Quelle plaie ! La soirée s’annonçait bien pourtant ! Je peux déjà ressentir les effets des trois shots de vodka qu’Aria a insisté que je boive à peine arrivés ! Je ne vois pas flou, mais le côté exigu de ces toilettes pour hommes ne va pas vraiment m’aider à voir plus clair. Ni la voix d’Aria qui braille pour qu’on la sorte de là. Dieu merci elle n’est pas claustrophobe, une tuile évitée ! Cela reste Aria, et cela ne rend pas la situation vraiment plus gérable, loin de là… Rien de coincé. Rien de bloqué. Je me retrouve devant une énigme, sauf que je suis pas le professeur Layton, ni Bob Bricoleur, à part manier les pinceaux et faire un tableau de cette scène improbable, je suis pas d’une grande aide à ma colocataire. Heureusement je ne suis pas seul ! J'apprécie la sollicitude silencieuse de mon partenaire moustachu. Même si lui n'a rien demandé à personne -moi non plus cela dit- je compte sur lui pour m'aider à tirer Aria de cette fâcheuse posture. Il n'a pas l'air d'un mauvais bougre, même si son attitude laisse clairement transparaitre qu'il a mieux affaire. A dire vrai, l'attitude d'Aria comme la mienne traduit ce sentiment également. D'après mon partenaire d'infortune, seul un mécanicien ou un autre truc du genre, peut sauver ma colocataire. Et même si Aria, que j'imagine fort bien en équilibre sur les toilettes, me supplie d'enfoncer la porte, l'expertise de cet homme me parle. A en juger par l’épaisseur de son tour de biceps il était pas fleuriste ! Ou du moins, il avait des passe temps un poil plus... musclés ? J'ai davantage confiance en ses paroles qu'en celles de ce poids plume d'Aria coincé derrière la porte ! Question de feeling... J’acquiesce à la suite des propos avisés de cet homme. « C'est juste ! On risque de blesser au moins l'un d'entre nous ! On est pas venu pour ça... » Je me retourne vers cet homme dont j'ignore jusqu'à son prénom et lui tend un main amical, gage de présentation. « Ezra ! » Un sourire sincère éclaire mon visage. Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises façons de faire des rencontres à mon sens. Les chemins se croisent à des moments plus ou moins charnières. « Peut-être sur si on trouvait un objet pour faire levier, un genre de pied de biche...?  » Je passe ma main a l'arrière de mon crane, espérant que cet inconnu avait une tronçonneuse dans son coffre de voiture, ou bien un jeu de clés universel, un miracle en somme!