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Ça fait plus d’un mois. Plus d’un mois que j’ai raconté des conneries à Baptiste parce que j’avais peur de ce que je pouvais ressentir. Plus d’un mois que j’ai laissé partir Baptiste de la villa dans l’espoir que tout redevienne à la normale et que ce que je ressentais de différent à son égard soit disparu. Est-ce que cela a fonctionné ? Oui, du moins cela avait fonctionné. Les premiers jours, je me suis trouvés pathétique de lui avoir compté de la merde. Puis, comme je ne le voyais plus, j’ai finis par arrêté de pensé à ma connerie. Je ne voulais plus aller chez Mathieu, en fait, je forçai mon pote à venir chez moi, choses qu’il n’a pratiquement jamais fait. Il m’a posé plusieurs questions sur mon comportement, mais je me trouvais toujours des raisons loufoques. Je croyais vraiment avoir réussi à ne plus rien ressentir pour Baptiste, jusqu’à ce que je le vis cet après-midi au centre commercial en train de faire des courses. Mon cœur s’est affolé comme un déchaîné lorsque je l’ai vu. Est-ce que lui m’a remarqué ? Je n’en ai aucune idée et je ne suis pas certain de vouloir le savoir. Si oui, sans doute qu’il a fait une grimace de dégout en me voyant. Après tout, il l’a dit lui-même, je suis comme son frère. Un con égoïste qui n’aime que lui et qui ne pense qu’à lui. S’il savait que je ne ressemble en rien à Mathieu. Du moins, pas côté sentiment. Je suis sans doute à l'opposé de Mathieu et je dois ressembler beaucoup plus à Baptiste. Au risque d’en surprendre plus d’un, même si je ne le dirai sans doute jamais de vive voix. Je crois en l’amour. Non, je ne le cherche pas comme certaines personnes qui le recherche avec un grand « A » mais disons que s’il passe dans ma vie, je ne pense pas lui tourner le dos. Je l’ai fait une fois, et je ne compte pas recommencer. Tout ça pour dire qu’au final, lorsque j’ai quitté le centre commercial avec mes sacs, j’avais bien l’intention d’aller m’excuser auprès de Baptiste à la villa Lambert ce soir. Mathieu m’a dit que le loft de son frère allait être prêt au courant de la semaine prochaine, alors je sais qu’il sera encore chez ses parents, sauf s’il est de sorti.

C’est donc vers les alentours de dix-neuf heures que je me suis rendu chez les Lambert, après plus d’un mois d’absence. Je savais très bien que Mathieu n’était pas là. Il est à un de ses congrès de sportif à Londres et ne rentreras pas avant demain, voire après-demain. Ce qui me laissait toute la liberté de pouvoir dire tout ce que je pense à Baptiste sans avoir peur que mon meilleur ami ou bien mon père entende notre conversation. Conversation qui je dois sera très sympathique. Je devrai me mordre la langue à plusieurs reprises pour ne pas lui sauter, dans le mauvais sens du terme, dessus et lui arracher le visage. Surtout lorsqu’il fait son petit arrogant en riant ou en se retenant de rire. Je ne trouve tellement pas que ça fasse lui et j’ai tellement de la difficulté à rester calme dans ces moments là que je pourrais tout laisser tomber mes bonnes intentions et l’envoyer chier pour ne plus jamais l’approcher. Je fini donc par me retrouver devant chez lui et je cognai à la porte, attendant qu’il ouvre cette dernière. Lorsqu’il le fit, je la bloquai avec mon pied pour ne pas qu’il me la ferme au nez avant de lui dire : « Je sais que Mathieu est pas là, c’est tout que j’suis venu voir. Est-ce que je peux entrer s’il te plait ? Ça ne sera pas long. » J’allais savoir toute suite s’il avait quelque chose à faire avec lui. J’allais voir toute suite s’il avait une possibilité qu’il me pardonne. S’il me laissait entré, pour moi cela voudrait tout dire et si au contraire il me poussait le pied avec le sien pour refermer la porte, j’aurai sans doute tout perdu. S’il fait cette dernière option, je suis prêt à dormir sur son perron s’il le faut. « S’il te plaît, Baptiste ! » Ouh miracle ! Sevan qui dit des mots de politesse. Ça ne me ressemble pas, mais alors pas du tout.

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J’ai passé la journée au centre commercial à faire des courses pour mon loft. Mes écouteurs dans les oreilles, j’ai arpenté ce centre commercial comme je ne l’avais jamais fais avant et même si je ne suis pas fan de shopping, je dois avouer que ça m’a fait du bien. Je suis enfin sorti après m’être terré quelques jours dans la villa. Disons que les évènements avec Sevan m’ont un peu affecté, bien que j’aurais espéré que ce ne soit pas le cas. J’aurais aimé être de glace comme lui, comme mon frère, mais en ce qui me concerne les émotions prennent souvent le dessus. Je passai donc d’un magasin à l’autre m’occupant que de moi, mais lorsque mon regard croisa celui de Sevan je restai saisi. Je détournai la tête si rapidement que je cru presque m’être coincé un nerf dans le cou. Si j’ai envie de lui parler après ça ? Non certainement pas. J’ai été blessé et franchement je crois avoir encore besoin de temps pour moi. Puis après est-ce vraiment nécessaire que lui et moi nous nous parlions un jour ? Non j’crois pas. Je l’avoue j’aurais préféré passer du temps avec Sevan après tout ce qu’il m’a dit mais je me suis contenter de croiser mon frère une fois de temps en temps dans notre villa. Entre nous ce n’est plus l’amour fou, on se parle par politesse mais sans plus. Il me déteste pour mes préférences sexuelles et sérieusement, plus le temps avance plus je n’en ai rien à foutre. Je me suis convaincu qu’avec lui il n’y a plus rien à faire. Je pourrais tenter de m’expliquer durant des heures et il ne comprendrait rien tellement il est bouché du cul. Enfin, mes sacs en main, la tête presque vidé parce que je dois l’avouer d’avoir croisé Sevan au centre commercial après tout ce temps m’a un peu perturbé. Moi qui croyait avoir fait le vide, disons seulement que je l’ai mis de côté. Mal à l’aise je rentrai chez moi en tentant de ne pas penser à lui. Une fois chez moi, je montai à l’étage pour aller déposer mes sac mais je ne pris même pas le temps de défaire mes sacs, en fait je fus plutôt dérangé par la sonnette de la porte d’entrée. Je déposai donc mes choses sur mon lit puis dévalai l’escalier.

Lorsque j’ouvris la porte, mon premier réflexe fut de la refermer, mais mon geste fut stoppé par le pied de Sevan. Je levai les yeux au ciel puis soupirai. «Je sais que Mathieu est pas là, c’est tout que j’suis venu voir. Est-ce que je peux entrer s’il te plait ? Ça ne sera pas long. » Me dit-il alors que je croise mes bras sur mon torse. « S’il te plaît, Baptiste ! » D’accord, il ne veut pas s’en aller, mais il ne rentrera pas dans la villa. « S’il te plait !? » Dis-je sèchement en faisant la grimace lui montrant que ça ne faisait pas du tout mon affaire qu’il soit là bien que j’aurais pratiquement aimé que ce moment arrive plus tôt. Mais rien n’arrive pour rien dans la vie pas vrai ? Faussement fâché, je sorti donc dehors, puis j’hausse un sourcil en le fixant droit dans les yeux. Bah quoi ? C’est vrai je n’ai même pas l’air fâché je suis loin d’être crédible.. « T’as besoin d’avoir une bonne explication et de pas m’faire perdre mon temps. » Dis-je toujours sur un ton sec. Si je lui avais pardonné depuis le temps, certainement je ne suis pas si rancunier. Quoi que pour l’instant j’osais espérer avoir le dessus sur la situation. Les bras croisé sur mon torse, ce fut plus fort que moi j’ajoutai : «Puis bordel c’est quoi ton problème tu m’suis ou quoi ? » Ajoutai-je en faisant allusion au centre commercial aujourd'hui. Sans gêne, je le regardai fronçant les sourcils et attendant sa réponse.

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Je n’allais pas changer d’avis, oh non, je n’allais pas changer d’avis. J’allais dire à Baptiste tout ce que je veux lui dire et ce peu importe comment je pourrai être perçu par son frère. J’ai une vie à vivre également et ce n’est pas vrai que j’allais la passer à ruminer la bêtise que j’ai faite pour l’éloigner de moi parce que j’avais peur. Déjà qu’il me laisse une chance de m’expliquer, même s’il ne me laisse pas entrer à l’intérieur, je dois la saisir et mener à bien ce que je suis venu faire ici ce soir. Baptiste sorti finalement dehors et referma la porte derrière lui lorsque je retirai mon pied. Je haussai un sourcil également en voyant son air. Il essayait de faire quoi là ? C’est pas comme ça qu’il va me prouver qu’il est en colère contre moi. Pour l’instant, il ressemble beaucoup plus à un chaton inoffensif que d’un homme supposé détester son vis-à-vis. « J’ai une explication. Bonne, j’pense pas que ça va te suffire… » Je le regardai à mon tour dans les yeux alors qu’il m’accusa de le suivre. Mais il est où le problème ? Il est dix-neuf heures et je suis parti du centre commercial depuis plusieurs heures déjà. J’ai fait par exprès pour ne pas venir le voir tout de suite après pour ne pas paraitre comme un gros con et lui ose me demander si je le suis… Je fronçai donc les sourcils. Moi j’avais l’air d’être réellement en colère à côté de sa piètre imitation. Il aurait dû fermer sa gueule et ne rien ajouter par la suite, puisque là pour l’instant il venait de m’enlever tout goût de m’excuser auprès de lui. Déjà que ce que je voulais lui dire allait être tout de même assez difficile pour moi. Moi qui ne s’excuse pratiquement jamais. Je le regardai pendant plusieurs secondes et ouvris la bouche pour m’excuser et lui dire que tout était des foutaises. Que Mathieu ne m’a jamais donné de pari, mais je n’y arrive pas. Non, au lieu de ça, je fis une autre chose de stupide. Quelque chose que je n’espérais pas faire. Je soupirai fortement et lourdement avant de lui dire : « Tu sais quoi ? J’étais venu ici pour te donner mes raisons de mon agissement de l’autre fois et te dire que ton frère n’avait rien à voir là-dedans. Foutrement rien à voir, mais laisse faire, c’était pas une bonne idée que venir ici ! » Et voilà ! Ce que je ne voulais pas faire… eh bien je l’ai fait. Ça ne m’est servi à rien de me répéter à plusieurs reprises de ne pas changer d’avis et d’y aller jusqu’au bout. Je me suis dégonflé comme la pauvre merde que je suis. Il n’y a pas que ça. Il faut dire que je n’étais pas très à l’aise de tout lui dire devant chez lui alors que n’importe qui pouvait entendre notre conversation. Alors autant abandonné tout de suite. Je soupirai une nouvelle fois et secoua la tête avant de faire demi-tour, pour rejoindre ma voiture stationner dans le parking. J’ouvris la porte pour m’asseoir sur le siège conducteur regardant Baptiste par le pare-brise. J’aimerais tellement être dans sa tête en ce moment pour savoir à quoi il pense. Et comme si ce n’était pas assez, il se mit à pleuvoir à verse, tandis que j’étais toujours assis dans ma voiture. Les clés n’étaient même pas sur le contact. J’attendais probablement d’avoir la force de sortir du véhicule et le courage de tout lui dire ce que j’ai sur le cœur. Mais rien ne venait pour l’instant. L’eau de pluie tombait sur le pare-brise m’empêchant rapidement de voir ce que Baptiste était en train de faire. Ne le voyant plus, je soupirai une nouvelle fois et laissai tomber ma bête contre le volant de la voiture, après avoir tapé fortement sur ce dernier de mes mains, tout en employant des mots vulgaires me concernant. Dans les minutes qui suivent j’allais sans doute être en mesure de prendre mon courage à deux mains et de foncer, mais pour lui, cela m’était impossible, malheureusement pour moi.

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Je doute fortement que j’ai l’air crédible. Moi qui d’ordinaire ne se fâche jamais, me voilà fâché. C’est n’importe quoi ! Déjà que j’ai l’impression de me trahir moi-même avec mes fausses expression faciale. Il doit tellement être en train de se dire que j’ai l’air ridicule et franchement il aurait raison. Je le regardai donc les sourcils froncés et sorti finalement de la maison, les bras croisés. « J’ai une explication. Bonne, j’pense pas que ça va te suffire… » Je le regardai perplexe et soupirai. Pourquoi était-il là si son explication n’était pas bonne ? Peut importe qu’elle soit bonne ou pas, pour moi ça peu d’importance étant donné qu’il est déjà pardonné.  Autant qu’il ne le sache pas tout de suite, mais j’suis pas capable de rester fâché indéfiniment. Du moins pas avec lui.. Il m’a manqué même j’osais espérer que ça ne soit pas le cas. J’y croyais vraiment à cette amitié. Au moins sur deux gars il en aurait eut un gentil avec moi et non ce n’est pas Mathieu.  J’oubliai ce qu’il avait dit, même que je lui fis une toute petite remarque un peu déplaisante. Je l’avoue j’ai voulu avoir l’air crédible dans mon attitude, mais je n’ai clairement pas pensé aux répercutions que ma phrase pouvait avoir sur la situation. Je le compris rapidement et à mes dépends en voyant son expression changé. Bon je l’avoue je n’ai clairement pas assuré sur ce coup et j’ai probablement tout fait foiré. Je le mérite tout de même, si mon attitude n’était pas aussi merdique peut-être n’aurait-il pas eut cette réaction. Je restai donc figé devant la porte de la villa. « Tu sais quoi ? J’étais venu ici pour te donner mes raisons de mon agissement de l’autre fois et te dire que ton frère n’avait rien à voir là-dedans. Foutrement rien à voir, mais laisse faire, c’était pas une bonne idée que venir ici ! » Ma bouche s’est entre-ouverte. Il ne peut pas tout simplement pas venir ici et foutre le camp quand ça lui chante. Il veut me donner des explications, qu’il me les donnes et après nous en parlerons plus ! Mais non, il s’est arrêté de parler et il a regagné sa voiture, en plus pour couronner le tout il s’est mit à pleuvoir.

Bordel !  Est-ce que je rentre dans la villa et lui laisse le temps de s’adoucir ? Encore vais-je le rejoindre sans crier garde ? Pourquoi pas ? Après tout sa voiture est toujours garée dans l’allée. Je me mis donc à courir jusqu’à sa voiture. J’ouvris la porte   et pris place dans la voiture après avoir rapidement refermé la porte derrière moi.  Assis, je me retournai vers lui et le regarder. « D’abord tu peux pas venir ici et laisser tout en suspend. Tu veux j’crève ou quoi ? J’peux pas rester dans l’ignorance.» Je me mis à rire puis continuai de le regarder. « J’suis beaucoup trop curieux pour que tu m’laisses comme ça. »  Le sourire aux lèvres je repliai mon genou et me retournai complètement vers lui. « Ensuite t’as pas le droit de te dégonfler, pas avec moi !  Parce que je suis pas là pour te juger ! » Ça c’est vrai je lui avais déjà dis. Puis après je l’ai déjà dis je ne suis pas rancunier alors que je devrais.  Il s’est foutu de moi c’est vrai, mais je ne suis pas capable de lui en vouloir parce que je n’ai pas l’impression m’être trompé sur lui lorsque nous nous sommes revus à mon retour. « Et finalement.. J’suis pas Mathieu y’a rien qui peut arriver qui puisse vraiment me mettre en colère bon.. y'a quelques exception mais ça tu l’apprendras avec le temps. » Dis-je en lui faisant un clin d’œil. Mon dieu, il va croire que j’suis pas normal. Encore il va se demander quelle genre d’extraterrestre qu’il a rencontré. Au pire ce qui peut arriver c’est qu’il me foute dehors de la voiture. « Mais ! » Dis-je en levant le doigt ! « J’attends tout de même tes explications qui je doute soient mauvaises. » J’haussai les épaules et lui souris de nouveau. J’espère seulement qu’il ne trouvera pas ma réaction un peu excessive, puis après à quoi ça sert de toujours tout tourner au drame ?

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Toujours assis sur le siège passager de ma voiture, le front contre le volant, j’essaie de me donner du courage. Je me suis cogné plusieurs fois la tête contre le tableau de bord, avant d’entendre la porte de la voiture s’ouvrir et de sentir une personne pénétrer à l’intérieur. Je ne pris même pas la peine de regarder, je savais très bien de qui cela pouvait être. Après tout, ce n’était certainement pas le voisin. Baptiste commença à me parler et dès lors, je me dis que sa crédibilité était vraiment de piètre niveau, une fois de plus. Il me parlait et riait en même temps. Sans même le regarder je répliquai presque automatiquement à la première partie de sa réplique. Tout juste après qu’il m’est parlé de Mathieu. « Premièrement Baptiste, si j’ai envie de tout laisser en suspens, c’est mon droit. Que tu sois curieux ou non j’en ai rien à foutre et Mathieu qu’il me fasse une scène ou non pour des choses que je pourrais lui dire, je m’en bats encore plus les couilles parce que je suis autant capable de le mettre K.O qu’il est capable lui-même. » Ma voix n’était pas des plus douces, mais n’était pas agressive pour autant. Je voulais simplement lui faire savoir que je n’étais pas très d’accord avec ce qu’il avait dit et que s’il n’était pas content, il savait quoi faire. Sortir de ma voiture. Je pris une grande inspiration, leva les yeux au ciel et me retourna vers lui lorsqu’il reprit la parole. Évidemment, il souriait. Ce mec doit être atteint mentalement ou ne doit pas être capable de se mettre en colère contre quelqu’un. Personnellement, si c’est lui qui m’avait dit avoir fait un pari avec ma sœur, je lui aurais sans doute refait le portrait pour s’être joué de moi. Et lui, à la place, il s’amuse à me sourire et m’encourager à m’expliquer. « Y’a jamais eu de pari. J’ai rien dit à ton frère parce que j’pas gay. Je t’ai fait à croire ça parce que… » Je soupirai, incapable de continuer sur ma lancé. C’est comme si tout mon courage venait de disparaitre comme une feuille au vent. Qu’est-ce qu’il m’arrive ? Qu’est-ce que Baptiste me fait pour me faire agir comme une gamine de douze ans à chaque fois que je le vois ? Elle est où la caméra cachée que je la casse en deux ? « … parce que c’est ça. Je me suis amusé à te mener en bateau, mais j’aurais pas dû mêler Mathieu à ça ! » Parce que je sais qu’ils se faisaient la gueule depuis son retour, surtout parce que mon meilleur ami se doute que je ne veux plus aller chez lui à cause de son frère. Je n’ai pas le droit de les éloignée encore plus qu’ils le sont en ce moment. « C’est juste que… j’me protège. » Dis-je plus brusquement qu’il ne le devrait. « J’ai eu peur » chuchotai-je finalement beaucoup plus pour moi que pour lui. Oui j’avais peur de ce qui aurait pourrait arriver si nous avions continué sur ce terrain. Je me serais sans doute attacher à lui et encore pire. Déjà que je commençais à ressentir des choses que jamais je n’ai ressenti auparavant et que je ne suis même plus capable de me reconnaitre en sa présence. Tout ça agrémenté du facteur temps. Ça devient très épeurant. C’est vrai quoi. Tout ceci s’est passé en moins de 24h. Ce n’est pas étonnant que j’ai voulu prendre mes distances. Oui, c’est de ma faute. C’est moi qui suis allé très vite en besogne, mais bordel c’était tellement tentant. Je me suis aperçu qu’il m’avait grave manqué ces deux années et je le voulais près de moi. Le pire c’Est que c’est encore le cas.

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« Premièrement Baptiste, si j’ai envie de tout laisser en suspens, c’est mon droit. Que tu sois curieux ou non j’en ai rien à foutre et Mathieu qu’il me fasse une scène ou non pour des choses que je pourrais lui dire, je m’en bats encore plus les couilles parce que je suis autant capable de le mettre K.O qu’il est capable lui-même. » Je sais c’est moi qui ait parlé de Mathieu, mais honnêtement j’en ai marre de parler de lui. Plus ça va et plus j’ai l’impression qu’il contrôle nos vies et pourtant il n’en a probablement rien à foutre.  Je soupirai donc en regardant Sevan.   « C’est vrai j’avais oublié que tout ce qui t’intéresse c’est ta petite personne. » Ce fut plus fort qu moi, mais ses paroles étaient claires. Il en avait rien à foutre de moi .. Ni même de Mathieu du moins lui de son attitude. Ça ne me surprenait pas tellement en fait. Bien que cela me décevait. J’aurais aimé qu’il m’apprécie un minimum. Je me suis fais de faux espoir et maintenant j’ai l’air idiot d’être aussi content de le voir puisqu’il n’en a rien à foutre au final de moi.  Alors, moi qui pensait bien faire, qu’est-ce que je foutais là dans cette voiture. Il voulait probablement que je m’en aille et que je lui foute la paix ! Sauf qu’avant que je ne me décide à sortir de la voiture il renchérit : « Y’a jamais eu de pari. J’ai rien dit à ton frère parce que j’pas gay. Je t’ai fait à croire ça parce que…   parce que c’est ça. Je me suis amusé à te mener en bateau, mais j’aurais pas dû mêler Mathieu à ça ! » Je me pinçai les lèvres, me retenant de pas tout envoyer balader de nouveau. Parce que cette fois c’est vrai, il m’a vraiment pris pour un idiot !  « C’est juste que… j’me protège. » Ajoute-t-il encore plus brusquement. Mon corps se raidit et pour la première fois depuis longtemps je dois avouer que j’ai envie de lui crier dessus et lui dire ma façon de penser. Ça ne me ressemble pas. Même mes poings se sont serrés. « J’ai eu peur »  Je secouai la tête, la mâchoire crispée. « Honnêtement que Mathieu soit mêlé à ça ou pas je n’en ai rien à foutre. Les choses ne se sont pas arrangées entre nous et je ne crois pas que cela s’arrange. Tu peux l’garder pour toi ! Il sera peut-être un meilleur frère pour toi que pour moi. » Dis-je sur un triste et fâché à la fois. Je dis que je n’en ai rien à foutre de lui, mais dans le fond j’aimerais bien que les choses aillent bien et qu’on ne se déteste pas autant.. Sauf que les histoires de famille c’est toujours difficile à gérer.  Puis je m’arrêtai de parler et de gesticuler avec colère. Je me retournai vers lui et fronçai les sourcils. Je venais de réaliser ce qu’il venait de dire. « Mais bordel tu te protèges de quoi ? T’as peur de quoi ?  C'était que de la baise Sevan et rien de plus.. » Rien de plus je ne crois pas. Parce que je dois avouer que je me suis senti bizarre avec lui. Il n’est pas gay, je l’ai bien compris je ne suis pas sourds et puis ? C’était son idée de baiser, pas la mienne. J’savais même pas comment m’y prendre au point ou ça m’a mis dans tous mes états. Je continuai de le regarder attendant sa réponse, mais je suis impatient et même en colère là. « Bon ça va j'ai compris t’as pas envie de me répondre, c’est bon t’as raison t’as tout les droits ! Mais qu’est-ce que tu fais ici au final ? » Je secouai la tête et ajoutai : «T'sais quoi ! J'crois que Tu peux t’en aller ..  » Dis-je en ouvrant la porte et oubliant complètement qu’il pleuvait dehors. Je sorti de la voiture et claquai la porte. Je me penchai face à la fenêtre de la porte et lui fit un doigt d’honneur. De la provocation ? Oui de toute évidence. Il allait peut-être mettre son putain d’orgueil de côté et me parler. Ça doit faire cent fois que je lui dis que je suis prêts à l’écouter et que je ne suis pas là pour le juger ! Le regard tout aussi provocateur je me reculai et commençai à marcher dans l’allée de villa. Il pleuvait et je m’en foutais. J’attendais seulement qu’il réagisse !

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Et voilà la deuxième erreur de la journée. Vouloir dire la stricte vérité à Baptiste. J’ai essayé d’ouvrir mon cœur, chose qui n’arrive jamais, même pas avec ma sœur, qui est la personne la plus proche de moi et qu’est-ce que j’ai en échange ? Il me cris des bêtises en gesticulant de colère. Après on se demande pourquoi je ne parle jamais de mes sentiments. Je n’en reviens pas. Au moins, je prends bonne note de me taire la prochaine fois. « T’étais pas supposé ne pas me juger ? » dis-je furieux, à la place de lui dire de quoi j’avais peur. Je sais que pour lui ce n’était que de la baise, c’est bien ç a le problème puisque ce n’est pas le cas pour moi. Je le croyais au début, et j’étais très prêt à ce que ce ne soit que ça. Mais je ne m’attendais pas à ce que ce soit moi qui commence la paranoïa et ressentir des trucs après une seule partie de jambe en l’air. Ça s’est tellement passé rapidement que je n’ai absolument rien compris à tout ce qui s’est passé en réalité. J’ai eu peur de ce que je pouvais ressentir et j’ai fait en sorte de m’éloigner de lui. Et j’ai encore peur en ce moment, puisque mes ressentis à en égard sont revenus au galop à la seconde où mes yeux ont croisés les siens au centre commercial, il y a quelques heures. J’allais ouvrir la bouche pour lui dire que je n’étais pas encore tout à fait prêt à lui dire ce que j’avais sur le cœur et lui demandé par le fait même d’être patient que j’allais lui dire dès que possible, mais il me devança une nouvelle fois en gesticulant de colère. Je le regardais soudainement surpris de sa réaction, les yeux ronds et mon corps se crispa lorsqu’il me rejeta lamentablement, me renvoyant de sa propriété. Qu’est-ce qui venait de se passer ? Je n’ai absolument rien compris, une fois de plus, pour changer. Je clignai des yeux plusieurs fois et voilà que Baptiste se retrouvait dehors, sous la pluie à me faire un doigt d’honneur. Le con, il allait m’entendre parler cet imbécile.

Je sortis de ma voiture, en claquant ma porte à mon tour. Et pris d’une soudaine rage je m’avançai vers lui d’un pas rapide et décidé en lui criant : « Va te faire foutre bordel. » Je ne l’ai pas touché, ni poussé, et encore moins frappé. Ma voix le faisait à ma place. « Je commence à t’ouvrir mon cœur ayant une putain de difficulté à parler. Tu me dis que tu es là pour m’écouter que jamais tu ne me jugeras et qu’est-ce que tu fais ? Tu m’rabaisse à la moindre occasion alors que J’PAS CAPABLE de te dire ce que je ressens ? » Je bouille littéralement de rage et sans doute que la veine dans mon cou ainsi que sur ma temple palpite. Et même sans doute que mes oreilles chauffent. « C’était peut-être que d’la baise pour toi, mais c’est pas mon cas. J’étais… » ma voix se coupa une fois de plus et je secoua la tête. Je repris la parole, mais cette fois-ci la voix normale, presque sans animosité. « Je me protégeais de toi et de la putain d’attraction que t’as sur moi. J’étais même en train de me demander si ça ne serait pas possible de peut-être tenté de quoi avec toi. Parce que non, j’pas gays, mais y’a toi et tes foutus air de chaton qui me retourne le cerveau. » Puis je me croisai les bras contre le torse et commença à partir de reculons vers ma voiture. « Sauf que j’viens de voir que ça sera pas possible j’en ai plus envie, parce que t’es un putain d’enculé Lambert ! Ce que tu dis et c’que tu fais, c’est la même chose, d’la putain de merde ! » Ces dernières phrases je les avaient dite de nouveau en criant. Est-ce que j’ai exagéré dans tout ça ? Sans doute que oui Je sais que je pouvais lui faire confiance et qu’il n’a pas fait ça pour me juger, mais il m’a pris au dépourvu. Dans ma tête, il mérite juste ça.

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« Va te faire foutre bordel. » Enfin ! Il s’est décidé à agir pensais-je lorsque j’entendis la porte de la voiture claquer derrière moi. Il était temps qu’il se passe un truc et qu’on arrête de tourner en rond. Ça c’est mon opinion mais bon, je suis probablement arrivé à mes fins en le provoquant de la sorte. Vais-je enfin savoir ce qui ce passe vraiment avec lui, encore va-t-il seulement me crier des bêtises. Peut importe, il aura au moins réagis. J’ai un peu poussé le destin mais étant donné que c’était nécessaire pour qu’il me dise quelques chose, je l’avoue je suis fier de mon coup. Je me retournai donc pour le regarder, l’air furieux il s’avança vers moi. « Je commence à t’ouvrir mon cœur ayant une putain de difficulté à parler. Tu me dis que tu es là pour m’écouter que jamais tu ne me jugeras et qu’est-ce que tu fais ? Tu m’rabaisse à la moindre occasion alors que J’PAS CAPABLE de te dire ce que je ressens ? » Mon corps se raidit. Comment ça m’ouvrir son cœur ? Il n’est pas bien ? Depuis quand Sevan ouvre son cœur. Je crois sérieusement que nous avons un gros problème là maintenant. Parce que je dois avouer que cet aveu me dépasse. Je ne sais pas si j’ai envie de rire ou si j’ai envie de rentrer dans la villa et m’y enfermer. Moi aussi par peur de connaître la suite. Je le regarde donc perplexe et attend de voir ce qui va suivre, parce que honnêtement je ne suis pas certain de rien. « C’était peut-être que d’la baise pour toi, mais c’est pas mon cas. J’étais… » Ma bouche s’ouvrit, mes yeux se plissèrent et je secouai la tête.« Comment ça ce n’était pas que de la baise ? Bordel Sevan c’était ton idée ! »C’est lui qui a dit que nous si nous avions des sentiments l’un pour l’autre on devait se retirer. Sauf que là j’ai la forte impression que ces sentiments étaient là avant que nous commencions tout cela. En ce qui me concerne, même si j’ai toujours prétendu n’être qu’attiré vers lui physiquement, mon cœur lui a toujours accordé une toute petite importance. Jamais assez grosse pour ne pas que je me fasse de faux espoirs, mais juste assez pour me garder en haleine. Bordel, ce que je déteste ce genre de situation. Comment je fais pour me retrouver dans ce genre d’histoire compliquée. La terre m’en veut c’est quoi le foutu problème ? « Je me protégeais de toi et de la putain d’attraction que t’as sur moi. J’étais même en train de me demander si ça ne serait pas possible de peut-être tenté de quoi avec toi. Parce que non, j’pas gays, mais y’a toi et tes foutus air de chaton qui me retourne le cerveau. » Bon sens l’ai-je convertis sans le savoir ? Je me sens mal du coup, je ne sais pas quoi dire, ni quoi faire ! L’idée n’était pas qu’il tombe sous mon charme, loin de là. Je voulais seulement faire comme lui, passer du bon temps. Quoi que je l’avoue. Je l’ai aussi ressenti cette attraction, mais je me suis rassuré en me disant que ce n’était que des baisers échangés. Sauf que c’était beaucoup plus que ça, en un claquement de doigt il a su me rassurer et me faire oublier à quel point j’étais nerveux. Y’a personne qui soit arrivé à faire ça avec moi, sauf Mathieu .. d’une façon beaucoup moins intense mais surtout fraternelle. « Sauf que j’viens de voir que ça sera pas possible j’en ai plus envie, parce que t’es un putain d’enculé Lambert ! Ce que tu dis et c’que tu fais, c’est la même chose, d’la putain de merde ! » Me dit-il finalement en reculant jusqu’à sa voiture. Je me mordillai l’intérieure de la joue, puis je m’avançai rapidement vers lui.« Enculé c'est ça ? Tu veux en voir un vrai ! » Dis-je furieux à mon tour. Une fois assez près je le fis reculer d’un geste spontané mais pas violent. Je ne suis pas violent bien que je sois fâché de ce qu’il vient de dire. « Parce que toi tu changes d’avis aussi rapidement que tu changes de partenaires. T’as vraiment un foutu problème Sevan ! » J’haussai la voix et le fit reculer de nouveau jusqu’à sa voiture. « Monsieur n’en a plus envie ! » Dis-je en faisant des mimiques et des grimaces. « Aux dernières nouvelles ! J’t’ai pas menti moi ! J’t’ai pas raconté de la merde pour fuir de toi MOI ! Si seulement t’avais pas laissé tes couilles sur le banc des joueurs et que tu ne m’aurais pas menti nous en serions probablement pas là ! On n’aurait pas passé un mois sans s’adresser la parole ! T'as quelle âge mentalement pour mettre tes sentiments pour quelqu'un aussi rapidement de côté ? » Dis-je en m’arrêtant finalement face à lui, mon visage en colère près du sien ! Je venais de réaliser que ce que je venais de dire voulait pratiquement dire la même chose que lui. Sauf que je ne lui avais pas menti, mais j’avais omis de lui dire que j’avais déjà des sentiments pour lui. Des sentiments que je croyais avoir laissé de côté lorsque je suis parti en France, mais aussi des sentiments que je n’aurais jamais cru possible qu’ils se développent. Si je lui avais dit que j’avais des sentiments pour lui, jamais nous nous serions rapproché l’un de l’autre. Tout ce que je voulais au départ c’était que nous ayons une bonne relation, amicale, mais je me suis fait prendre. Le cœur à ses raisons, que la raison ignore !

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I won't give up on us

Il avait raison. Je devais quitter les lieux. J’avais trop parlé, beaucoup trop parlé et désormais, je m’en voulais de nouveau. Ce n’est pas compliqué, lorsque quelqu’un me provoque de la sorte j’ai tendance à partir au quart de tour et de faire des scènes. Dire des choses que je ne dirais pas normalement, qui est en général, vrai. Je venais directement de lui dire tout ce que j’avais sur le cœur en une fraction de seconde et pas de la bonne façon. Ce n’est pas du tout comme cela que j’aurais voulu m’y prendre, mais il ne m’en a pas laissé le choix avec son stupide doigt d’honneur. S’il l’avait laissé dans son cul aussi, tout ça se serait bien passé. Mais là, c’est vrai qu’il était en train d’agir comme un putain d’enculé. Je le regardai s’approcher en l’écoutant me crier dessus par la même occasion. Oui j’ai changé d’avis rapidement, c’est vrai je l’avoue mais j’ai foutrement peur de ce que l’avenir peu me réservé. Il faudrait premièrement que je me fasse à l’idée que les hommes peuvent me plaire ou du moins que Baptiste peu me plaire. Il faut que je me fasse à l’idée et que je me prépare à recevoir des insultes de mon père. Mathieu, je peux gérer et je sais qu’à la longue tout ça pourrait s’arranger, puisque dans un sens, je suis persuadé qu’il aimerait que ce soit une personne comme moi, puisqu’il me connait et qu’il n’aurait pas de difficulté à me donner un coup de pied au cul, si je faisais mal à son frère. Ils ne s’entendent peut-être pas aujourd’hui, mais tout ça est un concours de mauvaise circonstance. Je suis persuadé, même si Baptiste pense le contraire, que ça pourrait s’arranger entre eux à un moment. Ils sont frères ils ont le même sans bordel. Et s’il pense que mes sentiments se sont envolés en si peu de temps… il est totalement dans le champ. Je me mis à regarder partout autour de nous, craintif que quelqu’un puisse entendre notre dispute. Je n’avais pas envie que demain matin retrouvé tagué sur un mur de ma maison que ce n’était pas bien de sucer des queues. « J’dois avoir cinq ans d’âge mental à t’écoutant parler. Tu dois avoir raison, j’ai un problème. J’suis pas capable de parler de ce que je ressens. J’dois être un monstre, c’est correct j’ai compris. » Je me laissai glisser le long de la surface dure de ma voiture jusqu’à ce que mes fesses touche le sol mouillé. J’étais déjà trempe de toute façon, alors un peu plus ou un peu moins. La tête dans les mains, j’étais en train de penser à ce que ma vie pouvait me réserver. Je ne savais même plus quoi faire, quoi penser, comment agir et quoi dire. Je suis dans le flou total. Comme si j’étais embarré entre quatre murs d’une prison avec des gens qui me regarde avec dégoût puisque je suis différent d’eux. « On a dit ce qu’on avait à dire, c’est correct. Tu peux entrer chez toi préparer le reste de tes affaires. Je tarderai pas à m’en aller. J’ai juste besoin d’un peu de temps, si c’est pas trop te demandé. » Je devais pensé à ce qu’il venait de me dire. J’avais ce besoin d’être seul, comme j’avais celui d’être en compagnie d’une personne qui pouvait me comprendre et m’encourager. Je relevai soudainement la tête vers lui où il pouvait sans doute voir mon malaise. « Ça tellement l’air facile pour toi. J’veux dire, t’as pas peur ? T’as pas trouvé ça bizarre d’être attiré par un mec, la première fois ? Comment t’as su que t’étais aux hommes ? » Je fronçai les sourcils automatiquement après avoir terminé ma phrase. Je venais de lui demander de me laisser tranquille et là, je suis en train de lui poser dix milles questions. Voit-il comment je suis mêlé et que j’ai besoin d’aide pour comprendre qui je suis et ce que je dois faire ? « Non c’est bon, tu peux y aller Baptiste, j’te dérangerai plus. Bonne chance pour ton déménagement ! » Je lui fis un petit sourire forcé qui se voulait un peu compatissant et baissai de nouveau ma tête contre mes genoux en soupirant. Je ne me suis jamais senti aussi démuni qu’en ce moment.

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Je suis hors de moi, pour combien de temps encore je n’en sais foutrement rien mais il n’a pas aidé sa cause en tout cas. Il a réussit à me faire sortir de es gonds et franchement j’osais espérer que cela n’aurait jamais été possible. « J’dois avoir cinq ans d’âge mental à t’écoutant parler. Tu dois avoir raison, j’ai un problème. J’suis pas capable de parler de ce que je ressens. J’dois être un monstre, c’est correct j’ai compris. » Je levai les yeux en l’air et laissai retomber mes bras de chaque côtés de mon corps de façon exaspéré. Il avait tout déformé ce que je lui avais dis. Qui avait parlé de monstre ? L’histoire c’est que je ne n’arrive pas à considérer qu’il soit venu jusqu’ici pour me parler d’une chose et qu’il recule finalement. Bon sens, suis-je aussi gênant pour qu’il n’ait pas envie de se confier à moi ? J’suis loin d’être son ennemi, encore cette personne qui va se foutre de sa gueule. J’ai passé mon temps à lui dire qu’il pouvait me parler et me faire confiance. Je suis probablement l’une des seules personnes qui ait fortement envie de se rapprocher de lui, autant amicalement qu’intimement, mais ça je ne m’en suis pas vanter. Il fallait que je me contrôle, je veux dire que je me parle. Je ne pouvais pas tomber amoureux lui en sachant que cette relation que nous voulions construire était fait pour être amicale et sans plus. « On a dit ce qu’on avait à dire, c’est correct. Tu peux entrer chez toi préparer le reste de tes affaires. Je ne tarderai pas à m’en aller. J’ai juste besoin d’un peu de temps, si ce n’est pas trop te demandé. » Je me reculai d’un pas en passant mes mains sur mon visage mouillé par la pluie. J’hochai la tête et répondit : « Ça va prends tout le temps qu’il te faudra. » Dis-je en reculant de nouveau pour me rendre à la villa. Décidément nous n’allions pas discuter plus longtemps. Puis je m’arrêtai au beau milieu de mon trajet. Je l’écoutai parler mais je ne me retournai pas. « Ça tellement l’air facile pour toi. J’veux dire, t’as pas peur ? T’as pas trouvé ça bizarre d’être attiré par un mec, la première fois ? Comment t’as su que t’étais aux hommes ? » S’il savait à quel point ce n’est pas aussi facile qu’il peut le croire. S’il savait aussi à quel point j’ai eu peur et que j’ai toujours peur de ce qui pourrait arriver. Peut-être pourrait-il me comprendre, ou pas ? Je n’arrive même pas à expliquer comment ça se passe en général c’est tellement naturel si fluïde. Quand on aime.. on aime et c’est tout. Le reste nous importe peu et comme moi on arrive à pardonner. Cependant j’aurais aimé que ce soit plus facile avec ma famille, mon frère d’abord. C’est surtout ça qui est difficile mais en même temps on ne contrôle pas ce genre de réaction. « Non c’est bon, tu peux y aller Baptiste, j’te dérangerai plus. Bonne chance pour ton déménagement ! » J’hochai la tête et rentrai finalement dans la villa, ne prenant même pas la peine de répondre ni même de le regarder. Il avait besoin d’être seul et de temps, c’est ce que je lui laissai. Je claquai donc la porte de la villa derrière moi et montait à l’étage. Je regardai partout autour de moi dans ma chambre et d’un élan de frustration je poussai tout ce qui avait sur mes meubles sur le sol. J’arrachai même les draps des mon lits que je fis faire un tour à mon matelas hors de la base et me laissai glisser le long du mur près de la fenêtre. Franchement s’il avait quelqu’un qui rentrait dans ma chambre il ne pouvait pas voir ou je me trouvais tellement j’y avais foutu le bordel. .