Coupure de courant. Tu ne paniques pas et regardes ce qui te sert de groupe. Allez souris, tu vas être avec ces gens pour le restant de la nuit … ce qui n’est rien sur une vie. Ta nuit, tu vas la passer dans cet endroit, la grande salle. Soit le lieu de rassemblement où les gens sont un peu effrayés, paniqués… Là où les familles attendent la suite des évènements. Ta mission puisque tu l’acceptes est de t’occuper de la répartition de l’endroit. Tout mettre en place, histoire que la salle dispose d’une partie nuit comme d’une partie réfectoire. Et oui, tu l’auras compris c’est ici que tu mangeras et dormiras. Alors tu vas te battre avec les matelas et les tables, mais surtout pour rendre cet endroit accueillant, ou pas … Attention n’oublies pas que tout est possible … n’oublie pas que tu es en condition pour un vrai confinement.

Tu n'avais pas vraiment eu l'impression d'avoir le choix. Non, en fait, tu n'avais pas eu le choix. Mais pour une fois, tu n'avais pas rechigné. Tu te souvenais bien trop de tes confinements en classe, à Lille. A l'époque, tu avais quelque chose comme 13, peut-être 15 ans, d'ailleurs, et dès qu'il était question de réaliser ce genre d'expériences, tu paniquais. Bon, tu n'aimais pas particulièrement les gens de Lille, surtout ceux qui étaient dans ta classe à ce moment là de ta vie, et ça pouvait peut-être expliquer pourquoi tu te prenais des moments de stress à l'idée d'être enfermée avec eux. Mais là, à Dewsburry, tu ne connaissais personne. Donc personne que tu détestais. Mais personne que tu n'aimais non plus. Donc c'était un peu un risque à double tranchant.
Cela dit, tu avais accepté toutes les conditions, et tu t'étais rendue à la zone de confinement où tu étais censée allée. Bon, déjà, ça c'était fait ! Tu t'étais assise sur un des matelas, et avais patiemment attendu. Parce que pour l'instant, tu n'osais pas trop parler aux gens qui te faisaient office de "compagnons d'infortune". En fait, tu étais nerveuse, juste parce que tu ne connaissais pas les gens, et craignais de comment ça allait se passer. Quoi, la peur d'être enfermée ? Que nenni ! Tu tripotais ta montre, en attendant que tout le monde arrive, en attendant surtout l'heure où tout sera fermé, commençant le confinement, en un soupir.

Je suis une pro de ce genre de situation …enfin je l’étais plus jeune, maintenant, je suis vieille et complétement accaparé par mes problèmes actuels. Le fait que Jadyn sache que mon fils est le sien, que mon frère l’ait frappé en pensant qu’l m’avait fait mal intentionnellement …enfin, avouons que rien n’allait dans ma vie actuelle. En même temps, manquerait plus que l’homme le plus horrible du monde, celui m’ayant fait vivre des situations de peur extrême n’arrive pour me taper réellement et je pourrais dire que ma vie est clairement fini. Je n’étais pas venue seule aujourd’hui Jackson était avec moi, je n’avais pas pu le laisser à la maison, même si le confinement pour un enfant ce n’était pas forcément la grande joie, il allait sans doute me demander mon téléphone, mais ce dernier allait il fonctionner et tout durant cette pitoyable situation. Rien n’était moins sûr. J’étais à présent dans l’endroit où je devais me trouver, cherchant un peu du regard les personnes … Jackson venait de lâcher ma main finissant par aller parler à une personne « salut j’ai peur … » Je venais d’entendre mon fils lâcher cela à cette jeune femme, sans doute de l’âge de River. « Je t’ai dit tu n’as rien à craindre maman est là et la jeune femme aussi ! » Je venais de comprendre que cette jeune femme était dans ma situation, devant organiser les choses. « Je suis Mazéa et lui c’est Jackson … » Que je disais avec un large sourire en l’observant et tendant ma main, sans doute allait elle se lever ?

Le stress ne te gagnait pas, de toute façon, tu étais bien consciente qu'il s'agissait d'une simulation. Sauf qu'à l'heure d'aujourd'hui, tu savais aussi qu'il ne suffisait d'un rien pour que ça se transforme en catastrophe pour ta petite vie. Bof, après, c'était pas vraiment comme si Dewsburry était un lieu stratégique, mais il y avait tellement peu d'endroits qui l'étaient et qui s'en prenait bien plein la gueule. D'un revers de main mental, tu chassais cette idée de ton esprit. Et tu avais bien fait que tu te disais, quand un petit garçon s'approchait de toi pour t'avouer qu'il avait peur. Tu lui souriais gentiment, et disais d'une voix calme et rassurante -enfin, dans la limite de ce dont tu étais capable- « Mais non, ne t'inquiète pas. Tout va bien se passer, tu verras. » Oui, voilà. De toute façon, c'était pas pour de vrai. Tu ne savais pas qui tu avais dit cela pour le rassurer lui, ou bien toi. Bon, d'accord, peut-être plus lui, tu étais grande désormais, et savait qu'il ne fallait pas s'inquiéter. Puis regarde, si tous étaient comme ce petit garçon, il n'y aurait aucun souci, il avait l'air adorable ce petit. Quand celle que tu avais considérée comme sa mère t'adressa la parole, et te salua, en se présentant, elle et son fils, tu te levais d'une traite. Et tu lui souris. « Enchanté. Moi c'est Claire ! » que tu lui avais répondu, en serrant la main qu'elle te présentait. Puis, tu jetais un coup d'oeil à son fils, avant de demandé à la prénommée Mazéa. « Quel âge a votre fils ? » Ce n'était aucunement pour juger. Après tout, il n'y avait pas d'âge pour s'inquiéter, toi la preuve.

Autant dire que la situation était peut-être moins facile à gérer que quand j’étais gosse, j’avais bien plus de mal. Je savais que tout allait bien se passer, je cherchais un peu les repères que je pourrais trouver pour pouvoir aider, j’étais consciente que j’avais une mission. Une mission plus compliqué avec Jackson comme compagnie. Jackson m’avait échappé, il s’agissait que d’une minute pour que je puisse perdre mon fils, tout allait si vite dans ce monde. Enfin, ça va il s’était arrêté pour parler, échanger avec une jeune femme. Je le regardais entendant la jeune femme lui répondre.    «  Oh pire on peut toujours appeler Captain America ! » Lui et son Captain, autant dire que c’était drôle à entendre, il croyait parfois que tous ces personnages existaient pour de vrai … je venais me joindre à la conversation pour échanger avec la jeune femme se prénommant donc clair si je comprenais bien.  «   enchantée. » je me mettais à la hauteur de mon fils venant embrasser son front.  «   Tu verras tout ira parfaitement mon cœur ! »  Je regardais Claire, son prénom sonnait français, une française perdu parmi nous ? C’était plutôt sympa, en sachant que je connaissais un Corse répondant au doux prénom de Judd.  «   il … »  Je fus vaguement coupé par Jackson.    «  J’ai comme ça ! » Je rigolais un peu, amusée, même si je devrais sans doute le reprendre sur le fait de me couper, mais peu importe il avait montré le bon nombre de doigt : cinq.    «   Il a tout dit ! » annonçais-je avec un grand sourire.    «  Je pense qu’on devrait peut-être aider à tout installer, c’est ça ? » que  j’osais demander, alors que la main de Jackson se glissait dans la mienne.

Tu t'étais finalement décidée à ne plus penser. A attendre. Oui, voilà, le temps allait passer, et tu n'avais pas de quoi t’inquiéter. La preuve en était avec ce petit garçon qui était venu te parler. Il avait l'air adorable. Tu avais esquissé un sourire en l'entendant parler de Captain America. Un super-héros comme on rêve tous d'être, quand on était petit. Toi la première. Mais à l'époque, les films sur les Marvels étaient encore en faible nombre. Il y avait bien Spiderman, mais tu n'aimais pas trop les autres films dans le genre. Non, tu étais plus Team "Les Indestructibles". Bon, tu devais avoir quatre ans à l'époque, pas sûr que ça compte. Tu avais hoché la tête et regardé le dénommé Jackson droit dans les yeux.  « Tu as raison ! Mais il ne risque rien de nous arriver, il vaut mieux qu'il aille sauver des gens en danger ! » Tu n'avais pas vu les films. Seulement lu quelques bandes dessinées. Mais ça devait bien être suffisant, non ? Sa maman s'était présentée à toi, et avait présenté son fils. Tu avais rendu poliment et gentiment la pareille. Et demandé quel âge avait le petit. La dénommée Mazéa allait te répondre quand Jackson montra de ses doigts qu'il avait cinq ans. « Mais tu es grand, dis-moi ! » que tu avais lancé à l'enfant, en te penchant vers lui, tout en lui envoyant un clin d'oeil. Puis tu te redressais. Elle avait vu juste. Il fallait aider à installer. Mais tu ne savais pas vraiment quoi faire. « Oui, je pense aussi. Vous savez ce qu'on doit faire, comment ça doit se passer ? » Heureusement que tu ne devais pas faire ça à l'école, parce que tu serais passée pour une drole d'andouille. Jusqu'à maintenant, tu avais laissé les adultes le faire. Oui, mais désormais, tu ETAIS une adulte. Il fallait l'accepter et prendre ton rôle !