shannen & izzy

Like a small boat on the ocean, sending big waves into motion. Like how a single word can make a heart open. I might only have one match but I can make an explosion.And all those things I didn't say, wrecking balls inside my brain. I will scream them loud tonight can you hear my voice this time?

Cela devait faire un bon vingt minutes qu'elle était en train de faire la mise en place de la vitrine, mais encore, elle n'était pas satisfaite de son travail. En fait, c'était plutôt une façon de passer le temps vu la journée emmerdante qu'elle avait aujourd'hui. Autant s'amuser à replacer des trucs, non ? C'était déjà mieux qu'entendre Isabelle raconter sa vie. Pas que sa vie soit nulle, mais bon, ça revenait toujours au même. On s'en fout que son bébé sourit à chaque fois qu'elle lui chante une chanson. De toute façon, à cet âge, sourire est un réflexe et non un signe d'amusement. Izzy et les enfants, ce n'est pas une histoire d'amour. Elle les aime bien, mais voit pas le but d'en parler comme si la vie venait d'inventer l'humain. Tous les bébés font les mêmes choses, il n'y a rien d'extraordinaire. Mais bon, elle pense ainsi, mais lorsque son tour va venir - le jour où un homme voudra bien de sa folie -, elle sera sûrement pire. Son chien ramène la balle et à chaque fois, c'était comme si c'était la première fois. Un snap, une vidéo instagram, un cri à ses colocs pour leur montrer. Mais un chien, c'est plus intéressant qu'un bébé, non ? Enfin, bref, elle n'était pas la meilleure personne à aller voir pour faire la biographie de son gosse. Chose qu'Isabelle n'avait toujours pas comprise... Un coup d'œil à son portable lui rappela qu'elle devrait prendre sa pause. Mouais... Ce n'est pas comme si la boutique était remplis et qu'elle nécessitait son quinze minutes. La mise en place des fleurs lui plaisaient finalement, elle retourna derrière le comptoir, répondit à quelques messages textes et chercha autre chose à faire. Sérieux, la journée ne pouvait pas passer plus vite ? À la vue de son reflet dans l'ordinateur, elle se mit à faire quelques grimace et s'arrêta lorsque sa collègue lui demanda ce qu'elle faisait. « Je m'emmeeeeerde, c'est abusé là ! J'peux pas venir t'aider à l'arrière ? » « Non, faut quelqu'un pour surveiller la caisse. » Izzy leva les yeux au ciel tout en lâchant un grand soupir avant de voir Isabelle disparaitre dans l'arrière boutique. « Kill... me ! » Rester seule dans son coin à ne pas bouger, ce n'est pas trop son truc. Elle se doit de bouger ou d'avoir un contact avec quelqu'un. Puis, soudainement, la porte s'ouvre. « Oh gosh, enfin ! Dieu existe. » lâcha-t-elle en penchant la tête vers l'arrière. Et à son plus grand bonheur, elle reconnaissait cette tête blonde. « Heeeey ! Chanel, c'est ça ? » Un large sourire sur les lèvres de la fleuriste se dessina, elle vint poser ses coudes contre le comptoir afin de se rapprocher un peu. Elle se souvenait d'elle, car premièrement, rares sont les jeunes qui entre dans cette boutique seule. Puis, deuxièmement, elle se souvient avoir eu une discussion particulière avec elle et Izzy avait pu lui donner quelques conseils. Bon ou pas ? Elle s'en fout. Pour une fois que quelqu'un l'écoutait. « Si t'es de retour, je suppose que ça c'est bien passé ? » Un sourire espiègle sur son visage avec quelques petits haussement de sourcils pour rigoler.

shannen & izzy

Like a small boat on the ocean, sending big waves into motion. Like how a single word can make a heart open. I might only have one match but I can make an explosion.And all those things I didn't say, wrecking balls inside my brain. I will scream them loud tonight can you hear my voice this time?

Shannen flâne au sein des rues pour trouver un cadeau qu'elle pourrait offrir à sa tendre mère. Elle a envie d'acheter un objet remarquable qui ne se rapporte pas à un bijou, mais qui ne soit pas non plus trop cher étant donné que ses économies sont assez moindres. Elle contemple les vitrines des boutiques pour tenter de leur emprunter une idée, mais aucune n'éveille son attention, ou ne parvient à l'épater. Elle voudrait que ça en jette, pour lui accorder toute la reconnaissance qu'elle doit à sa génitrice. Elle peut bien se tuer les neurones un instant pour son sourire. C'est quand même elle qui s'éreinte dans des boulots désastreux pour sa santé - et parfois son bien-être psychique, qui veille tard le soir pour travailler de nuit ; et qui l'a élevée seule. Alors elle lui doit bien un présent pour toutes ces petites choses qui font que son existence n'est pas trop insipide ; pour sa présence au quotidien qui rend l'absence de son père moins imposante. La figure paternelle est devenue moins vitale au fil du temps, grâce à elle, et même si elle camoufle des vérités déchirantes alors que l'adolescente insiste chaque fois, cette dernière ne peut s'empêcher de lui porter un amour indéfectible. Elle erre ainsi dans le froid, à la quête de ce cadeau particulier, avant de tomber sur la boutique de fleurs d'Izzy. Cette demoiselle atypique qui l'a accueillie il y a quelques semaines pour l'aider à choisir des roses, mais surtout à rendre son esprit plus tranquille face à la première fois qui l'attendait. Elle esquisse un sourire et décide de s'y rendre, sa mère adore les fleurs et un bouquet sera déjà un premier cadeau d'acquis. Izzy semble ravie de la croiser - elle ignore si c'est dû à son identité ou plutôt s'il s'agit de sa seule cliente potentielle de la matinée. En tout cas l'ambiance est chaleureuse lorsque l'adolescente avance devant le comptoir. La vendeuse se souvient à moitié de son prénom et elle ne peut s'empêcher d'échapper un rire franc de ses lèvres. « Presque. » Elle répond avec un sourire amusé, presque complice. « Mais j'imagine que c'est un surnom plutôt glorifiant. Enfin je sais pas. C'est pas le parfum qui sent le meilleur. » Elle commente à voix haute, gardant ce sourire sur les lèvres. « Shannen, au fait. » Et avec ce même enthousiasme qui ne semble jamais l'abandonner, Izzy s'appuie sur ses coudes, l'observe avec un haussement de sourcils empreint de taquinerie et de curiosité. « Plutôt bien, un peu mal mais il m'a apaisée. Il a semblé conquis en tout cas, je crois que tes techniques ont porté ses fruits. » Une branlette et ça fait l'affaire. Elle sourit, les joues légèrement empourprées à l'idée d'aborder ce sujet. Pourtant avec Izzy, qui ne serait pas à l'aise ? Elle se détend et s'intéresse même à elle. « Tu vas bien ? Je crois comprendre que tu t'emmerdais comme un rat mort ? » Elle rit, sentant que ce ragot lui apporte plus de satisfaction qu'elle ne l'aurait cru.