Je suis un boulet. Je suis un gros boulet. « UN PUTAIN DE GROS BOULET » à regarder autour de moi, je pense avoir penser trop fort. L'infirmière qui doit être proche de la fossilisation me regarde d'un air sévère avec le doigt devant la bouche. Dans le style, ta gueule un peu, on ne fait pas mieux. Je me fais alors tout petit, ce qui n'est pas une mince affaire quand on fait plus de deux mètres et plus de cent kilos. Je me met alors à marcher en sifflotant, l'air de rien, dans une direction qui me mène, je ne sais absolument pas où. Je repense alors à ce qui viens de se passer. J'étais en train de conduire ce matin pour rejoindre l'accueil de jour histoire de boire un petit café avec Soane et Izzy. Mais malheureusement pour moi, l'espace d'une seconde, et d'un sms très sexy d'un des gars qui me montre des photos de bites sur Hornet, un gros moustique à percuter ma voiture. Et ce gros insecte était en fait un homme. Un en entier avec des bras, des jambes et tout le reste de l'attirail. Ne sachant vraiment quoi faire, j'ai appelé à l'aide comme une fillette. Puis un coup de fils au urgence et me voilà à l'hosto en train de faire les cents pas en attendant que l'on me permette de voir ma … victime ? En y repensant, le mec en question était du genre sexy. Et il me disait vaguement quelque chose. Mais j'avais du mal à savoir où.

Je marche alors dans les couloirs de l'hosto avec mon sac remplis de fourniture à dessin dans le dos. Je n'avais même pas penser à le laisser dans la voiture. En plus de ce matos, il y avait mes papiers et quand il n'était pas dans ma poche, mon portable. Ma vie quoi. Alors, je m'arrête devant un porte vitrée donnant dans une petite chambre. Un petit garçon est sur le lit avec un gros plâtre en résine sur le bras droit. Il a l'air de bouder. J'entre et entame la conversation. Il s'est cassé le bras en jouant avec ses copains. J'avais quelques souvenirs dans ce genre aussi. S'il boudait s'est parce qu'il trouvait ce plâtre blanc franchement pas cool. Un idée me vint. Je sors mes stylo à peintures et commence à griffonner sur son bras pour lui faire un bras bionique. Le garçon retrouve peu à peu le sourire. Je travail avec un minutie rarement vu et lui avec un patience qu'il devait rarement mettre à l’œuvre. En faisait équipe, on se retrouve vraiment avec un résultat qui en jette. C'est alors que sa mère entre dans la pièce en me demandant ce que je fais là. Je m'excuse et lui raconte la vérité. Elle me remercie en voyant le sourire de son fils, mais me demande de dégager vite fais avant qu'une infirmière me prenne pour un pédophile.

Je retourne à l'accueil voir le fossile en mouvement. Une jeune infirmière blonde qui à du mal à décroché un sourire, prend quand même le temps de me rassurer et de me donner des nouvelles de ma victime. Me précisant son identité. Le fossile me précise que je devrais même pouvoir le voir. Et d'ailleurs elle me sort froidement que j'aurais mieux fait de le faire pour éviter un procès. Je bougonne. Il peut toujours essayer le mec, y a pas un rond à me piquer. J'arrive tout me même proche de sa chambre. Je regarde par la porte vitrée, il a l'air d'aller bien à moitié allongé dans son lit. Je toque. « Excusez moi … Je peux rentré ? … Je suis … celui qui vous à mis dans cet état … je viens prendre des nouvelles. »

Pourquoi j’étais parti courir aujourd’hui ? hein dites-moi pourquoi j’ai eu l’ingénue idée de partir courir, moi qui déteste le faire. Tout ça pour entretenir un corps qui n’a pas vraiment besoin de l’être. Mais bon, un tchateur m’avait donné quelque peu mauvaise conscience. Je nee pouvais pas leur en vouloir, il était un addict au sport et m’avait expliquer en long en large et en travers les bienfaits du sport pour s’aérer l’esprit. Décidément à croire que je ne rencontre que des addict au sport qui pensent que j’en suis également un, mais ils se trompent tous. J’ai juste eu de a chance d’avoir un corps qui ne grossit pas facilement et qui n’exige pas beaucoup de sport. Par contre, ils avaient raison sur un point : courir permettait d’évacuer cette fichue frustration quand on discute un peu trop chaudement sur le tchat. Me voilà donc en train de courir avec des pensées plein la tête, pas très concentré. Mais il faut dire que depuis que je discute avec ce beau brun, entre autres, parce qu’il n’est pas le seul avec lequel je discute, mais il est probablement celui avec lequel je passe le plus de temps sur le tchat. Mais j’aurais dû être concentré sur ce que je faisais et surtout sur où j’allais, ça aurait évité tout ça. Et surtout de me retrouver dans un endroit totalement inconnu.

Me voilà cloué dans un lit avec des murs immaculés et à l’odeur aseptisée tout autour de moi. Hôpital, il ne me faut pas longtemps pour le comprendre. Mais je n’ai aucune idée de comment je suis arrivé ici. Tout ce que je me souviens c’est que je courrais et m’apprêtais à traverser et c’est le gros trou noir. Aucun souvenir, et j’ai beau fouiller dans ma mémoire, rien ne me revient. C’est une sensation étrange que d’avoir l’impression que quelques secondes de ma vie m’échappent sans que je ne puisse faire quelque chose. En plus je déteste non seulement les hôpitaux, mais encore moins de rester allongé sur un lit et de ne pas avoir d’autres choix que d’y rester. Mais il n’y avait personne pour me dire ce que je faisais ici et comment j’y étais arrivé. De plus j’avais mal partout, et horriblement. Mais j’ai ma fierté et je ne vais pas sonner l’alarme alors que je viens à peine de me réveiller.

Je somnole doucement, attendant désespérément qu’un médecin ou une infirmière ne débarque dans ma chambre comme une fleur. Un frisson me parcourt alors que la douleur se fait de plus en plus forte. Mais alors que je commence de nouveau à m’endormir, on frappe à la porte, me faisant sursauter et me réveillant soudainement. Un jeune homme en civil, donc ni un médecin ou autre, entre dans la pièce. Un visage inconnu au bataillon. Je tente, en vain de me redresser, mais mes côtes me font souffrir. Une grimace s’affiche sur mon visage. « Oui allez-y, de toute façon je ne suis pas vraiment dans la capacité de vous repousser. Ben, j’me demande bien comment je suis arrivé là, oui… » Apparemment il pourrait éclairer ma lanterne.