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 si j'aurais su, j'aurais pas v'nu {barnes brothers}

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MessageSujet: si j'aurais su, j'aurais pas v'nu {barnes brothers}   si j'aurais su, j'aurais pas v'nu {barnes brothers} EmptySam 10 Déc - 17:31


 
« si j'aurais su, j'aurais pas v'nu »

caleb & Jules


Il fut un temps où ce qui l’importait n’était rien d’autre que lui, lui et lui. Le reste du monde n’avait pas d’importance, il pouvait s’écrouler sous ses pieds, se déclarer la guerre, exploser, imploser : il s’en foutait. Tant que ça ne touchait pas à son petit confort, Jules ne dirait rien. Egoïste et horrible sont les deux mots qui pourraient au mieux coller à sa personnalité. Egoïste de se foutre du monde, horrible de ne penser qu’à son petit confort. Pourtant, si l’on regarde en face, dessous, à l’intérieur, sur les côtés, on peux s’apercevoir qu’il n’avait pas si tord que ça. Le trentenaire avait créée cet espace d’égoïsme dans le but de vivre une vie heureuse, hors des problèmes du monde et essayer de trouver sa place dans le plus beau des jolies coins. Se faire discret, ne pas penser aux regards des autres, survivre sans demander l’avis des autres avaient été un choix  judicieux. La preuve : pendant des années, il faisait ce qu’il voulait, quand il voulait et avec qui il voulait. Un paradis sur terre que seul Jules avait accès. Jusqu’à Pam. Jusqu’à Nyx. Cette gamine, cette camarade qui, sans demander l’avis ou l’accord de Jules, s’était fait elle aussi une place dans ce petit paradis. Elle avait pris ses habitudes, ses aises et au final, le trentenaire en était considérablement heureux. Pam était son petit paradis, ses heures folles de rires, d’insouciances, de nuit blanche à se demander pourquoi le monde et pourquoi eux, des idées insensées pour un monde meilleur avant de s’endormir, bien trop secoués par les ravages de crack et de fumette. Un vrai paradis qu’il avait vécut, un vrai paradis qu’il avait fait exploser quand il avait décidé de rejoindre son frère. Reprendre un nouveau départ, un boulot, secouer son frère en lui montrant que sa vie était bien plus merdique que ce qu’il méritait. Ce n’était pas simple, une tâche longue et difficile, mais le grand Barnes n’abandonnera pas. Pas comme il y a douze ans.

« J’peux t’demander un service ? » avait demandé Jules en pleins milieux de la nuit. Il était debout dans sa chambre, face à son lit qu’il avait donné à Caleb pour qu’il passe de bonne nuit tandis que lui s’extasiait sur le canapé avec quelques cigarettes et des bières. Jules ne souvient plus vraiment de l’heure qu’il était, mais il n’avait pas réussit à dormir de toute la nuit. Sa cervelle cogitait tellement qu’il avait décidé de réveiller son frangin qui squattait dans son appartement. Caleb avait demandé gentiment s’il pouvait rester ici, Jules n’avait pas su dire non. N’avait pas voulu dire non. Le trentenaire, puant la cigarette à pleins nez, avait donc réveiller son frère pour lui demander un ‘’service’’ ou plutôt, un conseil. Il voulait bien revoir sa mère, mais pas tout seul. Il avait peur de la réaction de sa mère et peur de la sienne. Tout seul, le garçon aurait retrouvé ses six ans et juste après avoir frappé à la porte, serait partie en courant avec cette adrénaline peureuse. Avec Caleb, il n’avait pas le choix : il devait se faire passer pour le Grand Barnes qu’il était. Son frangin n’avait pas dit non, pas dit oui non plus. A vrai dire, Jules n’avait pas très bien entendu sa réponse. Peut-être à cause de l’heure tardive ou parce qu’il planait, ça non plus il ne s’en souvenait pas. Il était retourné s’allonger sur son canapé à réfléchir à ce qu’il pourrait bien dire à sa mère. Mais ça non plus il s’en souvenait pas vraiment. Depuis que Caleb vivait ici -il y seulement quelques jours- Jules avait pris soin de planquer tout son crack et dire à ses clients de ne pas venir frapper à sa porte pendant quelques jours. Caleb ne devait pas être au courant de ses manigances, il avait déjà beaucoup à s’occuper. Puis, comme son frère était à son appartement en même temps que lui, Jules avait trouvé le temps de se faire une ligne seulement vers trois heures du matin quand il était sur que son frère dormait. Mais là encore, il avait peur. Et ne s’en souvenait pas vraiment.

Au boulot, en pleine réunion dont il n’avait même pas écouté une seule phrase parce qu’il était trop occupé à compter le nombre de mot sur sa feuille devant lui, il avait reçut un message de Caleb qui lui disait que s’il voulait voir maman -sans le père- c’était maintenant ou jamais. Jules s’excusa très rapidement, sortie de la pièce et quitta l’immeuble en quelques secondes seulement. Excité, apeuré, triste et nerveux, au volant de sa voiture, il trifouillait, arrachait quelques bouts de plastique qui formait le volant. L’une des premières fois qu’il était autant stressé pour si peu. Son tas de ferraille s’arrêta au bout de la rue. A travers son pare-brise, il pouvait apercevoir sa maison. Celle de son enfance, celle qu’il avait quitté à dix huit ans. Son frangin lui avait dit que ses parents avait déménagé peu après son départ pour Leeds, alors, comme point de rendez-vous ils s'étaient donné leur ancienne maison. Caleb le conduira jusqu'à la nouvelle et ils pourraient voir leur mère en toute tranquillité. Précipitamment, comme si la fin du monde approchait, il se pencha pour ouvrir sa boîte à gant et se faire une ligne express. Ça le détendra un peu. Un tout petit peu. Les minutes défilaient, et son frère n'arrivait pas. Ses yeux fixaient l’herbe parfaitement tondue, les volets épurées, le temps parfait, cette allure idyllique qui lui donnait des envies de crier. Rien n’avait changé au final. Tout était resté le même paysage morose, dégueulasse et superficielle. Quelques minutes plus tard, son attention se porta sur Caleb qui s’avançait vers sa voiture. La portière passager s'ouvrit, pas la peine de tourner la tête pour savoir que Caleb était là, et pourtant il resta scotché sur la maison. « J’ai pas envie d’y’aller. » pas du tout envie. Trop de souvenir remontait, d’ici il pouvait entendre les engueulades figés dans le temps pour toujours, un pas et une bulle éclateraient. Il serait forcé d’écouter à nouveau les mots horribles de son père. Un pas encore et une autre explosera contre son visage. Jules ne voulait pas y aller. Et si son père arrivait sans prévenir ? La nouvelle maison de ses parents se transformeraient en vieux cauchemars. Il était sur d'y retrouver la vieille horloge au fond du salon qui le stressait avec son Tic-Tac incessant. Nerveux, il était. Mais il ne le dira jamais. Les Barnes se devaient de garder leur peur pour eux. C’est ce que son père lui avait appris, ou plutôt, lui avait forcé à apprendre.
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MessageSujet: Re: si j'aurais su, j'aurais pas v'nu {barnes brothers}   si j'aurais su, j'aurais pas v'nu {barnes brothers} EmptyJeu 12 Jan - 21:04


 
« si j'aurais su, j'aurais pas v'nu »

caleb & Jules


Sept jours. Six nuits. Je fixais ce plafond, ces murs qui me donnaient envie de fuir. Trois jours qu j'avais repris le travail. Trois jours que j'évitais le contact avec le paternel, au maximum. A chaque fois, qu'on se croisait, il y avait des gens avec ou entre nous. Je l'évite au maximum, de peur de lâcher des choses compromettante ou alors de craquer à nouveau. En ce moment, ma tête a envie d'être ailleurs, loin d'ici, loin de tout ce qui me ressemble pas. Dé-serrant ma cravate, je ne supporte plus mon travail, mais cela n'est pas nouveau. Sauf que je prends de plus en plus conscience que ma vie ne me convient pas. Je n'aime pas ce que je fais, ma situation sentimentale est … compliquée. A cause de moi, je n'ose pas affronter Caiti, lui dire que j'étouffe et que ma place n'est plus à ses côtés. Je devrais pourtant, j'évite le peu de message qu'elle m'envoie. Je lui ai dit que j'avais besoin de temps, de me retrouver en compagnie de mon frère. Elle n'a pas semblé offusqué, au contraire, j'ai senti un soulagement dans ses messages et de la compréhension. Je m'en veux de lui infliger tout ça, elle veut vivre un conte de fée et à cause de moi, tout risque de finir en cauchemar. Je n'arrive plus à faire semblant, du moins en ce moment, les masques tombent, merci Jules ? Faut croire qu'il est en parti responsable de tout ça, c'est lui qui m'a poussé à me rebeller. C'est chez lui que j'habite en ce moment et cela depuis sept jours. Six nuits que j'accapare sa chambre, ça n'a pas l'air de le déranger. Il préfère la compagnie de son chien, n'ayant toujours pas de nom, et des ressorts de son canapé. Il veut que j'ai du confort et de l'intimité. Je n'ai pas pu broncher, il m'a forcé de force à prendre sa chambre. J'ai aussi récupéré quelques affaires à lui, prenant bien soin de les laver, j'en ai profité pour faire un bon ménage dans son appartement. J'avoue que lorsque je suis anxieux, j'ai besoin d'évacuer et donc je fais du ménage. Je crois que ça n'a pas trop plu à Jules, mais rien lui plaît. Encore moins ma petite blague, le coup des légumes dans son frigo, je crois qu'il l'a toujours en travers de la gorge. Pour me faire pardonner, je lui ai ramené une pizza avec de l'ananas et l'affaire était joué, il m'a tout de même fait manger le céleris par le nez. Sept jours que je rigole tous les soirs, grâce à lui. Que je me prends pas la tête, du moins le moins possible, il fait tout pour que mon cerveau se stoppe. Dès qu'il voit que je réfléchis, il m'envoie un truc, autant dire que les bosses ont envahi mon cuire chevelu. J'ai fini par céder et mettre mon cerveau en mode off. Parfois ça fait du bien.

« Caleb j'y vais, tu es sûr de ne pas vouloir venir. » Mon père me sort de mes pensées, je ne l'ai pas vu surgir dans mon bureau, bien trop accaparé par le flux de mes pensées. Je fais non de la tête, il n'insiste pas, je pense qu'il commence à comprendre que sa présence me dérange. De base, il aurait insisté pour que je l'accompagne à son rituel golf, que je négocie avec lui les contrats. Là clairement, je n'en ai pas envie. Une mission bien plus importante m'attend, j'attrape mon téléphone et envoie un sms à Jules. Il veut revoir notre mère, il m'a réveillé en pleine pour me l'annonce. Ses mots résonnent encore dans ma tête. Autant battre le fer pendant qu'il est chaud, je ne lui laisse pas d'autres échappatoires, c'est aujourd'hui ou rien. Notre père en a pour un moment, quand il s'agit de golf, ça peut s'éterniser, surtout qu'il y ait avec ses amies du club.  La voix est libre, je demande à Jules de me rejoindre à notre ancienne adresse, ne connaissant pas la nouvelle demeure des parents. Je préfère nous y conduire, je sais qu'il va se dégonfler, me remémorant son visage, l'expression qu'il a eu en me demandant ça. Il était sincère, mais je pouvais lire la trouille dans ses yeux, il peut tromper qui il veut pas moi. Ou alors je me berce d'illusion, mais c'est de notre mère qu'il s'agit, le gamin en lui a juste la trouille qu'elle le rembarre. Je pense que c'est ça, s'il savait qu'elle rêvait de ce moment depuis fort longtemps. Le sujet « jules » étant tabou quand le paternel est dans le coin, mais une fois qu'il n'est pas là, il arrive à maman d'émettre son prénom, de me demander si j'ai des nouvelles. Je vois bien qu'elle cache sa peine, elle prend toujours soin de se retourner lorsqu'elle me demande ça, elle ne veut pas que je la vois briser. C'est ce que nous sommes : une famille brisée. J'ai bien peur qu'on ne puisse jamais revenir comme nous étions, nous n'avons jamais été une famille « heureuse. ». Les apparences sont bien trompeuses, nous avions des moments de joies, entre Jules et moi, mais lui et maman .. c'est autre chose. Je préfère mettre de côté toutes ses pensées. La voiture de Jules apparaît enfin, je le vois qu'il hésite, soupirant, je sors de ma voiture, partant dans sa direction. On inverse les rôles aujourd'hui. En temps normal, c'est lui qui me pousse, qui me dit comment faire, là j'ai bien que ça soit moi qui doive l'aider dans ce retour en arrière. Son regard se perd sur ce qu'était notre ancienne maison. « J’ai pas envie d’y’aller. » finit-il par me dire. Je souffle à nouveau. Le laissant examiner une dernière fois la demeure. « Pousses-toi. » Finis-je par dire. Il me regarde un instant et je le pousse vers le siège accompagnateur. Ne lui laissant pas le choix, je prends les choses en main. En vrai, cette situation me fait étrange, moi prendre le contrôle de la situation et Jules perdre les pédales. C'est nouveau.

Quelques minutes plus tard, je finis par me garer dans l'allée familiale. Je pose mon regard sur Jules, il fixe la maison, semblable à celle de notre enfance. Les parents ont juste changé de ville, mais pas de style. Elle est un brin plus moderne, mais la perfection ressort jusque dans l'allée. « Allez viens. » Lui dis-je en le bousculant un peu. Je vois dans son regard qu'il passe par toutes les émotions, il hésite un instant. « Tu veux pas que je te porte non plus ? » Je plante mon regard dans le sien, la portière ouverte, lui disant ce qu'il faut pour que sa fierté reprenne le dessus. Qu'est-ce que je disais… Cinq minutes plus tard, nous sommes sur le paillasson, il regarde ses pieds. On est clairement pas dans la merde, je relève la main, mais il me stoppe dans mon élan. Et c'est qui l'aîné d'un coup ? Son regard est paniqué, ainsi que sa voix. « Détends toi, tout va bien se passer, tu me fais confiance. » Je plante mon regard dans le sien. Si je te fais confiance, tu peux me faire confiance, essayais-je de lui dire… J'ai l'impression qu'il lit dans mon regard le message, il souffle un peu et me laisser appuyer sur la sonnette. Il ne peut plus faire marche arrière, quoique, je le vois qui s'apprête à faire marche arrière. Attrapant son bras, hors de question qu'il s'en aille. Il me sort quelque chose comme c'était une mauvaise idée… Au même moment la porte s'ouvre. Je tiens toujours Jules, crispé comme ce n'est pas permis, je peux même sentir ses ongles dans mon bras. « Caleb ? Je ne t'attendais pas .. oh .. » La voix de notre mère s'arrête lorsqu'elle pose son regard sur la silhouette qui lui fait dos, soit sur Jules. Je lui souris. « Je… visite surprise.. » dis-je en tournant de force Jules, qui commence sérieusement à me transpercer le bras avec ses ongles. Un silence s'installe, ils se fixent et moi je ne sais quoi faire. « Et euh.. si tu nous rentrions ... » ce silence est en train de peser sur nous trois. Je la vois hésiter un instant, puis revenir à la réalité. Elle nous ouvre en grand sa porte. Je pousse Jules, oui, oui je le pousse, refermant la porte derrière nous. Il reste stoïque tel un poteau. « Tu sais qu'ils ont déjà un porte manteau » lui murmurais-je, pendant que maman s'affaire dans le salon. Je n'entends pas ce qu'elle nous dit, mais je vois dans ces gestes qu'elle est à la fois stressée et heureuse. Stressée parce qu'elle ne s'attendait pas à cette visite et qu'à mon avis, elle n'a rien préparé, c'est ce qui l'a contrarie le plus. Heureuse parce que son fils est chez elle après douze ans d'absence. Quelle mère ne rêve pas de ça ? J'attrape la veste de Jules, et la pose sur la rambarde de l'escalier, je vois dans son regard qu'il observe chaque détail de la maison. Une photo de famille.. sans lui. Je m'empresse de me placer devant, son regard change de position. Elle nous invite à la rejoindre. Je le pousse du regard, il souffle et s'avance en traînant des pieds … c'est un début, mais espérons qu'il ouvre sa bouche. Lui qui a toujours un truc dire, là rien. L'impression que les rôles sont inversés, mais totalement.
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MessageSujet: Re: si j'aurais su, j'aurais pas v'nu {barnes brothers}   si j'aurais su, j'aurais pas v'nu {barnes brothers} EmptySam 14 Jan - 16:51


 
« si j'aurais su, j'aurais pas v'nu »

caleb & Jules


Une étrange envie lui disait de rester ici, sortir de sa voiture, prendre son briquet et regarder sa maison brûler et partir en petite étincelles. Une autre envie lui disait qu’il était complètement taré et bon à enfermer, tandis que la dernière lui disait de fermer les yeux, respirer, faire confiance en Caleb. Il était avec son frère, rien ne pouvait lui arriver. Pas vrai ? Rien ne pouvait lui arriver. Ses yeux quittèrent l’ancienne maison de ses cauchemars pour se poser sur Caleb qui le poussait sur le siège passager, comme quoi quand Caleb veux, il peux se montrer autonome et grand. On est bien loin de l’image du petit-frère qu’il a l’habitude de voir. Le frère qui le guidait vers un quartier qu’il ne connaissait pas, encore plus propre et plus parfait, était bien plus calme et sûr de lui. Ouais c’est bien ça, sûr de lui. Jules le dévisagea à plusieurs reprises avant de se dire je suis fière de moi, en pensant que petit à petit, ils allaient vers la bonne voix. Celle où Caleb grandit et devient un adulte responsable qui sait dire non sans faire demi-tour sur ses paroles. Et ça, c’est le frère qu’il veux voir.

Le moteur arrête de gronder, laissant un silence lourd dans la voiture. Alors c’est ça ? Ses petites pupilles sautent sur la maison devant eux. Une réplique conforme à l’ancienne, avec une tondeuse encore plus que tondus au millimètre près, des arbustes figés dans le temps et à l’épreuve du vent, des volets sans égratignures et des voisins qui sortent leurs chihuahua avec des doudounes roses sur le dos. Pauvre clébard. Pourtant, ce n’est pas le clébard qui l’attristait le plus, mais la maison. Un froid grimpa le long de sa colonne vertébrale, lui pinçant le haut du cou. Il se voyait sur le pas de la porte, un sac sur le dos et un autre dans la main à gueuler sur son père pour la dernière fois. Il avait peur. Sa main droite tremblait comme celle d’un enfant, son corps tentait vainement de se dissoudre dans le siège et sa voix se faisait aussi muette qu’une tombe. Caleb le pousse un peu pour le faire revenir à la réalité. La peur mélangé à l’envie lui donnait envie de pisser. C’était pas le meilleur moment pour penser à ça. Jules tourne la tête vers son acolyte qui le connaît que trop bien. « Ouais ça va, j’m’assurait juste que j’oubliait pas mon … portable. » pour illustrer ses dires, il sortit son portable de sa poche et le fit pendre sous son nez. Stupide portable, il s’en foutait totalement. Mais avouer qu’il avait peur serait jeter sa fierté de con à la poubelle. Ses jambes refusaient de lui obéir, jusqu’à ce qu’il s’oblige à sortir de la voiture. Ses pieds étaient moues, ses jambes lasses et son corps lourd, si lourd que le chemin pour arriver devant la porte d’entrée fut un périple dur à relever.

Les voilà devant la porte. L’envie à totalement disparu, laissant place à la peur et l’envie de pisser encore plus présente. Il allait pas se faire dessus, quand même ? C’est plus un gamin, il se devait de lever haut la tête et ne rien laisser paraître, pas d’émotion, pas de peur, pas de … il choppa à toute vitesse la main de Caleb qui s’apprêtait à appuyer sur la sonnette. « J’suis pas prêt. On r’viendra un aut’e jour. » ou plutôt jamais, s’il faisait demi-tour il se connaissait trop et savait qu’il ne reviendrait jamais poser un pied ici. Cet endroit lui foutait les jetons et il revenait inconsciemment le même gamin qu’il y a vingt ans. Caleb le calme, comme il a toujours su le faire quand il était aussi nerveux et énervé. Ça n’arrivait pas souvent, mais lorsque c’était le cas, son frère avait toujours trouvé les bons mots pour lui redonner un peu de bon sens et le bouger. Jules pouvait lui faire confiance, il ne savait pas vraiment si Caleb savait ce qu’il faisait, mais il avait une confiance aveugle en lui. Un léger soufflement explosa ses lèvres, lâchant son bras. Dans les quelques secondes qui suivirent, la sonnette retentit et un coup de chaud l’empêchait de respirer. C’était le bon moment pour se dégonfler, si on tendait un peu l’oreille on pouvait entendre le ‘’piouffffffff’’ du dégonflement de Jules. Son courage s’envola, sa peur l’arracha et ses jambes tournèrent sans qu’il ne dise quoique ce soit. Courir et se cacher dans sa voiture pendant deux heures, pleurer comme un enfant avant de quitter la ville pendant quelques jours. Mais Caleb était là. Saleté de frangin. Son bras est retenu, sa jambe s’envole l’espace de quelques secondes avant que son corps ne s’arrête. Il tente de tirer sur son bras, c’est qu’il a de la fort ce petit ! « C’était une très mauvaise idée, on aurait jamais du faire ça … ‘faut qu’on rent’e de suite. J’me sens pas bien, j’ai laissé l’chien tout seul. ‘Faut vraiment que j’rentre ! » il entendit la porte s’ouvrir sans un grincement. Rien que du vent brassé, mais il avait entendu ce son silencieux tellement de fois qu’il sait ce que ça veux dire. Quelqu’un est sur le pas de la porte. Sa main s’accroche au bras de son frère, se crispant en entendant la voix.

« Caleb ? Je ne t'attendais pas .. oh .. » son cœur rata un léger battement, sa respiration se coupa. Cette voix. Sa mère. Sa maman. Il ferme les yeux l’espace d’une microseconde. Il pouvait sentir l’odeur caramel du parfum de sa mère, celle qu’elle mettait tous le temps, il entendait sa douce voix lui dire que tout irait bien, il pouvait sentir sa main caresser son crâne comme on caresse son bien le plus précieux. Caleb le tire, il n’a pas d’autre choix que de se retourner et se planter à côté de son frangin. Il hésite. Ses yeux se relèvent. Un léger filet de brume éclate ses pupilles, il devine à peine la silhouette de sa mère. Sa main écrase le bras de Caleb. C’était bien elle. Des rides en plus et quelques cheveux blancs, mais c’était bien elle. Cette classe à la Barnes, ce joli minois si doux et réconfortant. Sentiment à la con ! se dit-il, ravalant le risque de larme. Sa mère plante son regard dans le sien, il en fait de même. Salut maman, t’m’as manqué t’sais ? qu’il voulait bien lui dire, le petit. Au lieu de ça, il restait figé dans un silence de marbre, incapable de faire autre chose que d’écraser le bras de son frère et fixer sa mère. Caleb propose de rentrer, bonne ou mauvaise idée, as t-il maintenant le choix ?

Il se retrouve poussé dans l’entrée, dans une entrée qu’il ne connaît pas et pourtant lui semble si familière. Le même style, propre, vieux, parfaitement rangé et donc, chiant. Il détail toute la pièce de A à Z. Caleb semble vouloir le détendre avec une blague de mauvais goût. Son corps est bien trop crispé pour rire ou simplement lui donner une tape derrière la tête. Tout ce qu’il peux regarder, c’est cette stupide photo posé sur la commode. Papa, maman, Caleb. Son père, sa mère, son frère. Aucune trace de lui, rien qu’une photo de famille : sans lui. Ça l’énerve et l’attriste en même temps. Caleb lui retire sa veste, il sent un nouveau courant d’air lui piquer le dos. Cette maison était comme dans ses lointains cauchemars : ça lui faisait peur. Il était coincé dans un cauchemars ou la réalité ? Cette photo prouvait tout bonnement dans quoi il était, cette putain de réalité parce que son père n’as rien d’autres à foutre que de le supprimer de sa vie. Ça le saoule, il n’arrête pas de réfléchir, encore, encore et encore mais son frère se fou devant lui pour attirer son attention ailleurs que cette photo. Il semble ne pas avoir d’autres choix que de foutre un pied dans le salon. Beau, propre et chiant. Une odeur de vieux bois lui titille le bout du nez, il éternue. Le produit que sa mère utilisait pour nettoyer ses meubles en bois l’avaient toujours fait éternuer, et suite à ça, il cru entendre un semble de rire venant de sa mère. Il releva la tête, la dévisagea pour lui demander ce qu’elle pouvait trouver drôle. Elle fuit son regard comme elle l’a toujours fait quand elle prend peur de Jules. Ou de son mari.

« Installez-vous, je vais préparer un peu de thé. » elle s’éclipse dans la cuisine, un pas léger et presque entrainant. Jules ne pouvait douter une seule seconde qu’elle semblait heureuse et stressé en même temps. Elle s’activait à droite à gauche, touchait à ce qui n’était pas parfaitement droit et se frottait inconsciemment le bout du nez. Comme elle l’a toujours fait quand elle était stressé. Ses yeux perfides, mauvais et peureux regardaient partout autour de lui. Une main le tira pour le forcer à s’asseoir sur un canapé en cuir, moelleux et dur à la fois. Caleb lui parle, il s’en fou. Ça passe ailleurs, dans une autre dimension. Jules ne sait pas quoi faire. Il est gêné et apeuré face à tant de ressemblance. Visiblement, il préfère quand il pense moins. « J’aurai jamais du venir ici. » finit-il par dire, ses premiers mots dans cette nouvelle maison. Il assassine son frère du regard, comme si tout était de sa faute. Ça ne l’était pas et il en était conscient. D’un nouveau regard, il s’excusa fébrilement. « J’aime pas le thé en plus. » souffla t-il à son frère, en voyant sa mère revenir avec un service à thé impeccable. Un service à thé que lui et son frère connaissait très bien. Ils l’avaient gagnés à une course à l’école, Jules avait traîné son frère tout le long de la course, finissant par le porter sur son dos pour arriver premier. Le prix à gagner était un service à thé que leur mère, quelques jours plus tôt, avait hésité à acheter. Ils étaient rentrés, heureux et fière d’offrir ce service à leur mère. Avant que Cillian Barnes ne les engueulent pour ce trophée inutile, blâmant Caleb pour ne pas avoir finit cette course correctement. Un très fin sourire se posa sur ses lèvres en regardant une des tasses légèrement fissurés. Et dire que les Barnes pensaient que ce service à thé avait finit à la poubelle. « Avec deux sucres pour toi, Caleb. » elle tendit la tasse à son fils, d’une main confiante et tendre. « Un chocolat chaud avec des guimauves pour toi, Jules. » il entendait la tasse vibrer, s’entrechoquer avec la petite coupelle dès lors qu’elle prononça son prénom. Lui-même eut un petit tremblement. Il se pencha simplement, pris la coupelle entre ses mains et se rassit sur le fauteuil. L’espace d’un instant, il avait pu toucher les mains lisses de sa mère. Elles étaient toujours aussi douce. Regardant son chocolat chaud avec les guimauves à l’intérieur, ces guimauves qui commençaient à fondre et donnerait un goût meilleur le rendait triste. Sa mère le connaissait que trop bien. Un silence plomba à nouveau l’ambiance. Jules avait le nez plongé dans son chocolat, sa mère restait simplement assise sur fauteuil avec sa tasse de thé entre les mains et Caleb faisait pareille. C’était gênant. Jules ne savait pas quoi dire, trop peureux de commencer une conversation. Il donna un coup de coude à son frère, dans l’espoir qu’ils les sortent de ce moment affreusement horrible. Qu’il lance un sujet, n’importe lequel. Mais visiblement, leur mère et Jules, n’étaient pas apte de jouer les pipelettes comme au bon vieux temps.
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MessageSujet: Re: si j'aurais su, j'aurais pas v'nu {barnes brothers}   si j'aurais su, j'aurais pas v'nu {barnes brothers} EmptyMar 31 Jan - 17:10


 
« si j'aurais su, j'aurais pas v'nu »

caleb & Jules


Je mentirais si je disais que ce moment, j'en avais pas rêvé. Le voir revenir à la maison. Le voir à côté de notre mère… je ne trouve pas les mots, hormis un rêve. J'ai l'impression que bientôt je vais me réveiller. Tout ceci n'est qu'irréel. Jules ne peut pas être à mes côtés. Il ne m'aurait jamais demandé ça et pourtant… pourtant c'est bien dans le salon de nos parents qu'on se trouve en ce moment. C'est bien maman qui se trouve en face de nous. Cette situation m'amuse, mais me panique à la fois. Pour une fois, c'est moi le moins stressé. Je peux voir que Jules n'est à pas l'aise et il en va de même pour notre mère. Au final, c'est moi qui vais devoir amuser la galerie. Le rôle qui a toujours été attribué à Jules. De nous deux, c'est lui qui est plus habile avec les mots, les détournements de situation. Moi. Moi je pense. Et en ce moment vaudrait mieux pas que je pense. On a dit qu'on pensait moins et qu'on agissait plus. Oui, on a dit, enfin Jules a dit. Je ne sais pas si ça porte ces fruits, mais en attendant j'agis. Je l'ai conduis ici, alors qu'il en avait guère envie. Jules c'est la grande gueule, mais dans le fond, c'est un marshmallow. Dans le fond du fond, parce qu'il ne faut pas s'attendre à le voir craquer aussi facilement. Il est comme ce marshmallow qui fond dans la tasse. Ce qui voudrais dire que je suis un peu le chocolat chaud ? Mauvais métaphore, quoique dans le fond, ce n'est pas faux. Jules n'est pas expansif, voir pas du tout, sauf en ma compagnie. J'aimerais vraiment croire qu'il le fait pour moi ou que je déteins un peu sur lui. Sauf que c'est de Jules qu'on parle. Il a suffit que je lui parle de son ego, tout à l'heure, pour que monsieur daigne sortir de la voiture. Qu'il ose me dire que je le connais pas. Moi aussi je sais appuyer là où il réagit…

Je les regarde tour à tour, me raclant la gorge. Maman est stressée, je le vois sur chacun de ses traits Sauf que je ne sais pas vraiment quoi dire. Je repense un instant à cette photo. A cette famille que mon père se tût à présenter. Ces faux semblants. Ce qu'on n'est pas et ce qu'on ne sera jamais. La perfection n'existe pas. Et ça se saurait si les Barnes étaient vraiment ce qu'ils laissent penser. Il veut faire croire au monde que vous va bien. Alors que dans le fond… il a renié son fils aîné et si ça continue, il en fera de même… avec moi. Je frisonne rien qu'en l'imaginant. Le pire c'est que c'est tout a fait possible. Je ne remplirais bientôt plus les fonctions qu'il attend de moi. Et ça je pense qu'il ne le pardonnera jamais. Il avait un but pour nous. Et on l'a tous les deux déçus. Il faut que j'arrête de songer à tout ça. Ce n'est pas le moment. C'est l'heure des retrouvailles. Un moment qui se veut chaleureux et unique. Pourtant ce n'est pas ce que je ressens. Je bois une gorgée de mon thé. Bien chaud, au point que je me brûle légèrement la langue. Je bois juste pour éviter de parler. Je sens le coup de mon frère. C'était à prévoir. Je le regarde, il m'indique d'agir. Oui ça je l'ai bien compris, mais pour faire quoi ? Pire dire quoi. Je me racle la gorge et repose la tasse. « Vous avez entendus parler de ces oiseaux qui ont attaqué les habitants d'Houston. » finis-je par dire. Je sens deux pairs d'yeux sur moi. Dans le genre « tu pouvais pas trouver pire ... » je viens de toucher le premier prix. Je me frappe mentalement. Ma mère n'ose toujours pas parler. Bon on est pas rendu. Jules me fixe à nouveau dans le genre « t'es sérieux là ? », j'ai envie de lui dire « bah un peu ouais ... » il voulait que je lance un sujet. Jamais content. Je les regarde tour à tour, puis mes chaussures. Tiens y a une tasse sur le devant. Je doute que ça soit le moment de la nettoyer. « Je vis … Jules a un chien... » Ma mère me fixe un instant, ne comprenant pas ce que je veux dire. Je reçois une claque mentale de la part de Jules. Plus de moi-même. Soit deux claques. Que je suis con. Un peu plus et je lui disais que je vivais chez Jules. Sujet a évité. Ils sont marrants eux. S'ils croient que c'est facile de lancer un sujet comme ça… j'ai envie de balancé ce dont je ne dois pas parler…

La sonnerie du four fait sortir notre mère de cette bulle de silence. Je la regarde plus tard et quelques secondes plus tard. « Aie ! » j'ai le droit à ma baffe derrière le crâne. « Quoi ? Tu crois que c'est facile peut-être ? » Il est marrant lui. Il me demande de faire un truc et puis après il est pas content. « Des oiseaux. » Il me fixe un instant. « Bah quoi ? Si tu regardais les informations, tu verrais que c'est super intéressant ! Plus qu'on pourrait le croire. Puis t'es marrant toi, tu voulais que je dise quoi ? » Je plante mon regard dans le sien et pique un marshmallow pour la peine. « Mais aie ! » Il vient me claquer la main à nouveau. Il a pas bientôt fini de me frapper. Je ne suis pas un punching-ball ball. Il me lance son regard, puis une réplique à la Jules. « J'ai plus cinq ans, tu me fais plus peur. » finis-je par dire… sans avoir réfléchis bien sûr. Il me lance un regard et me choppe. Sans que j'ai le temps de comprendre ce qui se passe je me retrouve avec le coussin sur la tête et le cul au sol. Je me débats du mieux que je peux. Honnêtement ? Ce n'est pas facile. J'avais oublié ô combien mon frère a de la force. J'ai l'impression d'avoir à nouveau cinq ans, de subir les sentences de Jules. Lui et ses plans pour me faire manger mes crottes de nez ou alors des insectes. Il se mettait toujours au dessus de moi… et moi je dégustais. Bon sang que j'avais horreur de ça, mais que j'aimais ça. Oui c'est étrange. Un paradoxe étrange, mais digne de ce que je suis. Le fait de me battre ainsi avec mon frère, ce n'était pas plaisant, mais c'était nous. C'était sa façon à lui de me dire qu'il était là. Ses signes d'affections. Oui, on peut y voir là dessous de l'amour … « Les garçons... » Jules relève la tête, j'en fais de même. On se désigne mutuellement du doigt « C'est lui qu'à commencer. » qu'on lui sort en chœur. Il me regarde un instant et ne m'aide même pas à reprendre ma place. On a plus cinq ans, mais revenir ici fait remonter tellement de souvenir. Je finis par reprendre ma place, remettant comme il se doit ma chemise. « Je vois que rien ne change ... » dis notre mère en souriant. Je déglutis. Si elle savait… J'ai envie de dire quelque chose, mais le seul truc qui me vient… « j'aime beaucoup ton thé. » Et oui, je ne suis pas capable d'aller jusqu'au bout. « Jules tu es revenu pour le mariage de ton frère. » Le liquide se coince un instant dans ma bouge. Je manque presque de m'étouffer. Jules me regarde et me donne un coup dans le dos. Je repose ma tasse et m'essuie le bouche. Je peux sentir le regard de ma mère, elle doit être en train de foncer les sourcils. Ne comprenant pas ce qui se passe… je laisse le tour à Jules pour le coup. Là ce n'est plus de mon ressort…
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MessageSujet: Re: si j'aurais su, j'aurais pas v'nu {barnes brothers}   si j'aurais su, j'aurais pas v'nu {barnes brothers} EmptyMer 8 Fév - 12:13


 
« si j'aurais su, j'aurais pas v'nu »

caleb & Jules


« Vous avez entendus parler de ces oiseaux qui ont attaqué les habitants d'Houston. » alors voilà. Ceci est le résultat d’année et d’année à être une pipelette face à Caleb. De parler sans vraiment laisser le choix de réponse à son frère. Il se maudissait de ne pas lui avoir appris à parler plus souvent, à lui dire d’ouvrir la bouche et trouver un sujet intéressant. Intéressant. Caleb ne devait pas connaître ce mot, à croire que cette maison les repoussaient à l’âge de leur sept ans. Deux imbéciles qui ne connaissaient pas tous les mots du dictionnaires et en emplois quelques uns parce qu’ils l’ont déjà entendue, sans connaître le vrai sens. Jules se sentait comme ça. Un frère attardé sur les épaules qui ne pouvaient pas vivre sans l’aide de son frère. De son héro. De son chevalier. Il se mit à le fixer, un sourcil relevé et ses yeux qui lui crient que c’est un imbécile, qu’il pourrait ouvrir la bouche pour dire quelques choses de moins cons que des oiseaux attaquants des habitants. Il se mit à boire son chocolat chaud, son visage à moitié bu par la tasse. Il voulait fondre sur ce joli canapé, ne pas être là, ne pas être spectateur à cette scène qui le foutait dans tous ses états. Si Caleb pensait que c’était facile de retrouver sa famille après des années, il se foutait un doigt dans l’œil. Même mieux, une main entière dans l’œil. Et cette main, elle allait certainement provenir de lui, qui dans quelques secondes n’allait pas se gêner pour lui faire comprendre que ce n’est rien d’autre qu’un imbécile. L’envie de crier et s’arracher les cheveux étaient tellement oppressant que lorsque Caleb sortit une nouvelle phrase, il ne pu retenir ce soufflement qui fit naitre quelques bulles bruyantes dans sa tasse. Mais qu’on le fasse taire ! Qu’on lui dise de fermer sa gueule ! C’était pas une bonne idée de lui avoir demandé de l’aide, il était certain qu’il aurait bien mieux réagit tout seul. Comme un grand, comme un adulte. Il se contenta de laisser tomber sa tasse sur la table basse, se forçant à ne pas regarder Caleb. Car s’il posait un seul regard sur lui, il savait déjà qu’il allait lui en foutre une. Pas devant maman quand même.

Une petite sonnerie se fit entendre. Sauvé par le four, s’écria mentalement Jules. Il attendit de voir cette forme commencer à disparaître vers la cuisine pour se dépêcher à lui coller une baffe derrière la tête. Et il osait dire ‘’aïe’’ ? Quel imbécile, mais quel imbécile. « Des oiseaux. » des putains d’oiseaux ; parler du beau temps aurait été moins gênant que d’oiseaux. Et depuis quand il regardait les informations lui ? « Tu me demandes vraiment ce que tu aurais du dire ? » il leva les yeux au ciel, priant dans le vide pour que quelqu’un vienne à lui. Qu’on sonne à la porte, qu’un nouveau frère apparaisse et prenne la place de Caleb pour tout régler. Bien évidemment, il priait dans le vide. Personne ne viendrait le sauver de ce plan foireux. Il était seul avec Caleb. Ce qui revenait à être totalement seul quand on parlait de sociabilisassions. Ses yeux tombèrent sur une main tout près de son chocolat chaud. Il faisait quoi là ? Jules vient taper cette main fouineuse, se retrouvant à nouveau avec les complaintes de son frangin. Se la fermer quand il doit parler, Caleb est le dernier à lever la main, mais l’ouvrir quand il doit se la fermer : Caleb devrait recevoir une médaille de courage pour cet acte. Se rebeller contre son frère ? Contre lui ? Jules Barnes, chevalier de père en fils ? « Dégage ta main d’là microbe, avant que j’te fasse bouffer l’parquet. » il le fusilla du regard. Non seulement il le foutait dans une situation gênante mais Monsieur Caleb Barnes, se permettait de piquer ses marshmallow ? « J'ai plus cinq ans, tu me fais plus peur. » il allait le regretter. Voilà que Jules revenait à l’époque de son adolescence, celle où il s’amusait à bizuter son frangin à ses heures perdues, quand il ne l’écoutait pas ou n’en faisait qu’à sa tête. Sa main partit toute seule, comme le reste de son corps. Il chopa Caleb par le col de sa chemise, le souleva en quelques secondes et le fit tomber au sol, le cul contre le parquet froid et bien ciré, tandis qu’il avait attrapé un coussin pour l’appuyer contre sa tête. C’est dans cette position, assis sur son frère, qu’il se rappelait Ô combien c’était amusant d’avoir le dessus sur ce gosse. Ô combien c’était plaisant de le voir se dandiner sous sa force comme un moucheron pris dans les toiles d’araignées. Même un sourire s’afficha sur son doux visage. Il était content le gamin. « J’vais t’les faire bouffer tes oiseaux d’Houston. » il vient lui donner des petites tapes un peu partout, se retenant de rire en voyant ce microbe gesticuler. Ah Caleb, si tu savais à quel point tu peux me faire rire parfois ; il allait continuer pendant des heures et des heures, lorsqu’une voix les rappela à l’ordre. « Les garçons... » il en avait presque oublié sa mère. Ses gestes s’arrêtèrent d’un coup, sa tête relever comme un animal en proie à un bruit suspect et pointa automatiquement du doigt le microbe. « C'est lui qu'à commencer. » et bien évidemment, son frangin sans aucune personnalité, sortait en même temps que lui la même excuse. Mais il avait raison, c’est lui qu’avait commencé avec son histoire d’oiseau. Il lança un rapide regard à son frère, abandonnant l’idée de lui faire manger des oiseaux. Un jour peut-être. Il était plus à une connerie près. Il retrouva sa place, remettant correctement le coussin à sa place et sa chemise tout comme son frère. « Je vois que rien ne change ... » il eu envie de rire. D’un rire flamboyant pour se moquer de ce qu’elle venait de dire. Non maman, on a plus cinq ans, ni sept, ni dix-huit. On est devenue grand, on a changé ; en bien ou en mal, il n’était pas le mieux placé pour juger.

Caleb en rajoute une couche avec son thé. Cette fois, il ne peux plus rien pour lui. Jules se contente de lever les yeux au ciel et se pencher pour prendre sa tasse de chocolat chaud. « Jules tu es revenu pour le mariage de ton frère. » ouais bon, le chocolat chaud attendra. Il le laissa sur la table, se tournant vers son frère pour le voir s’étouffer avec son thé. Quel imbécile. Il lui donna des petites tapes dans le dos pour s’assurer qu’il ne crève pas maintenant, ce serait encore plus gênant. Tiens l’coup gamin, j’ai encore besoin d’toi ; qu’il se dit. Vue sa tête, vue son regard qui signifiait ‘’cette fois, c’est ton tour’’ et vue la manière dont leur mère les détaillaient, il n’avait plus le choix. C’était le moment pour lui de se foutre sous les projecteurs encore une fois. De répondre à sa mère. Avec ou sans sa nonchalance. Il savait pas vraiment. Il hésitait. Gentillesse ou décadence ? « Pas vraiment. J’savais même pas qu’il allait se marier. » pitoyable frère qu’il était. Il se serait bien mit à pleurer, mais c’était Jules. Un peu de confidence et un portrait bien haut à tenir. « J’suis v’nue là pa’ce que j’ai trouvé un boulot. J’travaille dans un cabinet d’avocat. » il n’osa pas relever la tête de sa tasse de chocolat chaud mais il savait. Il pouvait deviner. Ou même le sentir. Le sourire de sa mère, ses yeux pétillants de voir que son fils avait un travail, qu’il pouvait se nourrir et n’était pas entrain de mourir dans un caniveau. Il aurait même pu être caissier, elle s’en foutait. Tant qu’il mangeait cinq fruits et légumes par jour et qu’il n’était pas à la rue. « Tu pourrais p’t’être passe un d’ces jours à mon appart … » il souffla ces quelques paroles. C’était pas facile à dire, pas facile à accepter de revenir là après une mort certaine. Il avait l’impression de sortir de sa tombe, agitant les bras au-dessus de sa tête pour crier à qui l’entendra qu’il était toujours là. Encore en vie. Qu’il revenait. « Tu es revenue habiter ici ? » il finit par lever les yeux, fixa sa mère un instant. « Ouais. » et ça lui faisait à moitié plaisir. Parce qu’il y avait son frère, parce qu’il y avait sa mère, parce qu’il y avait ses amis. Mais y’avait aussi son père. « Si tu pouvais l’garder pour toi. » il savait très bien qu’elle allait finir par cracher le morceau, du à l’excitation qui faisait briller ses yeux. Ça serait pas de sa faute, c’est ce qu’il se dirait. Mais il savait qu’elle le dirait. Qu’elle pourra pas s’empêcher de penser que la famille dont elle a tant rêvé avait une chance d’être réunie. Mais son père lui, il dira non. Sa réaction ? Jules n’en savait trop rien. Lui-même ne savait comment il pourrait réagir face à son père. « Je ne dirais rien à condition que vous restez manger. » ses petits yeux se posèrent sur Caleb. Restez manger, pourquoi pas, mais son père ? Il devait revenir quand ? A quel heure ? Il voulait pas le croiser Jules. Non, il avait bien trop peur. Ouais, il avait peur. Cette fois, il n’avait pas honte de l’avouer, il avait peur de tomber sur son père, de ce qu’il pouvait ce passer, de ce qu’il pouvait encore entendre. Il voulait pas. Il pourrait presque trembler. Pleurer. Mourir. Il était à moitié affolé, cherchant un peu de réconfort dans les yeux d’son frère. « On va pas trop tarder, m’man. » il avait eut sa réponse, alors il reposa les yeux sur sa mère. « J’ai du boulot qui m’attends, ‘pis un chien à nourrir. » il savait pas quoi dire, alors il faisait comme toujours. Parler pour ne rien dire. Mais de façon à ce que ce soit plus intéressant que des oiseaux tueurs d’habitants. « Déjà ? Vous êtes sur de vouloir partir maintenant ? » fallait s’y attendre. La mère qui s’accrochait une dernière fois à ses gamins. A son gamin qu’elle n’a pas vue depuis des années. Des siècles. Elle avait du pleurer sa mort. Il en était sur. Mais au fond d’elle, elle devait savoir, toute les mères ont ce petit truc en plus. Elle devait savoir que Jules il était quelques parts, perdue, sans son sandwich au beurre de cacahuète et sans sa pomme. Il lui envoya un petit sourire, certain qu’il n’arriverait pas à se débarrasser de sa mère tout seul. Alors il préférait laisser Caleb se charger de ça. « On r’viendra. » qu’il souffla. Il n’était pas sur de revenir. Pas tout de suite. Il l’appellerait certainement, lui donnera rendez-vous à son appartement ou une connerie dans l’genre. Mais il ne voulait plus remettre les pieds dans cette maison. Surtout lorsqu’il entendit la porte d’entrée s’ouvrir et que trois paires d’yeux se posèrent affolés sur cette silhouette. Cillian Barnes. « Jules ... » salut p’pa. Jules voulait s’évanouir. Ou tout simplement retourner dans sa tombe, espérant que tous le monde l’oublie à nouveau.
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MessageSujet: Re: si j'aurais su, j'aurais pas v'nu {barnes brothers}   si j'aurais su, j'aurais pas v'nu {barnes brothers} EmptyMer 8 Fév - 18:25


 
« si j'aurais su, j'aurais pas v'nu »

caleb & Jules


Un cousin vole, puis un autre. C'est une bataille qui fait rage au milieu de ce salon. Un coup puis un autre. « Tu vas regretter ça. » Le gamin tenait sa proie, elle était juste en dessous de lui. L'autre gamin se débattait de toutes ses forces, mais c'était peine perdue. Son frère avait le dessus sur lui. Le cousin vola à nouveau. « Jules tu m'fais mal. -  Diiiiiis mon nom » Maintenant sa position ainsi que sa technique pour faire parler son frère. Les chatouilles, c'était ça son arme secrète. Ils se rendaient même pas compte qu'ils étaient en train de mettre le salon de leur mère dans un état des plus.. lamentables. Un peu trop proche de la table basse, le coin n'était pas loin. Ils le connaissaient trop bien tous les deux, pour se l'être pris un bon nombre de fois. Si on regardait de plus près, on pourrait y trouver un peu de peau du petit comme du grand Barnes. Le salon se transformait toujours en tapis de combat. Surtout les samedi après-midi. Ils n'avaient pas école et cherchaient par tous les moyens à s'occuper. C'était bien souvent le plus grand qui provoquait le plus petit, mais par moment les rôles étaient inversés. « Tu vas bouffer le ver ! » L'aîné Jules, attrapa un truc sur sa gauche et le passa devant le visage de son petit frère. Ce dernier avait cessé de gesticuler dans tous les sens. Il avait arrêté de faire la limace, cela ne voulait pas dire qu'il se rendait. Au contraire, il avait surtout peur de la suite des événements. « Noooon ! » dit-il en voyant le truc bouger sous ses yeux. « Tu veux être un grand ou pas. » Le gamin avait envie de crier à l'aide, d'appeler sa mère, mais il savait que son frère le traiterait de mouchard. Mot qui l’insupportait. Il n'était pas un mouchard et il ne voulait pas manger ce ver. Le truc en question s'approchait dangereusement de la tête du gosse. Il grimaçait et fermait sa bouche, le châtiment pour être grand. Il n'en voulait pas de cette responsabilité. « J'veux pas être grand ! - Tu vas faire pipi au lit pendant trèèèèèèès longtemps. » Un petit sourire sadique se dessina sur le visage de l'aîné. Oui sadique, car il prenait un malin plaisir à faire marcher son frère. Il savait que ça fonctionnait à tous les coups. Il connaissait son frère, il buvait ses paroles. « m'en fous » qu'il lui dit en soufflant sur ce ver. Ce jour-là il ne voulait pas écouter les conseils de son aîné. Le gosse se rebella et c'était une première. Son frère assis sur lui, intrigué par cet élan de courage ne tarda pas à rire. Il ne savait pas s'il devait lui faire gober ou pas. « C'est un bonbon abrutit. » ajoutant les mots aux gestes, il se rua sur son frère pour lui ouvrir la bouche et lui faire gober le truc. Le gosse continuait de se débattre. Il ne voulait pas céder sous la force de son frère.. hors de question.« Les garçons... » Je relève la tête, soufflant sur mes cheveux. Jules en fait de même. Sous le regard amusé de notre mère. L'impression de revivre un schéma de mon enfance. Subir à nouveau les coups de mon frère. Je ne sais pas si cette partie m'avait manqué. Je le laisse se redresser et en fait de même. Il ne m'aiderait pas, bien sûr que non et puis je n'ai pas besoin de son coup de main. Je suis grand à présent. Apparemment pas assez, puisqu'il arrive toujours à avoir le contrôle sur moi… Comme quoi rien ne change vraiment…

« Jules tu es revenu pour le mariage de ton frère. » Je manque de m'étouffer un instant. La main de Jules ne tarde pas à arriver dans mon dos. Merci pour les petits coups, je ne sais pas s'il cherche à me tuer un peu plus ou à me sauver la vie. Je vais opter pour la seconde option. Je peux sentir le regard de notre mère sur moi. Elle ne doit rien comprendre à ce qui se passe et ce n'est pas la seule. Regardant Jules, là mon vieux ce n'est plus de mon ressort. Tu dois compter sur toi même. Et puis qu'est-ce que je pourrais dire ? Que je ne suis pas sûr que le mariage, aucun elle se fait toute une joie, n'aurait finalement peut-être pas lieu ? En plus de saccager les rêves de Caitlin, je risque de faire de même pour ceux de ma mère… Elle a qui toujours rêvé de marié l'un de ses fils.. Je déglutis à cette pensée. Elle peut toujours se retourner vers Jules. Je le regarde un instant, ouais ou pas. Sauf que je ne suis pas sûr de pouvoir assumer ce rôle. Jules m'a dit d'être égoïste, de ne penser qu'à moi… Est-ce que je peux faire ça ? Est-ce que je peux faire subir ça à ma chère mère ? Je sais qu'elle n'est pas parfaite. Elle a ses torts dans toute cette histoire, mais elle n'en reste pas moins ma mère. Et je l'aime. Je la respecte, bien plus que je respecte mon paternel. Elle n'a pas exercé une pression sur nous. Elle a tenté de faire de nous de brave petit fils, nous donner une image propre et saine. Bon ce n'est pas une excuse et ce n'est pas non plus une bonne image que de nous montrer autrement que ce que nous sommes… Sauf que c'est ma mère et que j'arrive pas à lui en vouloir. Il me suffit de tourner la tête et de voir son petit regard, pour sentir une boule se former au fond de moi. Non, je ne pourrais pas la voir triste. Rien que d'y songer, j'ai mal. Elle ne mérite pas ça. Je sais qu'elle veut que la famille de nouveau réunit.. un peu comme moi. Je sais que je tiens d'elle. Jules est le portrait craché de notre père, alors que moi… je ressemble plus à maman. J'en suis fier d'un côté, d'avoir sa douceur et sa gentillesse mais là… Là je ne sais pas si j'aurais le courage. La preuve, je n'ose même pas lui dire ma situation. Je sais qu'elle s’inquiéterait beaucoup trop et j'ai pas envie de lui causer ce fardeau. Durant douze ans, elle a du taire ses inquiétudes à propos de Jules. Je n'ai pas envie d'être la cause de ses nouvelles rides. Non ce n'est pas le bon moment et puis je ne suis pas encore prêt.

Un coup à ma droite, m'indique que je suis sorti un peu trop longtemps de la conversation. Je peux sentir à l'intonation de Jules qu'il est en panique. J'essaie de comprendre ce qui se passe. La galère. Plissant les yeux, pour capter l'essence de leur dialogue. Un repas ? Ce soir ? Euh… mauvaise route. « J’ai du boulot qui m’attends, ‘pis un chien à nourrir. »  Jules paniquait de plus en plus. Il était temps que j'intervienne, sans mentionner les oiseaux. Sinon je risquais la mort. « On reviendra une autre fois maman ou alors / - Déjà ? Vous êtes sur de vouloir partir maintenant ? »  Est-ce qu'on est sûr ? Quasiment, je peux voir la sueur qui commence à perler sur le front de Jules. Si je le sors pas d'ici bientôt, il va me piquer une crise. Il tente par tous les moyens de garder son calme. « On reviendra maman, t'en fais pas. Je le garde bien dans mon radar à présent. Il ne peut pas se sauver. » dis-je en souriant. J'essaie de détendre l'atmosphère, mais je crois que c'est peine perdue… Et le coup fatale tombe. La porte d'entrée s'ouvre sur notre cher et tendre paternel. Il nous dévisage tour à tour, avant de s'attarder sur Jules. Je déglutis. Je le sens pas du tout, mais alors pas du tout. « Je peux savoir ce qui se passe ? Je croyais avoir été clair ? » Il ne cherche plus à le regarde à présent. J'ai horreur de ça. Rien que le son de sa voix, son regard. Il nous dévisage maman et moi, comme ci nous avions causé tout ça. Jules se tend à mes côtés. Je tente de le retenir, mais trop tard. Il se lève et sans un regard pour notre père s'apprête à sortir. Il fait volte face. Me tenant debout, je les regarde tour à tour. « Caleb... » me dit-il. Il ne regarde même pas notre père. Il me regarde moi. Mon regard se pose sur notre père. Ce cher Cillian Barnes, qui se tient dans l'entrée, ne daignant se retourner pour regarder son aîné. J'arrive à distinguer cette veine. Celle qu'il avait ce soir-là … « Je te préviens, si tu franchis cette porte… tu ne fais plus partie de cette famille »… je me racle la gorge revoyant cette scène. Jules qui se tenait devant mon père. J'étais à ma place, comme à mon habitude, en haut des escaliers. Maman se tenait juste derrière notre père. Cacher derrière son magnifique tablier. Mon père venait de prononcer ces mots. Il cherchait une fois de plus à provoquer Jules. Ce dernier tenait son sac sur l'épaule. Il avait la main sur la clenche, près à partir. Sans un regard en arrière. Sans un regard vers moi… j'ai l'estomac qui se contracte. « Caleb ! » La voix me réveille soudain de ce cauchemar. La voix de mon cher père. Jules n'a pas bougé, enfin si, il est à présent sorti. Bon sang ! « Caleb tu m'écoutes. » Mon père s'est avancé vers moi. Son regard planté sur moi. Je n'ai pas bougé. J'ai pas bougé d'un millimètre, alors.. « Il s'est retourné... » Mon père fronce les sourcils. Il ne comprend pas ce que je veux dire. Je dois bien reconnaître qu'il me faut un petit temps, avant de comprendre tout ce qui vient de se passer. « Caleb il faut qu'on parle de ton / » Je lui laisse même pas finir sa phrase. Passant à côté de lui. Je peux sentir le regard de ma mère sur moi, ainsi que celui de mon père. « Caleb si tu fais ça...  - Si je fais quoi ? Ce que j'aurais dû faire y a douze ans ? » Dis-je en plantant mon regard dans celui de mon père. Il paraît stupéfait, nous sommes deux. J'ose lui tenir tête. Je suis mort. « Caleb... » Serrant mes poings. « Tu vas faire quoi ? Me renier aussi si je franchis cette porte ? » Il est pris de court le paternel. Je lui laisse même pas finir sa phrase. Attrapant ma veste, je me dépêche de sortir de cette maison. De ce cauchemar dont je viens de me réveiller.

Jules se tient un peu plus loin. « Un bon burger ça te dit ? Ou monsieur veut encore de la guimauve ? » Lui dis-je en arrivant à sa hauteur. Il paraît surpris de me trouver là. Je lui balance sa veste. Et sors les clefs. « Tu croyais tout de même pas que j'allais te laisser ? » Je ne ressens pas le besoin de préciser. Il paraît encore choquer de mon acte, nous sommes deux. Sauf que cette fois-ci, il s'est retourné. Jules s'est retourné vers moi. Il m'a appelé. Il a voulu de moi. « T'as intérêt à me faire un bel éloge ou bien de me laisser ton lit plus longtemps. » Lui dis-je en montant dans la voiture. Parce que je crois que je viens de me foutre dans un bordel monstre … Pourtant je souris. Je garde ce sourire à la con. Ce sourire que j'avais gamin lorsque Jules m'embarquait dans ces plans foireux. Ce sourire que j'aurais aimé avoir douze ans plus tôt. Ce rêve que j'avais tant de fois fait… celui où nous partions tous les deux… ce que nous sommes en train de faire …
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MessageSujet: Re: si j'aurais su, j'aurais pas v'nu {barnes brothers}   si j'aurais su, j'aurais pas v'nu {barnes brothers} EmptySam 11 Fév - 23:27


 
« si j'aurais su, j'aurais pas v'nu »

caleb & Jules


Quelque chose d’étrange chatouillait ses baskets, quelque chose qui semblait l’aspirer et faire tourner son petit monde, assis sur ce canapé. Ses deux yeux continuaient pourtant à fixer l’être humain qui se tenait devant, aux paroles bouffés par ce truc étrange. Seul ses lèvres se mouvaient dans un ralentit impressionnant. Jules osa porter un regard furtif vers la chose qui lui donnait des envies de meurtre, de tournis, de vomir sur le parquet fraîchement lavé et nettoyé. Mais il n’y avait rien. Rien d’autre que sa mère, son frère et son père. Il sentit son cœur battre, éclater dans sa poitrine, laissant les morceaux de peaux tomber et s’enfoncer dans ses boyaux. Jules hésita un instant à demander pardon à sa mère pour cracher ce qu’il venait de bouffer sur le sol, mais il se retient. Il garda ses yeux sur cette chose immonde qui allait le hanter cette nuit. Sur cette forme si distincte et floue en même temps. Était-ce un rêve ? Un cauchemar ? Le résultat d’une mort douloureuse ou un simple trip ? Ouais, il avait du abuser sur le crack ce matin et le voilà enfermé dans un monde qui n’est pas le sien. Pourtant il pouvait entendre, sentir et voir que c’était … vrai. Vrai de vrai. Le véritable vrai, comme dirait le Jules de six ans. Pendant de longues, lentes et interminables secondes, il pouvait sentir son âme voler et partir ailleurs dans les tréfonds de l’Enfer, chatouillant du bout des doigts un nuage du paradis. Ce qu’il ressent c’est rien d’autre qu’un cœur qui bat si fort qui lui écrase les poumons, un corps si crispé qu’il entendrait ses os craquer au moindre mouvement, une rage si intense qu’il peux sentir les pulsations minimes de ses veines et un regard foudroyant vers la forme qui n’ose porter aucun regard sur sa personne. Aucun regard. Aucune intention.

Parce que t’es qu’un bon à rien.
Parce que tu mérites rien d’autre que de la merde.
Parce que tu fais plus partit de cette famille.
Parce que t’es plus son fils.
Parce que t’as osé lui dire qu’il avait tord.
Parce que.
Juste, parce que.


Son corps agissait, guidé par un semblant de pensée qui s’accrochait fermement à la réalité. Il se leva, finit par poser son attention ailleurs. Parce que son père non plus ne méritait pas son attention, parce que son père n’est pas un père correct, parce qu’il est les restes des plus grandes merdes du monde, parce qu’il n’est qu’un bon à rien. Comme lui. Comme lui. Comme eux. Comme eux. C’est là que Jules il s’arrêta dans sa course effréné pour sortir et s’exciter sur un buisson qui n’aurait rien demandé. C’est là que Jules compris qu’il ressemblait à son père. Qu’il était devenue la même merde puante que lui. Qu’il valait pas mieux qu’un père absent, menteur, manipulateur, la main lourde sur ses verres d’alcools et la joue de son fils. Il était pareil. Non, c’était pas vrai. C’était pas possible. Toute sa vie Jules à poursuivit ce chemin remplit de mauvaises herbes et d’embûche, se répétant qu’il ne serait jamais comme son père pour qu’au final, il se rende compte qu’il a emprunté le même chemin mais pas la même route ? « Caleb. » son frère. Son seul élément du décor qui l’importait encore. Son corps se tourna pour fixer la forme de son frère. Lui. Lui n’est pas devenue comme son père, juste une copie conforme du fils idéal. Celui que le grand Cillian Barnes veux voir sur la photo qui trônerait sur sa cheminée. Jules pouvait pas, ne pouvait plus le laisser croupir entre ces parents irresponsables. Sa mère n’avait jamais rien fait, il aurait voulu qu’elle prenne ses jambes à son cou avec eux. Qu’elle échappe à cette raclure qui ne la mérite même pas. Au lieu de ça, elle a continué à subir, subir et subir. Les réflexions de son mari, les remarques, les coups bas, les engueulades. Elle n’est rien qu’une ombre ridicule derrière son mari. La femme qu’on ne remarque jamais. Qu’on n’aime pas pour sa personnalité mais sa beauté réduite à néant par les rides de fatigues et d’ennuis. Jules aurait voulu l’appeler elle aussi, lui tendre la main et lui donner une chance de quitter cet enfer minable. Il était sur qu’elle n’accepterai pas. Comme Caleb en ce moment. Me déçois pas ; qu’il se dit. Et il regretta ses paroles instantanément. Copie conforme de ton père. Son frère ne bougeait pas, il restait debout. Perdue encore une fois dans ses pensées. Il abandonna l’idée de lui tendre la main. Trop tard. Jules claqua la porte après l’avoir franchit. Comme il y a douze ans. Comme il y a douze année de cela. Le schéma ne faisait que se répéter. Foutue continuel espace temps. Dehors et malgré le silence net et précis de l’endroit, parfois dérangé par les voitures à trente milles balles qui, Jules pouvait l’entendre. Encore.

T’es un bon à rien.
T’es ridicule.
Tu me déçois.
Tu n’aspires à rien.
Tu me fais honte.
T’es pas mon fils et tu ne le seras jamais.


Le fameux buisson fut détruit sous ses baskets, réduit en un tas d’herbe vert et criant à l’agonie. Il voulait s’arracher les cheveux, creuser un trou dans son crâne pour arrêter ces voix. Une solution clignota, se projeta contre les parois de son crâne, criait à son corps de faire les bons gestes. Jules s’avança de quelques pas, passa une main près de sa chemise. Merde. Il paniquait. Sa veste. Il tremblait. Son crack. Il titubait. Ses cigarettes. Il s’arrêta, réussit à rester debout sans bouger, sans divaguer d’un côté à un autre comme un vieux pochetron. Il voulait se rassurer lui-même qu’il avait pas à retourner à l’intérieur, qu’il avait pas à affronter son père à nouveau, qu’il avait pas à regarder sa mère pleurer et serrer son tablier jusqu’à en creuser des trous.

Si tu franchis cette porte …

« Un bon burger ça te dit ? Ou monsieur veut encore de la guimauve ? » son corps se tourna directement vers la voix. Vers son frère. Vers lui. Jules haussa un sourcil. Est-ce qu’il venait tout juste de sortir ? De tenir tête à leur père ? Il se retrouva avec sa veste sur une de ses épaules, pendant à moitié puisqu’il n’avait pas pris la peine de la rattraper. Pourtant, instinctivement, il leva une main pour venir toucher le bout de son paquet de cigarette. Un élan entier de satisfaction et de détente calma ses tremblements. « Tu croyais tout de même pas que j'allais te laisser ? » pourtant, oui. Il croyait que Caleb allait lui faire le même coup. Qu’il allait rester à l’intérieur sans bouger et accepter la leçon de Cillian Barnes sans broncher. Parce que Caleb il dit pas non. Parce que Caleb- « T'as intérêt à me faire un bel éloge ou bien de me laisser ton lit plus longtemps. » depuis quand Jules pensait autant ? Il était entrain de se demander si son frère ne pouvait pas lire dans ses pensées, l’interrompant à chaque fois qu’il partait sur un sujet long et chiant. La porte de la voiture éclata sa bulle. Jules se bougea, mit un pied devant l’autre en inspectant le sourire de son frère. Ce sourire. Ouais, ce sourire. « Cap ou pas cap de monter sur le dos de cette vache et tenir trente secondes ? » qu’il lui demandait. Jules se tenait dans ses bottes boueuses, ses genoux écorchés et visible par son short devenue vert à cause des nombreuses chutes qu’il venait de se trainer. Une marque violacé venait teinter le bout de son menton. Il s’était pas loupé quand le gosse avait dit à son frère de regarder son tour de magie, et qu’en voulant sauter de poubelle en poubelle, il s’était ramassé la tête la première et glissa sur deux mètres environs. « Allez Caleb, seul les grandes personnes font ça. ‘Pis j’s’rai là pour te rattraper. » lui souffla Jules en donnant un petit coup de coude, alors qu’il descendait de son ballot de paille. Il tendit les mains vers Caleb, pour l’aider à descendre. « Tu s’ras là pour m’rattraper ? » Jules lui balança une claque derrière la tête pour sa façon de parler. « On viens pas du Texas, cow-boy. T’veux qu’papa il t’foute une baffe de shérif ? » Caleb secoua la tête. « Alors ar-ti-cu-le quand t’parles, sinon tu vas t’faire bo-tter-le-cul. » il articulait comme un imbécile en faisant rire par la même occasion son frangin. Jules enfonça ses deux mains dans les poches de sa salopette et se mit à sautiller joyeusement, en sifflotant un air de mélodie connue. La chanson que Caleb adorait écouter en boucle. Chiant, mais entraînant. « Viens là cow-boy, c’est ta séance de rodéo. » Jules se tenait à côté de la vache qu’il avait montré du doigt auparavant, venant tapoter le bétail. Ses yeux se grand-frère regardait cette tête qui souriait et le rejoignait silencieusement, les yeux brillants et les manches retroussés. Il fixait ce sourire. Ce sourire qui se faisait de plus en plus rare mais qu’il aimait tant. Ce sourire. Ouais, ce sourire.
« Merci cow-boy. » qu’il osa dire alors qu’il finissait de mettre sa ceinture. Jules ne tourna pour rien au monde la tête vers son frère. Pas la peine de le regarder pour comprendre, pour voir, pour entendre. Il le sentait. Il sentait ce sourire sur les lèvres de Caleb.

Ce sourire. Ouais, ce sourire.

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