Ça lui vaut tout l’or du monde, que d’avoir son amoureux à ses côtés. Il a rarement eu affaire avec des tiers parties pour faire parler ses clients. De façon générale, il parvient toujours à obtenir les informations dont il a besoin pour ses dossiers. Il est honoré que son petit-ami ait accepté de l’aider et qu’il soit son partenaire dans la clarification de cette sordide affaire. Présenter Achille comme son amoureux, ça lui donne une confiance inespérée. Il sent que les traits de son client s’adoucissent, que peut-être ce dernier voudra s’ouvrir sur son obscure passé au sein des forces armées. James les regarde l’un après l’autre, possiblement surpris que son avocat, supposément hétéro et macho, n’est pas aussi hétéro qu’il ne le pensait. Il espère seulement que son client ne croit pas qu’il s’agit d’une ruse pour le faire parler. Parce que si c’est ce qu’il croit, il ne sait pas de quelle façon il pourra le convaincre. 
Néanmoins, il se lève lorsqu’Achille lui demande de passer quelques instants en privé avec James, question que les deux hommes puissent échanger convenablement. Callum comprend que sa présence gênerait fort possiblement M.Rutherford et il veut très certainement respecter la seule condition imposée par son amoureux. Il sait qu’il a vécu quelque chose de traumatisant qui, malheureusement, l’hantera jusqu’à son dernier souffle. Cette lésion psychologique, il lui en avait parlée. Et ça lui avait déchiré le coeur d’entendre ce récit funeste. Ça lui semblait si invraisemblable; jamais il n’aurait cru possible qu’on lui fasse subir  de tels sévices. “Moi ça me va, aucun problème”, répond l’avocat avant de tourner son regard vers James, attendant une réponse de sa part. Son consentement est impératif pour la poursuite des choses, il ne peut imaginer un instant ce qu’un refus ferait. Toutefois, l’homme hoche timidement de la tête, au grand soulagement de Callum. Ce dernier se lève de son fauteuil. “Aussitôt que tu veux que je revienne, tu m'écris”, dit-il à Achille en brandissant légèrement son portable. Sans plus attendre, le jeune homme quitte son bureau et referme la porte derrière lui, leur accordant un maximum d’intimité. Il s’empresse d’aller dans la salle de pause pour se faire un café. Il en a bien besoin!

James donne son autorisation, alors il apprécie que la seule condition qu'impose Achille soit respecté par son petit ami. Il l'aurait sûrement mal pris d'ailleurs. Il lui adresse un large sourire, son coeur s'emballe, l'adrénaline prend des forces, mais il se contrôle. La porte se ferme, alors il pose son regard sur James. Ils commencent à parler de sujet plutôt basique, la pluie et le beau temps. Puis, Achille, avec énormément de pincette, commence à mettre le sujet de la guerre dans la discussion. Ils rigolent, et c'est simplement parce qu'il veut mettre en confiance le jeune homme. Ils doivent avoir le même âge, alors ils se permettent de se tutoyer. Puis... La bombe éclate sans qu'ils n'y soient, tous les deux, préparés. « Ils m'ont fait du mal. » Sont les mots que glisse James. L'ambiance descend d'un seul coup, le ventre d'Achille se met à se serrer fort, très fort. James regarde Achille, d'un air si perdu que ça lui fait énormément de peine. Il a l'impression de se voir en lui, ce Achille là est éteint, il n'est pas mort. « Je pense comprendre que ça doit être humiliant. » Il souffle, et il sait qu'il a été maladroit dans ses mots parce que James se renferme sur lui-même. « Non, tu sais pas. » Alors là, il se braque totalement, Achille souffle un bon coup. Soudainement, il se sent mal-à-l'aise alors il desserre sa cravate, se sentant étouffer d'un seul coup. L'ambiance est de plus en plus tendue, Achille ne sait pas vraiment quoi dire hormis des sous-entendus. Alors... Comme le message n'a pas l'air de passer, il lui murmure. « Toi c'était tes collègues, moi c'était des terroristes. Toi, c'est parce que t'aimes la bite, moi c'est parce que j'osais défendre mon pays. T'sais qu'on n'est pas différent, t'sais très bien, alors maintenant ferme là et écoute moi. » Il est froid. Il n'arrive pas à s'excuser parce que la situation est en train de le noyer. C'est frustrant, il a envie d'appeler à l'aide, mais il n'a eu aucune réponse aux questions de son petit ami. Alors... Achille lui raconte son récit, sauf qu'il ne cherche pas ses mots. James a connu ce qu'Achille a subi, alors il peut y aller sans douceur. Même si c'est difficile, parce que les souvenirs reviennent d'un seul coup. Il serre ses poings, ses doigts deviennent blancs. Il a besoin de Callum, et il est tellement loin que ça devient frustrant. « Ils ont appris que j'avais un petit ami, j'avais... Parce qu'ils lui ont fait peur. Je l'aimais vraiment. Au début, c'était que des pics que je prenais à la rigolade, et puis les choses ont dérapé quand, à une soirée qu'on s'était autorisée, j'avais bu... Énormément. Et j'ai embrassé un d'mes collègues, parce que ça bouillonnait dans mon ventre. » James se livre d'un seul coup, comme si l'histoire d'Achille avait violemment déverrouiller une connerie dans le cerveau du client. Et il lui raconte tout, les pics qui se sont fait de plus en plus fréquente, les mains baladeuses de ses collègues qui se sont montrés trop baladeuses, les caresses non voulu. Le viol, l'enfer, les coups, les blessures, les tortures. Et c'est terrible de voir une vision comme celle-ci de l'armée. « On va se battre. » Murmure Achille, ne se sentant pas vraiment bien. Il aurait dû dire non, il n'est pas prêt pour un travail comme ça, avec un cas aussi gros. Tout ça lui rappelle de très mauvais souvenirs. Ses yeux se posent sur son téléphone, il ne fait pas attention qu'ils ont échangé pendant plus de deux heures. Il envoie directement un appel à l'aide à Callum, en lui faisant comprendre qu'il avait terminé. Son coeur bat trop rapidement, et le sourire d'Achille sur ses lèvres est tellement faux qu'il en devient pâle, qu'il devient un cadavre.

Callum ne s’attend pas du tout à ce que la rencontre soit aussi longue entre les deux hommes. Assis dans la salle de pause, il sirote son café tout à s’affairant à de la recherche juridique sur des banques de données en ligne. Ses yeux dévient quelquefois vers sa montre, trouvant de plus en plus que le temps est long. C’est finalement après deux heures et demie que son téléphone se met à vibrer. Le jeune homme se lève, prend ses choses et retourne à son bureau. Il est anxieux de savoir comment la discussion s’est déroulée et si James a été capable de révéler les douloureux souvenirs de son passé. À peine met-il le pied dans son bureau qu’il sent que la tension est lourde; il regarde les deux hommes, un petit sourire poli sur le visage. Callum s’approche de James pour échanger quelques mots; ce dernier lui indique qu’il veut repasser pour discuter du cas, ayant vécu suffisamment d’émotions pour la matinée. L’avocat comprend l’état d’esprit du jeune militaire et ne désire pas le pousser davantage. Il hoche donc la tête et l’invite à consulter sa secrétaire pour qu’ils cédulent la prochaine séance. L’échange entre les deux hommes est beaucoup plus cordial que les précédents, laissant présager la naissance d’un meilleur lien entre son client et lui-même. Il désire que la gestion de l’affaire soit faite efficacement et surtout, que son client soit plus à l’aise avec celui qui le représente. James finit par quitter la pièce, encore déconcerté par la conversation. Callum ferme la porte et se retourne vers Achille qui, lui aussi, semble être plongé dans une profonde tristesse. La seule fenêtre donnant sur l’intérieur du cabinet étant camouflée par un épais rideau, l’avocat se permet d’approcher son amoureux pour le serrer dans ses bras. “Je sais que ça pas dû être évident de le faire parler, mais merci”, lui susurre-t-il à l’oreille. Son ton se veut rempli de reconnaissance mais surtout, d’amour. “Je t’aime”, rajoute-t-il en caressant son dos. Lorsque les deux hommes se décollent, Callum fixe Achille, espérant voir un semblant de sourire se dessiner sur son visage. “Il faudra aller porter le magnétophone à la cour pour déposer l’enregistrement. Veux-tu toutefois éditer la version originale pour enlever ce que tu dis? Ou tu es à l'aise à ce que j'utilise l'original? De toute façon, je risque de couper vers l'essentiel pendant l'audience”, lui demande-t-il. Il sait que des choses très personnelles ont dû être partagées lors de cette discussion. Des détails que Callum ne sait peut-être même pas. Alors, il veut qu'Achille soit entièrement à l'aise à ce qu'il les entende, à ce qu'il utilise cet enregistrement à titre de preuve. "Et y a-t-il des éléments que je voudrais forcément supprimer?", lui demande-t-il en sous-entendant quelconque évocation de leur relation.

Achille est totalement bouleversé. Il a envoyé le message à Callum et à partir de là, il s'est déconnecté de la réalité. Il ne pensait pas que c'était aussi difficile, et pourtant il regrette de l'avoir fait maintenant. Il a besoin de Callum, il se sent compresser et le silence règne après les confessions. Achille essaye de reprendre ses esprits sans vraiment y réussir. La porte s'ouvre, claque, il lui en suffit de peu pour sursauter comme un malade et de sentir son pouls s'emballer un peu plus. Ça lui fait peur, il a l'impression de descendre un étage entier tant les efforts qu'il a fait pour s'en sortir, depuis qu'il s'est mis avec Callum, vient d'être chasser à coup de pied. Il panique facilement. Puis Callum le prend dans les bras et la vie reprend son cours. Son corps est pris de tremblement et il le serre fort, très fort. Il a besoin de le sentir proche de lui, de se dire que tout est terminé et qu'il n'est plus dans les coups, dans les hurlements et dans la peur. Il est loin de tout ça, il est même loin du père de Callum. Il en devient presque parano, c'est bien le hasard qui fait qu'au moment où ils s'en sortent, un type débarque pour un cas aussi précis que celui-là ? Ouais c'est que du hasard. Achille entend ce que lui dit Callum, ses mots font échos et il a l'impression qu'ils se répètent de plus en plus fort pour qu'Achille puisse en apprendre le sens. Il tremble tellement qu'il ne sait pas comment il arrive à tenir sur ses jambes. Les caresses de son petit ami sur son dos lui rempli doucement ses poumons d'oxygènes, ça fait un bien fou. « Moi aussi je t'aime. Très fort. » Il est ridicule d'agir de cette manière, il est ridicule d'être autant perturber par quelque chose qui n'est plus lié à lui. Parce que tout ça, c'est désormais loin. Incapable de réagir face à ses anciennes paroles, Achille souffle un bon coup pour se donner une certaine force. Pour se donner une certaine confiance. Callum le lâche et c'est inimaginable d'expliquer à quel point il se sent vide d'un seul coup. Mais il est simplement paniqué, ça va bien lui passer. Sans réussir à lui sourire, il hoche la tête, il doit se reprendre. « Non tu peux ne rien modifier. Je savais dans quoi je m'embarquais en faisant ça. » Achille est persuadé que ça peut aider l'enquête. Ouais il est persuadé. Juste pour montrer la violence qu'ils peuvent avoir, le traumatisme et la peur quand la vie reprend le dessus et qu'on est désormais loin de tout ça. Ses yeux se posent sur l'enregistreur et il secoue doucement la tête. « Je n'ai pas parlé de nous, rassure toi. Tu peux laisser la copie telle qu'elle est. » Parce que même s'il a été présenter comme son petit ami, il sait qu'il ne peut pas le dire à tout le monde. Ils doivent rester cacher, ils doivent rester dans l'ombre. « Plus jamais Call. » Il souffle, bloquer par une boule qu'il se force à avaler. Ses tremblements ne s'arrêtent pas alors avant que ses jambes ne cèdent en plein milieu du bureau de son copain, il pose ses fesses sur le canapé et cache son visage à l'aide de ses mains. Demain, il retrouvera la force de combattre pour gagner l'audience, aujourd'hui il est mentalement lessivé, il est mort de peur, et la douleur dans son ventre ne se calme pas.

Callum est parfaitement conscient de l’état d’esprit dans lequel se trouve son petit-ami. En initiant une discussion sur le passé douloureux de son client, il était certain qu’Achille aurait eu à partager de sombres passages de son expérience dans l’armée anglaise. Une partie de lui se sent mal, se dit qu’il aurait peut-être dû faire autre chose pour ne pas replonger Achille dans cet enfer dont il essaie de s’échapper si difficilement. Il regrette de l’avoir forcé à explorer les confins de ses traumatismes pour que Callum puisse gagner un cas ou du moins, pour que ce dernier puisse emprunter le chemin facile. Parce que peut-être qu’avec le temps, le client se serait ouvert. Si l’avocat lui avait simplement parlé d’Achille en effleurant superficiellement son passé, si lui avait dit qu’il vit lui-même de la discrimination, peut-être aurait-il parlé. Alors, peut-être que l’aide d’Achille n’était pas réellement nécessaire et que tout ça n’a rien fait de plus que de raviver un profond chagrin chez son petit-ami. À nouveau, il le sert dans ses bras. Cette fois, l'étreinte est très forte, très intime. Achille lui souffle qu’il ne veut plus jamais revivre cette expérience. Le coeur de l’avocat se brise un peu plus, donnant un second souffle aux remords qui s’installent déjà férocement. Il le regarde aller s’asseoir sur le fauteuil et il ne sait ni quoi dire, ni quoi faire. Parce que la seule chose à laquelle il peut penser, c’est que tout ça a possiblement été fait pour rien. Callum sait bien qu’il est une personne égoïste qui fera tout pour obtenir ce qu’il veut, mais manipuler ainsi Achille est-il vraiment une chose qu’il aurait dû faire? Après tout, s’il y a une chose qui n’accepte pas, c’est de se faire passer avant Achille. Et il vient de se montrer si égocentrique, en dépit des sentiments de son amoureux.
La tête basse, Callum le rejoint sur le fauteuil, ravagé par les regrets. Il passe son bras autour de son amoureux et l’invite à venir se coller contre lui. “Je suis désolé”, murmure-t-il enfin. Sa voix est brisée, dominée par cette colère qu’il porte contre lui-même. Il est malheureusement trop tard pour ramasser les pots cassés; le mal et fait et il ne peut retourner en arrière pour éviter que cette conversation se produise.

La réalité n'arrive pas à rattraper l'ancien militaire. Il se sent très loin, il se sent tellement emporter par les souvenirs. C'est en train de le bouffer, en toute honnêteté. Il n'arrive pas à se raisonner, se dire que c'est loin derrière lui. Non, il y a quelque chose qui le bloque, quelque chose qu'il n'arrive pas à trouver. Il supplie Callum de ne plus lui infliger ça, alors que dans le fond, il n'y est pour rien. Achille aurait pu dire non. Ouais, il aurait pu, pas vrai ? Il se sent tellement dépassé par les événements que son corps tremble comme une feuille, la vulnérabilité prend un énorme coup et il ne sait pas vraiment comment réagir. Alors il laisse la peur s'emporter dans ses mouvements. Il laisse sa tête reposer contre ses mains, il retire cette cravate qui est véritablement en train de l'étrangler et il se retient de ne pas cligner des yeux. Il est ridicule. C'est terminé, tout ça. Bon sang, il a tellement peur. Il sent Callum à ses côtés, et Achille ne se fait pas prier, il se laisse aller dans les bras de son petit ami. Il a franchement envie d'pleurer, mais il se retient, il se sent tellement minable bon sang. Il serre Callum fort, il se sent entièrement en sécurité dans ses bras, mais malgré tout, c'est difficile, il n'arrive pas vraiment à s'en remettre. « J'me sens pas bien. » Il souffle. Il cache son visage dans les bras de son copain, et caresse doucement sa main avant que ses doigts se nouent dans les siens. Il caresse ses doigts, doucement, et approche sa main pour l'embrasser. Ils ne doivent pas être aussi proches, des personnes peuvent entrer à tous moment dans le bureau de son petit ami. Mais là, Achille a besoin d'être rassuré, il a vraiment besoin que Callum trouve les bons mots. « J'vais rentrer, à moins que tu aies besoin de moi ? Ou sinon, tu peux rentrer avec moi ? » Il ose lui demander, même s'il a peur et qu'il n'a pas le choix. Callum a des priorités, Achille n'est qu'une plaie. Il faut bien voir comment il réagit à cet instant précis, la moindre petite chose qui lui ramène son passé le fout dans un état lamentable. Alors ouais, c'est une plaie, mais il n'arrive pas à se calmer. Alors, tant pis, aujourd'hui, il jette l'éponge, aujourd'hui, il abandonne. Demain est un autre jour, mais aujourd'hui, il n'a pas envie de continuer.

Son coeur se serre un peu plus à chaque seconde. Il trouve cette situation difficile et ne peut s'empêcher de culpabiliser pour en être son inquisiteur. Voir la personne que l'on aime dans un état de détresse, plongé dans l'obscurité de son passé, c'est l'une des choses les plus déchirantes. Alors, l'avocat le tient fort contre lui, espérant que son étreinte lui procurra un peu de réconfort. "C'est fini. On en parle plus", lui dit-il en l'embrassant sur le front. Il veut que cette période de la vie d'Achille reste dans le passé et ne fasse plus d'apparition sournoise. Il ne veut pas que son amoureux recommence à se réveiller en sueur dans un état de panique incontrôlable. Malgré qu'ils ne doivent pas être vus ensemble, Callum se laisse bercer dans ce moment d'intimité, sans se préoccuper des risques.
"Je crois que je vais rentrer aussi. Je travaillerai de la maison", lui répond-il en se levant du fauteuil, brisant de ce fait leur tendre câlin. Il ramasse quelques documents sur son bureau et les range dans une mallette. Il envoie un petit sourire à Achille. Il n'a définitivement pas la tête à rester au bureau, encore moins en sachant qu'Achille sera à la maison à se morfondre. Il préfère être avec lui pour combattre les images qui tentent désespéremment de tracer leur chemin jusqu'à sa tête, de sorte à ce qu'elles puissent empoisonner ses pensées. Il prend ses derniers choses et sors du bureau accompagné de son copain. La tendresse n'est plus: les deux hommes marchent côte à côté en silence. Alors qu'ils sont dans l'ascenseur bondé de gens, Callum caresse subtilement sa main, ni vu ni connu.
À leur logement, Callum s'installe confortablement. Il prépare deux tisanes, enfile des sweat pants et met un t-shirt blanc. Il rejoint Achille qui est déjà couché. Il lui tend une tasse puis va s'installer de son côté du lit. Son ordinateur portable sur les cuisses, il se calle confortablement contre une épaisseur de coussins. Sa main gauche se balade dans les cheveux de son amoureux alors qu'il poursuit des recherches sur son ordinateur. Il jette un coup d'oeil furtif vers Achille. Et il se dit chanceux de l'avoir avec lui. Très chanceux.

Au nême monent, il reçoit un message de sa secrétaire qui lui signifie que son client veut qu'Achille soit présent demain à la prochaine séance. Il ne sait pas comment il parviendra à lui en parler. Lui qui croyait que cet épisode était terminé.

Il est étonné, et pourtant, ça lui fait énormément du bien d'entendre la réponse de son petit ami. Il ne va pas rentrer seul, vivre dans l'angoisse, non. Il tremble, mais il se reprend sérieusement quand ils doivent quitter le bureau. Aujourd'hui, c'est difficile de se montrer si distant face à Callum parce qu'Achille a besoin de sa complicité avec son petit ami, et pourtant, ils n'ont pas le choix. Alors, il est inutile de préciser que quand Callum frôle sa main, l'envie de pleurer lui revient, mais c'est surtout que son coeur bat d'amour envers ce jeune homme. L'ambiance reste lourde, parce qu'Achille s'enferme dans son propre mutisme. Il s'en veut de réagir comme ça, mais il se protège de la pire façon qu'il soit. Alors, il prend doucement sa main dans la sienne et sert doucement sa main. Son coeur bat vite.
Il retire ses chaussures à l'entrée, et ne se fait pas prier pour rejoindre leur lit. Il enlève ses habits pour quelque chose de plus décontracter et remercie silencieusement Callum quand il lui apporte sa tisane. Ses yeux fixent son téléphone, il inspecte son compte facebook et répond aux messages de sa mère. Puis, quand Callum est installé à ses côtés, il se glisse contre lui. Il le regarde travailler. Callum apporte quelque chose qu'Achille aime énormément ; la douceur. Il est inutile de préciser que sa main dans les cheveux apaise énormément l'ancien militaire. « Je t'aime, mon coeur. » Ces quelques mots sont ses derniers avant qu'il se laisse porter dans les bras de Morphée. Il se laisse apaiser, il se laisse effacer la journée qu'il trouve tellement catastrophique. Mais si Callum le lâche pas, alors tout ira, pas vrai ?
Il ne sait pas depuis combien de temps il a dormi, mais à son réveil, Callum n'a pas bougé un pouce. Il gigote un peu et se colle à son petit ami, prenant le temps de se réveiller correctement dans ses bras. Il embrasse sa clavicule, mais cette main dans son dos peut le faire repartir très vite dans ses songes. Il s'accroche fort à Callum, il se sent peu à peu sortir de sa rêverie. Il se sent bien, parce qu'il est là. Parce qu'il le lâche pas. Il ne parle pas, il l'embrasse juste. Un baiser qui vaut mille mercis. Qui vaut mille je t'aime.

Il ne sait pas depuis combien de temps il navigue sur son ordinateur. Il a pris quelques notes, bien que difficilement étant donné qu’il ne veut pas bouger son bras enroulé autour d’Achille. Il n’ose pas se lever ni même bouger d’un fil, craignant tirer son amoureux du sommeil dont il a grandement besoin. Il lui lance quelquefois des coups d’oeil furtifs pour le regarder dormir. Il semble être si paisible; ça lui fait du bien de le voir aussi calme. Le jeune avocat a déjà hâte de poser son ordinateur et se reposer un peu, mais il doit se concentrer. Il n’a pas quitté le bureau plus tôt pour siester, mais bien pour travailler. Alors il poursuit ce qu’il fait, tentant tant bien que de mal de combattre ses paupières qui tentent de se fermer contre son gré. Après peut-être deux ou trois heures, il se trouve encore là, en train de classer des trucs, de lire, de prendre des notes. Il n’a pas bougé malgré l’envie de pisser qui pèse depuis au moins une heure. Il n’a pas osé se lever, craignant que ses mouvements ne réveillent Achille. Alors il attend que celui-ci ouvre les yeux par lui-même pour qu’il puisse enfin vider sa vessie. Ça ne prend pas beaucoup de temps après pour que son amoureux soit tiré de sa rêverie. Ses paupières battent tranquillement. Callum sent ses lèvres embrasser sa clavicule. Il ferme les yeux, profitant de la douceur de sa bouche contre sa peau. Sa main repart à la conquête de sa chevelure qu’il caresse à nouveau. Doucement, Achille capture ses lèvres et ils échangent un tendre baiser. Il sent que son amoureux prolonge l'étreinte de façon plus langoureuse, mais Callum le repousse. “Je dois vraiment aller pisser”, lui lance-t-il en rigolant un peu. Sur ce, le jeune homme se lève pour aller à la salle de bain, déposant son ordinateur sur le lit. Il n’a pas pu avancer autant que prévu et cela le stress un peu. Ce cas avec M. Rutherford a causé quelque retard dans d’autres dossiers, ce qui fait en sorte qu’il a beaucoup de temps à rattraper, ce qu’il devra sans doute faire dans les heures, voire la nuit à venir. Lorsqu’il revient à la chambre, son amoureux y est toujours. Il reprend sa place initiale sur le lit et redépose son ordinateur sur ses cuisses. Il regarde son amoureux qui l’observe et passe sa main sur sa joue pour échange un dernier baiser avant qu’il ne se replonge dans ses ouvrages.

Dormir, ça lui a fait énormément de bien. Et il aime voir Callum dès son réveil, son coeur s'emballe, il se colle à lui, il se laisse aller dans ses bras. Mais Callum le repousse, et la raison fait rire son petit ami. Il se pousse, et s'étire. Il a encore envie de dormir, mais il va garder son envie pour la nuit. Il a froid, parce que Callum n'est plus dans le lit, alors quand il revient, Achille ne met pas longtemps avant de reprendre sa place dans les bras de son petit ami. Callum replonge dans ses recherches alors Calum passe son temps à caresser le bras de son petit ami, tout en regardant un point dans le vide. Il est tellement bien d'un seul coup qu'il n'a plus envie de bouger de ce lit. Ils sont en sécurité, ils sont intouchables. Achille se sent plus serein, comme si le sommeil avait chassé les mauvais événements de ce matin. Il sait que Callum y est pour beaucoup, parce qu'il est toujours là quand Achille ne va pas bien. Il ne pourra jamais assez le remercier, pour ça, pour beaucoup de choses. Dans ce silence agréable, il est en train de s'imaginer sa vie sans Callum, et son coeur se compresse doucement. Parce que sans lui, Achille n'est rien. Il a enfin réussi à être stable, à trouver un équilibre, à connaître le véritable bonheur. Il a arrêté de boire pour oublier, de baiser des partenaires différents chaque soir. Il est devenu plus calme, attentive, et il est surtout amoureux. « Call ? » Il murmure, dans la peur de déranger son petit ami. Il caresse doucement son torse du bout des doigts, sentant les frissons que ce dernier a grâce à son toucher. Un sourire se dessine sur son visage et son coeur s'emballe quand ses yeux se posent sur ceux de son petit ami. Parce qu'il est beau, c'est même la plus belle personne de l'univers aux yeux d'Achille. « On va gagner l'audience ? » Achille demande avec énormément d'espoirs, parce qu'il veut qu'ils gagnent, il veut que James tourne la page, qu'il puisse refonder une vie, peut-être réussir à conquérir son âme soeur. Il l'espère de tout coeur, parce qu'Achille compte aider son petit ami, pour qu'ils aillent loin. Pour qu'ils se battent dans un cas où tous les trois, ils ont un point commun. James a dû cacher son homosexualité pour ne pas se ramasser la gueule, c'est comme Callum. Il a été torturé, et même des choses beaucoup plus pire, comme Achille. Achille et Callum vont former un beau duo, parce que dans le fond, ils veulent aussi se battre pour quelque chose qu'on leur prive, pour leur amour.