Mon sac sur l’épaule et quelques dossiers dans les mains, je jetais tant bien que mal un coup d’œil à l’heure. J’avais encore un peu de temps, avant que mon train ne parte aucune raison de se presser. J’ai donc pris quelques minutes pour me chercher une boisson chaude à la gare, il ne faisait pas vraiment chaud et puis j’avais très envie d’un thé alors autant lier l’utile à l’agréable. « Bonjour, un thé à la menthe s’il vous plaît. », demandais-je poliment un large sourire aux lèvres. Je remerciais la jeune femme qui me tendait ma commande avant de la régler pour filer prendre mon train. Un petit arrêt devant le panneau d’affichage histoire de ne pas me tromper de voie. Installée sur un banc, je portais mon gobelet à mes lèvres quand les haut-parleurs annonçaient l’arrivée imminente du train. Je me suis levée mon verre cartonné à la main pour m’approcher de la poubelle, liquidant le reste de mon thé tandis que le train entrait en gare. J’ai légèrement accélérer mon pas pour monter à bord. Comme souvent, le train était bondé de monde, j’ai traversé deux wagons complets avant d’apercevoir enfin une place libre. Je me suis avancé, arborant un charmant sourire histoire que ma demande passe un peu mieux. « Bonjour, excusez-moi de vous dérangez puis-je m’installer ? », demandais-je à la jeune femme qui me faisait face. Mais cette dernière attendait, à ce qu’elle disait, quelqu’un. Je me suis donc contentée de la remercier avant de reprendre ma route un peu secouée par le train. Une seconde fois, je tombais sur une place libre, enfin. « Bonjour, est-ce que je peux m’asseoir ? », demandais-je au jeune homme qui me tournait le dos. Sans réponse de sa part, je me suis avancé légèrement pensant qu’avec le bruit environnant il ne m’avait tout simplement pas entendu. Je posais ma main sur son épaule, sans vouloir lui manquer de respect, je cherchais simplement à attirer son attention. « Excusez-moi, je peux .. », je m’arrêtais net tandis qu’une sourire se dessinait sur mes lèvres en reconnaissant le jeune homme. « Eddie ? », lançais-je plus pour moi que pour lui. « Ca me fait plaisir de te voir, comment vas-tu ? Mais qu’est-ce que tu fais ici ? », demandais-je sans même prendre le temps de respirer. J’ai finalement pris place en face de lui sans attendre de réponse de sa part avant de m’en rendre compte. « Oh pardon, tu attends peut-être quelqu’un ? Un de tes frères ou un ami ? Enfin je veux dire, je peux m’asseoir ? », demandais-je tout aussi rapidement alors qu’il n’avait même pas eu le temps de répondre à mes premières questions. Mon sourire restait scotché à mes lèvres. Eddie était mon voisin, c’était d’ailleurs grâce à lui que j’avais réussi à entrer chez ma Grand-mère le jour où je suis arrivée. A vrai dire je crois qu’il m’avait prise pour une sacrée folle ce jour-là mais il s’y habituerait sans doute puisque visiblement j’allais être leur voisine pour un bon moment. Enfin installé, je levais les yeux vers la liste des arrêts. En fait, je me rendais dans la ville voisine pour ma Grand-mère je devais déposer un dossier pour elle dans un établissement pour une aide financière lié à sa prise en charge. Comme l’organisme le plus proche était là-bas j’en profitais pour faire un tour dans les alentours histoire de me souvenir de certains moments de mon enfance …
 

Assis dans le train pour Leeds, ton sac sur les genoux, tu regardes fixement le siège vide qui te fait face. Tu ne prends pas souvent le train, tu n’aimes pas trop ça. Il y a généralement beaucoup trop de monde, mais surtout, tu te retrouves toujours avec des personnes âgées qui veulent désespérément te faire la causette. Pas que ça te déplairait de divertir des petits vieux, néanmoins ta surdité se trouve être un incroyable désavantage dans ce genre de situation. Lire sur les lèvres, tu sais faire. Mais parler assez fort pour qu’une personne dure de l’oreille puisse te comprendre, c’est une tout autre histoire. Vous voyez un peu l’ironie de la chose ? Parce que toi, tu la vois très bien. Une main vient se poser sur ton épaule et te sort, par la même occasion, de tes pensées. Cependant, tu ne sursautes pas, tu es bien trop habitué à ce que les gens te touchent pour attirer ton attention. Parfois, tu te dis que tu as de la chance d’être de ce genre de personne qui aime profondément l’espèce humaine et ses interactions… Sinon, tu serais assurément fichu. Tu lèves la tête vers la demoiselle à qui appartient cette main - parce qu’il s’agit bien d’une demoiselle cette fois-ci et non pas d’une personne d’un certain âge, comme quoi la roue tourne ! - et tu la reconnais immédiatement. Un sourire vient s’installer sur tes lèvres alors que tu peux lire les siennes former ton prénom. Elle s’en est souvenue. Tu acquiesces d’un hochement de tête. « Ça me fait plaisir de te voir, comment vas-tu ? Mais qu’est-ce que tu fais ici ? » Dans tout ça, tu ne captes pas grand-chose et ça t’agace. S’il y a bien une chose que tu désires plus que tout à cet instant précis, c’est être capable de converser avec elle naturellement, sans avoir besoin de lui demander de ralentir son flot de paroles. Pourtant, tu sais d’ores et déjà que tu ne vas pas avoir le choix. Elle prend place en face de toi, sur le siège vide que tu fixais encore quelques minutes auparavant. « Oh pardon, tu attends peut-être quelqu’un ? Un de tes frères ou un ami ? Enfin je veux dire, je peux m’asseoir ? » Tu n’as pas le temps de répondre quoi que ce soit à ces précédentes questions - parce que tu as reconnu à son langage corporel qu’il s’agissait de questions - qu’elle enchaine déjà. Dans tout ça, tu n’as le temps de capter que ‘frères’ et ‘assoir’. Tu soupires alors que tu descends ton sac de tes genoux pour le poser par terre entre tes pieds. Tu soupires parce que, sans que tu ne saches vraiment pourquoi, cette fille te plait vraiment. Tu ne l’as pourtant rencontré qu’une seule fois avant aujourd’hui, mais c’est plus fort que toi. Tu ne sais pas d’où ça vient, mais le fait est qu’elle te plait. Tu avances légèrement ton bassin pour t’assoir davantage sur le bord de ton siège et ainsi te rapprocher de la jolie brune. « Je suis désolé, commences-tu tout en signant chacun de tes mots, mais est-ce que tu pourrais parler un petit peu moins vite ? Je suis sourd et, si normalement je lis sur les lèvres, tu vas vraiment trop vite pour moi. » Un peu gêné de devoir lui demander ça, tu passes une main derrière ta tête pour te frotter brièvement l’arrière du crâne. Du coin de l’œil, tu remarques le signal lumineux qui prévient la fermeture des portes. Le train ne devrait pas tarder à démarrer. « Du coup, peut-être qu’on pourrait recommencer à zéro ? Parce que tu sembles savoir qui je suis, mais je n’ai aucune idée de qui tu es. Hormis que tu connais surement la vieille O’Riley. » Encore quelque chose que tu aimerais ne pas avoir à lui demander, mais d’un autre côté, tu te dis que c’est une bonne solution pour apprendre à la connaitre et en découvrir davantage sur cette jeune femme qui semble te plaire sans que tu puisses te l’expliquer. Avant qu’elle ne puisse répondre quoi que ce soit, tu enchaines en lui tendant la main : « salut, moi c’est Eddie, Eddie Flanigen. » Ton sourire qui s’était un peu estompé retrouve de son éclat et tu te sens déjà un peu plus en contrôle de la situation. Une chose est sûre : tu n’es plus en train de subir son flot de paroles.
 

Je m’étais installée avant de, finalement, me rendre compte que je n’avais même pas demandé la permission. Par instinct je me suis donc excusée avant de lui demander poliment s’il attendait quelqu’un. Débordante d’énergie je n’avais, comme toujours, pas laisser le temps à mon interlocuteur de me répondre. Je fis donc une pause pour être certaine que la place était libre. J’étais énergique mais pas malpolie pour autant, je ne voulais pas m’imposer. Son regard bleuté s’est détourner de moi, je pinçais doucement mes lèvres entre elles fronçant les sourcils en l’entendant soupirer. Il semblerait que je n’étais pas forcément la bienvenue à cet instant précis. J’allais attraper mon sac quand ce dernier s’avançait vers moi avant de relever son regard d’un bleu magnifique en direction de mon visage. Mes sourcils n’avaient pas bougé. Mon regard quant à lui devait trahir la peine que j’avais ressentie en l’entendant soupirer. A vrai dire, je crois que c’était le fait de me sentir rejeter qui avait dû me peiné plus que le fait que la place soit prise. Car dans le fond, il pouvait simplement me dire qu’il attendait quelqu’un, le soupire n’était pas forcément nécessaire. Puis, il a finalement prit la parole, agitant ses mains au rythme de ses mots. J’ai d’abord cru qu’il allait me dire de m’en allait car la place était réservé, mais c’est un tout autre discourt qu’à tenue mon interlocuteur. Les sourcils toujours froncée, je crois que mon regard était passé de la peine à l’incompréhension. Pour quelqu’un de sourd il s’exprimait vraiment bien. A cet instant, je me sens un peu égarée entre le respect que j’éprouve pour lui à cette instant d’être capable de poser les choses ainsi avec une parfaite inconnue et la culpabilité de ne pas avoir pris le temps de me rendre compte de ce détail avant qu’il ne me le dise. Enfin, ce n’était pas comme si l’on se connaissait depuis des années seulement, c’est le genre de détail auquel je devrais être davantage attentive. J’avais tendance à vivre à cent à l’heure et à me laisser porter par mon énergie sans penser que les autres pouvaient ne pas être en capacité de me suivre. Sa main à glisser derrière sa tête, tandis qu’il me proposait de repartir à zéro. Sa main tendue vers moi, je baissé mon regard vers celle-ci continuant, sans forcément le vouloir, à me perdre entre respect et culpabilité. J’ai finalement relevé la tête vers lui, après quelques secondes d’absence. Ma main à saisi la sienne et mon regard s’st adouci tandis qu’un sourire réapparaissait  sur mes lèvres. « Enchantée Eddie. Je suis Gemma O’Riley. », lançais-je en tentant de contrôler le rythme de mes paroles. Dans un sens je me sentais un peu gênée, je n’avais pas envie que mon comportement soit malvenue mais je n’avais vraiment pas l’habitude de parler de manière lente et je crois que dans le fond, malgré mon sourire, mon malaise se faisait un peu ressentir. Evidemment je tentais tant bien que mal de le masquer, en réalité j’avais peur qu’il pense que la surdité en soit la cause alors qu’en réalité il n’était absolument pas question de son handicap. « Excuse-moi, je n’ai pas l’habitude de parler lentement. », préférais-je dire avec franchise avant de passer une main dans mes cheveux pour les repousser en arrière. « Si je vais trop vite n’hésites pas à le dire. », ajoutais-je avant de lui sourire comme si je voulais le mettre à l’aise. Pleine de bonnes intentions, j’essayais de faire des phrases courtes afin de ne pas enchainer et éviter ainsi de le perdre en route. Puis je me suis aperçu que sa main était toujours dans la mienne, sa peau était chaude et douce c’était agréable, mais je m’en suis finalement détachée. « Je voulais simplement savoir si je pouvais m’asseoir. », repris-je avec un sourire bienveillant. J’imagine qu’il avait dû se sentir un peu perdu dans toutes les questions que j’avais pu lui poser, alors ça me semblait être la moindre des choses de lui expliquer pourquoi je l’avais « agressé » de la sorte …

Rapidement, tu te rends compte que tu ne t’y es peut-être pas pris de la meilleure des façons. Ce qui te fait penser ça ? Ses sourcils froncés qui te déstabilisent un peu. Tu ne sais pas trop ce que tu as fait de travers, mais il y a forcément quelque chose. Tu espères qu’elle ne t’en tiendra pas rigueur trop longtemps, tu te sentirais bien bête sinon. Cependant, son expression change rapidement alors que tu lui expliques que tu es sourd et que tu as du mal à suivre les gens quand ils parlent trop vite. Cette expression par contre, tu l’as reconnais facilement. Tu y es habitué à présent. L’incompréhension. Il faut dire que tu n’as pas une étiquette sur ton front avec écrit ‘sourd’ en grosses lettres rouges, et que tes appareils auditifs sont facilement cachés par tes cheveux. Ce n’est pas vraiment de ta faute, ils poussent trop vite et tu n’aimes pas aller chez le coiffeur. Et puis bon, n’oublions pas que tu t’exprimes quand même extrêmement bien pour quelqu’un qui n’entend rien. C’est alors que tu lui proposes de tout recommencer à zéro. Ça ne peut être qu’une bonne idée, ou tout du moins, c’est que tu t’imagines. Tu lui tends ta main et elle la saisi en souriant. Tu l’imites en resserrant tes doigts autour de sa main. « Enchantée Eddie. Je suis Gemma O’Riley. » Tu peux déjà sentir que tu as l’air débile à sourire comme ça, mais c’est plus fort que toi. Bon sang, tu connais enfin son prénom. Ça peut paraitre anodin, pourtant, pour toi, ça a tellement d’importance. Cependant tu remarques sa gêne et tu ne peux t’empêcher de te demander à quoi elle est due. Est-ce par rapport à toi ? à ta surdité ? à autre chose ? Tu ne connais pas la réponse, malheureusement tu n’as pas encore développé la capacité de lire dans les pensées des gens. Dommage. Ou pas. Dans le fond, tu sais pertinemment que tu n’aimerais pas savoir ce qui peut bien se cacher dans la tête des autres. Tu préfères rester ignorant plutôt que d’apprendre des vérités dérangeantes. « Excuse-moi, je n’ai pas l’habitude de parler lentement. » Tu acquiesces d’un léger hochement de tête alors que tu la regardes passer une main dans ses cheveux. Ça te parait évident qu’elle n’y est pas habituée. Il faut bien admettre que tu as rarement rencontré des personnes parlant aussi vite qu’elle. Il y a bien Izzy, quoi que non. Izzy, avec le temps, tu as fini par t’y faire. Il y a encore beaucoup de choses à côté desquelles tu passes avec elle, mais tu captes en général l’essentiel. « Si je vais trop vite n’hésites pas à le dire. » Tu esquisses un nouveau sourire, un peu moins grand cette fois-ci - le trop plein d’émotions est passé. « Je n’y manquerai pas. » lui réponds-tu en signant maladroitement tes mots de la main gauche. Tu n’avais pas réalisé que tu tenais encore sa main dans la tienne. Tu poses ton regard dessus alors qu’elle ramène finalement son bras vers elle. Un peu à contre cœur, tu la laisses faire avant de l’imiter. Qu’est-ce que tu aurais l’air bête si tu restais comme ça, la main en l’air. « Je voulais simplement savoir si je pouvais m’asseoir. » Tu pourrais te redresser, t’assoir au fond de ton siège, seulement tu ne veux pas nuire à cette proximité entre vous. Si Bradley te voyait, il te traiterait de gosse. Il aurait surement raison. « La place est libre. » réponds-tu simplement. « O’Riley. La petite fille, je suppose ? » Dis comme ça, ça sonne très bizarre, mais tu ne t’en rends pas vraiment compte. Maintenant que tu comprends ce qu’elle te dit, tu fais beaucoup plus facilement le rapprochement entre la vieille dame et la demoiselle. Il faut dire que votre première rencontre t’a beaucoup intrigué. Ce n’est pas tous les jours que tu vois ta voisine accueillir des visiteurs avec une poêle à frire dans les mains. « C’est marrant qu’on ne se soit pas rencontré plus tôt. » enchaines-tu sans vraiment lui laisser le temps de répondre. Chacun son tour, n’est-ce pas ? Tu te rends compte que tes suppositions sont peut-être fausses, après tout, elle pourrait très bien être une aide-soignante. Surtout que tu as beaucoup de mal à voir la ressemblance entre la vieille femme et Gemma.

Ses mots s’enchainaient si bien que j’avais du mal à le croire sourd. Cela dit, ce n’était pas vraiment le genre de choses sur lesquelles on plaisantait alors aucune raison de se poser la moindre question sur le sujet. Cela dit, maintenant qu’il me le disait, cette facette de lui expliquait certains points. Notamment le cas de ce regard si perdu le jour où je l’avais interpellé pour que ma grand-mère se décide enfin de me laisser entrer. Le pauvre homme n'avait pas du comprendre grand chose en voyant une parfaite inconnue entrer dans la maison d'une vieille femme armée d'une poêle. De même, quand je le regardais, je percevais des traits doux et innocents dans son visage, comme s’il n’avait jamais été en lien avec la dureté de l’extérieur, comme s’il ressentait les choses différemment. Un sourire c’est alors dessiné sur mon visage, finalement il avait juste l’air différent mais ça, ça n’avait rien à voir avec son handicap. En fait, j’avais tellement l’habitude qu’on me voit moi-même comme quelqu’un de différente de part mon caractère extravertie et un peu naïve que je ne pouvais que me sentir un peu plus proche de lui à cette idée. Mes joues ont dû virer au rose l’espace de quelques secondes, je n’étais pas honteuse, ni même gênée, seulement je ne me sentais pas indifférente à sa situation et à ce que cela pouvait représenter. Un nouveau sourire est venu étirer mes lèvres et sa voix m’a sorti de mes pensées en un claquement de doigt. Ma tête c’est légèrement penchée sur le côté, mon visage c’est fermé comme si j’étais interloquée par ce qu’il venait de dire. « La fille. », le corrigeais-je avec tout le sérieux du monde avant d’arborer un sourire très fière de le faire marcher. J’ai finalement baissé la tête étouffant un petit rictus avant de reposer mon regard sur son visage le coin des lèvres relevé. « Je plaisante. Je suis bien la petite fille. », ai-je finalement lancer pour l’en assurer. « En fait on a déjà dû se croiser. Je suis souvent venue passer les vacances chez ma grand-mère quand j’étais plus jeune, on passait quelques semaines en famille mais à cet âge-là mes parents me laissaient pas trop d’espace vitale. », ajoutais-je en reprenant mon rythme classique oubliant déjà que j’étais de ces gens dont l’énergie fait qu’ils pensent plus vite qu’ils ne parlent. C’est quand mon regard à croiser le sien que je m’en suis réellement aperçue. « Désolée. », ai-je lâché d’un air sincère même si visiblement il ne pouvait pas vraiment capter l’intonation de ma voix. « On a dû se croiser quand on était plus jeune. », ai-je résumé avec moins de vitesse pour ne pas le perdre une nouvelle fois. Cela dit, je comprenais un peu mieux que certaines personnes de la maison de retraite n’en fassent qu’à leur tête. S’ils n’ont plus la patience de se concentrer pour s’adapter aux membres du personnel et inversement, les choses devenaient bien plus claire. Je comprenais à présent le fait que madame Mills refuse toujours mes animations sous prétexte qu’elle n’entend pas. Maintenant qu’Eddie avait mis le doigt sur mon côté rapide et extravertie, je me rendais bien compte que je ne facilitais pas la tâche à certaines personnes. Je lui ai finalement souris une nouvelle fois en prenant conscience de ce détail qui, sous ses airs insignifiants, avaient une importance capitale. Finalement, j’avais peut-être besoin d’un ami comme Eddie pour canaliser ce trop-plein d’énergie. Peut-être que sa compagnie allait m’apprendre à gérer mon côté extravertie. Peut-être que finalement j’avais besoin d’une personne comme lui …