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 EZLIN » I'll be good (FLASHBACK)

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EZLIN » I'll be good (FLASHBACK) Empty
MessageSujet: EZLIN » I'll be good (FLASHBACK)   EZLIN » I'll be good (FLASHBACK) EmptyLun 3 Oct - 22:57



I'm sorry I broke your heart in order to fix mine
MUSIQUE
Ezra & Caitlin

Des effluves de café flottaient dans l’air, se mêlant à l’odeur d’un savon aux notes boisées dont le prix aurait permis à une couple de Thornhill de se nourrir convenablement pour une semaine. La vapeur d’eau embrumait toute la salle de bain tandis qu’Ezra posait un pied hors de la douche. Il attrapa une serviette sur le rebord de l’évier afin de sécher superficiellement ses boucles trempées, pour ensuite l’enrouler autour de son bassin. Il rattacha sa montre à son poignet, juste à coté de ce bracelet en cuir qu’il portait depuis toujours lui semblait-il. En consultant le cadran il constata qu’il était à peine sept heures du matin. Son rendez-vous n’était que dans une heure, il était pourtant réveillé depuis que le jour s’était introduit à travers les rails des stores de la fenêtre de sa chambre. Peut être même avant. En réalité cela faisait une semaine qu’Ezra dormait encore plus mal que d’habitude. Depuis que son agent lui avait arrangé ce rendez vous en fait. Ce rendez vous avec… elle! Passant un jean et une chemise noire, comme très souvent, Ezra ne s’attarda guère dans la salle d’eau, se brossant seulement les dents, après deux coups de peigne vains dans sa masse capillaire. Il pénétra par la suite dans cette immense cuisine qu’il n’occupait que depuis un mois pour attraper un mug et y verser ledit café qui avait parfumé l’ensemble de l’appartement de son arôme. A ce breuvage il ajouta un trait de sirop de caramel, une pincée de cannelle et une double dose de lait d’amande. Il lui faudrait au moins cela pour affronter cette matinée qui s’annonçait forte en émotion. En était-il de même pour elle ? Certainement pas. Et pour cause, elle s’apprêtait à rencontrer Voltaire, pas Ezra. Elle s’apprêtait également à découvrir que Voltaire était Ezra, Ezra était Voltaire. Vous aviez saisis… Une fois la tasse vidée, Ezra ressembla ses affaires qui se résumaient à son cellulaire, ses clés et une sacoche avec son book. En avait-il vraiment besoin ? Ce rendez-vous n’était à priori qu’une formalité aux dires de son agent. Caitlin avait déjà convenu de touts les formalités, il ne manquait que la signature de l’artiste et l’affaire serait conclue. Cette étape lui paraîtrait-elle aussi simple une fois qu’il se trouverait dans la même salle qu’elle ? Il émettait quelques réserves. Sans plus tarder, son casque sous le bras et des appréhensions plein la tête il quitta son appartement pour enfourcher sa bécane et rejoindre la galerie.

L’air était frais mais agréable. La rue était déserte. On aurait dit que Leeds n’était animée que passée 9 heures… D’un pas pressé Ezra rejoignit son agent posté à l’entrée. Sept heures trente-huit. Bien trop tôt, mais il savait que Caitlin était déjà à l’intérieur. Du moins si elle n’avait pas changé. Elle poussait le concept de la ponctualité à son paroxysme. Si Rick et lui n’étaient pas entrés dans cinq minutes elle les considèreraient certainement comme étant en retards. D’un regard entendu Rick lui tendit une cigarette qu’il s’empressa de porter à ses lèvres pour l’allumer. Il avait besoin de ça… Et si elle le surprenait la clope au bec ? Il ne fumait pas à l’époque… Ca lui plaisait d’ailleurs, qu’il ne soit pas comme les autres, tout ses connards de drogués qui empestaient le tabac froid. Il avait changé. Peut-être qu’elle aussi après tout… Pourquoi aurait-il été le seul à évoluer? Ezra se détendit en imaginant Caitlin les accueillir avec un plateau de coke, comme le voulait ce milieu… S’il fumait de temps à autre, il ne touchait pas à tout ça, toutes ces merdes, ça lui embrouillait l’esprit. Il fut un temps où il n’aspirait qu’à ça : s’embrumer la tête pour ne plus penser. Ce temps était révolu. Bien que ce rendez-vous avait une propension exponentielle à rouvrir des plaies qu’il s’était échiner à panser durant de longues années, il ne songeait pas un instant en sortir avec la ferme intention de trouver de quoi lui faire oublier cette matinée.

D’un geste habile il balança son mégot sur la route et tourna les talons pour entrer dans la galerie. Quand faut y aller, faut y aller… L’endroit était superbe, un mélange raffiné entre le bon gout et la sophistication. Du Caitlin tout craché. Tout, depuis le choix des lustres jusqu’à l’emplacement des fauteuils contemporains, criait son nom. Ezra s’accouda au comptoir en verre de l’entrée et avisa la femme de l’accueil de leur présence. Miranda, c’était écris sur son badge, les invita à patienter une minute le temps de prévenir Mlle Edwards. Mademoiselle. Mademoiselle et pas madame. Bon d’après Rick elle n’était pas mariée mais fiancée, d’où le mademoiselle, mais une femme sur le point de se marier se fait généralement appeler madame non ? Les pensées d’Ezra fusaient à toute allure dans son crâne si bien qu’il en oublia de respirer lorsqu’elle apparu. Oui bien sur. Son monologue interne lui avait coupé le souffle. Cela ne pouvait pas être cette sublime jeune femme, depuis ses escarpins noirs jusqu’à son chignon impeccable en passant par cette jupe portefeuille qui mettait en valeur la moindre de ses courbes, qui lui avait éventuellement fait oublier cette logique élémentaire nécessaire à la survie de tout être vivant : respirer. Miranda intervint lui permettant enfant d’oxygéner ce qui lui restait de neurones après cette vision qui semblait tout droit sortie du passé. « Mlle Edwards, votre rendez vous de huit heures, Voltaire et son agent Rick Simons. » Elle s’éclipsa sans un bruit. Silence que partageait Ezra trop occupé à remarqué l’absence de bague à son annuaire gauche. Et si… Et si... ?

© Pando


Dernière édition par Ezra Carter le Mer 5 Oct - 12:28, édité 1 fois
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EZLIN » I'll be good (FLASHBACK) Empty
MessageSujet: Re: EZLIN » I'll be good (FLASHBACK)   EZLIN » I'll be good (FLASHBACK) EmptyMar 4 Oct - 5:07



I'm sorry I broke your heart in order to fix mine
Ezra & Caitlin

Cette journée commençait bien. Enfin, c'est l'impression que la blonde eut en se réveillant ce matin là dans une chambre gorgée de soleil. La maison embaumait les effluves de café italien et l'absence de son fiancé dans son lit lui fait réaliser qu'il doit déjà être en bas, en train de lui en préparer une tasse. Il n'y a pas mieux que Caleb pour la mettre de bonne humeur lorsqu'elle commence sa journée: il est toujours souriant, là pour elle et lui glisser un doux baiser avant qu'elle ne passe le pas de la porte, lui rappelant qu'il la trouve jolie. Leur relation est tout ce qu'il y a de plus simple, ce qui lui plait bien à la blonde. Elle a finit par comprendre que toutes ces histoires de 'petite flamme' et de 'papillons' ce sont pour les enfants, l'amour romanesque s'étant perdu avec les années. Non, une petite vie bien rangée avec l'homme qui la fait sourire tous les jours, c'est ce qu'il y a de mieux pour Caitlin. Elle aime quand tout va comme elle le décide et Caleb n'est pas celui à s'opposer. Jamais. C'est vrai qu'au début elle trouvait son manque de réaction idéal, mais après quelques années à toujours contrôler de plus en plus, la blonde commence à se questionner. Et si.. ? Non, sûrement que si elle n'est pas aussi heureuse qu'elle le croit, c'est parce qu'elle ne contrôle pas assez, que la perfection n'est pas atteinte.

Après une douche rapide, la voilà maquillée et coiffée, prête à partir. Une réunion plus qu'importante occupe son premier créneau de sa matinée. Avant de quitter, elle dépose un baiser sur la joue de son fiancé qui lui souhaite bonne chance pour la rencontre. Attentionné, voilà sa plus grande qualité. Jamais Caitlin n'aurait pu demandé un meilleur fiancé ou meilleur homme dans sa vie. C'est ce que tout le monde lui dit, alors elle ne peut que le croire, les insécurités n'ayant pas leur place dans son coeur ni sa tête. Le temps que dure le trajet dans la ville qui parait vide en cette heure matinale, Caitlin ne peut s'empêcher de stresser un brin. Il ne s'agit que de la signature d'un contrat, qui a été rédigé par ses soins, mais cette rencontre avec l'artiste est cruciale. Il est primordial qu'elle fasse bonne impression sur celui qui l'a séduite avec son art, qui lui a arraché un petit cri dès la vue de la première toile. Elle se souvient de la première fois que ses yeux se sont posés sur une oeuvre de Voltaire, ses doigts s'étaient approchés du médium, convaincue que quelque chose allait se produire à son contact, mais elle s'est reculée à quelques millimètres. Comme une aura entourant l'oeuvre, elle eut l'impression que de la toucher en retirerait de sa magie. Émue, touchée, mais surtout mystifiée, il ne lui en avait pas fallu beaucoup pour contacter l'agent de cet artiste. Il lui fallait ce Voltaire dans sa galerie, mettant même un studio à sa disposition pour qu'il puisse continuer à produire. Un lieu d'exposition permanent, voilà ce que Caitlin lui offre avec ce contrat soigneusement rédigé. Après multiples échanges avec son agent, la blonde a trouvé un terrain d'entente avec M. Simons quant à la durée de ce partenariat et la quantité de toiles devant être fournies à la galerie. Oh, la blonde sait que cette rencontre avec ce Voltaire sera un point tournant dans sa vie professionnelle, et personnelle, mais ne lui disons pas trop vite.

Serrant le volant de son SUV blanc, la belle soupire face à l'absence de son alliance à son annuaire gauche. Normalement, les ajustements et modifications de sa bague devraient être terminées dans la semaine selon le joaillier. Elle n'était qu'un peu lousse, mais fatiguée de la voir tourner sans cesse sur elle-même, Caitlin s'était résolue à s'en séparer le temps nécessaire pour qu'elle lui revienne parfaite. Dommage, pensa-t-elle, avoir cette bague à son doigt la rassure. Une alliance, signe de réussite, tout ce dont la belle a besoin pour sentir qu'elle est en contrôle et en confiance.

Une fois dans la galerie, Caitlin est ravie d'y découvrir Miranda, fidèle au poste malgré l'heure plus matinale qu'à l'habitude. Un bref échange entre les deux femmes et la voilà qui laisse son assistante à l'accueil pour se diriger vers son bureau. Sachant qu'elle dispose d'une fenêtre de temps assez large pour y faire ce qu'elle souhaite, Caitlin ne stresse pas trop. Non, le contrat est rédigé en trois exemplaires, déjà imprimé et placé sur le large meuble en bois. Elle a renfloué son petit frigo de bouteilles d'eau, fines bulles, citron, plate, il y en a pour tous les goûts. Le temps de mettre la machine à café de la salle des employés en marche et de l'eau à chauffer, histoire d'offrir une boisson chaude à ses futurs clients, l'heure est arrivée. Un rapide coup d'oeil sur son téléphone lui confirme que Voltaire et M. Simons sont en avance, exactement comme elle aime ses rendez-vous. S'assurant de son apparence, Caitlin sort du bureau pour aller à la rencontre des nouveaux venus. Un sourire sincère, des étoiles pleins les yeux, la voilà qui arrive dans l'entrée de la galerie pour y voir...


Non.


C'est... ?


Une tempête fait rage en elle. Ses yeux s'embrument, couverts par des nuages de confusion: Ezra ? Que fait-il ici ? Son sourire diminue, une vague de sentiments la submergeant et l'empêchant de réagir comme il se doit. Impossible... Pourtant, on lui a vaguement glissé un mot comme quoi Voltaire est originaire de la région, mais jamais en mille ans elle n'aurait imaginé qu'il s'agisse d'Ezra. L'homme qui lui a demandé de partir avec lui il y a tant d'années, offre que la princesse a refusé devant son lot d'incertitudes. Choisissant la sécurité, Caitlin a vu celui qu'elle aimait disparaitre du jour au lendemain. Pendant des semaines elle s'est répété qu'elle avait fait le bon choix, qu'une relation avec un artiste comme Ezra ne lui apporterait rien de bon, que son père avait raison: les Carter sont des âmes bohèmes qui ne réussiront jamais dans la vie.

Et là voilà devant lui, prête à lui signer le contrat d'exposition le plus important de sa carrière. Oh, l'ironie.

« Enchantée. » Une mili seconde plus tard, peut-être trop longue pour saisir son trouble. M. Simons et Miranda ne semblent avoir rien remarqué, mais le regard d'Ezra ne la quitte pas. Fuyant ses yeux noisette qu'elle connait trop bien et qui... l'intimide ? Caitlin se présente tout en serrant la main de l'agent d'artiste. « Caitlin Edwards » suivie d'une poignée de main ferme. L'agent se décale alors pour saluer l'assistante, laissant l'espace entre la blonde le fruit de ses désir d'antan totalement libre. À le revoir, elle se souvient à quel point elle était amoureuse de lui jadis, à quel point elle aimait passer sa main dans ces boucles rebelles et le regarder peindre. Caitlin est prête à parier qu'elle avait même les fameux 'papillons' lorsqu'elle fréquentait Ezra. Ce n'étaient pas que pour les 'contes de fées romanesques les papillons ?' Chassant cette pensée rapidement, elle se ressaisit et s'approche de l'homme qu'elle ne pensait jamais revoir. « Voltaire. » Son ton est amusé, mécanisme de défense cherchant à camoufler l'ouragan qui fait toujours rage en elle. Une bise rapide qu'elle ne cherche pas trop à analyser suit cette présentation. S'il n'en tenait qu'à elle, la belle passerait une main sur ce visage qui a pris tant de maturité et qui est devenu encore plus séduisant. Elle chercherait à détailler l'homme qu'il est devenu, tentant de comprendre son parcours, son histoire dans ses traits qui sont plus durs aujourd'hui qu'il y a dix ans. Mais Caitlin est une femme d'apparence, et même si revoir le seul homme dont elle a été amoureuse au cours de ses trente années des vies lui fait vivre plus d'émotions qu'elle ne peut en prendre, elle ne dit rien. En même temps, personne ne sait qu'elle était tombée amoureuse du fils Carter plus jeune, et pendant longtemps Caitlin a réussi à se convaincre de la même chose. Enfin, jusqu'à cet instant où l'apercevoir lui ont rappelé la nature légitime de ses sentiments d'antan. « Vous pouvez me suivre dans mon bureau, tout est prêt pour la signature du contrat. » Sans une attention supplémentaire, elle se retourne et expire un coup, posant une main sur sa poitrine. Son coeur débat, elle a l'impression que ses battements sont visibles par ses partenaires. Reprend toi, Cait !

Elle ouvre la porte du bureau et invite ses invités à y prendre place. Miranda reste près de la porte, prête à prendre les commandes des deux hommes s'ils en ont une. « Je peux vous offrir quelque chose ? Thé, café, eau ? » De l'autre côté du meuble de bois, son bras les intimes à s'asseoir. Devant eux, sur le meuble, se trouve leur copie du contrat. À la dérobée, la blonde tente un regard vers l'artiste, espérant pouvoir le scruter en toute intimité. Cependant, lui ne l'a pas lâché des yeux depuis leur rencontre quelques minutes plus tôt. Sentant le rouge lui monter aux joues, Caitlin ne peut soutenir ce regard qui lui fait tant envie et détourne la tête, posant les yeux sur sa copie du contrat, prête à en débuter la lecture pour ces deux associés.


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EZLIN » I'll be good (FLASHBACK) Empty
MessageSujet: Re: EZLIN » I'll be good (FLASHBACK)   EZLIN » I'll be good (FLASHBACK) EmptyMar 4 Oct - 23:17



I'm sorry I broke your heart in order to fix mine
MUSIQUE
Ezra & Caitlin

Les prunelles de Caitlin vendirent la mèche à Ezra en un millième de seconde. Une semaine durant, il s’était posé cette même question : l’aurait-elle reconnu? A travers son choix de couleur peut être ? Une palette plutôt sombre, où les couleurs vives n’avaient pas leur place. Son coup de pinceau saccadé, il peignait dans l’urgence. Son tracé net, ses lignes fluides, il avait toujours une idée du tableau final bien en tête. Ou bien le choix de l’aquarelle? Déjà à l’époque, il s’agissait de sa peinture de prédilection. Son nom d’artiste aurait pu également lui mettre la puce à l’oreille, mais avait-elle déjà eu connaissance de son deuxième prénom? Il s’était posé tout un tas de questions, avait mis en évidence tout un tas d’indices qui auraient pu l’aiguiller sur sa véritable identité. Pourtant… Cela ne faisait plus l’ombre d’un doute dès qu’elle posa ses yeux sur lui. Elle était à mille lieux d’avoir anticipé la venue de l’artiste. On ne pouvait l’en blâmer. Un dizaine d’années auparavant c’était à peine si Ezra parvenait à terminer une toile sans la bousiller à mi chemin du travail accompli. Particulièrement impulsif, il n’arrivait pas à maitriser sa fougue et ne parvenait pas à acquérir le contrôle de soi que nécessitait cette discipline. Il avait juste besoin de canaliser tout ce qui se passait à l’intérieur… Elle n’avait pas eu la patience d’attendre qu’il y parvienne. La patience n’était pas la seule vertu qui avait fait défaut à la jeune femme. La confiance lui avait manqué lorsqu’il lui avait proposé de s’enfuir loin, loin de cette famille oppressante qui lui dictait ses choix, loin de ce monde aux règles trop conventionnelles qui les étouffaient, loin de tout ce qu’ils connaissait pour s’ouvrir à un niveau monde : le leur. Le courage n’avait certainement pas accompagné les actes de la jeune femme, lorsqu’elle avait abandonné Ezra sans une réelle explication…

Une dizaine d’années s’étaient écoulées depuis leurs derniers échanges qu’on aurait pu aisément qualifier de « bouleversants. Si Ezra avait eu le temps de se blinder en vue de cette rencontre, Caitlin n’avait pu bénéficier de ce coup d’avance. Fidèle à elle même, elle n’en montra rien. Cette femme faisait preuve d’un sang froid hors du commun qui avait toujours épaté Ezra jusqu’au jour où elle s’était débarrassé de lui avec le même self-control. Comment cette femme pouvait-elle se montrer de glace en tenant compte de leur passé commun? Même s’il jouissait d’un certain recul, Ezra brulait d’envie d’envoyer tout valser dans ce bureau aseptisé qui ne reflétait en rien cette Caitlin avec qui il avait partagé tant de bons moments. Elle s’était montrée si différente par le passer à ses côtés. Il ne s’agissait pas d’un nouveau jour, mais bien du reflet réel de sa personnalité. Il en était persuadé. Ou toutes ces années à ses côtés n’avaient été qu’une vaste mascarade.

Coupant son monologue interne, Caitlin se proclama enchantée. Trois syllabes et son monde basculait. Sa voix… Sa voix qui longtemps l’avait réveillé en pleine nuit. Sa voix qu’il avait cru oublier. Cette voix dont il avait cru pouvoir s’immuniser, à tord. Dix ans après elle provoquait toujours ce même raz de marée interne chez l’artiste. Putain. Etait-il vraiment prêt pour cette rencontre ? L’aurait-il été un jour ? Si le jeune homme restait interdit il ne pouvait pas se résoudre à détacher ses prunelles de sa future « patronne ». C’était à peine s’il était parvenu à écouter les échanges de politesse entre Cailtin, son assistante ou son agent. Il ne compris d’ailleurs qu’au dernier moment qu’un signe de sa part était attendu. Sans réfléchir une seconde il s’approcha de Caitlin pour échanger une paire de bises convenues. Il était coutume de ne pas se serrer la main dans ce milieu, il n’allait pas changer ses habitudes pour elle. Il n’allait pas déroger à la règle et manquer ce contact fugace gratuit. Sa peau veloutée ne laissa transparaitre aucune gêne, ne se colorant guère d’une quelconque teinte rosée. Se cantonnant à son silence, Ezra emboita le pas à toute la troupe au sein du bureau de la jeune galériste, s’écroulant sans trop de cérémonie dans l’un des fauteuils qu’elle désignait de la main. Une nouvelle question. Ce qu’il souhaitait boire. Il leva les yeux au ciel. Il aurait pu s’écouler huit décennies entière, ses boissons fétiches n’auraient jamais changé. Elle devait se souvenir à la perfection de ce qui ferait envie à Ezra. Non ? Alors pourquoi ressentait-il cette envie irrépressible d’aller lui prépare une tasse d’Earl Grey infusée deux minutes trente, pas une seconde de plus ? Merde, il n’était vraiment pas prêt pour cette rencontre. Ni prêt à la lâcher du regard d’ailleurs.

Sans grande surprise, Rick prit la parole : « Je prendras bien un expresso, s’il vous plait. Un thé noir ira très bien pour Voltaire, si vous avez…? » Sans attendre l’approbation de son artiste il enchaina : « Par ailleurs je pense que je vais vous laisser quelques minutes en tête à tête pour débuter ce rendez-vous. Nous nous sommes déjà entretenus ensemble Mlle Edwards, alors je vous laisse faire connaissance avec mon collaborateur! » Le coeur d’Ezra manqua un battement lors que Rick suggéra l’idée de « faire connaissance »… Là encore, ils avaient toujours procédé de la sorte. Aucune raison apparente de faire une entorse à leur façon de fonctionner. Son agent s’éclipsa en veillant à fermer la porte derrière lui. Les hostilités allaient commencer… Après une profonde inspiration, le jeune peintre du se résoudre à desserrer sa mâchoire et emmure un premier son.  « Alors Cait ? Comment ça va depuis le temps ? Je vois que t’as atteins tes objectifs, t’as tout ce dont tu rêvais ? Ta galerie est superbe! » Il n’y allait pas par quatre chemins. A quoi bon ? Cependant, rien de ce qu’il avait pu dire n’était un mensonge. Elle avait réussi, elle vivait la vie qu’elle avait toujours rêvé. Elle goutait une existence qu’il n’avait pu lui offrir. 

© Pando


Dernière édition par Ezra Carter le Mer 5 Oct - 10:37, édité 2 fois
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EZLIN » I'll be good (FLASHBACK) Empty
MessageSujet: Re: EZLIN » I'll be good (FLASHBACK)   EZLIN » I'll be good (FLASHBACK) EmptyMer 5 Oct - 2:46



I'm sorry I broke your heart in order to fix mine
Ezra & Caitlin

Comment une journée si prometteuse peut-si facilement changer de direction ? C'est comme si le destin s'amusait lui jouer un tour, remettant sur son passage l'un de ses ex à quelques mois de son mariage, en faisant de lui son associé pour l'année à venir. Serrant la mâchoire, un spasme la trahis. Elle doit se retenir pour ouvrir le contrat et raturer la durée de celui-ci, souhaitant même le déchirer en deux. Tirée à quatre épingle, droite et fière, Caitlin n'a qu'une seule envie: que cette réunion se termine. L'ouragan fait toujours rage en elle et tous ces murs érigés avec les années semblent compromis. Il n'y a qu'Ezra qui a vu son côté rieur, léger, vu que la jeune femme n'aspire pas à tout ce prestige et ces richesses. Caitlin est une femme simple au fond, mais après l'avoir lâchement largué sans raison valable il est normal qu'il la méprise encore aujourd'hui. Sa décision de le quitter, bien que justifiée, ne fut jamais expliquée ou mise en contexte. Du jour au lendemain, leur relation était finie, c'était tout. On tire les rideaux, révérence, fin de l'histoire, plus rien à voir.

Se raclant légèrement la gorge, se redressant sur son imposante chaise en cuir, la belle pose les yeux sur sa copie et s'apprête à débuter la lecture de ce contrat. Supposant que Miranda serait en charge des boissons, elle est prise au dépourvu lorsque M. Simons se lève pour la laisser seule dans le bureau avec Ezra. Les yeux de la blonde se ferment, elle a envie de se pincer l'arrête du nez pour essayer de savoir si tout ceci est une blague. Mentalement, elle ne retient pas le juron qui lui brûle les lèvres. Bordel. La porte se ferme et la voilà seule avec son nouvel artiste. Peut-être ne l'a-t-il pas reconnu, peut-être de fout-il de ce qu'ils ont bien pu partager il y a si longtemps. Après tout, ils étaient jeunes, ils avaient quoi ? 22 ans ? C'était il y a si longtemps, ils étaient bêtes, une histoire sans importance, sans plus. Les yeux toujours sur sa copie, Caitlin prie le ciel pour qu'Ezra ne prenne pas la parole, peut-être pourront-ils faire fonctionner ce partenariat via courriels, sans vraiment se voir.

Raté. Évidemment, un artiste est animé par ses passions, ne cherchant pas à faire dans le tact lorsque ce n'est pas nécessaire. C'est sûrement pour ça que Caitlin est une peintre pitoyable, parce qu'elle a trop de retenue et que ses toiles ne transmettent aucune émotion. C'est sûrement pour ça qu'Ezra, - ou Voltaire, peu importe! - est un peintre reconnu pour des oeuvres uniques, sa réputation s'étendant dans plusieurs pays. Il ne se retient pas lorsque ce n'est pas nécessaire, c'est ce qui fait son succès et son charme. Autrefois, il était beaucoup plus craintif, au souvenir de Caitlin. Il n'avait pas encore acquis cette confiance en lui imposante, venant presque bousculer le cocon froid de la galeriste. Toute cette tension remplissant la pièce émane de lui, il cherche à avoir des réponses et ne se gêne pas pour poser les vraies questions.

Soupirant, la blonde daigne enfin relever les yeux pour y trouver ce regard noisette la fixant encore. Une seconde, elle détourne le regard pour le poser un peu plus loin. Volontairement, elle laisse passer quelques secondes avant de lui répondre. Même si elle est charmée par toute l'assurance qu'Ezra dégage, elle prend tout de même son commentaire comme teinté d'insolence et ne souhaite pas y donner suite. Leur histoire remonte à des années, elle est fiancée, heureuse en amour (on y croit, Cait...), elle exerce le métier qu'elle a toujours voulu faire, une paire d'yeux noisettes, des boucles toujours aussi décoiffées, une paire de bras puissants, non, rien de cela ne devrait venir la troubler.


Mais ça le fait. Beaucoup plus qu'elle ne pouvait l'imaginer.


« Je vais très bien, merci. » Phrase beaucoup trop générique. Elle sait qu'il va revenir à la charge si elle n'élabore pas un peu plus. « Je suis ravie que la galerie vous plaise. » Lui l'affuble d'un surnom, elle le vouvoie. Souhaitant s'heurter le front avec sa paume devant sa débilité, Caitlin décide de suivre dans sa lancée. Ils ne sont pas amis, mais bien partenaires professionnels. Si elle doit être plus dure avec lui qu'avec les autres, soit. Elle est habituée à avoir ce qu'elle souhaite, son partenariat avec Ezra ne serait pas une exception. « J'ai travaillé fort et j'ai obtenu ce que je souhaitais, vous pouvez voir. » Ce n'est pas papa Edwards qui lui a fournis les contacts... Maudissant l'absence de son diamant extravagant à l'annuaire gauche, la galeriste se décide à garder cet atout dans sa manche, au cas où. Elle détourne la tête, plongeant à nouveau dans ce regard chocolat qui autrefois la détaillait comme si elle était, elle aussi, une oeuvre digne des plus grands maitres. Un éclair de nostalgie passe dans ses yeux verts et il lui en faut peut pour que son masque tombe et que l'incompréhension ne s'affiche sur le visage de la jeune femme. Heureusement, avec les années, Caitlin est devenue une femme forte, peut-être trop, qui sait ses déconnecter de ses sentiments lorsque nécessaire. « Je vous retourne le compliment: vos efforts dans l'art n'auront pas été vains. Vous m'en voyez ravie. » Il serait facile d'ajouter un compliment sur l'art de Voltaire, mais Cait n'ajoute rien. Non, seulement une phrase qui sonne tout aussi insolente, mesquine, insinuant presque qu'elle n'a jamais eu foi en lui et son talent. Il est vrai qu'autrefois Ezra était toujours insatisfait de ses toiles, les abandonnant souvent à mi-chemin, même si elle se positionnait derrière lui lorsqu'il était devant son chevalet. Longtemps, elle avait la tête posée sur son épaule, les bras entourant son torse, suivant du regard ses mains s'activer sur le médium. Elle lui glissant un mot d'encouragement, lui embrassant l'épaule par la suite. Oui, ils avaient été heureux, très, peut-être trop ? Peut-être la vie a-t-elle épuisée ses ressources de bonheur pour ces jeunes gens, ce qui expliquerait cette tension lourde et désagréable dans a pièce. Personne ne pourrait deviner qu'autre fois, ils étaient amis, même amoureux.
Ou encore, que dans quelques semaines, il lui ferait l'amour à même le sol de cette pièce après l'avoir prise sur cet imposant meuble où repose leur contrat professionnel...

Comme quoi la vie est pleine de surprise.  

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EZLIN » I'll be good (FLASHBACK) Empty
MessageSujet: Re: EZLIN » I'll be good (FLASHBACK)   EZLIN » I'll be good (FLASHBACK) EmptyMer 5 Oct - 19:31



I'm sorry I broke your heart in order to fix mine
MUSIQUE
Ezra & Caitlin

Le silence était de mise. Il laissait aisément à la tension le soin de s’installer profondément dans chaque recoin de la pièce. L’absence de son n’était pourtant pas quelque chose qui dérangeait Ezra, bien au contraire. Il n’existait rien de plus reposant qu’une soirée étoilée loin de toute l’agitation de la ville et de son lot d’agressions auditives à son gout. Il fut un temps où Caitlin partageait avec lui cet amour pour ce type de nuit. Ensemble, ils pouvaient échanger des heures durants des regards lourds de sens, attestant de leurs conversations muettes et autre joutes silencieuses. Ezra avait toujours eu beaucoup de mal à poser des mots sur ses émotions. Peut-être était-ce un truc d’artiste ? Il s’exprimait davantage par le biais de son art ? A l’époque, le jeune homme ne s’était jamais posé la question. A dire vrai, tout leur entourage de l’époque aurait pu attester d’une chose : les sentiments d’Ezra. Son regard en disait long quant à ce qu’il ressentait à l’égard de Caitlin. S’il ne pipait mot, ses prunelles hurlaient sa peur de la perdre à chaque nouvelle seconde qui s’envolait. Ses iris vouaient un culte à son sourire et à cette fossette qui se creusait sur la droite lorsqu’elle se laissait aller dans un éclat de rire. Oui, ses yeux noisettes vénéraient chaque centimètres de sa peau, chaque expression -même la plus fugace- qui traversait son visage d’ange, chaque vision de paradis qu’elle lui offrait au quotidien. Un quotidien qui lui semblait fort fort lointain, assis dans son bureau, le regard dans le vide… Ils partageaient à présent un silence des plus inconfortables et la seule chose qui lui venait à l’esprit lorsqu’il posait ses yeux sur Caitlin, c’était la souffrance aiguë qui lui avait traversé la poitrine lorsqu’elle avait passé le pas de la porte, dix ans plus tôt. Cette lame aiguisée qui lui avait lacéré le coeur sans la moindre cérémonie. N’étaient restés que ce grenier vide de sa présence, les larmes de rage d’Ezra sillonnant son visage et ce trou béant dans son coeur.

Comment deux individus pouvaient-ils se jauger tels deux étrangers après un passé commun si intense ? Cette question brulait les lèvres du jeune peintre tandis que Caitlin fixait avec une indéfectible concentration la première page de cette pile de papier agrafée en haut à gauche. Un contrat certainement. LE contrat à vrai dire. Le triste motif de leurs retrouvailles. La seule justification tangible pour expliquer pourquoi ils se trouvaient tous deux, dix ans après, dans ce bureau aseptisé qui lui donnait la gerbe. Ezra aurait volontiers attrapé l’un de ses tubes d’acrylique pour en asperger les murs immaculés de bleu turquoise. Aurait-elle accepté ce rendez-vous si elle avait connu la réelle identité de Voltaire. Si pour Ezra la curiosité avait pris le pas sur la peur, l’attitude de Caitlin semblait confirmer qu’elle n’éprouvait guère plus qu’un vulgaire mépris pour ce qu’ils étaient. Rectification : ce qu’ils avaient été, ce qu’ils auraient pu être, à la rigueur. La page avait été clairement tournée de son côté il y avait dix ans de cela. Pour Ezra aussi (bien sur…), il ne s’agissait là que d’une curiosité, mal placée peut être, mais rien de plus. Qu’on lui jeta la première pierre s’il avait été le premier à s’enquérir de ce qu’étaient devenus d’anciens amis perdus de vue, un professeur qu’on malmenait à l’époque, d’anciennes petites copines, son premier amour (son unique amour…?). Ezra ne voyait là rien de particulièrement anormal. Par ailleurs, il n’espérait obtenir que la conclusion d’un contrat particulièrement rentable pour sa carrière. Depuis plusieurs mois il cherchait à exposer non loin de Dewsbury là où il avait décidé de s’installer pour un temps. La galerie de Caitlin commençait à se bâtir une réputation solide qui n’en aurait été que renforcée par une collaboration avec l’artiste Voltaire. Tous deux avaient à y gagner.  Peut-être même elle davantage! Pourtant, l’hospitalité dont elle faisait preuve pouvait en faire douter n’importe quel spectateur. Son absence de chaleur humaine aurait pu faire douter l’artiste quant à son envie réelle de conclure ce contrat, mais Ezra n’était plus ce type à se baser sur les apparences. En dix ans, il avait vécu, voyagé, appris. Il possédait plus d’une flèche à son arc et son expérience lui avait fait gagné de l’assurance, atout qui était certainement l’une de ses meilleures armes. En ce point il ressemblait davantage à Caitlin qu’auparavant. Lorsqu’il voulait quelque chose, il l’obtenait. Il savait se montrer persuasif mais également rusé ou charmeur lorsque la situation l’exigeait. Ezra n’avait cure de la pudeur, de la politesse, du tact ou encore de l’étiquettes. En cela il se distinguait certainement de son ancienne partenaire, ce qui lui donnerait assurément l’ascendant sur elle dans le futur. Il n’avait pas idée…! La prestance et la combativité de la femme qui se trouvait en face de lui ne l’impressionnait plus. Certes, il admirait toujours ce charisme dont elle faisait preuve, mais révolue était l’époque où il n’aurait osé la contredire. Désormais, faire s’écrouler ce masque d’assurance représentait à ses yeux un trophée ô combien précieux. Sur cette base, présager un échange musclé entre les deux anciens amant était une lapalissade !

Elle allait bien? Sans blague. N’avait-elle pas appris à fournir des réponses plus consistantes à ses partenaires commerciaux ? Si non, comment parvenait-elle à venir à bout de ces déjeuners professionnels si développer ne serait-ce que son état d’esprit devenait pour elle une tache ardue. Elle dû entendre les pensées sarcastiques du jeune artiste, dont le sourire en coin commençait à poindre, puisqu’elle compléta sa réponse quelque peu. Quelque peu, et pourtant le coeur d’Ezra manqua un battement. VOUS? Elle se foutait de sa gueule ? Non vraiment, elle se payait sa tête là, non ? A la voir enchainer sur sa réussite professionnelle en poursuivant l’emploi du vouvoiement. Sans parler de cette remarque a peine voilée… Elle sous-entendait qu’elle s’était faite elle même, certainement sans l’aide de son papa. Pourquoi diable avait-elle besoin de se justifier ? Ezra représentait-il une menace pour qu’elle tente de légitimer son autorité de la sorte? Ne prêtant guère davantage d’attention à Ezra, elle conclut son « monologue » sur une nouvelle connerie dans le genre « bravo t’as réussi mais j’aurais pas parié un kopeck sur toi l’ami ». Pour quelqu’un qui souhaitait intégrer l’artiste comme principale atout à sa galerie, Caitlin était particulièrement avare en compliment. L’enthousiasme dont elle faisait preuve ne risquait pas de l’étouffer non plus. Putain. Il s’était pourtant promis de rester calme, mais il sentait déjà sa bouche se pincer pour proférer un juron de son cru. Il le retenu de justesse. Il ne comptait cependant pas retenir le fond de sa pensée. Ca non… Alors qu’elle s’évertuait à fixer cette commode imposante sur lesquels trônaient les contrats, Ezra se leva d’une traite pour la rejoindre d’un pas souple. Posant une main sur la commode, l’autre se calant dans le creux de sa hanche, il obligea Caitlin à plonger son regard dans le sien. « Cette fois tu ne pourras pas t’échapper… » Songea-t-il, amer. « Pitié Cait, ôte moi d’un doute… » Il fronça les sourcils, comme pour appuyer son propos, et décourager par la même occasion Caitlin à l’interrompre. « … ton fiancé là, tu le vouvoies aussi? ». Il voulait en avoir le coeur net. Son agent lui avait parlé de ce type, Barnes, la semaine passée. Pourtant sa main gauche n’attestait en rien un mariage de prévu. Un passage récent chez la manucure, sans conteste, mais où était la fameuse bague ? « Je veux dire, l’angoisse quoi ! Tu lui fais la révérence aussi ? » Un rire moquer s’échappa de ses lèvres. Prenant ses aises, il plaça ses deux paumes sur la commode et vint se soulever pour venir s’assoir à même le meuble. L’étiquette très peu pour lui. Il veilla tout de même à décaler les contrats, évitant à Caitlin de peu la crise cardiaque, très certainement. Leur proximité ne le dérangeait en rien. Elle l’amusait en réalité. Il se souvenait d’une Caitlin facilement décontenancée par ce genre de réaction. Parce qu’elle ne pouvait rien contrôler. Il l’imaginait mal se hisser à sa hauteur pour continuer ce bras de fer chacun assis d’un côté de cette fichu commode. Caitlin allait peut être le surprendre, mais certainement pas accueillant ses railleries avec humour, ça non… La balle était dans son camp.


I need you so... Baby just don't let me go

Se promettre ma douce, l'enfer et ses sources
Où les vipères rousses se meuvent en eaux troubles
Je deviens sauvage, mon torse se décharne
Pour que Paris s'enflamme... De nos retrouvailles

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EZLIN » I'll be good (FLASHBACK) Empty
MessageSujet: Re: EZLIN » I'll be good (FLASHBACK)   EZLIN » I'll be good (FLASHBACK) EmptyJeu 6 Oct - 20:32



I'm sorry I broke your heart in order to fix mine
Ezra & Caitlin

Il la provoquait, volontairement. Rare étaient les gens qui s'autorisaient à montrer leur désaccord avec la lionne, sachant qu'avec les années elle a trouvé le moyen infaillible d'obtenir tout ce qui attirait son attention. Partout sur son passage, on la qualifiait comme le summum de la réussite professionnelle, partant sa propre entreprise dans le domaine artistique, milieu où les femmes ont été trop longtemps reléguées au deuxième plan, que ce soit dans la création ou l'administration. Non, la belle fit ce qu'il fallait pour inspirer l'envie, la jalousie, devenant une hôtesse incroyable lors de réceptions, une partenaire d'affaires féroce et déterminée. Dans le milieu des socialites britanniques, le nom d’Edwards était déjà connu grâce aux réalisations de son père et de son frère, mais la jeune femme avait ajouté son lot de réussites au cours des dernières années. Elle menait sa vie et tous ceux en faisant partie par le bout du nez, enfin, jusqu'à ce matin... Jusqu'à ce que cet homme franchisse le pas de sa galerie.

Il la prenait au dépourvu, c'est le moins qu'on puisse dire.

Il serait un mensonge de dire qu'Ezra n'a jamais traversé l'esprit de la belle au cours des dernières années. Après leur rupture, elle cherchait à rester enfermée chez elle le plus possible, acceptant sans rechigner tout ce que lui demandait sa mère. Tout pour s'occuper, tout pour s'évader. Sous la couette, en pleine nuit, les larmes s'évadaient doucement sans que la jeune fille ne leur en donne la permission. À bien y penser, Caitlin était bien heureuse que leur rupture ait eu lieux dix ans plus tôt, période où la technologie n’avait pas une telle emprise sur sa vie. Il avait été plus facile de prétendre que tout ceci n’avait jamais eu lieu, ne le recroisant jamais après avoir passé le pas de sa porte, brisée, triste, incertaine. L’idée de se planter devant sa maison, de guetter ses mouvements, très peu pour elle. Miss était trop fière pour démontrer n’importe quelle hésitation quant à sa décision. Orgueilleuse est un bon terme pour décrire la demoiselle. Dewsbury était une petite ville, s’il y avait quelque chose à savoir sur Ezra, elle le saurait bien assez tôt. C’est comme ça qu’elle appris quelques mois plus tard que son beau avait quitté la ville, partant ailleurs, elle ne savait trop où. Pinçant les lèvres, elle respira un bon coup, se disant que c’était pour le mieux. Après tout, elle était une Edwards, lui un Carter, leurs chemins avaient beau s’être croisés, leur temps ensemble avait pris fin quelques mois plus tôt et elle l’acceptait. Pour le mieux. Trop fière pour tenter de le retrouver alors que les regrets devenaient lourds, Caitlin accepta de le voir quitter sa vie pour de bon. Au fil de semaines, mois, années, Ezra fut de moins en moins de passages dans son esprit, jusqu’au jour où il en disparut totalement. Jusqu’à aujourd’hui.

Comment se sentait-elle à le revoir ? Serrant les dents, la galeriste se questionna et vint à la conclusion suivante : elle n'en savait trop rien... Habituellement maitre de ses émotions, elle apprit avec les années à adopter une attitude socialement convenable, son étiquette faisait sa fierté puisque son comportement n'était jamais à lui reprocher. Caitlin savait qu'avec n'importe quel autre artiste, elle aurait tout fait pour le mettre à l'aise. Elle se serait levée, aurait pris place sur le siège près du sien, l'aurait complimenté sur son art. Des compliments, elle en aurait eu des tonnes à offrir, de la sincérité aussi le tout servit avec un sourire honnête. Tout pour que l'artiste voit ce partenariat comme la meilleure opportunité pour lui, pour qu'il signe ce contrat.

Un contrat.

Pourquoi Caitlin ne pouvait-elle adopter ce même comportement avec Ezra alors ? Son art l'avait mystifiée, elle savait qu'un talent comme le sien elle mettrait des années à en trouver un autre, qu'il avait de trait de pinceau unique qu'elle a tant recherché, que la première toile sur laquelle a posé les yeux avait suffi à lui serrer le cœur, lui faisant ressentir plus d’émotions que toutes les toiles sur lesquelles son regard s’était posé au cours des derniers mois.  Un compliment servirait à détendre l'atmosphère tendu par sa faute, mais comme s'ils coutaient trop à offrir, Caitlin se tu. Un éclair passa dans ses yeux au moment où Ezra se leva et elle mit le doigt dessus : dominée. Voilà la raison de son malaise, il la domine, il la challenge, il ne la prend pas pour la femme d’affaire que tout le monde croit qu’elle est. Entrant dans sa galerie, dans son bureau, Ezra a pris le dessus sur celle qui habituellement est en parfait contrôle de son environnement. Miranda lui obéis, Caleb aussi, sa galerie est régie selon ses règles et mêmes ses associés la belle les mènent par le bout du nez. Amusé de la décontenancer de la sorte, le peintre lui offre un sourire en coin. Il a l’avantage, elle le sait. La Caitlin plus simple, n’aspirant pas à un titre social, il la connaît. Il sait que quelque part sous ce chignon serré, cet air froid, elle est toujours là. La femme avec qui il a partagé toutes ces années, celle qui portait ses chemises, les cheveux ondulés par une longue nuit de sommeil, celle qui riait pour un rien, celle avec qui il se levait en pleine nuit pour aller voir le lever de soleil, elle est toujours là. Vulnérable, menacée presque. Il a l’avantage et elle ne sait pas comment réagir. Garder son masque ou cesser de jouer la comédie ? Après tout, ils ne sont que partenaires, mais sachant que la tombée de son masque n’est qu’une question de temps, Caitlin soupire. Il ne sert à rien de jouer avec lui.

Prête à abdiquer, si facilement, la blonde décide toutefois de ne pas laisser tomber si rapidement l'affaire. Alors, c'est vraiment ce qui intéresse son artiste, sa vie sentimentale ? Un rictus s'impose sur son visage et elle sent que son atout est bien gardé dans a manche. Peut-être serait-il satisfait de savoir qu'elle est toujours célibataire, obtenant une satisfaction personnelle de savoir que la blonde n'est pas accomplie dans tous les domaines. Raté. Cherchant à ne pas montrer qu'elle garde un semblant de dignité, elle se redresse et plonge son regard dans le sien, cherchant à cacher toute trace de confusion. Elle apprécie le challenge et a envie de jouer, elle aussi, mais sa voix sort plus sèche qu'elle ne le prévoyait au départ. « Qu'est-ce que tu veux Ezra ? » Ils se toisent, la tension monte, mais tous les deux apprécient de se retrouver face à un égal. Il mène le jeu, mais elle se défend bien. « C'est vraiment ce qui t'intéresse, ma vie sentimentale ? » Aucune réponse à sa question, c'est voulu. La belle se lève pour se mettre à son niveau, fatiguée de son air supérieur. Il a beau avoir pris place sur le meuble, même une fois debout le brun est toujours plus grand que la blonde. Qualité que la blonde a toujours apprécié et qui n'est pas présente chez Caleb. Merde Cait, reviens dans le droit chemin ! « Tu n'as pas une autre femme à tourmenter ? Quelqu'un qui t'attend chez toi, pour te soucier de ça ? » Caitlin joue vache, mais elle assume et adore. Elle fait la même chose que lui, en fait. Du bruit hors de la pièce lui indique que Miranda et Rick ne devraient plus tarder, plus que quelques minutes à passer en tête à tête à celui qui s'amuse à l'irriter. Il serait facile pour elle de terminer cet échange en lui glissant un commentaire sur leur partenariat, comme quoi elle est honorée de l'exposer dans sa galerie. Non, elle se retient, presque qu'à contre coeur. « Je... » Elle se tait, intimidée, incapable de terminer sa pensée. Il est près d'elle, trop, encore une fois elle a envie de passer une main sur ce visage qu'elle a tant connu autre fois. Ses pensées s'emmêlent, s'entrechoquent, se contredisent. Autant elle a envie d'être tendre avec celui qui la connait trop bien, Caitlin a envie de montrer qu'aujourd'hui elle est une femme intouchable. Son corps est tendu, elle attend le prochain coup, alors que normalement, c'est elle qui les assènent.


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MessageSujet: Re: EZLIN » I'll be good (FLASHBACK)   EZLIN » I'll be good (FLASHBACK) EmptyLun 10 Oct - 2:42



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Ezra & Caitlin

A quoi s’attendait-elle en le méprisant de la sorte au juste? Car pour le jeune artiste il s’agissait bien là d’un profond mépris! Il ne pouvait se contenter de passer au dessus. Feindre l’indifférence était au dessus de ses forces. Feindre tout court était devenu compliqué à dire vrai! Alors quoi ? Elle avait tourné la page? Tant mieux pour elle. Lui aussi. Fort heureusement! Fallait-il pour autant aller jusqu’à nier l’existence même de ce qui avait lié les deux amants ? Il ne parvenait pas à comprendre comment Caitlin pouvait tirer un trait sur ce qui avait un jour représenté le centre de leur univers. Elle se cantonnait à balayer d’un revers de manche ce qui selon elle n’était plus à l’ordre du jour (à raison, au vue de son futur statut marital), réduisant Ezra à une ligne parmi tant d’autres figurant sur l’une des innombrables listes que Caitlin réalisait. Alors ils en étaient rendus là ? Ezra n’était pas vraiment Ezra aujourd’hui. Il était davantage ce Voltaire qu’elle avait tant voulu rencontrer. Si l’on songeait à la façon dont elle avait fait des pieds et des mains pour conclure à cet entretient, peut être s’en mordait-elle les doigts à présent ? La réponse était à l’évidence : oui.

Putain, ça le rendait malade. Littéralement. Il en avait mal au ventre. Et ce nœud dans l’estomac semblait prendre un malin plaisir à se resserrer à mesure que les minutes s’écoulaient. S’était-il imaginé tout ça ? Leur histoire. N’était-ce qu’une vaste fumisterie à laquelle il avait cru toute cette année durant? N’avaient-ils pas été deux à nourrir cette envie d’un ailleurs propice à leurs rêves ? Ou seul Ezra s’était bercé d’illusion et n’avait fait que nourrir un champ de fantasmes ? Putain, non. Il serrait les poings. Non. Ce n’était pas que lui. Ce n’était pas juste dans sa tête. Et cette femme aussi chaleureuse qu’une calotte glacière avait bel et bien partagé cette envie d’un ailleurs. Ça se bousculait dans sa tête, ses émotions semblaient lancées à plein régime sur l’autoroute des souvenirs tandis qu’il tentait de demeurer impassible. Sa fierté en prenait un coup. Si à l’époque l’amour propre de la jeune femme était particulièrement conséquent face à celui d’Ezra quasiment inexistant, il était tout autre aujourd’hui. Son ego faisait partie intégrante de cet homme qui s’était reconstruit. Cette confiance en lui, il ne l’avait gagné qu’en nourrissant son orgueil. Tout avait un prix.

Il bouillait.

Elle ne gagnerait pas. Pas cette fois. Il avait une revanche à prendre. Ses actes pouvaient prétendre toute l’indifférence du monde, il la connaissait mieux que ça. C’était là son atout majeur. Cette femme devant lui, il avait appris à la comprendre. Il avait aimé deviner chacune de ses pensées. Il avait travaillé à anticiper le moindre de ses désirs. Il connaissait ses aspirations, mais aussi ses peurs. Là était son avantage. Il n’hésiterait pas à l’exploiter pour ce bras de fer qui allait démarrer entre les deux ex-amants. « Qu'est-ce que tu veux Ezra ? » Sa voix sonna comme un avertissement. Comme l’indication de la marche à suivre, mais surtout des limites à ne pas franchir. Enfin elle osait soutenir son regard. Enfin sa voix osait admettre l'existence de leur passé. Tandis que le prénom du jeune homme sonna comme une insulte sur la langue de la jeune femme, il en savoura tout même chacune des sonorités. Grand Dieu. Cela faisait une éternité. A l’époque, sa voix, tel du velours, parvenait à l’envouter en prononçant simplement son prénom. Désormais, sa langue comme du papier de verre en écorchait chaque syllabe. Cela restait tout de même mille fois plus acceptable que de prétendre naïvement ne pas connaitre son vrai prénom et se cantonner à Voltaire. « C'est vraiment ce qui t'intéresse, ma vie sentimentale ? » Elle se redressa, ne lui arrivant guère plus haut que le milieu de son torse. Se devait-il d'être honnête ? Lui avouer qu’il brulait d’apprendre si oui ou non elle porterait bientôt un nom différent de celui des Edwards ? Bien sur que non. Pas même en rêve. Elle soupira, lasse de ce petit jeu. Elle abdiquait lentement mais surement. « Tu n'as pas une autre femme à tourmenter ? Quelqu'un qui t'attend chez toi, pour te soucier de ça ? » Il reconnaissait avec un sourire le stratagème similaire au sien, qu’il avait employé pour apprendre l’existence d’un éventuel homme dans sa vie. Prêcher le faux pour connaitre le vrai. Il tenait cette technique d’elle. Ce n’était pas au vieux singe qu’on apprenait à faire la grimace! Ezra ne pressa guère attention aux pas qu’il pouvait entendre depuis le couloir, il savait que Rick ne tarderait pas à rentrer, mais il lui restait encore une ou deux minutes en tête à tête avec elle, il ne comptait pas bouder son plaisir. Avant d’ouvrir la bouche, Ezra souhaitait s’assurer que la belle blonde avait joué toutes ses cartes. « Je... » Sa voix se brisa, pour mourir dans le silence pesant de la pièce. Ils y étaient. Caitlin à la totale merci d’Ezra. Il n’était pourtant pas venu ici pour la mettre à terre, loin de là.

Avec la même facilité qu’il avait éprouvé à se hisser sur la commode, il retomba sur ses pieds. Dominant la galériste d’une bonne tête il plongea à nouveau ses yeux dans l’émeraude incandescent de son regard. Une mèche volage s’était échappé de son chignon. Sans réfléchir, sans un mot, il vint la replacer derrière son oreille avec une infinie délicatesse. « Je ne suis pas venu ici pour jouer Caitlin. » Chuchota-il, sa main encore en suspens. Il fit glisser son index depuis l’arrière de son oreille en passant par l’arrête de sa mâchoire pour finir sur son menton. Alors il releva son doigt pour le déposer juste au dessus des lèvres de la jeune femme, les intimant à poursuivre en silence. « On va travailler ensemble. Je le veux. Tu le veux. » Il jeta un regard par dessus son épaule, comme pour avertir les pensionnaires du couloir de leur laisser encore quelques secondes d’intimité. Ses yeux retrouvèrent ceux de Caitlin, interdite. « On va faire du bon travail. » Assena-t-il pour toute conclusion. Il abaissa son index. Ezra eu le sentiment que la jeune femme s’était abstenu d’accueillir tout oxygène dans ses poumons durant son monologue. Enfin il aperçu sa poitrine se soulever. Ses pupilles se dilatèrent. Pourtant, il n’en avait pas encore fini avec elle. Sans crier gare, il plaça sa main droite sur la nuque de Caitlin avec une lenteur qu’on aurait pu qualifier de sensuelle, s’il n’avait pas s’agit d’Ezra, bien sur… Il approcha sa bouche de son oreille gauche pour lui susurrer un dernier message : « Que l’on soit bien clairs, Princesse, c’était la première et dernière fois que tu me vouvoyais. » Sur cet avertissement, il rompit tout contact physique et s’écarta de la demoiselle pour rejoindre sa place initiale, le fauteuil en face de son imposant bureau. Il était prêt à poursuivre « normalement » leur entretien, à signer ce contrat ou tout ce qu'elle voudrait d'autre...

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Je deviens sauvage, mon torse se décharne
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Ezra & Caitlin

C'était quoi ce petit jeu, au juste ? Où est passé l'homme qui autrefois n'osait pas se mettre en avant, à se battre pour ses convictions ? Lui qui l'avait laissé partir il y a tant d'années, sans la retenir ? Il ne s'était pas battu pour elle, Caitlin s'en souvenait. Il est vrai qu'elle lui avait demandé de ne pas le faire, mais son acceptation trop facile de leur rupture avait un joué sur estime, la laissant pantoise quant à la nature partagée de leur sentiments. Une lettre, c'est tout ce qu'il lui resta de leur amour, toutes autres preuves résidant dans ses souvenirs. Non, le Ezra devant elle n'était pas l'homme qui a hanté son esprit de longues nuits durant, il est tout autre. Plus assuré, plus fort, plus confiant, il lui fait baisser le regard, la fait taire lorsque nécessaire, prend le contrôle de la conversation. Une pensée inappropriée lui traverse l'esprit, se disant qu'il est enfin l'homme dont elle a toujours rêvé. Malheureusement, son passage est bref, que la galériste l'oublie une faction de seconde plus tard. Il ne sert à rien de perdre son temps à penser de telles absurdités. Tendue, à l'affut, Caitlin le laisse mener le jeu. Une partie d'elle a envie de repousser Ezra d'un coup sur la poitrine et d'exploser, de lui demander de cesser cette.. humiliation, mais une autre partie d'elle attend. Prise au dépourvu, elle sait qu'elle ne peut pas jouer avec lui, enfiler le masque de la parfaite femme d'affaire et le mener à la baguette comme tous ses partenaires. Il n'a fallu que quelques minutes à l'artiste pour la cerner et retourner la situation à son avantage. Aussi bien dire que leur entente risque d'être longue et ardue pour Caitlin. Elle ne pourra pas faire comme bon lui semble, dommage. Au  moins, elle essayera de mener la partie le plus possible, de ne pas lui montrer sa soumission.

Devant elle, la belle plonge son regard dans le sien, cherchant à masquer son abdication. Elle a envie de lui dire qu'il ne sert à rien de jouer avec elle, qu'elle aura toujours le dernier mot, mais il la prend une fois de plus par surprise. Sa main se lève, glissant une mèche rebelle à sa place. Surprise par ce contact étonnement agréable, Caitlin décide de ne rien dire. Ses yeux vacillent et elle sent qu'elle se trahit, mais elle tient bon. Elle essaie et... elle ne réussit pas. Transportée par un élan de nostalgie, elle se revoit assise dans le grenier d'Ezra à refaire sa coiffure dans un tout petit miroir avant de le quitter pour aller rejoindre sa famille. Honteuse, elle baisse les yeux, pour les relever quelques secondes plus tard, forcée par ce contact toujours présent de l'artiste sur sa peau. Un sentiment inconnu envahit la belle, ce qui a pour effet de la faire paniquer légèrement. Que se passe-t-il ? Serait-elle en train... d'apprécier ce petit manège ? Certainement. Reprenant son souffle après les mots d'Ezra, Caitlin ne s'autorise toujours pas à bouger ou à prononcer quoique ce soit. Tout semble irréel, la tempête en elle fait rage de plus belle. Qu'est-ce que... Et là, le coup fatal. Ces nom sussurrés trop près de son oreille, la renvoyant dix ans en arrière. La main de l'artiste posée sur sa nuque, son souffle chaud sur son cou, s'en est assez pour la faire lâcher un léger gémissement de surprise, teinté de nostalgie et de désir. À peine une seconde plus tard, il s'éloigne. Tout devient froid, tout semble gris. Elle sait qu'il a gagné, elle sait qu'il est en contrôle. Il est devenu un homme de pouvoir et il la tient à sa merci. Honteuse, frustrée, les joues de la jeune femme prennent une teinte rosée et ses poings se serrent. Avant que son assistante et le manager d'Ezra ne reviennent dans la pièce, elle reprend place dans son large fauteuil blanc, lui donnant un seul conseil, ou même menace: « n'utilise plus jamais ce surnom avec moi. » Sa voix se veut menaçante et elle lance un dernier regard à Ezra qui la regarde avec amusement de l'autre côté du bureau, alors que la porte s'ouvre, mettant fin à leur intimité lourde se sens.



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