[Flanigen] As a child my family's menu consisted of two choices: take it or leave it.
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Sujet: [Flanigen] As a child my family's menu consisted of two choices: take it or leave it. Jeu 5 Jan - 0:40
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Le réveil n’avait pas sonné, ou alors personne ne l’avait entendu, oublié au fond d’un sac jeté dans la pièce, perdu sous le lit aux ressorts grinçants. Pas de bruits, juste le silence et les quelques reniflements endormis, une toux de temps à autre et, quelque part en fond, lointain, le vrombissement d’un disque-dur d’ordinateur, encore branché, diffusant une lueur blanchâtre dans la pièce obscurcie par les rideaux fermés. Le pied. Pas de flatulences animales pour un réveil décoiffant, à vous coller la nausée. Pas de bruits de pas rapides, ni de courses dans le couloir, pour entendre une porte claquer et une voix s’élever, signe qu’un des deux énergumènes aurait perdu une hypothétique course au trône - moins prestigieux que celui en fer mais tout aussi félicité, on s'accordera sur ce fait. Pas même un sifflotement lointain en provenance de la cuisine. Juste sa propre respiration et celle d’Iwan, la tête pendouillant du rebord du lit, les pieds sur le mur. Rien que le chatouillement du papier sur son visage, remuant au rythme de ses battements de coeur et de ses mouvements de tête. Le calme. L’apaisement. L’absence soudaine de tout. Panique. Si le fait de n’être réveillé par aucun vacarme familial habituel aurait du l’apaiser, l’effet fut contraire; ouvrant les yeux, Albus constata qu’il n’était pas chez lui, pas dans son cocon et, quelque part, une sensation de soulagement fut vite éclipser par un affolement soudain. Retirant la feuille qui avait du passer la nuit sur son visage, collée par sa salive et, sans doute, sa transpiration - Hercule Poirot avait oublié de le préciser, ça, que les petites cellules grises en action provoquaient des suées intenses -, il tâtonna dans la semi-obscurité pour trouver le radio-réveil de son meilleur ami et regarder l’heure. Aujourd’hui, le monde ne lui appartiendrait clairement pas puisque l’heure du petit-déjeuner était passée depuis un moment et que celle du déjeuner approchait à grands pas.
Ils avaient certainement du encore dévier de leur objectif de départ, à en juger par les deux bouteilles vides qui trainaient près du bureau. Il lui semblait pourtant se souvenir qu’un seul verre devait les aider à tenir le coup pour trouver l’équation manquante à leur problème; sans doute qu’à la vitesse où ils avaient ingurgité le liquide, ils ne s’étaient même pas rendus compte qu’ils avaient fini la bouteille pour en entamer une seconde. Gueule de bois sur le point de se frayer un chemin vers ses derniers neurones encore fonctionnels, Albie attrapa sa veste et ses baskets, récupérant son sac en l’envoyant, par inadvertance, dans le visage d’Iwan qui ne broncha même pas, un post-it collé sur le front. A en juger par le gribouillis souligné trois fois, c’était supposé être important et même si Albus fut capable de déterminer que l’écriture était la sienne, il fut bien incapable de traduire le pâté déposé salement sur le papier jaune d’une encre verte un peu malade. Tant pis, sa technique de tout noter pour ne rien oublier ne pouvait décemment pas fonctionner à tous les coups; surement la faute à la seconde bouteille dans laquelle trainait une dernière gorgée, celle de trop visiblement, puisqu’ils avaient été incapable de la boire. Encore un regard dans le studio et Albie quitta l’immeuble, puis le campus avec l’hésitation d’un étudiant étranger découvrant un campus anglais pour la première fois.
C’était Iwan qui était supposé le ramener au lever du jour, avec sa voiture.. Encore une chose qui, visiblement, ne se passerait pas comme prévu et le soulard du attendre son bus à l’arrêt le plus proche. Incapable de tenir, l’étudiant s’endormit dès qu’il fut assit à sa place, à moins qu’il ne commença à rattraper sa nuit avant même de monter dans le bus, ne se mouvant que par cette merveilleuse fonctionnalité du cerveau encore trop méconnue; le pilotage automatique. Le nez contre la vitre, Albie ne parvint à émerger que parce que la vieille assise à côté de lui envoya, à plusieurs reprises et sans doute dans un élan de méchanceté gratuite, sa canne dans ses genoux. Mal de crâne, jambes douloureuses, ses doigts fouillèrent ses poches pour trouver des écouteurs qu’il planta dans ses oreilles, la bande originale des Gardiens de la Galaxie en fond sonore; la simple évocation d’une Pina Colada lui colla une nausée qui lui fit trembler le menton, alors qu’il se hasardait tristement dans son quartier, non sans avoir descendu les quelques marches du bus sans les mains - sans les pieds aussi, puisque ses fesses embrassèrent goulument le pavé dès qu'il tenta un pas en-dehors du véhicule, sous le regard probablement effaré du chauffeur -, à la recherche de la porte d’entrée de sa maison. Autant dire que jamais les maisons anglaises ne s’étaient autant ressemblées.
Pas de moqueries. Rien. Claquant la porte dans son dos, Albie s’étonna de n’entendre aucun sarcasme sur son allure de zombie, ou encore aucun commentaire sur la trace de sauce tomate sur son sweat, ses cheveux en pagailles.. Sans doute était il seul.. Ou alors il avait encore oublié d’enlever ses écouteurs et comme sa vue semblait salement déficiente, il se trimballa donc jusqu’à la salle de bain, le tout à l’aveugle, pour se débarbouiller le mieux possible. Se jetant volontairement sous une douche glacée à grands renforts de cris maladroitement étouffés par ses lèvres pincées, il s’attaqua à ses cheveux, essayant de les peigner du mieux qu’il put, avant de commencer à s’intéresser doucement de savoir pourquoi personne n’avait encore beugler son nom dans l’escalier. Beuglement qui s’échappa de ses lèvres quand il ouvrit la porte de la salle de bain, une silhouette lui faisant face sans qu’il s’y attende. « Ah shit ! Tu m'as fais peur, bordel ! J’crois que je fais une crise cardiaque! » Nul besoin de préciser que tout en s’époumonant, Albus plaqua sa main sur le côté droit de sa poitrine… Heureusement que le rêve de sa mère de le voir un jour médecin ne se concrétiserait jamais..
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