Deux jours. Voilà deux jours que tu avais confronté Marcus, qu’il avait dormi chez toi et que tu lui avais imposé une relation, une vraie. Pour ça, il devait envoyer chier son Français de malheur qui avait déclenché une crise. Un bien pour un mal direz-vous, car grâce à ça, vous étiez plus ou moins ensemble. A vraie dire, tu ne savais pas trop ce que vous étiez étant donné que vous n’en aviez pas forcément parlé. Aujourd’hui tu avais été bossé, vu que le jour avant tu t’étais porté pâle pour rester auprès de Marcus. Une journée assez agréable, il faut bien l’avouer. Entre parties de jambes en l’air et petit déjeuné, la journée était passée très vite. Mais bon, tu as un boulot et Marcus à son affaire, vous ne pouviez pas cesser d’exister pour votre relation naissante. Tu avais reçu un message en début de journée de la part du jeune homme. Tu devais le retrouver pour boire un café après ton service qui devait s’arrêter à dix-sept heure. Bien sûr, tu n’avais pas refusé et sortir un peu de chez toi n’allait pas te faire de mal, surtout accompagné de Marcus. Oh, tu es loin d’aimer t’exhiber en public, mais quand même tu n’étais pas vraiment fane des cachotteries. Une fois ton service terminé, tu ranges tes affaires, restant néanmoins en uniforme vu que tu te changes chez toi. Vu l’heure, tu n’avais pas le temps de faire un bond dans ta villa, tant pis, Marcus te verra en uniforme et peut-être que ça éveillera sa libido qui sait. Ce qui, en soit, ne t’étonnerais même pas. C’est que ce con il a le feu au cul hein. Si durant six mois tu n’avais absolument rien faire de ta sexualité, là, tu te rattrapais farouchement, un peu trop au point d’avoir des courbatures partout.

Tu salues plusieurs collègues alors qu’Alicia, ton chien, ta coéquipière, te suivait de près restant sagement sur tes talons. Elle était encore assez méfiante vis-à-vis de Marcus, ce n’est pas en deux jours qu’elle allait lui sauter dessus pour réclamer des caresses. Mais bon, elle allait devoir s’y faire la jalouse ! Tu la fais monter dans ton véhicule et ferme la porte derrière elle, allant toi-même derrière le volant pour démarrer. Tu prends la direction du lieu indiqué, rêvant déjà d’un bon café bien chaud et surtout bien corsé. Aujourd’hui ça avait été loin d’être une journée paisible. Tu avais dû donner un coup de main à la police terrestre, arpentant les rues lors d’une manifestation qui avait failli mal tournée. Du coup, tu avais dû immobiliser un gamin qui se la jouait chef de gang et ce con t’avait mordu…oui, mordu ! Genre, comme dans résident evil là…bon, tu ne t’étais pas transformé en Zombie, ce qui était rassurant en soit. Tu arrives sur le lieu de rendez-vous et tu te gares. Sortant suivis d’Alicia, tu entres calmement en saluant la patronne qui te connaissait assez pour autoriser ta chienne d’entrer avec toi. En-même temps, elle ne faisait pas de vagues, restant allongée sur le sol et ça la rassurait sûrement de la savoir là en cas de soucis. Ton regard glisse sur les alentours et tu ne trouves pas Marcus. En retard ? Super…Tant pis, tu allais commencer à bouffer sans lui et commander aussi, parce que bon, ton café, tu en crèves d’envie. Tu vas donc prendre place à une table près de la fenêtre qui donne sur la route, ainsi, tu seras visible. « Jonathan, je te sers comme d’habitude ? » Tu tournes la tête vers la serveuse, un sourire poli sur les lèvres. « Tu commences à trop bien me connaître, ça fait peur…mais oui, je veux bien merci. »

Elle bat légèrement des cils et tu attends qu’elle aille le dos tourné pour lever les yeux au ciel. Seigneur, ce jeu de drague ça t’épuise, surtout quand ça vient d’elle. Tu passes ta main sur la tête d’Alicia qui, gentiment, restait couchée sur le sol en observant les allés et venues des clients qui étaient nombreux. C’est alors que tu vois Marcus du coin de l’œil, passant devant la fenêtre. Ah ben voilà monsieur le retardataire. « Navré, j’ai déjà commandé…l’odeur du café m’a rendu vraiment trop impatient. » Tu souris en coin en l’observant avec amusement. Il est toujours aussi…Une douche froide peut-être ? Non, parce que là, ton corps n’allait carrément pas suivre le rythme hein, faut pas abuser. « Fais gaffe, la serveuse va te faire du rentre dedans… » Avertissement subtile et pourtant complètement innocent…ou pas.

La notion de couple c'est pas encore dans tes cordes, l'inconnu et la responsabilité te fait peur, en particulier lorsque tu sais que Jo' n'a pas tous les éléments en tête, sa mémoire sévèrement atteinte lui à fait oublier un paquet de détails dont tu t'es bien gardé de lui rappeler. Bravo Marcus tu brilles d'intelligence sur ce coup là, à ton avis il va le prendre comment quand il saura tout? Mal... certainement comme Nael à qui tu dois toujours une sérieuse explication. Mais comme d'hab' je repousse toujours au lendemain, sale manie qui risque de me couter cher! Nan mais qu'est ce que tu crois? Que ce que vous partagez va tout lui faire pardonner? Hum... Tu devrais te méfier Marc', cette histoire ça pue dangereusement pour toi! Aujourd'hui c'était censé être une journée comme les autres, t'étais sensé bosser sur un projet et tu évites soigneusement les conversation téléphoniques avec Nael, les mails c'est moins risqué et ça évite que le professionnalisme dérive vers le personnel, aujourd'hui t'es censé retrouver Jon' dans un café après le boulot, mais t'es bien loin de t'imaginer que la responsabilité va se pointer elle aussi, sous l'apparence du cousin. Une discussion avec ma mère s'impose, j'sais qu'elle en meurt d'envie depuis des années, mais esprit de contradiction ou manque de courage je lui ai jamais donné ce plaisir. Ils ont pas à savoir, enfin... si ton père le sait tu peux dire adieu à son estime et c'est ça qui te terrifie. J'arrive en retard, j'dirais comme d'habitude, si c'était à la base une façon d'me faire désirer, c'est devenu un automatisme. Ou alors c'est parce que j'ai mis trop de temps à choisir LA tenue qui faisait décontractée. Un taxi me conduisait sur place, je traversais la salle après avoir repéré mon beau Jon' en compagnie de sa bestiole à quatre pattes. J'le fixe, elle me fixe, bordel Alice arrêtes de m'regarder comme ça. Un sourire béat et un regard luisant coule sur ton corps vêtu d'un costume qui me donne des envies de me faire arrêter et une grimace puérile à l'attention du toutou à qui je tend prudemment la main pour qu'elle la renifle. « Tu vas m'laisser dire bonjour à mon beau policier hein? » ouais je m'adresse au chien et alors? Avant de sourire amusé par ta remarque sur la serveuse... ou ce compliment dissimulé? Je m'assied face à toi après m'être penché par dessus la table pour gouter à tes lèvres.  « hmm, elle peut... si elle aime perdre son temps. » un vague regard dans la direction de la serveuse qui s'échappe aussi vite qu'il était venu pour caresser ton visage et ton corps avec lenteur et tendresse. « Dis moi beau gosse, est ce que j'vais avoir à une arrestation privée?» sourire en coin, regard pétillant de malice, ma jambe glisse entre les tiennes pour appuyer mon sous entendu. La serveuse arrive et je prend commande, une grosse commande, est ce que tout ça m'a ouvert l'appêtit au point d'opter pour une crêpe chocolat chantilly, un beignet au sucre et une part de tarte à la myrtille? Ou c'est p'tet parce que j'suis nerveux, je tente de le cacher et je vais me venger sur la bouffe. Un grand café pour faire passer tout ça et... non mais sérieusement est ce qu'elle est en train de mater Jo'? Mon regard se plisse et ma main se fait possessive, s'emparant de celle de Jon' alors qu'elle lui sert son café. Rêves pas morue , il est à moi! Semblaient te dire mon regard froid et mes doigts encerclant sa main. J'étais bien loin de me douter que je n'allais pas tarder à la lâcher comme si elle venait de me brûler, j'étais lin de me douter que son cousi ferait son entrée dans cette pièce , j'étais loin de me douter oh combien la quantité de bouffe commandée allait me servir à fuir...

La journée avait été chargée à la galerie aujourd’hui. J’étais arrivé tôt ce matin, enchainant les réunions avec les investisseurs en compagnie de ma collaboratrice. Ma présence n’était pas exigée lors de ce genre d’entrevue, cependant j’aimais y participer, Caitlin réclamait également ma présence, une pierre deux coups, et une journée où vingt quatre heures semblaient tellement insuffisantes ! Nous avions participé à un déjeuner d’affaires tirant sur la longueur, échangeant plus de banalité que d’informations cruciales pour la transaction. Le café gourmand était arrivé comme un salvateur, annonce de la clôture de ce repas, du retour à la galerie. Enfin j’avais pu faire ce pourquoi j’avais signé ce contrat : peindre. Et rattraper l’inspiration qui avait plané au dessus de ma tête toute la matinée sans pouvoir m’armer d’un pinceau et l’exorciser. J’avais passé le reste de l’après midi dans mon atelier, préférant m’isoler de l’agitation de la galerie. Les minutes semblaient s’être envolée et un texto m’avait sorti de ma transe pour constater qu’il était déjà dix sept heures dix. Arrivé à six heures du matin, je me demandais comment je parvenais à tenir encore debout. J’avais définitivement besoin d’un remontant. Un café bien serré ferait largement l’affaire. La galerie était encore animée, je referai sortir m’acheter quelque chose à l’extérieur. Devant rentrer pour Dewsbury, je n’aurais qu’à m’arrêter au Dixie Coffee en chemin pour me ravitailler en caféine. Cela me semblait un plan convenable.

J’enfourchais ma bécane, casque vissé sur le crâne, blouson plaqué sur la poitrine. Le moteur vrombissait dans cette fin d’après midi relativement peuplée dans Leeds. La route n’était pas longue. L’avantage de me déplacer en moto, tous les itinéraires semblaient plus fluides, évitant bouchon et novices de la circulation ! Dewsbury n’ était qu’à quelques kilomètres. La vie y était largement plus agréable, qu’à Leeds. Peut perte un peu trop calme pour le travail cela dis. J’avais opté pour le meilleur des deux mondes, résidant dans Raventhorpe, mais exerçant dans le centre de Leeds. Déjà, le Dixie Coffee se profilait sous mes yeux. Je me garais prudemment devant l’enseigne, prenant soin d’enlever mon casque avant d’entrer, le bloquant sous mon bras. L’endroit était chaleureux, déjà plusieurs tables étaient occupés. Surement un grand nombre de personnes qui quittaient leur boulot comme lui, faisait un arrêt au café du coin avant de rentrer à la maison. Je me dirigeais vers le guichet, ne prenant guère le temps de réfléchir à ma commande qui ne changeait jamais au fil des années. « Bonjour, je vais prendre un latte macchiato sans sucre, grand format, à emporter s’il vous plait !» Il me fallait au moins ça. Du café, du lait, pas de sucre, évidemment. Je me décalais sur le coté le temps que la serveuse prépare mon élixir anti sommeil. Je promenais mes pupilles sur la clientèle du café, détaillant un à un chacune des personnes assises. Mon regard s’accrocha au pelage d’un chien qui ne m’était pas inconnu, loin de là. Alicia. Je relevais immédiatement la tête pour trouver assis à côté d’elle son maitre qui m’étais bien connu lui aussi. Jonathan ! Un large sourire fendit mon visage alors que je me précipitais à sa rencontre. Dans mon élan, je n’avais pas pensé à regarder son interlocuteur ! Tant pis, il me présenterai bien de toutes façons ! De dos, ce type ne me rappelait rien ! Je trouvais ça étrange. Depuis son accident, et même avant celui-ci, Jonathan ne m’épargnait aucun détails de sa vie, me précisant toujours ses nouvelles rencontres. Ce type là, il ne me disait rien. Je ne l’avais jamais vu. Ce que je voyais bien par contre, c’était sa main sur celle de mon cousin. PAR-DON ? J’avais à l’évidence loupé un chapitre ! Ca n’annonçait rien de bon… Mais je poursuivais ma traversée du café bien décidé à élucider le mystère de l’identité de ce mec qui semblait partager une certaine proximité avec Jonathan. J’interpellai ce dernier alors que j’arrivais devant sa table « Hey Jo’ ça me fait plaisir de te voir ! » Je le pensais sincèrement. « Je te dérange pas longtemps, à ce que je vois tu n’es pas seu… » Je ne parvins pas à terminer ma phrase, ayant posé les yeux sur l’individu mystère. Qui ne l’était pas tant que ça. La vision de ce visage familier me coupa le souffle. « Marcus ?! » Qu’est-ce qu’il foutait là ? Qu’est-ce que sa main foutait sur celle de Jonathan ?  

Alicia avait relevé la tête en voyant Marcus approcher de nous, comme absorbée par la présence régulière du jeune homme. Un sourire traverse ton visage lorsque tu le vois amener prudemment sa main vers elle, alors qu’elle le sentait avant de faire retomber sa tête sur le sol en soupirant. « Bof, elle te donne déjà moins d’attention qu’il y a deux jours…On est sur la bonne voie. » Tu souris avec amusement, le mettant en garde sur la serveuse en l’observant ce petit air taquin sur les lèvres. Il est beau, terriblement beau et ça te déstabilise assez. Cette émotion qui ne cesse de te submerger quand il est dans les parages. C’est horrible et merveilleux à la fois. Il vient se poser en face de toi, t’offrant un baiser que tu lui rendis sans aucune hésitation. Tu le vois observer la serveuse brièvement avant de reporter son attention sur toi. Tu ris légèrement face à ses paroles, sauf que tu faillis t’étouffer en sentant sa jambe se faufiler entre les tiennes. « Non d’un chien Marcus ! T’es jamais rassasié toi. » Tu l’observes avec une tendresse inouïe alors que la serveuse revient avec ta commande en prenant également celle de Marcus, qui lui, semblait foutrement affamée. Comme souvent, elle m’observe en souriant, laissant quelques paroles hasardeuses et pleines de sous-entendus qui n’échappèrent pas au jeune homme. Tu le sens approcher sa main de la tienne, entrelaçant vos doigts d’une manière possessive que la serveuse ne manqua pas de remarquer. Son air surpris te fit pouffer sans que tu ne puisses te retenir. Il faut dire qu’elle ne t’avait jamais vu avec personne, du coup, te voir avec un homme devait être un choc. Elle s’éloigne et tu plonges directement ton regard dans celui du beau brun, serrant ses doigts entre les tiens. « Je ne te savais pas si possessif…tu veux pas faire pipi sur moi tant qu’on y est ? Et enlèves ta jambe…tu vas finir par m’échauffer l’esprit ! »

Tu ris de nouveau pour prendre une gorgée de ton café sans pour autant lâcher sa main quand une voix familière s’éleva. Tu faillais recracher ta boisson en voyant ton cousin près de vous. Merde…Tu avais complètement oublié de le prévenir par rapport à Marcus. Toi qui lui disais tout… « Hey Ezra, je ne m’attendais pas à te voir. » Pourtant, un large sourire s’affiche sur ton visage alors que tu regardes ton cousin. Il était celui qui avait pris la peine de venir te rejoindre en Allemagne, qui t’avait épaulé tout le long. Tu lui devais énormément. Tu sens la main de Marcus s’échapper de la tienne et tu te crispes, fronçant les sourcils alors qu’Ezra c’était arrêté en pleine phrase pour prononcer son prénom. « Oh…vous vous connaissez…enfin, ça m’étonne qu’à moitié. » Oui, si Marcus et toi étiez proches lors de ton adolescence, Ezra devait forcément le connaître d’une façon ou d’une autre. Sauf que voilà, le regard d’Ezra et de Marcus ne laissait rien envisager de bon. « Hum…Assieds-toi avec nous Ez’, le temps de boire un café. » Oui bon, tu ne savais pas vraiment comment réagir face à cette situation. Alicia c’était déjà levée pour venir se planter près de ton cousin, secouant la queue joyeusement, réclamant une caresse de la part de l’homme qu’elle avait souvent côtoyé. Tu as l’impression de sentir une certaine tension qui venait de s’imposer et, calmement, tu prends une gorgée de ton café et de ta gaufre à la cannelle, observant ton cousin et Marcus tour à tour. « Je n’ai pas besoin de faire les présentations du coup… » Non mais pourquoi ils tiraient une gueule comme ça tous les deux ? Et pourquoi Marcus t’avait brusquement lâché en voyant Ezra se planter devant vous ? Tu te raidis et, instinctivement, tu t’éloignes de Marcus comme pour lui faire payer son acte en t’enfonçant dans ta chaise.

Te tournant vers Ezra, tu essayes de sourire à ton cousin pour tenter d’ignorer la tronche qu’ils font. « Je suis désolé de ne pas avoir donné de nouvelles, j’ai été pas mal occupé. Oh, d’ailleurs, tu seras ravi d’apprendre que je commence tout doucement à avoir quelques…flashs. Enfin, des brides de mémoires quoi. » Quoi que…la dernière conversation par message laissait sous-entendre qu’Ezra était pas fane du fait que je tente de savoir qui j’étais autrefois.
 

Mon sourire affectueux prend des alures prédatrices alors que tu fais un commentaire sur ma petite provocation en publique. « avec toi? Non jamais! » soufflais provocateur, parce que si tu t'en souvenais Jon' tu comprendrais que c'est pas qu'un jeu, que y'a une part de vérité la dedans. Je ricane bêtement et ôtes ma jambe avant que la serveuse ne fasse son intervention. Eh, la morue, tu peux pas juste prendre MA commande au lieu de mâter MON Jon'? Pensais je avant d'agripper la main de Jon' comme pour le lui faire comprendre. Un ton mieilleux, un sourire exagéré je prend ma commande -familiale- avant de détourner mon regard de celle dont le visage se ferme avant de tourner les talons. Eh poupée estimes toi heureuse j'ai été sympa ce coup ci! Pensais je avant de rire aux propos de Jon'.  « oops pardon réflexe!» bah ouais j'avais remis ma jambe et alors? Bah ouais je venais de marquer mon territoire et alors? C'est toujours comme ça que ça marchait avant, même Aria savait rien faire contre ça. « Finalement j'vais p'tet bien continuer, histoire d'être sur de jouer au policier et au voleur....» babillais -je d'un ton joyeux ta main toujours dans la mienne. Mais je ne m'attendais pas le moins du monde a être coupé de la sorte par... Bordel... Ezra! Je lâche rapidement la main de Jon' « Ezra...» caches ton enthousiasme Marcus! Mon sourire s'efface et pas parce que Jon' se renfrogne dans le fond de son siège, mais parce qu'il propose au cousin de venir taper causette. Oops j'ai "oublié" de préciser quelques points et quand il lui parle comme à son confident je sens la merde arriver tout droit sur la table. J'avale péniblement ma salive, je n'ose pas croiser le regard de Jon' et me contente de fixer Ez'. Et si je prenais la parole ce serait bien? Et si je dirigeais la conversation ce serait mieux? ça éviterais les boulettes non?

« Eh ouais viens donc fêter mon r'tour!» lâchais je d'un ton enjoué, trop enjoué pour être naturel. Quoi qu'avec moi on sait jamais ce qui est vrai ou faux. Je penche la tête sur le côté gardant toujours mon sourire de rigueur « ta tante m'a même fait pour l'occasion des muffins choco caramel... je jette un regard à Jon' et précise « mes préférés.» Avant de reporter mon regard sur Ezra. « qu'est c'que tu deviens?» lançais je déterminer à éviter toute conversation pouvant dériver sur un nous, un ancien nous ou toute chose un peu bancale qui foutrait une merde monumentale. Mais le truc c'est qu'il regarde Jon' et que ces histoires de flash ça semble l'intriguer, putain les gras si vous niquez tous mes efforts c'est la merde! Je prends donc les devants « il se souvient d'moi... c'est mignon hein?» Euh merde... c'était p'tet pas l'idée su siècle de relancer la dessus, mais à trop esquiver je vais me faire griller. Et cette commande elle arrive? Genre vite qu'on puisse commenter la cuisine plutôt que lancer un pavé dans la marre?

Mes paupières se plissèrent pour ne devenir que deux petites fentes par lesquelles je jauges Marcus sans prêter grande attention à Alicia qui me faisait la fête, réclamant au passage quelques caresses. Mon prénom mourut dans un souffle, passant à peine le seuil des lèvres de Marcus. Je daignait enfin flatter son encolure en m’agenouillant un instant, écoutant d’une oreille Jonathan me saluer. Je reportais très vite mon regard sur Marcus. Jonathan ne mis pas longtemps à comprendre que nous avions déjà été présentés de nombreuses années auparavant. Il ne mit que quelques secondes de plus à percevoir le malaise qui semblait s’installer entre nous. Des retrouvailles comme j’en avais rêvé ! Mon cousin ne tarda pas à m’inviter à prendre la place, ce que je fis sans me faire prier, pour le plus grand plaisir de ce vieil ami retrouvé, à en voir sa tronche ! La serveuse apporta mon café et le déposa sur la table juste devant moi. Je m’installais donc, portant le breuvage brulant à mes lèvres, désireux d’obtenir de plus amples explications sur cette situation qui me paraissait tout SAUF normale.

Marcus en faisait des caisses, tu voyais les piscines à balles pour les gosses? Ben Marcus il se lançait la dedans en tentant de nager le papillon. Je n’étais pas sur de vouloir fêter son retour, mais je ne déclinais pas pour autant son invitation, loin de là. « Je me joins avec vous avec plaisir ». Peut-Être que plaisir n’était pas exactement le mot qui m’étais venu lorsque je voyais ces deux là ensemble. Mais savoir ce que Jonathan avait bien pu avaler comme salades m’intéressais tout particulièrement. La référence à ma tante ne me plu guère. Ce type était en train de revenir dans la vie de mon cousin telle une sangsue. Je ne relevais pas, préférant en venir au fait rapidement. Comme si ce que je devenais l’intéressait…? Ce mec s’était volatilisé de la vie de notre famille alors qu’il était presque devenu l’un des nôtres, il se foutait vraiment de ma gueule ? « J’expose à Leeds, tu devrais passer un de ces quatre ! » Je pourrais m'occuper d'arranger ta belle gueule à ma façon... J’essayais de paraître un peu plus enjoué que mon expression ne voulait bien l’admettre. J’arrivais pas à me forcer, bordel. Je voulais pas paraitre impoli, mais a seule chose qui m’intéressait, c’était de savoir comment son foutu cul pouvait se retrouver en face de mon cousin !

Un sourcil levé en direction de mon cousin, j’apprenais que ce dernier avait réussi à accédé à certains souvenir jusqu’alors bloqués dans sa mémoire. Une partie de moi était soulagée de voir que Jonathan poursuivait sur la bonne voie sa guérison. L’autre se tendait craignant que des souvenirs trop douloureux puissent lui revenir en mémoire, le brisant pour de bon. Le genre de souvenirs où Marcus était précisément l’acteur principal. Et il fanfaronnait. Clamant haut et fort que Jonathan se souvenait de lui. Ouais. Bien sur. Leurs doigts entrelacés quelques secondes plus tôt laissaient croire que le subconscient de mon cousin avait bien fait son taf, épargnant à Jonathan des souvenirs trop durs à encaisser. Si le cerveau de Jo’ avait censuré les conneries de Marcus, mon cerveau à moi n’avait rien oublié, et j’allais me faire un plaisir de rafraichir la mémoire de mon cousin. « Ah ouais, mignon tu dis ? » J’avalais une nouvelle gorgée de café. « Il doit pas se souvenir de grand chose alors? » Je lançais un regard interrogateur à Jonathan, bien que je connaissais la réponse. « Et j’ai l’impression que t’as été plutôt léger en détails pas vrai Marcus ? » Une fois encore, mon regard passa de l’un à l’autre, cherchant une réponse à tout ce merdier. Lequel allait flancher en premier ?

Non mais c’est quoi ce bordel ? Il se passe quoi là exactement ? Marcus était passé de l’allumeur au mec super distant face à ton cousin. Ton cousin lui, généralement si chaleureux en ta présence, se retrouvait avec une tronche à faire peur. Et toi, t’étais complètement paumé en observant les deux converser, Marcus en faire une tonne et Ezra le piquer à vif. Puis, c’’est quoi cette allusion face aux souvenirs légers…Tu sens ton corps te crisper et tu serres les dents, laissant un regard sombre observer Marcus, toujours vexé par son comportement. « Laisse ma mère en dehors de vos merdes. » Outch, le son de ta voix n’a absolument rien de rassurant. Tu tournes la tête vers Ezra, un air interrogateur mais également assez fermé. « Et toi, arrêtes de chercher la merde. » Tu venais de pointer ton indexe sur Ezra. Tu l’aimes ton cousin, clairement, mais là tu es dépassé par la situation et tu détestes ça. « Je dois sortir mon arme ou pas ? Non mais, à vous regarder, ça pue l’exagération à plein nez. Je suis peut-être amnésique mais pas stupide. » Passant une main sur ton visage, tu n’as pas l’habitude d’avoir ta langue dans ta poche dans ce genre de situation. D’ailleurs, tu as toujours été un peu trop franc dans ces situations. Tu poses tes avant-bras sur la table, jouant avec ta tasse nerveusement, repoussant ta gaufre. Tu n’as radicalement plus faim là. Bon apparemment Ezra n’appréciait pas Marcus et là, t’étais piqué à vif parce que l’approbation de ton cousin ça compte énormément à tes yeux. Tu avais toujours eu tendance à te reposer sur lui ces derniers temps, cherchant son soutien au quotidien, ses conseils également. Hors, si tu devais envisager quelque chose avec Marcus, tu craignais les représailles d’Ezra qui faisait partie de ta vie.

Tu te tournes vers ton cousin, cherchant à capter son regard. Une fois fait, tu dis calmement, enfin, tu essayes parce que tu voyais bien que lui avait clairement du mal à se contenir. « Je peux savoir ce qu’il te prend là ? T’étais pas le premier à me dire qu’il fallait que je me change les idées ? Que je vois des gens ? » Bon, en-même temps Marcus t’en avait fait bavé, du moins, dans le souvenir qui c’était faufilé dans ta mémoire. « Je me souviens de lui, enfin, de son départ plutôt…mais on en a parlé et si c’est à cause de ça que t’es vénère alors laisses tomber Ez’… » C’est à peine si tu ne le suppliais pas du regard, sauf que voilà, tu n’avais pas toutes les cartes en main et tu en avais conscience. Pui, Ezra avait toujours été très protecteur envers toi, cherchant ton bien être avant tout. Tu reposes ton attention sur Marcus, un regard accusateur sur le visage, parce que bon, t’avais encore une fois pas apprécié son élan de recule lors de l’arrivé de ton cousin. « Et toi, tu sais ce que j’en pense, j’en suis certain. » En sous-entendus, ça va chier mec quand on sera tous les deux…une fois pas deux ! Sauf que bon, tu sens les embrouilles arriver à des kilomètres à la ronde et vu la décharge électrique du côté de ton cousin, tu sentais également qu’une déclaration de guerre allait être mise sur la table. Et merde, pourquoi t’as accepté de venir boire un café hein ? Genre, t’aurais pas pu te contenter de rentrer chez toi et de dire à Marcus de te rejoindre là-bas ? Bien sûr que non, le destin se fou royalement de ta gueule apparemment. Petite garce qu’elle est !

Tu vois la serveuse arriver avec la commande Marcus et toutes ses saloperies à bouffer, détournant ainsi ton attention l’espace de quelques secondes. Tu souris à celle-ci poliment, peut-être trop gentiment rien que pour faire chier le brun en face de toi. Tiens, prends ça dans tes dents monsieur le possessif de mes deux ! « Oh, Natalie, j’adore ta nouvelle coiffure. J’ai pas eu le temps de te le dire tout à l’heure. » Ouai, flatter les femmes sur leur nouvelle coiffure c’est faire mouche à tous les coups…Tu joues avec le feu ? Ben écoutez, y a déjà la fumée là entre les deux, autant rajouter ton grain de sel non ?

Dire que son intrusion était mal venue serait u euphémiste et quelque chose me dit que les choses peuvent très vite partir en vrille. Ez et moi on à jamais été vraiment pote, p'tet qu'il était un peu jaloux  à l'époque ou je prenais toute l'attention de son cousin ou p'tet parce qu'il avait remarqué notre petit jeu. J'ai jamais vraiment eu de dent contre toi man, mais toujours un peu de méfiance, comme une sorte de rivalité bon enfant qui peut nous pousser à un combat de coq assez violent sous le regard témoin de Jon'. Le soucis? c'est qu'il à oublié, le soucis c'est que mon retour va pas être vu d'un bon oeil et si ses parents sont fan de moi, tout le monde n'a pas toujours acheté si facilement mes sourires angéliques. Et Ezra en fait partie. Pas que ça m'effraie non, mais... certains sujets encore noyés dans le silence ont pas intéret à ressortir aujourd'hui et ça par contre ça m'fait flipper un max'! Je prend la parole, monopolise la conversation, quoi de mieux pour éviter des questions malvenues ou une discussion gênante que de diriger la conversation? Mais Ez' il est pas dupe et ce sale petit con le fait bien trop vite savoir.  Politesses et courbettes , tout en exagération, je te réponds « oh avec GRAAAND plaisir, tu sais bien que j'adoore l'art.» tu en fais beaucoup trop Marcus et te la jouer parfait petit angelot aimé par la famille ne te rendra pas justice non plus. La joute verbale commence, me forçant à t'envoyer un baiser bruyant du bout des lèvres  et te répondre gracieusement  « moi aussi je t'aime Ezra!»  c'était - presque- amusant, avant que le regard sombre de Jon' n'annonce la tempête qui allait nous tomber dessus. Mon sourire s'efface, je grimace et je ne relèves même pas la pointe de victoire alors qu'Ez' se fait réprimander par son cousin, parce que... bah moi aussi j'en mange dans la gueule. Oops...

Je ferme ma grande gueule, je ravale mon sourire de crétin et je croise les bras sur la table, attendant sagement le retour de la chaudière oups pardon serveuse. C'est pas l'moment de t'enfoncer Marcus, alors si tu faisais profil bas ce serait cool non? Mais quand le regard de Jon' se pose sur la serveuse mon sang se met à bouillir, mes doigts compriment rageusement le menu alors que le compliment digne d'un flirt tombe brusquement tel un coup de masse sur la tête. Sérieusement? T'es sérieusement en train de la draguer, sous mon nez? Mon regard sombre glisse de Jon' à la serveuse, oubliant de m'assurer que ce manque de discretion n'interpelle Ezra. Un truc vite, faut faire un truc avant de t'énerver, faire une bourde que tu regretterais   « c'est vrai que c'est de très bon gout.» confirmais je avec la plus grande des hypocrisies, balayant la table avec ma main et mon café avec. Tiens prend ça morue! « oops...c'que j'suis maladroit!» et c'est qu'en plus de tacher ça brûle. Sorry, not sorry. Un sourire en coin que le regard d'Ez vient probablement de noter alors que Jon' me fusille du regard. Je me lève et prend ma serviette pour tamponner le chemisier blanc de la jeune femme « toutes mes excuses, vous n"aurez qu'a m'envoyer la note du teinturier... s'il arrive à détacher ça... le café c'est la plaie j'vous conseille d'aller vite le rincer si vous tenez à ce chemisier!» je reprend place, elle est dégoutée et moi... je savoure ma victoire en donnant de grands coups de crocs dans la tarte. « hmm ptain c'est bon... vous en voulez?» j'suis tellement de bonne humeur d'un coup que je suis prêt à partager ma bouffe.

L’agacement de Jonathan est palpable. Et pour cause. Ce mec, Marcus, qu’il croyait surement être d’une bonne foi digne d’un enfant de coeur n’est en fait qu’un imposteur. Un profiteur qui plus est. Je veux dire, qui profiterait de l’amnésie d’un mec, quand bien même on veut tirer son coup, par pitié, on jette son dévolu sur un mec qui a pas déjà assez de merdes à gérer dans sa vie, non ? Jonathan est un grand garçon, je le sais, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. Mais je sais aussi que ce qu’il espère le plus au monde c’est de recouvrer la mémoire. Et si ce Marcus de malheur fait réapparaitre des flash obscurs de sa vie d’avant, il est évident qu’il va prendre tout ce qu’il raconte pour argent comptant ! Ca fait un paquet d’années que je l’avais pas vu, mais comble de malchance, il est pas devenu dégueulasse pour un sous l’ex petit ami. Loin de là. A en croire l’expression qui hantait les pupilles de mon cousin avant que je n’intervienne, il est toujours sous le charme de Marcus, si ce n’est plus… Je suis bien avancé dans cette petite gueguerre puérile ! Je peux pas jouer de mon physique pour charmer Jo’ et le persuader de me convaincre, mais notre lien est bien plus profond qu’un solide coup de rein, pas vrai ?

Jonathan n’est pas dupe, ni crédule. Il nous remet à notre place un par un. Mais à l’inverse de Marcus, j’ai l’avantage de ne jamais avoir brisé le coeur de mon cousin. Le problème c’est qu’on marche tous les trois sur des oeufs. Je prie le ciel pour qu’il n’ait pas abordé le sujet « Aria » et la fin tragique que ça implique. Je prie le ciel pour que ses flash ne concerne que des parties de jambes en l’air ou d’autres fou rires partagés. Je pouvais au moins lui concédé ça, à l’autre là, il avait rendu Jonathan, il fut un temps. Mais c’est comme s’il se sentait obligé de faire merder tout ce qui se passait bien. Jonathan était pas très mature à l’époque, il était pas non plus à l’aise dans ses baskets, il avait commis des erreurs, mais s’en était relevé, allait de l’avant. Pourquoi redresser en retournant avec ce mec qui semble ne pas avoir appris a contrôler le nombre de connerie qui sort de son bec depuis le temps…

Je sers les dents parce que je sais pas comment je peux argumenter que ce mec lui apportera rien de bon. Sauf que Jon il commence à … drague (?) la serveuse. Sérieusement ? Ils me font quoi là ? Un genre de ménage à trois ? Je croyais que j’étais le seul hétéro au mètre carré! Et puis quand je vois la réaction de Marcus, ça fait tilt. Il est fou de jalousie, si bien qu’il renverse plus ou moins volontairement son café sur cette pauvre Nathalie. Et le voila qui se défoule sur cette part de tarte alors que la serveuse est partie sans demander son reste. Je sens la faille, je décide de m’engouffrer dedans. « Bon bah puisque tout le monde parle à tout le monde, je suppose que je peux te demander comment ça se passe avec cette nana que t’as rencontré l’autre soir, dans ce bar ? Vous vous êtes revus il me semble. » Je m’adresse à Jonathan, bien sur. Cette nana ? Une fille qui lui a demandé des renseignements sur les élevages de chiens comme celui de Jo’. Rien d’ambiguë. Sauf que connaissant Marcus, ça suffira à mettre le feu aux poudres. Et Jonathan m’en a parlé plusieurs fois. J’ai pas besoin de tarte, je m’apprête à savourer le spectacle…  

Ça y est, la guerre est déclarée et toi, tu ne sais plus absolument sur quel pied danser. Alors, tu fais le con, tu prends la serveuse comme cible juste pour bien faire chier Marcus. Si tu t’en ramasses une de ton cousin, ça t’étonnerait qu’à moitié. Sauf que Marcus, lui, c’est un enfoiré de première et il renverse sa tasse sur la serveuse. Tu ne peux t’empêcher d’aller éclater ton front contre la table, poussant un gémissement d’exaspération. « J’en peux plus de toi… » Tu te redresses pour regarder ton cousin d’un air dramatique, comme si tu avais besoin de son aide, parce que c’est le cas. Tu es partagé entre la colère et l’envie de tuer l’homme en face de toi, d’ailleurs, quand il se met à bouffer sa tarte tu lui envoie ton pied dans le tibia avec une force étonnante. Tiens, ramasses dans ta poire espèce d’abruti sadique du café ! D’accord, c’est effectivement très puéril de ta part, mais tu n’avais pas pu t’en empêcher. Serrant les dents, tu sens qu’un meurtre va être commis entre les deux et le pire, c’est que tu ne sais pas pourquoi ! Et là, Ezra qui en rajoute une couche et tu te fiche, avalant de travers ta gorgée de café. Il vient vraiment de mettre sur le tapi l’histoire d’une femme rencontré dans un bar ? Tu tousses plusieurs fois, lançant un regard intrigué à Ezra. Il te fait quoi là ? Oooooh, d’accord ! Il a compris que Marcus était jaloux et donc, il faisait en sorte de le faire sortir de lui. Ce n’est pas con comme tactique. Puis, Marcus le méritait bien merde ! Tu prends alors un air complètement détaché, pointant ton indexe vers ton cousin, tu puais …l’innocence ? Pas vraiment.

« Oh, elle. Oui bien sûr que je l’ai revue. Une très gentille fille d’ailleurs, on a longuement parlé devant un autre verre. Je devrais avoir de ses nouvelles très rapidement d’ailleurs. » Histoire de conclure l’affaire…Enfin, ça, tu ne l’ajoutes pas, Marcus n’a qu’à s’en mordre les doigts hein. Après tout, c’est lui qui ta lâché la main. C’est lui qui se la joue distant depuis que ton cousin était là…Oui, tu es très rancunier et surtout très mauvais quand tu t’y mets. Hors, ce n’est absolument pas le bon comportement à adopter en présence du beau brun en face de toi. En parlant de lui…Tu tournes la tête vers lui, un sourire adorable sur le visage. « Ta tarte est toujours aussi bonne Marcus ? » Provocation épuisante, méprisable. Tu prends une bouchée de ta gaufre, mâchant très lentement, le regard partagé entre le sombre et la pétillance d’une guerre qui va vraiment mal tourner. Vous êtes comme des gamins en train de se lancer des piques, en train de voir qui allait plier le premier. Sauf que là, tu vas finir par te brûler et, une fois que tu te seras calmé, tu allais clairement regretter d’avoir joué l’enfant ainsi. « Si tu veux, je peux te la présenter. D’ailleurs Ezra… » Tu reposes ton attention sur ton cousin. « Il faudrait que tu m’accompagnes la prochaine fois, histoire que vous puissiez faire amplement connaissance. » Ménage à trois ? Non, n’abusons pas hein, sauf que c’était son contact, pas le tiens. Tu en avais un peu marre de jouer les arbitres entres eux, donc, autant foutre la merde également hein. Si quelqu’un passait maintenant pour vous adresser la parole, il ne serait pas impossible qu’il se prenne une tasse de café dans la gueule vu les tensions évidents qui s’élevaient de vos corps.