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 Emotion accordée ; the barnes brothers_

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MessageSujet: Emotion accordée ; the barnes brothers_   Emotion accordée ; the barnes brothers_ EmptyLun 26 Sep - 19:02

 
« émotion accordée »

Caleb & Jules


Le stylo qu’il tenait entre ses mains ne cessaient de taper contre la bordure de la table dans un bruit certainement agaçant, puisque la jeune femme qui se tenait à côté de lui finit par lâcher un soupir bruyant pour lui faire comprendre qu’il devrait arrêter. « Tu peux souffler tant qu’tu veux, j’arrêterais pas. » dit-il, sans même prendre la peine de tourner la tête vers elle. « Et au lieu de souffler dans l’vide, rend-toi utile. » la rouquine commença par déboutonner le haut de son chemiser, légèrement énervée par l’attitude de Jules et se tourna vers lui. Il semblait préoccupé. Et pas qu’un peu. Il fixait l’horloge fixé sur le mur d’en face où l’aiguille se jouait de lui, tournant à une vitesse lente et monotone. « - T’as fermé la porte ? – Prend-moi pour un con. » il lâcha à contrecœur son stylo en le posant sur son bureau, tournant son fauteuil vers la rouquine qui vient à se positionner sur lui à califourchon. « Tu vas me dire ce qui te tracasse ou non ? » elle enroula ses mains autour de son cou, déposant de léger baiser sur le coin de ses lèvres, tandis que Jules ne daignait lever le petit doigt. Il lui restait une heure avant de quitter son bureau, son travail et rentrer chez lui. Arrivé à son appartement, il avait encore trente minutes à attendre avant de ne prendre sa voiture et rouler jusqu’à la maison d’un certain Caleb Barnes. Arrivé devant chez lui, il devrait prendre trois minutes pour sortir de son véhicule et se tenir devant sa porte d’entrée. Et vient la dernière minute d’attente, la plus longue et insoutenable avant que quelqu’un ne vienne lui ouvrir la porte. Caleb ou sa fiancé ? Sa fiancé, bon dieu qu’il avait été choqué d’entendre ça. Caleb, son petit-frère allait se marier. La secrétaire de son patron férue de rumeur lui avait colporté cette nouvelle si réjouissant à son humble avis. Réjouissant. Vraiment ? Jules ne voyait pas Caleb fiancé. Il était si timide, renfermé sur lui-même qu’il se demandait même s’il avait déjà embrassé quelqu’un. « Bon, Jules. Soit tu mets un peu du tiens, soit on s’arrête là pour aujourd’hui. Compris ? » il quitta ses réflexions pendant quelques secondes pour regarder la rouquine. C’était la femme et secrétaire de son patron. Ça faisait seulement deux jours qu’il travaillait ici et il se tapait déjà la femme de son patron. « C’est bon, je vais faire un effort. » il avait l’excuse de dire qu’elle lui avait sauté dessus en premier car madame ne devait pas être très bien servit par son mari, mais aucune excuse pour lui servir de libido sur patte.

Sa fin de journée n’avait pas été si longue que ça. Madame lui avait servit de passe-temps pour les une heures restantes, les trente minutes chez lui avait été rythmé par les derniers cartons à ranger et à sortir son chien, mais maintenant il était enfermé dans sa voiture à regarder la maison de son petit-frère. C’était à vomir, il avait l’impression de voir l’image rêvé que son père a toujours voulu. « Caleb, t’es vraiment trop con parfois. » Jules posa une dernière fois les yeux sur le journal qu’il avait trouvé sur la pas de sa porte, avec dans une petite rubrique des news de Drewsburry, le nom de Caleb Barnes bientôt fiancé à Caitlin Edwards et ‘’on leurs souhaites le meilleur pour la fin de leurs jours !’’ en effet, c’est vraiment à vomir. Le jeune trentenaire sortit de sa voiture et se dirigea d’un pas lourd d’appréhension vers la maison du petit Barnes. Au passage, il détendit sa cravate -n’ayant pas pris le temps de se changer entre deux- et déboutonna le haut de sa chemise pour respirer un peu mieux et s’arrêta sur le paillasson où le mot ‘’WELCOME !’’ lui donnait des envies de se tirer une balle en pleine tête. Ses yeux se posèrent sur sa montre et attendit que l’aiguille folle des secondes atteignent le chiffre douze pour appuyer sur la sonnette. Le temps était important, très important pour Jules. Une manie qu’il avait adopté depuis qu’il devait se rendre à des rendez-vous à une heure précise, sous peine de se prendre une balle s’il avait une minute de retard. L’aiguille tourne, le temps s’écoule et les pas se rapprochent. Inspire, expire, c’est que Caleb après tout. Si tu montres trop d’émotions, il ne te reconnaîtra jamais. Une de ses mains vient se fourrer dans la poche de son pantalon, l’autre prendre appuie sur l’embrasure de la porte. Le bruit du verrou retentit, la porte grinça silencieusement et Jules releva les yeux vers cette petite tête qui le regardait déjà. « Si tu pleures, j’me barre d’ici à la seconde. » un fin sourire se posa sur ses lèvres, ses yeux se mirent à pétiller sans le vouloir et une sensation de bien être l’envahit entièrement. Pour la première fois depuis sa fugue, il se sentait bien. Tellement bien que ça lui donnerait des envies de chialer.
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MessageSujet: Re: Emotion accordée ; the barnes brothers_   Emotion accordée ; the barnes brothers_ EmptyLun 26 Sep - 22:45

 
« émotion accordée »

Caleb & Jules


Mes mains se frottent les unes contre les autres et un nouveau bâillement s'échappe de ma bouche. Il faut que je dorme plus la nuit, ça ne pourrait pas me faire de mal. Je ne sais pas pourquoi je suis si  préoccupé. Bon, j'ai peut-être toutes les raisons du monde, à commencer par ce mariage qui est avancé. Lui qui me répond qu'à moitié. Il a beau me dire que je me fais des films, je sens bien qu'il y a quelque chose. Est-ce qu'il m'en veut toujours pour avoir oublié de l'inviter ? De ne pas m'être présenté comme étant Sully ? De ne pas l'avoir reconnu aussitôt ? Je n'en sais rien. Je m'interroge, encore et encore. Et ça continue toujours sur le même film, lui qui s'éloigne de moi. Une vision d'horreur, je ne sais pas pourquoi j'ai ce sentiment en moi. C'est bien la première fois que je ressens ça, pour un homme. Ce n'est rien. Le stresse du mariage doit m'accaparer plus que je ne le pense. C'est sûrement ça. Pourtant je n'arrête pas de penser à lui, surtout ici. Cette maison me donne des frissons. Plus j'y rentre, plus j'ai envie de partir en courant. Avant ça ne me faisait pas ça. Je ne ressentais pas l'envie de partir en courant. Plus les jours passent et plus j'ai envie de fuir ces lieux. Ce n'est pas moi. Cette maison respire la perfection, ce qu'on doit montrer, mais surtout j'ai l'impression d'être dans un magazine de décoration. D'être le mari avec un sourire ultra blanc qui rentre du boulot ou bien vautré dans son canapé en cuir. Tout cela n'est pas moi. Je ne peux plus monter sur le toit, mon plaisir d'enfant. Tout est étrange, mais surtout tout va trop vite. Les choses tournent autour de moi, ainsi que les gens. Les nouvelles fusent aussi vite que je n'ai le temps de les enregistré. Tout me dépasse, je me sens délaisser au bord d'une autoroute, contemplant les voitures. Ce sentiment m'étoufferait presque. Je ne sais pas pourquoi je ressens ça. La peur de l'avenir ? Peut-être, je ne sais pas. Je me sens perdu. Izzy n'est pas là pour me ramener à la raison. Elle dirait quoi?Que je fais une crise existentiel. Éventuellement, c'est peut-être ça au final, ma crise des trente ans. J'ai plus l'impression que ma vie m'échappe et que je me réveille enfin. Je ne suis pas à ma place ici et pourtant je continue à me lever tous les matins. J'enfile ce costume trois pièces variant d'une couleur sombre à une autre. L'envie n'est pas là, elle n'a jamais été là. Les seuls moments où je me sens moi même c'est lorsque je tiens Pénélope. Lorsque je ne fais qu'un avec ma guitare, je me sens exister. C'est triste de penser ainsi, mais la musique et la littérature ont toujours été mes portes de sortie. Nombreux sont les fois où j'allais lire sur le toit, à l'abri des cries. Une évasion qui me faisait du bien, ce temps est loin à présent. Je suis un adulte, j'ai des responsabilités. Je dois assumer mes actes. Le mariage aura lieu qu'on le veuille ou non. Une boule se forge au fond de mon estomac et je n'aime pas ça. Logiquement je devrais être aux anges à l'idée de ce mariage, je devrais être sur de moi. Oh je pense trop ! Il faut que je me détende un coup, Izzy serait là, elle me dirait pète un coup ça te fera du bien. Je la connais. Déserrant ma cravate, je m'enfonce dans le canapé. Il me faut Penny. J'ai besoin de mon extension. Mon téléphone vibre, Caiti, je n'ai pas envie de lire et encore moins de répondre. Pas l'énergie et surtout pas l'envie. Je sais que ça ne se fait pas, surtout quand ça concerna ta future épouse, mais là j'en peux plus de tout ça. Elle va sûrement me dire qu'elle rentre tard, une habitue du moment, mais qui suis-je pour la juger ? Je rentre à reculons chez « nous » alors je ne suis pas le mieux placé pour la juger. Ma merveille, que j'ai caché, dans l'endroit qui m'est réservé. Un endroit que je me suis octroyé et dont elle n'a pas le droit d'y poser un pied. En même temps, c'est bien trop petit pour ça, mais au moins ici je peux ranger penny. La sortant de sa house, ainsi que les petites compositions. Moi apprenti musicien, qui l'aurait cru ? Pas moi en tout cas. Pourtant ce rôle me plaît, j'aime sentir les cordes sous mes doigts. Le son qui en sort, j'en ai besoin. Je me sens bien. C'est mon moment de la journée. Mon plaisir, que je cache de peur qu'on me le retire.

Je sens la musique m'envahir, on peut dire qu'à ce moment précis, plus rien n'existe. Il n'y a que moi et Pénélope et ça me va parfaitement. Pourtant la sonnette retentit, ce qui m’extirpe de mes songes. Qui peut venir à cette heure ? Sûrement pas Izzy, elle a son double et puis ce n'est pas son genre de sonner. Non, elle s'invite comme ci c'était normal. Frottant le front à la recherche de cette potentiel personne qui se trouve derrière la porte. On attend personne, pas que je sache, je regarde le calendrier qui se trouve sur le frigo. Non ce soir, il n'y a rien. Étrange. Je vais ouvrir, avec une moue pensive. Je prie que ça soit une bonne nouvelle. Je n'ai pas envie qu'on me gâche mon moral. Si c'est de la famille à Caiti, ils repasseront. Elle n'est pas là et je ne suis pas en état de les accueillir. Toute façon, plus de suspense … ma bouche s'ouvre en grand. Pincez moi je rêve. Non ce n'est pas possible. Je cligne de yeux. C'est un mirage ou bien la réalité vraie. Je n'y crois pas mes yeux. Non, ce n'est pas possible. « Si tu pleures, j’me barre d’ici à la seconde. » Il n'y a pas plus de doute, c'est bien lui. « Oh bin ça alors. » lâchant la porte je m'avance vers lui. C'est plus fort que moi. Jules ici. Jules se trouvant devant ma porte. Je m'empresse de le prendre dans mes bras, qu'il le veuille ou non. Je n'arrive pas à y croire, pourtant c'est bien lui que je touche. Lui et minute … je me recule. Le regardant de plus près. Ses traits, les siens, cette tenue, mais qu'avez-vous fait de mon frère. C'est qu'il reflète presque le mec aux responsabilité.« Entre vas-y ! » On va pas rester sur le pas de la porte, je sens d'ici les potins. Les commères sont à leur fenêtre, prêtent à en savoir plus sur qui se trouve chez moi à cette heure. « T'es .. ça fait longtemps que tu es revenu ? » J'en perds mes mots. Le revoir ici, j'ai rêvé de ce jour de nombreuse fois. Trop de fois à mon goût et il se réalise enfin. « J'arrive pas à y croire que tu sois là … c'est … un rêve qui prend forme ! » finis-je par lui dire, le sourire aux lèvres. Non, je ne pleurerais pas. Je n'ai pas envie qu'il fasse machine à arrière. Bon sang Jules est de retour !
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MessageSujet: Re: Emotion accordée ; the barnes brothers_   Emotion accordée ; the barnes brothers_ EmptyMar 27 Sep - 1:09

 
« émotion accordée »

Caleb & Jules


En l'espace d'une seule minute, c'est fou comme notre esprit peu penser à tout et à rien pour faire passer le temps. Tandis que ses yeux fixaient toujours le paillasson qui représentait la famille parfaite, son esprit s'amusait à divaguer sur toute sorte de sujet. Son frère par exemple, qu'est-ce qu'il pourrait bien dire quand il le verra ? Ça fait des années qu'il se planque ailleurs, rêvant secrètement de retrouver son frangin qu'il a perdu par sa faute. Pas entièrement, c'est celle de son père aussi. S'il n'avait pas été un père aussi con et ingrat, il n'en serait jamais là, debout devant la porte de son frère qu'il n'a pas vue depuis des années. Combien ? Beaucoup trop selon lui. Jules devait essayer de supprimer toute ces années perdue en une heure maximum car oui, il s'était donné une heure de libre avant de retourner vaquer à ses occupations. À quelques points près, Jules aurait pu se faire passer pour un homme d'affaire très pressé qui ne cesse de courir après le temps. Mais c'était pas le moment de mentir, plus tard peut-être devant une ou deux jolies filles mais pas maintenant. Aujourd'hui était l'heure des retrouvailles, l'heure de jouer les cartes qu'il a dans les mains depuis des années maintenant, l'heure de tout exposer sur table sans même lever un sourcil. Pam l'avait bassiné pendant des jours, des mois et des années sur le fait qu'il devrait retourner voir son petit-frère au moins une fois. Si elle savait qu'il était ici, Jules était certain qu'elle se pointerait pour lui dire « Tu vois ? Encore une fois d'plus, j'avais raison. » et il roulerait des yeux, s'interdisant de lui donner raison. Pam lui manquait déjà alors qu'il n'était partit que depuis deux jours seulement et voilà qu'en plus de tout ça, il devenait nostalgique. Bon sang Jules, ressaisie-toi deux secondes ; et c'est à ce moment précis que la porte s'ouvrit.

Caleb avait tellement changé, il ressemblait beaucoup moins à l'adolescent renfermé qui ne parlait quasiment jamais et à celui qui se planquait sur le toit pour ne pas entendre les discordes entre son frère et son père. Est-ce qu'il pensait toujours autant ? Alors qu'il continuait à lui sourire délicatement, tout en fixant son visage, Jules fut plus que troublé lorsque Caleb le pris dans ses bras. Pendant un moment il resta fixe, à essayer de comprendre ce qu'il ce passait avant de renfermer ses bras autour de ce petit être si insignifiant. Ça faisait définitivement du bien de l'avoir en face de soi, savoir qu'il est toujours en vie, qu'il semble en bonne santé et qu'il ne l'ait pas oublié. Il se serait retrouvé tellement con si Caleb ne l'avait pas reconnu. Suite à l'ordre de son petit-frère, Jules mit un pas à l'intérieur et fut tout de suite choqué par l'ordre et la beauté de l'intérieur. Tout était si bien rangé, chaque chose à sa place, aucune poussière, aucun vêtement ne traînait, il se croyait dans un magasine de décoration d'intérieur. Laissant un léger sifflement sortir d'entre ses lèvres pour exprimer la beauté de l'endroit, il vient foutre ses deux mains dans ses poches et reposer toute son attention sur Caleb. « J'suis dans l'coin que depuis deux jours. J'viens tout juste d'emménager et j'ai direct pensé à venir ici. » en voyant la difficulté avec laquelle Caleb s'exprimait, Jules ne pu que se retenir de rire. Il était sérieux quand il parlait de rêve ? Y'avait définitivement un truc qui clochait dans la cervelle de ce petit. « N'en fait pas tout un plat non plus. C'est pas comme si j'revenais d'entre les morts. » pourquoi est-ce qu'il n'arrivait pas à lui dire qu'il lui avait manqué ? Que la principale raison de son retour ici était pour le voir, et non pour le boulot ? Y'avait définitivement un truc qui clochait dans sa cervelle de con. N'attendant pas l'invitation de Caleb pour visiter, Jules se balada tranquillement jusqu'au salon en scrutant chaque recoin de la maison. Rien ne traînait, mais vraiment rien. C'était Caleb qui avait fait une chose pareille ? C'était lui qui entretenait sa maison aussi proprement ? L'espace d'un millième de secondes, il avait totalement oublié la fiancée de Caleb. « Tu vis tout seul dans une baraque pareille ? C'est toi qu'à fait tout ces … trucs ? » il se tourna vers son frère en lui montrant vaguement du doigt les petites décorations telles que les petites plantes parfaitement placé ou encore les trois magasines correctement rangé sur le coin de la table basse. Caleb ne pouvait pas en être à l'origine, à moins qu'il se soit transformé en maniaque du jour au lendemain. Jules pris ses aises, se jetant lourdement sur un fauteuil en cuir qui, il devait l'avouer, était vachement confortable. Son appartement était tout le contraire de cette maison. Ici, c'était comme un paradis à l'envers du décor digne des enfers. C'était la définition parfaite de son père, une gueule d'ange pour un putain de démon à la con.
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MessageSujet: Re: Emotion accordée ; the barnes brothers_   Emotion accordée ; the barnes brothers_ EmptyMar 27 Sep - 15:01

 
« émotion accordée »

Caleb & Jules


Je dois avoir l'air d'un idiot. Je suis là à fixer ses traits, chaque infinime plis de son visage. Son regard, que je ne pourrais oublier. Ce regard qui m'a valu bien des « tes cons arrête de penser » durant ma jeunesse. Ce regard qui défiait sans arrêt celui de notre père. Je ne pourrais pas l'oublier, même si je le voulais. Ce visage, je le connais que trop bien, c'est le sien. Celui avec qui j'ai grandi. Celui qui me poussait toujours hors de mes limites. Un visage qu'on ne peut pas oublier. Une partie de toi, ton sang, ton frère. Bon sang, je n'en reviens pas qu'il soit là. Je l'ai longtemps imaginé, souvent, bien trop souvent rêvé, mais là c'est réel. Je ne suis pas dans l'un de mes rêves, non. C'est vrai. Tout est vraie. Sa peau, son odeur, tout est là. Je suis partagé par la joie et l'émotion, en soit ça revient au même sentiment. Je ne pleurerais pas, je n'ai pas envie de m'en prendre une le jour de nos retrouvailles. Il manquerait plus que ça, mais j'en suis sûr qu'il le ferait en plus. Abrutie comme il est, il n'hésiterait pas à me remettre en place, même le jour de nos retrouvailles. Je ne sais pas ce qu'ils ont contre les larmes. Je dis bien « ils » dans le sens que notre père est pareil, pour eux les larmes et la tristesse est un signe de faiblesse. Je ne vois pas pourquoi. On peut être émue, comme je le suis à présent et rester fort. Oui, bon pas si fort que ça, vu que mes émotions me submergent, ce qui est bien normal. Ce n'est pas rien. C'est Jules. Mon frère, mon sang, une partie de ma vie, ma boussole quand j'étais gamin. Mon repère face aux parents, sûrement pas mon modèle. Je ne suis pas fou au point de prendre mon frère comme modèle et puis il n'a jamais voulu que je suive ses pas. Enfin ça dépendait desquels. Dans la neige par exemple, il ne disait rien, au contraire il voulait que je le suive car je n'étais pas habile face à la neige. Je n'y suis pour rien, si mes pieds ont tendance à s'ensevelir provoquant ma chute. Jules rigolait toujours, mais il m'aidait. Il a toujours été là pour moi, ainsi qu'Izzy. D'un côté un ouragan et d'un autre et bien une force. Ils ont tous les deux été à mes côtés, m'aidant du mieux qu'ils le pouvaient. Si ce n'était pas Izzy qui prenait ma défense dans la cours de récréation, c'était pour sûr Jules et les gens fuyaient en le voyant débarquer. Jules c'est pas la force tranquille, il ne pèse pas ses mots, enfin il ne les pesait pas, peut-être qu'il a changé. La tête pensante ça a toujours été moi, lui la force. On se complétait bien. C'est peut-être pour ça que je me suis encore plus raccroché à Izzy après son départ, elle était là, ma constance. J'avais besoin d'elle plus qu'autre chose. Son départ a laissé un vide en moi et le voir là devant moi provoque trop de sensations inexplicable, mais pas la colère. Je lui en veux pas. Je lui en ai voulu un temps de ne pas me répondre, de m'ignorer, mais c'est passé. J'aurai sûrement réagit pareil à sa place ou pas. Je ne peux pas savoir, je n'ai jamais été confronter à ses problèmes. Je ne suis personne pour juger, juste que j'avais besoin de lui. Bon sang il est là ! Il me faut un petit moment avant de réaliser que tout ça est bien réel. Jules est bien dans ma maison, il se balade à travers le salon. Et moi je balade mon regard sur lui. Ne manquant aucun de ses gestes, les imprégnant dans ma tête. « J'suis dans l'coin que depuis deux jours. J'viens tout juste d'emménager et j'ai direct pensé à venir ici. » Oh. Un pincement au cœur, j'aurai aimé qu'il revienne pour moi et pourquoi pas mon mariage, mais faut pas rêver. Tout ceci aurait été bien trop beau ! Qu'il revienne juste pour moi, aurait été magique, mais bon l'essentiel est qu'il soit là et puis il est venu direct ici. Peut-être que dans le fond je suis la raison de son retour… Il faut vraiment que j'arrête de penser, il n'a pas dit qu'il était revenu pour affaire ou pour moi. Il a rien dit, mais son évasion me fait penser qu'il est là pour le travail. Il a la même façon de faire que notre père, s'éloigner du sujet de base, ne pas dire les mots précis et laisser réfléchir l'interlocuteur. « N'en fait pas tout un plat non plus. C'est pas comme si j'revenais d'entre les morts. » J'esquisse un sourire. C'est plus facile à dire pour lui. Ce n'est pas lui qui se retrouve confronter à quelqu'un qu'il n'a pas vu depuis environ douze ans, bientôt treize. J'ai cessé de compter, mais au fond de moi ça continuait toujours. Au début, bien sûr que j’espérais son retour. Nombre de fois où j'ai imaginé que c'était lui derrière la porte ou bien le son de sa voix au bout de l'appareil, mais rien. Au final, j'ai arrêté d'y songer, mais les rêves ont pris le dessus. Et là c'est réel. « Tu vis tout seul dans une baraque pareille ? C'est toi qu'à fait tout ces … trucs ? » Hein ? Il me sort de mes pensées. Je le regarde se poser dans un fauteuil. Si Caiti le voyait, elle piquerait une crise, à coup sûr. Elle déteste qu'on fasse comme chez soi sans y être invité. Techniquement je l'ai invité et puis c'est Jules. Il a toujours été ainsi, prenant ses aises partout où il allait. « Non, non c'est à ma fiancée. C'est à elle que tu dois toute cette décoration. » Je sens que mon visage fait une grimace en prononçant le mot décoration. Est-ce qu'elle est à mon goût ? J'en sais rien. Je m'y suis jamais opposé. J'ai accepté, je m'y suis fait, comme beaucoup de truc. Aujourd'hui, je l'avoue cette ambiance parfaite commence légèrement à me peser. J'aimerai me sentir chez moi. « C'est une vrai maniaque. » dis-je en souriant, bon je la décris mal, elle a plein de qualité. Me dirigeant vers la cuisine. « Tu veux boire quelque chose ou manger ? » J'en manquerais presque à mes bonnes manières. Sortant un verre, l'eau s'y glisse naturellement. Je le bois cul sec, ça fait du bien. Il me fallait au moins ça. Je ramène un verre et la carafe, n'oubliant pas de mettre un dessous de verre sous le verre de Jules et le mien. Oui, on peut le voir et le dire, j'ai été parfaitement conditionné. « Alors qu'est-ce qui t'amène dans le coin ? Le boulot je présume ? » On verra bien si mes dires sont vrais ou pas. Je n'arrête pas de le fixer, il va prendre la porte si je continue. Pourtant je n'y peux rien, j'ai vraiment l'impression de voir un fantôme, mais un bon fantôme. Tellement de choses, de questions se bousculent dans ma tête, mais rien n'arrive à sortir de ma bouche. J'ouvre la bouche et la referme aussitôt. M'occupant de boire à nouveau mon verre cul sec. Heureusement que ce n'est que de l'eau !
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MessageSujet: Re: Emotion accordée ; the barnes brothers_   Emotion accordée ; the barnes brothers_ EmptyMer 28 Sep - 0:16

 
« émotion accordée »

Caleb & Jules


Pendant toute ces années à imaginer ce que son frère pouvait bien faire à ce moment précis, une chose en particulière l'avait plus tracassé que les autres. Il avait été clair, explicite et lui avait même dit et écrit noir sur blanc qu'il n'était pas un modèle pour lui et qu'il ne devrait jamais suivre ses pas sous peine de le voir énervé sans excuse possible. Pourtant il avait cette angoisse de maman poule à se demander si Caleb avait bien compris, qu'il ne suivrait pas ses bêtises, qu'il ne fuguerait pas, qu'il ne se mettrait pas à la cigarette, aux drogues la plus minime soit-elle, qu'il resterait tout de même un bon élève, qu'il resterait lui-même ; bien que quelques points de sa personnalité devait-être revisité. Il refusait de voir son frère aussi minable qu'il ne l'a été et l'est toujours, le voir dans la même galère que lui aurait été le pire des scénarios imaginables. Quand il était petit et déjà un bagarreur de première, son instinct de grand-frère l'avait inquiété pendant des mois entiers car il entendait toujours ses camarades proclamer que leurs grand-frères étaient leurs modèles, que plus tard ils voudraient être comme eux. Jules s'inquiétait pour Caleb, est-ce que lui aussi voulait devenir comme son grand-frère ? Un gamin turbulent qui adorait se frotter à l'autorité en sachant parfaitement ce qu'il l'attendrait ? C'est la seule fois où il s'était assis face à Caleb pour lui parler avec un sérieux le plus dur et brutal qu'il avait pu trouver, pour lui dire de ne jamais devenir comme lui et de ne jamais le prendre pour modèle. Suite à cette petite discussion, Jules s'était sentit beaucoup plus léger. Il avait pu recommencer toute ses bêtises de la plus petite à la plus grande en prenant bien soin de s'occuper de son frère quand les autres s'approchaient un peu trop près, veillait discrètement sur Caleb surtout quand leur père revenait du boulot et était sur les nerfs. Il avait ce regard si froid, si intransigeant à la moindre erreur que Jules restait toujours aux aguets car Caleb, maladroit comme tout, arrivait toujours à faire ce qu'il ne fallait pas faire et c'est à ce moment que Jules sortait de l'ombre pour tout prendre et répondre à son père. Caleb n'aurait jamais osé répondre, il était bien trop peureux pour se confronter à un tel Titan. Et il fallait avouer que c'était le moment propice pour vider toute la haine qu'on a pu cumuler en une journée.

Pendant qu'il faisait sa propre visite et qu'il prenait tranquillement ses aises, il trouvait Caleb bien silencieux. Quel con, il avait oublié que son frère préférait penser et se la jouer fine que parler. Ses yeux regardaient donc Caleb, certainement perdu dans ses pensées puisqu'il le fixait d'un air absent et Jules hésita à claquer des doigts pour le ramener à la réalité. Si leurs retrouvailles se passaient comme ça, avec un Caleb absent et obnubilé par ses pensées, le séjour allait vite s'écourter. Parfaitement installé dans son fauteuil, un de ses sourcils se leva lorsqu'il vit son frangin se réveiller miraculeusement après une dernière parole. Enfin, Caleb avait rejoint la terre ferme ! Jules devait en profiter un maximum avant qu'il ne s'évade à nouveau dans ses pensées. Son petit-frère daigna lui répondre face au rangement impeccable de la maison et Jules fit semblant d'être totalement étonné. Il faisait un si bon acteur. « T'as fiancée ? » il aimerait rajouter que s'il n'avait pas lu dans les journaux, ni écouté les ragots du bureaux il n'aurait jamais su pour son futur mariage ? Est-ce que Caleb l'aurait au moins invité ? Ce n'était pas le moment pour jouer le grand-frère jaloux, ou je ne sais quoi d'autre. Un léger rire s'échappa de ses lèvres quand Caleb pensa bon de mentionner que sa fiancé était maniaque. Vue l'état du salon, imaginant très certainement que toutes les autres pièces de la maison sont semblable à celle-là, maniaque n'est pas vraiment le mot approprié pour décrire ce genre de comportement obsessionnel. Ça lui foutait presque les j'tons. « Comme toi. » il n'avait ni faim ni soif, dans moins de cinquante minutes il irait grignoter quelques pistaches dans un bar, se prendre une ou deux bières, passer la soirée avec une collègue de bureau et finir la soirée chez elle ou chez lui, qu'importe. En attendant le retour de son frère, Jules sortit de sa poche arrière droite son deuxième paquet de cigarette de la journée, posant une clope entre ses lèvres et l'alluma sans même demander l'autorisation. Que ça plaise ou non à Caleb, c'était rien qu'une cigarette de rien du tout ça n'allait pas lui faire de mal. Sauf peut-être les cendres sur le parquet qui semblait tout neuf. Ou l'odeur. Et encore. Il tira une petite bouffée et observa les manies du frangin. Un dessus de verre. Il se foutait de sa gueule ? À voir la tête de Caleb, non. Il hésita un instant, fixant le verre impeccable sur son dessous de verre puis finit par le remplir d'eau et le porter à sa bouche. Il riait intérieurement de ce foutue bout de carton et bien évidemment, il reposa son verre vide juste à côté du dessous de verre. De ce putain de dessous de verre. S'il répétait ce mot encore une fois, il se mettrait certainement à rire à voix haute. S'enfonçant un peu plus dans le fauteuil et fixant les alentours à droite et à gauche, il ne réagit pas automatiquement à sa question. D'abord,  Jules vient poser ses pieds sur la table basse pour être plus à l'aise, tira une autre bouffée sur sa cigarette et ses yeux s'arrêtèrent sur la photo d'une petite dame blonde au sourire de Miss Monde. Il y avait de grande chance que Miss Parfaite soit la fiancée de Caleb. C'est qu'elle est pas mal, mais qu'est-ce qu'elle paraît chiante. « Le boulot. J'ai trouvé un job plutôt sympas chez MC Law Firm, une agence d'avocat à Leeds. » sa voix dérailla que très légèrement à l'idée d'évoquer Leeds, mais Jules se repris rapidement. « Le patron m'a embauché en tant que négociateur et m'refile une p'tite prime à chaque fin de mois à cause d'une veille histoire entre nous. » parce qu'un jour je lui ai vendu du crack et qu'il n'a pas voulu me donner la totalité de l'argent alors je l'ai menacé de raconter à son petit village que Monsieur l'avocat sniffait tous les matins avant de partir, et c'est comme ça qu'il m'a engagé et que j'lui livre à chaque fin de mois sa dose de crack. Bien sûr, Jules se garde ce petit secret. Si ça s'apprenait par n'importe qui, il perdrait son job et la petite fortune qu'il aurait amasser et devra repartir pour d'autres contrées et quitter Drewsburry au plus vite. Il finit par reposer ses yeux sur Caleb qui comme à son habitude, avait la bouche fermée et réfléchissait pour dix personnes en même temps. Un fin sourire se posa sur le coin de ses lèvres, il avait finalement pas si changé qu'ça. « J'suis étonné de voir que ton cerveau n'a toujours pas rendu l'âme à force de supporter toute tes réflexions. Arrête de réfléchir petit con, j'suis en face de toi alors profites en. » pour rien au monde il se serait retenue dix secondes de plus avant de le traiter de petit con. C'était sa marque de fabrique, la preuve qu'il aimait toujours Caleb malgré toute ces années. Délicatement, venant coincer sa cigarette aux coins de ses lèvres, il tourna la tête vers une autre petite table à côté de son fauteuil où était placé un autre cadre photo parmi la centaine de cadre dans cette pièce. Jules la pris entre les mains, inspecta sagement la photo avant de la tourner vers Caleb. « C'est elle ta fiancée ? Ça fait combien d'temps qu'vous êtes ensembles ? L'mariage est d'jà prévue ? » bon sang Jules, fait un effort de prononciation ; il reposa à la vas-vite le cadre sur la petite table et regarda Caleb attentivement. C'était son frère, mais en même temps quelque chose clochait. Il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus et c'était si frustrant.
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MessageSujet: Re: Emotion accordée ; the barnes brothers_   Emotion accordée ; the barnes brothers_ EmptyMer 28 Sep - 23:19

 
« émotion accordée »

Caleb & Jules


Un fantôme, c'était exactement ça. Un fantôme du passé, que je ne pensais plus revoir. J'avais cessé d'y croire, même si au fond de moi, le gamin qu'il avait laissé y croyait toujours. Ce gamin existait toujours, je le taisais juste. Dans le fond qui voudrait l'écouter ? Personne, c'est bien ça. Enfin il y a bien lui, mais lui c'est différent. Tout est différent avec lui, tout est plus simple. Il me comprend et ça me fait du bien. Hormis Izzy peut de personne me comprenne vraiment. Je ne sais pas si ma futur fiancée, soit Caiti me comprenne réellement. Dans un sens, je pense, j'ai du respect et de l'amour pour elle, mais je ne sais pas. Il y avait Jules aussi qui me comprenait, enfin à sa façon. Et la façon de Jules, on peut dire qu'elle est bien particulière. Il a toujours sa propre façon de se faire comprendre face aux gens, surtout face à père. Je peux encore entendre les cris, un souvenir lointain, pourtant les échos me paraissent si proche. Les derniers mots qu'ils se sont dis résonnent dans ma tête. Je n'étais pas présent, comme d'habitude, je m'étais réfugié sur le toit, à l'abri du son, des cris, des larmes de ma mère. De tout ça. Le toit a toujours été mon endroit, ma forteresse de solitude, qu'il vente, qu'il grêle, j'y allais. J'avais le droit aux réflexions de Jules ou Izzy, mais je m'en fichais pas mal. Là-bas j'étais bien. C'était le calme. Les tuiles n'étaient pas parfaite, elles étaient cassées, abîmées, je me souviens encore de celle dans le coin gauche. Elle avait une tache d'ancre, ma faute, j'avais voulu écrire un truc et la cartouche est partie. Je n'ai rien compris sur le coup. Laissant une trace. Ou bien le frisbee des voisins qui s'était bloqué dans notre gouttière. Papa avait toujours refusé de l'enlever, c'était leur punition pour l'avoir bloqué là-haut. Ce père si stricte, si sévère, qui menait d'une main de fer sa main, ses fils, cette apparence si parfaite. Cela me faisait toujours rire car à l'intérieur ce n'était pas ça, mais au dessus non plus. Il s'évertuait à entretenir une belle maison, enfin ça c'était le boulot de maman, lui s'occupait de l'image. Nous n'avions pas notre mot à dire. Alors qu'en dehors ce n'était qu'une façade, bien sûr les murs étaient propres, impeccable, la boîte aux lettres flamboyante. Mais la vraie vision, je la voyais du haut, sur ce toit, pas propre, un peu abandonné, un état presque souillé, un peu comme mon âme l'était à l'époque. Un toit qui fut abandonné, comme se fut mon cas. Oui je pourrais lui en vouloir, mais on a qu'une vie. Il m'avait prévenu qu'il voulait partir, ce n'était pas un monde fait pour lui. Il n'aspirait à tout ça, et moi ? Est-ce que j'aspire réellement à tout ça ? Peut-être bien que oui au final, puisque j'ai signé pour tout ce pack. Revoir Jules, me ramène à des années en arrière. Un flash-back, un peu spécial puisqu'en même temps je fais le calque avec ce qu'est ma vie aujourd'hui. Ce que j'appelle ma maison, où plutôt l'endroit où je vis ressemble presque à l'endroit ou je vivais gamin. Je m'y sentais déjà pas à ma place, autant dire que là ce n'est guère mieux. Trop de sentiments d'un coup, mais je me suis promis que je ne pleurerais pas. Je n'ai pas envie qu'il parte en courant. Il manquerait plus que ça. Lui et ses réactions imprévisibles, on ne sait jamais de quoi Jules Barnes est capable. Du pire comme du meilleur. Je me racle la gorge lorsqu'il prononce le mot « fiancée » oui c'est bien ça. Je devrais dire quelque chose, mais les mots me manquent. Je devrais être joyeux à l'idée d'évoquer ma future épouse, mon bonheur. Pourtant c'est pas le cas. Est-ce que c'est vraiment mon bonheur ou le sien ? C'est tout ce qu'elle a rêvé, moi pas vraiment. Le mariage, tout ça, c'est plus pour faire plaisir à papa, à Caiti, aux familles. Ce n'est pas mon rêve absolu, mais c'est la conclusion de notre relation. Et qui sait ce qu'il viendra après. Il faut que je boive, j'ai chaud d'un coup, rien qu'en évoquant le futur. Il fait chaud, je devrais ouvrir. « Je ne suis pas si maniaque que ça … bon c'est sur que par rapport à toi, j'aime l'ordre. » dis-je en souriant. Nombre de fois, où j'ai dû ranger sa chambre à sa place. Juste pour qu'il ne subisse pas les foudres patriarcales. Puis j'ai toujours aimé ranger, j'y trouvais une forme de paix. Un moyen d'évacuer ce que je ressentais ou ne disais pas. Là, c'est différent, je ne fais rien. « Et je peux t'assurer qu'ici je n'ai pas mon mot à dire, Mme gère la maison d'une main de fer... » pourquoi j'ai dit ça ? Il va croire que je suis un bon petit chien. C'est ce que je suis d'après Izzy, oui mais d'après Izzy y a beaucoup de chose que je ne suis et ne suis pas. Je n'aime juste pas le conflit. J'aime que les gens soient heureux, si Caiti est heureuse ainsi, alors soit ça me va.

Je le regarde prendre ses aises dans ce salon bien trop soigneux. Il y a un certain contraste entre lui et le décor, les deux ne vont pas vraiment ensemble, mais cela m'amuse plus qu'autre chose. Lui qui prend ses aises, sortant sa clope. La fumée se propage dans la pièce. C'est bon : je suis mort. Bon je me rassure qu'un bon coup de feebreze et une bonne aération et le tour est joué. Après tout faut bien que ses précieux nettoyants servent à quelque chose. Sinon je vais finir par croire qu'elle les achète juste pour faire collection. Ce qui honnêtement ne m'étonnerait pas le moins du monde. Elle est plus maniaque que moi, il n'y a pas de doute là dessus. Moi je me contenteras d'une pièce, d'une chaîne voir d'une platine, de mes cds et vinyles, quelques posters ou cartes postales. Le tour serait joué. Pas besoin d'un literie hors du commun, un bon matelas suffit. Je n'ai jamais été du genre matérialiste. La preuve je crois que j'ai encore des affaires datant du collège. J'ai encore une vieille photo de Jules et moi, ainsi qu'une d'Izzy et moi. Les vieux souvenirs, c'est ça que j'aime. L'authenticité. J'écoute Jules attentivement et j'avais raison. La vraie raison de son retour, ce n'est pas moi. Le déchirement se fait un peu plus, mais bon à quoi je pouvais m'attendre ? Qu'il revienne vraiment pour moi ? Faut que j'arrête de me voiler la face, il a fait sa vie. S'il revient dans le coin, c'est seulement pour le boulot, rien que pour ça. Il vient me voir comme s'il allait rendre visite au médecin du coin. Et je cogite encore. Il a tout de même dit que j'étais la première personne qu'il venait voir. « Je suis content pour toi, tout à l'air d'aller ... » Il a l'air bien, heureux, en bonne santé. C'est tout ce que je lui ai toujours souhaité. Le meilleur. A croire qu'il l'a trouvé son vrai bonheur. Je dois bien avouer qu'une infime partie de moi… Je ne sais pas pourquoi je ressens ça, je suis vraiment content pour lui. Il a trouvé sa voix, il est bien, heureux, épanoui, tout en n'ayant pas vraiment changé. Cette pointe reste là. Cette vie aurait pu être la mienne. Enfin, je ne vais pas imaginer un futur hypothétique, c'est juste la crise de la trentaine. Je ne vois pas d'autres explication. Ma vie n'est pas comme je l'aurais voulu, mais elle est bien, c'est déjà ça. Enfin je crois. « J'suis étonné de voir que ton cerveau n'a toujours pas rendu l'âme à force de supporter toute tes réflexions. Arrête de réfléchir petit con, j'suis en face de toi alors profites en. » Ses mots me ramènent sur la terre ferme. J'esquisse un sourie. Il me connaît bien dans le fond. L'entendre prononcer mon « surnom », cette forme d'affection qu'il a toujours eu envers moi, me fait du bien. Petite pointe de nostalgie en même temps. Elle est loin l'époque où on se posait tous les deux à contempler les étoiles. Bon il finissait toujours par gâcher ce moment, c'est Jules et sa grande bouche ne peut pas rester fermer trop longtemps. Avalant un peu d'eau. « Je t'ai dit, il faut bien que je compense ce que tu ne fais pas et j'ai bien l'impression que ça n'a pas changé. » Petit clin d’œil. Lui réfléchir ? Cela serait bien une première. Je n'insinue pas qu'il est con, loin de-là, bien au contraire. Juste qu'il se sabote parfois, les muscles priment sur la réflexion, ce qui est fort dommage.

Je le regarde attraper cette photo. Je dis cette, car ce n'est pas celle que je préfère. Toutes les photos qui sont ici, ne sont pas réaliste à mes yeux. Elles viennent toute d'un photographe, on a dû poser, elles n'ont pas été prise sur l'action. J'en ai une de Caiti, une réel, où on voit la peur dans ses yeux. La peur de ne pas savoir où aller, que faire, son futur en soit. Cette photo me touche à chaque fois car elle paraît si fragile. Tout le contraire de la femme qu'elle s'évertue à être tous les jours. Les apparences une fois de plus. « Oui c'est-elle. » Dis-je. Le mariage revient sur le tapis, je vois dans son regard qu'il aimerait en savoir plus. Je ne suis pas très loquace, ce qu'il m'a déjà bien reproché. « Ça fait trois ans qu'on est ensemble, c'est la fille d'un partenaire de papa ... » je déglutis en prononçant ce mot, l'ayant dit assez bas. Il faut que je me reprenne. « Ils nous ont présenté et on peut dire que le charme a opéré. » Enfin au début, même si je n'ai jamais ressenti ce que je ressens actuellement envers lui … mais qu'est-ce que je ressens au juste ? Aaaah ! « Et puis tu connais la suite, j'ai demandé sa main lors d'une soirée à l'entreprise, c'était la suite logique. »  de ce que papa avait prévu, bon cette partie là on va la couper au montage. Il n'a pas besoin de savoir que notre cher père m'a plus ou moins mis la pression pour que ce mariage ait lieu. D'après lui j'ai mis trop de temps à comprendre allusions, je n'y peux rien. Je n'étais pas prêt. Je me demande si je le suis toujours … Un peu d'eau, je déserre un peu ma chemise. « Le mariage est prévu … » je me tousse un peu. «  dans deux mois … la date a été avancer... » et bien sûr ton invitation se trouve sur la pile dans le bureau, mais comme je ne savais plus ou te joindre. Je me suis demandé si tu viendrais et si tu accepterais d'être mon témoin, mais bon … cette partie j'omets aussi de la dire à voix haute. Après tout à quoi bon ? Il est revenu pour le boulot. Posant mes mains sur mes genoux. Je ne suis pas aussi à mon aise que mon frère. Ce qui est étrange puisque je suis chez moi. C'est moi qui devrait-être à mon aise, au lieu du contraire. Je n'ai jamais été aussi doué que lui pour me fondre dans la masse. Je me racle la gorge à nouveau. Prenant une gorgée d'eau. Il faut que j'aborde ce sujet. « Jules … tu .. je … » oui bien sûr Caleb ! Je peux vraiment pas le faire. Pourtant ce n'est pas comme ci, comme ci quoi ? Qu'il était parti pendant plus de dix ans, sans donner la moindre nouvelle. Sans nous dire s'il était toujours en vie ou non. Nombre de fois où j'ai imaginé que son corps pouvait être dans un fossé ou que sais-je. Son prénom est vite devenu tabous lors des repas de famille, pourtant maman n'a jamais cessé d'espérer son retour. Je respire un bon coup et plante mon regard dans le sien. « Tu sais que tu lui manques ? Elle n'a jamais cessé de penser à toi ... » Alors oui je sais, elle aurait faire quelque chose, mais quoi ? Qu'est-ce qu'elle aurait pu dire face à cet homme ? Rien. Elle n'a rien dit, mais elle m'a toujours demandé de le retrouver ou si j'avais de ses nouvelles. Une mère n'oublie pas son enfant. « ça lui ferait plaisir d'avoir de tes nouvelles ... » finis-je par dire tout en douceur. Je sais que le sujet des parents est compliqué, je n'ai pas envie qu'il s'emporte, mais je suis obligé. Et puis on ne parle pas de papa là, mais de maman. Quoiqu'il aurait très bien pu mettre les deux dans le même sac. Cela ne me surprendrait pas venant de lui.
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MessageSujet: Re: Emotion accordée ; the barnes brothers_   Emotion accordée ; the barnes brothers_ EmptyJeu 29 Sep - 19:56

 
« émotion accordée »

Caleb & Jules


Les apparences sont bien trop souvent trompeuses. La preuve en direct, Jules semblait détendu, maître de ses pensées ou de ce qu’il voulait dire, aucunement troublé par les longues années à vivre loin de son frère et le reste de sa famille. C’était tout le contraire. Il détestait cette maison, se sentait oppressé, réfléchissait pour la première fois aussi intensivement pour répondre à Caleb et sa cigarette n’arrangeait rien au stress qui gravissait les échelons à une vitesse hallucinante. La propreté de l’endroit, le rangement impeccable et son frère et sa fiancée qui paraissent si parfait le foutait dans un état indescriptible. Il devrait être heureux pour lui, mais toute ces coïncidences ne lui rappelaient qu’une chose : ses propres parents. Ici, Caleb jouait le rôle de sa mère et sa fiancée celle de son père. Jules était mal à l’aise, inconfortable dans ce fauteuil beaucoup trop rigide pour le prix qu’il avait du coûter, sa cigarette aurait du l’apaiser, sa partie de jambe en l’air aussi mais rien. Il avait fait tout ce chemin jusqu’ici pour se sentir enfin et pleinement heureux mais non. Il se sentait étrange, bizarre, comme si on avait pris tout ses rêves et qu’on les avaient écrabouillés juste devant ses yeux. Et puis ce salon. Les couleurs, l’odeur de produit ménagé, les cadres qui ne révèlent rien d’autre qu’une façade peinte sur mesure, le rendait malade. Il aurait bien aimé se vider au milieu du salon mais Caleb n’aurait que très peu apprécié. Des brides d’images lui rappelaient une partie de son enfance. Les engueulades multiples dans le salon, son père assis dans le fauteuil près de la télévision et lui debout, face à lui, se lançant des regards froids et si agressif qui disait clairement « jusqu’où vas-tu aller cette fois ? ». Il avait eu envie de frapper son père tellement de fois, il rêvait ne jamais avoir eu de père, ne jamais avoir grandit dans cette maison. N’avoir jamais entendu son père lui dire qu’il n’était qu’un bon à rien, qu’il n’était même plus son fils. Dommage qu’on ne puisse pas effacer le passé. Il aurait voulu gommer son père et ses regards froids, distants, le jugeant sans arrêt et près à l’engueuler pour un rien. Il aurait voulu gommer les larmes qui ont succombés tellement de fois sur le visage de sa mère par sa faute. Il aurait voulu gommer la tristesse qui se lisait clairement sur le visage de son frère par sa faute. Il aurait voulu tout gommer, devenir un fils parfait, dans une famille vraiment parfaite et ne pas être aussi égoïste et stupide qu’il ne l’a été. En douze ans, il avait pris le temps de réfléchir et en venir à cette conclusion : il aurait du emmener Caleb avec lui et ne jamais, Ô grand non, jamais le laisser tout seul entre les mains de son père. C’était impardonnable et pourtant, Caleb semblait l’avoir pardonné. Qu’il est con ce gamin.

Des brides de mot avaient réussit à se faufiler dans sa cervelle, tandis que son regard s’était facilement accroché sur le bout d’une plainte légèrement relevée. Il osait critiquer Caleb quand il partait dans de longue réflexion silencieuse, mais lui n’était pas mieux finalement. Il tira une longue taffe sur sa cigarette, regarda les volutes de fumée s’évader vers le plafond et accrocher cette odeur répugnante sur cette blancheur impeccable puis regarda à nouveau son petit-frère. Le regarder lui donner envie de se mettre à genoux et le prier de lui pardonner sa bêtise. Jules restait Jules, même dans un des pires moments, il ne sait s’il saurait raconter la vérité. Un très fins et bref sourire se dessina lorsqu’il avoua qu’il était content pour lui. Caleb, Caleb. Tu sais peut-être réfléchir comme un génie, mais mentir c’est pas pour toi ; un léger tic percuta son crâne. Pourquoi est-ce qu’il semblait déçut de le voir heureux ? C’était tout ce qu’ils s’étaient toujours souhaités, l’un envers l’autre, pas vrai ? Du bonheur et au chiotte les autres. Caleb était repartit dans ses pensées, il leva les yeux au ciel et le ramena sur terre à l’aide d’une seule phrase. En douze ans, Jules n’avait rien oublié de Caleb. Il n’avait pas changé. Son petit-frère lui renvoya la balle, un joli smatch qui lui explosa en pleine gueule. Pas la peine de lui répéter ça encore une fois, il savait qu’il n’était pas aussi intelligent que Caleb, que toute les autres personnes avec qui il travaillait. Il en était parfaitement conscience qu’il prime beaucoup trop sur son sang-chaud et ses muscles que sur sa cervelle. C’est plus fort que lui, il ne peux pas s’empêcher de réagir à la première seconde sans s’arrêter pour réfléchir et reprendre. Impossible, il perdrait beaucoup trop de temps. Et le temps, c’est important pour lui. Très important, c’est quasiment une deuxième part de ce que le Jules Barnes est devenue. Un homme surfant sur le temps, sans prendre la peine de s’arrêter pour voir ses proches. Il perdrait tellement de temps.

Le sujet passa sur cette photo. Sa fiancée, ce que Caleb est devenue aujourd’hui. Grâce à papa ou par sa propre envie ? Il connaissait déjà la réponse, du moins ça semblait si évident. Silencieux, Jules l’écouta parler de Caiti comme il parlerait d’une vieille anecdote pas forcément drôle mais juste pour combler le vide. Est-ce que ses yeux brillaient ? Non. Son ton est monotone et dénué d’excitation. Merde, Caleb ! Tu vas te marier ou assister à une réunion ?! Il était sur le point de reprendre une nouvelle bouffée de fumée dans un calme expert, lorsqu’il lui prévient que son mariage était dans deux mois. Il aspira de travers, toussa un peu trop fort avant de reposer le regard sur Caleb. Deux mois ? Merde. Il sentit son cœur faire un bond, se comprimer et sa gorge se nouer. Qu’est-ce qu’il lui arrivait ? Il sentit ses yeux lui piquer et sa gorge se serrer tellement fort qu’il eut du mal à respirer. Fait chier. Il leva un doigt en direction de Caleb pour lui faire signe d’attendre, posa sa main devant sa bouche pour tousser un bon coup et finit par se lever pour quitter le fauteuil pour rentrer dans la pièce juste à côté, soit la cuisine. Il écrasa sa cigarette dans le lavabo, passa ses mains sous l’eau fraîche et balaya son visage par la même occasion. Dans deux mois il allait se marier. Soi content Jules, ton petit-frère va se marier avec la femme qu’il aime ! Explose de bonheur, saute de joie, crie d’hystérie, prend le dans tes bras, va faire la fête jusqu’à mourir con mais heureux ! Il se trouvait debout à fixer sa cigarette dans le coin du lavabo et sentir ses yeux lui piquer tellement fort qu’il posa ses deux paumes de main contre celle-ci pour se calmer. Caleb l’aurait-il invité ? Est-ce qu’il aurait pensé à lui ? Est-ce qu’il pensait à lui ? Ou peut-être qu’il ta juste supprimé de ta vie parce que t’es partit sans lui dire au revoir, que t'as cessé de répondre à ses lettres parce que t’étais bien trop faible, lâche et con ; ça faisait mal de se prendre toute cette réalité en pleine gueule. Caleb avait du l’oublier. Voilà pourquoi est-ce qu’il semblait si mal à l’aise, qu’il paraissait pas si heureux que ça de voir qu’il était bien dans sa vie, peut-être qu’il attendait juste qu’il prenne ses affaires et se casse d’ici le plus rapidement possible. Il pris une douce inspiration, se calma, vérifia si ses yeux n’étaient pas rouge et retourna dans le salon tranquillement. Il avait repris ce visage calme et cette démarche nonchalante qui se foutait de tout. Il s’explosa dans le fauteuil, bu son verre cul sec et se concentra sur la petite table basse. Une autre question et il rentrerait chez lui.

La voix de son frère tapa ses tympans, le ramenant sur terre. Il tourna la tête face à ce bégayement étrange et fixa Caleb qui semblait de plus en plus étrange. C’était drôle, mais Jules avait dans la tête cette image de voir Caleb s’enfoncer tellement profond dans son canapé qu’il s’en ferait absorber. Quand il croisa les yeux de son frangin, il se pinça pour ne pas regarder ailleurs. Merde Jules, depuis quand tu fais dans le sentimental ? Sauf que là, c’était la goutte de trop. Sa mère s’inquiétait pour lui ? Et lui, Caleb, il s’était inquiété pour lui aussi ou il était finalement devenue comme son père ? Cette idée le répugnait, lui donnait envie de tout faire valser et exploser chaque cadre de merde. Pendant un instant, il testa le regard de Caleb. Non, sa tête faisait penser à un chiot sur le point d’être abattu. Et avec sa fiancé, il était comment ? T’es entrain de perdre la tête mon gars, tu pars totalement ailleurs ; cette petite voix avait raison. Il devenait parano. Il pensait à son père beaucoup trop. La ville sûrement. Jules souffla un bon coup, détourna son regard et finit par se lever. Il avait besoin d’une ligne de coc’, ça le détendra et il pourrait passer voir Caleb quand son cerveau sera à nouveau en fonction. « T’as qu’à lui passer le bonjour de ma part. » plus il devenait exécrable, plus Caleb aurait envie de le voir partir non ? Sauvé par le bon dieu, son portable sonna dans la poche de son pantalon. Il le sortit pour y lire un message de son opérateur téléphonique. Tant pis, ça lui servira d’alibi. « J’ai une urgence. J’dois te laisser. » tu veux pas venir te faire une ligne avec moi ? ; il hésita sérieusement à lui demander mais se repris de justesse. Jules resta debout, au milieu du salon à fixer Caleb comme il fixerait une poussière. Les yeux vides et en pleine réflexion. Encore maintenant son père arrivait à lui pourrir la vie, lui pourrir sa rencontre avec Caleb. Jules savait qu’il devait paraître extrêmement bizarre, mais c’était plus fort que lui. Et si ? Et si Caleb était en fin de compte devenue comme son père ? C’était peut-être injuste, gamin ou je ne sais quoi, mais il trouverait ça impardonnable. Changer son Caleb en un monstre serait impardonnable. La plus grande des atrocités qu’il n’ai jamais pu voir.
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MessageSujet: Re: Emotion accordée ; the barnes brothers_   Emotion accordée ; the barnes brothers_ EmptyVen 30 Sep - 1:00

 
« émotion accordée »

Caleb & Jules


Le regard perdu, je ne sais plus quoi penser. Il se trouve devant mes yeux. J'ai tellement de chose à lui dire et pourtant les mots ne se bousculent pas aux portes de mes lèvres. Je ne sais pas pourquoi je me sens ainsi. Je suis heureux de le voir. Heureux de le savoir heureux, mais pourtant. Pourtant une sensation en moi commence à jaillir. L'idée qu'il soit heureux rayonne partout sur lui, c'est vraiment ça le bonheur ? Rayonner de partout. Être aussi éclatant que le soleil. Je devrais être comme lui, mais non. Lorsque je me regarde dans le miroir, je ne vois que la culpabilité. Elle me ronge de plus en plus. Je ne fais rien de mal, je ne fais juste que discuter avec quelqu'un. Seulement ce n'est pas juste quelqu'un. Ce n'est pas comme Izzy, même si techniquement je ne sais pas exactement ce qu'il est. Nous nous entendons bien, je dois même avoue qu'il m’attire et ça … Ça, ça me fait peur. La dernière fois que j'ai été attirer par un homme, ça remonte au collège, fin d'année. Lui aussi avait un petit truc, mais ce n'était pas moi. Papa n'aurait jamais accepté ça. Je ne suis pas censé être attiré par les hommes. Combien de fois je l'ai entendu se plaindre des gays, que ces homos n'attirent rien de bon. Je ne fais juste qu'énumérer ses paroles. Personnellement je n'ai jamais rien eu contre eux. Je n'aime même pas les désigne ainsi, je veux dire je n'ai rien contre les humains qui ont différentes sexualité que ce que dit la bible. Voilà que je parle de religion, alors que je ne suis pas croyant. On a eu un enseignement religieux, mais la base, rien extraordinaire. Alors oui, ça me fait étrange de ressentir tout ça. Je me sens perdu, cette rencontre m'a perturbé et là. Là le retour de Jules n'arrange guère ma situation.

Je ne sais plus si ce que je pense est normal ou pas. Le voir heureux, me donne envie de ressentir la même chose. Nombre de fois où je l'ai envié, lui et sa façon de vivre. Lui et sa nonchalance. Je n'ai jamais été spontané. Ou bien déluré. Ce n'est pas les mots qui me définissent. Je dois bien avouer, que j'aime être dans un encadrement, enfin je dois aimer. Après tout lorsqu'on regarde ma vie, ce n'est que ça. J'ai toujours été encadré. J'ai dû suivre une direction, rien qu'une seule. Le départ de Jules a encore plus changé la donne. L'école de commerce était pour moi. M'a-t-on demandé mon avis ? Non. Papa voulait que je fasse l'école, alors j'ai fait l'école. Ce que je voulais moi ? Cela n'avait pas vraiment d'importance et ça n'en a toujours pas. Qui voudrait m'écouter ? Lui, il me pousse à changer de directive, à m'ouvrir un peu plus autre. A sortir de mes habitudes. Je n'arrive juste pas à expliquer ce qu'il se passe lorsque je suis avec lui. Bon on ne va pas s'emballer, il n'y a eu qu'une rencontre, mais il y a tout le reste. Les échanges, nos discussions, pour l'instant notre relation n'est que virtuel. Si je peux appeler cela relation. Je suis réellement perdu et le retour de Jules n'arrange rien. Ce qu'il est ? Un fantôme. Je suis tellement partagé par tout ce qu'il se passe à l'instant. Heureux de le retrouver, mais ça fait mal. Mal de voir qu'il n'est pas revenu pour moi. Il n'est pas là pour moi, il est là pour lui, sa vie, ses envies. Une fois de plus Jules a suivi son chemin et je dois avouer que ça je lui en veux un peu. Moi aussi j'aimerais être sa place, moi aussi j'aimerais emmerder le monde ! Mais non ce n'est pas moi. Je ne suis pas comme ça et surtout ce n'est pas ce qu'on attend de moi. On attend de moi que je suive les directives, c'est ce que j'ai toujours fait. Je n'ai pas agis de façon égoïste, tel … jules. Rien que le fait de penser ainsi me rend malade. Je déteste être jaloux de mon propre frère et encore plus de potentiellement lui en vouloir. Je n'aime pas ça. Peut-être que ça paraît logique, mais je n'aime pas. Les conflits, les cris, les larmes, trop de choses néfastes à mon enfance que je tente par tous les moyens de stopper. Je n'aime pas le conflit, je n'aime pas voir les gens pleurer et pire encore je n'aime pas voir les gens malheureux. J'ai trop subit pour que ça continue aujourd'hui, alors s'il faut accepter un poste qui ne m'intéresse guère. Épouser quelqu'un ou que sais-je, je le ferais. Izzy serait là, elle roulerait des yeux et m'en collerait une. Je sais que ce n'est pas une vie, mais qu'est-ce qu'une vie au final ? J'ai grandi dans un petit enfer perpétuel ou la perfection était le maître mot. Et en voyant la décoration de ce que j'appelle « chez moi », je me dis que je continue à présent. Ce n'est pas tant ce mot qui m’écœure, mais les cris et les larmes. Les cris de mon père ou de Jules, les larmes de ma mère et parfois les miennes, ainsi que celle de Jules. Il pensait peut-être me berner, mais je les voyais bien. Gamin, j'avais la trouille de l'orage et du croque mitaine, une invention purement fictive certes, mais j'en avais peur tout de même. Et la seule personne qui pouvait me calmer, c'était Jules. Alors bien sûr ça le faisait chier que je vienne me blottir sous sa couette. Je peux sentir encore la sensation du drap froid, ce drap bleu avec des motifs bateaux. Les pieds glacés de mon frère, qui bougeaient et finissaient par se blottir contre les miens. Il râlait pour faire son mec, mais au final, il me laissait venir. Il me racontait des conneries pour que je m'endorme. Il ne calmait pas vraiment mes peurs, mais il les atténuait. Jules me rendait la vie plus facile, plus belle. Alors oui je voyais ses larmes, après une engueulade, il avait beau les cacher, pour me dire que tout allait bien. Je pouvais les sentir la nuit ou bien le voir dans son regard. C'est pour ça que je ne veux pas de ça chez moi. Ma maison est peut-être une fusion de celle de mon enfance, mais les points néfastes ne sont pas là. Pas de pleures, pas de cris.

Mes yeux continuent d’analyser ses traits. L'annonce de mon mariage créer un choque. Je le vois bien dans son regard. Il manque presque de s'étouffer. L'incompréhension me parcourt, pourquoi ce regard ? Ce geste. Oui la date est précipité et non je ne comptais pas t'ignorer. Ton invitation se trouve dans mon espace, à côté de mes partitions. Je veux de toi ce jour-là, mais toi, veux-tu de moi dans ta vie. Je le laisse vaquer à ses affaires. Cachant une fois de plus sa contrariété. Je ne comprends plus rien. Sa réaction me laisse béa. Il pensait quoi ? Que j'allais me morfondre toute ma vie ? Que j'allais l'oublier ? Que j'allais quoi ? Il s'attendait à quoi ? J'ai bien dû continuer ma vie sans lui ! Oui ça a été dur, extrêmement dur, c'est pour ça que je me suis raccroché à Izzy.  Ma constance, la seule qui est restée. La seule qui me comprend dans le fond, hormis lui, mais ça c'est autre chose. Un autre degrés, une autre partition. Cette partie de moi qui lui en veut crépite, elle a envie de sortir. De bondir et de lui dire. Lui dire que j'ai dû continuer à vivre, vaincre son absence. Que les soirs d'orages, j'avais ma musique et que je repensais à toutes les conneries qu'il a pu me dire. Que j'ai jamais cessé de croire qu'il reviendrait, même si cette petite voix se faisait de plus en plus faible. Je ne pouvais pas stopper ma vie. J'ai dû faire l'école de commerce car je n'ai pas eu le choix. Les exigences qui pesaient sur lui, me sont tombées dessus. C'était à moi de prouver que je pouvais être le nouveau Barnes. Est-ce que j'aime ça ? Non. Je subis et je vois mon père heureux. Heureux de m'afficher. Heureux de montrer que sa famille est toujours présente, alors qu'elle est brisée. Oui je l'écoute, mais je lui cache une tout autre partie de moi. Celle qui écrit, qui compose et qui joue. A quoi bon lui dire ? Il ne comprendrait pas. Gamin j'enviais ces garçons qui avaient un père normal. Un père aimant. Différent du notre. Il n'est pas si méchant que ça, ce n'est pas possible, je n'y crois pas. Tout être humain à une part de à l'intérieur. La sienne est juste ternie par les aléas de la vie. J'entends l'eau en fond. Je devrais dire quelque chose, mais à quoi bon ? Il est tout aussi têtu que papa. Ils se ressemblent tellement, mais bon je ne vais pas rajouter de l'huile sur le feu. Je le sens déjà prêt à bondir. Et cette flamme en moi, ne fait que grandir, ça me fait mal. Je ne peux pas lui en vouloir. Il a eu raison. Il voulait être heureux, c'est ce qu'il est, mais moi dans tout ça ? C'est égoïste de penser ainsi et je me déteste rien qu'en y songeant. Moi je suis devenu quoi pour lui ? Lui qui a toujours été doué pour se faire des amis, le gars sociable. Je me doute qu'il a dû se refaire un cercle, un réseau comme il aimait si bien le dire, mais moi. Moi il a pensé à moi ? La seule amie que j'ai toujours eu c'est Izzy. Je n'arrive pas à faire confiance aux gars, il y a bien Peter, mais lui c'est différent. Ce gars, je me retrouve un peu en lui. Et puis lui, mais là c'est pareil, différent. Autre chapitre. Bien sûr qu'une partie de moi lui en veut, car il était mon point de repère. Certainement pas mon modèle, mais mon frère. J'avais besoin de lui et … lui rien. Je ne suis rien. Rien que cette idée me fait mal. Je sens mon estomac qui se contracte. Serrant mes mains contre mes genoux. Je n'ai toujours pas bougé. Je suis chez moi et je ne fais rien. Preuve qu'il y a bien quelque chose qui ne va pas. Il revient enfin, me fait face, mais il y a quelque chose de différent.

Tout s'enchaîne trop vite pour que j'ai le temps de comprendre ce qui se passe réellement. Il se tient debout. Une sonnerie. Un mot. Puis deux. Une excuse encore ? Je souffle un bon coup et me relève à ton tour. « Tu vas fuir encore ? » c'est sorti tout seul. Je me rends compte qu'il plante son regard sur moi. Celle-ci il ne s'y attendait pas. J'ouvre la bouche, serrant mes poings. « Tu vas franchir cette porte me laissant à nouveau c'est ça ? » Planter comme un piquet. Je ne bouge pas. J'ai l'impression d'être un poteau. Mes muscles se contractent. Je ne sais pas ce qui se passe. Ce n'est pas mon genre. Je ne confronte pas les gens, mais là...cette flamme m'anime. « Jules est-ce que t'as pensé à moi ne serait-ce qu'une minute en douze ans ? T'as pensé à moi quand tu as ignoré mes lettres ? T'as pensé à moi quand tu as rencontré une fille et une autre ? T'as pensé à moi quand tu as refait ta vie ? » Tout s'agite autour de moi ou plutôt les mots s'agitent, ils sortent telles des balles. Je n'ai pas le temps de les peser. Ce qui ne m'arrive pas, voir jamais. « T'as pas le droit de me sortir ça alors que moi j'ai jamais cessé de penser à toi ! » Je dégage mon regard du sien et je remarque que mes jambes sont en actions. L'impression qu'elles fonctionnent toute seule, j'attrape ce petit carton, m'avance vers lui et lui balance. « Tiens ! C'est ton invitation, mais tu voulais que je te l'envoie où ? » Je le vois réceptionner de justesse ce bout de carton. Cette couleur qui n'a jamais été la mienne. Celle que Caiti trouvait parfaite pour ce mariage. Mariage qui me donne la nausée à présent. « Ah oui et au cas où tu te demanderais, ce n'est pas à papa que j'allais demander d'être mon témoin, mais à toi ! Le truc c'est qu'une fois de plus je savais pas où te joindre. Et puis toute façon à quoi bon ? C'est vrai quoi, je ne suis que le petit con qui pense trop, mais pas assez à lui comme son digne grand-frère ! » Je respire un grand coup et lui tourne un peu le dos. Il faut que je me reprenne. Je déteste être ainsi, mais le pire dans tout ça, c'est que je suis calme. Mes mains se sont détendues. Je n'ai pas élevé la voix. Je déteste ça, hausser le son. Non, je suis resté moi même, mais … je ne sais pas. Tout est allé si vite. J'attrape un peu d'eau et bois à nouveau ce verre cul sec ! Je ne m'en croyais pas capable. Je m'en veux de lui avoir dit ça. J'ai presque envie de dire un petit désolé, mais non. Et surtout pas de larmes ! Il me trouverait pitoyable ! C'est peut-être ce que je suis au final.
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MessageSujet: Re: Emotion accordée ; the barnes brothers_   Emotion accordée ; the barnes brothers_ EmptyVen 30 Sep - 20:53

 
« émotion accordée »

Caleb & Jules


Caleb venait de péter un plomb juste en face de lui. Tout ce que Jules avait pu faire, du moins ce que son corps lui dictait de faire, était de ne pas bouger et suivre cette masse menaçante du regard. C’était peut-être pour ça qu’il avait mit du temps à revenir : on lui reprochait ses fautes, on s’occupait de lui et de sa vie. Là-bas, on s’en foutait des autres. On les laissaient vivre, on ne reprochait jamais rien car au fond ils étaient tous pareils, ils avaient tous connus la débauche et les cris de certains proches. On prenait juste le temps de se souffler un ou deux conseils puis à eux de voir s’ils en prendraient compte ou non. Leur choix était leur problème, pas le nôtre. Ça faisait douze ans que personne ne lui avait reproché quelques choses, même Pam qui avait pu être sur son dos de temps à autre, elle avait suivit la règle : un conseil et t’en fais c’que tu veux après.

« Tu comptes écrire un livre ? » la tête de Pam apparut dans l’embrasure de sa porte et sans demander son avis, elle vient prendre ses aises à ses côtés dans le canapé. Elle poussa une ou deux bouteilles par terre, pris un papier chiffonné qui traînait sur le bout de la table -un parmi la centaine que Jules avait pris soin de rouler en boule et de balancer à terre- et parcourut rapidement l’écriture quasi-illisible de son ami. « T’as décidé de lui écrire finalement. Je suis fière de toi, ça lui fera très certainement plaisir. » elle reposa le brouillon à sa place et fixa son Jules, le stylo coincé au coin de sa bouche. « Pourquoi tu fais cette tête ? » il pris le temps de poser ses yeux sur Pam, lâcha un soupire et se leva pour sortir deux bières de son frigo. « J’y arrive pas ; il fit une pause, debout au milieu du salon avec ses deux bières à la main. J’ai l’impression que quoique j’écrive, ça ne me plaira jamais. Ni à moi, ni à lui. Dis-toi Pam que ça fait neuf ans que je lui ai pas donné de nouvelle. Et là, tranquillement, après neuf ans à me croire mort, il va recevoir une de mes lettres. Tu veux que je dise quoi dedans ? » Jules s’étala dans un coin de son canapé, tendit une bouteille à Pam et ouvrit la sienne. « Salut Caleb, j’espère que tu vas bien. Moi ça va niquel, j’te passe mon numéro de téléphone, on s’appelle et on se fait une bouffe ? Ouais je sais que ça fait longtemps que j’t’ai pas donné de nouvelle mais on s’en fou parce que je suis encore en vie pas vrai ? Tu me manques même si pour l’instant je vie très bien sans toi. A plus, ton grand-frère encore en vie, Jules. » Pam ne lâcha pas un rire, ni l’ombre d’un sourire. Jules resta quelques instants silencieux à fixer une de ses feuilles blanches encore intacte. « Tu penses qu’il ne voudra plus jamais me revoir ? » il n’hésitait plus à contenir ses pensées, ses émotions devant Pam. Elle était comme son journal intime, elle savait tout, elle n’avait même pas besoin de l’entendre parler pour le comprendre. « Je vais t’aider à écrire cette lettre. En plus, ton écriture est à chier. Je te parle même pas des fautes d’orthographes, tu pourrais tuer tout les profs d’écritures de tout l’Angleterre. » Jules lui lança son stylo et à eux deux ils se mirent à rire et écrire cette foutue lettre. Jules devait la poster le soir même, ou le jour suivant. Ce qu’il ne fit jamais.

Il n’avait pas tord. Qu’est-ce qu’il avait fait de sa vie à part fuir sa famille, les problèmes et vivre la vie qui lui plaisait ? Il avait été égoïste de laisser son frère tout seul, mais est-ce que rester aurait été meilleur ? Il aurait péter un plomb, certainement assassiné toute sa famille et surtout son père. Vivre un jour de plus dans cette maison qui puait le semblant allait l’achevé. Egoïste peut-être, mais il avait eu la force de faire une croix sur tout ce qu’il avait de plus cher ici. Ses amis, son frère, sa mère, ses lieux préférés. Il avait tout effacé pour commencer ailleurs. Si Caleb pensait être le seul a avoir souffert dans cette histoire c’est que Jules n’était pas le seul égoïste ici. Ne plus rien avoir dans ses poches, courir pour ne pas crever, enfreindre les lois pour se battre, pleurer comme un con parce qu’il se sentait si seul et qu’il voulait rentrer. Mais son père était la seule barrière à tout ça. Il voulait prouver qu’il était capable de faire quelques choses, de se débrouiller tout seul. Pas besoin d’école de commerce pour prouver qu’il était parfait. Se battre pour sa vie était un meilleur exemple.

Rapidement, Jules avait jeté un coup d’œil au carton d’invitation. Pourquoi est-ce qu’il en faisait tout un plat ? Il ne lui avait jamais répondu, Caleb ne pouvait pas savoir qu’en douze ans son adresse n’avait pas changé. Il allait devoir certainement s’excuser pour la réaction qu’il venait d’avoir et jouer le parfait grand-frère pendant quelques jours pour apaiser les tentions de son petit-frère. Il semblait si tendu, entrain d’exploser les sentiments qu’il avait tenté de supprimer durant toute ces années. C’était compréhensible. Jules aussi aurait bien voulu exploser, mais non. Il restait là, debout, dans le silence pesant à attendre que son cerveau se réveille pour qu’il réponde quelques choses d’hasardeux qui fera plaisir à Caleb. C’est ça, parfaitement ça. Il devait répondre gentiment, jouer l’homme parfait pour que Caleb lui pardonne. Ou essaye.

« C’est p’être horrible à dire, mais j’suis qu’à moitié désolé. » son cerveau fonctionnait tout seul, cherchant une solution pour se sortir de cette galère au plus vite. Et à vrai dire, son mode automatique n’était pas encore au point. Il aurait voulu ravaler ses paroles, les gober en pleins vol, les écraser et les éclater sur la fenêtre la plus proche. Sauf que toute sa conscience avait disparu au moment même où Caleb avait osé lui foutre tout ça en pleine gueule. Il n’avait pas été préparé, pas près à entendre tout ça. En même temps, à quoi il s’attendait ? Une discussion autour d’une tasse de thé, à rire du bon vieux temps ? « J’pense que j’ai fait l’bon choix. Que tu sois d’accord ou pas, que tu sois énervé contre que moi, que tu souhaites ne plus jamais me revoir très bien. C’est ton choix. » il glissa le carton d’invitation dans la poche intérieure de sa veste et de l’autre côté, dans la poche droite, il en sortit une enveloppe. Une enveloppe propre, blanche, avec une douce écriture sur le dessus qui indiquait Caleb Barnes, Leeds suivit du numéro de la maison et le nom de la rue. Au dos de celle-ci, Jules sortit un stylo d’une de ses poches pour y noter son numéro de portable et sa nouvelle adresse. « Ce que j’comprend pas, c’est qu’t’as toujours pas compris pourquoi j’ai jamais répondu a tes lettres. Tu t’es jamais posé la question ? A part l’idée que je sois mort. » quand il eu finit, il rangea son stylo et balança la lettre sur la table basse. « T’es le plus intelligent de nous deux. T’aurais du comprendre. » il n’avait pas haussé la voix, il avait parlé calmement comme s’il était l’homme le plus calme du monde. Comme si crier n’avait jamais été dans ses habitudes. Il bouillonnait, sa conscience qui se réveillait peu à peu lui criait de lui en foutre une, de crier à qui veux l’entendre qu’il n’était qu’un pauvre lâche, qu’un idiot qui ne savait que peu écrire, qu’un gros con qui avait abandonné sa famille mais que tout ça, il le savait déjà. Pas besoin de lui répéter qu’il était stupide, il le savait. Pas besoin de lui dire qu’il s’énervait trop vite, c’était inscrit sur son front. « Tu passes chez moi quand tu veux, j’ferme jamais ma porte. Ou tu m’envoies un message si tu veux qu’on se revoit. Quand t’auras réfléchit de ton côté et qu’on puisse parler calmement, sinon on peux s’arrêter là. J’ai pas envie d’m’engueuler avec toi Caleb. J’veux tout réparer. Quitte à ce que j’te dise que tu m’as manqué. » cette fois, il applaudit mentalement son mode automatique avant de se réveiller. Il fourra les deux mains dans les poches de son costumes bas de gamme, se sortit une nouvelle cigarette qu’il coinça simplement entre ses lèvres et s’avança vers la plainte qu’il avait vue tantôt. Il donna un léger coup de pied dedans pour la remettre en place avant de se diriger vers la porte d’entrée. Merde, Jules ! Tu vas vraiment partir comme ça ? Après douze ans, t’oses repartir comme ça ? Il lâcha un soupir et secoua légèrement sa tête pour faire taire cette voix. Il fit demi-tour, se planta devant Caleb pour le prendre dans ses bras. Manquait plus qu’il se mette à chialer pour ressembler à une gamine de douze ans, voyant pour la première fois de sa vie son idole devant elle. Trèves d’émotions. Jules le lâcha et finit par quitter la maison. Il monta à l’intérieur de sa voiture, fouilla dans la boîte à gant pour en sortir un petit sachet remplit de poudre blanche et vida une petite dose sur le creux entre son pouce et son index. Tu devrais être fière de moi, Pam. J’ai fais exactement ce que tu m’as conseillé d’faire ; et sans attendre une seconde de plus, il colla son index contre son nez, inspira un grand coup et laissa les particules de poudre blanche faire le chemin jusqu’à son cerveau. Plus qu’à attendre quelques minutes et il se sentira apaisé, calme et en harmonie avec lui-même.

« T’es sur de toi ? Parce que, ça m’ressemble pas trop quand même. » Pam leva les yeux au ciel et vient lui assener un gentil coup de pied. « - C’est ce que tu penses, ce que tu te refuses de dire. C’est du toi tout craché, Jules. Et avec ça, ton frère sera certainement plus compréhensif. – C’est ça qui me fait peur, le certainement. – Si tu lui écris pas, ce sera encore pire. Tu perds rien avec cette lettre. » il restait dubitatif face à cette lettre. Pam et lui se penchèrent en même temps, elle préparant chacun une ligne et lui relisant attentivement la lettre. Dans une synchronisation exacte, ils laissèrent la poudre blanche s’introduire dans leurs narines avant de s’affaler dans le canapé. « - Tu peux la relire ? Une dernière fois avant de la plier et la foutre dans l’enveloppe. – Parce qu’en plus de pas savoir écrire, tu ne sais pas lire ? » Jules la fusilla du regard mais pas le temps d’enchaîner avec une insulte que Pam commençait déjà la lecture. Elle avait tout écrit de sa belle écriture, lui dictait et elle changeait quelques phrases. Un formidable travail d’équipe.

« Je ne sais pas par quoi commencer. Un salut peut-être, ou un bonjour pour faire plus correct, un ‘’hey comment ça va’’, ou commencer par cette phrase ridicule. C’est peut-être moins agressif et choquant de commencer par une connerie de ce genre. Et puis, tu voulais de mes nouvelles pas vrai ?
Pour te faire un bref topo, j’ai un chez moi et un petit boulot. Je gagne pas des masses, je galère à payer mon loyer mais ça me convient parfaitement. Mon appart est pas grand, ni trop petit. C’est vrai que si je faisait un peu de ménage, j’aurai plus de place. Mais tu me connais. J’ai horreur du rangement, ça me stress. J’ai une voisine passionnante, Pam. Enfin, elle s’appelle Héloïse mais t’es le mieux placer pour savoir que me souvenir des prénoms est une tâche bien trop difficile pour un imbécile comme moi. D’ailleurs c’est elle qui écrit à ma place. T’aurais jamais rien compris si c’était moi qu’aurait écrit (salut c’est Pam, je confirme, t’aurais jamais rien compris à ce qu’il aurait écrit).
Comme tu le vois, tout me réussit. Pas parfaitement, mais quasiment. Je suis très heureux comme ça. Enfin, presque. J’ai un soucis (panique pas, je te demanderai pas d’argent). Mais mon soucis, c’est toi. Je pourrais être heureux, faire une entière croix sur mon ancienne vie, me faire passer pour un gamin orphelin sans frère et sœur. Je pourrais me foutre totalement de ton existence et former ma famille ici. Je pourrais ne plus jamais te donner de mes nouvelles. Je pourrais. Sauf que j’suis pas heureux. Un peu oui, mais pas totalement (Jules voulait vraiment écrire cette phrase, il m’a dit que toi tu comprendrais ce qu’il veux dire). J’ai besoin de toi, comme t’avais besoin de moi quand t’étais gamin. J’ai toujours veillé sur toi, j’étais pas le plus exemplaire des grand-frères mais j’ai toujours fait tout dans ton intérêt. Si M.Barnes (votre père) n’avait pas foutue de la pression sur moi, m’aurait pas engueuler, s’il n’avait jamais levé la main une seule fois sur moi : il l’aurait fait sur toi. Je veux pas que tu prennes pitié, que tu te dises que tout est de ta faute. J’en ai rien à foutre. J’ai jamais voulu te voir triste ou pleurer, j’ai jamais voulu ça. Je voulais te voir heureux comme les autres garçons, te voir te faire des amis et pas que Izzy -même si je l’adore cette gamine. Je voulais que tu sois quelqu’un de normal et pas le Caleb Barnes toujours dans son coin, à réfléchir et se faire martyrisé par les gros bras. Si tu savais comment ça me faisait plaisir de me battre pour toi. Je savais que comme ça, il t’arriverait rien. Que tu seras tranquille jusqu’au prochain gros con.
Mais j’arrive pas à revenir. J’ai peur. Vraiment peur. J’ai peur que tu m’en veuilles, que tu me détestes ou pire que tu sois devenue l’idéal de papa. Parce que toi, t’aurais jamais dit non. J’ai peur que tu me claques la porte au nez. J’ai peur de tout, je panique dès que je rentre chez moi et que je vois la photo de nous que j’ai encadré dans l’entrée. Pas mal de mes potes m’ont demandés qui t’étais. Je leur ai répondu que je savais plus. Je savais plus ce que tu étais. Mon frère ou quelqu’un d’autre ? J’aurai du passer ces neufs ans à tes côtés, à t’aider et mettre la misère à ceux qui te cherchait. Je sais pas si je rentrerai un jour. J’espère au moins que tu voudras me revoir et que tu m’en voudras pas trop.
Tchao le looser, t’es peut-être un petit con mais t’es quelqu’un de génial.
Tu me manques le frangin.

(de Pam, parce que Jules est beaucoup trop con pour te le dire : il t’aime énormément) »

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