Quand Lysandre était arrivé à la caserne ce matin, la journée avait promis d'être des plus ordinaires. Ennuyeuse, même : il savait qu'aujourd'hui, Amelia ne serait pas présente à la caserne et sa fille était en France pour quelques jours afin de voir un peu son frère. Dans le premier cas, Lysandre était quasiment sur de pouvoir voir la grande blonde s'il allait voir sa tante Rose. Mais... Il appréciait travailler en binôme avec elle et sa présence lui manquait un peu. A cette pensée, il soupira : ce n'était pas comme si Amy lui était indispensable, si ? Il pourrait très bien passer une bonne journée sans elle, il avait d'autres amis à la caserne, après tout... Des « amis » qui n'étaient pas aussi agréables qu'Amelia, d'accord.

La matinée passa plus lentement que ce qu'il aurait cru : c'était calme, il ne se passait pas grand chose. D'un côté, c'était plutôt bon signe que personne n'appelle les pompiers et c'était relativement rare. Mais Lysandre s'ennuyait à nettoyer le caserne et à vérifier l'état des véhicules. Et puis finalement, cela bougea enfin. Le pompier se senti momentanément mal d'avoir presque souhaité qu'il se passe quelque chose, mais ce sentiment se dissipa vite au profit de la concentration.

❝ Marcel est coincé, aidez-moi ! ❞ C'était une voix féminine au bout de la ligne, une voix de personne âgée de toute évidence en proie à une grande agitation. Lysandre soupira, gardant son calme, mais étant prêt à bondir dans le camion pour aller sauver les gens dans le besoin. Cette dame lui rappelait sa tante Rose, dans ses moments de troubles. ❝ Du calme Madame, donnez-moi votre adresse que l'on puisse intervenir. ❞ Spontanément, Lysandre pensait que Marcel devait être le petit-fils de cette dame. Après tout, il ne lui semblait pas étrange qu'une grand-mère s'occupe de ses petits enfants et pour être lui-même père, ça ne lui étonnait pas qu'un petit garnement échappe à la vigilance des adultes. Étant petite, Sacha en avait fait, des bêtises... Il imaginait assez bien son fils Adrien, petit, s'étant coincé sur le toit. Le pompier fut interrompu dans ses pensées lorsque la dame ajouta une précision après avoir donné son adresse. ❝ Il y a le feu, vite ! ❞

Lysandre, tendu et inquiet, avait fini par raccrocher et se prépara rapidement. Amelia n'étant pas là, il dû se résoudre à partir avec un autre collègue, muet comme une carpe et surtout, tout tremblotant, en toutes circonstances. Franchement, il n'était pas gâté... L'intervention avait lieu à l'est de la ville et ils arrivèrent vite. Lysandre n'avait même pas eu besoin de vérifier l'adresse, une épaisse fumée s'échappait d'un grand arbre. Pourquoi diable cet arbre était-il en feu ? Il resta interdit quelques secondes en remarquant qu'il ne s'agissait pas d'un petit garçon au sommet de l'arbre... Mais d'un chat. Et surtout, si l'adresse ne lui avait pas parlé sur le moment, il avait reconnu la maison et la vieille bonne-femme : elle avait déjà appelé plusieurs fois à cause de ce foutu chat. Les voisins étaient rassemblés autour de l'arbre, semblant complètement paniqués et surtout, une sirène de police s'approchait. Parfait, se dit Lysandre, sombrement.

Les pompiers descendirent du camion, préparant le matériel pour éteindre le feu et sauver le pauvre chat. Après tout, cela fait longtemps que les damoiselles n'ont plus besoin d'être sauvées, il faut bien que les matous s'y mettent...

La journée avait commencé calmement. En tout cas pas d'affaires urgentes qui m'ont dérangé de mon bureau, permettant ainsi de m'avancer dans de l'administratif barbant. C'était long et ennuyeux, et malheureusement je ne pouvais pas passer au travers. Et c'était encore plus ennuyeux que le bureau en face du mien est vide. Judson avait eu sa journée de repos, alors le bureau était anormalement calme, il ne résonnait pas de nos rires et de nos discussions pour passer le temps. J'avais mis de la musique de fond, mais cela n'ôtait pas l'ennui de rédiger des papiers. Mais au moins je rattrapais mon retard, même si je n'en avais pas énormément. à croire que c'était le jour de repos des délinquants, il n'y avait pas beaucoup d'interventions, et sinon elles étaient plutôt minimes.

En fait, je commençais à trouver le temps long. Je détestais l'inactivité quand je travaillais, rester au bureau n'était définitivement pas pour moi. J'avais fini de me mettre à jour dans mes rapports, et j'avais même fini de les classer. C'était un boulot de titan. Une chose de moins à faire. Maintenant, je m'ennuyais vraiment à mourir. Généralement ça ne durait pas longtemps. Je ne dis pas si bien qu'un appel nous provient. Étant disponible de suite, c'est moi qui prend en charge cette affaire. J'enfile ma sempiternelle veste en cuir, dont je ne me sépare presque jamais.

Selon le collègue qui a pris l'appel, il s'agirait d'un feu dans un arbre. Mais avec un chat prisonnier en haut de celui-ci. Parfois il y a des situations qui sont cocasses quand même. Mais j'étais désormais dans l'obligation d'intervenir, surtout pour éloigner les badauds de la scène, et de laisser l'espace aux pompiers de pouvoir travailler dans un environnement calme et surtout sécurisé. J'étais parti avec un jeune collègue qui commençait. Il y avait peu de risques, et c'était donc l'intervention parfaite pour acquérir un peu d'expérience. De mon côté j'allais me contenter de superviser tout cela. On arrive sur une scène qui pourrait presqu'être qualifié d'apocalyptique. Les gens semblait paniqué, et courrait dans tous les sens. Sérieusement ? Je soupire avant de sortir de la voiture et de prendre de quoi faire un cordon de sécurité. Je laisse mes deux autres collègues tenter de repousser la foule, tandis que j'installe le périmètre de sécurité. Je n'avais pas percuté, mais je connaissais que trop bien cette maison et surtout l'occupante de l'habitation. C'était une personne qui nous appelait assez souvent, au moindre bruit suspect chez elle, quand ce n'est pas pour son chat. Mais elle avait besoin surtout de compagnie.

Une fois que tout est sécurisé, je me charge de rassurer les gens, ce qui n'est pas bien compliqué quand je remarque que les pompiers semblent efficaces. Je m'approche de celui qui semble diriger l'opération. Tout était sous contrôle, ce n'était pas bien compliqué. " Vous avez besoin de quelque chose ?" Je détestais rester sans rien faire alors si je pouvais aider, j'en serais plus que ravi. Mais j'ai à peine le temps de t'écouter que la propriétaire des lieux arrive. Je l'écarte du lieu de l'incendie pour qu'elle ne gêne pas les pompiers. " Ne vous inquiétez pas, votre chat sera sain et sauf" Comme toujours finalement.