Sam & Azur

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Emmitouflée dans une épaisse couverture, bol de crème glacée dans les mains avec la plus grosse cuillère qu’elle ait pu trouvé dans le logement, et les yeux rivés sur The Last Song, Sam ruminait le chaos sentimental qui tempêtait en elle. Cela faisait un bon quatre jours qu’elle n’était pas sortie de sa chambre - outre que pour aller travailler - et préférait s’affairer à des activités individuelles qui la confinaient dans la solitude. La jeune femme n’était pas aussi souriante et joyeuse qu’à l’habitude. À vrai dire, elle était méconnaissable. C’était à peine si elle répondait aux messages textes et appels vidéos d’Ethan ou de son père. La seule compagnie qu’elle désirait avoir, c’était celle des calories. Sa déprime remontait à sa dernière rencontre avec Logan. Elle l’avait appelé afin de s’excuser pour ce qui s’était passé entre eux. Le baiser fougueux qu’ils avaient échangé n’était qu’une erreur, que le fruit de tension sexuelle causée par l’absence de son copain qui, rappelons-le, était au Congo. La jeune femme avait ainsi une vie intime assez absente. C’était ainsi qu’elle avait justifié ce qui s’était passé, et non pas parce qui se déroulait réellement dans les confins de son coeur. Ce baiser, elle en avait envie. Elle avait envie de bien plus. Et ce n’était pas le résultat d’une séparation amoureuse qui durait trop longtemps, mais plutôt l’aboutissement de sentiments qui tentaient tant bien que de mal d’échapper aux mensonges qu’elle empilaient les uns sur les autres. Elle faisait tout pour se prétendre heureuse, pour ignorer ce que son coeur lui criait réellement.
Lorsqu’elle l’avait revu et qu’ils s’étaient tous les deux échangés des excuses, ils avaient continué à discuter comme de bons amis, comme ils l’avaient toujours fait. Sentant que Logan était un peu agité, la jeune femme s’était permise de lui demander  qu’elle était la raison derrière son agacement. La « nouvelle » était tombée comme une lourde dalle de béton écrasant le souffle de Sam. Il avait couché avec la flamme de son meilleur ami, et ce, sans même le savoir. Au fond d’elle, Sam bouillait. Non pas parce qu’elle avait pitié de Logan qui avait attiré les foudres de son meilleur ami, mais plutôt car elle se sentait affreusement jalouse de cette femme. Elle avait prétendu écouter ses aveux comme la meilleure amie qui soit, c’est-à-dire avec un sourire empatique et des conseils bien placés, mais au fond d’elle, elle avait envie de lui dire d’aller se faire voir. Elle n’aimait pas avoir ces images dans sa tête qui la déchiraient en deux, sans la moindre pitié. À ce moment-là, la jeune femme avait envie de crier et de pleurer, mais elle s’était retenu difficilement. Et comme à son habitude, elle s’était menti en ignorant ses émotions, en se disant qu’elle était tout simplement triste pour son ami.
Pourtant, cela faisait quatre jours qu’elle se noyait dans la déprime et réécoutait les mêmes films d’amour les plus kitsch qui fussent. En parfaite symphonie avec le principe d’ignorance, la jeune femme fermait la porte sur ce qui se passait au fond d’elle, préférant prétendre à une simple période d’isolement qui lui ferait reprendre des forces pour les jours à venir, pour le retour d’Ethan qui se faisait attendre de plus en plus.  

Sam & Azur

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Il y a un truc qui ne va pas chez Sam. Déjà, mon paquet de crème glacée au chocolat double chocolat acheté la semaine dernière est complètement vide, et je n'en ai même pas mangé une seule bouchée ! Je me doute bien que la colocataire en est la voleuse, mais je me suis dis qu'elle devait avoir un coup de déprime, alors j'ai laissé coulé. Sauf quand ce matin j'ai vu que le Nutella était vide, et sachant que je mise sur des petites quantité d'aliments riche en gras et en sucre pour passer au travers de la journée, je n'étais pas contente. Je suis partie au travail, un thé noir au miel dans une main et un clope dans l'autre, me jurant que si Sam n'avait pas bougé d'ici mon retour, j'irais la voir pour mettre fin à son état de torpeur. Durant tout mon quart de travail, j'ai tenté de repasser les évènements des dernières semaines dans ma tête, pour savoir si quelque chose aurait pu être un précurseur de son état, mais rien. Sa déprime s'était déclenchée soudainement, sans que je puisse m'y préparer ou l'anticiper. Quand je repasse la porte de l'appartement le soir, j'entends encore le générique de pretty woman provenir de la chambre de ma coloc. Ok, Azur rentre en jeu. Sam est la personne la plus douce et la plus posée que je connaisse, sûrement qu'une petite conversation et quelques verres de vin auront raison de son état léthargique. Ouais, on peut régler ça comme des adultes, quoi... « Sam ? » je demande, en toquant à sa porte de la chambre. Sans attendre une approbation, je l'entrouvre pour la découvrir sous sa couette, telle une esquimaux, avec seulement le visage qui dépasse. Le sol est jonché de vêtements et ça me mets la puce à l'oreille, sachant à quel point elle est de nature ordonnée normalement. « Ça va ?! » je m'enquière, prenant place à côté d'elle sur le lit, sans vraiment de gêne. Et alors que j'attends qu'elle me raconte ce qui la mets dans cet état, je me saisis du paquet de biscuit posé tout près d'elle afin de l'empêcher de se servir à nouveau.

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Sam avait eu les yeux plus grands que la panse. Elle qui, à l’habitude, détestait la sorte de biscuits qu’Azur achetait. Elle s’était pourtant empressée d’agripper la boîte qui criait son nom dans l’armoire, n’attendant qu’à être ingurgitée en entier par la jeune femme qui trouvait réconfort dans la gloutonnerie. Elle avait reçu plusieurs textos qui attendaient patiemment d’être lus dans sa boîte de réception. Pourtant, elle ne prenait même pas la peine de les consulter, préférant s’attarder à la lecture des chefs d’oeuvre de Nicolas Sparks et à quelques films quétaines qui passaient à la télévision. Définitivement, elle était dans un état second; la Sam qu’on connaissait était enfouie sous une marre de tristesse dont la source était inconnue.
Sa colocataire qui, étant aussi son amie, avait bien remarqué que Sam ne s’attardait plus à la préparation de petits mets santé et que l’appartement n’était plus inondé de sa joie de vivre quotidienne. Lorsqu’Azur ouvrit la porte de la chambre, elle découvrit un visage ravagé par les cernes. Sam laissa une petite place à son amie qui s’empressa de venir près d’elle. Un long soupir s’évada de sa bouche et elle baissa les yeux vers ses mains dont les doigts s’entrelaçaient nerveusement. Elle ignorait quoi lui dire, ni comment expliquer ses états d’âme. Tout ce qu’elle savait, c’était que ça n’allait pas. Elle ne parvenait pas à démêler l’épais noeud qui s’était formé dans son coeur - ou du moins, elle refusait de s’affairer efficacement à la tâche, par peur de voir ce qui en sortirait ultimement. « Je ne sais pas, je me sens… vide », lui dit-elle alors. Elle ignorait si c’était réellement comment elle se sentait, mais elle savait bien que quelque chose manquait dans sa vie, que son coeur se sentait seul et avait besoin d’être accaparé par une chaleur enivrante. La jeune femme fixait les deux protagonistes de son film qui s’échangeaient pour la première fois un tendre baiser. Elle soupira derechef, sentant la jalousie griffer ses entrailles. « Peut-être est-ce le fait que Ethan est si loin.. », commença-t-elle. Pourtant, ce dernier s’apprêtait à rentrer au pays d’ici un mois tout au plus. N'aurait-elle pas dû s’en réjouir? « J’ai vu Logan en début de semaine. Tu savais qu’il a couché avec la « copine » de son meilleur ami sans savoir qui elle était? », lança-t-elle comme si elle détenait le scoop de l’année. Pourtant, ses yeux étaient envahis par la jalousie et le dégoût.  

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J'entends le bruit d'un paquet de biscuit sous mes fesses alors que je pris place sur le lit. Oui, caché sous les draps, comme une vraie goinfre. Ce qui ne lui ressemble totalement pas. La pâleur de sa peau m'alerte légèrement, et je sens qu'il y a plus à son malheur qu'un simple coup de mou. Sam, c'est un petit rayon de soleil, celle qui me force à manger plus qu'une simple toast par jour et qui me réprimande sans cesse quand je passe le pas de la porte avec cette odeur de tabac froid qui s'accroche à mes vêtements. Depuis que nous nous sommes confiées l'une à l'autre sur nos démons il y a quelques semaines, je la considère comme ma seule véritable alliée dans cette ville. C'est la seule en qui j'ai confiance, alors qu'avec tous les autres, je ne sais jamais sur quel pied danser, consciente qu'ils peuvent me trahir à tout instant. Mais pas Sam. Elle est ma bouée de sauvetage quand je me sens oppressée par ces nuits sombres. « Je ne sais pas, je me sens… vide » Je roule les yeux et déloge le paquet d'Oreos de sous mes fesses pour l'envoyer paitre avec tous les cadavres de boites jonchant déjà le sol. « T'es certaine que tu te sens vide, avec tout ce que t'as mangé ?! » Elle qui ne jure que par les repas maisons et les légumes verts, je me sens malade à voir le pot de crème glacée vide. Sam, pauvre Sam, j'ai peur que tu fasses du diabète à voir le paquet de Haribo au loin.  « Peut-être est-ce le fait que Ethan est si loin.. » Ok, non, ce n'est clairement pas son militaire le problème. Elle ne me parle jamais de lui, et son absence ne semble pas du tout la peser. De plus, il doit devenir dans quoi, un mois maintenant ? Déprimer à son approche n'est pas vraiment logique, à moins que... « J’ai vu Logan en début de semaine. Tu savais qu’il a couché avec la « copine » de son meilleur ami sans savoir qui elle était? » Bingo ! Elle peut tenter de me cacher ce qu'elle veut, mais ça ne marche pas avec moi. Clairement, c'est le comportement de Logan qui la mets dans tous ces états. Sam, pauvre Sam, quand ouvriras-tu enfin les yeux ? « Ah ouais ? La vache... » Je commence, amorçant mon attaque avec douceur. « C'est quoi... T'aurais préféré qu'il couche avec toi ? » Je termine avec un sourire en coin, croisant une jambe sous mes fesses.

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Sam regarda tout autour d’elle le bordel qu’elle avait causé. Définitivement, son comportement s’écartait drastiquement de ses habitudes. Elle qui ne mangeait que sainement et réprimandait les mauvais choix nutritifs de son amie. La voilà qui lui volait l’entièreté de sa caverne d’Ali baba. Le ventre de Sam, c’était comme un loup. Et le loup, il voulait les biscuits d’Azur. Elle ne pouvait pas faire mieux que de s’empiffrer; c’était l’unique réconfort qu’elle trouvait. « T'es certaine que tu te sens vide, avec tout ce que t'as mangé ?! ». La remarque d’Azur étira un petit sourire en coin dans le visage de la jeune femme. Elle avait en effet abusé de la bouffe, ce qui n’était pas coutume chez elle. « Je découvre de si belles choses dans notre armoire », lui répliqua-t-elle à la blague, arborant une moue innocente. Elle ne savait pas trop quoi donner comme explication, outre le fait qu’elle ne se sentait pas bien du tout et qu’un urgent besoin de manger s’était manifesté en elle. La jeune femme fixait ses doigts avec lesquels elle ne pouvait s'empêcher de jouer machinalement. Plein d’idées tourbillonnaient dans sa tête, et la majorité d’entre elles ne tournaient autour qu’une seule et unique chose : Logan. Elle s’en voulait de ne pas penser  à Ethan qui, d’ici trois semaines, serait de retour dans ses bras. Que quelques semaines la séparaient de son amoureux. Elle partagea l’aveu que lui avait fait Logan, comme s’il s’agissait du scoop de l’année. Toutefois, la réaction qu’exprima Azur prit Sam totalement au dépourvu. « C'est quoi... T'aurais préféré qu'il couche avec toi ? », lui demanda son amie. Sam leva les yeux vers elle, incrédule. Après tout, à quoi s’attendait-elle de sa part? C’était typique d’Azur que de répliquer ainsi. « Quoi? Non, voyons! On n’est qu’amis, rien de plus », dit-elle alors que son nez allongeait. Sam était normalement une excellente menteuse, mais voilà qu’elle se trouvait dénuée de toute protection. Sa carapace avait été percée et l’on pouvait la lire comme un bouquin ouvert. « Je trouve ça tout simplement embarrassant pour lui, rien de plus. De toute façon, l’autre femme n’est qu’une pimbêche qui ne voulait que profiter de lui », poursuivit-elle en posant derechef son regard sur ses mains qui, nouées par le stress, refusaient de mettre fin à leur petit jeu.

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J'avoue que j'ai la dent sucrée, c'est ce qui me permet de tenir toute une journée au travail sans réellement manger plus qu'il n'en faut. Sauf que jusqu'à tout récemment, ma coloc avait regardé tous mes achats inutiles de nourriture avec un oeil dédaigneux.  « Je découvre de si belles choses dans notre armoire » Et je souris à sa blague, lui passant une main rassurante dans le dos. Je sens qu'il va falloir que je pousse, que je creuse un peu plus pour savoir ce qui la plonge réellement dans cet état léthargique. Il faut que j'agisse avant que je revienne ici, que son ventre soit tellement mou, qu'elle ait passé un mois au lit et que les draps soient empreint d'une odeur douteuse. Je vois que je touche la corde sensible en me concentrant sur le sujet Logan. Non, ce n'est pas Ethan qui la mets dans tous ces états. À vrai dire, mis à part une photographie dans le salon qu'elle grimace en la voyant pleine de poussière, j'ai l'impression que le copain de Sam ne lui fait plus réellement vivre d'émotions. « Quoi? Non, voyons! On n’est qu’amis, rien de plus » Je roule les yeux. Comme si je la croyais. Je la laisse se complaire dans ses menteries si ça lui plait, mais je ne compte pas la laisser se complaire sans son état de zombie. Des nouilles avec du cerveau, ça la remettrait peut-être sur pied ? Un frisson de dégoût me parcours à cette idée dégueulasse. Il faut dire que je n'ai pas vraiment l'esprit en place non plus. « Je trouve ça tout simplement embarrassant pour lui, rien de plus. De toute façon, l’autre femme n’est qu’une pimbêche qui ne voulait que profiter de lui » Oh Sam, ma pauvre Sam, es-tu aveugle à ce point ? « Oh, vraiment ? » J'hausse un sourcil, presque amusée de la situation. « Parce que moi, honnêtement, Logan il n'abuserait pas de mon corps. » Je pose une main sur mon front, dans un air que je veux dramatique. « D'ailleurs, tu penses qu'il va la revoir ? Sinon, tu me passes son numéro ? Il y a un moment que je n'ai pas eu un homme... » J'enroule une mèche blonde autour de mon doigt, consciente que je ne laisserais jamais Logan s'approche de moi, aussi mignon qu'il puisse être. Surtout que ma dernière rencontre avec Orion ne remonte plus à des années, et je sais que je n'ai envie de personne d'autre que lui, encore aujourd'hui. Je suis un personne pathétique, mais je m'assume.

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« Parce que moi, honnêtement, Logan il n'abuserait pas de mon corps », lui lança sa coloc sans gêne. Sam ne put cacher sa moue choquée. Elle ne pouvait pas croire ce qu’elle venait d’entendre, quoiqu’elle ne pouvait être réellement surprise qu’Azur ait pu tenir de tels propos. La jeune femme était incapable de formuler quelque réponse que ce soit. De toute façon, elle fut devancée par Azur qui renchérit: « D'ailleurs, tu penses qu'il va la revoir ? Sinon, tu me passes son numéro ? Il y a un moment que je n'ai pas eu un homme... ». Encore une fois, la jeune femme ouvrit la bouche, incrédule. Aurait-elle omis de récurer ses oreilles ce matin-là? « Je… ehh… non! », lâcha-t-elle en soupirant. Voulait-elle vraiment que son amie couche avec Logan, son meilleur ami? Bien sûr que non, voyons! Elle savait bien qu’Azur ne voulait rien de plus que de passer la nuit avec lui. Du sexe sans attache, rien de plus. Ce serait trop bizarre, non? Que son amie couche avec son meilleure ami! Des images lui vinrent en tête, paralysant tout son corps. « Je ne veux pas que tu couches avec lui. Ce serait… bizarre », continua-t-elle. Elle tentait de formuler quelconque raison pour une telle réaction, mais rien de très rationnel ne lui venait à l'esprit. Peut-être devrais-je lui dire la vérité? pensa-t-elle un instant. Serait-elle réellement encline à avouer à Azur qu’elle avait déjà couché avec lui? Et pire encore, qu’il était sa première fois? La jeune femme tentait de revenir à la surface de l’eau, de prendre une grande respiration pour essayer de se sortir de ce brouhahas sentimental qui ne faisait que la noyer dans le désespoir. Elle se sentait oppressée par ces idées ô combien déroutantes et par l’insistance de son amie qui, bien qu’elle ne voulait rien faire de mal, semblait carrément la coincer au pied du mur. « C’est que… », commença-t-elle. Elle s’apprêtait à cracher le morceau, à dévoiler ce qu’elle n’avait dit qu’à très peu de gens. Mais la force lui manquait. Elle ne savait pas trop commencer formuler la chose sans qu’Azur ne saute sur une conclusion qui, bien évidemment, serait complètement fausse! Du moins, c’est ce que Sam se disait. « Ça serait étrange, car Logan et moi… On a couché ensemble quand on avait quinze ans », lâcha-t-elle finalement. C’était comme si elle était parvenue à s’extirper d’un lourd poids qui comprimait violemment ses poumons, la dénuant de toute source d’oxygène. Le sentiment d'allégement ne venait pas réellement du fait qu'une telle déclaration ferait fi de repousser les desseins sexuels d'Azur, mais plutôt car Sam aimait se souvenir de cette nuit comme la plus belle de toute sa vie.

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Je pense que j'ai trouvé le chemin à suivre pour pousser Sam à me faire des confessions. Je sens bien qu'il y a un brouillard autour de ce fameux Logan qu'elle s'entête à ne pas dissiper. Enfin, je pense qu'elle même ne réalise pas que la nature de sa relation avec son meilleur ami est ambigüe. « Je… ehh… non! » Sa réaction m'arrache un sourire en coin. Bordel que j'aime cette fille et son innocence, on dirait un vent de fraicheur dans ma vie qui n'est que tension sur tension. « Je ne veux pas que tu couches avec lui. Ce serait… bizarre » J'en roule presque les yeux, à croire que pour Sam, le sexe est un truc hyper précieux qu'elle ne partage pas avec presque personne. Mon coeur se serre à cette pensée, vu que j'ai moi-même donné cette partie de moi-même à trop de gens et que je l'ai regretté, mais j'étais jeune, si jeune, il ne sert à rien de me faire mal avec ça. En fait, j'ai la cuisse légère, peut-être trop, surtout avec le même. Bordel, je suis d'une faiblesse incroyable, je mérite un coup en pleine tronche. Sauf que je fais comme si de rien n'était, continuant de jouer avec les valeurs précieuses de ma coloc. « Pourquoi ? » Je regarde mes ongles pour faire comme si cette information ne voulait rien dire, sauf que mon coeur se pince à me remémorer ces évènements. « C’est que… » La douce voix de mon amie me ramène sur terre. « Ça serait étrange, car Logan et moi… On a couché ensemble quand on avait quinze ans » J'ai envie de rire et de la prendre dans mes bras, mais je vois bien qu'elle n'a pas l'air d'avoir offert cette confidence à beaucoup de gens, alors je reste dans mon personnage, celui de la femme qui veut passer une nuit avec Logan. « Pourquoi bizarre ? Autrefois, mon meilleur ami a bien sauté toutes mon équipe de patinage et moi tous ses collègues de médecine ? » Je lance ça comme si c'était la chose la plus normale qui soit, alors que je sais bien que non. Orion a été le seul avec qui je voulais partager mon intimité, mais malheureusement, les circonstances en ont décidé autrement. « Et tu l'as dit, 15 ans, ça date, ça enlève justement tout le malaise. Bon, file son numéro, j'crois que je devrais tenter ma chance. » Je tends la main vers la blonde, espérant qu'elle me tende son portable. En réalité, j'ai juste envie qu'elle m'offre ce secret qui semble si lourd à porter pour elle.  

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Décidément, Azur voulait la pousser au bout de sa patience. Elle venait de lui révéler l’un de ses plus précieux secrets et elle semblait prendre la chose à la légère. Sam savait bien qu’elle et Azur ne partageait pas la même relation avec la sexualité. Pour Sam, il s’agissait de quelque chose de sacré qu’elle n’offrait qu’en totale confiance à une personne pour qui les sentiments sont indubitables. Azur semblait le voir plus comme un banal jeu. Il suffisait d’ouvrir l’entre-jambe et hop! on peut oublier. Si Sam avait couché avec Logan ce soir-là, c’était parce qu’elle sentait naître en elle des sentiments qu’elle ne pouvait combattre. Oui, il était son meilleur ami, mais cela n’empêchait pas son coeur de battre la chamade chaque fois que ses deux comètes se posaient sur lui. Son entrée en centre, arrivée peu de temps après, avait tout chamboulé. Et Sam n’avait pas pu lui avouer l’amour qu’elle portait pour lui - également, elle n’en avait aucunement la force. Car être séparée de lui et dévastée par la mort imminente de sa mère, l'empêchait de soutenir le poids de la douleur qui s’affaissait impitoyablement sur elle.
Les propos subséquemment tenus par son amie raviva la frustration qui s’était calmée en elle. « Et tu l'as dit, 15 ans, ça date, ça enlève justement tout le malaise. Bon, file son numéro, j'crois que je devrais tenter ma chance », lâcha-t-elle en tendant la main vers elle. Sam cligna des yeux plusieurs fois, se demandant si elle venait tout juste de rêver les paroles de son amie. Elle agrippa son portable et le déposa loin, très loin d’Azur. Il était hors de question que sa colocataire ne mette la main sur le numéro de Logan. Il ne serait pas l’une des victimes de sa vagina dentata! « Non, je ne te donnerai pas son numéro! », lança la jeune femme, insultée par l’insistance d’Azur. Elle sentait son sang bouillir en elle comme de la lave prête à émerger du cratère à tout moment. D’ailleurs, l’éruption était proche. « Je ne veux pas. C’est non. », lui dit-elle d’un ton ferme. Il n’était pas question que ce numéro se retrouve entre les mains d’Azur.

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Ok, ledit Logan est clairement la source des problèmes de ma coloc, puisque la simple évocation d'un intérêt potentiel envers lui suffit à la faire réagir. Ce qui n'était pas le cas depuis trois derniers jours.  « Non, je ne te donnerai pas son numéro! » Ok, je ne veux pas réellement son numéro non plus, même s'il est assez mignon, je dois l'avouer. Il dégage cependant un aura de douceur trop imposante pour moi, sachant que mon gout en homme n'est pas porté sur les gentils garçons innocents. Il n'y en a qu'un seul qui me fait tourner réellement la tête et à qui je ne cesse de penser depuis notre dernière réunion, mais il est hors de question que je partage cela avec la coloc. Comment réagirait-elle si elle apprenait que je m'étais laissé allée dans les bras de celui qui a gâché ma vie, et ce, il y a quelques jours à peine ? Pire encore: que j'avais initié la chose à nouveau, sachant que c'était une erreur, mais que je ne ressentais aucun regret ? Je frissonne juste à imaginer sa réaction. Non, il est mieux pour elle pense que je crush en secret sur son Logan, ça lui tirera les verres du nez. Je fais mine d'être outrée quand elle prend son téléphone pour le poser plus loin de moi, mais en réalité je suis enchantée par sa réaction. « Je ne veux pas. C’est non. » Je roule presque les yeux tellement c'est mignon. Elle est avec Ethan, mais je suis certaine qu'elle me laisserait le numéro de son militaire plus rapidement que celui de son ancienne flamme. « Pourquoi ? T'es avec Ethan. » J'hausse un sourcil interrogateur. « À moins que tu veuilles le garder pour toi ? » Et je lâche un rire dans le but de bien tendre l'atmosphère. Je suis une personne terrible, mais je m'en amuse. «Alors, dis-moi tout. C'est un bon coup Logan ? Je te donnerai des nouvelles une fois que je serai passée par là. » Je pense que je viens de la tuer. Oh well, c'est pour mieux la ramener à la vie par la suite !