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Je vais me suicider avec
des yaourts périmés.

» charlie, filipe, jona & shannen

Coupure de courant. Tu ne paniques pas et regardes ce qui te sert de groupe. Allez souris, tu vas être avec ces gens pour le restant de la nuit … ce qui n’est rien sur une vie. Ta nuit, tu vas la passer dans cet endroit, la cuisine, je le conçois : y a plus sympathique. Ta mission, puisque tu l’acceptes est de t’occuper du ravitaillement. Les commerçants de la ville ont été plus que généreux, beaucoup de provisions sont regroupées dans cet endroit. Il n’y a plus qu’à trier et voir ce qui pourrait servir pour le premier repas et surtout … comment le préparer sans électricité. Attention n’oublies pas que tout est possible … n’oublie pas que tu es en condition pour un vrai confinement.

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« Je vais me suicider avec des
yaourts périmés !»

charlie, filipe, jona & shannen

Qu'est-ce que je fais là ? Très bonne question. Encore une idée d'Emma, mais je dois reconnaître que c'est pour la bonne cause. Ceci dit, je ne suis pas la seule à le faire. Son visage m'apparaît quelques instants … avant que la lumière se coupe. Super ! J'ai compris : la cuisine. Et accessoirement faut que je trouve mon groupe, ça pourrait être pas mal. Trouvons mon groupe de moutons, mon petit troupeau à moi. J'aurais préféré être avec Bastian ou une personne que je connaisse. Genre Emma ?! Sauf que Mademoiselle est dans la grande pièce, l'installation de la literie va être plus passionnante que des boîtes de converses … ou pas. Petite pensée pour la colocation qui vient de se dissoudre en quelques secondes suite à l'annonce des groupes. Pourquoi j'ai dit oui, Timon sait vraiment m'avoir. Un confinement … enfin comme j'ai « soyons prêt à tout pour sauver notre ville... » on sent l'ironie de mes propos… puis si on rajoute le fait que mon chef trouve ça génial que je sois enfermer, que je vais écrire un super papier -ou pas- … je n'ai plus qu'à prier pour que tout se passe vite, très vite. La lampe s'allume, s'éteint, je suis maudite ou bien ?! Je tapote dessus et la lumière fut ! Il était temps. J'ai failli rentrer dans une petite blonde. « Désolée je crois qu'elle est possédée » dis-je en souriant. Y a mieux comme entrée, mais bon … je reste à ses côtés, ne sachant pas vraiment quoi faire et surtout quoi dire. Je sais : c'est rare. J'ai toujours un truc à dire, mais là… pas vraiment. Ça viendra avec le temps. Une fois que j'aurai accepté mon sort … Petite cuisine que tu es, dévoiles moi tes secrets.. j'aurais bien dit ceci à voix haute, mais j'ai un peu peur des regards. « Et bien c'est pas la joie dans l'coin. » je repose mon regard sur cette demoiselle. Je me demande bien ce qu'elle fait là, sans ses parents. Ado rebelle ? Ou ado au bon cœur ? Elle va peut-être m'envoyer boulet dans quelques secondes … je regarde mon troupeau un par un, y en qui font des têtes … ce gars me dit un truc, mais pas sûre, sûrement l'effet barbe ou l'effet je reste dans mon coin, j'ai pas envie d'être ici, laissez moi tranquille. Bref c'est pas folichon dans le coin… même les boîtes tirent la gueule ou presque.

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Ca doit être une blague. Une très mauvaise blague. Pourquoi je me suis porté volontaire ? Je le sais très bien, au fond de moi. Je suis très attaché à cette ville, j’y ai grandi, je me dois de participer à chacune des manifestations, et patati, et patata. Mais bon, je n’imaginais pas que ce confinement tournerait mal. Nous étions sensés trouvé des solutions, et voilà qu’un problème plus gros surgit. Une coupure de courant. Je ne pouvais pas rêver mieux. En plus, je me retrouve assigné à la cuisine avec trois inconnus, ou vagues clients que j’ai peut-être vu au café. Pourquoi la cuisine ? Pour nourrir la populasse le plus efficacement possible, avec le moins de moyen existant. Ca m’apprendra à avoir travailler dans la restauration.

Je ne suis pas vraiment loquace, une jeune femme tapote sur la lampe torche pour qu’elle s’allume. On doit faire avec ce qu’on possède sous la main. Elle crache, saute, mais se tient en forme et allumée. Ces remarques ne me plaisent pas. Je ne suis pas particulièrement heureux d’être ici, moi non plus. Mais on doit faire avec, on s’est porté volontaire, d’une certaine façon. « Laisse-moi gérer, s’il te plait. » Le ton n’est pas poli, il n’y a que la formule. Je lui prends la lampe des mains, sans lui laisser des choix. Il va falloir être plus réactif. « On va essayer d’égayer le lieu, alors. » Je pose la lampe à la verticale, et pose un verre dessus. Ce n’est pas top, mais la réverbération apporte un peu plus de lumière dans l’espace, au moins, on se distingue tous. Sans demander l’avis à qui que ce soit, je prends mon téléphone et allume son flash. 36% de batterie. Je n’aurais pas dû passer ma journée sur les sites de rencontres. Je vais à l’autre bout de la petite cuisine, et reproduit l’opération du verre. Ca y est, on se voit clairement, reste à voir combien de temps cette installation va tenir, et surtout qu’est-ce qu’on va manger.

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FT CHARLIE, FILIPE ET SHANNEN

Aider son prochain . Non, très peu pour lui. Aider la ville… finalement, pourquoi pas. Pourquoi ne pas aider à sauver ce refuge dans lequel il était tombé. Dans lequel il avait presque tout vécu. Des plus beaux souvenirs aux plus terrifiants. Il n'avait qu'à apprendre à se taire et à ne plus écouter ceux qui montent dans sa voiture lui parler des événements de la ville. Un peu trop bavarde cette femme qui a presque forcé Jona à s'inscrire. Maintenant, il n'était pas le genre à faire marche arrière. Une fois qu'il acceptait, il faisait. Il n'était cependant motivé à rien. Il n'avait envie de rien. Il était prêt à rien. Toute façon, Jona il sait. S'il se passe quelque chose, le premier à crever c'est lui. Lui dans son petit appartement à moitié défoncé. Lui, dans sa voiture qui a déjà dépassé sa date limite. Alors tout ça, ce n'était pas franchement utile à ses yeux. Les choses ne se passent jamais comme prévu en cas de catastrophe. C'est souvent même pire. Mais Jona ne veut pas briser le moral de cette ville, trop heureuse dans sa bulle.

Arrivé le premier. La lose. Pourtant, Jona était là, dans la cuisine, une putain de liste dans les mains. Il faut ranger, trier, cocher, imaginer ce qui peut être mangé pour le premier repas. Il avait gardé la liste sous le bras, regardant les montagnes de boîtes de conserves qu'il y avait dans un des placards. Rapidement, d'autres personnes arrivent, alors il se retourne et les observe. Et puis soudain… plus de courant. Adieu électricité. Une des inconnues se démerde avec la lampe, un autre lui prend pour essayer d'arranger un peu la situation. Jona garde le silence, fouille dans sa poche, sort son briquet. Il se rend compte que l'une des inconnues n'est autre que Shannen. Il s'approche d'ailleurs, calmement.

« - Derrières-toi. » Il lui fit signe, avec la pièce un peu plus éclairée, elle pouvait apercevoir une caisse de bougie encore emballée. « - On va utiliser ça plutôt. J'suis par certain que la batterie de ton téléphone tiendra longtemps. » La lampe se remit à faire des siennes pendant une fraction de seconde avant de continuer de miraculeusement marcher. Il tend à Shannen son briquet, avant de se tourner vers les deux autres. Ils étaient dans des conditions apparemment semblables à ce qu'ils pourraient connaitre à l'avenir. La pièce était tout de même un minimum équipé en objet de survie. « - Bon. Moi c'est Jona. J'imagine qu'on a tous la même mission, alors on va faire ça bien, non ? » Il montre sa liste, zéro motivation dans son geste.

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charlie, filipe, jona & shannen

Summer, sa meilleure amie, lui avait tendu le prospectus en étouffant un rire. Elle accordait un soupçon de ridicule à ce projet de Mrs Hodgkin, sans lui donner une chance. Dans sa tête, pourtant, elle se disait que peut-être, ce confinement étofferait ses instincts de survie et libérerait toutes traces de morosité coincées dans son cœur actuellement. Elle se disait que se concentrer sur une cause imaginaire pourrait la détourner de son chagrin, tout en demeurant une activité enrichissante. Elle n'y connaît rien dans ce domaine ; son réflexe serait plutôt de trouver une prise électrique pour brancher son portable, utiliser la ressource internet et chercher des procédés. Elle l'a d'ailleurs rechargé à bloc, parce que c'est toujours utile ces engins-là. Alors elle s'est lancée dans l'aventure, par une envie de distraction mélangée à de la curiosité. Elle n'avait toutefois pas prévu que la panne de courant serait un problème à régler, considérant l'électricité pour acquis comme la plupart des gens. Elle se retrouve alors dans cette pièce plongée dans la pénombre, à user directement de son appareil pour éclairer ses pieds. Elle voudrait au moins savoir contre quoi ils peuvent accrocher. A trop regarder au sol, elle en manque presque de heurter une demoiselle plus âgée qu'elle. Cette dernière tapote sur une lampe de poche qui fait des siennes, mais de laquelle elle parvient finalement à obtenir des éclats lumineux. « A moins que tu lui renvoies des mauvaises ondes ? » Shannen esquisse un sourire amusé, tentant d'instaurer une ambiance taquine et complice dans le groupe. « Je ne suis pas une amatrice du noir. Heureusement que les lampes existent ! » Elle explique à l'encontre de la brune, qui la provoquait à son tour.

On dirait un escape game, à chercher le moindre indice qui pourrait leur permettre d'avancer, à trouver un brin de lumière dans l'obscurité de la pièce. Elles finissent par s'écarter lorsqu'un homme astucieux lui pique froidement la lampe pour la positionner contre un verre. La technique est appréciable puisqu'une partie de la pièce s'illumine. Son portable est utilisé également dans une même démarche. Elle peut enfin remarquer le nombre de cartons qui sont empilés contre les murs, ainsi qu'une table au centre. Elle range ainsi son propre portable, puis se concentre sur les individus qui l'entourent. Elle ne connaît pas la femme, mais les deux hommes lui sont familiers. Filipe, un ami de sa mère, qu'elle croise de temps à autre. Elle ne peut pas manquer la beauté de ses yeux bleus : ils sont étincelants malgré l'obscurité. Le genre d'hommes qui la fait fondre mais qu'elle néglige depuis qu'elle est avec Ciaran. Et Jona, le brun ténébreux à l'air plus dépressif, qui est le père du gamin qu'elle garde tous les samedis.

Ce dernier vient d'ailleurs vers elle pour l'avertir de la présence d'un carton rempli de bougies. « Salut l'taximan. » Elle sourit poliment, avant de l'attraper et de le poser sur la table. « 89%. Si je ne vais pas sur Instagram, ça devrait aller. Mais il pourra nous être utile pour autre chose. Je l'ai mis en ultra économie d'énergie. » Elle déclare avant de se demander comment elle pourrait allumer les bougies. Il lui arrive de fumer, mais elle pique toujours les cigarettes de quelqu'un. « Il y a un fumeur ici ? » Jona n'a pas besoin de répondre qu'il lui tend déjà son briquet. « Ah, merci. » Elle l'attrape, allume puis en tend une à chaque individu. Elle en dépose sur la table et sur chaque meuble qui puisse en soutenir une, lorsqu'ils ne sont pas envahis de cartons. Jona tend finalement une liste, et elle ne peut s'empêcher de répondre, avec plus d'enthousiasme que lui - mais ce n'est certainement pas difficile : « Tant qu'à faire, jouons aux véritables cuistots. » Elle détaille les boîtes de conserve qui se trouvent dans un carton, à l'aide de sa chandelle. « Mhhh, des pois chiches. Pas sûre qu'on fasse succès avec ça. »

Spoiler:

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« plisses les yeux, fais comme le chat » Je ne sais pas pourquoi sa voix arrive à mes oreilles… j'aimerais pourtant qu'il soit là au lieu de ça .. mes pensées s'égarent. Assez pour qu'on me prenne la lampe des mains… Sympa, bonjour la politesse. Y en a qui se sont levés du pieds gauche. Au moins le petit bout de femme à mes côtés est plus aimable. Bon je plisse les yeux et je fais comme Pascal… ouais tu parles. Ça ne change pas grand-chose. Je ne suis pas un chat moi et j'aspire pas à en être un… fin pas aux dernières nouvelles. Je les regarde s'agiter devant moi. J'ai l'impression d'être une abeille qui sert à rien. J'serais pas la reine pour sûr, mais bon je ne suis pas une bonne ouvreuse. Va falloir que je mette du cœur à l'ouvrage et vite… apparemment la petite blonde a l'air de connaître le brun. Qui répond au prénom de Jona. Je m'avance un peu. Allez Charlie, il est l'heure de te rendre utile… je regarde la boîte. Ma bougie en main, là comme ça j'ai l'impression d'être soit dans un remake d'un vieux film d'horreur ou … pire à la messe… On va éviter l'un comme l'autre. Je scrute sa liste. Ouais bah y en a des choses à faire. « On a d'quoi s'amuser... » dis-je en les regardant. « Charlie by the way ! » Jouer aux cuistots ? Pourquoi pas, mais vu qu'on a pas d'électricité … je doute qu'on arrive à rendre tout ça délicieux. Encore moins ce genre d'aliments. « Faudrait peut-être vérifié la date non ? » Je regarde la boîte, en prenant une des mains. Une poussière s'y échappe. Sérieusement ? Non, mais là, on se croirait vraiment dans un de ces films d'horreurs. La question serait : qui va mourir en premier ? Deux filles ? Deux hommes ? Pire : qui est le tueur ? Il peut très bien se cacher dans ce petit groupe qui ne semble pas vouloir réagir. Faut que j'arrête les soirées horreurs avec Em ! Ou que j'imagine le pire scénario, c'est aussi une solution. On va tenter de se rendre utile.. ça ne peut pas faire de mal et au moins ça peut m'éviter de penser à… « De la soupe … c'est cool ça non ? » Dis-je en levant le sachet. On dirait un truc vieux.. plus vieux que moi.. je suis sûre que ma grand-mère doit en avoir dans ses placards. Bon voyons voir.. il faut de l'eau… chaude bien sûr.. bon… comment faire de l'eau chaude à présent… on va pas faire un feu de camp non plus. Trop dangereux… au pire avec juste de l'eau ça devrait prendre. « On peut tester sans chaleur non ? » ça reste de l'eau et puis ça devrait se diluer quand même …

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Je range mon portable dans ma poche. Effectivement, il est peut-être plus important de conserver de la batterie. Il n’y a plus d’électricité, certes, mais le réseau est toujours présent. Si la situation s’avérait à tourner mal – et vu les bras cassés qui m’entourent, c’est possible – on serait tous heureux de pouvoir appeler des secours. En attendant, je prends ma bougie et l’allume avec mon briquet. Sans rien dire, et pour aider son petit groupe, j’en installe dans les différents coins de la cuisine, histoire d’avoir un éclairage certain sur la pièce. Ainsi, on peut travailler dans de meilleure condition.

Je me penche sur la liste. Effectivement, sans électricité, cela risque d’être compliqué. Je jette un coup d’œil aux plaques. Elles sont en vitrocéramiques. Voilà qui n’arrange pas nos affaires. Pas besoin de le notifier, on va devoir manger froid et cru. L’idée de faire un feu de camps au milieu de la cuisine n’est même pas envisager ; pourtant, ça serait bien le seul moyen de manger chaud !

« Je vous laisse les boites, les sachets et trucs tout prêt. » Je tends une boite d’haricots verts à la jeune blonde du groupe, sans lui prêter plus d’attention. « Je suis restaurateur, je vais m’occuper de couper les légumes que l’on peut manger cru, ainsi que des fruits. » Je pouvais passer pour quelqu’un d’imbus, mais je m’en fichais, je n’étais pas ici pour me faire des amis. Je voulais juste rendre service, et finalement, je regrettais être ici, dans ces conditions. « Tu peux essayer pour la soupe, mais je ne te garantis rien. On goûtera avant d’empoisonner la ville. » Je sors des plats de services, et du papier film pour conserver une fois mon travailler fait. En coupant les tomates, je tiens quand même à me présenter. « Je m’appelle Filipe, au fait. »

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