Prenez l'ascenseur suivant, il n'y a pas assez de place pour moi et votre égo.

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Ennuyeux, hideux, non merci, reste loin de moi. Je continuais à passer les vêtements un à un, essayant de trouver quelque chose qui serait susceptible de rentrer à la maison en ma compagnie. Ce n'était peut-être pas la meilleure compagnie, mais c'était certainement déjà mieux que d'être seule accroché dans un rayon. Imaginez que les vêtements étaient comme les jouets de Toys Story ? Ce serait tellement étrange mais tellement cool en même temps. Ce serait également assez flippant lorsqu'on y pense. Je soupirai avant de m'éloigner du magasin pour en ressortir. Rien, pas un seul vêtement que j'appréciais un minimum. Faut croire que j'étais venue ici dans le seul but de faire du sport. Je m'étais arrêté au passage par un marchand de glaces, fallait au minimum que je sois venue ici pour quelque chose et la glace était toujours le réconfort qui fonctionnait le plus. Les évènements de la semaine précédente ne cessaient de me revenir en tête comme des flashback. Je suis certaine que si ça avait été légal, ma mère aurait fini par me jeter par la fenêtre. Je devais pourtant l'avouer, ce n'était pas vraiment le geste le plus intelligent venant de ma part. L'idée de base était de les pousser à se parler un minimum et j'avais fait tout l'opposé de ce que je désirais. Bon boulot Esther. Ça aurait juste été plus facile s'ils se supportaient un minimum. J'avais fini par jeter le pot de ma glace dans la poubelle la plus proche, tout en me dirigeant vers une boutique de lingerie. Ce n'était peut-être pas l'endroit le plus amusant, mais fallait bien y passer de temps à autre. Quoique, j'aurais pu faire partie de ce gang de filles qui refusait de porter de soutien-gorge... Ouais, non, je ne pense pas que ça fonctionnerait pour moi. C'était de nouveau le moment de jouer au jeu du j'aime/j'aime pas. Comme toujours, plus de j'aime pas que j'aime, c'est surement le côté Bennet qui ressort. Ce n'est aucunement ma faute si cette famille aime se plaindre à propos de tout, c'est le sang qui coulent dans nos veines. On y peut rien. J'essayais d'éviter la vendeuse discrètement, il n'y avait rien de plus gênant que de voir quelqu'un arrive et essayer de t'aider à choisir tes sous-vêtements. Non merci, je serais très bien le faire sans aucune aide. C'était parti pour une véritable partie de cache-cache dans la boutique, elle gagnait si elle me trouvait, elle perdait si j'arrivais à la caisse sans qu'elle ne m'ait vue auparavant et la compétition, j'aimais ça, j'étais loin de vouloir, la laisser gagner. Je reculai de rayon en rayon, essayant de ne jamais croiser son regard, me jetant parmi les culottes si il le fallait ! Question de vie ou de mort. Enfin, c'était peut-être légèrement exagéré... Je suis née pour être une drama queen, encore une fois, ce n'est aucunement de ma faute. C'est une excuse que j'aime utiliser également, prétendre qui j'y peux rien parce que c'est dans mon sang.

Une fois arrivé à la caisse, j'étais fière de moi pour deux raisons. Premièrement, j'avais gagné, elle n'avait même pas remarqué ma présence. Deuxièmement, premier achat de la journée. Mon compte en banque n'allait peut-être pas être fier de celui-là, mais je l'étais ! Donc, il était certainement temps de rentrer à présent. Ça m'avait fait du bien de penser une journée en ma seule compagnie, sans me traîner une de mes proches ou la vache de la famille appelée autrement Jill. Évidemment, après avoir marché toute la journée, c'était certainement la dernière chose que je désirais faire. Je m'étais tranquillement dirigé vers l’ascenseur, hésitant quelque instant en voyant quelqu'un y rentrer avant moi. Voyage à deux, je n'étais pas sûre de ça. Je réfléchissais quelques secondes avant de tout de même y entrer. Peut-être que c'était un assassin et que c'était les derniers secondes de ma vie, tant pis, j'étais trop épuisée pour attendre une minute de plus. Au bout de quelques secondes de mouvement, plus rien.

La noirceur.
Un cri.

Je me tournais vers la paroi de l'ascenseur m'appuyant contre celle-ci. Ce cri n'était que le mien. D'aussi loin que je puisse me souvenir, le noir m'avait toujours effrayée. Je détestais devoir y être confronté. Je respirai lentement, fermant les yeux quelques secondes. Tout va bien, tout va bien. J'essayai de me rassurer moi-même, oubliant pendant quelques instants ce qui se passait. J'attrapais mon portable, quelque instant plus tard, allumant la lampe torche pour voir autour de moi. Et c'est là que la honte commence. L'homme qui était avec moi s'était retrouvé avec de la lingerie sur la tête, j'avais probablement dû les lâcher sans y faire attention. « Hum... Ce serait possible de les récupérer ?..» J'avais fini par descendre la lumière vers son visage, on sait jamais, peut-être qu'il s'était transformé une fois les lumières coupées... Seulement, en plus d'avoir l'air extrêmement embarrassé, il avait l'air... Blessé ? « Vous allez bien ? » J'avais rapidement récupéré ce qui m'appartenait, les glissant derrière moi. Ce n'était pas le moment de paniquer, seulement les moments où il ne fallait pas paniquer, étaient également les moments où je paniquais le plus.

Prenez l'ascenseur suivant, il n'y a pas assez de place pour moi et votre égo.

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Jadyn essaye de faire vite. Il a l’impression qu’il s’agit ici d’une énorme perte de temps. Jadyn a horreur de faire les courses et lorsqu’il s’agit d’acheter des fringues, c’est encore pire que tout. Jadyn aime prendre soin de son apparence mais ce n’est pas pour autant que faire la queue aux caisses, devoir attendre que les cabines d’essayage se libèrent et entendre encore et encore des enfants brailler, des adolescentes faire des crises à leurs parents qui ne veulent pas qu’elles achètent des jupes bien trop courtes. Jadyn aurait dû s’y rendre alors que les magasins sont presque vides, ça lui aurait évité des maux de tête mais non, il n’a pas pu. Avec ses journées chargées de travail, il n’a pas vraiment le luxe de prendre une pause uniquement pour éviter la foule au centre commercial. Jadyn aurait très clairement pu. C’est pour le job qu’il vient aujourd’hui. Il doit s’acheter d’énième costume pour les différents procès où il va défendre certains de ses clients pour leur permettre de divorcer sans perdre beaucoup. Il en a des tas des costumes mais bon, il en fait l’acquisition, encore et encore. S’il en achetait moins, il n’aurait pas forcément besoin de faire la queue au centre commercial, il pourrait se prendre un tailleur et avoir que des costumes de luxe mais même s’il garde bien sa vie il n’a pas non plus ce luxe-là. Enfin qu’importe, il y ait maintenant donc à moins de prendre des costumes qui vont le serrer et l’empêcher d’être tout à fait à l’aise dedans, il vaut mieux qu’il prenne son temps plutôt que de faire des choix à la hâte. De toute façon, maintenant qu’il y ait, autant qu’il en profiter pour s’acheter des cravates ou encore quelques biens personnels. Il ne doit pas non plus perdre trop de temps, il a une soirée d’affaire ce soir, d’où le fait qu’il n’avait pas pu attendre des jours de plus avant de venir faire un tour par ici. Il doit aussi régler quelques trucs avant donc il ferait mieux de vérifier l’heure s’il ne veut pas être à la bourre. Après avoir fait plusieurs boutiques où il avait trouvé son bonheur, Jadyn ressorti de la dernière, prêt à partir de cet endroit bombé. Il ne lui manquait plus qu’à descendre les étages pour regagner le parking souterrain et pouvoir faire un rapide saut chez lui. Avec l’ascenseur il gagnerait sur son planning chargé. A fond sur son téléphone pour lire les différents mails qu’il a reçu, il ne s’attendait clairement pas à ce que l’ascenseur se bloque et que l’obscurité envahisse cet endroit restreint. Sous la surprise et pas assez attentif, Jadyn chuta contre l’une des parois. Si la chute en elle-même ne lui a pas fait tant de mal que ça, le cognement contre la paroi si. Il a du se froisser quelque chose ou encore se débloquer l’épaule puisqu’il n’arrive pas à le bouger. « Merde fait chier ! » Avait-il dit, sans se rendre compte en se relevant qu’il avait des sous-vêtements dessus. Avec la faible lumière, il s’en rendit finalement compte pour lui dire « oui oui bien sûr ! » Il avait essayé de les lui passer mais il ne put s’empêcher de grimacer sous le coup de la douleur. Décidément ça ne passe pas mais ça ne fait qu’une minute. Ce qu’il peut être douillet. Sans doute est-ce que sa grimace n’est pas passée inaperçue puisque la jeune inconnue lui posa la question. « Non enfin si mais ça va passer ! » Il fait le mec fort, celui qui ne sent pas la douleur mais s’ils restent coincés ici, il risque de bientôt chouiner comme un gosse. « Vous, vous allez bien ? » Il demande ça parce qu’il n’est pas sourd, il l’a bien entendu crier – c’était même un hurlement – ce qui l’a encore plus surpris et déstabilisé. Il vaudrait mieux qu’elle ne soit pas claustrophobe sinon ils sont bien dans la merde s’ils sont tous les deux mal. Jadyn regarda rapidement son téléphone : et merde il est en retard sur son planning mais bon, là pour le moment ils ne savent même pas combien de temps ils vont rester coincés tous les deux l’un envers l’autre alors qu’ils se retrouvent piégés sous l’obscurité. « Manquait plus que ça sérieux ! » Commence-t-il à râler, plus à lui-même que pour faire la conversation avec la jeune femme qu’il a à peine regardé lorsqu’il y avait de la lumière, trop pris par ses messages pour daigner lever les yeux de son téléphone. Il n’a même pas pris le temps de lui dire bonjour qu’il doit rester bloquer avec elle. Ça doit être le karma d’être aussi associable dans les ascenseurs.