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 Swear that we’ll never die + Buck

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MessageSujet: Swear that we’ll never die + Buck   Swear that we’ll never die + Buck EmptyDim 11 Sep - 21:23


I refuse to look back thinking days were better ... Back when we were kids Swore that we’ll never die

(☆☆☆)

Les lèvres bougent, formant un o. Tu t'ennuies. Tu scrutes ce plafond depuis des heures à présent, mais rien à faire, les minutes passent et l'horreur reste la même. Cette constatation a le dont de t'hérisser les poils. Toi t’ennuyer, c'est une première. En temps normal tu passerais ce temps avec Chuck ou alors quelqu'un d'autre. Tu planerais sûrement, décalant avec ce tableau. Tu as toujours aimé être en décalage avec le réalité. Là rien. Le néant. Un ennuie mortel. C'est limite si tu peux entendre le son de la mouche qui vole au dessus de toi. La fixant, l'examinant. Tu imagines ce que ça serait de voler. D'avoir des ailes et pouvoir quitter cet enfer… C'est que tu envierais presque cette mouche. Déjà trois semaines que tu es bloqué ici. Après la prison du centre, te voilà dans une prison, un peu plus luxueuse, les draps sont de meilleurs qualités et il y fait bien meilleur, mais une prison. C'est fout comme ta chambre te rend malade en ce moment. Toi qui adorait t'y réfugier, souvent pas seul, là tu n'en peux plus. Les seuls sorties qu'on t'autorise à faire, c'est pour courir… Le calvaire. Oui, elle veut clairement ta peau, mais tu as décidé de ne pas te laisser faire. La dernière fois elle t'a laissé poiroté deux heures de plus dans cette cellule, soit disant c'était bon pour toi. Foutaise ! Elle voulait juste te montrer sa supériorité. Bullshit ! Tu comptes bien récupérer la balle. Il ne veut pas la faire partir ? Très bien, tu as décidé qu'elle démissionnerait par elle-même. Tu es l'as pour mettre les gens à bout. Elle ne sait pas dans quoi elle s'est lancée. Tu vas en faire ton projet personnel ! Enfin pour l'heure, t'as juste envie qu'elle te foute la paix. Pire qu'un cerbère, elle surveille tout tes faits et gestes. Ce qui veut dire : pas de tranquillité. Tu ne peux brancher personne avec un boulet pareil. Et le pire ! Tu ne peux pas aller voir Chuck et ça … ça te démange depuis la minute où tu as franchi la limite de sortie. Le voir, le toucher, le sentir, lui parler. T'en as plus que besoin. Cela fait presque cinq mois, là tu ne tiens plus. Ton âme réclame sa moitié. A croire qu'ils cherchent à vous séparer. Oui, tu en es presque venu à penser que ton père avait lâché un billet de plus pour qu'elle t'empêche d'aller le voir. Il l'emportera pas. Si tu tiens, c'est seulement parce que tu sais que ça ne durera pas. Depuis un moment, tu as aussi fliqué la petite chieuse. Tu as repéré ses habitudes, tel que ses heures de coucher. Ce soir, tu comptes bien en profiter pour aller le retrouver. Tel Roméo, tu iras voir … Roméo bis.  Cette réflexion te fait grimacer, mais pourtant tu le vois mal dans le rôle de Juliet ! Tu comptes bien arriver à le retrouver. T'as même pas pu lui parler ou lui envoyer un sms. Bon il y a cette fois, au centre, ou tu as pu lui envoyer un courrier, tu ne sais même pas s'il l'a reçu. Le monde se ligue contre vous, mais clairement le monde tu l'emmerdes. Ce n'est pas ça, qui va t'empêcher d'aller le voir. Tendant l'oreille, elle s'avance et se dirige vers sa chambre. Vingt trois heures, elle est réglée comme un coucou suisse ! Dans quelques minutes, elle va se mettre à lire, ce qui est d'un ennuie mortel soyons clair. Tu n'as rien contre la lecture, tu n'es pas un de ces illettré, mais y a mieux comme programme de soirée. Et puis elle est tellement … prévisible. Barbant. Soupirant à nouveau, tu bouges de ton lit. Faire l'étoile de mer, commence légèrement à te fatiguer. Et ce soir, tu as prévu mieux comme soirée. Il faut que tu sois à ton avantage, même si c'est toujours le cas. Tu doutes qu'il ait oublié tes traits durant ce laps de temps, mais on ne sait jamais. La dernière fois que tu as fait le mur de cette façon, c'était durant ta pré adolescence. Tu étais « puni de sortie » et pareil, tu voulais voir Chuck alors tu as fait le mur. Littéralement car tu es obligé de sortir par la fenêtre et de ramper le long du muret pour descendre. Heureusement que tu as toujours un peu de ta souplesse d'antan ! Il est l'heure du crime, attrapant ta veste, tu commences ton expédition. Elle ne viendra pas, les lumières sont éteintes et tu le sens. Ce soir c'est le bon soir. Tu as cessé de parler de lui, de te plaindre. Au pire, tu t'en fous, mais bien profonds. Une fois au sol, tu ressens le besoin d'une cigarette, ou d'un truc à tes lèvres. Bon sang, que ça te manque. Tu as fait toutes les cachettes de la maison et rien. A croire qu'ils ont passé la maison au détecteur. Pour l'heure, tu es en manque de lui, donc tu actionnes tes pas dans sa direction. Mains dans les poches, tête enfoui dans le col, tu peux y arriver. Tu comptes bien y arriver. Pas le choix, ce soir ou rien.

Soufflant un bon coup, la route fut courte, mais sans embûche. Le cerbère ne s'est pas réveillé, comme tu le présageais. Il te reste plus qu'à monter ces escaliers et le tour est joué. T'as même pas pu le prévenir de ton arrivée, mais ça gâcherait la surprise. Et là tu as envie de lui faire une surprise. Tu ne doutes pas un seul instant qu'il soit déçu de ton arrivée nocturne. Nous parlons de Charles, de ton Chuck ! Tu en as la chair de poule, rien qu'à l'idée de savoir que tu vas bientôt revoir sa bouille. Encore quelques minutes. Tu farfouilles dans tes poches, à la recherche du fameux double. Ça tu l'avais précieusement bien caché et ils l'ont pas trouvé. Ils n'y ont vu que du feu, cette clef, tu l'as toujours eu sur toi. Aussi étrange que ça puisse paraître, tu la voyais comme ta clef de sortie. Et c'est le cas à présent. Maintenant qu'elle est dans la serrure, tu trembles, tu sens ton cœur s'accélérer, battre à une vitesse anormal. Une bonne adrénaline. L'appartement n'est pas éclairé, étrange. Lui dormir à cette heure ? Depuis quand ? Tu cherches un peu, mais l'obscurité n'est pas vraiment ton allié. Pourtant tu émets aucun bruits. Du bruit, se fait entendre derrière la porte, tu hésites un instant et puis pénètre, comme ci c'était normal. Après tout, ça l'est. Allumant la lumière par la même occasion. Tu braques ton regard sur eux. « Je dérange peut-être ... » sourire en coin. Tu gardes cette prestance. Ne rien montrer, pourtant ça t'agaces un peu. Tu sais qu'il va la laisser tomber, mais s'il le faisait pas ? Et si tu dérangeais vraiment ? Non, impossible. Pourtant t'aimes pas ce que tu ressens en les voyant tous les deux… Ce n'est pas la première fois que tu le surprends avec quelqu'un, mais que tu ressens ça oui …


Dernière édition par Ben Woodroof le Dim 15 Jan - 15:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Swear that we’ll never die + Buck   Swear that we’ll never die + Buck EmptyVen 16 Sep - 18:05


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(☆☆☆)

Tu desserres ton nœud de cravate et déboutonnes le col de ta chemise. Une question de survie. Tu cales une cigarette entre tes lèvres et l’allumes en profitant de la fraicheur de l’air qui t’entoure. Passer la journée enfermé dans un bureau, habillé tel un pingouin, ce n’est pas dans tes habitudes et tu as eu l’impression d’étouffer du début à la fin. Cependant, tu vas t’y faire. Tu t’adaptes facilement en général. Et à partir de maintenant, ce sera ton quotidien. Tous les jours, tu devras te lever pour aller au travail. Une grande première pour toi. A vingt-huit ans, tu n’as jamais eu de vrai travail. Des stages, tu en as fait, mais c’était plus par nécessité pour les études que par envie. Tu tires une longue taffe sur ta cigarette en attendant la charmante serveuse que tu as croisée cet après-midi en allant te chercher ta dose de café pour tenir le coup. En réalité, tu as passé une bonne journée. Tu ne l’aurais pas cru, mais le métier d’avocat te plait réellement. Toi qui croyais dur comme faire que si tu avais fini dans cette branche, c’était parce que ton père t’en croyait incapable. A l’heure qu’il est, tu te demandes s’il ne s’est pas joué de toi. Ça serait bien la première fois que tu te fais avoir, et par ton père qui plus est. Tu le savais redoutable en manipulation, mais tu te pensais meilleur. Tu avais peut-être tort. Le fait est que tu commences à réaliser que même si tu le détestes et refuses de le voir, peut-être que lui essaye, à sa façon, de veiller sur toi. Cette idée te dérange. Ça bouleverse l’ordre des choses. Ou tout du moins, ton ordre des choses à toi. Tu secoues la tête, chassant toutes ces idées de tes pensées. Ce n’est ni le moment, ni l’endroit de réfléchir à tout ça. « On y va ? » te demande la jolie blonde en s’approchant de toi, les mains dans les poches de sa veste en cuir. Tu esquisses un léger sourire en coin. Tu la préférais en uniforme. Elle est toujours aussi belle, mais comme ça, elle te parait plus banale. « Let’s go. » Tu passes un bras autour de ses épaules et la presses légèrement contre toi. Tu prends une nouvelle taffe avant de passer la cigarette à la charmante demoiselle qui t’accompagne. Elle tire dessus à son tour et tu la récupères. Arrivés à ta voiture, tu fais ton gentleman et lui ouvres sa portière. Tu mets toutes tes chances de ton côté. Des nanas qui viennent chez toi juste pour le plaisir de t’envoyer balader, tu en as eu plusieurs. Tu as déjà réussi, à quelques reprises, à les faire changer d’avis, mais ce n’est jamais couru d’avance… et clairement, ce soir, tu n’as pas envie de te battre pour tirer un coup. Tu as juste envie de te détendre et profiter de ta soirée. Sans complication de préférence.

A peine as-tu ouvert la porte d’entrée de ton loft que Clelia, la jolie blonde, te saute déjà dessus. Toi qui pensais lui offrir un verre de vin, ça t’arrange bien. Une bouteille de plus pour toi et la prochaine qui aura la chance de passer par là. Tu la décolles du sol, ses jambes viennent entourer ta taille. Elle est plus lourde que ce à quoi tu t’attendais. Malgré la pénombre, tu navigues chez toi comme en plein jour. Tu vas assoir Clelia sur le plan de travail de ta cuisine quand la lumière s’allume soudainement et qu’une voix se fait entendre. « Je dérange peut-être ... » Te dégageant du cou de la jeune femme, tu tournes la tête vers l’entrée. « Ben ? » Dans la surprise, tu laisses tomber la serveuse qui s’effondre comme un sac de pommes de terre sur le sol. Tu restes bloqué sur Ben pendant quelques secondes. Cinq mois. Ça fait cinq mois que tu ne l’as pas vu. T’as essayé d’aller le voir à la clinique, mais son père n’est pas con, il t’a refusé le droit de visite. Forcément. Alors là, le voir devant toi, ça te fait un choc. Il t’a tellement manqué. Tellement. Passé le moment de surprise, tu t’avances vers lui et le prends dans tes bras. Un frisson te parcourt de la tête aux pieds. Ce contact. Son contact. Sa peau contre la tienne. Tu ne peux t’empêcher de sourire. Et ce n’est pas l’un de ces sourires que tu fais quand tu veux séduire quelqu’un ou que tu as quelque chose derrière la tête. Non. Un vrai sourire. Tu le serres un peu plus contre toi. « Putain mec, t’en as mis du temps ! » Et tu sais bien que ce n’est pas de sa faute, qu’il a débarqué dès qu’il a pu, mais merde, ce que ça t’a paru long ! Tellement long. Beaucoup trop long. « Plus jamais ça, hein ? » T’as l’impression d’être un gosse quand tu lui demandes ça, mais c’est plus fort que toi. Tu n’aimes pas le savoir aussi proche et pourtant hors de ta portée. C’était ça pendant cinq mois. Cinq putains de mois. « Ahem ! » Tu fronces les sourcils avant de te défaire progressivement de l’étreinte de ton meilleur ami. Tu portes ton regard sur Clelia qui, les mains sur les hanches, te regarde comme si elle attendait quelque chose de toi. Tu lèves les yeux au ciel. Ça n’se voit pas que t’es en plein moment sentimental là ? « Ouais, bah tu sais où est la sortie, non ? » Limite choquée, elle ouvre de grands yeux, te fusille du regard, attrape son sac visiblement très énervée et se dirige vers la porte. Elle croyait quoi ? Que t’allais renvoyer Ben pour un petit moment de plaisir avec elle ? Et puis quoi encore ! Faut pas non plus pousser mamie dans les orties. La porte claque, ça te fait ni chaud ni froid. Tu reportes toute ton attention sur Ben. Tu meurs d’envie de le reprendre dans tes bras, mais tu t’abstiens. Tu ne sais pas trop pourquoi, d’ailleurs, mais le fait est que tu restes face à lui, glissant tes mains dans tes poches. Ton sourire est revenu. De toute façon, tu ne peux pas t’en empêcher. Tu es tellement heureux qu’il soit là.
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MessageSujet: Re: Swear that we’ll never die + Buck   Swear that we’ll never die + Buck EmptyJeu 22 Sep - 15:32


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(☆☆☆)

La clef passe entre tes doigts. La sentir te fait du bien. C'était ton exutoire au centre, tu passais des heures à jouer avec, la raison est un mystère. Cela te faisait te sentir bien. Jouer avec elle, la passant entre tes doigts. Espérer sortir. Cette fois, c'est bon, c'est chose faite. Tu as enfin pu mettre ce petit bout de métal dans la serrure. Le clic t'a fait un bien fou. Un son que tu t'étais imaginé là-bas. Un son qui sifflote merveilleusement dans le creux de tes oreilles. Oui, tu es là, tu en as rêvé et c'est chose faite. Tu es enfin là où tu devrais être. Ici, c'est ta place. T'en es sûr. Cinq mois. Cinq mois c'est rien dans une vie. Cinq mois c'est long sans une drogue. Sans ta drogue. Oui c'est ta drogue. Ton père le sait, c'est peut-être pour ça qu'il a mis cerbère sur toi. Ou alors tu dérailles. Tout le monde sait que vous êtes proches et ça depuis l'enfance. Faire quelque chose sans lui ? Impossible. Pourtant cinq mois. Une éternité quand on y repense. Tu n'as pas cessé penser à ce jour, ce moment. Le moment où il poserait son regard sur toi, où tu sentirais la chaleur de son corps contre le tien. Ce moment où il te sourirait. Ce moment. Celui que tu espères tant. Pourtant au fond de toi, quelque chose te chagrine. Il est là, pas seul. En temps normal, ça te fait rien, surprendre Chuck en charmante compagnie, ce n'est pas choquant. Ce n'est pas la première fois. Une habitude rien de plus. Seulement là, c'est différent, un truc t'agace. Savoir qu'il est avec elle, il mérite bien mieux. Peut-être bien. Une crainte née en toi et s'il la lâchait pas ? Non, impossible. Vous êtes ce que vous êtes. Il ne te ferait pas ça. Pas à toi. Impossible. Pourtant rien n'est impossible. Tu l'as appris à tes dépend, ton père a bien trouvé un moyen de te faire vivre un enfer. Cinq mois d'enfer. Il a touché là où ça faisait mal. Cinq mois dans une solitude et un ennuie. Cinq mois sans lui. Cet enfer. Trois. Deux. Un. Son regard croise le tien et elle tombe. Ta certitude est encore là. Il l'a lâché pour toi. Ta peur peut s'enfuir loin. Tu ne sais même pas pourquoi tu as un instant songé à ça. C'était vous. Tu l'as toujours fait passer avant et inversement. Et puis entre elle et toi, il n'y a pas photo, tu es bien mieux. Ton estomac se contracte, mais ton sourire s'agrandit quand ses mains se posent sur ton dos. Faisant de même. Sa peau. Son contact. Bon sang que ça t'avais manqué. Tu te surprends même à renifler son odeur. Tout en lui t'avais manqué. Un petit frisson te parcourt. Un frisson inhabituel, mais tout est inhabituel ce soir. Est-ce que c'est dû à cette absence ? Cinq mois ? Les habitudes ne s'oublient pourtant pas ! La preuve. T'as envie de le garder contre toi. T'as envie de le sentir encore plus proche de toi, mais non. Il relâche son étreinte, à ton grand désarroi, mais tu ne diras rien. Ce n'est pas vous. Enfin vous n'exprimez pas vos sentiments, si t'en es que tu en as. C'est juste la sensation des retrouvailles. Rien de plus, rien de moins. « Putain mec, t’en as mis du temps ! »  Ta langue passe sur ta lèvre inférieur. Du temps ? Oh ça oui tu en as mis et dieu sait combien tu aurais aimé venir plus vite. A peine as-tu franchi les portes du centre, que tu voulais venir ici. Erreur. Elle était là. Ton pire cauchemar, accompagnée du père. Ce père qui se proclame père, alors qui l'a jamais été. Celui qui se prend d'un devoir de te sauver, plutôt crever. Voilà ce que tu lui as dit ! Oui cette envie t'a pris, elle est ancrée dans un coin de ta tête. La raison de ton maintient sur cette terre se trouve devant toi. Sans lui tu n'es rien. Voilà pourquoi tu as tenu tout ce temps, parce que tu savais que tu reverrais ses traits. « Plus jamais ça, hein ? » Il parle pendant que tu examines chaque trait de son corps. Il n'a pas changé. Toujours aussi … Chuck. Pas besoin qu'il se rhabille, tu peux te rincer l’œil. Un bruit se fait entendre. L'autre greluche demande de l'attention. Le son de sa voix ou plutôt de sa gorge vient tout gâcher. Décidément ses goûts ont baissés ! Il va falloir que tu le remettes sur le bon chemin. « Ouais, bah tu sais où est la sortie, non ? » La finesse légendaire de Chuck. Ton Chuck ! Tu ne prends même pas la peine de regarder cette étrangère, car oui s'en est une. Elle vient saccager vos retrouvailles. Elle n'est rien. Et c'est très bien comme ça. « Faudrait que tu revois tes gammes. » Dis-tu en te préparant un verre. Il doit bien avoir un truc fort. Là tu as envie d'un truc joyeux, d'un liquide qui t'arrache. Tu as besoin de quelque chose de plus fort qu'un jus d'orange ou autre fruits que tu subis en ce moment.« Alors j'ai raté quoi de beau dans ta vie ? » Le sentimentalisme étant passé, tu ne vas pas t’épancher sur ça plus longtemps. Ça n'a jamais fait partie de toi et il le sait. Il t'en a jamais tenu rigueur. Ne perdant pas votre proximité, tu as besoin. Pourquoi ? T'en sais trop rien, tu veux juste plus l'avoir loin de toi. « Tu sais que j'aurais pu croire que je te manquais pas. » Petit clin d’œil. Son mode de vie n'a pas changé en tout cas. Gotcha ! Tu viens de trouver quelque chose dont tes papilles vont se délecter. Attrapant deux verres, tu amènes le tout près de lui. Il est temps de retourner aux bonnes habitudes. « T'aurais pas des clopes ? Ils m'ont tout pris. J'ai plus rien ! » Et bon sang que ça te manque ! Tu te sentirais presque nu. Loin de tes repères, de tes habitudes. Il est temps que ça change. La normal doit revenir !


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MessageSujet: Re: Swear that we’ll never die + Buck   Swear that we’ll never die + Buck EmptyDim 2 Oct - 18:38


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(☆☆☆)

Cinq mois sans lui, c’était une véritable torture. Pendant un temps, tu as vraiment cru que tu perdais la tête. C’était pire que le sevrage d’une drogue dure. Non, parce que ce genre de désintoxication, tu gères. Ce n’est pas une partie de plaisir, certes, mais c’est supportable. Alors qu’avoir Ben à portée de main et être incapable de le voir, de lui parler… Ça, c’est un véritable supplice. Alors qu’il t’examine de la tête aux pieds, tu te surprends à faire la même chose. C’est un peu comme si son souvenir s’était estompé avec le temps et que là, de l’avoir devant toi, tu pouvais enfin reformer l’image dans ses moindres détails. Dans le fond, cette idée te parait absolument absurde puisque tu ne pourras jamais oublier ses traits. C’est Ben. Ton Ben. Il peut être n’importe où, avec n’importe qui, ça reste ton Ben. Tu sais qu’il reviendra toujours vers toi, comme tu reviens toujours vers lui. « Faudrait que tu revois tes gammes. » Tu l’observes se servir un verre de whiskey alors que tu retires ta veste et ôtes complètement ta cravate. Ce que t’as horreur de cet accoutrement. Tu esquisses néanmoins un léger sourire en entendant la remarque de ton meilleur ami. C’est vrai que t’aurais pu trouver mieux que cette fille-là, mais tu n’avais simplement pas envie de te casser la tête ce soir. T’as été à la facilité. Mon dieu, ce nouveau job, ce nouveau train de vie te change et tu n’es pas bien sûr que ça te plaise. « Un coup de proximité. Elle bosse en face de … » Tu te stoppes net dans ta justification. Il ne sait pas que tu bosses pour ton père, qu’il a finalement décidé d’user de sa carte paternelle et que tu n’as pas eu d’autre choix que de te soumettre. Quoi que non, c’est faux. Tu avais plus d’une option. Tu aurais très bien pu accepter ta sentence tout en refusant de venir bosser pour lui. En te servant de sa réputation, tu aurais pu entrer dans n’importe quelle firme, cependant tu as choisi d’accepter sa proposition. Pourquoi ? Tu n’en es pas encore bien sûr. « Alors j'ai raté quoi de beau dans ta vie ? » Sa question tombe à pic. Tu soupires en venant t’installer sur le canapé. « Trop d'choses. » lâches-tu dans un soupire. « J’travaille pour mon père. Il a enfin compris que pour m’bouger, il suffisait d’arrêter ses versements mensuels. Ça lui en aura pris du temps. » Tu penches ta tête en arrière et fixes le plafond. Si travailler est un nouveau concept pour toi, le fait d’aimer ce que tu fais l’est aussi. Tu t’es lancé dans des études de droit parce que ton père te pensait incapable de réussir dans cette branche, mais dans le fond, tu as toujours aimé ça. Et aujourd’hui, maintenant que tu es contraint d’utiliser toutes tes compétences, parce qu’on ne va pas se mentir : perdre ne fait pas partie de ton vocabulaire, tu te sens vivant. Pas de la même façon que lorsque tu es en présence de Ben, mais tout de même. « Oh puis, tu vas être content, j’crois qu’Alicia m'fait la gueule. » Tu repenses brièvement à votre dernière conversation où elle t’a craché tout ce qu’elle pensait en te suppliant presque de te réveiller. Tu n’as toujours pas compris où elle voulait en venir et tu sais pertinemment qu’il va falloir que tu ailles la voir pour t’excuser. Tu n’es pas vraiment certain de savoir pourquoi… Cependant, tu sais que tu as merdé quelque part avec elle. Il faut juste que tu trouves où.

« Tu sais que j'aurais pu croire que je te manquais pas. » Il vient s’assoir à côté de toi sur le canapé. Seulement, il n’est pas simplement à côté de toi, il est collé à toi. Vos épaules se touchent, vos cuisses aussi. Cette proximité est loin de t’étouffer, elle t’apaise. Vous avez toujours été comme ça tous les deux. Beaucoup trop proches l’un de l’autre sans pour autant franchir cette certaine limite. Quelque chose que peu de personnes peuvent comprendre. Il tend un verre au-dessus de tes genoux et tu t’en saisis. Tu penches ta tête légèrement sur le côté, cherchant la sienne. Ne pas te manquer ? C’est absurde. Il t’a tellement manqué. C’était comme si on t’avait arraché une partie de toi. Un pied, une jambe, un poumon, ton cœur… Un léger rire nerveux se fraye un chemin entre tes lèvres. « Et puis quoi encore ? » Comme lui, tu n’es pas du genre à t’épancher sur ce que tu peux ressentir. Tant qu’une personne à laquelle tu tiens ne t’attaque pas de front, tu ne dévoileras rien. Ben le sait très bien ça. Tout comme il sait mieux que personne à quel point il t’a manqué. Il en rigole, mais dans le fond, il sait qu’il ne peut pas en douter. « T'aurais pas des clopes ? Ils m'ont tout pris. J'ai plus rien ! » Tu poses ta main libre sur le haut de ta cuisse, puis la plonge dans ta poche en te contorsionnant quelque peu. Tu aurais pu te lever, mais tu ne veux pas perdre cette proximité que tu as avec ton meilleur ami. Cinq mois sans lui, c’était bien trop long, et maintenant que tu l’as là, avec toi, il n’est pas question que tu le lâches d’une semelle. « Tiens. » Tu lui tends le paquet ainsi que ton zippo que tu viens d’attraper. « Alors, c’est comment cette prison ? » demandes-tu finalement, curieux de savoir ce qui l’a empêché de te rejoindre directement en sortant du centre. Parce que tu l’as attendu, pendant des jours, avant de te rendre compte qu’il était surement retenu prisonnier et qu’il te faudrait patienter encore quelques temps.
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MessageSujet: Re: Swear that we’ll never die + Buck   Swear that we’ll never die + Buck EmptyDim 9 Oct - 18:45


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(☆☆☆)

« Un coup de proximité. Elle bosse en face de … » Sa voix est différente, tu remarques même qu'il se coupe dans ses propos. Étrange, mais ce n'est pas le moment de se poser des questions. Tu t'en es suffisamment posé tout à l'heure. Là c'est le moment de trouvé de quoi faire saliver ton palais. T'en as grandement besoin et tu sais où se trouve la cachette de Chuck. Techniquement on ne peut pas considérer cela comme une cachette, ce n'est pas comme chez toi. La preuve, personne n'a pris ses bouteilles, elles sont toujours là. Certaines plus vides que d'autres, mais bon tu arrives tout de même à trouver ton bonheur. Cela aurait été le comble si tu ne trouves pas d’élixir dans cet endroit ou alors il aurait changé. Relevant ton regard vers lui. A-t-il changé à ce point ? C'est la question qui te traverse l'esprit. Pas tant que ça, il a laissé tomber cette vulgaire fille pour toi. Encore heureux. Le doute s'est installé durant quelques micros secondes, avant de s'estomper. Lui te laisser tomber ? Ça aurait été la fin. L'apocalypse a proprement parlé. Tu abandonnes tout pour lui et inversement, alors pourquoi ce micro doute s'est installé en toi. T'en sais foutrement rien. Y a des choses dans la vie qu'on ne comprend pas, comme par exemple les effets de « ces retrouvailles ». C'est la première fois que tu te sens ainsi, surtout face à lui. La redécouverte de chacun de ses traits, son sourire qui t'allume de l'intérieur. Et puis sa façon qu'il a de te regarder, sa façon t'envoûte à chaque fois. Au fond de toi, ça a toujours été comme ça, mais pourtant là tu sens que c'est différent. L'impression que cette absence a laissé plus de trace, voir de dommage qu'elle n'y paraît. D'aussi loin que tu te souviennes, c'est la première fois que vous êtes autant séparés. Ils ont sacrément réussi leur coup, mais vous n'avez pas dit votre dernier mot. La preuve, tu as trouvé un moyen de sortir. Il faut toujours se méfier de toi, apparemment ton paternel, ne le sait toujours pas. Pour ce qui est de cerbère, cela paraît logique, vu qu'elle se dit au dessus de toi. Elle est juste stupide. Incapable de te dompter et dire qu'elle s'y est engagée. Elle ne sait vraiment pas dans quoi elle a mis les pieds. Tu te feras un plaisir de lui montrer en temps et en heure. Clignant des yeux, te ramenant doucement à la réalité. Surtout quand sa douce voix parvient à tes oreilles. Il est temps de te reconnecter à la réalité. Attrapant un verre, puis la bouteille. Elle devrait suffire, au pire, tu trouveras quelque chose d'autre plus tard. « J’travaille pour mon père. Il a enfin compris que pour m’bouger, il suffisait d’arrêter ses versements mensuels. Ça lui en aura pris du temps. » Le peu de liquide que tu avais ingurgiter, histoire de tester, finit par atterrir sur le sol. Ta bouche a eu un renvoie en entendant le mot « travail », elle n'a pas supporté ce mot. Le trouvant bien trop sale, surtout dans sa bouche. Tu restes un brin stoïque face à cette annonce. Sa vie a donc changé et pas qu'un peu, sur le cul tu es et t'es pas encore assis, c'est ça le pire. Ta réaction ? T'en sais rien, du moins tu sais pas si elle est appropriée par rapport à tout ça. Un sacré mélange de mot, ainsi que de pensée font irruption à ce moment précis dans ta tête. Lui, travaille et pour son père de surcroît. Le monde est en train de voguer vers d'autres cieux et clairement : tu n'es pas invité ! La nouvelle te frappe de plein fouet, tu peux le nier, tu viens littéralement de cracher cette nouvelle sur le sol de son ami. Ton meilleur ami a décidé de se « ranger » du moins d'être sérieux la journée. Qui l'aurait-cru ? Pas toi. Oh ça non. « Oh puis, tu vas être content, j’crois qu’Alicia m'fait la gueule. » Et il a décidé d'en rajouter une couche ? Il veut t'enterrer ou ça se passe comment. T'as l'impression d'être livide, mais il faut que tu te reprennes. Tu ne peux pas lui montrer tout ce qui se passe actuellement dans ta tête. Hors de question. Finissant ta course à côté de lui, genou contre genou, épaule contre épaule, mais ne daignant pas encore le regarder. Tout se mélange encore, tu n'en reviens pas. Il te faut un verre et cette fois qu'il ne finisse pas sur le sol. Et une clope t'en as qu'à faire. Tu retrouves la parole, juste pour lui demander ton besoin de nicotine, pas pour répondre à ses nouvelles. Et accessoirement lui faire une petite plaisanterie, histoire qu'il n'y voit que du feu. Il a beau te connaître, tu espères qu'il ne relèvera pas ce manque d'intérêt. « Et puis quoi encore ? » Tu le regardes esquisser un sourire. Il ne relève pas, c'est aussi bien, preuve qu'il te connaît. Ou alors il cogite, t'en sais rien et là t'es pas encore dans ton environnement. Il te faut un petit temps pour ingurgiter tout ça. Passant une main dans tes cheveux, tu comprends bien des choses à présent, à commencer par le costume. Cela ne t'as pas sauté aux yeux tout à l'heure, mais en y repensant, il sait être classe, mais pas autant. Et puis en plein milieu de la soirée/nuit. Tu aurais dû y voir l'anguille. A croire, que tu étais bien trop aveuglé par l'envie de le retrouver et la scène qui s'offrait à toi. Sentant l'alcool se propager à l'intérieur de ton corps, t'as l'impression de renaître. Ça te brûle, mais une brûlure que tu n'avais pas senti depuis un moment. Un réchauffement intérieur, un bon, fermant les yeux un instant la tête posée sur le canapé. Sentant la sienne juste à côté. C'est ainsi que tu te laisses aller quelques instant. Réceptionnant de justesse le paquet. Frissonnant au contact de sa peau, il faut que ça cesse, mais c'est sûrement dû à l'alcool. Les retrouvailles entre elle et toi te font de l'effet, tu ne pouvais pas en douter. Techniquement tu l'as trouvé y a déjà un moment, mais c'était différent et puis tu as fini au poste de police. Le réveil n'a pas été frais et la course t'a permis de vider tes tripes. Tu as aussi vu ce jour-là qu'elle était une adversaire à ta taille, enfin qui reste inférieur à ta puissance… Tu réouvres les yeux et sors une clope. Le bruit du zippo, douce mélodie, ça t'avais manqué ce genre de bruit et tellement d'autres. « Alors, c’est comment cette prison ? » Elle se pose sur tes lèvres et tu redécouvres toutes ces sensations. Te sentant vivant. Comme quoi une petite addiction peut vous procurer tellement, même si l'addiction n'est pas petite quand on te regarde bien. La fumée émane de ton corps et tu daignes poser ton regard sur lui. Il était temps. « Toxique. » finis-tu par dire en reportant ton regard sur le plafond. Cela ne peut pas se passer comme ça, pas entre vous. Pas ce soir. Fronçant légèrement les sourcils et tournant le regard à nouveau. « Fin moins intéressant que ce qu'il se passe dans ta vie. » T'en sais rien du pourquoi tu réagis ainsi. T'as pas envie d'être ainsi, mais c'est plus fort que toi. L'impression d'être en partie trahi ou de ne plus avoir ta place. Ce qui est stupide vu que c'est Chuck, on parle de vous là, pas de n'importe quelle histoire. Votre histoire date de trop loin pour que tu t'en souviennes. Ayant toujours jonglé entre les limites, ne les ayant jamais franchi. Le pourquoi reste en suspend. L'envie tu l'as déjà eu, mais elle a été survolé, balayé, il est avant tout ta moitié, il complète ce qui te sert d'âme. Il t'aide à avancer et là.. Là t'en sais trop rien. Lui avance, sans toi apparemment … La fumée virevolte au dessus de toi. T'as l'impression d'être jaloux, et t'as horreur de ça. Horreur de se sentiment qui grandit en toi. « Bon on est pas là pour parler chiffon. » Cette tension était trop… prenante, son regard, ce silence, t'es trop sobre et sûrement en manque, pour réagir correctement. Si tu aurais écouté ta conscience, et oui tu en as une, tu lui aurais sauté dessus, mais non. Pourquoi ? Bonne question. Sûrement pour combler un vide, une idée qui se créer en toi : qu'il n'a peut-être plus besoin de toi. Buvant le verre cul sec et t'en servant un second ! Il faut que tu te remettes les idées en place. « A ta nouvelle carrière » ajoutant les mots aux gestes, tu lèves ton verre et le regarde à nouveau. Heureux pour lui ? Non. Pas tant que tu n'auras pas fait taire ce truc en toi.


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MessageSujet: Re: Swear that we’ll never die + Buck   Swear that we’ll never die + Buck EmptyMer 19 Oct - 23:22


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(☆☆☆)

Tu le regardes recracher le contenu de sa bouche sur le parquet en entendant ce que tu lui annonces. Ça te fait sourire. Pas que tu trouves ça drôle ou que tu te foutes de sa gueule, loin de là. Ça te fait sourire parce que ça te semble ridicule. T’as l’impression d’être entré dans un univers parallèle et de vivre une vie qui ne t’appartient pas. Seulement, non, ce n’est pas le cas. Ton père a bel et bien perdu la tête et toi… Eh bien toi, tu t’es laissé emporter par la marée. Encore une fois, ce n’est pas quelque chose qui te ressemble. Tu laisses échapper un soupire en attrapant un torchon et en le jetant par terre, à l’endroit où Ben a craché un peu de ton doux whiskey. Tu écrases ton pied dessus pour qu’il absorbe le liquide, puis tu le ramasses et le balances dans l’évier. Tu verras ça plus tard. Tu es un brin maniaque, surtout quand il s’agit de ton loft, il t’aurait été tout bonnement impossible de laisser cette flaque jusqu’à demain matin. Et encore, tu te contiens parce que tu sais que le whiskey, ça colle et que ça sera chiant à nettoyer si tu attends. Sauf que Ben est là. Ton Ben. Celui que tu n’as pas vu pendant cinq mois. Le seul. L’unique. Ben quoi. Tu as clairement mieux à faire que de t’atteler au cirage de ton parquet. Il ne relève cependant rien de ce que tu lui dis. Que ce soit à propos de ta nouvelle occupation quotidienne ou de ta meilleure amie qu’il voit depuis toujours comme sa Némésis. Ça te perturbe qu’il reste aussi silencieux. Tu es pourtant persuadé que dans d’autres circonstances, il n’aurait pas pu s’empêcher un ou plusieurs commentaires désobligeants. Seulement là, rien de ne vient. Aucune remarque. Tu t’inquièterais presque. Ça lui arrive à Ben d’être silencieux, mais pas avec toi. Jamais avec toi. Jusqu’à présent, il t’a toujours dit ce qu’il pensait. Tout ce qui pouvait bien lui passer par la tête, tu étais au courant. Là, ce lien te semble changer. Comme quoi cinq mois, ça peut faire des ravages. Tu ressens comme un pincement au niveau de ta poitrine et ça te perturbe. Encore quelque chose de nouveau pour toi. Habituellement, tu es celui qui perturbe les autres et non l’inverse. L’avantage de toujours avoir toutes les cartes en main. Seulement ce soir, tu as l’impression qu’il t’en manque une petite dizaine. Tu te sens faible, ça t’énerve.

Tu le regardes allumer une clope avant de porter ton verre à tes lèvres pour avaler une bonne gorgée de ce breuvage ambré. Tu serais incapable de dire pourquoi, mais ton regard s’arrête et reste bloqué sur le filtre de la cigarette coincé entre ses lèvres. Cette scène t’hypnotise totalement, à croire que c’est un spectacle auquel tu n’as encore jamais eu la chance d’assister. Pourtant, Ben tirant sur une clope, ce n’est pas nouveau pour toi. Tu l’as vu le faire plus d’un milliard de fois. Tu l’observes l’ôter de ses lèvres et expirer avec satisfaction une fumée blanchâtre. Machinalement, tu tends le bras pour venir lui piquer la cigarette. Ta main contre la sienne. Le contact bref de ses doigts sous les tiens te fait frissonner. Tu as bien vite fait de mettre ça sur le compte de la fatigue. De toute façon, ça ne peut être que ça. « Toxique. » Tu reviens rapidement à la réalité, ton regard retrouvant sa place, rivé sur le plafond. Entourant la tige consumée de tes lèvres, tu tires une longue taffe. « Fin moins intéressant que ce qu'il se passe dans ta vie. » Sa remarque te pique. Tu aurais dû te douter qu’il finirait par dire quelque chose. Ton nouveau mode de vie ne te convient pas. Évidement qu’il ne lui plait pas non plus. Ce n’est vraiment pas surprenant. Tu tournes la tête légèrement sur le côté pour apercevoir son visage. Il ne laisse rien paraitre, tu ne sais pas ce qu’il pense et pourtant, à cet instant précis, tu rêverais de savoir ce qui est en train de se passer dans ta tête. Est-ce qu’il t’en veut vraiment pour ces changements ? Peut-être. Surement. La cigarette coincée entre ton pouce et ton index, tu viens la caler entre ses lèvres, les frôlant légèrement au passage. Ce presque contact te fait l’effet d’une décharge électrique et une envie soudaine te prend. Une envie que tu ravales difficilement, mais que tu ravales quand même. Tu ne sais pas ce que ton corps est en train de te faire. Ces envies, tu les as refoulées il y a bien des années maintenant, alors qu’est-ce que c’est que ça ? Une conséquence à ces cinq mois passés séparés. Surement. Forcément.

« Bon on est pas là pour parler chiffon. » Cette tension entre vous te pèse. Tu es incapable d’exprimer quoi que ce soit. Tu le sens agressif dans sa façon de s’adresser à toi et c’est quelque chose qui t’énerve. Tu as besoin qu’il soit franc, comme il l’a toujours été. T’as besoin qu’il te dise que ça le fait chier, parce que tu sais que ça le fait chier. Tu le regardes se resservir un verre après avoir descendu cul-sec le premier. « A ta nouvelle carrière. » Il lève son verre et c’est comme la goutte d’eau pour toi. C’est Ben, tu ne peux pas lui en vouloir ou être réellement en colère contre lui, mais sa réaction t’agace. Et cette tension n’aide pas. Alors subitement, tu te lèves et attrapes son verre au passage. Tu t’éloignes d’un pas ou deux, un sourire provocateur affiché sur tes lèvres. Un verre dans chaque main, tu portes le tien à ta bouche et en bois quelques gouttes. Ou alors peut-être est-ce le sien ? Tu n’en sais trop rien. Tu t’en balances pas mal. « A ma santé ! » S’il veut jouer à ça, alors tu vas jouer. Pourtant, en te levant, tu as brisé ce contact que vous aviez et ton corps te supplie de retourner à ses côtés. C’est un supplice, mais tu tiens bon. Tout sera toujours mieux que cette tension. « On va voir si t’as perdu l’coup là-bas. » Ton sourire se fait légèrement plus grand. Tu attends qu’il vienne à toi. Tu n’es pas bien sûr de savoir ce que tu fais, mais tu veux retrouver ce ‘vous’ celui que vous étiez avant tout ça. Avant ces cinq mois. Avant que ta vie ne change du tout au tout. Parce que tu as besoin de lui prouver que sa place est avec toi et pas ailleurs, et que ce n’est pas ton père ou Alicia qui pourra jamais changer ça.
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MessageSujet: Re: Swear that we’ll never die + Buck   Swear that we’ll never die + Buck EmptyJeu 20 Oct - 16:37


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(☆☆☆)

Tout se mélange, se consume. Tu ne comprends rien à ce qui se passe. Cela ne peut pas être la réalité. Impossible. Inimaginable. Pourtant t'es bien là. Les yeux rivés sur ce blanc plafond, fixant cette petite fissure. T'imaginant t'engouffrer dans ce trou. L'envie de partir, mais de rester. Parce que tu sais que ta place est ici et nul par ailleurs. Pourtant t'as mal et tu ne sais pas expliquer ça. Pas une douleur à t'en faire sortir des perles salés. Non, une douleur bien plus prenant et enivrante. Le genre que tu expulses de ta vie, parce que c'est plus simple et que ça fait moins mal. Là ce n'est pas ton corps qui est attaqué, mais ton âme. Et ça, ça t'effraies encore plus. S'il arrive à te faire mal ici, c'est qu'un truc ne va pas. Oui, mais quoi ? Ce changement ? Cette situation ? Tel une vieille chanson usagée, tout tourne en boucle dans ta caboche. Tu cogites, mais rien ne vient. La conclusion persiste et signe : il n'a plus besoin de toi. Et ça te tues à petit feu d'imaginer que cela puisse être la réalité. Parce que si c'est la réalité, alors tu n'y as clairement plus ta place. Autant te donner à Excalibur sur le champs ou autre ustensile toxique à ta vie. Tu ne peux pas. Tu ne peux imaginer une vie ou tu n'aurais pas une place dans la sienne. Une vie sans lui ? C'est tout bonnement inimaginable. Irréalisable. Pourtant ce qui se passe sous tes yeux est bien réel. Du concret et non de l’abstrait. T'es pas en train de plané et encore moins dans une transe ou la réalité et le rêve se mélange. Là t'es avec lui, chez lui, à côté de lui. Tu ne peux rêver mieux et pourtant tu vacilles. Tu flanches de l'intérieur à chaque mot qu'il prononce parce que la douleur s’imprègne en toi. Implante son idée et file se glisse le long de ton système. Elle ne compte pas partir, pas tant que tu n'auras pas éclaircis tout ça. Est-ce que t'en as vraiment envie ? Parler, ça n'a jamais été ton verbe fétiche. Bien sûr que tu sais parler, mais quand il faut, où il faut et surtout à qui il faut. Tu n'utilises pas ta salive pour rien. Sauf qu'avec lui, ça a toujours été différent, pas besoin de réfléchir, d'argumenter ou de peser le pour et le contre. Juste de la simplicité … mais là rien. Tes lèvres font offices de rempart. Rien ne franchir le mur du son. Absolument rien. Et ça ne te ressembles pas, ça ne vous ressemble pas. C'est surtout ça qui flanche, vous n'êtes pas réellement vous. Un truc cloche. Ça déconne et tu sais que t'es responsable de tout ce fiasco verbale. Cette joute silencieuse ne te plaît guère, mais tu ne peux faire autrement. Du moins, tu ne veux pas. Ce silence te réconforte, est-ce qu'il t'apaise ? Sûrement pas. Bien au contraire. Sa peau sur la tienne, ton corps frissonnant. T'as presque horreur de ça, tellement tu bouillonnes de l'intérieur. T'as envie de tellement plus, mais les émotions s'entrechoquent. C'est électrique, plaisant et excitant. T'as toujours eu un problème avec la dureté. La douceur ça n'a jamais fait partie de tes valeurs. T'aimes ce qui est brute et cash. Un peu comme lui. La dureté dans ses mains, mais la douceur dans son regard. T'es en pleine perdition. Malgré le calme, il ne se prive pas pour t'allumer. Voyant ce tube en papier arriver contre ses lèvres, tu te noies… L'impression que c'est toi. Qu'au final cette clope c'est toi. Il t'allume et tu te consumes. Ce genre d'envie, tu les as toujours refoulés. C'était plus simple, moins prise de tête. Penser ça n'a jamais été vous et ça vous aurez fait réfléchir, analyser cette situation. Ou pas. Entre ces quatre murs, tu y as songé. Tout ça. Ce pourquoi, mais là t'as pas envie. T'as simplement pas envie de t'infliger ça. Ton corps est en manque, tu le sais. Tu le ressens. Un manque général : alcool, drogue, sexe et surtout lui. La base en soit. Ta langue passe rapidement sur ta lèvre inférieur, mordillant cette dernière. Fixant à nouveau ce plafond. Tel Frodon, tu regardes Bilbon partir pour les îles immortels. Abandonner, c'est ainsi que tu te sens. Il part, il largue les amarres et t'oublies sur le pont. C'est peut-être mieux ainsi ? Allez savoir … t'es qu'un drogué Ben ! C'est ce que tu t'es toujours et c'est ce qu'on t'a toujours, alors que lui… Lui il vaut bien mieux que ça, bien mieux qu'un toxico comme toi. Pourtant tu restes là. Passif. Incapable de bouger. Incapable de parler. Parce que t'en as besoin. T'as beau avoir mal, t'as pas envie de partir. Toi t'as envie de te battre. D'y croire…

Soupirant, tu finis par te relever. Attrapant un verre. Toute cette tension, bien trop forte à ton goût, t'agace. Tu sais pas pourquoi. Parce que tu ne veux pas, malgré tes envies. Parce que t'es trop sobre et conscient de ce qui se passe … Qu'il n'a plus besoin de toi, qu'il a changé. Et toi ? Toi t'es quoi au final ? Le même. Juste ravagé par ces cinq mois loin de tes habitudes. Loin de ton monde. Loin de lui. Surtout ça. T'es ravagé par cette absence. Chaque partie de toi le sens et le voir ainsi, te donnes encore plus l'impression d'être en perdition. Tu vogues plus toi. Oh non. Les voiles sont coupés, la bateau coule. L'iceberg s'est implanté et ça fait mal. Beaucoup trop mal. Le liquide passe dans ta trachée. Rien ne calme tes ardeurs. Il se balade doucement en toi, bien trop lentement à ton goût. Attrapant la bouteille et ses verres. Tu te voiles la face mon beau, ton étalon est parti. Il a quitté le port et toi t'es qu'un pauvre con … Soupirant à nouveau. Tout ça, c'est pas vous. Ça ne doit pas se passer comme ça. T'as pas envie. Bon sang que tu donnerais tout pour revenir cinq mois en arrière… même si inconsciemment cette tension te plaît. Tu ne sais pas à qui elle plaît le plus. Toi ou ton corps. Cela en revient à toi certes, mais deux parties de toi. Ton corps qui a sa propre condition et ton mental qui se plaît dans son mutisme. Garder les apparences, voilà ce que ton corps fait. Provoquant un mouvement chez Charles. Ton verre disparaît, enfin les verres. Il joue à quoi ? Ce n'est pas le moment. Son corps, tu peux le sentir encore, la trace de son être est encore à côté de toi. Tel un voile transparent. Il est là, sans être là. Elle se consume dans ta bouche, l'oubliant presque. « A ma santé ! » qu'il te dit en déposant ses fines lèvres sur ce blanc cristal. Ton regard ne l'a pas quitté, pourtant tu finis par baisser les yeux. « On va voir si t’as perdu l’coup là-bas. » Te demandant à quoi il joue ? Pourquoi il fait ça ? Il veut te prouver quoi ? La fumée s'échappe et part s'éclater sur la table. Disparaître à tout jamais. Ne laissant que l'odeur. Elle va bientôt disparaître si tu ne l'éteins pas. Elle s'est consumée comme une grande. Il t'a aidé à savourer chaque partie de cette addiction. Tes doigts l'attrapent et la plante dans un bout de marbre. Son cendrier. Laissant apparaître un cadavre de plus. Le tiens cette fois. Tu soupires. Ton regard ne s'est pas relevé. Ce n'est pas l'envie qui te manque. Tes mains jouent avec tes cheveux. De bas en haut. Cherchant un moyen d'échapper à tout ça. Ne comprend pas tout ce qui se passe en toi. « Tu joues à quoi ? » finis-tu par lâcher ? Ton ton est toujours le même. A la limite du glacial. T'arrives pas à te contrôler. Tu sais pas pourquoi t'es comme ça. Un mécanisme qui s'est mis en place avec le temps. Seulement tu ne l'as jamais appliqué sur lui. Il te provoque. Il te prend pour l'un de ses jouets ou bien? Tes doigts finissent leur course sur la table, jouant du bout des doigts. Tes veines ressortent. T'aimes pas ça. Tu joues du bout des doigts un air, tentant de te calmer. Ton regard finit par se planter dans le sien. Son sourire, cette silhouette. Sans est trop. Ton corps agit. Tu t'approches, en douceur de la proie. Qui n'est pas une proie. C'est de lui qu'on parle. Ce n'est pas un jouet et t'en es pas un. « Tu veux que j'te dise quoi ? » rien n'a changé. « Que j'suis content pour toi ? Mais mes félicitations au jeune Dwigth ! Ton père doit sûrement être fier de sa nouvelle marionnette ! » Tu n'es plus qu'à quelques mètres de lui. Un bras vous sépare. Tu sais pas pourquoi tu réagis ainsi. Il cherche à te faire parler, tu le sais, son regard tu le connais. Sa manie de jouer avec les gens aussi. Sauf que t'as pas envie d'être un jouet. Pas là. « Alors ça fait quoi d'être rangé ? Elle dit quoi l'autre bêcheuse, j'suis sûre qu'elle doit trépigner sur place ! Parce que dans l'fond elle attend que ça. Qu'tu sois dans le droit chemin, le parfait petit Charlie ! » Ce surnom ce n'est pas le tiens, si tu l'dis, c'est uniquement pour capter son attention. Rien qu'un peu plus. Ses muscles se détendent à chaque micro pas que tu fais. Comme ci le fait d'être en contact, ou presque, avec lui t'apaiser. Parce que tu veux retrouver cette proximité. Tu finis par poser ta main sur la sienne. Une décharge te parcourt. Tu pourrais l'enlever, mais t'en as pas envie. Cette électricité t'anime. « T'attends quoi d'moi ? Que je saute de joie ou par la fenêtre ? » Ton visage près du sien. Tes lèvres près des siennes. Tu peux lui susurrer « vas-y dis-le... » ton souffle contre le sien. Ses lèvres bien trop près à ton goût. Ta main sur son torse. Ton regard qui se perd sur ce rose. Sur ces lèvres… T'as plus envie de bouger. Parce que ta place se trouve là. Tu le sais au fond de toi, mais que ça te fait trop mal… Ce qui vous sépares ? Juste l'air et encore. Relevant ton regard, il est là. Son bleu électrique. Ce bleu envoûtant. Ce bleu contrôlant. Ta main finit par capturer la sienne, mais juste pour attraper ce qu'elle contient. Ton torse se contracte. Tu respires plus fortement que d'habitude. Son souffle tu le sens. Sa respiration aussi. Ton palpitant qui s'apprête à lâcher. Parce que t'es trop sobre pour toutes ces conneries. Tu finis par le repousser, doucement, mais sauvagement à la fin. Oui un effet paradoxal. Déglutissant. « J'sais pas à quoi jm'attendais en v'nant ici ... » finis-tu par lâcher. pas à ça en tout cas ... Parce que t'as vraiment mal. Que cette idée s'est imprégné en toi. Qu'elle te consume petit à petit. Qu'elle te fait perdre la raison. Parce que l'idée de le voir partir dans cette vie sans toi, c'est la mort. Tes lèvres se portent sur cet élixir. Tu espères qu'il te fera du bien, mais ce n'est pas le cas. T'as juste l'amertume. Un goût d'inachevé…


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MessageSujet: Re: Swear that we’ll never die + Buck   Swear that we’ll never die + Buck EmptyJeu 20 Oct - 18:46


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(☆☆☆)

Ton regard planté dans le sien, tu n’as aucune idée de ce que tu es en train de faire. Tout ce qui t’importe c’est qu’il te parle, qu’il te dise ce qu'il a dans la tête. Tout sera mieux que ce silence. Tu ne supportes pas cette distance qui se crée entre vous. Tu as l’impression de revivre le jour où tu es allé au centre pour le voir et qu’on t’a appris que papa Woodroof t’avait refusé le droit de visite. En soit, ce n’était pas surprenant, seulement ça t’a fait l’effet d’une gifle. Parce qu’il était là, juste de l’autre côté de ce fichu mur mais que tu étais incapable de l’atteindre. Là, c’est pareil. Il est à côté de toi, tu peux le toucher, sentir son odeur, son souffle sur ta peau par moment, mais tu ne l’atteins pas, comme si quelque chose de vital s’était éteint entre vous pendant ces cinq mois. Et cette idée, elle te met dans une rage sans nom. Tu as envie de hurler, sauf que ça n’est pas toi. Toi, tu uses de la provocation pour atteindre ton but. Ça a toujours été ta technique, même avec lui, parce que tu n’en connais aucune autre. Alors te voilà debout, tel un épouvantail, un verre dans chaque main à le provoquer. Ton sourire, ta voix, ton air. Tout pour le faire réagir. Et tu sais que ça va fonctionner parce que tu le connais. Parce que tu sais que ta nouvelle vie le rend dingue. Parce que tu sais que toute cette merde l’énerve. Ça va te faire mal aussi. Oh, ça oui, ça va te bruler de l’intérieur. Parce qu’encore une fois, tu le connais. Tu le connais surement mieux qu’il se connait lui-même. Tu sais de quoi il est capable. Tu sais comment il réagit. Et dans ce cas présent, tu sais qu’il va être méchant. La méchanceté, ça ne t’atteint pas en général, tu t’en fou pas mal. Pour que ça te fasse quelque chose, il faudrait déjà que tu en aies quelque chose à foutre et clairement, ce n’est pas le cas. Seulement, ici, il s’agit de Ben et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il compte. Plus qu’il ne pourra jamais l’imaginer. Plus que tu t’en doutes toi-même. Alors tu sais que le provoquer de la sorte, c’est comme courir droit dans le mur avec un couteau à viande dans chaque main. Seulement, c’est lui, c’est vous et tu as besoin qu’il explose pour que vous puissiez recommencer à avancer dans la bonne direction. Dans la même direction.

Tu le regardes jouer avec ses doigts, essayer de se calmer. A sa tête, tu constates que ça ne fonctionne pas et c’est bon pour toi. Enfin, pas vraiment, mais c’est toujours mieux que cette ambiance pesante qui te blesse un peu plus à chaque minute qui passe. Car tu préfères de loin te faire poignarder d’un coup, plutôt que de regarder la lame s’enfoncer très lentement dans ta chair. « Tu joues à quoi ? » Et voilà, les choses sérieuses peuvent commencer. Il quitte le canapé et réduit progressivement l’espace qui vous sépare. Ton corps crie pour que tu l’imites, pour que tu ailles chercher le contact, mais tu combats cette envie. Tu restes planté où tu es, impassible. Tu sais que tu n’as plus qu’à attendre, que la suite va s’écrire d’elle-même. « Tu veux que j'te dise quoi ? Que j'suis content pour toi ? Mais mes félicitations au jeune Dwight ! Ton père doit sûrement être fier de sa nouvelle marionnette ! » Premier pique. Tu ne réagis pas. Tu te contentes de chercher ses yeux du regard pour plonger dedans. Qu’il s’attaque à toi ou à ton père ne te fait rien. Tu n’as pas envie de lui expliquer tes choix, pas ce soir en tout cas, il comprendra bien plus tard. Ça t’emmerde quand même pas mal qu’il n’arrive pas à voir plus loin que ça. Il te connait. Il sait que tu ne fais jamais rien pour les autres à moins d’avoir un plan en tête ou quelque chose à y gagner. Il devrait savoir que tu ne bosses pas pour ton père juste pour le plaisir de le voir tous les jours. Il devrait savoir tout ça. « Alors ça fait quoi d'être rangé ? Elle dit quoi l'autre bêcheuse, j'suis sûre qu'elle doit trépigner sur place ! Parce que dans l'fond elle attend que ça. Qu'tu sois dans le droit chemin, le parfait petit Charlie ! » Il continue sur sa lancée et tu restes stoïque une fois de plus. Tu n’aimes pas du tout la façon qu’il a de parler d’Alicia, ça te ferait presque serrer les dents. Seulement, elle est aussi dur avec lui alors en général, tu t’abstiens tout commentaire, si bien qu’ils ne doivent même pas se douter à quel point leurs mots l’un à propos de l’autre peuvent te blesser. Ce soir ne fait pas exception, tu restes silencieux, t’abstenant tout commentaire. De toute façon, ce n’est clairement pas le moment. Sa main vient se poser sur la tienne, surement pour récupérer sa précieuse possession : son verre. Pourtant, il ne le récupère pas encore. Il n’a pas fini. Tu le sais, alors encore une fois, tu attends. Tu attends, ignorant ce que le contact de sa peau contre la tienne réveille en toi. Cette envie. Ce désir. Tu ne peux t’empêcher d’attraper le bord de ta lèvre inférieure avec tes dents. « T'attends quoi d'moi ? Que je saute de joie ou par la fenêtre ? » Cette phrase. C’est celle qui te blesse. Tu n’attends rien de lui, rien de plus qu’avant tout du moins. Tu veux simplement ce que vous aviez avant. Tu veux que toutes ces nouvelles lui passent au-dessus de la tête, tu veux… « Vas-y dis-le... » Sa main, posée à moitié ta chemise, à moitié sur ta peau nue, ses lèvres à quelques centimètres des siennes, son souffle dans le tien, ta mâchoire se contracte. Cette envie, elle est bien là. Et le désir ardent de plaquer ta bouche sur la sienne te dévore de l’intérieur, posant par la même occasion ses valises dans ton bas ventre.

Il relève enfin les yeux, plongeant son regard dans le tien. Tu as l’impression d’avoir attendu ce moment pendant des heures alors que ça ne fait quelques minutes que vous êtes ainsi. Toi à le chercher et lui à te donner ce que tu mérites. Tu as voulu jouer, tu en paies le prix. Il finit par récupérer son verre, puis il te repousse. Tu recules d’un pas, avant de porter ton verre à tes lèvres et de le boire cul sec. « J'sais pas à quoi jm'attendais en v'nant ici ... » Cette fois, tu sais qu’il a terminé que c’est à toi. Tu sais également que si tu te foires, tu risques de le perdre pour de bon. Et ça, ce n’est tout bonnement pas envisageable. Parce que tu as besoin de lui. Parce que tu ne peux pas revivre ces cinq mois. « …pendant un mois. » Ta mâchoire t’est vraiment douloureuse, tu ne t’attendais pas à ça. Tu te reprends. « J’suis venu te voir tous les jours pendant un mois. J’savais que j’pourrais pas t’voir, mais j’étais là. Tu veux savoir pourquoi ? » Tu avances jusqu’à la table basse pour y déposer ton verre vide. Tu meurs d’envie de le remplir, mais tu remets ça à plus tard. Il y a plus important. Il y a lui. « Parce que la vie sans toi, elle a pas d’sens. » C’est à ton tour de réduire la distance entre vous, tu t’approches de lui, attrapant son poignet du bout des doigts avant de refermer ta main dessus. D’un geste sec, tu le tires vers toi. Ta main libre vient se plaquer contre sa nuque. Ta tête contre la sienne, tes lèvres contre son oreille, tu lui murmures ces quelques mots : « C’que j’attends de toi c’est qu’tu piges que ta place, elle est là. C’que j’veux c’est qu’tu captes que tout l’reste on s’en fou. Peu importe c’que je fais ou avec qui, ce s’ra toujours toi et moi. Rien de plus. Rien d’moins. » Tes mains tremblent tant cette proximité te brûle. Toutes ces envies que tu pensais avoir mis de côté pour de bon, elles te reviennent en plein dans la gueule et c’est vraiment difficile pour toi de ne pas y céder. Tu lâches tes prises, tu ne veux pas qu’il réalise ce qui est en train de se passer en toi, seulement tu ne peux pas te résoudre à mettre fin à cette proximité, alors tu poses ton front sur son épaule et tu fermes les yeux. « T’as pas l’droit d’m’en vouloir. Jusqu’à ce soir, c’était comme si j’étouffais… j’avais l’impression d’crever. J’ai b’soin d’toi. J’ai vraiment b’soin d’toi. » Tu inspires profondément, son odeur t’enivre. Tu ne sais pas trop si c’est dû à l’alcool ou à autre chose, mais tu as totalement l’impression de planer. Priant pour qu’il ne te repousse pas, tes mains, quelques peu apaisées, viennent finalement s’accrocher à son tee-shirt.
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MessageSujet: Re: Swear that we’ll never die + Buck   Swear that we’ll never die + Buck EmptyVen 21 Oct - 2:01


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(☆☆☆)

Perdu. T'es totalement perdu. En proie au doute, à la distance et à l'égarement. Tu ne comprends rien. Les idées et surtout cette idée s'implante en toi. Tout ça c'est pas toi. Enfin oui et non. Ce n'est surtout pas vous. Tu ne lèves pas la voix sur lui, pas comme ça, pas ainsi. Là c'est de la méchanceté gratuit. Ta marque de fabrique, parce que tu réponds comme ça. Parce que tu ne connais que ça. T'as grandi ainsi, cette méchanceté, elle a été ton allié pendant des années. Il s'est toujours employé à te faire comprendre que tu ne méritais rien d'autres que de la dureté. C'est peut-être pour ça que tu réagis plus en fonction de la fermeté que la douceur. Pourtant dans ses yeux, tu te perds. Tu flanches. Tu vacilles. Tu exploses. A croire que tu es son jouet. Cette idée te fait horreur. Tu pourrais recracher ce verre sur ses chaussures. Tellement cette idée te dégoûte. Toi son jouet. Impossible. Inconcevable. Ça n'a jamais été ça entre vous. Limpide. Simple. Claire comme du cristal. Pas de jeux. Pourtant là il se passe quoi ? Il te provoque. Il te cherche. Tête baissé tu fonces. Droit dans le mur. Droit dans la douleur. Tu ne connais que ça. Parce que t'as peur. Peur de le perdre. Peur de le voir faire une vie sans toi. Parce que ça te saute au visage qu'il pourrait éventuellement être mieux sans toi. Sauf que non. Tu ne veux pas. Tu ne peux pas. C'est Chuck. Ton Chuck. Les armes levés, tu dégaines. Les mots tu les as toujours utilisés comme des balles. Elles ricochent et s'engouffrent tel du venin dans le système de la personne. Pourquoi s'embarrasser du physique, alors que le mots font bien plus mal. Lâchant rien t'expulses. Cette douleur qui te canalise. Qui te prend au tripe. Elle te consume, te fais perdre pieds. Le haut du bas, le bas du haut. Le réel du virtuel, tout se mélange. Tel un enrager tu expulses ta rancune, mais surtout ta peur. Peur de l'abandon. Peur de vivre dans un monde où il ne serait pas là. Tu te sens comme un gosse à qui on lui retire son doudou. Qu'on lui prive de réconfort. Pire de douceur. Oui parce que tu as beau le nier. Le refuser. Revendiquer haut et fort que la douceur ce n'est pas pour toi. Lui c'est ta douceur. Ta friandise. Alors oui tu as mal. Oui tu te déchires de l'intérieur. De lui parler ainsi ça te fait flancher. T'as juste envie c'est de le plaquer et de lui dire qu'une vie sans lui c'est impossible. Tu ne peux pas. Ça ne sort pas. Parce que tu ne connais que la dureté. Tu cherches son attention. Capter son essence. Lui montrer que tu ne peux pas vivre ainsi. C'est pas toi. Tu le sais. T'as jamais agis de la sorte avec lui. Oui t'es un gosse de riche à qui on retire sa meilleure douceur. Parce que dans le fond cette friandise t'en es accroc. Bien plus que toutes ses autres merdes que tu ingurgites. Sauf que reconnaître ça, ça serait comme reconnaître que tu as une âme. Leur donner le moyen de te blesser. Hors de question. Tu ne peux pas. Tu ne veux pas. Alors tu t'infliges ces blessures. L'impression que ton dos subit les supplications éternelles de ces coups de fouet. Intense. Dur. Ferme. Pourtant tu ne baisses pas les bras. Tu attaques de plus belles. Cette joute, t'aimerais qu'elle cesse, mais une fois que les mots sont lancés. Plus rien les retiens. La rempart a cédé sous le poids de ces cailloux. Ces blocs de bétons. T'as envie de le prendre contre toi. Lui dire… lui dire quoi ? T'en sais rien dans le fond. T'as jamais fait dans le sentimentale. Sauf que là, tout te paraît différent. Lui. Toi. Vous. Tu perds pieds. Ton corps cède aux impulsions, le sentant vaciller dans ce trou. Prisonnier de ta douleur. Incapable de t'arrêter. Pourtant tes pas se stoppent dans cette course effrayée. Tu t'es calmé d'un coup. Comme ci son corps dégageait quelque chose. Parce que ce n'est pas n'importe qui. C'est lui. Il n'y a que lui pour te faire un tel effet. Ça doit être les retrouvailles. Il n'y a pas d'autres explications. Pourtant au fond de toi, tu sais qu'il y a autre chose. Que cette électricité qui t'anime lorsque tu entres en son contact n'est pas un mirage. Elle est présente. Parce que t'as pas envie d'enlever ta main. Tu retardes le moment d'attraper le verre. Tu retardes le moment ou tu vas devoir t'extirper de cette bulle. Votre bulle. Oui ta place est là. T'en es sûr. Sentant son souffle sur tes lèvres. L'envie de goûter à ce mélange. L'envie de plaquer tes mains contre ses joues. D'arracher ses lèvres. Lui dire que tu perds pieds. Que t'as besoin de lui. Rien que de lui. Pourtant ta main vient juste se nicher sur son torse. Chaud. Dégagé. Une douce friandise. Un supplice pour ton corps. Ses lèvres. Tu t'es toujours demandé quel goût elles avaient. T'as eu le temps d'y songer. Quatre murs. Une âme en perdition. Des envies. Des idées. Un vide. Ce bleu. Comment l'oublier. Impossible. Cette mer torturée. Oui, mais ta mer torturée. T'as envie de t'y laisser bercer. T'as pas envie de t'arracher à tout ça. Pourtant tu ne peux pas. T'es bien trop conscient de tout ce qui se passe actuellement. Tout ça t'effraies. Parce que l'envie est là. Tu la sens. Elle essaie de se frayer un chemin entre l'idée, la peur et l'égarement. Elle tente de prendre le dessus. De te ramener à tes instinct primaire. Sauvage. Animalier. Peut-être que c'est ça qu'il faut ? Non. Pas comme ça. Pas maintenant. Pas ainsi. C'est à contre cœur que tu le repousses. Le laissant sortir de votre bulle. Tu ne peux pas …

Il n'y a que les faibles qui cèdent. Une phrase du paternel. Es-tu un faible ? Sûrement. Assez pour croire que rien ne changerait. Pourtant t'es là, comme un con. Attendant un signe. La crainte qui te dévore. Tu t'étais promis de pas la laisser gagner. Rater. T'as échoué, lamentablement. Elle a pris le dessus et contrôle ton énergie. Ton moteur. La preuve, tu as été méchant avec lui. Première fois. Tu en as presque honte. Une première. Tu ne sais pas ce qui se passe. Tu ne comprends. Ça t'agace. Être perdu, ce n'est pas toi. Tu ne flanches pas, du moins pas en étant clean. Ce n'est pas avec un verre voir deux à présent et une clope que tu peux partir ailleurs. La raison te fait chier. Si on peut appeler ça une raison. Égaré dans un monde qui n'est pas le tiens. Confronté à une réalité qui te plaît guère. T'as peur. Putain mais tu n'es plus ce gosse qui pissait au lit les nuits de cauchemar. Les nuits où ton père ne rentrait pas ou alors il rentrait complètement ivre. Ce gosse qui croyait qu'un jour elle reviendrait, que tout ça se stopperait. Ce gosse est mort. Tu l'as enterré. T'as fait une croix sur tout. Putain que t'as mal. Tu veux que ça cesse. T'as envie de prendre tes jambes à ton cou. Seulement t'es incapable de partir. Parce que c'est ici que tu dois être. Si ce n'est pas ici alors c'est où? Ce moment tu l'as attendu. Convoité. Et tout part en live. T'en es l'alimentation. Si tu n'étais pas aussi con. Si tu ne t'étais pas laissé prendre au piège. Vous en seriez pas là. Peut-être que si. Ce goût amer te reste en bouche. Un goût d'inachevé. T'essaies de te calmer. Lui tournant le dos. T'as honte de ton acte. De tes paroles. Parce que ce n'est pas vous. Tu ne comprends pas ce qui vous arrives. Ce n'était pas comme ça avant votre départ. La connerie de trop. Il pense que tu peux être sauvé. Tu n'es pas une de ces âmes en perdition. Tu veux être ainsi, enfin tu crois. Non, ce n'est pas le moment de penser à ça. Ce que tu veux c'est lui. Rien que lui. Pourtant ça t'es incapable de lui dire. Lui dire que t'as besoin de lui. Que t'as peur de le perdre à cause de ses responsabilités. Dans le fond, t'en as rien à foutre de tout ça. Ça t'es complètement égale, juste que l'idée est là. Tu peux l'entendre rire au fond de toi. Se pavanant de sa victoire. « …pendant un mois. » portant à nouveau le verre à tes lèvres. « J’suis venu te voir tous les jours pendant un mois. J’savais que j’pourrais pas t’voir, mais j’étais là. Tu veux savoir pourquoi ? » T'as envie de le voir, mais tu ne peux pas. Pas maintenant. Tes yeux sont cristallins. T'es pas ça. Tu sens que la douleur est encore là. Bien trop présente. Tu devrais être rassuré par ces mots. Y a que lui qui arrive à te toucher. La tempête se calme. Les vagues se rapproche de toi. Pourtant t'as l'impression de continuer ta poursuite vers le fond. Il est là. Bien trop loin. « Parce que la vie sans toi, elle a pas d’sens. » Ses mots vibrent dans ton dos. Il n'est pas loin. Ta respiration s'accélère un peu. Fermant les yeux un instant. T'as peur pour la suite. Depuis quand vous videz votre sac de cette façon. T'as peur de ce qu'il peut dire par la suite. Il est capable de tout. Tu le sais. Sauf que là, tu bascules. Frissonnant à chaque contact entre sa peau et la tienne. T'as envie que ça s'arrête. Tout ça. Tout ce truc qui se passe en toi. Serrant ta main contre le verre. Tu te décharges dans ce verre. Fuyant son regard. T'es pas prêt à entendre tout ça. T'en as envie, mais tu n'es pas prêt. Parce que tu ne sauras pas quoi dire. C'est pas toi. Il t'oblige à le regarder. Ce bleu. Ton bleu. Ton Chuck. Tu déglutis. Vibrant à chacune de ses paroles. Un supplice intérieur. « C’que j’attends de toi c’est qu’tu piges que ta place, elle est là. » Tes yeux sont fermés. Ton corps est stoïque. T'as envie que ça s'arrête, mais tu veux savoir la suite … t'en as besoin.  « C’que j’veux c’est qu’tu captes que tout l’reste on s’en fou. Peu importe c’que je fais ou avec qui, ce s’ra toujours toi et moi. Rien de plus. Rien d’moins. » Tu n'oses plus bouger. Pétrifié par ce qu'il vient de te livrer. Tu ne sais pas quoi dire. Quoi faire. Hormis cette envie. Sauf que tu ne peux pas. La pression se relâche, tu ne comprends pas. T'as l'impression que ta boue vient de partir. Qu'il te laisse couler à nouveau. Pourtant il est toujours là. Ton cœur bat un rythme irrégulier. Sa course vient se finir contre ton épaule. « T’as pas l’droit d’m’en vouloir. Jusqu’à ce soir, c’était comme si j’étouffais… j’avais l’impression d’crever. J’ai b’soin d’toi. J’ai vraiment b’soin d’toi. » La goutte d'eau. Les mots de trop… Sa souffrance, t'as l'impression de la ressentir. Sa main agrippant ton haut. La faiblesse dans sa voix. Ses gestes. Son corps. Ton envie. Tu respires à plein poumon. T'as l'impression de sortir la tête hors de l'eau. Pourtant t'es encore incapable de bouger. Tu humes son odeur, comme tu humes une clope au petit matin. Cette proximité, tu veux la ressentir, encore plus. Ton ardeur est présente, mais non. Ton corps s'agite, prenant le contrôle. Le repoussant, mais l'attrapant dans la foulé. Le plaquant contre ce mur. Mettant ta main droite sur cet emplacement. Ce truc que tu peux sentir vibrer. Ce boumboum qui se fait de plus en plus vite. T'en peux plus. Alors tu te laisses aller. Tu te perds. Tu savoures. Lui arrachant presque la peau de sa lèvre inférieur. Trop d'année que tu avais envie d'y goûter et là… tu craques…

Le verre qui se fracasse. Frottant tes yeux. Les minutes se sont écoulés, t'as l'impression que ça fait une éternité. Pourtant ce n'est que quelques secondes. Rien dans une vie. Il est toujours là. Blottit contre toi. Tu t'es laissé bercer par cette envie. L'espace d'un instant tu y as cru. Cette passion. Cette ardeur dans tes gestes. Cette fermeté qu'il avait. Tout ça t'as emporté. Bien trop loin. Ta main libre passe sur ton front. Des gouttelettes s'y trouvent. Parce que tu peux sentir que tu es en feu. T'as l'impression d'être un réacteur chimique. Il se recule de toi. Fixant ta main, ensanglanté, mais tu ne ressens rien. Les douleurs physiques ne te font plus rien, t'as appris avec le temps à savoir les ressentir différemment. Ce qui t'écorches ce sont celles de l'intérieur. Là tu te consumes. « J'suis désolé... » ça t'écorche la bouche de dire ces mots en temps normal. Pourtant c'est tout ce que tu trouves à dire. C'est tout ce que tu trouves à lui dire. Parce qu'à lui tu peux dire ces mots. Parce qu'ils sont sortis tout seuls. Tu te sens con. L'espace d'un instant, tu as vu ton monde éclater. La peur t'a englouti. Submerger par toutes ces émotions. « Je .. je plus jamais ça. » sentant ses doigts frôler les siens. Tu respires un peu plus fort. T'as envie d’entrelacer les tiens dans les siens. Ne faire qu'un. Pourtant quand tu regardes vers le bas. Tu remarques que vous ne faites qu'un. Tu pensais que ce n'était qu'une envie de plus. Qu'un rêve. Une illusion. Pourtant ta main a fini sa course dans la sienne. « j'suis con, j'ai cru que … oublie ! » T'es pas comme lui. Tu peux pas trouver les bons mots. Dire les choses qu'il faut. Il a ce truc que tu n'as pas. C'est ce qui fait qu'il est lui. Que tu es toi. Que vous êtes vous… tu fixes ce « vous », ces mains, vos mains. Te sentant plus apaisé. Plus calme. Plus con. Plus à lui. Te laissant bercer par cette bulle … votre bulle.


Dernière édition par Ben Woodroof le Dim 15 Jan - 15:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Swear that we’ll never die + Buck   Swear that we’ll never die + Buck EmptyVen 11 Nov - 20:51


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(☆☆☆)

Le front plaqué sur son épaule, tu fais le tri dans tout ce que tu peux penser et ressentir. Tu te sens perdu et faible, ce qui ne te ressemble pas. Mais d’un autre côté, rien ne vous ressemble ce soir. Vous n’êtes pas vous. Individuellement. Ensemble. Il est étrange ce sentiment que tu ressens. Tu n’arrives pas à mettre le doigt dessus. Et pendant un moment, tu as eu peur d’être en train de le perdre. Ben. Ce sentiment. Les deux. Pendant un moment, tu as cru que c’était la fin de vous. De tout. Ça t’a fait peur. Parce que perdre Ben, c’est ce qui pourrait t’arriver de pire. Tu as besoin de lui. Tu le lui as dit. Sans lui, tu te sens incapable d’avancer convenablement. Regarde-toi. Cinq mois sans lui et tu as déjà perdu le nord. Ta vie a changé du tout à tout. L’évolution, tu n’es pas contre. C’est normal. Naturel dans une vie. Mais le changement ? Non, le changement, tu as horreur de ça. Parce que ça t’effraie. Quand on y regarde de plus près, on s’aperçoit bien vite que beaucoup de choses t’effraient. Après tout, c’est bien pour cette raison que tu es ce que tu es. Alicia te l’a très bien fait comprendre la dernière fois. Laisser entrer les gens dans ta vie, leur faire confiance, leur donner la possibilité de te faire du mal, c’est ça qui te terrifie. Tu fermes les yeux un moment. Ton front n’est pas à même sa peau mais tu peux sentir la chaleur qui émane de son corps. Il est brûlant. Ou alors, peut-être que c’est toi. Tu n’en sais trop rien. Ça n’a pas d’importance. Tu sens également les battements de son cœur tel un écho dans ses artères et ses veines. Irréguliers, rapides, comme les tiens. Tu laisses échapper un léger soupir. Discret. Ta façon à toi de relâcher quelque peu la pression. Le calme semble être revenu et ça t’apaise. Tous ces mots. Ils raisonnent dans tes oreilles. Les siens. Les tiens. Il compte tellement plus pour toi qu’il ne semble le croire. Ça te crève le cœur. Il a tellement d’importance à tes yeux. Tellement. Il devrait s’en douter. Il devrait le savoir.

Un bruit de verre qui se brise, de débris qui tombent sur le sol. Tu rouvres les yeux et redresses ta tête. Tes doigts lâchent à contrecœur leur prise dans son tee-shirt. Tu te recules. Un peu. Très peu. Tu ne veux pas créer de distance entre vous. Tu fixes sa main ensanglantée, puis les débris sur le sol, entremêlés au sang de Ben et au fond de whiskey qui restait probablement dans son verre. L’ombre d’un sourire apparait sur tes lèvres. Tu as l’impression que plus vous avancez dans la soirée, plus tu auras de nettoyage à faire demain matin. Ça te semble bien ridicule de penser à ça maintenant, mais c’est vraiment plus fort que toi. « J'suis désolé... » Surpris, tu lèves les yeux vers le visage de ton meilleur ami. Tu n’as pas l’habitude de l’entendre s’excuser. Oh ça, non. Et à vrai dire, tu ne sais pas s’il s’excuse pour ces mots qu’il t’a crachés à la figure ou bien, pour les dégâts qu’il semble continuer à causer dans ton appartement. Dans les deux cas, ce n’est rien. Ce n’est peut-être pas oublié, parce qu’on ne va pas se mentir, il n’y a que très peu de choses que tu oublies, mais c’est déjà pardonné. Parce que c’est Ben. Parce que c’est vous. « Je ... je plus jamais ça. » Tu le regardes, une expression soulagée sur le visage. Oh non, plus jamais ça. Tu n’es pas sûr que tu sois capable de survivre à un autre moment tel que celui-ci. Une fois, ça suffit amplement. Tu sens ses doigts frôler ta main et se frayer un chemin entre les tiens. Tu les refermes sur les siens. Caressant brièvement son petit doigt avec ton pouce. « J'suis con, j'ai cru que … oublie ! » J’arque un sourcil. « Que je pouvais me passer de toi ? Tu délires complètement. T’es sûr que t’as pas fumé un truc avant de venir ? » t’esclaffes-tu, un sourire au coin des lèvres. Tu le taquines, mais après tout ce que vous venez de vivre en l’espace de quelques minutes, tu penses bien avoir le droit. De plus, ce n’est pas comme si détendre l’atmosphère était de trop. Tu as toujours l’impression qu’il y a des non-dits entre vous. Non, tu le sais. Parce que cette tension, elle est toujours là, plus présente que jamais. Tu pourrais le lui dire, ce que tu ressens dans chaque fibre de ton corps, seulement tu ne le feras pas. Pas maintenant. Pas ce soir. Parce que tu ne sais même pas toi-même d’où est-ce que ça vient. Tu sais juste que c’est là, ancré en toi au marqueur indélébile. Tel un tatouage que tu porteras toute ta vie. Parce que Ben, tu l’as toujours eu dans la peau.

Reportant à nouveau ton attention sur sa main dégoulinant de sang, tu soupires. « Allez viens, faut qu’on nettoie ça avant qu’tu refasses la couleur du parquet. » Sa main toujours dans la tienne, tu le tires derrière toi. Tu entres dans la salle de bain, allumant la lumière au passage. Tu exerces une légère pression avec tes doigts sur les siens avant de lâcher sa main pour attraper la trousse de premiers secours. Ben s’est adossé contre l’armoire à côté du lavabo. Tu attrapes sa main blessée et l’examines de plus près. Tu commences par retirer les bouts de verre toujours présents dans sa peau. Tu as l’impression d’avoir fait ça toute ta vie. Tu ne sais pas combien de fois ça t’es arrivé de devoir rabibocher Ben après un accrochage. Ses poings, son visage et maintenant, sa main. Autant dire que tu es rôdé. Parfois, tu te dis qu’il a vraiment de la chance que la vue du sang ne te fasse ni chaud, ni froid. De temps en temps, ça t’arrive de penser que tu aurais fait un bon médecin. Mais il t’aurait fallu laisser tomber ta carapace et commencer à porter un réel intérêt aux gens… et ça, tu sais très bien que ça aurait été compliqué. Après avoir désinfecté la plaie, tu appliques une compresse dessus et bande sa main, assez fermement pour que le saignement s’estompe, mais pas trop non plus. « J’crois pas que ça soit trop profond. Tu verras demain si ça saigne toujours, mais ça m’étonnerait. » Tu esquisses un sourire satisfait, puis tu t’affaires à ranger tout ton bazar. « Bon. Et si on se reprenait un verre ? » Et Dieu sait que tu en as sacrément besoin. Tu passes devant lui, l’attrapes pas le tee-shirt et le tires derrière toi. Tu sors un nouveau verre pour remplacer celui que Ben a cassé puis tu as vas t’affaler dans le canapé. Tu vous resserres et tends à Ben sa nouvelle boisson. « Et Hulk, essaye de pas m’le casser c’lui-là, hein. » Petit clin d’œil à l’appui, tu laisses échapper un petit éclat de rire.
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