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 EZLIN » I need you

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EZLIN » I need you  Empty
MessageSujet: EZLIN » I need you    EZLIN » I need you  EmptyLun 10 Oct - 16:32

Que tombe le masque
Ezra & Caitlin
I need your love, I need your time, when everything's wrong, you make things right. ▬ E.G.

Vide. Je me sens vide. Autour de moi, les gens s'affairent, passant leur chemin sans même m'offrir un regard, sans même remarquer ma présence. Je me sens prise au piège dans ma propre vie et partout où je regarde, je n'y vois aucune issue. Pourtant, tout devrais bien aller. Mis à part quelques problèmes au niveau de la robe et des fleurs, tout va bien dans la préparation de mon mariage. Ma mère fait un travail extraordinaire, elle se sent retomber 30 ans en arrière alors qu'elle planifiant tout pour son grand jour. Lorsque je l'ai au téléphone entre deux clients, elle me fait toujours un tour de la situation complet, rapide. Je sens sa voix qui sautille, et même si je ne peux la voir, je sais que ses yeux sont pétillants. Évidemment, je tente de lui rendre la pareille, mais comme je n'ai pas vraiment la chance de placer un mot, je lui concèdes des 'ah!', 'Oh..!' et toutes autres trucs du genre, pour qu'au final elle pense que je suis toute aussi fébrile qu'elle à l'autre bout du fil.

Hier, après ma rencontre avec Izzy, je n'avais plus la tête à rester chez la couturière quelques heures de plus afin de prendre les nouvelles mesures pour ma robe. Déjà, il faut refaire l'ourlet, mais quand je me suis vu dans cette étoffe blanche et luxuriante, j'en ai eu la nausée. Cette femme, mon reflet, je l'ai à peine reconnue. Teint blême, yeux éteints, lèvres sévères, sourcils froncés. Je n'avais rien de la femme joyeuse que je suis normalement, je n'étais qu'une pâle copie de moi même, définie par mon stress et mon anxiété. Hier encore, je me suis retrouvée toute seule, décidant de ne pas retourner à la galerie après mon essayage. Ma rencontre avec Izzy a suffit à me couper envie à tout. La voir, elle, toute pétillante, pleine de vie, vivre une existence simple et remplie d'amour, je ne sais pas pourquoi, maie je me suis sentie jalouse. Elle, elle ne fait pas semblant, elle fait ce qu'elle a à faire et tout le monde l'apprécie pour ça. Moi, j'ai dû me construire, prouver aux autres que j'avais ce qu'il fallait pour monter mon affaire, j'ai dû répondre aux standards de mon père, de mon nom pendant trop longtemps. Jusqu'à tout récemment, je pensais m'imposer moi-même ces valeurs, ces conditions, cette apparence, mais aujourd'hui, on dirait que je ne sais plus. En rentrant dans ma maison hier, j'ai eu envie de balancer tout par terre, de casser cette image de maison magazine que je pensais adorer. Oui, je la trouve belle, mais ce soir là, elle m'a rendue malade. Quant serait-elle parfaite ? Quand serai-je vraiment heureuse d'y rentrer chaque soir, pour retrouver Caleb ? Bientôt, je l'espère.

Ce matin, je me suis réveillée aux petites heures, et j'ai décidé daller prendre du temps pour moi. Comme autre fois, je voulais aller hors de la ville, voir le soleil se lever sur les champs, me sentir vivante. Ouvrant le volet, dame nature m'a fait part de ses plans: un lourd nuage de brume couvre toute la ville, ce sera pour une prochaine fois. Sans cérémonie, je me suis préparée, même s'il faisait toujours nuit, j'ai laissé un mot sur la table de la cuisine et je me suis dirigée vers la galerie, commençant mon travail bien plus tôt que d'habitude. Miranda n'a pas fait de remarque lorsqu'elle est arrivée à huit heures, elle est simplement venue me proposer un café, que j'ai accepté avec grand plaisir. La matinée se déroula en mode pilote automatique, je ne vis pas le temps passer jusqu'à ce que mon portable sonne, m'annonçant mon (je l'espère) dernier rendez-vous chez la couturière. Sans un mot, j'ai fermé mon ordinateur et je suis partie. Je n'ai pas vu le trajet passer, je l'ai fait, c'est tout. Tout ce que je désirais alors que je me rendais chez la couturière, c'est de me trouver belle lorsque j'enfilerai cette robe. De me dire que j'ai de la chance de m'unir à un homme gentil, attentionné, devant tous ceux que j'aime. Que j'ai de la chance d'aimer quelqu'un qui m'aime en retour, qui me trouvera magnifique et qui aura la certitude de faire le bon choix en m'épousant aujourd'hui. Je ne sais pas pourquoi j'ai espéré un miracle, parce que la vie ne m'a pas fait de cadeau. Le manque de sommeil m'a rendue encore plus moche, mon teint est blême, je remarque même que j'ai un oeil plus petit que l'autre, ce qui me donne un air malade. Les larmes me montent aux yeux et la couturière s'enquière de mon état, me demandant s'il s'agit de l'ourlet qui, je dois l'avouer, a été repris à la perfection. J'hoche la tête, négatif, prétextant qu'il s'agit de l'émotion. Je lui demande de me laisser seule, ce qu'elle fait quelques instants plus tard. Au moins, elle, elle doit croire que je suis beaucoup de heureuse de me voir dans cette robe parfaite, pour mon mariage parfait, avec l'homme parfait, pour ma parfaite petite vie remplie de bonheur.

Mes larmes coulent sans que je puisse les retenir à présent et je fais ce que je m'étais promis de ne pas faire, de le contacter, lui. La solitude pèse, m'écrase, et sans son aide, je ne pourrai pas me relever.


© Gasmask
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MessageSujet: Re: EZLIN » I need you    EZLIN » I need you  EmptyMar 11 Oct - 0:57

Que tombe le masque
Ezra & Caitlin
It should have been me and you. It could have been you and me. Boy you broke my heart and now I'm standing here. It should have been me and you. It could have been you and me. Now all I've got are these photographs ▬ Rihanna.


Réveil à sept heures du matin. Couché à quatre. Et l’envie de caféine qui se fait lourdement ressentir. La paume de ma main caresse lentement la place vide sur ma droite. Comme d’habitude, en fait. Les paupières qui ne veulent pas se refermer, mes yeux fixant le plafond dans l’espoir de  s’en lasser, pour rejoindre au plus vite les bras de Morphée, quittés bien trop tôt encore ce matin. Rien n’y fait, je ne parviendrai pas à me rendormir. Je le sais. Dans le doute, ou pour cultiver l’espoir, je répète ce petit manège tous les jours depuis que je suis revenu à Dewsbury. Si je ne pouvais pas me venter d’avoir eu un sommeil d’exception durant les dix dernières années, je parvenais tout de même à enchainer six à sept heures de sommeil par nuit. Cette aptitude semblait s’être envolée à peine ma décision de rester à Dewsbury fut prise. Sympathique ironie du sort. Déjà une demie heure que je tente de me rendormir, j’en ai assez. Un coup d’oeil sur mon téléphone : Quedal. Tant pis. Je me redresse pour m’étirer et jette un coup d’oeil vers la fenêtre. Je constate avec un sourire que le soleil, lui, en a encore pour une bonne heure de sommeil. Un des avantages à s’éveiller aux aurores : pouvoir admirer le reste du monde encore endormi. Je ne perds pas une minute de plus et me lève dans la pénombre, attrapant, sur le chemin vers ma porte, un t-shirt, un bas de jogging et une paire de chaussettes. J’enfile le tout par dessus le caleçon qui me servait de pyjama durant la nuit. Je réfléchis pas vraiment. Il est trop tôt pour ça. J’ai le cerveau encore embrumé. Je sais juste que j’ai besoin de prendre l’air. De m’aérer un peu la tête. Je passe seulement un coup d’oeil à travers la porte de la chambre d’Ariane. Juste au cas où. Je ne l’ai pas entendu rentrer cette nuit, ça me rendait dingue de voir défiler les heures sur mon téléphone, à compter les moutons, tandis que je me demandais où est-ce qu’elle pouvait bien être. Mon rythme cardiaque s’apaise alors que je distingue sa silhouette étendue sur le lit. Elle ne s’est même pas changé, elle porte encore la robe qu’elle avait sur le dos en partant hier soir, je ne sais où. Si ça m’énerve, le seul fait de voir sa poitrine se soulever à intervalles réguliers me calme.  Elle ne perd rien pour attendre. Je pénètre à l’intérieur de son domaine en priant pour ne pas la réveiller. C’est plus fort que moi. J’attrape une couverture sur le dossier d’un fauteuil et vient l’en couvrir. Je sors aussi vite que je suis rentré, laissant l’appartement à sa quiétude après avoir chaussé mes baskets de running.

Une heure plus tard et une dizaine de kilomètres dans les mollets plus tard, je regagne l’appartement. Le salon est baigné dans la lumière matinale de Dewsbury. Le silence règne toujours en maitre sur les lieux. Je suis en nage. Mes cheveux trempés me collent dans le front, le cou. J’ai besoin d’une douche, tout de suite. Avant de gagner la salle de bain, je consulte l’écran de mon portable, toujours rien. Cela n’a rien d’étonnant. Le carrelage sous la plante de mes pieds nus m’arrache une grimace. Je passe mon t-shirt par dessus ma tête et me défais du reste de mes vêtements. Enfin, la brulure de l’eau chaude sur mes épaules tendues me délasse. Les tensions qui n’avaient pas été évacuées lors de mon jogging semblent enfin rendre les armes et suivre elle chemin de l’eau vers le siphon de la douche. Cette journée de repos s’avérerait peut être en être réellement une. J’avais conscience qu’il fallait que je ralentisse un peu le rythme. Le boulot, les nuits blanches, et ce tourbillons d’émotions que je ne parvenais pas toujours (jamais ?) à gérer. Je balaye tout ça en me massant le cuir chevelu et termine ma toilette rapidement. Il n’est que neuf heures, j’ai toute la journée devant moi. Désormais vêtu d’une chemise en jean et d’un pantalon camel, je décide de m’isoler avec mon café dans mon atelier pour bidouiller un ou deux tableaux. Ajouter les touches lumières, les ombres, ce genre de choses. Même si c’est mon travail, cela reste surtout ma passion. Alors je commence à manier les pinceaux, faire de la tambouille avec mon aquarelle, je tâche comme un goret mes manches, un peu mon col. Je m’en fou en fait. Je me sens bien, c’est tout ce qui compte. Enfin c’est sans compter mon téléphone qui sonne. Putain. Je le consulte, jamais rien. Je le laisse à l’autre bout de la pièce, un texto. Je lâche mon matériel pour consulter le SMS. A peine le nom du destinataire apparait sous mes yeux que les bénéfices de ma douche disparaissent.

Caitlin.
Ca sent pas bon.
Putain je le sens.
Je la connais.
Ca va pas.
Putain je le savais…!


J’attrape mon blouson, mon casque, mes clés et fourre mon téléphone dans ma poche arrière en rejoignant au pas de course ma moto garée juste devant l’immeuble. Je ne prends pas le temps de d’attacher la sangle de mon casque. Pas le temps. Putain qu’est-ce qu’elle a ? J’enfourche ma bécane et fonce sans prêter attention à la couleur du feu au bout de la rue. Je m’en fou. Je lui ai promis d’être là dans cinq minutes. Ses messages repassent en boucle dans ma tête tandis que je rejoins l’adresse qu’elle m’a envoyé par texto. Sa couturière. Qui a une couturière de nos jours putain? Elle si bien gaulée que tout devrait lui aller non ? Pourquoi elle aurait besoin de faire reprendre ses vêtements. Cette nana, même dix ans après, ça reste souvent une énigme. La prochaine à droite et j’y suis, et ce connard de bus qui veut pas se dépêcher un peu. J’arrive enfin. La boutique semble chic, ultra chic même. Y’a même un portier en costume. Il me dévisage avec des yeux ronds. Moi j’en fais de même quand j’entre en découvrant tout ce tulle, toute cette dentelle. Putain mais où est-ce que je suis, bordel? Une vendeuse s’approche de moi, je ne lui laisse même pas le temps de me saluer, je m’en fou de la politesse à l’heure qu’il est. « Elle est où ?? »  Face à l’incompréhension de mon interlocutrice, je précise le fond de ma pensée : « Caitlin Edwards, elle est où, merde !? » Je n’attends pas qu’elle me réponde, je la dépasse pour me diriger vers l’arrière boutique, je ne sais pas vraiment où je vais en réalité. « Caitlin ! »  Je l’appelle à nouveau alors que je sens mon coeur battre jusque dans mes temps. Princesse t’es où ?  


© Gasmask
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MessageSujet: Re: EZLIN » I need you    EZLIN » I need you  EmptyMer 12 Oct - 5:04

Que tombe le masque
Ezra & Caitlin
When there's madness, when there's poison in your head
When the sadness leaves you broken in your bed
I will hold you in the depths of your despair
And it's all in the name of love ▬ M. G.


Chateau de cartes. Tu passes des heures à le construire, n'osant pas respirer trop fort quand tu t'approches pour y déposer une carte supplémentaire. Tu la lâches, tu te figes. Une seconde, deux secondes, rien ne bouge, c'est bon. Tu te recules, respires, ça y est, tout est en place, tout tient. Soulagé, tu prends la prochaine carte, tu t'approches de ta création et planifie ton prochain mouvement avec encore plus de précautions que le précédent. Il faut que ça passe, et tu construis. Tu espères que rien ne vienne démolir cette structure qui, bien qu'imposante, est tout ce qu'il y a de plus fragile, éphémère presque.

Je ris moi-même devant cette métaphore débile. Ma vie n'est pas un château de cartes, ma vie sentimentale non plus. Tout va bien, tout devrais bien aller, j'aimerais que tout ailles bien... Vêtue de ce qui devrait être la plus belle robe, j'ai envie d'hurler. Un rapide coup d'oeil vers les miroirs me confirme que je pleure. Génial. Rapidement, je passe ma paume sur ma joue pour y effacer cette longue larme teintée de khol, elle n'est pas la bienvenue. La petite conseillère m'a remis une boite de mouchoirs que je m'empresse de saisir pour tenter d'empêcher le dégât. Erreur, je n'ai qu'étiré le noir jusqu'à ma tempe. Cette vision débile me fait lâcher un rire nerveux, ironique. J'ai l'air d'un monstre, d'un clown diabolique, de celle qui hante vos cauchemars. Un rapide coup d'oeil vers mon téléphone et je vois la dernière réponse d'Ezra qui date déjà d'il y a sept minutes. Je relis notre brève conversation, toujours debout et entourée de mon reflet qui se détériore au fil des secondes qui passent, que j'entends de l'agitation à l'extérieur. Mon souffle se coupe, mon coeur rate un battement, comme à chaque fois que je l'aperçois, que je sais qu'il est près de moi. Peu importe le désordre émotionnel qui m'accapare, je sais que dans ses bras, je me sentirai, forcément, (un peu) mieux. Cela ne changera rien à ma situation, à mes doutes, à mon questionnement, à mon reflet qui me regarde toujours d'un oeil mauvais, mais je pourrai respirer mieux, je le sais. Le monde qui m'entoure n'aura pas l'air si froid, l'avenir n'aura pas l'air si sombre, pour les secondes où je sentirai sa respiration dans mes cheveux, où j'entendrai son coeur battre, l'oreille posée sur son torse. Il est celui qui me permets de voir la vie du bon côté, d'oublier un peu les apparences. Il me permet de me laisser aller, avec lui je m'abandonne, je vis.  

La porte s'ouvre, laissant apparaitre une couturière avec un air mauvais. Elle n'a pas l'air de remarquer dans quel état je me trouve, elle semble surtout fâchée de l'agitation qui vient de se produire dans sa boutique pleine de dentelle et de porcelaine. Elle semble me demander si je veux vraiment qu'elle ouvre la porte à l'homme derrière, ce qui me fait sourire. De toute façon, elle n'a pas son mot à dire  que je vois le bras d'Ezra ouvrir la porte à la volée pour entrer dans la pièce. Il n'en faut pas plus pour que la femme nous excuse, sans commentaires ni questions. Juste à le voir dans sa chemise couverte de peinture aux manches, le casque à la main, je me sens tout de suite ridicule de l'avoir fait déplacé pour venir me voir. Je devrais être capable de gérer mes émotions toute seule, qui plus est...

Saisissant les pans de ma robe, je descends les quelques marches sur lesquelles je me trouve pour aller le rejoindre. « Ezra...» Ma voix, bien qu'elle se veut heureuse, tremble légèrement. Il est facile de deviner -outre l'état catastrophique de mon maquillage, mes yeux bouffis et mon nez rouge- que je pleurais il y a quelques instants. Je me sens faible et naturellement, je n'aime pas ça. Je ne peux m'empêcher de changer le sujet de conversation. « Ezra... Qu'est-ce que...? » Ma main passe dans ces cheveux que j'aime tant décoiffer, leur redonnant un peu de convenance après s'être fais écrasés sous ce casque lors du trajet. « Et tes manches! » Je saisis sa main dans la mienne, la remontant légèrement afin d'exposer mes propos. Il y a une grosse trace d'aquarelle là, tout comme quelques éclats sur le devant de sa chemise. « T'es plein de peinture » je constate, tentant de sourire, consciente que je lui ai demandé de venir parce que rien ne va plus. Ma réaction est ce que je peux qualifier de l'effet Ezra: tout va automatiquement mieux lorsqu'il est là.


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MessageSujet: Re: EZLIN » I need you    EZLIN » I need you  EmptyMer 12 Oct - 22:57

Que tombe le masque
Ezra & Caitlin

I play it off but I'm dreaming of you
And I'll keep my cool, but feenin'
I try to say goodbye and I choke
I try to walk away and I stumble
Though I try to hide it, it's clear
My world crumbles when you are not near  ▬ Macy Gray.



Alors que je parcours la pièce du regard, détaillant une par une ce qui ressemble à des robes de demoiselle d’honneur, je comprends bien margé moi où je me trouve. Je me fraye un passage entre cette montagne de voile plus raffinés les un des autres. La vendeuse sur mes talons tente de freiner ma course, en vain. Dans l’état actuel des choses seul un train aurait pu m’arrêter. Ou elle, bien sur. Mon coeur bat à tout rompre alors que je déambule vers l’arrière boutique. La nana de l’accueil me double et rentre dans une sorte de salon privé en prenant soin de refermer la porte derrière elle. J’entends pas un bruit, mais les portes closes n’ont jamais été un problème. J’inspire une seconde pour me préparer à ce qui va se passer. Je suis loin d’être con. Je me trouve dans la boutique parfaite de la parfaite future mariée, pour son parfait mariage, avec son parfait fiancé. Est-ce que je suis prêt pour ça ? Je me le demande. Le serais-je vraiment un jour ? Elle a besoin de moi. Alors qu’importe l’endroit, qu’importe le contexte, qu’importe le type qu’elle épouse et la taille du diamant à son annulaire gauche… Je serais toujours là pour elle. J’attrape la poignée et sans la moindre cérémonie je pénètre dans la pièce.

Elle est là, bien sur. J’en perds le souffle dès l’instant où ma rétine effleure sa peau de porcelaine tant elle est renversante. Son corps mis en valeur avec gout et élégance, dans cet amoncellement d’étoffe, de taffetas et de dentelle, la fait ressembler à ces princesses dont on entend incessamment parler étant gamins. Elle est divine. Malgré son visage ravagé par le chagrin, les quelques mèches folles qui s’échappent de son chignon ou les larmes qui perlent au coin de ses yeux, elle resplendit. Existait-il créature plus désirable sur cette terre que cette femme devant moi, dont la vision me troublait au point d’en oublier la raison de ma venue… Je connaissais déjà la réponse à cette question. Sans un mot, la vendeuse nous laisse l’intimité qui nous fait cruellement défaut. L’atmosphère est lourde et les yeux de Caitlin m’enfoncent des aiguilles dans le coeur. La voir malheureuse me dévaste. Je balance mon casque au sol tandis qu’elle descend de son estrade pour venir à ma rencontre. Si ça ne tenait qu’a moi, je l’attraperais dans mes bras et la guiderai jusqu’à mon cheval blanc pour l’emmener loin de cet endroit de malheur. Et ne jamais revenir… Mais ça ne tient pas qu’à moi. Ce n’a jamais tenu qu’à moi. « Ezra...» Sa voix me fend l’âme. Si elle tente de me convaincre que tout va bien, c’est raté. Même sans les rizières de mascara sillonnant ses joues je n’aurais pas été dupe. Elle est bouleversée, cela ne lui ressemble pas. Cela doit vraiment être grave. Ca me fait peur, je l’admets. Caitlin est une force de la nature, un roc pour tout ceux qui la connaissent, une femme dont la force de caractère est inégalée. Ouais, ça me fout la trouille, ça me ronge l’estomac, ça me pollue la tête. L’imaginer en danger me coupe la respiration, je suffoque, je coule. Si d’aventure il devait lui arriver malheur je sombrerai probablement avec elle… « Ezra... Qu'est-ce que...? » Caitlin passe sa main dans mes cheveux. Contact salvateur qui me permet de reprendre mon souffle tandis que, les paupière closes, je savoure le réconfort de ce rapprochement. « Et tes manches! » Sa main cherche la mienne, sa paume se fraie un chemin jusque vers mon avant bras. De la peinture, qu’est-ce qu’on en a à foutre ? Je rouvre les yeux pour trouver les siens. « T'es plein de peinture » Encore un sourire de façade.

J’en peux plus, c’en est assez. Assez de sauver les apparences, de se voiler la face. J’ai ce besoin viscéral de savoir qu’elle va bien. De le sentir. Je ne prête pas attention à ses remarques concernant ma tenue et m’empresse de passer mes mains dans son dos gracile pour l’attirer contre mon torse. Le plus naturellement du monde, ma main droite vient se glisser le long de sa nuque tandis que mes lèvres échouent contre le haut de son crâne. « Caitlin… » Ma princesse. Ce sobriquet me brule les lèvres mais je le retiens, de peur de gâcher cet instant. Nous nous noyons dans cette étreinte comme si l’univers s’écoulait tout autour. Cela ne dure que quelques secondes, je m’arrache à elle à contre coeur, obsédé par la raison de ma venue. « Je suis là maintenant, dis moi… Dis moi ce qui ne va pas! » Afin de l’intimer à la confession, chacun de mes pouces s’attardent sur ses joues afin de retirer le gros du maquillage qui s’y est échoué. Dieu qu’elle est magnifique. J’ai envie de lui hurler. J’opte pour l’humour, bien que voilé d’une vérité certaine. « Même comme ça tu es superbe, faudra vraiment que tu me donnes ton secret quand ça ira mieux. » J’esquisse un début de sourire. Là est ma priorité : qu’elle aille mieux.
 


© Gasmask
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MessageSujet: Re: EZLIN » I need you    EZLIN » I need you  EmptyJeu 13 Oct - 23:12

Que tombe le masque
Ezra & Caitlin

I play it off but I'm dreaming of you
And I'll keep my cool, but feenin'
I try to say goodbye and I choke
I try to walk away and I stumble
Though I try to hide it, it's clear
My world crumbles when you are not near  ▬ Macy Gray.

Ses bras autour de ma taille, ses lèvres sur mon front, tout ceci suffit à me faire oublier pour un bref instant mes doutes et ma panique. Il est là, pour moi, je le sais. Seulement, je sait tout autant que sa présence dans ma vie n'est que temporaire, qu'il ne pourrait pas toujours venir à mon secours. Déstabilisée par cette réalité, ma main gauche serre sa chemise, pour tenter de le retenir. Je sais que ce geste est vain, que le temps finira par me l'arracher alors je finis par me reculer. Je panique. Tout vacille et même ses bras forts ne suffisent plus à me rassurer.

L'idée de commencer une nouvelle vie sans son support m'effraie plus que tout, de même que l'idée de ce mariage ne m'a jamais enchantée depuis son retour dans ma vie. Pourtant, avant, j'avais hâte de devenir madame Barnes... Je crois ? Mes sentiments ont pris un tournant tout autre puisque cette union m'apparait maintenant comme un piège, comme une décision d'affaire. Je me passe la corde au coup, je relègue mon meilleur ami, mon amant, au second plan. Voir, il sort carrément du portrait et lorsque son entente avec la galerie se termine, il disparait. À nouveau. Et si...?

« J'ai peur » je laisse échapper malgré moi. Honteuse de m'avouer faible, je baisse les yeux et je serre les dents, retenant mes larmes qui refont leur parade macabre. Je panique, tout s'emmêle, tout s'entrechoque, je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas quoi dire et même si la possibilité de rester dans les bras de mon amant jusqu'à la fin de mes jours me fait terriblement envie, je reste rationnelle. Ezra ne voudra jamais d'une déjantée maniaque à son bras... Cette idée est ridicule. Il me voit comme sa catin, je n'arrive juste pas à lui résister. Entre nous, c'est comme la suite logique des choses, mais jusqu'à quand voudra-t-il continuer ce petit manège? « Je... Je ne sais plus si j'ai envie de tout ça. » Ma voix se brise et je romps le contact entre nous, trop honteuse pour l'entretenir alors que je me confie. Mes pas me guident vers le miroir où je scrute ce reflet qui me répugne toujours autant. « Je ne sais plus... si je suis digne de ce mariage. J'ai toujours rêvé de la parfaite cérémonie, la parfaite robe... alors que quand je me vois, je me trouve hideuse. » Mes propos sont teintés de dégout et je renifle sans le vouloir. Gracile. « Je sais plus Ezra... est-ce que c'est vraiment une bonne idée de me marier? » Je me retourne vers lui après avoir mis les mots sur ce qui me ronge, le doute sur cette décision si importante. Mes épaules s'affaissent et je prend mon visage entre mes mains, pleurant à nouveau. Mes certitudes s'effondrent, moi qui croyait savoir où je me dirigeais, au final je ne suis qu'à la croisée des chemins. Même si l'idée d'une vie sans Caleb me semble ridicule et que je n'ai aucune idée de ce à quoi elle ressemblera, je ne peux pas m'empêcher de penser: et si ? Moi, la contrôlante, la maniaque, la perfectionniste, attirée vers l'inconnu. Pincez-moi quelqu'un, raisonnez-moi, contredisez-moi ! Implorante, je me retourne vers Ezra qui, en cet instant précis, semble être la seule certitude de ma vie.


© Gasmask
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MessageSujet: Re: EZLIN » I need you    EZLIN » I need you  EmptyVen 14 Oct - 21:15

Que tombe le masque
Ezra & Caitlin

Is there a cure for this pain
Maybe I should have something to eat
But food wont take this emptiness away
Im hungry for you my love

All Of me is all for you. Youre all I see
All of me is all for you. Youre all I need ▬ Angus & Julia Stone.


Cette étreinte se noie dans la détresse de Caitlin, je peux le sentir à la façon qu’elle a d’attraper ma chemise dans mon dos. Je veille a contenir mes gestes de peur de lui faire mal, de la serrer trop fort. Petit à petit, mon coeur se fêle lorsqu’une éventualité traverse mon esprit. Et si je ne parvenais pas à l a consoler ? Si ses maux dépassaient mon seuil de compétences ? La garder tout contre moi, l’encercler de mes bras, la bercer en silence, écouter son cour retrouver un rythme régulier. Voila ce que j’ai à lui proposer. Elle s’écarte déjà et chaque centimètres entre nos corps me semblent des miles. L’envie de combler la distance est si forte que je lutte à respecter son choix. Mes poings se serrent, mes yeux cherchent les siens, mes poumons se vident de leur air. Elle largue alors une bombe à laquelle je ne suis absolument pas préparé : « J'ai peur »

Caitlin a peur ? Est-ce vraiment possible ? Ou est-ce mon image d’elle qui est erronée ? Je tente de remettre en place toutes les pièces du puzzle, de gagner du temps alors qu’elle m’a désarmé. Cette femme est l’alliage même du pouvoir et de la raison. Elle sait toujours comment faire face, quels choix s’imposent à elle, quels chemins emprunter. Je l’ai toujours admiré pour ça, alors qu’une large partie de ma vie n’a été semée que d’incertitudes. A mon tour, j’ai la trouille. Une frousse bleu qui me mange les entrailles et m’empêche d’inspirer. J’ai peur de ne pas avoir le remède à ses doutes, de ne pas parvenir à sécher ses larmes, de devoir dire adieu à ce regard qu’elle me porte dans l’intimité. Caitlin a ce don de rendre quiconque fier de lui, en lui accordant sa confiance. Si j’ai cette confiance presque aveugle en elle, je sais que la réciproque est vraie. Et si je la décevais? Mes yeux brulants d’appréhension l’intiment à poursuivre. « Je... Je ne sais plus si j'ai envie de tout ça. » Elle ouvre les vannes. Son regard se détourne du mien tandis qu’elle s’écarte un peu plus. « Je ne sais plus... si je suis digne de ce mariage. J'ai toujours rêvé de la parfaite cérémonie, la parfaite robe... alors que quand je me vois, je me trouve hideuse. » J’encaisse son lot d’angoisse la gorge serrée. L’envie d’hurler sa perfection monte en moi tandis qu’elle poursuit. Ses peurs et doutes s’encrent davantage dans mon être à mesure que les secondes s’écoulent… Elle conclue par la phrase que jamais je n’aurai cru l’entendre prononcer. « Je sais plus Ezra... est-ce que c'est vraiment une bonne idée de me marier? » Ma bouche sèche ne parvient pas à articuler un semblant de réponse. Le sang a quitté ma tête pour se concentrer sur mon coeur battant à tout rompre, propulsant l’oxygène qui me manque cruellement à toute vitesse dans mon corps.

Comment peut-elle me poser cette question ? Je serais presque tenté de dire « comment ose-t-elle? ». Ses larmes refont surface tandis que mes ongles s’enfoncent plus encore dans la paume de mes mains… Ca me fait mal mais je m’en fou. Ca me fait moins mal que ce qu’elle vient de me dire. Pourquoi me demander mon avis ? Pourquoi maintenant ? N’avait-elle pas pris la décision seule, dix ans auparavant, lorsqu’il avait été question de s’engager dans cette aventure tous les deux ? Elle ne s’était pas donné la peine de s’interroger, bien sur. Si mon coeur saigne de la voir souffrir, ses doutes rouvrent d’anciennes blessures que je croyais avoir pansé. A tord. Je ravale ma rancoeur puisqu’il ne s’agit pas de moi mais bien d’elle. Je me suis promis de lui apporter tout le soutient qu’il m’était possible de donner. J’ignore la douleur sourde qui raisonne en moi et me précipite à ses côtés, ne supportant pas sa peine. « Caitlin, je t’en prie, ne pleure pas… » Elle ne peut pas me voir, tête baissée vers le sol, ses yeux cachés par ses doigts, barrière a mes encouragements. Qu’a cela ne tienne, je m’écroule à genou la tenant fermement par la taille, ma tête lui arrivant juste en dessus de la poitrine. « Tu n’as absolument aucune raison de pleurer Princesse, tu feras une mariée magnifique, tous les mecs présents à la réception envieront ton fiancé, toutes les nanas crèveront de jalousie dès qu’elles te verront dans cette robe…! » Je le pensais. Peut être même que si j’allais à ce mariage je ferais partie de cette première catégorie. Je me gardais bien de lui dire.
 


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EZLIN » I need you  Empty
MessageSujet: Re: EZLIN » I need you    EZLIN » I need you  EmptyDim 16 Oct - 4:56

Que tombe le masque
Ezra & Caitlin

Is there a cure for this pain
Maybe I should have something to eat
But food wont take this emptiness away
Im hungry for you my love

All Of me is all for you. Youre all I see
All of me is all for you .Yore all I need ▬ Angus & Julia Stone.


Il a trouvé les mots, comme d'habitude. Ezra me connait mieux que quiconque, il me dit ce que je devrais croire: mes peurs sont ridicules, mes doutes n'ont pas lieux d'être. Cette robe est celle qu'il me faut, que je suis magnifique dedans. Que l'homme devant m'attendre devant l'autel est Caleb. Il a raison, tout le monde s'évertue à me le dire, alors pourquoi est-ce que ça ne semble pas être ça qu'il me faut ? J'ai le coeur en miette, mes larmes ne cessent pas leur course sur mes joues, je n'arrive plus à voir clair tant ma vue est embrouillée. Si je prends les bonnes décisions, pourquoi est-ce que je n'arrive pas à me sentir conséquente ? Ce bonheur que tout le monde me promet, où est-il ? Je n'en peux plus d'attendre, je veux être aimée, choyée, je veux un fiancé qui sera heureux de me voir rentrer chaque soir, je veux quelqu'un qui me confiera ses secrets, quelqu'un avec qui je me sentirai entière. Je veux qu'il me donne envie d'avoir des enfants, une grande famille, je veux qu'il me fasse sentir femme, qu'il me fasse sentir belle, désirée. C'est ce que je veux d'un époux, c'est ce que je pense qu'un époux devrait donner à sa femme, où encore ici je me suis fait des films. Peut-être le grand amour, c'est regarder quelques émissions, partager une bouteille de vin devant un bon repas, n'échanger que quelques mots et se fuir le plus possible. Parce que si c'est ça le grand amour, Caleb est mon âme soeur, nul doute là-dessus. Je sais que je suis exigeante sur bien des aspects de ma vie, mais l'idée de devoir faire des compromis sur ma vie sentimentale me semble impossible à accepter. Et pourtant, ce mariage est toujours prévu.

Ezra me sert toujours dans ses bras alors qu'il tente de me rassurer. Sur les genoux, cette vision me donne envie de défaillir. Je me sens transportée dix ans en arrière, lorsqu'il m'a demandé de tout quitter pour l'accompagner. Il n'avait pas mis de genou par terre, mais sa demande était tout aussi grande: celle de partager notre vie, pour le meilleur et pour le pire. Et moi j'ai refusé, sachant qu'en partant avec lui, notre relation aurait forcément échouée. Nous étions bien trop jeunes, bien trop immatures pour apprendre à s'aimer comme il faut et braver les difficultés. Je ne regrette pas de lui avoir dit non, parce que je sais qu'aujourd'hui, nous ne nous serions pas retrouvés. Toute cette intimité que nous partageons depuis des mois, elle n'aurait jamais existé et oh, comme je la chéris. Je la chéris, je la chéris, je la chéris.

Lentement, mon coeur se calme, mes larmes aussi. Mon souffle semble reprendre un rythme plus régulier. Ezra est toujours près de moi et... J'ai envie de lui. Pas qu'il me touche ou quoique ce soit, mais j'ai besoin de lui. J'aimerais qu'il me fasse une offre aussi folle qu'il y a dix ans! Mon esprit s'enflamme, s'imaginant bien trop de scénarios impossibles. Il n'est que mon meilleur ami, mon meilleur allié, mon amant. Notre relation est déjà beaucoup trop intime comme elle l'est, il n'y a pas "d'étape suivante". Nous sommes à notre paroxysme et je veux y rester, même si je sais qu'une fois mariée il sera trop tard. « Ezra... » Ma voix est douce, suppliante. « Tu pense vraiment que... c'est le bon choix d'épouser Caleb? » Sans vraiment le vouloir, je lui ouvre la porte pour une proposition indécente, même si je sais qu'il fera dans le rationnel. J'ai besoin qu'il me rationalise, parce que même si je décidais de mettre fin à ma relation avec Caleb, ça ne serait pas pour partir au bras de mon artiste peintre. Depuis qu'il a mis un pied dans ma galerie, j'ai su que ses sentiments pour moi étaient morts et enterrés depuis bien longtemps.

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EZLIN » I need you  Empty
MessageSujet: Re: EZLIN » I need you    EZLIN » I need you  EmptyDim 16 Oct - 18:24

Que tombe le masque
Ezra & Caitlin

La nuit se lève, la lune s'élève
Les plus mauvaises nuits

Mais je ne t'appartiens plus
Tu ne m'appartiens plus,
On ne se connaît plus
Mais je ne t'appartiens plus
Tu ne m'appartiens plus,
On aurait disparu ▬ Indochine.



Ses doutes acérés, pareils à des lames de rasoir, lacèrent mon coeur, malgré les barrières érigées, la distance imposée et toute ces années écoulées. Je pensais être imperméable à ce genre d’angoisse, pourtant ses paroles me ramènent dix ans en arrière. Dix ans plus tôt où je l’avais imploré de me suivre, de croire en l’avenir, en un « nous » plus fort que le reste du monde. Et ce « pourquoi » a jamais resté en suspens. Pourquoi n’avait-elle pas accepté alors que nous étions heureux ? Pourquoi n’avait-elle pas eu confiance en moi pour lui offrir ce bonheur que nous touchions du doigt ? Elle n’avait pas même daigné donner une explication. Elle avait simplement mis fin à notre relation. Et là, elle est face à moi, radieuse comme un ange, dans la robe que je l’ai tant imaginé porter, et pourtant dans laquelle je n’aurais jamais cru pouvoir l’admirer. Comment peut-elle me demander conseil sur ce mariage qui, dix ans auparavant, représentait l’aboutissement ultime de ma vie à ses côtés. Chacune de ses larmes, de ses interrogations, de ses pensées pour cette homme, ce Caleb, que je ne suis pas, que je ne serais jamais, fendent mon âme. Pareil à du sel sur d’anciennes plaies qui n’ont jamais vraiment cicatrisé, sa voix me torture. Je la serre plus encore, mes bras entourant fermement son bassin, ma joue contre le bas de son ventre. Je lutte pour empêcher une larme de rouler sur ma joue. Mon amour propre, largement malmené depuis mon arrivée chez la couturière, a raison de mes forces. J’abdique l’espace d’une seconde et laisse ma peine dévaler le long de ma pommette. La vision brouillée de Caitlin me permets de reprendre mes esprits. Je laisse cette unique larme mourrir dans mon cou. Avec elle, je décide de joindre cet amour d’adolescence qu’il est temps de laisser aller. Décision que j’ai prise il y a fort longtemps mais que mes retrouvailles avec ma Princesse n’ont cessé de remettre en cause. Merde. Pourquoi je tiens tant à elle ? Cela n’était pas réciproque, et quand bien même. Cette femme était la cause de mes plus atroces souffrances. Je me remémorais avec une précision morbide toutes ces nuits d’insomnie à ne songer qu’à une chose : faire taire cette douleur atroce qui ne semblait jamais pouvoir s’arrêter. Cette absence, ce vide dans mon âme, et seule la lune comme compagnie. Un seul rêve : pouvoir partager une dernière nuit avec elle. Sentir son odeur, dormir contre son corps, savourer le sommeil avec elle. Et gouter un matin sans cette envie de crier, de pleurer, les deux en même temps, qui m’empoignait inlassablement. Bordel, je la ressentait encore cette douleur. Si vivement qu’elle me dissuadait de songer à nouveau qu’un « nous » aurait pu être possible. Nous avions eu notre moment. Il était temps d’aller de l’avant. Elle allait de l’avant. Avec Caleb. Moi aussi. Me persuadant de cette assertion, je devais admettre être profondément attaché à elle. Mais était-ce réellement de l’amour ? Ou un simple vestige de cette passion qui nous avait étreint tant d’années auparavant ?


L’oreille contre son abdomen, j’entends son coeur ralentir le rythme. Elle se calme. Je pousse un profond soupir de soulagement. « Ezra... » Murmure-t-elle sans un souffle. Je redresse ma tête, ne décollant pas mon menton de son ventre, plongeant néanmoins mon regard dans le sien. Je la sens fébrile. « Tu pense vraiment que... c'est le bon choix d'épouser Caleb? » Qu’espere-t-elle, au juste ? Que je la dissuade d’épouser cet homme ? Pourquoi ferais-je cela ? Je ne comprenais pas qu’elle puisse être aux prises avec le doute. Caitlin avait tout ce dont elle avait toujours rêvé. Caleb avait tout ce qui m’avait manqué pour la convaincre. Si elle n’avait pas pris ses jambes à son cou et accepté d’être sa femme, cela ne faisait aucun doute : il était le bon pour elle. Je me m’étais fais à cette idée. Pourquoi pas elle? Certainement l’approche du mariage et le lot de stresse qui l’accompagne. Malgré notre passé commun, notre relation plus que complexe, j’avais cette certitude que Caleb était le bon pour Caitlin. Il avait réussi là où j’avais échoué. Je ne pouvais me montrer égoïste. Pas avec elle. Elle méritait le meilleur. Je n’étais pas le meilleur. Mais je désirais ardemment le meilleur pour elle. Et j’allais lui prouver. Je me redresse sans retirer mes mains de ses hanches. Je les fais glisser jusqu’en haut de ses épaules. Si ce geste aurait pu paraitre inconvenant de la part d’un homme qui était tout sauf son futur mari, cela me ne me paru nullement inapproprié, compte tenu de la nature de nos relations. Mes mains terminent leur chemin en encadrant son visage. Je plante mon regard dans le sien. « Ce mec ne réalise pas la chance qu’il a… » J’inspire profondément et poursuis. « Si pour te rassurer je dois ramener Caleb par la peau des fesses dans ce salon, je le ferais Cailtin. » J’esquisse un sourire pour accompagner son réconfort. « Cela ne fais pas l’ombre d’un doute, il te rend heureuse, pourquoi ne le vois-tu pas Cait ? » Pourquoi ne le voit-elle pas ? Je me le demande.

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EZLIN » I need you  Empty
MessageSujet: Re: EZLIN » I need you    EZLIN » I need you  EmptyLun 17 Oct - 18:15

Que tombe le masque
Ezra & Caitlin

La nuit se lève, la lune s'élève
Les plus mauvaises nuits

Mais je ne t'appartiens plus
Tu ne m'appartiens plus,
On ne se connaît plus
Mais je ne t'appartiens plus
Tu ne m'appartiens plus,
On aurait disparu ▬ Indochine.


Je ne sais pas pourquoi je fais reposer mon bonheur dans les mains d'autrui. À vrai dire, je réalise que je n'ai jamais pris le temps de me poser la question : qu'est-ce qui me rendrait heureuse ? Ai-je réellement pris les bonnes décisions au cours de ma vie pour me retrouver ici, chez une couturière, vêtue de ma robe à quelques semaines de mon mariage, dans les bras de mon amant, à pleurer comme une madeleine ? Le bonheur, cette idée abstraite qui me file de plus en plus entre les doigts, ce cadeau de la vie que je ne posséderai jamais. Je me contente d'être passable, vivant quelques moments éphémères dans les bras d'Ezra. Les courts moments que je passe avec lui me font sentir femme, désirée, mais ils ne sont qu'une échappe à la réalité. Ce n'est pas la vraie Caitlin qui se laisse aller à ses pulsions, non. La vraie Caitlin, elle se tient fière, elle fait ce qui est mieux pour elle ou sa famille. La vraie Caitlin, elle est fière, forte, déterminée. Les doutes n'ont pas la place dans sa vie et malgré une relation moins romanesque que ce qu'elle s'est imaginée ou promise, elle sait que ce mariage est bon pour elle, d'une certaine façon. En fait, je sais que personne ne voudrait de l'autre Caitlin, celle qui pleure lâchement face à la moindre difficulté et qui a besoin du support de son amant pour se sentir mieux. La femme qui me regarde dans le miroir est fragile, romantique, faible. Elle serait prête à faire une folie si jamais Ezra lui proposerait quelque chose, mais pourquoi diable ferait-il ça ? Je sais que les raisons pourquoi il s'intéresse à moi depuis son retour dans ma vie, c'est qu'il veut vivre son complexe de supériorité après notre rupture, sentir qu'au final, c'est lui le gagnant dans l'histoire. Je le considère comme mon meilleur ami, mon confident, mais pour lui je n'ai toujours été que la même chose: une catin. Sa catin. Sa poupée qu'il traite comme une reine, seulement pour faire pareil à d'autres femmes. Je ne suis pas dupe, ni bercée d'illusions, je sais que dès qu'il passe le pas de ma galerie, il appartient à d'autres femmes qu'il fait frémir sous ses doigts, ses autres muses qui l'inspirent pour ses tableaux. Je n'ai jamais été la seule pour lui, je le sais. Peut-être autrefois, mais pas aujourd'hui.

Ses mains caressant mon visage, je ferme les yeux. Ses mots me pénètrent trop facilement et il en faut si peu pour me convaincre. Il a raison, je dois épouser Caleb, c'est la chose rationnelle à faire et je ne suis pas une femme d'incertitude. Ce toute façon, rompre mes fiançailles, ça m'apporterait quoi ? Rien du tout, si ce n'est encore plus de solitude. " Tu ferais ça ?" Ma voix se veut plus légère après la blague d'Ezra, comme quoi il ramènerait Caleb ici-même s'il le fallait. Mon cœur se serre, mais une grande inspiration me permet de me détendre. « Je... J'espère ne pas devoir compter sur ce service le jour du mariage par contre. » Petit rire, il est vrai que si mon amant doit tirer mon fiancé à l'autel, je suis vraiment mal foutue. « Ezra, merci d'être là. » Consciente que ce geste inapproprié compromet toute cette image de femme d'apparence, je me laisse glisser dans ces bras, ces seuls bras qui m'apportent un sentiment de sécurité. Je me sens toujours aussi brisée, malheureuse, mais je vais devoir apprendre à prendre sur moi. J’en demande trop à la vie, elle ne me fait pas de cadeau et ma vie, c’est ce que j’ai en ce moment. Ça ne deviendra pas mieux alors aussi bien essayer d’apprendre à l’apprécier. La petite Caitlin faible dans me miroir, elle ne quittera pas cette pièce. Elle n’a pas de raison d’exister. « Tu as raison, je fais ma difficile devant des petits caprices. » J'omets volontairement de mentionner que 'je suis heureuse' parce que ça reste toujours faut. Cette vie ne me satisfait pas, mais je saurai m'en contenter. Je n'ai pas le choix.

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EZLIN » I need you  Empty
MessageSujet: Re: EZLIN » I need you    EZLIN » I need you  EmptyMar 18 Oct - 18:55

Que tombe le masque
Ezra & Caitlin

I refuse to look back thinking days were better
Just because they're younger days
I don't know what's 'round the corner
Way I feel right now I swear we'll never change
Back when we were kids
Swore that we’ll never die
You and me were kids
Swear that we’ll never die ▬ OneRepublic.



Aussi complexe pouvait être notre relation. Aussi passionnés et charnels pouvaient être nos rapports. Aussi fort pouvait être ce sentiment de plénitude lorsque j’étais avec elle. Jamais au grand jamais je n’aurais émis un doute sur la stabilité de la relation de Caitlin avec Caleb. Cela n’avait jamais fait l’ombre d’un doute que ces deux là étaient fait l’un pour l’autre. Seul l’homme de sa vie aurait pu passer la bague au doigt à la fille Edwards. Elle avait trop de caractère pour se faire dicter ses choix. Et, comme elle l’avait prouvé dix années auparavant, lorsqu’elle ne souhaitait pas s’engager elle le faisait clairement savoir. Une porte qui claque, pas même un mot d’adieu. Et un coeur d’adolescent au bord du gouffre. Ouais c’était clair comme de l’eau de roche, ils n’étaient qu’un ces deux là. Alors bien sur parfois je me demandais pourquoi Caitlin entretenait cette relation extra-conjugale avec un ex amoureux… Notre absence totale de communication à ce sujet n’en facilitait pas la compréhension. Je n’aurais sur l’expliquer. C’était si simple, si fluide, si… naturel ? Comme si cela devait se passer ainsi. Nous n’écoutions que cet instinct qui guidait nos corps l’un vers l’autre. Le ressentait-elle comme ça ? C’était ce qui me semblait. Peut-être une façon comme une autre d’exorciser la passion émanant des vestiges de notre amour. Il fallait dire qu’aucun dysfonctionnement n’était à déplorer dans notre couple à l’époque. Et si…? Et si je ne lui avais pas demandé de s’enfuir à mon bras ? Et si j’avais dis adieu à mes rêves de liberté et d’aventure pour rester à ses côtés. Et si nous avions tout simplement poursuivis notre petit bonhomme de chemin à Dewsbury comme nous l’avions toujours fait ? Et si…? Je n’avais pas la moitié des réponses à toutes ces questions qui me hantaient. Mais j’avais une certitude : je ne serais pas le quart de l’homme que j’étais devenu si je n’avais pas pris la décision de partir, dix ans plus tôt. Je savais également que j’aimais l’homme que j’étais devenu. J’aimais ma vie, aussi complexe était-elle. Est-ce que cela voulait dire que j’avais fait le bon choix ? J’en étais persuadé. Caitlin avait également le bon choix, non ? Si elle était restée avec moi il y a deux poignées d’années, elle n’aurait certainement pas rencontré Caleb ? Elle ne serait certainement pas sa fiancée à l’heure actuelle. Serait-elle encore à mon bras ? Et si…? Il aurait pu être judicieux de se questionner sur la réciproque! Pourquoi consentais-je à m’abandonner dans cette relation sans lendemain qui pourtant occupait la plupart de mes pensées. Dès le début, la situation maritale (ou future situation maritale) de ma belle avait été portée à ma connaissance. Ca ne m’avait pas arrêté. Elle non plus. Alors à quoi je jouais ? Jouais-je ? Je cherche la réponse à cette marrée de questions qui balaie la plage de mes sentiments. La voix de Caitlin est le phare qui me ramène toujours à bon port. Elle représente les étoiles de mon ciel qui me guident dans la nuit noire. Elle me montre le chemin alors que je perds le cap. Elle est le capitaine, je suis le gouvernail. Et mon navire sombre sans sa présence. Alors quoi ? Quoi ? Est-ce ma destinée ? Le naufrage est prévu dans deux mois. Et son corps paré ainsi de telles finitions en dentelles me renvoie la date de la fin. La fin de nous. La fin de notre « nous ». Les larmes qui perlent au coin de ses yeux me rappèlent celles qui ne tarderont pas à apparaitre au bord des miens si je ne m’attèle pas à trouver une bouée de sauvetage…

« Je... J'espère ne pas devoir compter sur ce service le jour du mariage par contre. » Le rire de Caitlin chasse instantanément mes inquiétudes, les nuages laisse la place au rayon timides du soleil. Ses lèvres forment un léger sourire qui suffit à apaiser mes craintes quand à son bien être. J’espère moi aussi ne pas avoir à réaliser ce type de prestation… Quel homme pourrait être assez fou pour abandonner une femme comme elle devant l’autel? « Ezra, merci d'être là. » A bras ouverts j’accueille Caitlin contre moi, savourant ces rares moments de tendresse. Sa joue contre mon torse, une des mes mains vient se glisser dans sa nuque, s’entremêlant au passage à ses mèches dorées, tandis que l’autre se pose délicatement sur son dos. Telle une armure humaine, j’espère que le simple contact de mes bras l’entourant suffira à chasser ses démons. « Tu as raison, je fais ma difficile devant des petits caprices. » Je lève les yeux au ciel alors qu’elle déblatère sur ses critères de jugement bien trop élevés. « Il n’y aucun mal à être exigence. Tu as tous les droits de souhaiter ce qu’il y a de mieux pour toi. » J’inspire longuement, profitant de cette proximité pour m’imprégner de son odeur. « Après tout, il n’y a que la perfection qui va de pair avec la perfection non…? » Sous-entendais-je qu’elle était parfaite ? Non. Je lui servais ces aveux sur un plateau d’argent.

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