«Aller chez cet homme, ou bien rester ici ?»
C’était cette unique phrase qui tournait en boucle dans la tête du trentenaire, depuis maintenant presque vingt minutes. Il ne les avait pas comptés, il ne les avait même pas vus passer. Elliot semblait perdu, un peu plus désorienté que d’habitude. C’était vrai qu’il était souvent désordonné, maladroit, tête en l’air. Mais ce soir-là, il l’était encore plus. Il se trouvait dehors, adossé à un grand mur refroidi par le vent et la basse température, il relisait les messages avec cet inconnu. Et, parfois, de légers sourires se dessinaient sur son visage. Et encore une fois, il s’égarait, comme un enfant. L’envie irrésistible de mettre un visage sur le prénom d’Achille, l’envie d’en savoir un peu plus sur lui, le démangeait également. Mais, il savait que s’il y allait, ça ne serait pas juste pour boire un thé. Il n’était pas contre, seulement il n’arrivait pas à savoir ce qui était mal, et bien. Le fait de ne rien savoir, de sortir juste un instant de sa petite routine l’effrayait pour quelque peu. Elliot, passa la main machinalement dans ses cheveux, puis relu une énième fois le dernier message de la part de l’inconnu. Un message, auquel il n’avait même pas répondu.
Et même si tout ça était dénué de sens pour Elliot, même s’il avait peur, il n’allait pas encore laisser passer ce genre d’occasion, il n’allait pas se laisser abattre par son manque de confiance en lui. Il s’abaissa alors, pour refaire nerveusement ses lacets défaits, avant de partir en fixant une dernière fois le message qu’il avait reçu, il y’a déjà un peu plus d’une heure. En réalité, Elliot n’y avait pas répondu, parce qu’il s’agissait d’une adresse. L’adresse d’Achille, en présumé. Il se rendait alors à marcher dans des ruelles, à passer dans des endroits qu’il n’avait pas l’habitude de fréquenter, car c’était vrai qu’il se rendait dans des quartiers différents des siens. Le ciel bleu virait petit à petit une couleur plus sombre, et les lampes n’allaient pas tarder à briller. La soirée s’annonçant fraiche s’installait calmement, et Elliot ne regrettait pas le pull qu’il portait. Au fur et à mesure de ses pas, il sentait chaque battement de son cœur être un peu plus fort que le précédent. C’était comme la sensation soudaine de se sentir mal dans sa peau, d’être gêné par soi-même. Cependant, Elliot n’avait pas baissé les bras et, avait continué à avancer, jusqu’à arriver à destination.
C’était devant la porte de l’inconnu, qu’il hésita à repartir aussitôt par peur que tout cela ne soit qu’un grand malentendu. Au lieu de repartir, il souffla un coup puis dans l’action, frappa à la porte. Il crû faire une dizaine d’infarctus lorsqu’il entendit des pas, qui se rapprochaient dangereusement de la porte d’entrée. Mais, toutes ces émotions précipitées cessèrent, quand il vu un homme, cet homme, foutrement beau, juste devant lui. Elliot ne savant pas quoi faire, recula de deux pas, les yeux grands ouverts. Puis il arqua ses sourcils, la bouche entrouverte, avant de lancer un magnifique sourire à l’homme en face de lui.
« H.. Hey. »