AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

Partagez
 

 I need my big brother ♥

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Anonymous
Invité
Invité

I need my big brother ♥ Empty
MessageSujet: I need my big brother ♥   I need my big brother ♥ EmptyDim 2 Oct - 21:22

 
« because i need you »

Caleb & Jules


« Et donc comme vous pouvez le constater ... » la voix me paraît si lointaine, alors qu'elle est près. J'essaie de me focaliser sur ce qu'il dit, j'essaie tant bien que mal, mais je n'y arrive pas. Dans ses traits, je vois trop de chose. Toutes ses années où il a crié sur lui, toutes ses années où il m'a façonné à son image. Toutes ses années sans lui. Concentre toi Caleb, tu peux le faire. Je baisse les yeux, relis les chiffres, mais honnêtement, j'en ai rien à faire. Ces chiffres me disent rien, ce texte me parle pas. J'ai beau relire, encore et encore, mon esprit n'est pas là. Cela m'est déjà arrivé, mais pas comme ça. Pas de cette façon. Je revois Jules partout, puis ce geste, ce … Je déserre un peu ma cravate, bougeant mon coup. Je me sens pas à mon aise. Passant une main sur mon front, je transpire. Une première. J'attrape mon verre d'eau et bois une puis deux gorgées. Je ne sais pas ce qui m'arrive. Une sensation de chaleur commence à m'envahir. Je sens mon cœur qui s'accélère. Ce n'est rien, il faut que j'arrête de repenser à tout ça. Pourtant j'ai l'impression de sentir ses lèvres sur les miennes. Son regard. Ce départ. Et puis cette lettre. Je secoue ma tête, les mots me semblent fous, je secoue à nouveau. Mes yeux se brouillent. La sueur m’atteint de partout, qu'est-ce qu'il m'arrive. Je n'ai pas été comme ça depuis … le collège, lors de mes crises d'angoisses. Mon ventre fait un bruit, la nausée commence à arriver. Je me recule d'un coup, ne prêtant aucune attention aux regards qui viennent de se poser sur moi. Je me lève d'un coup. « Caleb où vas-tu ? » Sa voix m'électrise, il faut que je sorte. Sa main se pose sur mon épaule, mais j'ai l'impression d'être plus fort. Pour la première fois, je ne reste pas dans cette pièce, son impacte ne me fait rien. Mes pas s'accélèrent, il me faut de l'air. Les murs se rapprochent de moi, je fais tout pour les éviter. Je ne reproduirais pas la scène du composteur. Je ne suis pas dans un vaisseau, il n'y a pas d'ordures qui m'entourent et je ne suis pas avec Han Solo. Déboutant un peu le col de ma chemise, je vois la lumière. Cette même lumière qui m'aveugle un brin, posant une main devant mes yeux. C'est bon je suis mort ? Je finis par ouvrir la porte, une vague d'air m'envahis. Elle parcourt tout mon être, je la sens dans mes poumons. Ce n'est pas assez, posant une main contre le mur, la bile vient de sortir. Et pas que ça. Rendant par la même occasion mon repas de ce midi. J'ai l'impression de rendre en même temps tout ce qui s'est passé ces derniers jours. Mes émotions réduis dans cette flasque. Cette odeur me fait fuir. Il faut que je bouge d'ici, d'une à cause de l'odeur, mais surtout je ne donne pas cher de ma peau, une fois qu'il m'aura retrouvé. Je suis mort. Tel un zombie j'avance jusqu'à ma voiture. J'ai l'impression d'être vide et plein à la fois. Mon cerveau est prêt à exploser, je déteste ça. Tout fuse à l'intérieur. Je ne comprends plus rien. Mon corps en revanche, il a tout rendu, tout ce que je lui fais subir depuis quelques jours. Le manque de sommeil ainsi que d’appétit. Le stress je pense aussi. Stresser par quoi ? Ce mariage ? Éventuellement. Je ne sais pu. Je ne sais pu du tout où j'en suis. Il a semé le doute dans ma tête depuis un moment déjà, mais là c'est pire. Pire encore, Jules est de retour. Son retour a eu l'effet d'une bombe sur moi. La joie et la jalousie se sont mélangés et je n'ai pas aimé ce qui s'est passé. Ce départ, me ramenant à son premier départ. Cette lettre, ces mots. J'en peux plus. Est-ce une bonne idée de conduire ? Au point où j'en suis ? J'en sais rien. Trois mots qui définissent mon quotidien du moment. Est-ce que je veux me marier ? Je ne sais pas. Est-ce qu'elle est la femme de ma vie ? Je ne sais pas. Est-ce que je l'aime. Je ne sais pu. Est-ce qu'il me plaît plus que je ne pensais ? … non la réponse doit-être je ne sais pas. Est-ce que je suis heureux ? Apparemment non. Ce matin encore mon reflet n'était pas aussi éblouissant que celui de Jules. Je croule sous les papier. Sous un océan de responsabilité, j'ai juste envie de tout envoyer valser, mais je ne peux pas. Je me suis engagé dans tellement de chose. Tout me dépasse, je me sens clairement submerger par toutes ces choses. Entre ce que je dois faire et ce que j'ai envie de faire …

Je coupe le moteur. Posant ma tête sur le volant. Il faut que je sorte d'ici, pour aller où ? Sans m'en rendre compte je suis rentré à Dewsburry, au moins ici je suis loin de sa fureur. Je peux imaginer sa veine sortir, la colère sur son visage. Ce même visage qu'il avait habitude de prendre face à Jules. Je l'ai vu qu'en sa présence, sentir la déception dans son regard, l'agacement dans ses gestes. Je me suis vu à sa place. Une affreuse sensation me parcourt. Sortant la lettre de ma poche intérieur. Je souffle un bon coup, tout en passant une main dans mes cheveux. Il y a eu d'abord cette lettre, puis cette soirée, rajoutons cette annonce ou plutôt ces annonces. Cette réunion. Je sens que je vais recommencer à faire une crise, il faut que je sorte de cette voiture, un peu d'air me fera le plus grand bien. Il faut que j'arrête de penser à tout ça, pourtant j'arrête pas de revoir leur visage. Celui de Jules lorsqu'il a quitté « ma » maison. Celui de Jasper lorsqu'il a quitté ma voiture. Et celui de mon père lorsque j'ai quitté la réunion. Tout se mélange dans ma tête, je n'arrive pas à faire le vide. Je ne sais pas lequel j'ai le plus déçu. Mon père ? Qui fonde tout ses projets et son avenir sur moi. Moi qui doit reprendre cette boîte, qui ne m'intéresse guère, mais dont j'y travaille depuis bien trop longtemps. Seulement ça, je suis incapable de lui dire, je peux voir la fierté dans son regard, la joie qui émane de lui lorsqu'il parle de sa succession. Il est heureux, ça me fait plaisir de le voir ainsi. Et moi ? Non, mais ce n'est pas grave. Du moins, tout ceci ne l'était pas avant que je le rencontre, avant qu'il ne me parle. Il a changé ma conception de la vie, je ne peux pas le nier. Lui et son humeur. Lui et ses personnalités. Lui et ses mots. Lui et son baiser. Shit ! Il faut que j'arrête d'y songer. Et Caitlin qui m'a demandé au petit matin, si tout c'était bien passé … je n'ai pas su lui répondre. Tout est allé trop vite. Et puis Jules ? Je sens que je l'ai déçu, ma réaction… Ce n'était pas ce que j'avais en tête. Durant tout ce temps, il revient et je trouve le moyen de lui envoyer ses erreurs à la tête. Qui suis-je pour lui faire ça ? Son frère, certes, mais je m'en veux. Il ne méritait pas ça. Certes j'étais jaloux, sentiment que je déteste, mais ce n'était pas une raison. Je me déteste de ressentir ça, puisque c'était ce qu'on a toujours voulu l'un pour l'autre : le bonheur. Je ne sais pas pourquoi j'ai réagi ainsi … est-ce le gamin en moi qui lui en voulait de l'avoir abandonné ? Ou l'homme qui lui en veut d'avoir une vie que j'envie ? Tout s'embrouille et je n'arrive pas à y voir quelque chose dans tout ça. Juste un flot de visage, de paroles, d'actes … Tout s'emmêle tel un vrai casse chinois ! Ironiquement, j'étais avec des chinois il y a encore quelques minutes, heures ? Je ne sais pu.

Mes pas se finissent devant ce bâtiment. Je ne sais pas pourquoi je suis là, juste que mon corps a suivi ce que mon cerveau a compressé. Cette adresse. Je souffle, regardant autour de moi. Je fais quoi ? J'en sais rien. Une personne en sort et s'en comprendre, je me précipite pour y rentrer. Je n'avais pas couru aussi vite depuis la compétition en cinquième. Autant dire que ça remonte à loin. Trop loin. Il faut que je reprenne mon souffle. Un à un, je monte cet escalier, dans l'espoir de trouver quoi ? Un frère heureux de me voir ? Une rédemption ? J'en sais rien, mais je ne peux pas m'arrêter en si bon chemin. J'ai l'impression de n'être plus maître de mon corps. Ce dernier lutte avec mon esprit, mais rien n'a faire. Je ne sais pas ce que je vais trouver derrière cette porte, sûrement pas grand-chose … mais j'ai besoin d'être là. Je lève le poing, hésitant un instant, au même moment la porte s'ouvre. Ça je l'avais pas vu venir. Il me dévisage. Je fais quoi ? Il s'apprête à parler, mais non. « Avant que tu parles laisse moi parle, je suis désolé. » De quoi exactement ? Il fronce un sourcil. « Je n'aurais pas du réagir comme j'ai réagi la dernière fois. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça ? Ça me ressemble pas, je ne sais pas ce qui m'arrive en ce moment. Je perds pieds. J'ai l'impression de crouler sous tellement de chose. Je pense à une chose et son contraire et puis y a lui et ton retour. Alors je suis encore plus paumé ! J'aurai pas dû réagir ainsi, bien sûr que je suis heureux pour toi Jules. Vraiment. » Je plante mon regard dans le sien, mais je n'ai pas fini, je sens ma bouche qui s'ouvre à nouveau. « Le truc c'est que je sais pas, quand je t'ai vu, j'ai tellement cru que tu étais revenu pour moi. Rien que pour moi et non pour du boulot. Je sais pas ce qui s'est passé, et puis y a ton sourire, ton éblouissance. J'en sais rien. J'ai ressenti ce truc pour la première fois au fond d'moi ! Et je sais pas !! je sais juste que t'avais pas le droit de me laisser avec papa. Je sais que tu le regrettes. Et je t'en veux pas, réellement pas. Je sais qu'on pourrait croire que c'est contradictoire, mais non. Je sais pas comment dire, mais j'ai toujours été ce gars paumé, reclus dans sa petite bulle. Toi et izzy vous étiez ma porte de sortie. Oui je me cachais derrière toi, parce que c'était sûrement plus simple. J'en sais rien, mais ton départ a laissé un froid. Un gouffre s'est instauré à la maison. Il a mis toute son attention sur moi, faisant de moi ce que je suis aujourd'hui... » Je me rends compte que j'ai commencé à faire les cents pas devant lui. Ce que je suis ? Mais je suis quoi ? « Et pour tout te dire, je ne sais même pas ce que je suis ou qui je suis. Et là ton retour a eu l'effet d'une bombe sur moi. Jules tu respires le bonheur ! Tout comme lui, alors j'en sais rien, peut-être que je sais pas … mais il aurait pas dû m'embrasser ! Et tu aurais pas dû partir ! OH MON DIEU ! » J'ouvre grand les yeux et m'arrête. Analysant la situation. « J'ai quitté la réunion. J'ai planté papa, il va me tuer. Je suis mort ! Je me suis même pas retourné et et et j'ai vomi en bas du bâtiment. » Oui, je prends conscience MAINTENANT de ces derniers événements …
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

I need my big brother ♥ Empty
MessageSujet: Re: I need my big brother ♥   I need my big brother ♥ EmptyMar 4 Oct - 16:06

 
« because i need you »

Caleb & Jules


Son portable émit un léger bip sonore, résonnant trois fois de suite dans la pièce vide de son bureau. Machinalement, l'homme se leva tout en rangeant ses affaires et partit s'aventurer dans le labyrinthe qu'est le grand bâtiment. Un labyrinthe dont il connaissait chaque couloir, chaque recoin et cul de sac. On pourrait même lui bander les yeux, l'abandonner dans une partie de l'immeuble au hasard sans lui donner une seule information que les yeux fermés il retrouvera son chemin. Ça ne faisait pas si longtemps qu'il avait la joie d'arpenter ces murs et pourtant, tous le monde le saluait d'une manière si habituelle que le stagiaire pourrait croire qu'il faisait partie des murs depuis des années et des années. « Oh, Monsieur Barnes attendez ! » interloqué par cette voix, le jeune homme se tourna pour se diriger d'un pas léger vers le bureau de l'accueil où la jolie et jeune femme semblait chercher un papier qui lui échappait des mains. « - Vous cherchez quelques choses ? Je peux peut-être vous aider. - J'avais une note pour vous de la part du patron mais, impossible de mettre la main dessus. Un petit post-it de couleur r- » Jules l'interrompit d'un seul geste, tendant la main vers le buste de la jeune femme pour y décrocher un ridicule post-it en forme de cœur, rose, qu'elle avait du oublier de retirer de son t-shirt. « C'est une jolie façon de ne pas les perdre en les accrochant sur votre buste, mais cette technique ne me semble pas encore ''parfaitement'' au point. » plus qu'à décrocher ce joli et délicat sourire pour mettre la jolie dame de l'accueil dans sa poche. Elle se mit à rougir, passa une main sur une mèche rebelle avant de baisser les yeux tout en gloussant d'une manière si ridicule qu'il aurait voulu rire à cet instant même. « - Merci de votre aide, Monsieur Barnes. Je veillerais à être plus attentive les prochaines fois. - Vous pouvez m’appeler Jules. » maintenant, il attendrais plusieurs jours à flirter avec elle et il était certains de pouvoir la ramener chez lui à la fin de la semaine. Ou la croiser dans la salle des archives. Moins romantique mais qu'importe, il n'était pas du genre à balancer des pétales de rose sur son chemin ni à allumer des bougies senteur vanille, pour détendre l'atmosphère. C'était qu'une perte de temps. Il lui fit un délicat geste de la main avant de se retourner et quitter son bureau une bonne fois pour toute. Il consulta l'heure sur sa montre, pesta contre les minutes qu'il a pu perdre et se dépêcha de rentrer à son appartement.

Son clébard l'attendait de pied ferme, assis au milieu du salon à le fixer avec ces yeux globuleux. « C'est pas en me fixant comme ça que je vais comprendre ce que tu m'veux. » manquait plus qu'il lui demande de parler et voilà qu'il se transformerait en grand-mère chérissant son chien comme son propre enfant. Jules retira son costume qu'il balança dans un coin de sa chambre et pris le temps de prendre une douche, se vêtir d'un stupide jogging et t-shirt avant de retrouver son chien toujours assis au milieu du salon. « T'as faim c'est ça ? » si tu lui parles encore une fois, il va te répondre Jules. Il insulta cette petite voix qui le faisait passer pour un con et rentra dans sa cuisine pour voir avec horreur qu'il avait oublié de racheter des croquettes. C'est pour ça que ce stupide animal l'attendait de pied ferme. Il crevait la dalle. Fouillant dans ses placards, il sortit une boîte de biscuit qu'il mit dans sa gamelle histoire de dire. Dans un soupir flegmatique, il enfila sa paire de pompe et chercha pendant un quart d'heure la laisse du chien. S'il se décidait à ranger son appartement et défaire ses cartons, tout serait bien plus simple. Son clébard au bout de sa laisse, Jules se décida à le sortir un peu et acheter de quoi nourrir ce petit-être à l'abandon. Il se demandait toujours comment avait-il fait pour se prendre d'amitié, de pitié et d'amour pour cette boule de poil. C'est pas comme s'il était un cœur de guimauve ni même un cœur de pierre, mais il n'aimait pas tellement les animaux. Ça puait et bavait à longueur de journée. Il se demandait sincèrement comment il avait fait pour trouver un peu de sympathie dans cette chose. Ouvrant la porte, il se retrouva nez à nez avec Caleb. Il frôla la crise cardiaque face à la stupeur de le voir sur son paillasson, ne s'y attendant pas du tout. Doucement, Jules passa une main sur sa poitrine et entrouvrit ses lèvres pour l'insulter de cette peur ridicule mais Caleb le coula de suite. Ça sentait pas très bon. Un de ses sourcils se fronça et voilà que son petit-frère était partit dans un monologue digne d'un discours romain.

Et blablabla, et blablabla par-ci et par-là. Jules croisa ses bras contre son torse en posant rapidement un regard sur son chien pour lui faire signe d'attendre et écouta attentivement son frangin. Ça l'étonnait toujours de voir que Caleb ne parlait pas beaucoup mais que quand il était partit, il était réellement pire qu'Izzy. Une véritable tornade incontrôlable. Jules patienta tranquillement en prenant bien soin de tout écouter. Il retenu les grandes lignes : Caleb était totalement paumé, déçut de voir qu'il n'était pas revenu que pour lui mais il lui pardonnait tout de même, que leur père avait décidé de fonder tout ses espoirs sur lui après qu'il soit partie et surtout : qu'il a embrassé quelqu'un. Un homme. Qui ? Quand ça ? C'est qui ? Il le connaît ? Pourquoi est-ce qu'il embrasse quelqu'un d'autre alors qu'il est censé se marier ? Jules avait bien remarqué que son frère était parfois attiré par la gente masculine et jamais ça ne l'avait dérangé, il faisait ce qu'il voulait après tout. Tant qu'il pouvait être heureux.

Caleb finit par s'arrêter de marcher dans tout les sens et de parler comme un déluré. « Respire et calme-toi. » ce n'était pas le bon moment de le bombarder de question et vue son teint blafard, les quelques tâches de sa mésaventure sur sa veste, Jules ne voulait pas ramasser le vomi de son frère à l'aide d'une serpillière. Sans un mot il vient retirer la cravate de son frangin ainsi que sa veste, la jetant dans son entrée et se décida à enfin franchir sa porte avant son chien au bout de sa laisse, toujours aussi calme. « On va prendre un peu l'air ça va t'faire du bien. » dans la même gentillesse et délicatesse, Jules retira l'affreuse chemise dans le pantalon de son frangin, et déboutonna quelques uns de ses boutons pour ne pas le voir s'évanouir dans quelques minutes. Caleb pouvait faire n'importe quoi quand il était paniqué. Jules se préparait au pire. Il posa une main sur son épaule pour l'aider à avancer avec lui et prendre la direction des escaliers puisque l'ascenseur plantait une fois sur deux, il ne voulait pas risquer une nouvelle mésaventure pour son frangin. Dans un silence calme et pesant, les trois énergumènes sortir de l'immeuble et après ce bol d'air frais et quelques pas en direction d'une supérette la plus proche, Jules se décida à dénouer sa langue pour en apprendre plus sur la vie passionnante de Caleb.

« Je vais faire ça par étape, ça s'ra p't'être plus clair pour ta cervelle. Et ta santé. » il lança un vif regard sur le brun pour voir s'il l'écoutait et entrepris de parler calmement. « Tout d'abord, c'est normal que tu sois paumé. Le stress du mariage dans quelques mois, ça fait toujours q'ques choses et puis, avec ce qui ce passe en moment t'as pas à paniquer pour le moindre petit vomi. Même devant l'entreprise. J'sais bien que mon retour ne va pas réjouir tout l'monde, toi qu'à moitié, mais faut pas en faire tout un plat. J'suis de retour et ça, tu le prends petit à petit. Comme un yaourt nature après un repas bien calorique : petite cuillère par petite cuillère pour le finir. » il s'arrêta quelques secondes pour laisser son clébard pisser contre un arbre puis repris la route en prenant bien soin d'articuler le plus possible. « Tu peux toujours appeler papa pour lui dire que t'es malade et que t'es désolé. Qu'tu reviendras demain en pleine forme mais qu'il te faut une journée de repos. T'as vraiment pas à t'en faire pour ça. Réellement pas. J'pense qu'il va au moins comprendre, même si tu l'as planté. Ça ce contrôle pas une maladie. » même s'il a toujours été trop con pour comprendre ça avec moi. Quelques pas plus loin, il finit par s'arrêter et se tourner vers Caleb en lui tendant sa laisse. « Tu l'gardes le temps que j'achète deux trois trucs, s'il te plaît ? » il ne lui laissa pas vraiment le temps de répondre que Caleb se retrouvait déjà avec la laisse entre ses mains et Jules disparut dans le magasin. Il se dirigea vers la nourriture pour son ami le chien, pris seulement deux paquets, paya et ressortit quelques minutes plus tard avec en plus de ça une bouteille d'eau et des bonbons à la menthe. Il déposa les deux paquets de nourriture pour chien au sol et tendis la bouteille d'eau et les bonbons à la menthe dans son autre main à son frère. « Bois un peu pour que ta crise passe et prend un bonbon, parce que tu pues d'la gueule. » il l'aida à ouvrir la bouteille d'eau et lui fourrer les bonbons à la menthe avant de le fixer sans bouger d'endroit. Caleb le fixa à son tour et pendant quelques longues secondes, ils restèrent ainsi à se regarder avant que Jules ne se décide à prendre la parole. « Et t'as embrassé qui ? » le sujet était lancé. À voir la réaction de Caleb, il avait du oublier qu'il venait de lui parler de ce passage. Pour le malheur de Caleb et le bonheur de Jules. Et puis, c'était bien plus amusant de parler de ses amours que du sujet ''parents'' pour le moment. Ça, ça viendra plus tard. Bien plus tard.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

I need my big brother ♥ Empty
MessageSujet: Re: I need my big brother ♥   I need my big brother ♥ EmptyLun 10 Oct - 22:57

 
« because i need you »

Caleb & Jules


Mes mains sur mon visage, je peux sentir la sueur sortir de mon corps. Les gouttes qui ruissellent un peu partout. Mon visage qui se décompose petit à petit. Je n'ai pas pu faire ça. Ce n'est pas possible. Ce n'est pas moi. Pourquoi j'ai fait ça ? Je suis un mort. Je revois son visage, l'incompréhension dans son regard. Jusqu'ici je n'avais vu ce regard qu'en présence de Jules. Les fois où j'étais caché en haut de l'escalier. Ces fois, où je n'avais pas peur d'affronter ces cris. Lors de ces rares fois, j'ai pu voir le regard de mon père. Ce même regard qu'il m'a adressé il y a encore quelques heures. J'ai l'impression d'être Jules. Les flash-back se succèdent devant mes yeux. A l'inverse de lui, je n'ai rien dit. Je ne lui ai pas tenu tête, je suis juste parti. Sa force n'a rien pu faire face à ma détermination. J'ai quitté la réunion. J'ai laissé mon père, sans un retour en arrière. Je me sens flancher, j'ai l'impression que mon corps n'est rien. Qu'il suffit d'une pichenette pour que je me décompose. Son visage hante mes pensées. Je suis un mort. Quatre petits mots, mais tellement d'importance. Ce n'est moi. Je n'agis jamais de la sorte. Je pense toujours avant d'agir et puis je ne déçois pas les gens. Là je l'ai clairement déçu ! Et puis les chinois ! Je vais devoir faire ma plaidoirie en chinois dès demain matin. Il faut que je me prépare, il faut que je trouve les arguments. Pourquoi je suis parti ? Parce que je me sentais pas bien. Ce n'est pas une réponse suffisante, c'est ce qu'il va me dire. Je suis mort. Une goutte m'arrive sur les lèvres. L'impression que cette goutte représente mon corps. Je suis à deux doigts de tomber. De voler en éclat, comme elle vient de voler sur ma lèvre inférieur. Éclatant du sel sur ma lèvre gercé. Une micro douleur se fait ressentir, mais rien comparant à ce que mon corps ressent. Il subit le poids, le fardeau de mes responsabilités. Je vais couler, je le sens. Si ce n'est pas déjà fait. Jules me paraît si loin. Trop loin. Je sens que ma vue se trouble à nouveau. Pourtant je sens qu'on me guide, je ne lutte pas. La force m'a abandonné. Ces dernières minutes m'ont achevé. Pourquoi j'ai couru ? Telle est la question. Si je savais ce que mon corps est en train de faire, peut-être serais-je en mesure de contre carré. Ou de trouver une parade pour empêcher le massacre, mais rien. Je ne contrôle plus rien. Le capitaine a sauté du bateau et un vrai capitaine, n'abandonne jamais son navire. Je ne suis que mascarade. Rien. Voilà je ne suis rien. Pas même un grain de sable. Je ne suis rien. Des gestes s'opèrent autour de moi. Je ne réagis toujours pas. Son visage est bien trop ancré en moi. Mon cœur récupère une cadence, mais ce n'est pas suffisant. Il me montre un nouveau visage. Une nouvelle accélération rien qu'en voyant ce visage. Une nouvelle goutte apparaît. Cette fois-ci, ce n'est pas de la sueur, mais des larmes. La pression se relâche. Je ne contrôle rien. Je sais que je ne suis pas une fontaine. Non. Juste quelques larmes se noient dans les pores de mon visage. Une forme bouge devant moi. Et une délicatesse me dirige. Une délicatesse que je n'avais pas ressenti depuis longtemps. Cette peau qui me touche m'apaise. J'ai l'impression d'avoir de nouveau six ans. D'être près de mon frère et que rien ne va m'arriver. Ma vision revient peu à peu, me laissant une image nette de ce qu'il fait …

Il ne me tient pas la main, mais pourtant c'est tout comme. J'ai vraiment l'impression de redevenir ce gamin. Celui qui ne jurait que par son frère. Celui qui faisait tout ce qu'il faisait et qui se prenait une claque derrière la tête. Arrête de me copier qu'il me disait sans cesse. Pourtant je continuais, jusqu'à ce que mon cerveau se mette en marche et prenne d'autres décisions. Et puis surtout que mon corps en ait marre de recevoir des coups. Il ne faisait pas mal, mais ce n'était pas une raison. Son contact m'apaise. J'ai six ans et je suis Jules. J'irais où il ira. Un pas après l'autre. Petit à petit, l'oiseau fait son nid. C'est ce que maman n'arrêtait pas de me dire à mes débuts. Je ne sais pas pourquoi je me souviens de ces mots. Je n'étais qu'un bébé, qui peut se souvenir de ça ? Peut-être en revoyant certain film de jeunesse. Allez savoir. Toujours est-il que ces mots sont ancrés en moi. Je la revois au loin, m'appelant, me disant de venir vers elle. Et Jules. Jules qui débarque et pousse à dépasser mes limites. Et je tombe. Je tombe fesse contre terre. Ne comprenant pas ce qui m'arrive. Pas de larmes. Non juste un regard vide. Ils me fixent. Rien. Puis une main qui se pose sur mon épaule. Une force qui me relève. Cette même force qui me maintient à ce moment présent. Je me sens en sécurité. Un sentiment que je n'avais pas eu depuis longtemps. Trop longtemps peut-être. Je n'ai pas à me soucier de moi, on le fait. C'est apaisant et rassurant. La pression qui m'accompagne tous les jours a disparu. Elle s'est envolée lorsque cette main s'est posée sur mon épaule. Sa main. Ce signe que j'ai toujours attendu. Ce geste qui fait tellement de bien. Ce n'est rien, c'est qu'une bagatelle, mais pourtant… J'en avais besoin. Ce gamin en moi en avait besoin. Parce que ce jour-là, il n'a pas posé sa main sur mon épaule. Il est parti. Pas d'au revoir. Pas de retour en arrière. Lorsqu'il a franchi le seuil de la porte, cette sensation est partie avec lui. Je ne l'ai pas retrouvé depuis...sauf peut-être dans cette voiture. Encore une fois c'est différent. Ce sentiment me fait du bien, il m'avait manqué. J'en avais vraiment besoin. La réalité est tellement mieux que les rêves. Je le ressentais différemment dans mes rêves. Là c'est vrai. Je sais que je ne suis pas en train de rêvé. Du moins, je ne l'espère pas. Je ne veux pas me réveiller, je veux que ce sentiment reste en moi. Je ne veux pas qu'il m'échappe. Je veux qu'il reste. Je relève mon regard, comprenant qu'il ne partira pas.

Sa voix se fait de nouveau entendre. Mes mains sont venus chercher de la chaleur dans mes poches. Mon regard se pose sur lui, puis sur moi. Aujourd'hui, je ne suis qu'une pale copie de ce qu'il est. Pourtant ça ne me fait rien, si c'est comme ça qu'on devient heureux alors je veux. Je veux ce qu'il a. Ses mots s'enregistrent en moi. Je l'écoute, constant qu'il prend soin de parler doucement, d'articuler. Il fait cet effort pour moi et je sais que c'est un effort. Baissant la tête, je me sens honteux de lui imposer ça. Il se modifie pour moi, me prouvant que j'ai une importance à ses yeux. Je me demande comment j'ai pu en douter. C'est moi. Je doute de tout, j'ai toujours été ainsi et ça ne va pas changer. Au fond, je ne suis qu'un gamin qui obéit encore aux ordres. Le mot papa te fait sortir un peu de tes rêveries. Il a bien employé ce mot. Lui qui a toujours eu du dégoût en le disant ou en y songeant. Là rien. Du moins, tu ne ressens pas ça, il te parle normalement. Il emploie le mot papa comme ci c'était normal, alors que ce n'est pas normal. Je sais que s'il peut éviter de l'employer, il le fait. Là  il le fait pour moi. Je n'en reviens pas. Son discours sonne faux. Je sais très bien ce qui m'attend : ma mort. Pas au sens littéral, mais je vais me prendre un savon verbal. Je l'ai déçu. Il n'attendait pas ça de moi. Je sais qu'il le dira pas, puisqu'il ne parle plus de Jules depuis son départ. On a même pas le droit d'évoquer son prénom. Il le dira pas, mais il le pensera. Il pensera que je l'ai déçu comme Jules l'a déçu, que je suis comme lui. Peut-être qu'il n'a pas tort. Je ne sais pas. Quatre mots qui définissent parfaitement mon état d'esprit. Un vide dans ma tête. Je ne sais pas ce que je vais devoir dire à papa, mais je sais que je vais y passer. Il ne fait pas d'impasse pour ses employers, alors pourquoi serait-il clément envers son fils ? Sachant qu'il a toujours été pire avec moi, qu'avec eux. Je dois montrer l'exemple. Ce que je n'ai pas fait, sa déception doit-être grande. D'un côté ça m'effraie, je redoute ce moment, mais d'un autre je m'en fous. Je m'en fous de ce qu'il peut penser. De ce qu'il peut ressentir. Il ne sait jamais poser la question sur ce que je pouvais bien ressentir, alors pourquoi moi je devrais ? Parce que c'est ce que je suis, du moins c'est ce que j'ai toujours été. Dans le fond, je suis qui ? Le mot rien, vient encore envahir ma tête. C'est peut-être ce que je suis vraiment au final. Un truc arrive dans mes mains. Je relève mon regard. Je garde quoi ? C'est à ce moment que je pose enfin les yeux sur ce petit être. Cette petite chose qui nous accompagne, apparemment, depuis le début. Je n'avais pas percuté que Jules avait un chien. Mon esprit avait octroyé sa présence. Pourtant il n'est pas invisible. Il est bel et bien devant mes yeux. Regardant son maître partir, puis tournant un peu sur lui même. Le fait de le voir tourner, me donne l'impression que j'étais ainsi il y a encore quelques minutes, voir heures ? Il finit par se poser et lever son museau vers moi. Il a l'air bien. Mener une vie de chien, ça doit être bien. J'ai toujours voulu avoir un chien, mais les parents étaient contre. Jules me disait que je l'avais et qu'il m'avait. Nous étions nos propres animaux de compagnie. Papa ne voulait pas car ça perd ses poiles et puis faut s'en occuper. Je lui avais omis l'idée que ça serait moi qui m'en occuperait, mais il n'a pas voulu. Caiti ne veut pas d'animaux non plus. Je me console avec celui d'Izzy, un brin encombrant, je dois bien le reconnaître. Baissant une de mes mains, pour caresser sa tête. Je sens sa langue sur mes doigts. Une affection nouvelle. Un chatouillement, qui m'arrache un sourire. Reprenant ma position, tout comme lui. Je continue à le fixer. Je dois être comme ça dans la vie de tous les jours. Calme et paisible.

La voix de Jules me sort de mon calme. Le monde s’agite à nouveau autour de moi, je n'étais pas prêt. Je regarde la bouteille, puis lui, puis à nouveau la bouteille. Je sens que je n'ai pas le choix. Posant le bouchon en plastique au niveau de mes lèvres. Laissant le liquide s'aventurer dans ma gorge. Je dois avouer que ça me fait du bien. Une sensation de fraîcheur. Lavant au passage ce qui reste de ma crise. Je passe ma main devant ma bouche pour essuyer le liquide. J'ai l'impression d'être un incompétent, il me fait tout. Du moins, il m'aide, mais il fait le plus gros. Des bonbons m'arrivent dans la main. J'obtempère à nouveau. Je n'ai pas envie qu'il me les engouffre de force. Il en serait capable. Un petit goût de menthe me pique les papilles. Mon nez bouge un peu. Je sens que ça me chatouille de l'intérieur. « Et t'as embrassé qui ? » J'ouvre les yeux et là. De nouveau de le drame. Je sens que les bonbons sont mal passés. Je suis à la limite de m'étouffer. La main ou le poing de Jules donne un coup dans mon dos. Il évite de peu de se prendre les projectiles. Pourquoi il parle de lui ? Je. Non ? Si ? Non. Je me perds dans son regard. Il faut que je dise quelque chose, mais quoi ? Non, je n'ai pas osé aborder ce sujet. Non ce n'est pas possible. Il me lève la bouteille pour que je boive à nouveau. L'impression que je suis devenu muet. Aucun son n'a envie de sortir de ma bouche. Les mots restent bloquer derrière ma langue. Il me fixe un instant. Je dois parler. « Pars pas. » C'est tout ce que je trouve à dire. Inconsciemment je revois la scène de la voiture. Ses lèvres sur les miennes, puis lui qui s'en va. C'est à lui que j'aurai dû dire ces mots. Quoique non, ça colle aussi à Jules. Je n'ose même pas le regarder. « Désolé de t'avoir déçu. » finis-je par murmurer. Je ne suis qu'un gamin face à cet homme bien sa peau. Je sens que ça remonte en moi, mais je me contiens. Relevant légèrement les yeux vers lui. « Jules, je pars en vrille. J'ai b'soin d'toi. » Il ne m'en faut pas plus, pour me laisser aller. Je ne lui laisse pas le temps de comprendre. Je plaque mes bras autour de son cou. J'ai besoin de le sentir près de moi. Je veux sentir que tout ça est réel. Je ne veux pas qu'il parte. Je ne veux pas qu'il me lâche à nouveau. J'ai vraiment besoin de lui. Je ne suis que ce gamin fragile.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

I need my big brother ♥ Empty
MessageSujet: Re: I need my big brother ♥   I need my big brother ♥ EmptyDim 16 Oct - 2:19

 
« because i need you »

Caleb & Jules


Caleb ne l'écoutait pas, ça crevait les yeux. Il était perdu dans son monde, ce monde que Jules détestait autant pour la simple raison qu'il avait peur de ce qui pouvait bien ce passer dedans. Tout les mots qu'il pouvait se dire, ce qu'il pouvait décider, ce qu'il pensait, tout ce genre de chose qui était hors de son contrôle : ça le rendait fou d'énervement. Énervé de se dire que son frère pouvait se faire tout un film dans ce si joli petit crâne et se bousiller les neurones avec des idées déprimantes et défaitistes. Il connaissait assez bien son frère pour savoir qu'en ce moment même, son cerveau broyait du noir et des idées tristes. Jules devait le remettre sur pied, le prendre par la main pour l'aider à avancer et se libérer de tout ses démons qui le traînent dans une défaite la plus totale. Il voulait le bouger, le bousculer, le secouer dans tout les sens et lui crier de revenir sur terre et se bouger un peu. Arrêter d'être le petit Caleb gentil, et toujours prêt à dire oui dans le seul intérêt de faire plaisir aux autres. Jules avait été égoïste, maintenant c'est le moment pour Caleb de l'être aussi.

Lui servant de l'eau et des bonbons pour cacher cette odeur de vomi infernal qui lui donnait lui-même des envies de recracher sa bile dans un coin de la ruelle, Jules ne le quittait pas des yeux en fixant sa réaction. Avec patience -et faut dire que ça n'a jamais été son fort- le brun attendait la réponse à ses questions. Il lui avait bien dit qu'il avait embrassé quelqu'un et de plus est, cela semblait souligner un homme, mais au vue de la réaction de son frangin, cette idée semblait lui être totalement partie de son esprit. « T'es complètement con ... » voyant Caleb s'étouffer avec les bonbons qu'il venait d'avaler, très certainement du à sa question, il lui donna une tape dans le dos afin qu'il les recrachent et avec justesse, il évita les deux billes de salives qui semblaient vouloir se jeter sur lui à toute vitesse. L'étouffement évité, Jules se repositionna devant lui pour planter ses yeux dans les siens. Il allait rester muet pendant combien de temps encore ? Sa patience commençait lentement à se dissoudre et afin de le brusquer un peu, Jules le força à boire encore quelques gorgées. Peut-être qu'en desséchant sa gorge, il allait se lancer dans une explication rationnelle quant à cette histoire de baiser. Pourtant, même avec un peu d'eau, Caleb semblait toujours vouloir rester muet. Ses sourcils se froncèrent, près à répéter sa question et le secouer un peu pour avoir une réponse. Mais, il y eu ça : Pars pas. La surprise était si grande que son visage changea du tout au tout. Le brun se redressa légèrement, tendu par ces mots et la suite ne fit qu'accentuer cette surprise si étrange. Désolé de t'avoir déçu. Il voulait dire quelques choses, mais cette fois ce sont à lui que les mots manquaient. Jules, je pars en vrille. J'ai b'soin d'toi. Et comme un pantin sagement commandé, Jules entoura ses bras autour de cette branche tremblante qui menaçait de pleurer dans moins de dix secondes s'il ne faisait pas quelques choses. Tout son corps était bloqué et sa cervelle se rattachait qu'à deux choses : le corps de Caleb, et un souvenir.

Il enfouie son nez dans son col, continuant de jouer d'une main avec sa pomme et l'autre était sagement rentré dans la poche de sa veste. L'hiver était froid, méchant et grossièrement rude mais Jules s'en foutait pas mal. Il continuait à se balader en veste et jean dans le seul but d'énerver son père et l'envoyer balader avec ses écharpes de malheurs, même si de temps en temps sa mère lui demandait gentiment d'en mettre une. Quand sa mère lui demandait, Jules ne rechignait pas. Il aimait sa mère et la respectait bien plus que son débile de père. « T'en penses quoi, Jules ? » l'intéressé tourna la tête en direction de ses quatre camarades qui semblaient passionnés par un sujet qui l'échappait totalement, mais à la vue des billes qu'ils avaient dans les mains, le jeune garçon compris rapidement. « J'ai pas envie d'jouer, les billes c'est pour les cons. Et j'suis pas con. » il ramena sa pomme à sa bouche et croqua un grand morceau avant de se retourner et laisser ses quatre amis jouer aux billes, avec un air dubitatif sur leurs visages quant au parole de Jules. « Laisse-le un peu tranquille, Jules. Il peux vivre sans toi, tu sais il a douze ans. Pas deux. » son ami avait raison, mais impossible pour lui de lâcher son regard de son frangin de l'autre bout de la cours. Il le voyait jouer avec Izzy, cette tarée qui courait n'importe où et sans arrêt. À croire qu'elle fonctionnait à la caféine et uniquement à la caféine. Dans un soufflement, le jeune garçon se décida à détourner son attention de son frangin pour s'accroupir et regarder la partie de bille qui se déroulait sous ses yeux. Et puis, après mûr réflexion, les billes c'est pas que pour les cons.

« Jules ! Jules ! » un attroupement de six filles, toutes parfaitement coiffées, aux tenues repassés jusqu'au dernier plis, se ruèrent vers Jules et ses quatre autres amis. À entendre la gravité de la façon dont elles ont criées son prénom, le jeune garçon de treize ans avait compris en l'espace de deux secondes. Il laissa tomber sa pomme et ses billes, se redressa à l'affût du moindre danger et ses yeux tombèrent instinctivement sur un groupe de personnes qui semblaient attirer la curiosité de la moitié de la cours. Les petites filles enfin face à lui se mirent à parler toute en même temps, ce qui rendait la compréhension impossible. L'un de ses amis leur demanda d'arrêter et qu'une seule d'entre elles explique la situation. La jolie Eliza personne n'était insensible à son charme, elle et ses longs cheveux bruns toujours parfaitement coiffées et ses yeux bleus transparent avait légèrement séduit le grand Barnes s'avança d'un pas afin de faire porte-parole des autres petites filles. Elle planta ses yeux dans ceux de Jules et lâcha tout d'une traite. « C'est Franck. Izzy elle a essayé de le pousser et les laisser tranquille mais elle a pas réussit. Faut que tu fasses quelques choses pour Caleb. » à peine ces quelques mots finit et traversés la moitié de son cerveau, que Jules était déjà entrain de courir à pleins poumons, coupant la cours en deux secondes ses amis et les six jolies petites poupées derrière lui, un peu à la traîne. Il se rua dans la masse de gamin, jouant de ses coudes pour arriver au centre de l'attention.

Caleb était assis par terre, les yeux rouges et déjà entrain de pleurer et trembler de peur. Franck était debout, entrain de rire et de se moquer ouvertement de Caleb tandis qu'Izzy était prise au piège entre deux gros bras. « T'as pas honte de t'en prendre à un gamin pareil ? » les poings serrés, Jules s'avança pour se mettre à côté de Caleb et l'aider à se relever, l'envoyant valser dans les bras d'un gamin totalement inconnu seulement venue ici pour le spectacle. Franck avait trois ans de plus que lui, quatre ans de plus que Caleb. Il faisait une tête de plus que lui, et deux têtes de plus que Caleb. Ne parlons même pas de sa corpulence et masse musculaire. Personne osait le défier, ni même lui adresser la parole ou se rebeller. Franck faisait beaucoup trop peur, même certains professeurs reculaient devant l'autorité qu'il dégageait. Certainement un futur alcoolo qui se retrouvera au chômage et abusera de sa femme. « Jules à la rescousse ! Je savais bien qu'en frappant le petit fils à sa maman, le grand-frère allait sauter pour le secourir. Comme c'est touchant ! » le colosse s'avança d'un pas vers Jules et le poussa un grand coup, ce qui le fit atterrir sur les fesses en moins de deux. Franck se mit à rire, bientôt suivit par ses groupies et ses fan-boys plus en proie à la peur de Franck qu'à une admiration totale. C'est à ce moment là qu'il fut complètement aveuglé par la colère et qu'il mit sur pause son cerveau. Tout ce passa assez vite, à vrai dire. Jules se redressa d'un bon, se jetant sur Franck avec une telle force qu'il tomba à la renverse, bientôt Jules à califourchon sur son torse. Et il frappa. Encore et encore, jusqu'à sentir un doux liquide métallique couler sur ses phalanges. Il aurait voulu continuer jusqu'à voir sa sale petite tête de con s'évanouir comme un simple vieux souvenir ou album qu'on se serait lassé d'écouter. Mais les surveillants les séparèrent, l'un s'occupa d'emmener Franck à l'infirmerie et l'autre de calmer Jules qui frappait encore dans le vide, bloqué par le mécanisme des coups et de la violence qu'il voulait laisser échapper. Toucher à son frère était un crime, traiter sa mère était un viol à l'état pur et oser le pousser méritait la peine de mort.

« Tu veux un peu d'eau ? » le petit garçon ne pris pas la peine de répondre, retirant simplement toute son attention sur la secrétaire du directeur qui semblait attendrit par le jeune Barnes. Le garçon posa ses yeux sur ses poings encore rouge et où le sang commençait à sécher. La sonnerie de la fin des cours sonna et il entendit automatiquement de grand coup porté sur la vitre qui donnait sur le couloir. Jules leva les yeux, plutôt curieux de savoir qui s'acharnait sur la vitre et trouva Caleb entrain de taper la vitre corps et âme pour attirer l'attention de son frère. Ils échangèrent un simple regard, il pu lire sur les lèvres de son petit-frère un Désolé et d'autres mots qu'il ne pris pas la peine de comprendre. Ses yeux se perdaient dans ceux de son petit-frère, même quand la porte du bureau s'ouvrit et que Caleb s'arrêta automatiquement en comprenant les conséquences de cette bagarre de ce matin. « Jules debout, on rentre. » ses yeux et toute son attention restait planté sur Caleb, il priait pour l'entendre dire quelques choses, faire quelques choses qui pourrait le sortir de ce merdier. Mais son frangin semblait comme lui : pétrifié et apeuré de la suite des événements. Il sentit une main l'attraper par la manche et le tirer violemment du banc sur lequel il était assis. Cette fois-ci, le jeune garçon préféra ne rien dire, suivant simplement son père dans le couloir de la mort. Il sentait la main de son paternel contre son épaule se serrer de plus en plus et ça ne devenait qu'une douleur lointaine et pas si horrible que ça, comparé à ce que son esprit s'imaginait déjà. Il croisa le regard de Caleb lorsqu'ils passèrent dans le couloir, Jules le fixa sans un mot. Ses lèvres ne criaient rien, mais son esprit l'implorait à l'aide. Crie, panique, fait une crise, pleure, roule-toi par terre, frappe quelqu'un, cogne-toi la tête contre le mur, tombe, retiens-moi, aide-moi ; il voulait passer ce message par ses yeux, les remplissant des seules larmes que Caleb n'a jamais pu voir. Une seule d'entre elle s'échappa, bien vite supprimé par la manche de sa veste. « Avance plus vite. » l'emprise se resserra une nouvelle fois, le crispant cette fois-ci de douleur mais pris sur lui pour accélérer le pas et quitter le regard de son petit-frère. « Ne pleure pas, y'a que les cons qui pleurent. » il se reçut une grande claque derrière la tête, manquant de le faire tomber au sol mais se repris rapidement. C'était la première fois que son père le frappait aussi fort. C'était la première fois qu'il compris qu'aujourd'hui, ça ne serait pas qu'une histoire d'engueulade et de mot criés de plus en plus fort.

« - Jules ? - Casse-toi d'là, Caleb ! - C'est ma chambre aussi … - J'en ai rien à foutre, laisse-moi tranquille ! » énervé et à bout de nerf, le jeune garçon quitta son lit pour ouvrir la fenêtre qui menait au toit, s'échappant par celle-ci et la referma juste après lui. Quelques pas maladroit plus tard, il s'assit à nouveau, ramenant ses genoux contre son torse. Il était en simple t-shirt et bas de pyjama qui lui donnait une sombre idée de la température externe, surtout que le soleil venait de se coucher et qu'un vent froid foutait sa peau si délicate. Et comme si la fatalité en avait après lui, quelques flocons se mirent à tomber. Il était sur, il allait être cloué au lit demain matin. Il entendit la fenêtre s'ouvrir et jura d'en foutre une à Caleb pour être aussi lourd et crétin que lui. « Tu comprends quoi quand j'te dit que j'ai envie d'être tranquille ? Laisse-moi tout seul, Caleb. » et rentre, parce qu'il fait froid et j'ai envie que tu tombes malade. Mais il entendit son frère s'asseoir à côté de lui, très près de lui puisqu'il pouvait sentir la chaleur de son corps se coller à son épaule. Jules pris soin de tourner à la tête à l'opposé de son frangin, faisant semblant de regarder le ciel ou les lumières des autres maisons. « Tu pleures ? » Jules renifla, donnant un coup de coude à son frangin pour qu'il se taise. Lui qui d'habitude était si silencieux, voilà qu'il se mettait à parler quand il ne fallait pas. « Je suis désolé, Jules. Je savais pas que- » Jules se retourna vers Caleb à la seconde où il s'était mit à parler. « Tu savais pas quoi ? Que j'allais m'énerver ? Que j'allais vouloir péter la gueule au gros con qui s'amuse à te faire du mal ? Que papa allait être convoqué par le directeur et que j'allais m'faire suspendre ? Tu savais pas quoi, Caleb ?! Que papa pouvait lever la main sur moi ?! Que tu savais rien faire pour aider les autres ?! Que tu préférais rester planté comme un con à m'regarder m'faire défoncer ?! Tu savais pas quoi, Caleb ! Dit-moi, j'suis impatient de savoir ! » il s'était mit à crier tout seul, sans même s'en rendre compte. Ses yeux étaient plantés dans ceux de son frère, il regardait son visage effrayé. Effrayé par ce qu'il venait de dire ou par l'énorme coquard qui faisait office d’œil ? Il ne préféra pas savoir, tournant la tête pour regarder ailleurs et effacer ces stupides larmes qui coulaient sur son visage. « Me crie pas dessus. » il entendit la voix de Caleb vaciller. Et merde, il va bientôt pleurer et c'est de sa faute. Il lâcha un long soupir d'exaspération, près à se tourner vers Caleb pour se morfondre en excuse et lui promettre que plus jamais il n'osera lever la voix sur lui. « Désolé de t'avoir déçu. » Jules tourna la tête vers son frangin. Ses lèvres commençaient à devenir violette et il tremblait comme une ridicule petite branche. Et pourtant, il arrivait encore à soutenir son regard. « Jules, je veux que tu m'pardonnes pour ça. Je suis tellement désolé. » pour la première fois, Caleb se colla contre Jules. Il sentit ses bras s'enrouler autour de lui, sa tête s'enfouir à l'intérieur de son cou. Pendant un instant, Jules ne savait pas quoi dire, ni quoi faire beaucoup trop choqué de voir que son frère était entrain de lui faire un … câlin. Son corps repris le contrôle et fit une chose si simple et pourtant si dur à croire. Il passa ses deux bras autour de son petit corps, le serra un peu plus contre lui et vient déposer un doux baiser sur son crâne. « Je t'en veux pas, t'as même pas à t'excuser. » un doux sourire se dessina sur ses lèvres, laissant apparaître ses dents. « J'suis là pour ça. J'suis là pour toi. Que tu l'veuilles ou non, j'me prendrais toute les emmerdes du monde dans l'seul but de t'protéger. » frottant tendrement le dos de son petit-frère pour le réchauffer, il garda ce doux sourire et colla sa tête contre celle de son frangin. « Parce que c'est ça l'rôle d'un grand-frère : s'occuper de son frangin coûte que coûte. »


Il entendit son chien gémir, certainement parce qu'il avait devant lui ces foutues croquettes qu'il ne pouvait pas toucher, ce qui le ramena à la réalité. Il baissa la tête pour voir que Caleb n'avait pas bougé, toujours fourré dans ses bras. Un très fin sourire se posa sur ses lèvres. Il se pencha pour déposer un léger baiser sur son crâne. « J'suis là pour toi. J'repart plus jamais j'te le promet. » serrant un peu plus Caleb contre lui, Jules se foutait pas mal du regard des autres. « J'suis même pas déçu, tu devrais pas t'excuser pour ça. » doucement, il vient poser ses deux mains contre les épaules de son frangin pour le séparer de lui et se permettre de planter ses yeux dans les siens. « J'suis ton grand-frère. J'f'rais tout pour toi, tu l'sais ça ? » il le vit hocher la tête, ce qui l'autorisa à reprendre. « Alors j'vais t'aider jusqu'à c'que tu t'sentes mieux. Tout va rentrer dans l'ordre. » Caleb ne l'avait pas vue souvent, mais ce doux sourire réconfortant venait d'apparaître sur ses lèvres. Jules le secoua un peu afin de savoir s'il était toujours avec lui et sans y penser, il posa ses deux mains sur les joues de son frangin et rapprocha sa tête de ses lèvres pour qu'il vienne déposer un nouveau baiser sur son front. « Et t'sais à quel point j'aime pas t'voir comme ça. Alors on rentre chez moi, tu m'fais un topo de A à Z et j'vois c'que j'peux faire pour toi. Et j'suis sur qu'on trouvera une solution. On en a toujours trouvé une, pas vrai ? » gentiment et parce que Jules restait Jules, il lui donna une gentille claque affective contre l'une de ses joues et détacha tout contact avec lui. Il lui redonna la laisse, reprenant les deux grands sachets de croquettes et la bouteille d'eau dans une main, et haussa les sourcils pour avoir l'accord de Caleb. « Même si tu veux pas, j'te forcerai à tout m'raconter. Parce que c'est ça l'rôle d'un grand-frère : s'occuper de son frangin coûte que coûte. » et sans s'en empêcher, un doux rire mélodieux quitta ses lèvres.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

I need my big brother ♥ Empty
MessageSujet: Re: I need my big brother ♥   I need my big brother ♥ EmptyDim 23 Oct - 23:32

 
« because i need you »

Caleb & Jules


Je suis là, tel une merde. C'est clairement le mot. Je ne peux plus me contrôler. Ses larmes que j'ai tenté de refouler ont besoin de sortir. J'ai besoin de les sentir glisser le long de mes joues. J'ai besoin d'évacuer ce flux de sentiment en moi. Je suis paumé. J'ai peur. Peur d'un avenir incertain, peur de leurs réactions. Pour une fois, je ne suis sûr de rien, j'avais dans un flou totale. J'ai envie de croire que ça me plaît, mais non. J'ai juste peur. J'ai tellement peur de les décevoir. Ma vie ça a toujours été ça : obéir aux ordres. On m'a toujours dicté ce que je devais faire, les directives que je devais prendre. Et là, j'ai tout envoyé aux oubliettes. Là je me perds. Je ressens des sentiments qui jusqu'ici m'étaient totalement inconnus. Je ne me suis pas retourné lorsqu'il m'a appelé. Je n'ai pas réagi lorsqu'il a quitté la voiture. Je lui ai craché à la figure cette absence. Tout ça, toutes ses réactions, ça n'est pas moi. Ou alors si c'est moi et voilà le problème. Je suis perdu dans un abysse de question, de réflexion. Je ne sais plus qui je suis. Je me sens tellement minable, lâche, incapable, faible. Tel un gamin je me blottis contre Jules, parce que j'ai besoin de lui. J'ai besoin de savoir qu'il va rester là. Je me raccroche à ce que je peux trouver, à ce dont j'ai besoin. Lui. J'ai besoin de mon frère, ces mots je les ai jamais dit. Du moins pas à haute voix, parce qu'un Barnes ne dit pas ce qu'il ressent, parce que pleurer c'est pour les lâche, les faibles. C'est ce que je suis dans le fond. Je n'ai jamais levé la voix contre l'autorité paternel, j'ai subis ses choix, ses envies par crainte de le décevoir. Je n'ai rien contre lui, cet homme qui s'est construit de ses propres mains. Cet homme qui a un empire, un actif, une renommée, cet homme qui autrefois nous a aimé, nous a cajolé. Cet homme qui fut pendant quelques courtes années mon héros. Un bref instant dans ma vie, avant qu'il se transforme en cauchemar, en peur, en frayeur nocturne …

Les cris résonnent de partout. Remettant la couette sur sa figure, le gosse il tremble. Il est tout seul dans cette pièce, dans cette obscurité. L'orage résonne en fond, mais les cris sont beaucoup plus perçant que ceux de la foudre. Il a la trouille le gamin, il a peur que la voix continue de monter dans les tons. L'orage lui semble loin. Il peut entendre cette ceinture qui s'enlève, cette menace ultime. Tremblant de partout, il sait ce qui va se passer. Son nounours prêt de lui, il le serre, chantonnant dans sa tête. Repensant aux bons moments, qui aujourd'hui sont résolus. Ils ont été balayé d'un revers de la main, la première gifle, puis la seconde, les autres ont suivis tel des balles sur un cours. Lui il n'a rien eu, mais il peut voir la douleur dans les yeux de son frère. Ce frère qui est son héros depuis toujours. Ce frère qui ne veut pas qui le copie. Ce frère qui monte les escaliers en ce moment, agile comme un félin. Il entend tout le gosse, parce qu'il ne dort pas, qui dormirait dans une maison ou le chaos règne les soirs de pleine lune ? Et pas que ces soirs là. Ou les cris se fondent  à la brutalité du ciel. Il finit par sortir de son lit, attrapant son bunny avec lui, il s'apprête à ouvrir la porte de sa chambre. Son refuge qu'il tente de préserver, mais qui ce soir lui fait peur. Il veut quitter cet endroit, parce que l'orage gronde toujours à l'extérieur. La lumière s'éteint, il peut voir l'ombre en bas. Son père, un verre à la main, le souffle court, il se passe une main dans les cheveux. Il va passer sa soirée à boire, à maudire cette vie et s'écrouler dans son fauteuil. Une journée remplit de haine pour cet homme, qui a fini par la déverser sur son aîné, qui lui ne cherchait qu'un geste, tendre, une remarque. Une preuve que ce père tant chaleureux était toujours là. Faux espoirs pour ce gosse qui a fini par se prendre la même saucée. Cette mère qui l'étage ne dit rien, attend patiemment, priant le bon dieu que son cher et tendre cesse, que le calme revienne. Illusion d'une femme qui se voile la face sur l'homme qu'est devenu son amour de jeunesse. Le gosse finit par se rendre dans la chambre voisine, tenant son lapin par la patte. Il ouvre la porte sans bruit. Pas de lumière dans la pièce, mais ses yeux sont déjà habitués à l'obscurité. Quelques secondes plus tard, il est là, dans ce lit froid, ses pieds chaud viennent à l'encontre de ceux de son frère. « jules .. » Le gamin il n'a pas envie de le voir, il n'a pas envie que le gosse il le voit pleurer. Il veut garder sa dignité, il veut pas montrer qu'il est blessé, mais le gosse il voit tout. Il dit juste rien. Il entend tout et subit intérieurement les dommages. Se blottissant contre ce petit corps tout froid et frêle. Il sait qu'il va finir par se faire virer, mais qu'au fond de lui son frère apprécie ce geste tendre. Ce geste enfantin. Parce que le gosse lui il ne sait faire que ça, des câlins, il n'est pas doué pour les mots ou les gestes. Il fait qu'obéir à leur père, il a compris que pour avoir le calme, il fallait obéir. La paix vient avec la douceur et non la brutalité. Alors il applique ça, il n'essaie pas de raisonner son frère, parce qu'il sait qu'il ne fonctionne pas comme ça. Ils sont différents l'un est un vrai nounours, une guimauve, une vrai patte à choux. L'autre est plus brute, plus imposant, plus cash, plus fougueux. Pourtant dans leur contrainte, ils se comprennent et surtout ils s'aiment. Jules finit par se retourner et d'un simple geste vient se serrer contre son frère. Ces moments sont rares, mais sont existant. Parce que ce soir-là, le petit frère a consolé le grand, il a tenté de faire de son mieux pour apaiser les souffrances de ce frère qui se bat pour lui. Ce petit nounours maladroit, réchauffe les pieds de son aîné, maladroitement au quotidien, il sait se montrer réconfortant quand il le faut …

Les larmes finissent par s'arrêter. Je reste là, blottit contre lui. Je n'ai pas envie de bouger. Je n'ai pas envie qu'il m'abandonne à lui. Je me raccroche à lui d'une force qui m'était jusqu'ici inconnu. Parce que oui, j'ai besoin de lui, maintenant plus que jamais. Son absence s'est incrustée en moi. Je ne pensais pas que je ressentirais ça, mais pourtant la douleur est là. Vivante et bien réelle. Je me contrôle plus et tout se mélange, la preuve, je finis par exploser. Je pète les plombs. Son retour est sûrement un facteur à ma défaillance. Ou alors juste le déclencheur. L'élément qui m'a permis d'ouvrir les yeux sur ma vie, mes choix, les conséquences de mes décisions… Ses lèvres finissent par se poser sur mon front. La douceur qu'il y met me surprend, mais j'en ai besoin. J'ai l'impression d'être ce gosse à nouveau. Ce gosse qui avait tellement besoin de son frère, celui qui le suivait partout. Qui s'y prenait comme un manche au quotidien, mais celui qui pouvait compter sur son frère ! Il a toujours été là et là maintenant, il me prouve qu'il sera toujours là. Je renifle, mais au fond de moi je commence  m'apaiser. Je suis perdu, mais savoir qu'il est là, je me sens moins idiot. Plus chanceux, pourtant les larmes sont toujours au bord de mes yeux. S'il y avait que ça, je m'estimerais heureux. Je devrais, je retrouve la chaleur des bras de mon frère. Une chaleur qui m'a été privé durant douze ans, autant dire une éternité. Jules et les démonstrations, ça a toujours fait deux, pourtant là, il est là. Il s'en fout du monde, il me tient, me serre contre lui, comme ces nuits. Ces nuits où gamin, je faisais mon possible pour le faire sourire. Lui il refoule ses émotions, les enfouit au plus profond. Moi je tente de les contrôler, du moins aujourd'hui, gamin c'était autre chose. Ces larmes, mes larmes, ma peine, ma douleur … ce truc qui existe dans mon fort intérieur. L'espace de quelques secondes, je l'oublie au profit de ces rires enfantins. De cette chaleur. Là, maintenant, j'ai juste besoin de ça. Je sais que dans quelques secondes, il va me séparer de ça. Je le connais,je sais qu'il n'a jamais aimé ça les câlins. C'est plutôt sa hantise, mais là. Là j'ai tellement besoin de lui. Tout se mélange, je n'arrive plus à voir le bout du tunnel. L'impression que je suis rien, j'ai toujours été rien, un second. Dans le fond, si Jules et notre père font que de s'engueuler, c'est parce qu'ils sont pareils. Ils ont tous les deux cette force de caractère, cette flamme qui les anime. Ce que je n'ai pas. Je suis juste qu'un suiveur, un suiveur qui est perdu. Égaré dans ce qu'on appelle la vie, elle m'a happé et je perds complètement pieds.

Son regard dans le mien, ses mains autour de mon visage. Je reprends doucement mon souffle. Je peux le faire. Son message se fait une place dans mon esprit. Ses mots y ont leur place et j'ai bien reçu le message. Il reste là, près de moi et il va m'aider, comme il l'a toujours fait. Sa place est là, près de moi, les frères Barnes le retour. Il fut un temps ou je lui en ai voulu de m'avoir abandonné, parce qu'à l'époque je n'étais qu'un adolescent, stupide et perdu. Jules a toujours été ma boussole, il me guidait vers les bonnes directions, me remettait dans le droit chemin, le chemin que je devais prendre. Il est le seul à réellement me comprendre et me connaître. Ce que nous avons, ne pouvais pas être remplacé par ce que j'ai avec Izzy. Notre lien est différent, bien sûr qu'elle m'a aidé à garder la tête hors de l'eau, mais j'avais besoin de lui. De ce mentor, qui n'a pas froid aux yeux, qui sait me remettre sur la bonne route. Celui qui n'a pas peur de me dire que je débloque, qui sait me rassurer quand il faut. La laisse finit par me revenir à nouveau, le chien nous fixe à nouveau. Ses yeux se font plus gros en voyant les paquets de croquettes. Ce qui je dois bien avouer m'arrache un sourire, ils se sont bien trouvés ces deux-là. J'ai l'impression de voir Jules qui attend son plat, il fait presque la même tête, si on rajoute le fait qu'il gueule pour qui amène sa nourriture plus rapidement. Oui, tout le monde qui connaît un minimum mon frangin sait qu'il n'est guère patient lorsqu'il s'agit de manger. D'où la ressemblance frappante avec ce chien, dont j'ignore le prénom, mais qui semble convenir à Jules. Je l'aurais jamais imaginé avoir un chien, c'était notre rêve, enfin plus le mien, mais à la place j'avais Jules. Oui parfois, il avait des réactions canines et je suis sûr que c'est encore le cas à présent.

Je finis par me poser sur son canapé, pendant qu'il s'affaire autour de moi. Le chemin du retour, m'a semblé différemment, plus existant que celui de l'allée. Je l'ai suivi, un pas dans ses pas. L'impression d'avoir de nouveau cinq ans et de le suivre dans la neige. A l'époque, il partait en premier, me tracer le chemin, histoire que je ne tombe pas. Je finissais toujours le cul dans la neige, sous les rires de Jules, mais il finissait par m'aider. Et en grandissant, j'ai fini par l'envoyer lui aussi dans la neige, ça n'a pas été simple, mais j'y suis arrivé. Portant la bouteille à mes lèvres, reniflant à nouveau. Je me rends compte que je n'ai toujours pas parlé, il n'a rien dit, il s'est contenté de fredonner sur le chemin. Il attend patiemment que je parle, jusqu'à quand sa patience va avoir des limites. Il finit par se poser en face de moi, son regard indique qu'il faut que je parle. Le bruit du monstre dans le fond ou plutôt de Gargantua qui engouffre sa gamelle, m'indique que cette fois je ne peux plus y échapper. J'inspire un bon coup. « Par où commencer ? » C'est la bonne question, que je me rends compte avoir dit à voix haute. Le début ça pourrait être plus simple, oui mais lequel ? Tout se mélange dans ma tête, j'ai tellement de chose à lui dire. Douze ans d'absence. Non, je ne vais pas commencer par là. Il risque de m'en foutre une et de passer aux choses sérieuses. Ma main arrive dans mes cheveux, je cherche le début, il ne dit toujours rien. D'un sens, c'est bon signe, mais d'un autre côté c'est mauvais. Jules c'est pire qu'une fille, il parle tout le temps, parfois pour rien et surtout il n'est pas du tout patient. La patience ne fait pas partie de son vocabulaire, d'où ma peur. Je me racle la gorge. « Je ne sais pas si je veux me marier. » Là c'est un bon début. Il va falloir que je continue sur ce chemin et je vois dans ses yeux, que je dois être explicité. Me raclant à nouveau la gorge. « Ça aurait dû être mon idée et non papa qui m'incite à lui demander sa main. Je devrais être aux anges à l'idée de finir ma vie avec elle, au lieu de ça j'angoisse. Je me sens pris au piège et dans l'incapacité de faire marche à arrière. Papa attend de moi cette union et puis je ne sais pas si ... » non je ne peux pas le dire. Si je le dis, ça voudrait dire que c'est vrai. Je ne sais pas si je suis prêt pour ça, mais en même temps je suis lancé. « amoureux de la bonne personne ... » Les mots sont dits, je les pense, je me remets plus en question. Je ne sais pas si ce que je ressens est réel ou non. Et puis ce geste qu'il a eu. Il est parti, je revois son visage, sa déception ? Je ne sais pas. Il a juste quitté la voiture. Je n'ai pas su le retenir et cette douleur qui s'est installé au fond de moi. « Je dois sûrement faire une crise, celle de la trentaine non ? » J'essaie de me rassurer ou que sais-je me convaincre que je ne suis pas en train de dérailler. Pourtant c'est le cas, je déraille complètement, portant mes lèvres au goulot en plastique. Je l'ai dit à voix haute, c'est la première fois. Je n'ai jamais pu dire ça à Izzy et pourtant c'est Izzy, je lui dis tout ou presque. Seulement là, je n'y arrive pas. Je n'ai jamais pu, jusqu'à aujourd'hui, dire ses mots à haute voix. Je ne sais pas pourquoi. « Jules qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? » Mon regard s'intensifie dans le sien. J'ai besoin de savoir. « Quand je te vois, t'es heureux, tu transpires la joie, tu es sûr de toi… alors que quand je me vois … c'est tout le contraire. » Et encore le mot est large. Bien sûr qu'il m'arrive d'être heureux, mais la plupart du temps, je ne me sens pas à ma place. J'ai l'impression d'être là, mais dans la peau de quelqu'un d'autre. D'être un usurpateur, sans savoir qui je suis réellement. « Et puis ce métier ne me plaît pas … mais ça c'est autre chose. » la dernière pièce du puzzle est mise. Du moins les contours. Il reste plus qu'à creuser dans l'intérieur. Je repose ma tête contre l'appuie du canapé. Posant mes yeux sur ce plafond, soufflant un peu. Je suis calme, je me contiens, ne pas flancher à nouveau. Il voulait que je m'ouvre à lui, voilà c'est fait …
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

I need my big brother ♥ Empty
MessageSujet: Re: I need my big brother ♥   I need my big brother ♥ EmptyJeu 27 Oct - 23:52

 
« because i need you »

Caleb & Jules


Son frère semblait revenir sur terre. Il semblait retrouver la contact du sol, ses pensées se remettaient en route dans sa cervelle, ses yeux croisèrent son regard et Jules n'était plus obligé de le tirer par la manche pour le faire avancer. Lui qui galérait toujours à trouver les bons mots, utiliser le vocabulaire approprié à la situation, à faire attention à ne pas écorcher ses mots dans le seul but d'échouer lamentablement, venait de redonner un brin de courage à son frère. À lui aussi par la même occasion. Il n'était pas qu'un bon à rien, qu'un gobeur de parole aléatoire finalement. Non, Jules Barnes savait parler et dire ce qu'il faut, quand il le faut. Peut-être est-ce qu'avec Caleb, qu'il arrive à ce genre de prouesse. Ou peut-être pas. Qu'importe, Jules baignait dans une joie qu'il cachait parfaitement, lançant un simple et doux regard complice à son sale clébard. En pensant à son chien Jules se dit qu'il en lui avait pas donné de prénom. Il détestait les surnoms, n'arrivait pas à se rappeler des prénoms de tout les gens qu'il connaissait : alors donner un nom à son chien ? Autant se jeter dans le trou de lui-même.

Ils arrivèrent à son appartement sans soucis. Caleb et son chien avait été docile, pas trop bavard mais par la même occasion, pas trop chiant. Il laissa son frère s'installer dans son salon, tandis que lui s’effarait à sa tâche. Il retira le collier encombrant de son chien, lui parla quelques fois et surtout l'engueula pour qu'il cesse de gémir à la vue de son paquet de croquette, avant de lui remplir sa gamelle. Ce sale chien se jeta sur les croquettes, en bouffant dix à la seconde ce qui eut le don de faire rire Jules. Les animaux avaient se drôle d'effet sur les humains. Drôle, mais passionnant. Il caressa le poil de son chien, lui tapota la tête et pour le remercier d'être là, Jules lui servit un bol de lait. Si seulement le monde entier pouvait être constituer de lui et des chiens comme ça. Il s'imagina un instant, avant de prendre conscience que son frère l'attendait dans le salon. Jules fit son apparition, une bouteille qu'il donna à Caleb et dans son autre main, il buvait à même le goulot dans un fond de coca. Les temps sont dures, faut bien qu'il trouve quelques choses pour pimenter ses soirées. Il se laissa tomber dans un vieux fauteuil miteux qui compte beaucoup pour lui. Pareil que pour son chien, il l'a trouvé dans la rue quelques temps après avoir emménagé près de chez Pam. Comme il n'avait aucun mobilier, il s'était dit qu'adopter ce fauteuil comme lit-table-à-manger-table-basse-table-de-repassage et autre utilité, Jules a passé la moitié de sa vie là-dessus. De bon comme de mauvais moment.

Ses deux petits yeux fixaient le visage de son frère qui semblait encore une fois devenue muet. Hors de question d'attendre encore plus longtemps, maintenant qu'il n'avait plus aucun échappatoire, Jules comptait bien entendre toute l'histoire et lui tirer les verres du nez. Faites le parler bon sang ! Caleb semble avoir entendu sa pensée et lâcha une phrase banale. Par où commencer ? il se retient de lever les yeux au ciel, de se rouler au sol ou de se lever pour lui en mettre une. Il allait se dépêcher à parler ? Le temps était important, chaque secondes que Caleb prenait pour réfléchir lui donnait des envies de meurtre. La vie aurait été plus belle s'il aurait été un chien. Là maintenant, il en était sur. Caleb commença à parler. Du moins, dire une phrase. Jules haussa les sourcils. Qu'est-ce qu'il pouvait comprendre par cette simple phrase ? Un léger froncement de sourcil, un échange de regard et Caleb compris qu'il devait être plus explicite. S'ils n'avaient pas été frère, s'ils ne se connaissaient pas depuis des années, le dialogue aurait été bien plus compliqué.

Son frère est partie. Il balance tout d'une traite, à croire qu'il a oublié de respirer. Lui sirote son coca, l'écoutant comme un psy écouterait son patient ou une mère écouterait les problèmes de son enfant. D'une oreille distraire pour écouter le nécessaire et faire fonctionner sa cervelle à chercher des solutions. Son frangin l'interpella, en lui demandant ce qu'il y avait de mal dans sa façon d'être. Tout, mais tu t'en rends compte que maintenant ; il se garda cette réflexion, préférant jouer à son tour au muet. Quand il finit de parler, Jules contempla ses chaussures. Quelles sont vieilles, faudra penser à en racheter une nouvelle paire ; se dit-il, prenant les dernières gouttes de coca qui traînait dans le fond de sa bouteille. Il cherchait un conseil, quelques choses de bien à dire, quelques choses qui ne le rendrait pas triste, fou de colère, énervé ou encore plus triste que triste. Mais sa cervelle, après avoir dit les bonnes paroles quelques minutes plus tôt, continuait à fêter cette victoire sans lui. Tout ses moyen de vocabulaire étaient donc hors-service. Plus que lui, lui et lui seul. « T'as qu'à tout foutre en l'air. » il avait balancé ça au bout de quelques minutes de contemplations de godasse et de silence. « Tu t'es déjà demandé pourquoi t'as jamais osé dire non à Cillian ? » rien que de dire son prénom lui écorchait la gorge. « Parce que t'as toujours eut peur de sa réaction, de la colère que tu pourrais voir en lui. À ton égard. T'es qu'un froussard. Tu l'as toujours été. » sa conscience venait juste de se réveiller et vient lui taper les doigts par un mal de crâne qui lui décocha une grimace. Continue d'insulter et rabaisser ton frère, c'est une bonne technique de motivation! il vient se mordre la lèvre inférieur avant de se reprendre bien rapidement. « Mais faut que tu l'fasses une fois dans ta vie. Tu t'en fou des autres. Tu t'en fou de ce qu'ils peuvent penser. Pense à toi en premier. Égoïste, c'est pas qu'un défaut. Ça a du bien par moment. » bien joué capitaine, bien rattrapé. Il balança sa bouteille dans  un coin de sa pièce, s'enfonçant un peu plus dans son fauteuil pour poser ses pieds sur sa table basse. « Dégage de ton boulot, dégage ta femme, viens te planquer ici. Trouve la bonne personne que t'aimes, trouve le boulot qu'tu veux faire. Et vie ta vie. » il recherchait intensément une citation philosophique qui pourrait égayer sa phrase, mais rien ne vient. Décidément, c'est pas sympas d'être con. « Tu pourras jamais être heureux si t'es pas égoïste. » bien trouvé, il se félicitait lui-même de s'être phrase et intérieurement. Jules savait qu'il n'avait pas les bons mots, que ce qu'il venait de dire devait certainement rentré dans un coin de sa tête et ressortir par ses yeux -il était pas très calé en science et expression, non plus. Le grand brun finit par quitter son fauteuil pour venir s'asseoir à côté de son frère. Loin de là l'idée de venir le prendre dans ses bras ou de passer un bras autour de lui, mais il voulait simplement s'asseoir à côté de lui. Assez proche pour que leurs épaules se touchent, à son tour, il vient balancer sa tête en arrière contre son canapé pour fixer son plafond. « Putain. C'est dégueulasse. » lâcha t-il sans vraiment croire qu'il est pu dire ça à voix haute. Il fixait les quelques toiles d’araignées et surtout le papier peint qui commençait à s'effriter et devenir jaune à cause de la cigarette. Va falloir qu'il fasse quelques choses avant que ce nouvel appartement devienne un vrai dépotoir. Il ferait ça plus tard, pour l'instant il avait pas le temps.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

I need my big brother ♥ Empty
MessageSujet: Re: I need my big brother ♥   I need my big brother ♥ EmptyLun 14 Nov - 23:52

 
« because i need you »

Caleb & Jules


Je ferme les yeux, ressassant tout ce que je viens de dire. Une chanson me traverse l'esprit, une chanson d'un Dj, si ma mémoire est bonne. C'est Izzy qui me l'avait fait écouter une fois. Je m'en souviens bien parce que ce jour-là, je déprimais, on approchait de l'anniversaire de Jules et je n'étais pas dans mon assiette. Un peu comme aujourd'hui, mais en moins pire. Cela faisait quelques temps que mon père avait pris les directives de ma vie. Je n'étais que son pantin, c'est toujours le cas aujourd'hui, comme quoi les choses ne changent pas. Izzy était venue en pleine nuit dans mon studio, dans ce vingt mètres carrée qui me servait de résidence pour mes années universitaires. Elle était venue pour regarder son Disney favoris : Tarzan. A croire, que j'en avais pas assez déguster durant ma jeunesse, elle me le resservait à toutes les occasions. Là c'était l'occasion, je cite de baver sur les pectoraux de Tarzan et de m'évader. Sauf que je n'avais pas la tête à ça, plus les jours approchaient, plus je pensais à Jules. Son absence avait laissé un trou béant dans mon coeur. Je m'étais reconstruit, j'avais appris à vivre sans lui. Je n'avais pas eu le choix, mais il me manquait. J'avais besoin de lui, c'était l'époque de mes interrogations, sur la vie, sur mes choix, mes décisions à venir. Oui, je reconnais que j'avais besoin de lui, j'avais besoin de mon grand-frère. La preuve en est, que j'ai toujours besoin de lui. J'ai cette dépendance, je le reconnais, mais j'ai l'impression d'être moi même avec lui, comme je le suis avec Izzy. Il est une part de ma vie, de moi même, malgré qu'on soit différent, Jules fait partie de moi même. D'abord, nous avons le même sang, les mêmes parents, même s'il rêve d'avoir une autre famille, je le sais, ainsi que la même éducation. Comme n'importe quelle famille en soit. Sauf que notre famille, ça a toujours été lui et moi. Lui et moi contre le reste du monde, c'était toujours ça qu'il me disait. Alors son abandon, je l'ai mal vécu, à chaque fois que son anniversaire approchait, je me refermais sur moi même, oubliant l'existence du monde qui m'entoure. Il serait là, il dirait que ça ne change pas de d'habitude. Ce qui est vrai, sauf que là, j'évitais mes propres parents. Je n'arrivais pas à comprendre comment mon père avait pu agir ainsi, comment il pouvait oublier le fait qu'il ait un fils aîné. Qu'il soit quelque part dans la nature, peut-être dans un fossé en train d'agoniser ou pire encore. J'avais osé une fois, me lever de table pour lui poser la question, la seule réponse que j'ai obtenu, fut une gifle. Ce soir-là, ma mère est venue me voir, elle s'en voulait, mais je n'ai pas voulu écouter ses mots. J'arrivais pas à comprendre comment elle pouvait se ranger derrière son époux, comment elle pouvait oublier son propre fils, savoir que son anniversaire approcher. Et si ça avait été moi ? Ils m'auraient fait la même chose ? C'est peut-être pour ça que j'ai jamais osé parler de Lucas ou de ce que je pouvais éventuellement ressentir pour lui. Se fut la seule et unique fois ou j'ai tenu tête à mon père. J'étais qu'un gosse à l'époque, un gamin qui attendait le retour de son aîné. J'attendais qu'il vienne me chercher. Cette lueur d'espoir, s'est éteinte avec le temps. J'ai appris à vivre avec. Jusqu'à ce soir, cette année ou j'avais besoin de lui et où Izzy a débarqué. Elle a changé ses plans canapé cocoon en voyant ma tête. Elle a compris que j'avais besoin d'autre chose. Elle m'a traîné dans une de ses soirées, j'ai fini la tête la première dans la cuvette, mais ce soir là, cette chanson est apparue pour la première fois à mes oreilles. « Hey Brother » Depuis elle hante mes esprits, me rament à ce soir fatidique ou j'ai pris ma première cuite, ou j'ai tenté d'oublier que mon propre frère m'avait abandonné. Ou j'ai relâché toutes ses années de silence. J'avais évacué à ma manière et ça m'a fait du bien. C'est bien la seule fois que j'ai avalé autant d'alcool, j'ai aussi compris que je tenais très mal l'alcool, en plus du fait que j'avais mon frère dans la peau. Toutes ces questions se sont échappées, jusqu'à aujourd'hui. Elles sont toutes revenues se heurter à mon système en même temps que lui. Et on se demande comment j'ai fait pour ne pas exploser ? Je me le demande moi même.

J'inspire. Cette pièce m'apparaît différente, elle reflète l'âme et la personnalité de mon frère. Je ne suis pas un maniaque dans l'âme, mais je dois avouer qu'elle mérite un bon coup de propre. L'idée de voir traîner des bouteilles un peu partout, qui jonchent sur le sol, trop peu pour moi. Je n'aime pas non plus vivre dans un endroit comme celui où je vis actuellement. Il me faut un juste milieu. Malgré tout, j'arrive à me calmer, retrouver un rythme cardiaque normal. Je pense que la présence de Jules y est pour beaucoup. J'ai besoin de lui, j'ai toujours eu besoin de lui. Et lui ? Je doute qu'il ait autant besoin de moi que j'ai besoin de lui. J'ai ce lien de dépendance, qu'il n'a pas. Il sait parfaitement se débrouiller, la preuve en est, il a tenu douze ans sans nous. Sans un coup de fil, sans une seule aide. Je ne sais pas si à sa place, j'aurais tenu. L'idée m'est souvent apparue, et si ça avait été moi ? C'est vrai après tout, j'ai toutes les raisons du monde pour me faire virer de la maison, à commencer par mes vraies choix… Sauf que je ne suis clairement pas prêt à les accepter. Ce n'est déjà pas facile pour moi d'avouer que je doute que Caiti soit la bonne personne. Il est venu semer le trouble dans ma vie, lui et ses douces lèvres. Lui et son magnifique sourire. Lui et ses mots. Ses putains de mots qui résonnent dans ma tête. Je suis censé faire quoi ? Hormis être perdu, je ne vois pas trop où je dois aller et surtout quoi faire. Il n'existe aucuns livres qui puissent m'aider, non ma seule aide se trouve en face de moi. Du moins, je l'espère. J'espère qu'il pourra être cette bouée dont j'ai tant besoin. J'ai besoin de son aide. Il a plus de douze années à rattraper. Je me sens briser, anéanti, nul. J'ai l'impression que mon existence sur cette terre vient d'être mis en danger. J'arrive à mon terme. Je ne sais plus ce que je dois faire. Est-ce là, ma vraie place ? Est-ce ce qu'on attend réellement de moi ? Je ne dois qu'être pantin ? Faire ce que les gens attendent de moi et me taire. Souffrir en silence. Parce que oui, je souffre, je le dis jamais, mais je souffre réellement de tout ça. Je souffre de cette famille déchirée, déchue. J'en veux à mon père d'avoir agis ainsi, de m'avoir privé de la personne qui compte le plus pour moi. J'en veux aussi à ma mère de rester dans l'illusion de son époux, de l'homme qu'elle a jadis aimé. Je leur en veux d'être cette parfaite famille où tout n'est qu'illusion et faux semblant. Je leur en veux de nous pousser dans des choix qui ne sont pas les notre. Je lui en veux de m'avoir forcé à suivre ses directives, de m'avoir mis dans cette position ou je  blesse des gens. Je vais blesser une personne qui compte pour moi, car oui Caiti compte pour moi. Je ne peux ressentir ce que je dois ressentir pour elle, mais elle a une place. Elle n'est pas constamment ce qu'elle laisse paraître. Elle n'est pas si froide et rigide, sous ces traits de femme parfaite, se cache une femme apeurée, qui veut juste plaire à son père. Un peu comme moi, voilà pourquoi on s'entend bien. Ou s'entendait, je ne sais plus, ce que je sais, c'est qu'elle va souffrir par ma faute. Si j'avais accepté de suivre ma propre voie et fais mes propres choix, nous en serions pas là. Seulement ce n'est pas facile. Il n'y a pas quelle qui risque de souffrir dans cette histoire. Il y a lui… Je l'ai entraîné dans mon merdier. Je l'ai entraîné dans une souffrance et je m'en veux car il ne mérite clairement pas ça. Il mérite quelqu'un à la hauteur de ses espoirs, de ses qualités. Il ne me mérite pas. Aucun des deux d'ailleurs. Je mérite de souffrir, d'être le seul puni dans cette histoire. C'est ma pénitence, ma sentence.

Les paroles de Jules flottent dans les airs. Elles parviennent jusqu'à mes oreilles. Je les écoute et les analyse. Que j'envoie tout foutre en l'air, du Jules tout craché, mais pas du Caleb. Je n'ai jamais été égoïste. Ce n'est pas moi, mais j'ai envie dire: qui suis-je réellement. La question que Jasper m'a posé dont je n'ai pas su correctement y répondre. C'est bien le seul qui ait osé me la poser. La colle du siècle, si on regarde bien. Qui suis-je ? Est-ce moi Caleb Barnes, futur président de l'entreprise familiale, cet homme qui s'apprête à épouser une jolie jeune femme avec qui je suis en couple depuis trois ans. Dont un brillant avenir me réserve ? Ou alors, je suis ce gars passionné de musique depuis qu'il a vu une guitare pour la première fois. Qui a pris soin de converser les vinyles de son grand-père et qui les écoute les jours de pluie ? Cet homme qui prend son pied sur scène et qui aime se perdre dans ce regard bleu et ses mots, ceux d'un homme. Je ne sais pas. Je suis perdu entre ces deux hommes qui sont censés me correspondent. Je n'arrive pas à savoir qui je suis réellement. Je sais juste que j'ai envie avoué ce que je ressentais à l'intérieur. Mon job ne me plaît pas, mais ça c'est presque une évidence. Je ne suis pas fait pour le costard, qu'il soit deux ou trois pièces. Je déteste avoir le col serré depuis que j'ai six ans. Depuis ce jour de messe, ou j'ai failli m'étouffer parce que ma cravate était bien trop serré. Que le curé a cru m'avoir touché, au point que je fasse un malaise. Les parents s'étaient pris la tête juste avant, maman n'avait pas fait attention et serrée bien trop fort ma cravate, sûrement à cause de son agacement. Ce jour-là, j'ai vu les lumières bien trop prêt. Je crois qu'elle s'en est voulue, puisqu'après elle n'a plus levé la voix sur notre père. Allez savoir, peut-être ce sentiment de culpabilité l'a rongé trop fort, au point de devenir une femme soumise aux décisions de son époux. Être égoïste, penser à moi. De si petits mots, mais qui ont tellement d'impact. Je sais qu'il n'a pas tort, mais est-ce que je peux réellement me comporter ainsi ? Est-ce vraiment qui je suis et ce qu'on attend de moi ? Je sais que je ne devrais pas me poser cette question, je ne devrais pas attendre l'avis des gens. Je devrais faire ce qui me semble bon pour moi et rien que pour moi. C'est ce que l'être humain fait. Pourtant je n'y arrive pas. Il faut toujours que je pense aux conséquences de mes actes, du choix que mes actions auront sur mon entourage. Je pense que c'est ce que je suis au final : quelqu'un qui pense bien plus aux autres qu'à soi-même. Je m'oublie dans leur bonheur. Je me complais dans mon malheur, dans ma souffrance. Cette souffrance qui s'agrandit de jour en jour. Cette crainte de ne pas être à la hauteur.

Je sens l'épaule de Jules contre la mienne. Je n'ai toujours rien dit, je digère ses mots. Je sens aussi que je me renferme sur moi. La brutalité dans ses mots, dans ses gestes. Il est comme ça Jules, brute de décoffrage, ça ne veut pas dire qu'il m'aime pas ou qu'il soit mauvais. Bien au contraire, c'est sa façon de s'exprimer. Je sais qu'il veut avant tout être là pour moi, qu'il désire m'aider. Alors à sa manière il me dit ce qu'il pense, ce qui lui semble juste. Ses mots sont censés m'aider, mais il se doute que je vais me braquer. Je n'ai pas l'habitude de recevoir ce genre de propos. Il le sait puisqu'il essaie de tourner ses phrases autrement. Il me connaît autant que je le connais. Ce n'est pas mon frère pour rien. Cette famille, ce lien, ce nous. Bon sang que ça m'avait manqué. Je réalise combien sa présence m'avait manqué, combien ses mots ont toujours un impact dans ma vie. Combien cette dépendance est vitale pour moi. Je me suis perdu et le revoilà. J'ai erré durant son absence, tentant de trouver une place dans ce monde. J'avais besoin de trouver ma place, alors j'ai pris la première qui s'est présentée à moi. Celle d'être le parfait fils, celui que mon père attendait, celui dont-il avait temps besoin, celui qui comblerait ses espérances. J'ai pris sur moi, j'ai avancé et j'ai subis. Cette école qui ne m'intéressait guère, j'y ai tout de même fini majeur de ma promo. Ses résultats qui m'ont poussé à l'excellence, juste pour le voir sourire. Alors qu'au fond, j'aspirais à une vie plus simple, moins prise de tête. De la musique, rien que de la musique, j'en jouais dans mon petit studio. Il n'y avait que moi et Penny, je l'ai acheté avec mes économies, juste après le départ de Jules. J'avais besoin de me raccrocher à quelque chose, alors je l'ai fait avec ce morceau de bois. Elle fut ma petite espérance, mon petit havre de paix. Elle comblait ce que je ne pouvais pas avoir : ma liberté. Parce qu'elle accompagne à merveille ma main, qu'elle fait partie de moi, mais ce choix, mon père l'aurait jamais accepté. Alors oui, ça aurait pu être moi. Parce que si on regarde de plus près, Jules convenait bien plus aux attentes et espérance de mon père. Il avait les épaules pour. Moi ? C'est tout le contraire, je suis en proie à des sentiments envers un homme et ce n'est pas la première fois. Je n'aime pas ce que je fais. J'ai une sainte horreur des costumes, je préfère milles fois être couvert d'ancre ou encore de boue, comme lorsque nous étions gamins que porter ses costumes. Pourtant ce n'est pas le cas. Je suis là, dans ce rôle, qui n'est pas fait pour moi. Dans ces habits qu'on fait pour moi, dix fois trop grand pour ce que j'envisage. Et lui est là à côté de moi, heureux. Simplement heureux, parce qu'il a fait le choix d'être égoïste et de penser à lui. A-t-il raison. Je finis par tourner ma tête vers lui. « Tu t'souviens quand je t'ai dit que je ferais n'importe quoi pour toi ? Parce que t'étais mon grand-frère et que moi aussi j'donnerai ma vie pour toi... » Je vois à sa tête, qu'il comprend pas où je veux en venir. Ses sourcils se froncent. Il cherche où je veux en venir. Je reprends ma place, enfin mon regard se reporte sur ce plafond. « merci » il va sûrement me dire pourquoi ? Pour cette prise de conscience peut-être ou justement pour être revenu. Simplement pour ça, mais surtout pour être mon frère. Pour me rappeler tout ça, parce que ça vient de me revenir en pleine face. Ce que je suis et ce que j'aspire à être. Parce que d'un coup, j'ai reçu la plus belle de baffe de ma vie. Et je lui dois celle-ci. Parce que son retour, m'a permis de perdre pieds, mais qu'au final c'est peut-être ce dont j'avais besoin. J'avais besoin qu'on me secoue et qu'on me montre ce qu'est réellement la vie. Alors oui, je suis clairement perdu, je me sens inutile dans ce monde. Comme peut-être beaucoup de gens à ma place, mais lorsque je regarde à ma gauche. Je le vois lui et je sais que tant qu'il est là, tout ira bien. Parce que je m'en fous de perdre pieds, tant que mon frère est là, je sais que je coulerais pas. Parce que c'est Jules et qu'il a toujours été ma vraie bouée. Mon espoir dans cette vie, ma famille, la vraie de vrai. Parce que c'est lui et moi. Rien que nous.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité

I need my big brother ♥ Empty
MessageSujet: Re: I need my big brother ♥   I need my big brother ♥ EmptyDim 27 Nov - 15:13

 
« because i need you »

Caleb & Jules


Le schéma est toujours le même. Il se répète sans cesse, une boucle infinis qui les entraînent sur une fin qu’ils connaissent déjà mais leur esprit n’arrive pas à faire le rapprochement, réfléchir et penser qu’en fait s’ils mettaient un seul pas hors de la boucle, ils pourraient changer les choses et les avancer. Ou les faire reculer, personne ne sait trop puisqu’ils n’ont jamais essayés. Jules déboule à une heure différente de la journée avec une idée stupide dans la tête. Il prend son frère avec lui, l’entraîne au début à contre cœur avant qu’il ne prenne du plaisir et la chute est toujours la même : lourde de conséquence pour la voix de Jules, qui se mettra à crier à tord et dans le vide à son père, qu’il ne sert à rien d’autre qu’à leur donner des leçons maudites sur la vie. Pour une raison inexistante, ils ne s’en rendent pas compte. Ils continuent à suivre la même ligne, bêtise sur bêtise, stupidité sur connerie avant d’enchaîner avec le dénouement final. Comme une pièce qu’on jouerait encore et encore, jusqu’à ce que les acteurs s’épuisent et décide d’abandonner le tableau. Jules a quitté la scène en premier, épuiser de crier dans cette salle vide de spectateur que le spectacle était à chier et qu’il ne méritait pas de jouer dans ce tableau. Son père, le metteur en scène, l’a laissé péter sa crise et quitter le scène avant de changer l’histoire une dernière fois. Une histoire sans Jules, juste son fils et sa femme. Ils jouèrent la pièce de la famille parfaite, redoutable et connu dans le quartier célèbre de Drewsbury pourtant humilier par les critiques à voix basses : des histoires de battre sa femme et son fils en fond sonore, ou du blanchiment d’argent pour attirer l’attention du spectateur. Mais cette pièce était molle, longue et sans but où l’on pouvait voir que l’acteur incarné par Caleb Barnes, était à bout de force et traîner des pieds pour monter sur scène et réciter son texte. Il n’était plus qu’un acteur et avait perdu tout sens d’un être humain. Il avait perdu son fidèle acolyte qui l’aidait à monter sur scène et maintenant, plus rien n’avait de sens.

Jules n’avait jamais ressentit ça comme un abandon, mais plus une nécessité. Un besoin de quitter cette maison sous peine de crever en premier et voir son avenir périr entre ses mains sans rien pouvoir y faire. Mais à c ause de ça, il avait céder inconsciemment sa place à son petit-frère. En même temps, jamais Caleb ne se rebellerai, c’était encore qu’une petite fleur innocente qui demandait un peu d’attention et d’amour. Ce que Jules lui donnait sans s’en rendre compte. C’est pourquoi sa victoire causa la perte de son frangin. Plusieurs fois il s’était demandé ce que Caleb aurait fait à sa place, s’il avait été comme lui . S’il avait été à sa place. Est-ce qu’il aurait pris la fuite ou à eux deux, ils seraient devenues les deux Barnes que son père a toujours voulu ? Beaucoup trop de question. Il laissait ça pour son frère normalement, c’était lui la tête et pas lui. Jules se contentait d’attendre en pensant qu’il devrait nettoyer son appartement et racheter du lait, puis suivre les ordres de son petit-frère. C’est pourquoi Jules regardait le plafond jaunis par ses cigarettes, lui donnant envie de s’en griller une. Puisqu’il habitait tout seul ici, ça ne gênait personne de fumer dans le salon, sa salle de bain et même dans son lit. Le mieux, c’était quand il avait toute la matinée rien que pour lui et qu’il fumait dans son bain en écoutant la rediffusion d’une série débile qui passait à la télé tous les samedis matins. Con et sans idée derrière qui faisait pourtant rire Jules Barnes. Peut-être même le seul humain qui trouvait ça drôle.

Il se pencha en avant pour prendre une cigarette, la coincer entre ses lèvres et l’allumer sans attendre un moment de plus. Caleb était silencieux, comme d’habitude. Il rêvait de lui ouvrir le crâne et lire tout ce que ce gamin pensait. Il avait une petite tête, une trop petite tête pour tout ce qui s’y passait à l’intérieur. Il se demandait comment tant de pensée pouvait tenir dans une si petite tête. Lui et la science, ça faisait quatre. Par respect, ou juste parce qu’il n’avait rien à dire, Jules garda la bouche fermée, l’ouvrant seulement pour sortir quelques volutes de fumée. Il prenait son temps à regarder la fumée se dissiper dans l’air et s’accrocher dans son papier peint jaunis. Faudrait vraiment qu’il le change et range un peu le salon.

Alerte, Caleb parlait. Jules tourna automatiquement la tête vers l’énergumène à ses côtés et l’écouta. Il ne parlait pas beaucoup mais en plus de ça, il disait n’importe quoi ? Il fronça les sourcils en l’écoutant, sans trop comprendre ce que ses paroles venaient foutre là. Caleb avait ce don de parler en décaler, lui donner la réponse à une question qui date de la semaine dernière. C’était un drôle de phénomène, qu’il appréciait quand même. Tout comme ses séries débiles et sans histoire. Il laissa son petit-frère le remercier pour quelques choses qu’il n’a pas vraiment compris, s’obligeant à se retenir de ne pas poser de question. Une question, et Caleb partait sur une autre terre pendant des heures entières. Son chien du comprendre la frustration de son maître et déboula de la cuisine pour venir renifler les baskets de Caleb. Ça lui donnait quelques choses à regarder et une chose pour se concentrer. Il fit signe à son chien de venir s’installer sur le canapé juste à côté de lui, créant une boule de poils collé contre sa jambe droite. « Tu veux de la pizza ? Il m’en reste de la semaine dernière. Champignon, chorizo, mozzarella et anchois. » il a toujours été connu pour ses goûts culinaires désastreux, mais on le pardonne parce que c’est Jules. Et Jules a beau être con, idiot et stupide de temps en temps, il reste un adorable garçon. Un petit enfant qui perd son temps dans le monde des grands. Sans attendre la réponse de Caleb, il se leva, allumant au passage le petit écran de télévision que Pam lui avait offert -il fonctionnait qu’en noir et blanc, mais au moins, il avait une télévision- et s’enfuit dans la cuisine. Une petite pointe piqua son cœur, le faisant sourire inconsciemment. Son frère commençait à comprendre, comprendre qu’il faut être égoïste parfois et qu’il faut savoir prendre soin de sois avant des autres. Jules était près à parier qu’on avait pu prouver scientifiquement que les égoïstes arrivaient à être plus heureux que les personnes altruistes. Va savoir si c’était vrai, mais Jules savait qu’il allait devoir rendre son frère égoïste. Un défi grand, très dur à relever et qu’il allait avoir du pain sur la planche. Mais un Barnes ne baisse jamais les bras, même quand Jules met un peu d’anchois dedans.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

I need my big brother ♥ Empty
MessageSujet: Re: I need my big brother ♥   I need my big brother ♥ Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

I need my big brother ♥

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» I need your help, big brother [Joe&Zeke]
» I was running from my brother #Julio

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
WALK LIKE YOU :: BAD CRAZY :: LES RPS ARCHIVES-