Nuits fauves

Matson

Je suis l’otage de ton corps, de ce moment parfait que l’on vit tous les deux. C’est intense, perturbant et puissant. Mon corps n’est plus que cette enveloppe charnelle, prête à recueillir tout le plaisir que tu me donnes. Mon esprit est entièrement dévoué à ton plaisir, à cette étreinte puissante et passionnée. Tu déformes la réalité qui ne tournes plus qu’autour de toi, de nous deux qui ne faisons plus qu’un. Le silence est maître dans la pièce, seulement comblé par nos gémissements incessants, nos cris rauques qui emplissent cette pièce d’une ambiance luxueuse, pleine de vices. Je te donne entièrement, pas seulement mon corps mais également mon âme. Je me livre entièrement, sans concession. Tu prends tout ce que tu dois prendre. Je suis un prisonnier plus que consentant de tes lèvres et de ton corps. C’était envoûtant de te voir au-dessus de moi, te sentir en moi avec force. Je cale mes jambes autour de tes hanches et suit le mouvement avec passion. Je griffe tes épaules, ne me lasse pas de marquer ton corps de ma présence. Je laisse mes mains parcourir ton corps avec avidité, je voulais graver en moi chaque parcelle de ton corps, chaque particularité. Comme ce grain de beauté juste au-dessus de ta hanche. Tes cheveux en batailles te rendent encore plus bandant. Bordel, rien qu’à y songer je pourrais exploser. Ta confession atterrit en plein cœur, me laisse étourdi de bonheur. Je ne te réponds pas verbalement mais je t’embrasse avec cette fougue toute particulière, donnant encore plus de puissance à ce moment magique. Je resserre mon emprise autour de tes hanches alors que mes doigts découvrent avec délicatesse les traits de ton visage. Puissance et fragilité mélangées. Je ferme les yeux alors que nos fronts s’entrechoquent. « C’est bon… » JE soupire de plaisir, glissant mes mains dans ton dos pour te maintenir contre moi. Je me perds alors que tu es en moi et que tu mènes la danse. Je me raccroche à toi avec fougue. J’ai du mal à respirer correctement, c’est rapide et bruyant. « encore. » je gémis alors que tu t’enfonces plus profondément en moi, soulevant mes cuisses. Je suis à ta merci. Je veux exploser en même temps que toi. Je sens l’orgasme s’approcher. Je grogne pour tenter de le retenir. Mais cela est encore plus difficile quand tes doigts entourent ma virilité de manière experte. Je ne sais plus où donner de la tête. Je te laisse dévorer ma bouche avec envie, participant avec entrain à ça. « Je.. vais… » Je ne finis pas ma phrase alors qu’un dernier aller-retour sur ma protubérance me fait exploser, souillant nos deux torses luisant de sueur. Je ferme les yeux alors que les étoiles valsent contre mes paupières. Je te sens venir en moi alors que mon corps se tend tout contre le tien. Une longue plainte où je scande ton prénom me laisse repu de plaisir ensuite. Je suis essoufflé mais totalement contenté, je pose mes mains sur tes hanches, me dégageant légèrement pour m’installer confortablement. Je glisse mon bras autour de ton cou alors que tu es posé contre mon épaule. « hum… je crois que moi aussi. » J’embrasse ta tempe avant de soupirer. « Bordel c’était trop bon. » Je caresse ton dos, ne redescend pas de mon nuage. Je suis même presque prêt à recommencer.

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MATSON

nuits fauves

Judson se remet de ses émotions. Son cœur bat promptement dans sa poitrine tandis que l’ivresse enivre chaque parcelle de son être. L’extase est si forte qu’il savoure chaque frisson qui chamboule sa chair. Il frôle le paradis terrestre du bout des doigts et savoure cette ivresse qui le domine. Il lâche même un rire qui se répond dans la pièce comme l’expression d’un bonheur qu’il est incapable de camoufler. Cette étreinte a été inqualifiable. Il en est encore tout bouleversé. Il s’enivre de l’odeur masculine qui se dégage du corps brûlant de Matthias. Il savoure ce bien être qui l’habite à l’idée qu’il est sien. Il est plongé dans une bulle de joie conséquente, qui l’écarte de toutes les conséquences que cette nuit va engendrer dans leur relation et leurs existences. Il savoure les formes de Matthias contre son corps, la douceur de ses lèvres contre sa tempe, sourit à ses propos. Cette idée de l’avoir conduit à l’extase le glorifie et c’est un délice de le sentir incroyablement épanouie sous ses doigts. De ce fait, il relève sa tête vers lui, plante se prunelles claires dans les siennes, en équilibre sur ses avant-bras. « Oui. C’était parfait. » Il admet dans une voix chaude en venant poser ses lèvres sur les siennes. Il l’embrasse avec dévotion, continue de recouvrir ses formes des siennes, prêt à se lancer dans une nouvelle danse charnelle, mais celle-ci l’a laissé vidé de toute énergie. Cela les fait rire, comme deux gamins. La pression dans leurs muscles se relâche et leurs âmes s’envolent pour des contrées savoureuses offertes par le monde des rêves. Leurs respirations retrouvent un rythme apaisé et leurs chairs se refroidissent tout en savourant la couverture naturelle de l’autre. Les heures s’égrènent, dissipent l’ivresse qui les a tant dominés. Le soleil se lève dans la pièce endormie, frappe de ses rayons le visage de Judson qui s’éveille. La réalité ne se fait pas immédiatement connaitre. Il sent ses muscles lourds, bouge doucement contre le corps d’une autre personne dont l’odeur lui est familière. Elle l’apaise, mais lorsqu’il entrevoit l’identité de cette personne, son cœur rate un battement. Il se réveille, retrouve le regard égard de Matthias et si la veille le bonheur enivré ses traits, aujourd’hui, c’est la culpabilité qui lui retourne les tripes. Son visage est blême alors qu’il voit la même inquiétude orner le regard de son meilleur ami. « Je crois qu’il faut qu’on parle. » Il murmure en venant rompre la distance entre eux et s’extirper du lit. Il enfile un boxer avant de se retourner vers son meilleur ami, plus gêné que jamais. Il est pris à la gorge par ce sentiment de culpabilité qui vient anéantir tout le bonheur éprouvé quelque heure auparavant. Il se sent honteux, aimerait disparaitre sous terre quand il prend conscience qu’ils viennent de trahir James de la plus infecte des manières. Cela lui retourne les tripes, rend sa gorge pâteuse et sa fébrilité plus conséquente. Qu’est-ce qu’ils ont faits comme connerie ?

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Matson

L’apothéose de ce moment m’a rendu totalement euphorique. J’ai du mal à retrouver la réalité, je ne le veux même pas au final, pas tout de suite. Pour le moment je suis encore tremblant de plaisir. Tout respirer la luxure dans cette pièce. Je ne voudrais être nulle part ailleurs cette nuit. Je savoure ce nouveau bonheur qui sera illusoire au début, mais je veux m’y accrocher. Je ne peux que savourer ce rire qui résonne à mes oreilles. Ça ne me rend que plus heureux. J’aime ce rire, et voir cette expression bienheureuse sur ton visage. Je ne veux pas sortir de cette bulle de joie qui nous enveloppe tous les deux. Je ne parviens pas à me détacher de ce corps si appétissant qui me fait oublier le lendemain, et tout ce qui allait s’ensuivre après cette nuit. Car les dégâts seront conséquents et je ne peux plus reculer maintenant que j’ai laissé éclater ce que je désirais au plus profond de moi. Je me laisse transporter par ce plaisir simple. Je te souris en te confiant que tu m’avais emmené dans un plaisir incommensurable. Je t’observe alors que tu relèves ton visage, me donnant ainsi l’opportunité de t’observer à loisir. Je plonge mes doigts dans ta tignasse avec un sourire conquis. « Je ne peux pas te contredire. » je souris avant de répondre envieusement à ton baiser. Je t’accueille avec envie au-dessus de mon corps, mais on est trop épuisé tous les deux pour entamer un second round. Je souris, me disant qu’on remettra cela à plus tard. Je glisse mes bras autour de toi, avant de me laisser happer par le monde des songes. Je dors comme un bébé contre toi, laissant les heures s’écouler comme un bienheureux. La nuit laisse place au jour et à la triste vérité douloureuse du réveil. Je prends enfin conscience de l’atrocité de mon geste, du manque de franchise dont j’ai fais preuve envers James, envers toi. Pourtant je ne te repousse pas, je n’en ai pas eu la force. Je laisse le silence s’installer. Je sens le poids de la culpabilité s’installer contre mon cœur, l’enserrant comme un étau. J’attends que tu émerges de ta nuit, n’osant pas te déranger. Tu ne tardes pas à prendre conscience de la réalité qui nous attend, toi aussi. Et je n’ai pas la force de prendre la parole, pourtant mon regard porte le poids de la culpabilité. Je baisse les yeux alors que tu prends la parole. Je prends une profonde inspiration « Je crois aussi. » je passe une main sur mon visage pour tenter d’effacer, en vain, toute trace de tension. Le froid nous envahit alors que tu t’éloignes subitement de moi. Je soupire me relevant avant de me souvenir que mes vêtements étaient éparpillé dans le salon, et même mon boxer. Je retombe sur le lit, soudain pris d’une envie de discrétion, alors qu’il n’y a pas plus tard qu’hier tu m’avais vu totalement nu. Étrange. Pourtant il y a une chose dont j’ai envie de m’expliquer. « Je ne regrette rien, Jud, si tu te poses la question. » Au contraire, je sais que ça devait arriver, et si mon cœur est lourd, c’est juste que je n’aurais pas dû le faire ainsi. J’aurais dû éclaircir ce que je voulais vraiment, et faire le choix avant de craquer. Mais le mal était fait.

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Le réveil est cruel, anéanti toute la satisfaction procurée par leur étreinte enivrante. La réalité est trop brutale et cruelle pour être écartée. La culpabilité s’immisce insidieusement dans sa poitrine et le malaise qu’ils étaient parvenu à rompre, semble s’être de nouveau installé. La fébrilité qui le gagne est réelle et profonde. Il n’ose pas le regarder en face, enfile un T-shirt comme pour s’éloigner de cette situation qui le bouleverse. Ce qu’il a ressenti est trop intense, mais il se doit de l’oublier, car c’était jute une erreur, aux conséquences désastreuses. Il ne peut concevoir une autre issue que celle-ci, mais les propos de Matthias le désarment complètement. « Tu devrais. » Il souffle en venant se passer une main dans sa nuque. Sa voix est fébrile. « Tu penses à James ? Putain. » Il jure en venant se froiser les cheveux du bout de ses doigts. « Qu’est-ce que tu comptes faire, maintenant ? » Il demande pour savoir quelle est la ligne de conduite qu’il compte suivre. Il n’a aucune idée de ce qui est le mieux à faire. Son cœur bat vigoureusement dans sa poitrine, l’angoisse tiraille ses tripes. Il a envie de disparaitre tant ce mal être est profond. Il finit par plonger son regard dans celui de Matthias, dans l’espoir d’entendre des paroles destructives guide son action. Il ne veut pas qu’il soit troublé par ce qu’il vient de se passer. Il veut qu’il pense que c’est une erreur en dépit du fait qu’il ne le regrette pas. Il veut juste entendre ces mots s’extirper de ses lèvres. Il a besoin de les entendre. Son regard le supplie presque.

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Matson

On doit faire éclater ce malaise, pourtant nos esprits étaient échauffés par cette nuit d’extase. On ne pouvait pas réfléchir de manière posée ni objective alors que nos réactions sont encore trop à chaud pour être raisonnables. Pourtant je ne pouvais pas te laisser croire la seule chose qui me soulevait le cœur : que tu puisses croire que ce n’était qu’une erreur, qu’un coup comme cela comme si cela n’avait pas d’importance. C’était en fait tout le contraire. Mais on devait assumer maintenant les conséquences de nos actes. Je déteste cette matinée, cette distance que l’on s’efforçait de mettre en nous. Jamais je ne me suis senti plus étranger en ta présence que ce matin. C’était une sensation douloureuse. Mais je ne peux pas t’en vouloir. Je secoue la tête « Je regrette que ce se soit passé de cette manière, mais pas que ce soit arrivé. » Je soupire, et tu me rappelles l’inéluctable, l’horreur de mon geste. Je ne réponds pas à ta question. Je n’en ai pas la force, mais on regard coupable répond pour moi. Tu me demandes ce que je compte faire maintenant. Je hausse les épaules. La seule évidence qui pointe le bout de son nez c’est que je dois l’avouer à James, quelque soit mon choix final. Je lui ai déjà assez caché de chose et c’est trop gros pour être caché. De plus je préfère largement lui avouer ma trahison qu’il ne l’apprenne par quelqu’un d’autre. « Le lui dire. » Je n’ai pas le choix. Le moment sera plus que douloureux, mais je ne veux pas qu’il l’apprenne autrement. Et même si je remarque ton désaccord dans ton regard, tu ne peux pas m’en empêcher. Je préfère qu’il l’apprenne de ma bouche que par lui-même. Je suis assez passé pour un salop, et je le serais davantage, mais cette conséquence-là je la méritais amplement.

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MATSON

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Cette amertume au fond de la gorge lui est déplaisante. Elle grignote ses entrailles de manière vicieuse et accentue l’état de fébrilité dans lequel il se trouve. La réalité qu’il affronte lui retourne les tripes et le plonge dans un état de confusion profonde. Il ne sait pas quoi ressentir. Il est partagé entre deux émotions contradictoires qu’il laisse son esprit reprendre le contrôle et le sortir de cette impasse émotionnelle. Guidé par sa culpabilité, il adopte une posture froide, bien loin de celle qu’il a naturellement en compagnie de Matthias, sauf depuis qu’il lui a volé un baiser. Il s’efforce de prendre de la distance, mais il est évident que tout son être est à fleur de peau. Il craint ce qu’il advient de cette erreur qui prend des proportions qu’il n’avait pas vu venir. Les regrets lui prennent la gorge, les tripes et il a du mal à rester calme, surtout lorsqu’il entend les paroles de Matthias. « OK. Tu es sûr de toi, car cela peut rester une erreur et on n’en parle plus ? On aura qu’à prendre de la distance. » Il déclare sans plonger son regard dans le sien. Il lui propose simplement avant de souffler. « De toute façon, cela n’en sera qu’une. On n’aura pas trop le choix qu’importe ce que tu décides. » Il lâche faiblement en prenant conscience des conséquences que cette nuit va avoir. « Ne fais rien d’idiot, qui pourrait te faire perdre l’homme de ta vie. » Il déclare en venant se laisser tomber sur le bord du lit. Il évite soigneusement son regard, car il est incapable de le regarder en face tant il est rongé par la fébrilité. Il espère sincèrement que tout ceci n’est qu’un regrettable cauchemar, une parenthèse qui finira par disparaitre. Le contraire rendrait ce sentiment insupportable et il n’est pas prêt à encaisser tout ça. Pas encore, alors qu’il a lutté deux ans pour s’en préserver.

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Matson

Je devais affronter les conséquences de ce moment, de cette soirée. Pourtant il m’est presque inconcevable de ne pas l’affronter, de la taire et de l’oublier. Je n’y ai même pas songé, pour ainsi dire. Pourtant rien qu’à l’idée du torrent de souffrance que je vais créer, j’ai ma gorge qui se serre et une violente envie de vomir. Mais je me contrôle. Le réveil est douloureux. L’éloignement qui s’instaure entre nous refroidit l’ambiance. On s’éloigne de plus en plus sans que je ne puisse faire vraiment quelque chose. Je déteste ça, voir cette complicité s’envoler alors que l’on a partagé un moment où nos âmes étaient parfaitement en communion. La chute est brutale. Mais je devais m’y attendre, on ne pouvait pas sauter de joie. L’erreur ne pouvait plus s’effacer, qu’on le veuille ou non. On allait devoir vivre avec cette culpabilité au fond de nos tripes, et passer pour des salauds pour pas mal de monde. Tu me demandes si je suis sûr de moi. Je grimace, je ne le suis pas vraiment, mais je ne peux pas me taire sur un tel sujet. « Vraiment, tu penses y arriver ? Parce que moi non. Et il finira par le savoir. » Je soupire en évitant ton regard, ce froid me mettait mal à l’aise. « Et on ne peut pas revenir en arrière. » C’est un constat terrible mais pourtant réel. Tu me parles de l’homme de ma vie, et des images se bousculent dans mon cerveau : de James, mais également de toi. Et c’est franchement déroutant, me laissant plus perdu que jamais. « Je crois que, de toute manière ce sera le cas. » Parce que même si, jamais je décide de rester avec James, il y aura quelque chose de définitivement brisé, qu’on ne pourra jamais réparer. Et mon manque de regret face à ce qui s’est passé n’arrangera probablement rien. « Je pense que je devrais y aller. » Je file au salon pour prendre mes habits avant de revenir dans la chambre, t’observant un moment. J’ouvre la bouche pour te dire quelque chose. Mais me ravise avant de faire demi-tour.

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