"It's time to move on."

Feat Mylena Hepburn.

Cela faisait seulement deux jours que Gabriel était arrivé à Dewsbury, deux jours qu'il avait officiellement quitté l'armée américaine. Pour l'instant, il n'avait pas encore réalisé en réalité. Il croyait presque que dans deux semaines par exemple, il y retournerait. Pourtant non. Son engagement était bel et bien terminé. Pour l'instant il était là, dans cette ville d'Angleterre. Il ne savait pas encore ce qu'il allait faire après, retourner à New-York ? Aller dans une autre ville américaine ? Il ne savait pas. Il fallait presque qu'il ré-apprenne à vivre loin de la violence.

Ce matin, il s'était levé tard. Enfin... tard pour lui en fait. A 5h30, il avait ouvert les yeux avec une idée en tête. Le jeune homme s'était donc installé au bureau qui était dans la chambre que Cyllian lui avait prêté pour ces vacances, la chambre de son ancien colocataire qui était parti vivre avec sa copine. Il avait sorti une feuille de papier, et avait pris un stylo avant de commencer à écrire. Il n'avait pas écris à Melyna depuis presque un mois, étonnant puisque depuis pratiquement cinq ans,lorsqu'une lettre pour sa mère c'était égarée jusqu'à Dewsbury, il entretenait une correspondance avec cette jeune femme qu'il avait appris à connaître au travers de ses mots. Ils ne s'étaient jamais vu, pas même en photo. Mais ça lui importait peu, ils avaient appris à se connaître malgré tout. Elle avait réussi à lui redonnait espoir quand il n'en avait plus, et chaque semaine, il avait attendu impatiemment sa lettre. Elle avait su lui redonner peu à peu un souffle de vie après la mort de sa mère, et il lui en serait à jamais reconnaissant sans doute.

Une fois sa lettre écrite, le militaire la mit dans une enveloppe et la posa sur son bureau en attendant de se rendre directement chez Melyna. Maniaque comme il avait pu le devenir, Gabriel fit son lit au carré, et alla prendre une douche rapidement. Un jean, un tee-shirt, une chemise, des baskets et une veste en cuir, il n'était plus vraiment habitué à ce genre de vêtements simples puisque cela faisait plusieurs mois qu'il portait les mêmes genres de treillis. Il regarda sa montre : 8h30. Est-ce que c'était trop tôt ? Il verrait bien au moment où il serait devant chez la jeune femme. Gabriel sortit alors de la maison de son cousin, et marcha jusqu'à l'adresse de Melyna. Bien sûr, avant de partir il avait pris la peine de regarder sur internet où cela se trouvait, et il avait laissé un mot à Cyllian afin de le prévenir qu'il était sorti. Il allait réellement devoir se trouver un téléphone portable, ça allait peut-être devenir utile.

L'américain s'arrêta dans un café afin se commander un café noir et un thé pour Melyna puisqu'il savait grâce à une des nombreuses lettres qu'elle lui avait écrite, qu'il s'agissait là de sa boisson chaude du matin. D'ailleurs, on lui demanda quel thé il souhaitait, et pour le coup, il se sentit un peu idiot car les anglais semblaient très... attachés à cette eau chaude... Il prit par la même occasion quelques muffins et autres petits délices. Gabriel était un ventre sur patte, et en plus de ça plutôt gourmand alors... il n'avait pu résister.

Après bien trente minutes de marche et une pause au café, il trouva l'immeuble de Melyna et y rentra. Il se rendit devant l'appartement de la jeune femme et inspira profondément. Gabriel posa la lettre qu'il avait écrite directement sur le sol, et donna deux petits coups à la porte avant de s'éloigner, se "cachant" derrière un angle en attendant qu'elle ouvre la porte et lise la lettre.

Melyna,

Tout d'abord, excuse-moi de cette absence de nouvelles. J'ai été un peu débordé dernièrement. Mais... je pense que tu ne vas pas me croire pour la suite... Je t'écris cette lettre d'un pays que tu connais bien, d'une ville que tu connais bien même. Enfin j'imagine. Mon engagement s'est terminé un peu plus tôt que prévu et mon cousin Cyllian m'a proposé de venir passer des vacances chez lui. Je ne savais pas vraiment où aller et revoir mon cousin m'a fais du bien. Et tu veux savoir ce qui est drôle et que j'ai oublié de te dire ? C'est que vous vivez dans la même ville. A Dewsbury. Alors, est-ce que tu me crois si je te dis que je suis actuellement à Dewsbury ?

Du coup, je me suis dis qu'au bout de presque cinq ans à s'écrire grâce à une erreur postale, on pourrait peut-être enfin se rencontrer en personne ? Qu'en dis-tu ? Si tu ne veux pas, retourne chez toi, je ne t'en voudrais pas, mais, si tu es partante, lève la tête, j'ai un petit truc pour toi.

Gabriel

 

"It's time to move on."

Feat Mylena Hepburn.

Gabriel avait pensé à faire cette rencontre la veille, alors qu'il était allongé dans ce grand lit. Il n'avait pas dormi sur un aussi bon matelas et aussi grand lit depuis pas mal de temps et mon Dieu que ça faisait du bien. Même si son rythme de sommeil n'était pas encore bien calé avec un rythme normal. Il n'était plus habitué à dormir six à huit heures consécutives depuis bien longtemps. Mais maintenant que l'armée, s'était finie pour lui, il allait pouvoir reprendre une vie normale. Même si pour l'instant, il ne savait pas vraiment ce qu'il allait faire. Il avait toujours connu la violence : la boxe lorsqu'il était petit, le gang, et pour finir l'armée pendant dix années consécutives. Dans sa tête sa vie se résumait principalement à ça. Il était né pour survivre quoi qu'il arrive. Mais il espérait au fond de lui, que Dewsbury, pour commencer, lui apporterait un peu de sérénité. Même s'il n'y restait pas.

D'ailleurs, cette sérénité, Mylena avait su la lui apportait un peu dans sa lettre, lorsqu'il était sur le terrain et que tout semblait noir. Il arrivait à se dire qu'ailleurs, à plusieurs milliers de kilomètres de lui, cette jeune femme vivait tranquillement, sereinement, même si quelques problèmes pouvaient animer sa vie. Au moins, elle n'avait sans doute pas cette violence qu'il pouvait côtoyer quotidiennement. Mylena avait réussi, grâce à ses mots, à le convaincre qu'il existait des endroits dans le monde où la violence était présente, mais à moindre mesure. Et rien que de le savoir, l'espoir en lui arrivait à se rallumer. Mylena avait réussi à lui faire garder espoir en l'humanité. Ce n'était pas rien.

Alors oui, Gabriel souhaitait la voir en personne. La remercier en personne même. Enfin, s'il trouvait le courage de le faire. Car la remercier, mais pour quelle raison exactement ? Il ne se voyait pas lui dire qu'il avait peu à peu perdu foi en l'humanité et qu'elle avait réussi à la ranimer en lui. Que parfois, lorsqu'il se sentait mal, perdu, il relisait ses lettres et se disait que peut-être, un jour, il pourrait retourner à une vie normale, comme elle. Qu'il aurait une maison ou un appartement. Qu'il se lèverait tous les matins pour aller bosser. Qu'il aurait peut-être un chien pourquoi pas. Grâce à elle, il avait réussi à penser à un autre avenir possible pour lui, en dehors de l'armée américaine. Mais ça, elle ne le savait sans doute pas, ne l'imaginait peut-être même pas en réalité.

Le militaire avait observé cette jeune femme qu'il venait juste de découvrir alors qu'il la connaissait bien désormais. C'était assez étrange à imaginer. Il n'avait jamais réussi à s'imaginer un visage pour Mylena durant toutes ses années. Le jeune homme la regardait lire la lettre qu'il avait écrite quelques heures plus tôt, s'appuyant sur un mur en face de la porte d'entrée de Mylena. C'était bizarre de se dire que jusqu'à présent, ils ne s'étaient jamais vu, et pourtant, il avait la réelle impression de vraiment la connaître. Et après tout, ce n'était pas qu'une impression. Au fil des lettres, ils avaient réussi à faire connaissance, ça avait été une rencontre assez étrange quand on y pense, mais il était reconnaissant envers les compagnies postales d'avoir égaré cette lettre qui, au départ, était destinée à sa mère.

Le brun ne savait pas ce que la jolie rousse allait décidé. Allait-elle préférer rester au stade des lettres ? Ou bien le rencontrer semblait être une alternative possible ? Il préférait attendre de voir, plutôt que de se faire des films. Alors qu'il était en train de la regarder, n'en revenant pas de l'avoir juste en face de lui, une rue les séparant, Gabriel vit la jeune femme relever la tête. Un petit sourire fit rapidement son apparition sur ses lèvres et il n'attendit pas plus longtemps pour traverser et la rejoindre. "T’es beaucoup plus grand que je le pensais. J’ai l’impression d’être une naine.", il ne put que rire légèrement. "Et je t'imaginais plus grande. Et blonde.", lui dit-il pour plaisanter car en réalité, il n'avait jamais eu une idée fixe sur le physique que Mylena pouvait avoir.

La voir lui réchauffer le coeur, mais la voir se diriger vers lui et le prendre dans ses bras comme ça, c'était une sensation indescriptible, il était soulagé, il avait l'impression qu'un poids énorme se retirait de ses épaules. Étrange non ? Le jeune homme enroula alors ses bras autour d'elle et la serra doucement contre lui. "Moi aussi Mylena.", il avoua, malgré sa personnalité généralement réservée qu'il pouvait avoir. Après quelques secondes ainsi, il accepta de rentrer chez elle. Automatiquement, il observa la pièce dans laquelle il venait de pénétrer. Les fenêtres, les portes, les possibilités de partir en fait. C'était une habitude qu'il avait prise à l'armée. C'est vrai que si les gens savaient qu'il ne faisait pas que observer mais qu'il cherchait un deuxième moyen de sortir, ça pourrait sembler bizarre mais, malheureusement, c'est ce qu'ils apprenaient à l'armée, surtout en tant que SEAL. Il avait quitté l'armée, mais ses habitudes, ses manies, ses réflexes allaient certainement rester un moment. "J’ai cru … Comme tu répondais plus, qu’il t’étais arrivé quelque chose. ", Gabriel se tourna alors vers elle lorsqu'elle lui avoua ça, il sentait qu'elle s'était réellement inquiétée pour lui, et ça le toucher. Il lui adressa un léger sourire avant de lui répondre : "Ne t'en fais pas, je suis un gros dur.", plaisanta-t-il. Mais il était comme tous le monde, il avait des peurs et des faiblesses.

"Attends, je t'ai ramené des trucs.". Après tout, c'était lui qui s'était un peu invité chez elle. Il posa alors le sacs sur la table, et en sortit deux gobelets, en tendant un à Mylena avec un léger sourire "Un thé pour vous mademoiselle. J'espère que ça t'ira, ils ont trop de choix ces anglais...", le jeune homme lui dit en secouant la tête. Lorsque le serveur lui avait énuméré tous les thés qu'ils avaient, il s'était senti un peu comme un con et avait simplement répondu 'le troisième', ne se souvenant même plus du parfum. Puis il sortit ensuite une boîte assez volumineuse et l'ouvrit, laissant Mylena découvrir tout un tas de gâteaux et autres viennoiseries. Alors qu'il sortait les gâteaux du sac, Mylena lui demanda comment cela se faisait qu'il était ici. Le new-yorkais se crispa très légèrement et un imperceptible frisson se fraya un chemin dans son dos face à cette question. C'était normal qu'elle se pose cette question, elle devait se rappeler que son engagement ne se terminait que dans quelques mois. Pas maintenant. Et qu'il avait dû se passer quelque chose pour que Gabriel soit là. Le militaire lui adressa un léger sourire avant de lui répondre l'air de rien : "On a travaillé rapidement sur cette mission, ça ne servait à rien de rester là-bas vu qu'on avait terminé, et on avait pas le temps d'attaquer autre chose.". C'était bien comme mensonge ça non ? De toute façon, il ne se voyait pas lui dire 'En fait, j'étais prisonnier dans le camps ennemi depuis plus de trois semaines où ils se sont amusés à nous torturer. Du coup, quand ils ont réussi à nous libérer, ils se sont dis qu'on avait mérité de prendre des vacances.'. Non, il n'allait pas lui dire ça.

 

"It's time to move on."

Feat Mylena Hepburn.

Et dire que ces deux-là auraient pu ne jamais se rencontrer. Enfin, même si une des lettres que Gabriel avait envoyé à sa mère ne s'était pas égaré jusqu'à chez elle, ils aurait peut-être pu se rencontrer malgré tout. Après tout, Mylena et Cyllian vivait dans la même ville donc, le militaire, lors d'une de ses permissions ou tout simplement lors de ses vacances comme à l'heure actuelle, aurait très bien pu tomber sur Mylena et ils se seraient peut-être entendus tout de suite. Mais bien sûr, ça n'aurait pas été pareil. Là, cela faisait un peu plus de cinq années qu'ils s'écrivaient des lettres environ toutes les semaines. Mise à part les quelques fois où il n'avait pas pu lui répondre tout de suite étant sur le terrain, ou bien, ce dernier mois où elle n'avait eu aucune nouvelle. Pas qu'il n'ait pas voulu lui écrire, il était simplement dans l'incapacité de le faire. "J'avais marqué Blonde-vénitienne ! ", à ce rappel de la jeune femme, Gabriel lâcha un léger rire avant de se 'défendre' comme il le pouvait : "Eh... Je suis un militaire, je suis pas coiffeur. Moi dans blonde vénitienne je comprends "blonde" c'est tout. T'aurais dû me dire que tu étais rousse, là j'aurais compris.", lui apprit-il en haussant simplement les épaules, riant un peu. Mais peu importait la couleur de cheveux, c'était même le dernier détail auquel il pouvait penser.

Après être resté dans les bras l'un de l'autre quelques instants, profitant simplement de la présence l'un de l'autre, ils se détachèrent finalement. Gabriel ne pouvait détacher ses yeux de la jeune femme, n'en revenant pas vraiment de l'avoir en face de lui après tout ce temps passé à s'écrire. "Ça n'empêche pas qu'il puisse t'être arrivé quelque chose. ", le jeune homme fit un très léger sourire en baissant les yeux. Ah...! Si elle savait... Car non, il était loin d'être un gros dur, mais ça, il le gardait pour lui. Car lui aussi avait des baisses de moral, des baisse de confiance, que ce soit en soi ou envers les autres, lui aussi avait des peurs et des craintes, encore plus depuis ce dernier mois même si, là non plus, personne n'était au courant et qu'il n'allait sans doute en parler à personne. Le brun avait toujours été du style à se débrouiller par lui-même et à tout garder pour lui, et ça, depuis toujours. Alors, la mort de son père avait accentué ce trait de caractère, tout comme son entrée dans le gang, son engagement dans l'armée, et pour finir, le décès soudain de sa mère. Alors non, comme toujours, il allait tout garder pour lui.

Le militaire sortit sur la table toutes les gourmandises qu'il avait pu prendre au café et, peut-être s'était-il laissé emporter mais... il n'avait pu résister. En plus, cela faisait bien trop longtemps qu'il ne s'était pas régalé avec ce genre de viennoiseries. D'ailleurs, avant de rentrer à l'appartement de Cyllian, il trouverait sans doute un supermarché et achèterait ses confiseries préférées. Il était en manque et comptait bien en faire une overdose ! "Fruits rouges. T'es parfait ! ", Gabriel ne put s'empêcher de rire, secouant doucement la tête. Lui parfait ? Il était loin de l'être et il le savait. Mais au moins, il était 'parfait' dans le choix du thé. "Merci de souligner ma plus grande qualité.", le jeune homme lui lança pour plaisanter, un sourire amusé aux lèvres avant de recevoir, en guise de remerciement, un baiser sur sa joue. "Alors c'est comme ça que fonctionne les anglaises ? Je leur offre un thé et elle m'embrasse ? C'est bon à savoir...", une énième blague... C'était Gab' tout craché, des blagues à tout va, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Il avait toujours été ce farceur, toujours en train d'en sortir une. Et fort heureusement, l'armée n'avait pas changé ça ! Enfin heureusement.. ou pas hein...!

Une fois tous les petits gâteaux sortis, Gabriel s'installa sur une des chaises, prenant à son tour son gobelet pour en boire une gorgée. Il reposa bien vite le gobelet car malgré le fait qu'il avait marché entre le café et l'appartement de Mylena, et qu'il faisait assez froid dehors, la boisson était toujours bouillante. Tant pis, il se rabattrait sur une viennoiserie. Ni une ni deux, il attrapa quant à lui un brownie dans lequel il croqua. Ah Dieu que c'était bon...! "Je suis contente que tout se soit bien passé, alors. ", la jeune femme lui lança alors. Il ne put que lui faire un léger sourire, néanmoins partiellement crispé. Car oui, tout ne s'était pas véritablement bien passé. "Je suis content d'avoir terminé l'armée mais en même temps... j'aurais presque pu continuer.", lui avoua-t-il dans un haussement d'épaule avant de croquer de nouveau dans son brownie. A ses yeux, il ne connaissait que ça : l'armée. Il s'était engagé à ses 18 ans, il en avait 28 à l'heure actuelle, il n'avait été que militaire. D'ailleurs, malgré le danger de cet emploi, ça l'avait sauvé. Qu'aurait-il fais sinon ? Il serait toujours dans un gang ? Ou peut-être qu'il serait mort. Une bagarre entre deux gangs, une balle perdue entre la police et eux. Qui pouvait savoir ? Donc oui, à ses yeux, l'armée était la seule chose positive qu'il connaissait, malgré la brutalité des événements qu'il avait pu vivre. "Et bien ça me semble une très bonne occupation pour commencer oui.", il lui lança avec un air amusé. Oui, l'idée de pouvoir l'embêter lui plaisait fortement. Après, il savait qu'il allait devoir trouver quelque chose à faire puisque emmerdeur personnel de Mylena n'était sans doute pas un métier... Remarque emmerdeur tout court non plus. "Sinon non, je ne sais pas ce que je vais faire maintenant. Je ne sais pas non plus où je vais vivre. Si je retourne à New-York, si je vais vivre dans un pays chaud, une île... j'en sais rien. Pour l'instant, je me prends juste quelques vacances.", il lui avoua, terminant ce brownie qu'il avait mangé en moins de temps qu'il ne fallait pour dire brownie.

C'est vrai que Gabriel n'avait jamais mentionné le fait que son cousin vivait à Dewsbury. Pourtant, il lui en avait parfois parlé ! Mais ce détail n'avait pas traversé l'esprit de Gabriel semblait-il. "Peut-être va savoir. C'est grand Dewsbury ?", il lui demanda amusé. Lui qui venait de New-York, Dewsburry lui paraissait tout petit. "Il s'appelle Cyllian Calloway. Il est barmaid au Dewspub. Ne me demande pas où c'est, je n'y suis pas encore allé.", il lui expliqua, un léger sourire aux lèvres à la fin. Gabriel n'avait pas encore eu le temps de découvrir la ville. Le soir de son arrivée, ils avaient bu un peu, le lendemain il avait tenté de faire une grasse matinée mais son corps était trop habitué à ne pratiquement pas dormir alors il n'avait pas pu se reposer et était toujours sur le qui-vive. Vivement que ces habitudes s'en aillent. Pour l'armée, ils étaient entraînés au sommeil polyphasique, c'est-à-dire qu'ils ne dormaient qu'entre deux et cinq heures par jour, mais réparti sur plusieurs moments de la journée. Ainsi, Gabriel et ses coéquipiers étaient habitués à faire des sortes de sieste de quinze à trente minutes, plusieurs fois dans la journée afin de garder un état d'éveil permanent. Mais, il espérait retrouver un rythme 'normal' à force. Même si ça mettrait sans doute du temps.