Am I bothering you ? I don't care.
   

La musique avait cessé de sortir des haut-parleurs depuis longtemps dans le bar où tu avais passé ta soirée. La demoiselle accrochée à ton bras depuis qu’elle avait posé le regard sur toi, ne semblait plus aussi emballée en voyant ton état lamentable. Après un lourd et long soupire de sa part, elle se mit d’accord sur le fait qu’il était désormais temps pour elle de quitter les lieux. Peut-être n’aurait-elle pas dû s’accrocher à toi pendant toute cette soirée ? Faisais-tu exprès de ressembler à un corps mort pour te débarrasser d’elle, ou étais-tu réellement amoché par l’alcool ? Personne ne pourrait le dire, excepté toi et tu n’allais certainement pas le révéler à quiconque. Surtout pas, puisque la seule raison qui te pousserait à agir ainsi porte le nom de famille de Lambert et non, ce n’est pas ton meilleur ami, mais bien son frère. Putain, jamais tu n’aurais cru cela possible ! Dans tous les cas, tu étais tellement pris dans tes pensées en ce moment que tu ne vis même pas cette blondasse quittée les lieux. Focalisé sur ce qu’il y avait dans ton verre, tu ne réagis presque pas lorsque le barman te le prit de force pour la fermeture. « Hey bonhomme… qu’est ce qui t’prends ? » On avait la réponse, tu étais réellement barbouillé par tout l’alcool ingurgité dans ta soirée. Tu bégayais et chancelas même lorsque tu te levas du tabouret. Tu te demandais même ce que le sol avait à tourner ainsi. Tu avais clairement pris quelques verres de trop. Tu ne sais pas trop combien tu en as pris, ayant arrêté de compter après ton huitième. Le barman te demanda une première fois gentiment de quitter les lieux, puis une seconde. Comme tu ne voulais pas coopérer, il demanda de l’aide pour te faire sortir de force. Tu n’avais pas la tête à résister, bien que d’ordinaire, tu n’aurais pas hésité lui dire ce qui te passait par la tête. Tu finis par t’asseoir sur le bord de la route et essaya de réfléchir à ce que tu devais faire désormais. Plusieurs options s’offraient à toi. Tu pouvais aller dormir dans ton lit, la couette montée jusqu’au nez et te réveiller que très tard au courant de la journée ou bien, tu pouvais te promener pour dégriser.

C’est seulement plusieurs minutes plus tard, que tu te retrouvas couché de tout ton long sur le gazon, devant chez Aria. Tes pas t’avaient mené jusqu’à chez ta meilleure amie. Malheureusement pour toi, l’air frais de la nuit ne semblait pas arriver à te faire dessaouler convenablement. Arriver à sa porte, cogna plusieurs fois et fini par t’appuyer sur celle-ci, attendant qu’on vienne t’ouvrir. Allais-tu réveiller ses colocataires ? Ça, tu t’en battais bien les couilles. « Hey oh ! Aria t’es là ? Je… sais que t’es là, viens m’ouvrir. » Crias-tu à en perdre la voix tout en hoquetant. Ton éternel sourire moqueur accroché à tes lèvres, tu continuas à cogner, sans même prendre en compte que tu pouvais réveiller les autres personnes aux alentours.


   

black pumpkin

   

Am I bothering you ? I don't care.
   

Comme pratiquement chaque soirée où Aria n’était pas à Londres pour danser, elle sortait faire la fête, ne supportant plus de rester cloitrée chez elle, depuis qu’elle avait la chance de ne plus vivre sous le toit parental. Exception faite des vendredis soirs, réservés à ses colocataires. C’était un rituel mis en place entre les garçons avant son arrivée dans l’appartement, mais qu’elle avait rapidement intégré aussi. Mais ce soir n’était pas un vendredi, donc ce soir, elle était de sortie. Et comme chaque fois qu’elle est dehors à s’amuser, elle rentre particulièrement tard, ou tôt le lendemain, c’est selon le point de vue, et dans un état bien loin d’être frais. La plupart du temps, elle s’endort même encore habillée sur son lit, quand ce n’est pas affalée sur la table de la cuisine et qu’Ezra est obligé de la porter jusqu’à sa chambre. Ce soir ne déroge pas à la règle, elle est encore une fois dans un état à faire peur, et s’est endormi sur la table, en attendant que son aspirine ne se dissolve dans son verre. Des coups et une voix qui ne lui ait pas inconnue l’a réveille en sursaut. Aria met quelques secondes à émerger et comprendre qu’il s’agit de son meilleur ami qui demande à entrer. « C’est bon Sevan arrête de brailler, j’arrive. » Qu’elle lâche en ronchonnant. Elle se lève avec un peu de mal, la joue endolorie, elle dormait sur sa main et ses bagues y ont laissé quelques jolies empreintes rougies dans sa peau. Pieds nus, ses escarpins jetés négligemment, elle se cogne dans un meuble. « Putain fait chier ! » La danseuse fait presque autant de boucan que son ami, et ne pense pas un seul instant qu’elle peut réveiller ses colocataires. À vrai dire, elle ne sait même pas s’ils sont là. Si elle a demandé à Sevan de se la fermer, c’est surtout parce qu’elle a toujours ce mal de crâne lancinant, comme elle n’a toujours pas avalé son médicament. C’est en sautillant qu’elle arrive à la porte d’entrée. Dès qu’elle ouvre, elle attrape Sevan par le col de sa veste et l’attire à l’intérieur, refermant rapidement. « Chuuuuuuuuut. T’es dedans maintenant. » Elle fait elle-même plus de bruit qu’un troupeau d’éléphants en lui disant cela. En voyant la dégaine de son meilleur ami, puis s’imaginant très bien sa propre tête, elle se met à rire. « Aller viens, je crois que t’as besoin d’une aspirine toi aussi. » Elle lui attrape le bras et l’emmène avec elle jusqu’à la cuisine où elle l’assoit sur une des chaises et lui sert un verre d’eau accompagné d’un cachet. Puis elle se remet assise à la place où elle était en train de comater quelques minutes plus tôt, avalant enfin son propre verre. « Alors, qu’est-ce qui t’arrive, pour que tu débarques en braillant comme ça chez moi à cette heure ? » Non pas que ça la dérange, elle s’en fiche, elle serait complètement du genre à faire pareil. Mais elle s’inquiète juste pour lui, s’il est là, c’est qu’il doit bien y avoir une raison.


   

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Am I bothering you ? I don't care.
   

Ta meilleure amie avait bien beau dire ce qu'elle désirait de l'autre côté de la porte, tu n'entendais rien. Tu étais beaucoup trop occupé à faire savoir à tout le monde demeurant près de l'endroit où Aria restait que tu étais là et bien en vie. Tu n'étais pas discret et tout le monde le savait désormais. Peu importe ce que les autres pouvaient dire à ton sujet, tu n'en avais rien à faire. Tout ce que tu voulais, étais de voir ton amie, la seule qui allait sans aucun doute comprendre ce que tu étais en train de traverser, à la condition que tu arrives à lui révéler ton secret. Mais cela, tu n'y crois pas. Non, tu n'y crois pas, puisque tu ne veux pas t'avouer à toi-même ce que tu prétends peut-être être. Alors, tu allais te contenter à la visiter et pourquoi pas boire encore. Pour toi, même s'il était relativement tard, la soirée ne faisait que commencer.

C'est en moins de temps pour le dire, qu'une main t'agrippas par tes vêtements et tu trébuchas sur le sol en rigolant de ta chute. « Boum, tombé ! » rias-tu, tel un enfant alors qu'Aria te demandait de te taire. Tu n'y pouvais rien, tu étais bel et bien envahi d'un fou rire incontrôlable. Tu finis tant bien que mal à reprendre le contrôle, alors que ce fut ton amie qui commença à rire doucement. Au lieu de pouffer de nouveau, tu essayas de te retenir et fronça les sourcils, ne comprenant pas son attitude. Qu'est-ce qu'elle avait à rire, celle-là ? Tu as finalement compris ce qu'elle avait, en même temps que tu relevas ton popotin du sol. Une fois dans la cuisine, tu attrapas en main la pilule qu'elle te donna et l'avala sans même les mots de remerciement. Elle te connaissait et si elle s'attendait à quoi que ce soit de ta part, elle pouvait toujours courir. Ce n'est que lorsqu'elle te demanda ce que tu voulais alors tu relevas la tête vers elle et lui fit une moue boudeuse. « Je peux même plus venir voir une femme importante dans ma vie ! » Tu étais presque offusqué. Tu te relevas, mais te rassis assez rapidement voyant que ta tête tournait un peu trop. « Whao ! Mauvaise idée ! » Prenant ta tête dans tes mains, tu poursuivis dans la réponse à sa question : « Pour rien Ria. Vient pas me dire que ça te dérange. Comme si c'était la première fois que je fais ça. Hey ! Dis-moi, tu n'as pas une bonne bouteille d'alcool qui traîne quelque part ? » Tu lui fis un sourire forcé, lui montrant toutes tes dents, espérant qu'elle te donne une réponse positive à ta demande. « Tu sais que je t’ai toujours aimé, hein ? Ça me ferait tant de bien. La soirée est jeune. » Tu lui disais ça, comme si elle allait se laisser berner par des belles paroles.


   

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