Charlie & Orion

It's been a long day without you, my friend
And I'll tell you all about it when I see you again
We've come a long way from where we began
Oh, I'll tell you all about it when I see you again
When I see you again

Le logo de mon téléphone apparaît, je sens qu'il ne va pas s'arrêter lorsque le réseau va arriver. D'abord parce qu'Ems m'aura bombardé d'idées, de questions en tout genre sur mon retour. Ensuite parce que je dois encore m'occuper de toutes cette paperasse. Entre les mails, les sms et les appels, je sens que la semaine à venir va être bien occuper. Rien qu'en y songeant, je baille, moi qui pensait pas m'endormir durant le vol, louper. Morphée m'a bien pris en traître et je me suis laissée bercer par ses bras. Je sens que la journée va être longue, mais bon je suis de retour, pour vous jouer un mauvais tour comme le dirait si bien Ems. C'était en partie son idée que je revienne, elle voulait que j'agisse, alors me voilà. Est-ce que c'est une bonne idée ? Honnêtement je n'en sais rien, je n'y ai pas songé. Enfin oui et non, mais là pour le coup, j'ai mis mes idées en stop, sinon je ne serais jamais montée dans cet avion. Il fallait que je le fasse, oui j'en suis sûre. J'ai besoin de savoir et qu'il sache. J'attrape mon sac à dos, ma vie se résume dans ce sac. Contrairement à la majorité des femmes, je ne suis pas matérialiste, je vis d'un rien. La preuve, presque toute ma vie se retrouve dans ce sac-à-dos, plus une valise qui m'attend, mais ce n'est vraiment pas grand-chose. Comme dirait ma mère, tu es une baroudeuse ou tu l'es pas, je le suis. Remettant ma veste au passage, je laisse les autres passagers descendre avant moi, je ne suis pas pressée, enfin si, mais de toute façon on finira tous par se retrouver à la douane. Autant prendre mon temps. Je songe à mon retour, bientôt je vais poser le pieds sur ce sol anglais, je n'y suis pas revenu depuis bien trop longtemps. Un an il me semble, pour une fête de famille, mais ça n'a rien n'avoir. Là je reviens, pour de bon, enfin logiquement, non je ne prendrais pas la fuite, sauf s'il me le demande. Il y a un but à mon retour et je dois m'y tenir. J'ai tout abandonné pour revenir ici, espérons que ça en vaille la peine. Il en vaut la peine, je le sais. Je sens déjà ma poche vibrer, je m'occuperais de ça plus tard. Là pour l'heure, faut que je passe la douane, récupère ma valise et que je fonce le retrouver. Normalement il est à l'heure, s'il ne l'est pas, il passera un sacré quart d'heure.

Tout s'enchaîne assez vite, moi qui pensait attendre plus longtemps mais non. La douane a été assez rapide et maintenant j'attends pour récupérer ma valise. Le tapis commence a tourné, les gens sont au taquet. Scrutant leur valise, ça m'a toujours fait rire, on croirait qu'ils ont peur qu'on prenne la leur. Bon ça arrive une fois de temps à autre, mais pas tout le temps. Logiquement tu connais ta valise, tu ne t'aventures pas à prendre celle d'un autre, sauf si la valise est identique à la sienne. Là encore ça arrive que très rarement. Je sors mon téléphone, histoire de prévenir Ems que je suis bien arrivée. Je m'en veux un peu de la laisser toute seule là-bas, sachant qu'elle a tout plaqué pour me suivre dans mon aventure suédoise. Bon d'un côté, elle en mourrait d'envie, mais d'un autre, sa vie l'attendait. Deux ans toutes les deux à arpenter les rues de Stockholm, que des bons moments. Une belle expérience qui s'achève part mon retour en terre presque natale. C'est tout de même la terre de mon père donc d'un côté c'est aussi ma terre natale et puis j'ai la double nationalité donc c'est aussi la mienne. Oui, je me comprends parfaitement. Ma valise pointe le bout du nez, j'attends qu'elle vienne à ma hauteur pour l'attraper. Tout me semble bon, j'ai tout, je range mon passeport et mon billet dans la fente de mon sac. Il est bien pratique et on en a vécu des aventures tous les deux. Tout est bon, je n'ai plus qu'à sortir d'ici. Je n'ai pas regardé le temps que j'ai mis, mais bon qu'importe, j'en ai fini avec tout ça. Dire qu'un temps, ma vie se résumait à des attentes dans les aéroports, entre une correspondance et un vol. Mon ancienne vie en soit, pour l'instant elle ne me manque pas. J'ai pris la décision de revenir et je m'y tiens. Il n'y a pas de raison que ça se passe mal. Au pire on verra bien, mais pour l'heure, je n'ai qu'une envie, en plus de manger, c'est de sortir d'ici.

Est-ce qu'il est à l'heure ? Je ne vais pas tarder à le savoir, je regarde aux alentours, cherchant sa silhouette, que je connais que trop bien. Rien à signaler de ce côté, il va m'entendre s'il n'est pas là. Oui, je sais, je suis médisante et alors ? C'est ainsi qu'on m'aime, ou pas. Mes yeux se font plus grand en voyant ce carton, ainsi que mon sourire. Je me précipite vers lui, il m'en fallait pas plus. Sur un élan je lui saute dans les bras. Il me réceptionne de justesse. Bon sang, qu'il m'avait manqué ! « Tu m'aurais laissé tomber, je t'aurais tué ! » Lui dis-je en le regardant dans les yeux et déposant un bon gros baiser sur sa joue. Orion ou l'un des hommes de ma vie, oui j'en ai plusieurs, mais lui y a sa place. Autant dire clairement : qu'il est important. Mes pieds finissent par retoucher le sol, mon sourire n'a pas bougé ! « Tu sais que tu m'as manqué ! Aaaah je suis contente d'être là ! » Parole de scoot ! L'espace d'un instant et grâce à lui, j'oublie mon but, ce que je viens faire ici, ce qui me permet de me détendre. « T'as un truc à manger, j'ai faim ! » Et une faim de loup. On ne change pas la bête, moi et la nourriture, toute une histoire d'amour.  

Charlie & Orion

It's been a long day without you, my friend
And I'll tell you all about it when I see you again
We've come a long way from where we began
Oh, I'll tell you all about it when I see you again
When I see you again

Je mentirais si je disais que les dernières minutes sont les plus longues. L'attente de voir son visage apparaître, puis me précipiter vers lui. Oui, j'ai cru un instant qu'il m'avait oublié et alors ? Je n'y peux rien, c'est comment dire … un défaut de fabrication. Oui, voilà on dira ça, mais bon on est jamais trop sûr avec les gens de nos jours. Techniquement Orion ce n'est pas n'importe quel gens, oui je sais ce n'est pas français, ça ne se dit pas, mais pourtant c'est vrai, ce mec ce n'est pas n'importe qui. Au début, oui et puis le temps a agit, dans son sens je dirais, puisqu'il a obtenu ce qu'il voulait. Soit moi, mais ça c'est autre chose. J'ai surtout appris à connaître un mec génial, alors oui, je ne suis pas tombée amoureuse de lui, mais sans regret. Si c'était à refaire, je referais tout de la même façon, ça m'a permis de le découvrir sous différent aspect et j'adore ce que j'ai découvert. Le temps a fait qu'il a pris une place importante dans ma vie. Il fait partie des hommes de ma vie, ceux qui ont une place chère à mon cœur. Ceux sans qui ma vie n'aurait pas le même goût. Oui Orion n'est pas n'importe qui et ça, ce n'est pas prêt de changé. C'est bien la première personne que j'ai contact en arrivant ici. J'aurais pu appeler des vieilles connaissances ou mon frère, mais non, c'est vers cet abrutit que je me suis tournée. J'ai pas mis longtemps avant de l'appeler et de lui expliquer mon plan, c'était un peu comme une évidence. Orion, c'est un peu comme un doudou magique, mais un doudou magique super sexy. On va pas se mentir, vous avez vu sa tête ? Encore plus adorable que les chiots, et ne parlons pas de son corps. La preuve, ses muscles, sont efficaces puisqu'il a su me retenir avec fermeté. Il manquerait plus que ça, que je me retrouve le cul au sol. Là, pour le coup, il m'aurait entendu râler. « Je n’en doute pas une seconde ! »  Preuve qu'il me connaît bien. J'avoue qu'au passage, j'en ai oublié mes manières, mais on s'en fout, c'est nous. Ce n'est pas comme ci nous étions dans l'obligation de se saluer ou d'utiliser les autres formalités. Oui, je suis heureuse de le retrouver et d'être dans ses bras. Parce qu'Orion, c'est devenu avec le temps, le meilleur des hommes, mon meilleur ami. Il a pris sa place et même si ça fait mal d'y penser, c'est ainsi… Je ne peux pas changer le temps et encore moins mes actions. On a tous les deux choisis ce qu'on pensait être le mieux pour nous… Ouais, bon je vais éviter de penser à ça, maintenant, j'ai pas envie de finir en larme sur le sol de l'aéroport. Ce qui n'est pas mon genre, mais avec le décalage horaire, la fatigue, et tous ces sentiments qui se baladent en moi… Je ne sais pas de quoi je pourrais être capable. Je vire ces pensées d'un coup, retrouvant le sol et son regard. « Ça me fait du bien d'être là et en plus tu m'as sorti le grand jeu. » Petit clin d’œil et tape dans amicale dans l'épaule. Je dois reconnaître que le coup de la pancarte et des lunettes : j'adore. Je signe et j'en redemanderais presque. Les visages commencent à bouger devant moi, me rappelant que nous sommes pas seuls. Parfois j'en oublie les autres, surtout quand je suis bien trop absorbée par ma bulle et la personne qui s'y trouve. « Le voyage s’est bien passé ? Pas trop long ? » Quel gentleman, il attrape ma valise et on se dirige vers la sortie, sûrement vers sa voiture. « Un peu, mais j'ai dormi donc ça a été plus vite ! C'est surtout la fin qui fut longue ! » J'en ai plein dans les jambes, mais je tiendrais. Ce n'est pas ce vol et ces quelques heures qui vont me faire flancher. J'en ai vu d'autre. Je passe mon bras sous le sien, mon Clyde Barrow, je te tiens et je ne te lâche pas. Hors de question.

« On te changera pas hein ? » Je lui fais mon plus beau sourire. Bah quoi ? J'ai faim, bon ok, j'ai toujours faim, mais je n'y peux rien si je suis sans arrêt en action et que du coup mon corps a faim. Techniquement ce n'est pas ma faute, mais celle de mon corps, je ne fais que subir ses exigences. Je ne suis qu'une victime dans l'histoire. J'ai rien demandé moi, hormis que là je demanderais bien un bon gros plat de pasta ! J'en saliverais d'avance. « Désolé, si j’avais su je serais venu avec ma glacière ! » Je prends ma petite moue boudeuse. « Mr Pantazi, vous perdez des points … si vous continuez sur cette route, je vais devoir vous remplacer ... » J'ai failli dire vous mordre, mais ce n'est pas le bon verbe. Et oui, j'ai faim, au point d'en faire des lapsus verbaux. On reste sage, oui je peux le faire. Je suis patiente dans le fond.. sauf quand il s'agit de la bouffe. Je donnerais n'importe quoi quand il s'agit de mon estomac. Ce ventre sur patte à besoin d'être restauré, le pauvre il est tellement incompris. Trop d'injustice dans ce monde. « Bon. T’as deux options! Soit on va directement chez moi, mais tu sais que mes talents de cuisinier sont relativement limités alors tu prends les commandes, je te rassure le frigo est plein. Sinon on va manger un bout quelque part, y'a pas mal de petits cafés sympa dans le coin… » C'est qu'il sait comment se rattraper, bon quelle option me paraît la plus adéquate à mes envies. « Est-ce que dans ton frigo, t'as de quoi faire ta spécialité ? » Petit moue boudeuse et battement de sourcils. Oui Orion, j'ai envie de tes pastas, ça fait un long moment que j'en ai pas mangé, alors là maintenant je donnerais ce qu'il m'est permis pour m'en gaver. « J'pense que l'option frigo est la mieux, je peux tenir encore quelques minutes et puis j'ai envie de me poser ! » Loin de tous ces regards indiscrets. Bon je ne connais pas les gens, mais ce n'est pas une raison. « Je dirais pas non pour une douche non plus et écouter tes derniers potins ! Tu dois bien avoir des choses à me raconter, surtout concernant la blondinette. » Qu'il me dise non et je le crois pas.

Charlie & Orion

It's been a long day without you, my friend
And I'll tell you all about it when I see you again
We've come a long way from where we began
Oh, I'll tell you all about it when I see you again
When I see you again

Me voilà bel et bien de retour. C'est Emma qui peut-être fière, son conseil je l'ai écouté, la preuve, j'ai pris le premier avion et me voilà à Leeds. Bientôt à Dewsburry, là où il a établi sa vie. Comment je le sais ? Bonne question. Parce que j'ai mes sources, mas j'ai préféré ne rien savoir sur sa vie sentimentale. Cette partie, je préfère qu'il me la dise lui, que de l'apprendre par des commérages ou autres sources. Si je dois souffrir, autant que ça soit de ses mots, de sa bouche. Enfin ce n'est pas le moment de songer à tout ça. Pour l'heure, je suis avec Orion, le seul et l'unique. Si on m'avait dit qu'un jour, il aurait une place aussi importante dans ma vie, je pense que j'aurais rigolé à cette personne. Je l'aurais pas cru. Je n'avais rien contre Orion à l'époque, il était gentil, charmant et oui attirant, mais j'étais dans une relation. Une relation qui me tenait à cœur, je le considérais juste comme un pote de soirée, rien de plus, rien de moins. Le seul qui occupait mes pensées à l'époque, c'était Bastian et en y repensant bien, actuellement c'est toujours le cas. Pathétique vous avez dit ? Je vous l'accorde. Sauf qu'entre temps les choses ont changés. Avant la personne que je considérais comme mon meilleur ami, c'était aussi mon homme, mon amant, mon amoureux, il avait toutes les fonctions. Sauf que ce n'est plus le cas aujourd'hui. Bastian n'est … plus rien. Deux mots qui clairement m'arrache le cœur. J'en rate presque un battement, mais c'est pareil de son côté. Je ne suis plus ce que j'étais pour lui. Nous sommes l'un pour l'autre, un souvenir. Et moi, j'arrive avec mes grands sabots pour changer la donne. Ouais, parce que je suis comme ça, j'aime bien débarquer dans la vie des gens, en criant « surprise » pas sûr que ça plaise à tout le monde. Enfin bref, revenons à Orion. A présent, c'est à lui que je confis mes plus sombres secrets et c'est un sentiment qui est partagé. Et il n'y a pas que ça que nous avons partagé, mais l'amour nous a jamais réuni. Ce qui est dommage dans le fond, car oui j'ai des sentiments pour lui, mais plus comme amicaux. Il est mon meilleur ami, mon confident, mon épaule sur laquelle je m'étanche, mais l'homme qui pourrait faire rayonner ma vie. Il la fait rayonner mais autrement. Il ne m'en veut pas, puisqu'il comprend ce que je veux dire. Et cela ne veut pas dire qu'il n'est pas important dans ma vie, bien au contraire, sans lui, je ne sais pas ce que je serais devenue. Il m'a toujours encouragé dans mes rêves. C'est lui qui m'a dit un jour « continue, fonce » alors que j'étais prête à baisser les bras et à revenir en terre anglaise. Une sale période de mon existence, parce qu'il me manquait trop. Orion m'a dit de continuer, de persévérer, que si je craquais maintenant, j'allais le regretter. Il n'avait pas tort, je me suis accrochée et je l'ai eu ce poste. J'ai gravi les échelons et aujourd'hui, j'ai tout plaqué. Une fois de plus, j'ai écouté les propos d'Orion, mais aussi d'Emma. A quoi avoir le succès, une belle carrière, si on est seule en haut de l'affiche. Mon job ce n'est pas d'animée des émissions, aussi intéressantes soient-elles. Ce n'est pas d'écrire sur des grandes affaires, même si elles sont cool. Non, mon rêve dans le fond, c'était d'avoir quelqu'un qui me comprend et qui m'anime. Bon sang, je suis vraiment la fille la plus stupide qui puisse exister. J'avais tout. Absolument tout et je suis partie, mais d'un côté, si je n'étais pas partie, je l'aurais pas compris. A présent, me revoilà à la case départ. Adieu la neige, bonjour le vent et la pluie. En soit, je reste dans un pays qui me convient, que ça soit à mon corps qu'à mon esprit. L'avenir reste à écrire.

L'avantage d'avoir un meilleur ami qui vous comprends, c'est que je n'ai pas besoin de tourner des heures autour du pot. En plus d'être galant, ouais parce qu'il a des supers qualités le Pantazi, il me connaît. Il sait que mes besoins sont plus importants que des discussions philosophiques. En même temps, il m'a vu avaler bon nombres de gamelle de pâtes à des heures ou la planète dort. Enfin ça dépend du décalage. Il sait que je suis un estomac sur pattes, mais ça faut pas être médium pour le deviner. J'aime manger. La nourriture, c'est la vie, c'est le seul truc qui me correspond et dans lequel j'excelle, hormis mon taffe. Puis au moins, avec la bouffe, je ne suis pas déçue, ce qui est important, je trouve qu'il faut le préciser. Ce n'est pas rien. Toujours accrochée à son bras. Mon Clyde à moi, ce mec est vraiment… unique, merci à lui d'égayer ma vie. Clairement, je ne sais pas ce que je serais devenue, si je n'avais pas croisé sa route dans ce bar londonien, il y a déjà … quatre ans, si ma mémoire est bonne. C'est surtout merci à toi d'avoir repris contact avec moi. Il est arrivé pile à un moment de ma vie, où j'avais besoin de me raccrocher à quelqu'un, de croire que je pouvais sourire à nouveau. Qu'un homme pouvait m'apporter du réconfort et de la sécurité, un homme autre que Bastian. Et c'est tout ça qu'il m'a apporté Orion, en plus de ses merveilleux talents culinaires. Ouais, il le dit pas, mais il cuisine bien, il aime juste se la jouer macho, pas de bol mon coco. Moi j'ai toujours aimé les hommes qui cuisinent. Sa voiture apparaît enfin. « Je te relèverais pas ta remarque sur mon odeur ! » Lui dis-je avant de m'enfoncer dans son quatre roue. Je ne pues pas à ce point, enfin je crois, malgré tout j'essaie de sentir, il dit vrai ou pas. Non, ça va, mon odeur est naturelle, bon je ne cache pas qu'une douche sera la bienvenue ! « Alors macho boy ! Je t'ai manqué à quel point ? Sur une échelle de 0 à 10 ? Sachant que 0 est inacceptable, surtout si tu veux dormir sur tes deux oreilles ! » Petite précision, on ne sait jamais. Ouais parce qu'on sait jamais s'il avait oublié, mais ce soir, prépare ton lit chéri, car j'y dors dedans. Qu'il le veuille ou non. Et ouais c'est comme ça, je ne dirais pas que je commande, juste que j'aime pas dormir dans des hôtels. Surtout que bon c'était son idée à la base, il m'a proposé son toit, j'allais pas dire non. Et puis qu'il n'oublie pas toutes les fois ou je l'ai hébergé. Certes à l'époque on sortait ensemble, mais il est revenu lorsqu'on était plus ensemble, et je l'ai pas envoyé balader. Ce n'est pas mon genre, alors son lit, ce soir ça sera qu'il le veuille ou non.

La route ne fut pas si longue que ça, on a pas arrêté de parler, de tout et de rien. Surtout de rien, des conneries que j'avais entendu à l'aéroport. De ce gars qui me regardait étrangement dans l'avion. Je ne sais pas ce qu'il regardait, mon visage ou mon décolleté, qui était caché et puis faut pas déconner. Je ne suis pas un 95B ou autre, à côté de la blondasse du premier rang, j'avais de quoi me cacher. Faut pas croire que je complexe sur ma poitrine, loin de là, mais bon pour le coup, il n'y avait rien à observer. Surtout que j'étais blottie sous ma grosse écharpe. D'après Orion, ça doit être un fétichiste ou alors un plan de drague. Allez savoir, mais je n'étais pas d'humeur pour subir les interventions d'un vieux pervers. Je ne suis d'humeur que pour une douche, manger et me reposer, rire avec Orion, ouais parce que pour ça, il n'y a pas d'heure. Il me fait le tour du propriétaire, m'indiquant qu'apparemment il ne vit pas seul. J'espère ne pas tomber sur un coloc ou que sais-je. J'ai le droit à une serviette, bien douce et chaude, il m'indique le fonctionnement de la douche, ouais au cas où je suis trop blonde pour ne pas comprendre. Il croit que j'ai vécu dans un pays reclus durant deux ans et demi ou quoi ? Après ces instructions, fortes intéressantes et un arrosage plus tard, je peux ENFIN savourer ma douche. L'eau qui coule sur mon corps, me détend, ça me fait du bien, ça me réchauffe, mais me fait oublier tout ce qui se trame dans ma tête. L'eau m'a toujours apaisé et inspiré, mais ça c'est autre chose. J'oublie tout et je ne sais pas combien de temps, je suis restée là-dedans, sûrement un moment, mais bon j'en avais besoin. Et puis c'est lui qui m'a dit que je puais, alors je l'écoute. « Je t'ai piqué un tee-shirt, j'espère que tu m'en veux pas, il traînait et j'avais envie d'être à mon aise. » Ouais parce qu'en plus avec lui, je peux être à mon aise, je peux me trimballer en sous vêtement, qu'il ne va pas rougir. Il me connaît, je le connais, on sait vu dans de drôle de position. C'est ainsi que je débarque dans la cuisine, en boxer et vêtue de son tee-shirt, séchant mes cheveux au passage. Monsieur est aux fourneaux, j'adore. Je dépose la serviette sur une chaise et prends place sur le plan de travail. « ça sent bon, j'en ai l'eau à la bouche ! Tu sais que j'en ai rêvé de ce plat ! Ouais je rêve de ta bouffe plus que de toi, sois pas jaloux ! » Je lui donne un petit coup de pieds au passage, je la vois venir sa réflexion. Admirant sa cuisine au passage. Je me sens bien. C'est ça l'effet Orion, il me fait sentir à la maison.

Charlie & Orion

It's been a long day without you, my friend
And I'll tell you all about it when I see you again
We've come a long way from where we began
Oh, I'll tell you all about it when I see you again
When I see you again

La maison, un sentiment que je n'avais pas ressenti depuis fort longtemps et je l'en remercie pour ça. Poser sur son comptoir, je le regarde me faire à manger. Sentant ses bonnes odeurs. Je me sens bien, j'oublie toutes les pensées que j'ai pu avoir dans le passé. Non, je suis bien. Il me rend comme ça. Il me procure du bonheur intérieur que j'avais oublié, c'est ça Orion. Il me rassure sans rien faire, il m'aide, me soutient, il est là. Il a été là, au moment où j'en avais besoin. Il est cet ami sur qui tu peux compter, qui ne va pas te juger car il a lui aussi une noirceur. Une belle noirceur comme j'aime l'appeler, mais à chaque fois, je me fais taper. Parce que c'est faux ou autre connerie du genre. C'est juste qu'il ne se voit pas, comme moi je le vois. Dans chacun de ses traits, je le vois, je le vois d'une façon qu'il ne comprend pas. Là par exemple, son regard est canalisé sur la cuisson. Il a un sourcil qui se relève, signe qu'il réfléchit, qu'il cogite. Parce que monsieur Orion n'a pas la tête vide comme la plupart des mecs que j'ai fréquenté. Non, lui pour le faire parler, il faut s'armer de patience et d'un tractopelle. Autant dire que parfois, c'est presque mission impossible, mais ça m'a jamais fait peur. Je l'ai jamais forcé, comme il ne m'a jamais forcé, ça vient naturellement. Je pars du principe que lorsque tu te sens bien avec une personne, tu peux baisser les bouclier. Les masques tombent et tu peux dire ce que tu as sur le cœur. Pas besoin de prendre de gant ou de faire attention à ce que tu vas dire, tu peux y aller sans peur des conséquences. Et c'est comme ça que je me sens avec Orion, en plus d'être en sécurité et protégée. Clairement on est d'accord pour dire que ses muscles ne servent pas juste pour faire la décoration. Ils sont pratique, fin ça dépend pour quelle utilisation. Je le fixe, regardant chacun de ses traits, imprimant son image dans ma mémoire. Une scène que je n'avais pas vu depuis longtemps, trop longtemps, ça m'avait manqué. Lui, moi, cette bulle. Je me rends compte au final que j'en avais besoin, plus que je le pensais. Il ne dit sur le fait que mon regard s'attarde sur lui, soit il n'a pas encore remarqué, soit il ne veut pas dire, soit il est bien trop occupé dans sa sauce. Ce qui me va parfaitement. Je ne bave pas devant lui, je suis juste nostalgique de ces moments, me rendant compte de la chance que je l'ai de l'avoir à mes côtés. Cet homme si charmant, cet homme si patient, cet ami formidable. Et puis l'avantage d'avoir un meilleur ami, qui est aussi un ex, c'est qu'on peut se balader en petite tenue devant lui, sans arrière pensée. Je sais qu'il ne va rien tenter, enfin je le crois, on va pas se mentir, y aura toujours cette tension entre lui et moi. Malgré que nos cœurs soient bien pris, ça restera toujours … Je ne sais pas l'expliquer, c'est un truc, on le nie pas, mais ce n'est pas pour autant qu'on laisse échapper les bêtes en nous, on sait contrôler nos instinct, aussi primitif soient-ils. Cette pensée à le dons de me faire sourire, bon il ne faudrait pas que je dérape, ce n'est pas le moment. Je reviens doucement à la réalité, en lui faisant une remarque sur sa nourriture et lui. Une comparaison qui l'amuse, son rire est si doux à entendre. Un bon sentiment s'échappe de mon être à ce moment précis. « Je prends ça pour un compliment, darling! »  Il finit ses préparations et me regarde enfin, de son regard taquin. Ça ne sent pas bon pour mes fesses. « Si j’osai clamer la réciproque à ton égard, ce serait t’insulter, vu le niveau de tes plats haha ! » J'écarquille dans les yeux, lui donnant un nouveau coup. « T'as pas osé dire ça ! Je te signale que je suis la reine du pain perdu ! Dois-je te rappeler tes supplications ? » Je le fixe un instant, avant qu'on éclate de rire ensemble. Oui, il est meilleur cuisinier et alors ? Je n'ai jamais prétendu être le nouveau top chef. « Puis bon j'ai toujours été doué pour le dessert... » Et toc ! S'il me dit le contraire, je le tue dans son sommeil. Bon peut-être pas tout de suite, mais cet instant viendra ! Et puis du dessert, il en redemandait, plutôt deux fois qu'une ! Les hommes : tous les mêmes. Ils sont vite épuisable, ça dépend des endurant...

« J’ai installé tes affaires dans ma chambre, je suppose que t’as du les voir en allant chercher ça… » Je baisse mes yeux, lorsqu'il me montre son tee-shirt. Bah quoi ? Il a pas dit que j'avais pas le droit et puis il sait très bien que j'aime me servir. Et puis c'est plus grand, plus confortable. « Soit pas jaloux, il me va mieux, c'est un fait ! » Grand sourire. Il va pas oser me dire le contraire, je le regarde un instant, non c'est bon. Toute façon, je ne vais pas lui abîmer, y a pas de risque pour ça. Il le retrouvera à la taille normal, mon odeur en plus et elle n'est pas dérangeante. Je la supporte bien, alors il va en faire de même. « J’imagine que te proposer la chambre d’ami est inenvisageable ?  » Je hoche la tête. « Tu comprends vite ! » Brave bête que j'aimerai rajouter, mais ce n'est pas le moment, je tiens moi aussi à ma vie. Et puis il sait que j'aime pas dormir toute seule ! « Et c'est pas dans ta chambre d'amis que je pourrais abuser de ton corps ! » Je lui fais mon plus beau sourire, avant de rire.  « Quoique je suis sûre que tu n'es plus aussi endurant qu'à l'époque, vu le petit bide que je vois... » ajoutant les gestes, aux mots, je tapote son petit ventre. Qui aime bien châtie bien n'est-ce pas. Toute façon, il sait qu'il est bien foutu, pas besoin qu'on lui dise. Cela servirait juste à entretenir son égo et je ne suis pas là pour ça ! « Alooooooooooooors t'as prévu quoi pour mon retour. » Je retourne sur mes pieds, me dirigeant vers son frigo, l'ouvrant et l'examinant. Ça, ça me plaît. Un peu de vin, oui ce n'est pas l'heure, mais c'est l'apéro à ce moment ci dans un autre continent. Enfin je crois….

Charlie & Orion

It's been a long day without you, my friend
And I'll tell you all about it when I see you again
We've come a long way from where we began
Oh, I'll tell you all about it when I see you again
When I see you again

Je le regarde s’affairer en cuisine. J'ai eu raison de revenir. Au fond de moi, je le sens. D'abord parce que je sens que ma place est ici. Bon peut-être pas dans cette cuisine. J'adore Orion, mais vivre avec lui, c'est comment dire .. mauvais pour les voisins. Et je n'ai pas envie que son coloc, supporte nos … comment je pourrais dire ça, moment ? Ouais moment me semble le bons mots et on en a eu des moments. Tous plus différents les uns des autres. Je suis contente au final, qu'il m'ait poussé à rentrer au pays. Lui et Emma bien sûr. Il est temps que je bouge, que je retrouve ma place. C'est ce qu'il n'arrête pas de me dire, bon en vrai, je sais qu'il ne peut passer de moi. Je le comprends, j'ai parfois moi même du mal à me passer de moi. Je suis géniale et pas modeste pour un sous … bon trêve de plaisanterie. Savoir qu'il est ici, me donne du courage. Oui du courage. J'ai moins peur de l'affronter. Et ouais, qui l'aurait cru qu'un jour, j'aurais la trouille de ma vie, juste en affrontant Bastian… pas moi. Et pourtant, c'est le cas. Rien que penser à lui, j'ai peur. J'ai jamais ressenti ça. Ressenti ce qu'il m'a fait ressentir. Je sais que c'est le bon, ça ne s'explique pas. C'est comme ça. Y a pas d'explications à l'amour disait ma grand-mère. On explique pas pourquoi on tombe amoureux de tel personne. Je n'arrive pas à expliquer pourquoi je ne peux pas tourner la page. Clairement je ne peux pas. Y a que lui et depuis toujours… Sauf qu'à l'époque, j'étais trop aveugle pour m'en rendre compte. Parce que Bastian, c'est le seul à qui je meurs d'envie de raconter mes aventures et avec qui j'ai envie d'en vivre. Parce que lorsque j'ai visité ces pays, ma première pensée était de lui raconter, de parler de tout avec lui… Sauf que ça fusait : impossible. Il n'y avait plus ce que nous étions et j'étais la principale cause de tout ça. Bien sûr qu'à présent j'ai Emma ou Orion, ou ma famille pour parler de mes voyages, mais c'est … différent. Je les aime, y a pas de doute là dessus, mais je sais pas. Cette connexion que j'ai eu avec B, je l'ai retrouvé nulle part ailleurs. Par exemple, Orion. Ce cher Pantazi qui se tient devant moi, qui a pris sa place au fur et à mesure du temps. Qui est devenu ce roc dont j'avais besoin. Cette bouée qui m'a maintenu à flot. Qui m'a fait comprendre que rien n'était perdu, tant qu'on ne s'est pas battu pour l'obtenir. Je suis ici pour me battre pour lui, qu'importes les échecs… Alors oui Orion est extrêmement important à ma vie. Il n'est pas comme un frère, parce que j'adore mon frère, mais je me vois pas lui parler de certaines choses. Genre ma vie amoureuse ou sexuelle. Ouais parce que parfois Orion est pire qu'une nana, il aime bien savoir si ce mec est mieux que lui … Je pense que son ego a besoin d'être rassuré sur le fait que c'est un bon coup. Il le sait pourtant. Ce roc qui se tient devant moi, me fait du bien et pas qu'à mon estomac. Mon moral dépend de sa présence, surtout aujourd'hui, je le reconnais. Son énergie m'aide à avancer et va m'aider dans cette aventure. Il n'est pas encore trop tard pour fuir… mais bon ça mènerait à quoi ? Rien. Je n'aurais pas mes réponses. Le pourquoi, je suis là. Lui en soit. Il me faut à boire. Tout ceci n'est guère joyeux et j'ai pas envie de finir par bader le jour de nos retrouvailles. Alors voyons voir ce qui se cache dans son frigo : victoire. De l'alcool. C'est l'heure de l'apéro quelque part dans le monde. On va pas se gêner. Je pose les deux verres et tente de déboucher la bouteille dans je sens quelque chose s'approcher de moi. J'ai à peine le temps de comprendre que je sens ses doigts. Oh mon dieu… l'enfoirée. Je me tortille dans tous les sens. « Bordel t’es toujours aussi chatouilleuse !  » Non crois-tu, je tente de me dégager de ce monstre. C'est que j'ai soif moi. Il finit par me lâcher, amen. « C’est quartier libre ma belle ! On peut glander à l’appart devant un film pourri, se balader en ville, aller visiter les environs… » Petit moue qui réfléchit. « Après si t’as une envie irrésistible de massage, mon dos est tout à toi…  » Je sens mon sourcil s'arquer. Plongeant mon regard dans le sien. Je me rapproche de lui, assez dangereusement. « Monsieur Pantazi, vos propositions me semblent … pas très acceptable ! » Je m'approche un peu de lui.  « Je vais opter pour... » moi aussi je peux jouer. « le canapé ... » je continue de faire durée le suspens e, mais je suis à deux doigts de rire. « C'est moi qui choisis le film » dis-je en me reculant, attrapant la bouteille et les verres. « Si ma mémoire est bonne, t'es toujours une bille en cinéma ! Parfois je me demande vraiment ce que tu ferais sans moi. » Me laissant tomber dans ce canapé. Attrapant la télécommande. Et bah on est en progrès : Netflix. Je vois que monsieur suit mes conseils, brave bête. Je cherche un plaid des yeux, avant qu'un truc non-identifié m'atterri dessus. Quand il veut, il s'est être parfait. Il se cale à côté de moi, me donnant mon bol. Pasta. Miam. Je prends ma place habituel, près de son torse. « C'est bon d'être là » lui dis-je avant d’enfourner une grosse cuillère de spaghetti !