« But I'm only human after all »

Orly & Logan (plus tard)

BzzZzzz Je relève même pas ma tête de l'oreiller. Je suis trop bien installée. Il peut toujours continuer de vibrer, je ne décrocherais pas pour autant. Là, je suis bien. Je suis assez sortie ces derniers-jours, pas vraiment contre mon gré, mais même. Ces filles, je les adore, ça m'a fait du bien de les voir, mais au fond, moi tout ce que je voulais : mon lit. Je suis très là. Je reprends ma routine. C'est à dire, musique, série et le regard dans le vide. J'ai envie de rien. Aujourd'hui j'ai pas faim. Les déchets de friandise parsème le sol de ma chambre. Pascal a essayé de trouver son bonheur, mais rien. Et oui mon cher ami, j'ai tout mangé. Rien pour toi. Ce dernier dort à côté de moi, je peux le sentir. Une bouillotte humain. Je suis partagée entre le fait d'être heureuse de l'avoir et malheureuse… Tout me ramène à lui. Ça m'agace. J'ai jamais été ainsi. Je ne suis pas le genre de fille dont sa vie se résume à un mec. Sauf que là, ce n'est pas n'importe quel mec. Ce n'est pas juste un gars de passage, ou alors le passage est vachement long. Dix ans. Dix putains d'années qu'il est ancré dans une partie de mon cerveau. Et là… tout vole en éclat. Il a fallu d'une soirée. Une micro soirée, qui a d'ailleurs failli virer au cauchemar. Une seule soirée pour changer la donne. Je ne sais plus quoi penser. Je suis perdue. Je sais juste que je n'ai pas envie de le voir. Je ne sais même pas s'il a envie de me voir. S'il se souvient de cette soirée, des aveux qu'il m'a fait… des regards qu'on s'est jeté… je donnerai tout pour retourner en arrière. L'avoir à mes côtés. Sentir sa chaleur. Me sentir bien, pas comme là. Là j'ai juste envie de vomir. J'en ai marre de moi. Je savais qu'en revenant j'allais rencontrer des problèmes, mais ça.. ça je l'avais pas vu venir. Pourquoi il a rien dit… j'ai envie de lui en vouloir, de le haïr de ça. Sauf que je ne peux pas. J'y arrive pas. Parce que ce qu'il a fait, je sais que j'aurais fait exactement la même chose. Je ne peux pas lui en vouloir d'un truc dont que j'aurais pu faire. Il le sait en plus. Il me connaît, enfin je crois. Je sens une larme s'échapper de mon œil. Putain ce mec me tue à petit feu. J'avais tout, tout pour être heureuse et je suis partie. J'ai suivi ce que je pensais être mes rêves. Résultat ? Je morfle. Lui a l'air heureux, enfin je crois et je fais de nouveau irruption dans sa vie. J'en ai marre de moi. Je pourrais me poser la question de savoir ce que je veux, mais je sais ce que je veux. Lui. Même si à présent ça me paraît… impossible. Vu qu'à ce moment précis, j'ai juste envie de le fuir. J'arrive pas à savoir comment je réagirais en sa présence. Pour ça que je préfère même pas imaginer. Et s'il me l'avait dit … cette putain de question trotte dans ma tête. Est-ce qu'il sait au moins la vraie raison de mon retour ? S'il me connaît un temps minimum il doit se douter… Je lui ai pas dit clairement. J'en voyais pas l'intérêt. Nos deux rencontres ne menaient pas à ça. Et puis il a quelqu'un dans sa vie. Et puis je me trouve des excuses. Si je voulais vraiment lui dire, je l'aurais fait, sauf que j'en suis incapable. Je suis rongée par la trouille. La peur qu'il me rejette. Passant mon plaid sur ma tête. Cette situation me bouffe. Cette déprime, tout ça. Je sais que je pourrais changer la donne. Rebondir. Seulement là, j'en ai pas la force. Parce que j'avais pas prévu qu'il m'annonce ça. Qu'il me dise qu'il avait été affecté à Londres. Qu'il s'est battu pour moi.. Dam it.

Je sens qu'on me secoue. Le sommeil a du me capturer car j'ai perdu la notion de l'heure. J'ouvre doucement les yeux. Baillant par la même occasion. Qu'est-ce qui se passe ? Je distingue une voix en fond, mais j'arrive pas bien à comprendre ce qu'elle me veut. Je grogne mon désespoir, en mode laissez moi. Allez vous en. Apparemment l'espèce non identifié n'a pas envie de bouger. Je sens qu'on me secoue de plus belle. « Laissez moiii. » grognais-je. J'ai juste envie qu'on me fiche la paix. Je ne peux pas être plus claire que ça. Et ça continue. Je sens mon pacha s'échapper de ce lit bien chaud. Il s'est échappé ou il a été viré ? Bonne question. Je me redresse, mes yeux se sentent agresser par cette lumière. Je pose ma main sur mes yeux. Criant mon désespoir. Il ou elle a décide de me tuer ou bien ? Et c'est là que sa silhouette m'apparaît enfin. « j'ai pas envie de parler donc merci mais au revoir. » dis-je en me laissant tomber dans mes oreillers. Eux je les aime. Eux j'ai envie de les voir. Lui c'est une autre histoire. Fin j'ai rien contre lui, mais il fait partie de la gente masculine et j'ai un souci avec eux. Donc CQFD : j'ai pas envie de le voir.

 

« But I'm only human after all »

Orly & Logan (plus tard)

Ca fait quoi …? Une semaine ? Peut être même plus ? Charlie avait décidé d’hiberner ou une autre connerie du genre, elle allait certainement me sortir « Naaaaan, mais tu peux pas comprendre, c’est une sorte de retraite spirituelle, ils font tous ça en Suède ! » Ouais. Bien essayé Moriarty ! Des fois j’avais l’impression qu’elle oubliait que moi aussi j’avais passé du temps en Suède, presque un an pour tout vous dire ! Et on s’entend qu’un an, c’est bien largement suffisant pour savoir que y'a personne dans ce foutu pays nordique qui daigne pas donner signe de vie pendant un aussi long laps de temps pour cause de retraite spirituelle. Enfin si, ptet le mec bouddhiste là, notre voisin de pallier avec ce bouc si long qu’il en faisait une tresse, m’enfin, pas sur qu’il soit un parfait représentant de la population suédoise ! Ce gars il faisait des gargarismes avec des décoctions à base d’ortie et de ronce, il sonnait son gong passées vingt deux heures, et puis je le répète, il avait ce bouc/tresse, là ! Définitivement pas un suédois lambda ! Sauf que Charlie c’était définitivement pas une anglaise lambda non plus, parce qu’elle était aux abonnés absents et que moi je me faisais un sang d’encre. Définitivement pas mon genre ! Elle allait se noyer dans l’alcool ou s’empiffrer de michocko et me reprocher par la suite qu’elle avait mal au bide. Je me devais de désamorcer cette bombe à retardement. Elle finirait bien pas me péter à la gueule un moment ou l'autre ! Je préférais encore prendre le problème à bras le corps.

C'est Izzy qui m'ouvre, loin d'être surprise par ma présence ! C'est limite si elle m'a pas supplié d'intervenir, le pronostic vital d'Emma étant même peut être engagé ! Charlie : la coloc exemplaire ! Pas besoin d'un plan, d'un GPS ou d'une quelconque indication : les lieux me sont familiers. Je pénètre rapidement dans l'antre du Charlie, en évitant de me prendre les pieds dans ses vêtements mis en boule à l'entrée de sa chambre (piège qui aura surement eu raison d'Emma !) et me retrouve dans la pénombre. Bordel, il est 17 heures et il fait nuit noire dans sa chambre. Je tire sur un des stores, laissant pénétrer la lumière de fin d'après midi dans la pièce. Une forme non identifiée sous la couette m'indique la position de ma chère amie... « Laissez moiii. » Authentification terminée. Il s'agit bien de Charlie affalée dans le lit, la tête sous l'oreiller, la voix pâteuse, les cheveux en bataille. « Je crois pas non » Son charme agit plus sur moi, dommage pour elle ! Même Pascal, son chien son chat, me lance un regard du genre « Le Messi », je suis son sauveur ! Il quitte les lieux profitant que la mince ouverture que j’ai laissé en pénétrant dans la chambre de mademoiselle. Brave bête ! « j'ai pas envie de parler donc merci mais au revoir. » Une véritable hôtesse, son hospitalité est légendaire dans tout Dewsbury ! « C’est comme ça que tu traites un ami qui te veut du bien ? » j’ouvre la bouche pour simuler mon choc, profondément outré par un tel manque de considération. Qu’elle le veuille ou non, je vais rester ! J’ai pas bravé l’odeur de renfermé qui empeste cette chambre pour tourner immédiatement les talons à sa simple demande. La princesse devra user d’une ruse plus élaborée pour me faire quitter son domaine ! « Tu le sais, hein, que je vais pas partir, alors économise le peu d’énergie qui te reste pour te retourner sur le dos ! » je m’écrase à ses côtés, appréciant la chaleur de son lit. Merci Pascal, la place est bien chaude grâce à toi, t’auras un susucre ! Enfin, une crevette ? Ce que tu veux ! « Bon, racontes ! Et t’omets aucun détails tu seras mignonne ! » Je place mes mains derrière ma tête, cherchant une position confortable. Mon petit doigt me dit que j'en ai pour un moment à être là!

 

« But I'm only human after all »

Orly & Logan (plus tard)

À ce moment précis dans ma tête, j'étais en train d'imaginée les pires scénarios. Le genre de scénario digne d'un psychopathe, je suis sûre que les créateurs de GOT me prendraient tellement la mort d'Orion dans ma tête est … exquise. Ouais, dans ma tête je suis en train de tuée ce qui me sert de meilleur ami. Parce que le gars, il a pas l'air de comprendre le sens de mes mots. Il a pas l'air de comprendre que j'ai pas envie de le voir. Que ça soit lui ou un autre. Les filles j'en sais rien, elles osent pas s'aventurer, ce qui montre qu'elles ont compris. Je ne suis pas méchante, j'ai juste pas envie qu'on entre. Nuance des propos. Si on comprend pas, ce n'est pas grave, l'essentiel est que je me comprends. Et je ne suis pas en train de mourir pour autant. Sauf que non Monsieur Orion Pantazi, chieur de merde, a décidé de s'installer sur MON lit ! « Pourquoi j'ai renoué contact avec toi déjà ? » dis-je en le coupant dans ton discours spirituel sur je ne sais quelle connerie, pour me faire bouger. La tête toujours enfoncée dans mon oreiller. Qu'il crève, je ne compte pas bouger. Oui, je suis, je suis adooooorable ! Dignes d'un Dusdley et qu'on me fasse pas chier car je peux l'envoyer sous le placard. Ok je n'ai pas la force et alors ? Rien m'empêche d'être chiante. Bon ça je le suis tous les jours. Et je m'embrouille. Et voilà qu'il cause … encore .. et encore… sa voix martèle mon crane. Je vais avoir besoin d'aspirine et vite. « T'as pas envie d'aller voir ailleurs si j'y suis ? T'as pas une autre personne à faire chier ? » Il peut me dire ce qu'il veut, je ne compte pas bouger. Et encore moins lui dire ce qu'il s'est passé. Et puis quoi encore ? Cents balles et mars.. expression française à la con tiens ! En plus de ça, il prend trop de place dans mon lit. Quel chieur. Je me retiens de dire con, mais la torture qu'il subit dans ma tête est tellement… jouissif. Et oui mon pauvre vieux, je ne suis que gentillesse et bonté. Ahum.. J'ai soif. Sortant le bras de sous ma couette je tâte à côté de la table de nuit. A la recherche de l'eau, le précieux liquide dont je désire tant. Gotcha ! Sauf qu'il va falloir que je me redresse. Ce qui veut dire qu'il va devoir ma tête… Et shit. L'envie est bien plus forte que sa gueule. Tant pis pour ma fierté, ceci dit, je ne compte pas lui dire ce qui se passe pour autant. Je cherche par la même occasion un médoc, parce que je sens déjà la migraine qui pointe. Merci Orion. « Si t'as envie de m'être utile comme tu le dis… tu peux pas, je sais pas moi .. dégager. » Lui adressant un faux sourire, je reprends place dans mon lit. Dégageant un peu ce gros tas ou comment dire « son corps », fixant à présent le plafond. Blanc, très blanc, trop blanc. Je n'ai pas envie de parler de ce qui se passe dans ma tête. Pourquoi il le comprend pas ? Pire encore : l'accepte. Ok je sais que dans le sens contraire, je ferais sûrement la même chose… Shame on me. Non, mais là, y a bien une raison pour que je me taise. Que je ne parle à personne et encore à lui, fin à eux. Et lui non, tout ce qu'il trouve à faire c'est venir me voir. « C'que vous pouvez être con ! » Oui, vous, désignant ici l'espèce masculine. Cette même espèce qui ne sert à rien. Strictement à rien, on est d'accord ! Puis Orion fait partie de ce rien. Désolée je ne suis pas d'humeur à être tolérante. Je souffle à nouveau et passe la couverture sur mon visage. J'ai pas envie d'entendre ce qu'il va me dire. J'ai envie de rien, mais vraiment de rien. Juste qu'on me laisse crever en paix. C'est pas trop demandé il me semble ? Si c'était un ami, un vrai, il le ferait …