J’avais tout préparé pour que tout soit parfait. Plus le temps passait et plus je m’attachais à toi. Mais j’avais toujours du mal à me sentir à l’aise sur certains points, notamment notre relation un peu plus charnelle. Je sais bien que je n’ai rien à craindre de toi, pourtant c’est plus fort que moi, c’est comme s’il y avait un mur que je dois franchir et que je suis en fait incapable de le franchir même avec toute la volonté du monde. Je sais qu’il faut que je trouve le déclencheur pour parvenir à surmonter cette peur irrationnelle. Je me sentais vraiment bien avec toi, je commençais même à entrevoir un certain avenir amoureux. Jamais je ne l’étais laissé allé avec un homme, je ne m’étais même jamais senti aussi troublé par quelqu’un. Mais tu avais fait tomber la première barrière. Tu avais accepté d’être patient après ma fuite, alors que tu aurais toutes les raisons de m’en vouloir. Je profitais de chaque moment en ta compagnie. Peut-être que tu étais celui qui allait me guérir de l’amour.

On avait échangé quelques textos avant que tu ne partes, tu avais passé une sale journée. Alors j’avais eu l’idée de te concocter une soirée où j’allais prendre soin de toi, heureusement j’avais eu quelques heures pour aller nous chercher des huiles de massages. J’avais commandé un bon repas, pour n’avoir rien à faire et m’occuper entièrement de toi. J’avais mis des bougies un peu partout pour tamiser l’atmosphère, et je nous avais préparé deux flûtes et une bouteille de champagne. J’avais enfilé le tee-shirt que tu préférais et le jean qui, selon tes propos, me moulait parfaitement. Maintenant que tout était prêt, je n’attendais plus que ton arrivée. J’avais hâte que tu arrives et faire de cette soirée un moment magique pour que tu puisses oublier les désagréments de cette soirée. Tu m’avais manqué ces trois derniers jours où on n’avait pas pu se voir. Généralement on se voyait tous les jours, souvent avant ou après ma garde. Ta présence avait un bénéfique sur moi. Je me sens plus serein, plus apaisé. Et je m’ouvre plus facilement aux autres depuis que je suis avec toi. Je me sens tombé amoureux un peu plus chaque jour.

La journée a été bien plus que difficile. Depuis quelque temps, Lucas ressent une pression insupportable par son patron. Sans comprendre pourquoi, il a compris qu'il l'avait pris en grippe et qu'il ne comptait pas le laisser tranquille. Alors, Lucas se montre discret, mais ça n'a pas l'air de réussir. Il commence à être à bout, il rentre de plus en plus tard le soir et Logan n'apprécie pas vraiment l'absence de son père. Bien que ce dernier soit au courant que son père a un amoureux, il ne comprend pas ce qu'il se passe quand on est un adulte. Lucas ne peut pas lui en vouloir, mais ça lui fait mal de voir son fils qui commence à avoir des habitudes avec ses grands-parents et sa tante, alors que lui, il se sent à côté de la plaque. Alors... Alors il s'est calmé, décidant, sans mettre pause, de mettre en priorité son fils. Et il a une chance que Solal accepte sa situation, parce que Lucas n'a pas envie de le perdre, il commence à ressentir des sentiments pour lui. C'est tellement fort que ça lui fait peur, parce qu'il y a toujours des problèmes dans la flèche que Cupidon lance. Alors, Lucas laisse les choses se faire, sinon il peut tout gâcher.

Il est sous les coups de vingt heures quand il peut enfin quitte son lieu de travail. Alors, avant de prendre sa voiture, il appelle sa soeur pour qu'elle puisse lui passer Logan. Son coeur se serre face à la petite voix de son fils. Alors, dans sa tête, il prend une solution qui lui paraît logique, parce qu'il a de plus en plus de mal d'être sans son petit ami, mais il doit assurer avec son fils également. Les mains encore pleines d'essences, pleines de crasses, il prend la direction de l'appartement de son copain. Plus il se rapproche de son appartement, plus il se sent soudainement plus léger. Son coeur bat un peu plus fort, et un sourire se dessine automatiquement sur ses lèvres. Lucas claque la porte, prenant son sac avec des affaires dans la nuit. Il toque, pour signaler sa présence, mais n'attend pas une réponse. « C'est moi ! » Il annonce, d'une voix qui se veut douce. Il voit son petit ami de loin, il lâche son sac devant l'entrée et il se dépêche de poser ses lèvres sur les siennes. Rapidement, parce qu'il est vraiment sale. « Fait moi oublier ma soirée, j'suis au bord du craquement de nerf. » Il souffle contre ses lèvres. Il s'écarte de lui, décidant d'aller au moins se laver les mains et rapidement, il va enlacer Solal. « Tu es beau. » Il murmure à son oreille, après l'avoir longuement regardé. « Tu voudras bien venir prendre une douche, avec moi ? Je n'ai absolument pas envie de te lâcher plus de deux minutes, ce soir. » Sa main caresse automatiquement son dos. C'est bon, il a retrouvé ses repères, il est bien. Il est vraiment bien.

Je sais que ce n’est pas évident pour toi en ce moment. Ça se ressentait dans ton comportement. Tu étais un peu plus distant, un peu plus froid même. Je tachais de faire attention à toi, de te couvrir de tendresse. Mais aussi d’accepter sans broncher tes absences et tes présences. Tu devais concilier ta vie entre moi et Logan, on prenait le temps pour qu’il s’habitue à ma présence dans ta vie. Je ne voulais pas m’imposer trop rapidement non plus dans ta vie. Je devais y aller doucement non seulement pour moi mais également pour Logan et sa vie qui est chamboulé par mon arrivée dans votre vie. Mais je n’ai pas de mal à sacrifier des soirées pour ton fils. Il était ta priorité et je ne voulais pas que ça change. De mon côté je m’ouvrais un peu plus, même si je ne parvenais encore à passer l’étape suivante, j’en prenais le bon chemin. Je ne voulais pas me précipiter, ne pas refaire la même erreur que la dernière fois. Je voulais que ça marche toi et moi, surtout que je ressentais des sentiments assez forts pour toi. Mais je sais que tu risquais de te lasser de mes incessants refus camouflés en échappatoires.

Tu devrais arriver d’un moment à l’autre, j’avais reçu il y a bien une dizaine de minutes ton message. Alors j’avais finalisé cette petite soirée en amoureux pour te détendre. Ce n’était pas grand chose mais j’espère que ça allait t’aider à oublier cette journée merdique. J’appréhendais cette soirée un peu plus que les autres, parce que j’avais prévu que ce soit un peu plus poussé qu’un simple diner puis après une étreinte ‘légère’. Je voulais aller plus loin avec l’idée de te masser. Je ne sais pas si au final c’est une bonne idée, parce que j’avais tellement envie de te faire plaisir que je ne voulais pas que ça foire. Tout marchait si bien entre nous. J’entends la porte s’ouvrir signe que tu es enfin arrivé. Je m’essuie les mains dans la cuisine avant de te rejoindre dans le salon. « Non c’est le pape ! » Je souris avant de t’accueillir avec plaisir contre moi, même si tu ressembles à un cheminot couvert de cambouis. Ça te donnait quand même un certain charme, je dois bien l’admettre. Ça me donnait surtout envie de retirer tout ça. « Je suis à toi pour la soirée, et j’ai bien l’intention de te faire oublier cette journée merdique ». Je te laisse te laver les mains avant de t’entourer de mes bras. « Merci, et même plein de cambouis tu es magnifique » Je pince mes lèvres en te dévorant du regard. « On peut passer par la chambre ? » Je n’attends pas ton approbation avant de te prendre la main et de t’emmener dans la chambre. J’étais bien trop impatient que tu découvres ma surprise. Heureusement tu ne traînes pas trop des pieds. « Surprise… » Je te laisse quelques temps pour découvrir l‘ambiance tamisée de la chambre, située en mezzanine, et la bouteille de champagne qui trôle sur la table basse avec deux coupes. J’enlace tes hanches alors que je suis dans ton dos avant de poser ma tête sur ton épaule. Je laisse quelques minutes silencieuses passer avant de t’attirer à la salle de bain. J’enlace nos doigts ensemble. « Maintenant on peut aller prendre la douche. » je rentre dans la pièce avant de passer devant toi pour te retirer ta veste puis ton tee-shirt. « Effectivement tu as besoin d’une bonne douche. » Je continue de te délester de tes vêtements, un par un. J’ose à peine effleurer ta peau, comme si c’était tellement fragile qu’elle pourrait se déchirer rien qu’à mon contact. Mais l’adoration se lisait dans mes yeux.

Lucas oublie que ce soir, il est père. Ce soir, il décide de passer une soirée qu'en tête-à-tête, sans se prendre la tête. Il compte profiter de son petit ami au maximum, parce que c'est difficile de ne pas le voir tous les jours. Ils ont passé la trentaine, c'est loin d'être des gosses. Ils méritent mieux, mais malheureusement, ils n'ont pas le choix. Il lui en est énormément reconnaissant d'accepter sa vie de famille, d'accepter certaines conditions qui ne sont pas à leur avantage. « Dès le moment où j'ai passé la porte, j'ai oublié ma soirée merdique. » Il souffle en le serrant dans les bras. Fort, très fort. Lucas hume l'odeur de son tendre amoureux, remplissant des nasales dans une odeur qu'il connaît désormais par coeur. « Oui d'accord. » Il souffle entre deux baisers. Il suit son petit ami, avec quelque chose d'agréable qui est en train de se former dans son ventre. Puis ses yeux se posent sur la décoration, et son coeur rate plusieurs battements. C'est magnifique, et Lucas se sent vraiment touché d'une telle attention. Parce que ça fait un moment qu'ils sont ensembles, et pourtant, il a l'impression que c'est la première fois qu'ils vont vivre quelque chose de si intense. Ses yeux pétillent, et ses lèvres se déposent sur les siennes pour l'embrasser avec amour. « Je t'aime. » Il murmure, sans s'y préparer vraiment. Pourtant, il ressent le besoin d'lui glisser dans un murmure. Une bulle se forme, et désormais, ils ne sont plus que tous les deux. Lucas se laisse contrôler, son souffle se fait saccader quand ils pénètrent dans la salle de bains, réveillant ses sens un à un. Il ferme les yeux, laissant cette main qui frôle sa propre peau. Ses lèvres se pincent, et il n'attend pas plus longtemps avant d'allumer l'eau et de glisser leurs deux corps dans cette douche. Solal est trempé, alors, en riant doucement face à son amour, il retire à son tour un à un ses vêtements. Ne gardant plus que les boxers, Lucas souffle doucement contre ses lèvres. « J'ai envie de toi... » Parce qu'il estime qu'ils ont assez attendu, sans savoir ce qu'il se passe dans la tête de son petit ami, il ne prend pas le contrôler de la chose. Parce qu'il ne veut pas le brusquer. Absolument pas.
   CODES  BY MAY
   

J’appréciais chaque soirée que tu m’offrais, je devais virer parfois un peu niais aux yeux de certains, mais j’étais un romantique s’ignorait. Et puis c’était un peu ma première relation sérieuse depuis des années, alors je voulais bien faire, même si je sais que ça va finir par foirer, même si j’espère que ce ne sera pas tout de suite. Ma première relation avait foiré et les suivantes n’avait même pas aboutit. Alors je me pliais à tes exigences, loin d’être insurmontables d’ailleurs, pour que ça se passe bien, et puis je ne pouvais pas t’empêcher de passer du temps avec ton fils, bien au contraire. « Tu vas même ne plus jamais y penser, tu verras. » Je me laisse serrer dans tes bras avec plaisir et te rend ton étreinte, tu semblais en avoir besoin. Je caresse ton dos avant de m’écarter et de t’emmener dans ma chambre, qui est un peu devenue notre chambre. « De toute façon tu n’as pas le choix que de me suivre » Je souris et me dépêche, j’avais hâte de voir ta réaction. Et elle ne se fait pas attendre, faisant battre mon cœur un peu plus rapidement. Je souris comme un con, je voulais te faire plaisir et ça avait marché. Je prolonge ton baiser avec autant de passion que toi avant de buguer à ta déclaration. Elle était aussi inattendue que surprenante. Elle m’allait droit au cœur, parce que personne ne me l’avait jamais dit. Les larmes montent aux yeux, je les contiens du mieux que je peux, mais cela se voit que je suis ému. « Moi aussi » Les mots que je voulais ne sortent pas comme je le voulais, mais ma voix était émue et surtout pleine de sentiments. Je prends ton visage entre mes mains avant de t’embrasser langoureusement. On se dirige ensuite à la salle de bain avant de se déshabiller pour rentrer sous la douche. Tu m’entraines à l’intérieur alors que je suis à moitié déshabillé. Je me colle à toi alors que l’on a fini de se déshabiller. « humpf … » Je t’embrasse. J’avais envie d’essayer, parce que si tu m’aimais tu n’allais pas me faire du mal, non ? Je découvre, de nouveau ton corps de mes mains, ne m’aventurant que sur ton torse.

   CODES  BY MAY