec la masturbation masculine. C’est mieux et plus naturel quand c’est une femme qui la maitrise. » Il lance dans un sourire provocateur. Il n’a aucune honte à employer des mots francs, car ils ne font qu’échanger sur des expériences qu’il juge naturelles. Il n’a pas honte de l’aborder que ce soit avec elle ou avec sa fille de treize ans s’ils en venaient à discuter. Il lui semble important de donner des clés de lecture à ses jeunes demoiselles pour qu’elles puissent évoluer en toute confiance et ne pas se laisser manipuler par un homme qui userait de leur faiblesse. Mais si l’échange devient dangereux dès lors que l’adolescente joue avec sa poitrine sous son regard intéressé, il parvient rapidement à chasser ces pensées obscènes de son esprit pour détourner une nouvelle fois la conversation et retourner à une situation plus conventionnelle entre eux. Il est invité à se lancer dans son art et c’est ce qu’il fait après quelques petites taquineries de sa part. Il se concentre de nouveau, omet la présence de l’adolescente et laisse son médiateur glisser avec élégance sur les cordes de son instrument fétiche. Les minutes s’égrainent jusqu’à que sa concentration soit de nouveau troublée par les propos de l’adolescente. Cela le fait rire spontanément, en écho à ses propos. « On va dire ça, oui. » Sa voix est mutine tout comme son expression alors qu’il se remet à griffonner quelques notes sur sa partition. Il l’aime bien cette gamine. Il doit bien l’avouer.