"Some people just need a high-five"

Friends become our family -

  Je venais de terminer ma tournée de la journée, et j'avais envie de me poser dans un café afin de penser à autre chose. Et surtout avant de rentrer chez moi, je viens de repasser par le commissariat pour déposer la voiture ainsi que mes affaires. Il était, pour une fois assez tôt, alors j'avais envie de flâner un peu dans le centre. Prendre l'air et tenter d'évacuer toute cette frustration qui s'accumule en moi depuis des semaines. L'idée d'être un peu seul en ce moment me fait de l'œil. Il faut bien avouer que je n'ai pas les idées très claires actuellement. Et que, têtu comme je suis, j'ai bien du mal à trouver où se trouve ma vérité. Je devrais peut-être m'éloigner de ma vie, de mon quotidien pour faire le tri sur ce qui m'arrive et trouver la bonne décision s'il y en a une à avoir.

Je rentre dans le café et commande un cappuccino, une de mes faiblesses gustatives. M'installant à une table je vérifie mon portable. Pas de message à l'horizon. James étant occupé toute la journée je ne m'en inquiète pas plus que ça, on avait convenu d'aller rendre visite à sa mère à ce moment-là. Mais j'avais envoyé un message à Judson qui demeurait pour le moment sans réponse. À mon avis il devait être occupé avec une quelconque conquête encore et ne pas avoir le temps de répondre à mon message. Et bien, il se démerdera avec ses fichus rapports. Assis au fond du café, j'avais une vue parfaite sur l'entrée. C'est comme ça que j'aperçois une tête blonde que je connais bien. Je sui fais un signe et attend qu'il commande avant de venir à ma table. " Hey... comment vas-tu ?" Je te laisse t'installer, quand même heureux de voir une tête qui me change de l'ordinaire, et qui en plus connais quelque peu mes soucis, même si aujourd'hui, contrairement à la dernière fois, je n'ai pas vraiment le besoin et l'envie d'en parler.

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Le moindre moment hors du commissariat et de la maison était un véritable havre de paix. Entre Judson qui se fait de plus en plus distant et la tension avec James, je sens que ça risque de devenir très compliqué les prochaines semaines, enfin plus que ça ne l’est déjà. Alors dès que je pouvais m’échapper, je n’hésitais pas une seule seconde. Je sais que je ne suis que le seul coupable de cette situation, mais ce n’était quand même pas aisé de gérer tout ça, seul. Car rare était ceux qui y mettait leur grain de seul sans émettre de jugement. Alors maintenant je fuyais la moindre confidence et je me terre dans une certaine solitude. Ma sœur elle, ne se gênait pas avec sa franchise de me rappeler gentiment que je devais faire un choix, et je sais que c’est bien une des seules, qui respectera le choix que je ferais, tout en n’oubliant pas un sempiternel ‘Je te l’avais bien dit’. Je t’aperçois un peu plus lin. Finalement s’il y a bien une autre personne qui est objective c’est bien toi. Mais j’avais déjà assez abusé de ton temps comme ça. Et franchement aujourd’hui je n’avais pas envie d’en parler. Juste une journée sans évoquer cette situation, ce serait un rêve total. « J’avoue, mais c’est sympathique. Et j’avais franchement besoin de caféine. » Je hausse les épaules. « Je viens de terminer ma journée, alors je décompresse un peu avant de rentrer. » Je hausse le sourcil droit avec un léger sourire accroché à mon visage. « Excuse-moi de dire ça, mais tu as une vraie tête de déterré, on a l’impression que ça fait des jours que tu n’as pas dormi. » J’affiche une mine un peu inquiète quand même. « Moi ? Toujours dans la même mouise. Rien de vraiment nouveau, t’en fais pas. » Je soupire doucement. « Mais, toi je ne suis pas aussi certain que ça va aussi bien que tu me dis. Tu sembles à bout. » J’affiche une mine contrite. J’étais prêt à t’écouter. Je suis bien placé pour savoir que parfois, un œil extérieur est bien précieux, surtout quand il n’émet pas de jugements ou d’à-priori totalement faux et déplacé.

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  Je secoue la tête. « En quelque sorte, mais rien de bien différend des autres jours » Je te laisse t’installer avec plaisir, tout compte fait un peu de compagnie ne me ferait pas de mal, même si je n’ai pas envie de m’apitoyer sur mon sort comme la dernière fois. « C’est clair que je ne pourrais pas m’en passer. Et ce depuis des années déjà. » Je réplique avec un sourire coincé sur mon visage. Mais une légère lueur d’inquiétude brille dans mes prunelles, alors que tu énonces cette insomnie qui semble désormais faire partie de ta vie. « T’as rien pour dormir ? Parce que tu vas être à bout avant la fin de la semaine si tu continues ainsi » Je prends un ton détaché pour alléger l’ambiance, mais un peu de sommeil ne te fera vraiment pas de mal. Après les causes de l’insomnie sont multiples, et surtout très personnelle. Alors je n’allais pas me pencher sur ce problème, ou allant simplement voir ce qu’il se passe à la surface. Je serais simplement une oreille attentive. Même si je n’avais pas de problème de sommeil, ou qu’occasionnellement, je connais les risques que cela peut avoir. Mais, il me semble qu’il y a bien autre chose qui te tourmente. En tant que flic, je sais lire entre les lignes. Mais tu semblais vouloir éviter le sujet. Sauf que tu m’avais déjà écouté bien assez. C’était maintenant à mon tour de faire preuve d’écoute. Et, je peux t’assurer qu’en parler, sans même entrer dans les détails faisaient le plus grand bien. En tout cas moi ça m’avait aidé. Et tu semblais assez contrarié pour que tu n’aies vraiment rien à dire. « Si tu veux en parler, je suis là. » Je ne peux pas t’obliger à parler si tu ne le souhaites pas, mais seulement t’écouter. Je vois pourtant que la tension est forte, je ne sais pas pas ce qui se passe mais je n’ai pas à attendre longtemps. Tu abordes le sujet, sans entrer dans les détails, mais je t’écoute attentivement. « Si elle t’apprécie, je suis certain qu’elle sera capable de te pardonner, si tu trouves les bons mots, ce que je ne doute pas. Rien n’est immuable. » Je soupire doucement, j’essaye surtout de te rassurer, d’être simplement cette oreille attentive dont tu as peut-être besoin. « Peut-être que c’est la vie, mais c’est la tienne, et il n’y a que toi qui peut décider. » Je te souris, je sais que c’est bateau, mais pourtant pour l’avoir vécu, je sais que l’on fait notre propre choix et que c’est nous qui dirigeons notre vie.

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  Je souris, comprenant tout à fait ce que tu veux dire. « Moi ça me permet de me tenir éveillé lors des longues soirées de garde au commissariat. Résultat c’est devenu une véritable drogue. » Je ne commente pas le fait que tu boives, d’un ça ne me regarde pas, et de plus, je ne veux pas te brusquer et te pousser à te renfermer sur toi-même. « Oui, tant que cela ne nuit pas à ta santé, ça peut être un atout. » Je souris avant de hausser les épaules. Je ne dormais pas des masses non plus en ce moment. Mais je ne voulais pas encore parler que de moi, de m’apitoyer sur mon sort. Je voulais me changer les idées, arrêter de chercher ce qui me taraude. De toute manière ça ne peut pas être pire que ça ne l’est déjà. Et tu sembles surtout assez tourmenté pour que je t’assomme avec mes propres problèmes. Je cherche à soulager le poids de ta conscience comme tu l’as fait précédemment avec moi quelques temps plus tôt. Je t’écoute attentivement. « c’est parfois difficile de tenir parole alors que l’on est autant impliqué personnellement. Difficile de ne pas trahir une parole sans en faire souffrir une des deux parties, quelque soit le camp que l’on choisit. Malheureusement je dirais même que c’est inéluctable, et ce quelque soit l’âge. Je suppose que cela passera avec un peu de temps, il n’y a que lui qui peut faire son office, et ton attention. » Je souris légèrement, ne commentant pas la révélation sur la différence d’âge. Cela ne me regardait pas, et, tu ne serais pas le premier couple avec une différence d’âge. De toute manière je ne suis pas du genre à juger cela, tant que l’on est heureux, c’est le principal. « Il n’y à que ça à faire, peut-être que si tu t’obstines à essayer de lui faire entendre ton point de vue, cela portera ses fruits, je l’espère. » Je pose sur toi un regard entendu, comprenant à ma manière ce que tu vis, dans quel état d’abattement tu peux te sentir. Je ne peux qu’espérer que cela s’arrange pour toi, de tout mon cœur.