Tallulah & Orion

Wish I could say something here, but eh, I don't know you yet. I'm just stuck with you.

Sa mère voulait la voir, allez comprendre pourquoi ! On aurait dit que plus on se rapprochait du jour j, soit son union devant dieu avec le connard de bouclé, plus ses parents avaient enfin de l'attention à lui accorder. Toute sa vie, Tallulah avait du vivre au second plan, reléguée après les heures supplémentaires et les soirées mondaines. Maman acceptait toujours de dépanner à l'hôpital, au détriment de leur temps mère-fille. Bien vite, la petite avait cerné son utilité: apporter la touche manquante au portait de réussite de ses parents. Ils avaient des bons emplois, une fille jolie et qui réussissait bien à l'école, le rêve. En apparence seulement, la solitude pesant beaucoup sur les épaules de Lula dès son plus jeune âge. Aujourd'hui, elle s'était émancipée, elle allait se marier. Certes, ce n'était qu'une mascarade, mais l'obtention de son bout de papier ferait officiellement d'elle une adulte n'ayant plus de comptes à rendre à personne. Après vingt trois ans, ses parents réalisaient enfin que leur petite grandissait, mais c'était trop tard. Sa mère l'avait invitée à venir passer du temps avec elle pour le repas du midi, ce qui n'était jamais arrivé avant. N'étant pas de mauvaise foi, Tallulah accepta et comme elle s'y attendait, le manque de sujet de discussion entre les deux femmes fut pesant dès les premières minutes. Elles y mirent du sien, chacune, mais il était trop tard pour implanter une complicité qui n'existait pas.

Une fois le retour de sa mère à son poste, la brune se saisit de son portable pour y mettre une chanson, le retour à Leeds lui prenant quand même un petit moment. Elle entra dans l'ascenseur au moment où plusieurs personnes en sortaient, la laissant seule avec un homme au fond. Lula n'y porta pas vraiment attention, après tout, ils ne feraient que quelques étages ensembles. Enfin, c'était le plan initial, puisque l'objet s'arrêta après quelques secondes, les lumières s'éteignant. Une panne, sérieusement ? « Il ne manquait plus que ça » souffla-t-elle, croisant les bras sur sa poitrine. Au moins, elle n'était pas claustrophobe, aucune raison de paniquer. La belle espérait seulement que la pane ne serait pas trop longue.

Tallulah & Orion

Wish I could say something here, but eh, I don't know you yet. I'm just stuck with you.

Dire qu'il avait voulu être chirurgien… Trainer dans les hôpitaux lui rappelait sans cesse, et malgré cinq ans de médecine, il ne s’habituait pas à cette odeur aseptisée si caractéristiques des centres hospitaliers. Il se demandait même comment tous ses mecs en blouses blanches arrivaient à sentir le gout de leur repas ? Manger ici une fois par semaine suffisait à Orion. Les réunions de travail, ces « repas déjeuners » entre médecins légistes, thanatopracteurs et autres spécialistes le gavait au plus haut point. Ils passaient tous suffisamment de temps dans ce lieu pour pouvoir organiser ces déjeuners à l’extérieur ! « Trop de boulot » lui rétorquait-on souvent… Alors il se farcissait la viande et son jus, les entremets et autres compotes sans sucre, sans gouts, sans intérêts. Un peu comme ces réunions quoi… En plus il avait pas vraiment un rôle décisif dans l’affaire, loin de là! Vous visualisez le jeu « Loup Garou » ? Ben Orion n’était guère plus qu’un villageois, il donnait son avis, il avait une voix, mais il ouvrait pas les yeux à la nuit tombée, il avait pas de potion de vie ou de mort, il pouvait pas répliquer d’un coup de fusil comme le chasseur si on le faisait chier. Un villageois. Un spectateur. Un rôle qui lui collait pas vraiment à la peau. Alors dès que c’était fini, il prenait pas vraiment le temps de boire un café, jus de chaussette aurait été un terme plus approprié, il se barrait sans demander son reste.

La pause déjeuner touchait à sa fin, l’horloge indiquait à tous les participants de la réunion de regagner son poste de travail. Orion, débarrassé de ses obligations se dirigea d’un pas léger vers l’ascenseur. Tout le monde semblait s’être donné le mot, très vite l’habitacle herbageait une dizaine d’infirmiers et autre aides soignants. Fort heureusement ils quittèrent ce dernier à l’étage du dessous, si bien qu’il se retrouva uniquement en compagnie d’une jeune fille pour les cinq derniers étages à parcourir. C’état pas plus mal. Enfin, si l’ascenseur daignait poursuivre sa course. Ce qu’il ne semblait pas disposé à faire. Putain… « Il ne manquait plus que ça » Râla la demoiselle alors qu’ils étaient suspendu entre deux étages. « Pitié dis moi que t’es pas claustro !? » Il l’avait tutoyé naturellement. Orion il s’embrassait pas beaucoup avec l’étiquette et ce genre de conneries. Il allait droit au but. Et là, sa priorité, c’était s’assurer qu’il était pas bloqué dans cette cabine avec une folle furieuse.  

Tallulah & Orion

Wish I could say something here, but eh, I don't know you yet. I'm just stuck with you.

C'était tout ce qu'il y avait de plus cliché, vraiment. La seule fois où Tallulah venait à l'hôpital pour y voir sa mère, rendez-vous raté en soi, elle se retrouvait prise dans un ascenseur avec un charmant inconnu au regard ténébreux. Manquerait plus qu'ils finissent en train de baiser dans l'habitacle avant l'arrivée des secours et voilà le petit scénario bien cliché, bien pourri. En y pensant, la belle ne pu s'empêcher de rouler les yeux, blâmant sa solitude pour l'entrainer si rapidement dans des pensées qu'on pourrait qualifier d'osées. Il faut dire que comme l'autre pris dans sa galère ne semblait pas moche, ça aidait l'imagination. Non, avec George, 67 ans, branché à un soluté, ça ne lui aurait pas traversé l'esprit, soyez-en certain. Quelques coups d'oeils suffirent pour que la brune cerne l'autre occupant. Le regard qu'il lui jeta quand elle ouvrit la bouche, elle se serait presque cru devant Cory, lui qui avait toujours de la difficulté avec les conventions sociales et la politesse. Non, l'homme à ses côté ne semblait pas pourvu du plus grand tact qui soit, mais ce n'était pas grave. Derrière ses airs de gentille fille toute délicate, Tallulah savait encaisser. Voyant qu'il ne lui restait plus tant de batterie, elle rangea son téléphone dans sa poche, soufflant pour montrer son mécontentement.

« Pitié dis moi que t’es pas claustro !? » Non, pas de tact, exactement ça. Le genre de mec qui n'en avaient rien à foutre, qui fonçaient la tête baissée, n'ayant rien à perdre. Encore un. Heureusement, ou malheureusement pour lui, Tal ne faisait pas vraiment dans le sarcasme. Il aurait été si facile de lui envoyer une réplique cinglante sur un ton agressif, mais à quoi bon ? Sans provocation, elle ne mordait pas et il lui en fallait plus pour sortir les griffes. « Non, non, pas du tout. » Fixant ses pieds, elle se retourna pour scruter celui avec qui elle était prisonnière pour les instants à venir. Le silence revint dans l'habitacle. Un silence désagréable, un peu trop silencieux, oppressant même. Sans les bruits de machinerie, c'était assez bizarre, particulier. Ça ne semblait pas réellement fatiguer l'autre passager. « Tu penses qu'on... qu'on doit, heu, demander de l'aide ? Ou prévenir ? » Le bras frêle de la brune pointa vers l'interphone dit d'urgence pour agrémenter ses dires. Elle était si peu familière avec les hôpitaux, les chances étaient que l'homme avec elle en savait plus sur le sujet.

Tallulah & Orion

Wish I could say something here, but eh, I don't know you yet. I'm just stuck with you.

Peut être aurait-il du tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de l’ouvrir. Ouais, c’était définitivement un conseil qu’il devrait suivre davantage pour la suite. Tourner sa langue dans sa bouche, ou bien… la sienne ? Celle de la brunette qui l’accompagnait pour quelques étages. Orion il n’était pas aveugle, elle était drôlement mignonne. Et puis ce petit côté sage ça l’intriguait. Elle soupirait plus qu’elle ne parlait. Ca lui faisait lever les yeux au ciel. Non seulement il n’était pas très bavard, quand il parlait il ne prenait aucun gants, mais le pire c’était certainement son manque cruel de discrétion. La plupart des gens faisait avec. Certains appréciaient d’ailleurs ça, cette franchise à brule pourpoint. Et pour les autres, ben ils s’en accommodaient. Orion il n’était pas du genre à s’adapter, il avait passé l’âge de rentrer dans ce moule dont tout le monde parlait. Il avait jamais été fan de pâtisserie de toutes façons…

« Non, non, pas du tout. » , les paroles salvatrices de sa camarade d’infortune le rassurèrent. « Cool… » Bien sur, il aurait pu gérer un accès de terreur provoqué par la claustrophobie, mais il n’avait vraiment pas la tête à cela. Heureusement qu’elle ne l’était pas, en fait, sinon il serait passé pour un con. Un gros con qui s’en fou pas mal de ce que peuvent ressentir les autres. C’était pas vraiment le cas. Pas tout à fait. Réflexion faite, il passait déjà pour un con. Le silence gênant pouvait témoigner du malaise qu’avait instauré Orion et sa question pour le moins déplacée. Cependant, le jeune homme ne participait en rien pour le rompre. « Tu penses qu'on... qu'on doit, heu, demander de l'aide ? Ou prévenir ? » Orion baissa les yeux, absorbé par la contemplation du plafond. Il avait déjà commencé à compter les dalles qui le composait. En fait ça n’était pas très long. L’opération lui avait pris deux petites secondes puisqu’il n’y en avait que six. La brune avait son doigt pointé vers tous les boutons de l’ascenseur. Ouais ils pourraient éventuellement faire quelque chose. « Ouais, bien sur… » Il s’approcha de l’interphone. « Attends, euh… Je vais essayer quelque chose. » Il appuya, assuré, sur le bouton d’appel d’urgence. Une voix ne tarda pas à raisonner dans le petit haut parleur intégré. « Dépannage j’écoute ? » Orion se racla la gorge : « Bonjour, ici le docteur Pantazi, nous sommes bloqué dans l’ascenseur numéro… » Un bref coup d’oeil aux codes inscrits sur le haut de la cabine, il reprit « 22 03 45, au centre hospitalier de Leeds. L’ascenseur est présentement bloqué entre le quatrième et troisième étage. Je suis actuellement avec une patiente souffrant d’asthme, l’oxygène risque de vite lui manquer, si vous voyez ce que je veux dire… Si vous pouviez nous aider ? » Il avait au moins retenu ça de son externat : si t’étais personne, personne te viendrais en aide. Le type n’avait aucun moyen de vérifier son identité. Les dépannages de ce genre pouvaient durer des heures, l’hôpital étant très largement desservis en ascenseur, ce dernier n’était pas essentiel à la bonne marche de l’établissement. Avec son petit manège, ils seraient peut-être libres d’ici deux à trois heures, au lieu de huit. « Très bien Monsieur Pantazi, nous voyons ce que nous pouvons faire et revenons vers vous au plus vite. » Déjà, le type avait raccroché.  

Tallulah & Orion

Wish I could say something here, but eh, I don't know you yet. I'm just stuck with you.

L'autre était poli, au final. Elle avait été un peu trop rapide à le juger comme l'autre grand con, peut-être était-elle rapide à juger tout court. Pourtant, ce n'était pas son genre à Tal de poser rapidement des opinions, parfois dégradantes, sur ceux qui croisaient son chemin. Au moins, l'homme présent avec elle changea un peu d'attitude lorsqu'elle répondit à sa question et lui affirma qu’elle n’allait pas partir en crise d’anxiété à l’idée d’être prise avec lui entre ces quatre murs. Ça lui donnait presque envie de s’excuser, mais elle se mordit la lèvre au lieu de lui sortir des explications totalement débile. Au lieu de ça, la brune pris appui sur le mur près d’elle, croisant ses bras et laissant l’homme faire la conversation à l’interlocuteur. Comme elle s’y attendait, il savait mieux qu’elle comment l’interphone fonctionnait, nommant même son titre de Docteur au préposé. Si ça aurait pu attirer l’attention de d’autres consœurs, un brun ténébreux avec un doctorat, ça ne faisait ni chaud ni froid à Tallulah. Sa mère était médecin, elle en avait vu d’autre et savait mieux que quiconque qu’un titre professionnel ne définissait pas une personne. L’autre aurait pu être concierge, elle n’aurait pas réagi différemment.  Enfin, c’était jusqu’à ce qu’il débite ses mensonges comme quoi elle faisait une crise d’asthme ? Quoi ? Sa bouche s’ouvrit, choquée de le voir allègrement mentir afin d’obtenir un service plus rapide. Non, Tal n’aimait pas mentir et oui, c’était très ironique.

« Sérieux ? » demanda-t-elle à l’homme une fois la conversation avec l’opérateur terminée. « Une crise d’asthme ? » Son regard était un brin froid, teinté d’exaspération. L’autre ne semblait pas voir quelque chose de mal à mentir, pour lui c’était sûrement rien, mais pas pour Tal. Sûrement il y avait quelqu’un qui avait plus besoin qu’elle d’être dépannée, non ? « Je ne suis pas pressée, tu sais » ajouta-t-elle, sans toutefois être rude dans ses propos. Peut-être que lui si, elle n’en savait rien, tout chez cet homme lui était inconnu. Sa main gauche vint replacer une mèche derrière son oreille et elle remarqua qu’elle portait toujours cette bague faisant office d’alliance. Ah. Tant pis.

Tallulah & Orion

Wish I could say something here, but eh, I don't know you yet. I'm just stuck with you.

C’était pas qu’il était impatient ou quoi. Bien sur, personne n’aimait poireauter des heures, dépendre du bon vouloir des autres, perdre son temps… Mais Orion ne connaissait que trop bien comment fonctionnait ce système. Ces types étaient payés a rester le cul dans leur chaise, devant des écrans de contrôle ou leurs téléphones de service. Ils avaient juste à mettre en relation les gars de la maintenance avec ceux qui étaient coincés dans les ascenseurs. Ils se pressaient jamais, mme quand ils le pouvaient. Passées dix huit heures ça passait en facturation double pour l’hôpital. Ils en étaient parfaitement conscients, ils en abusaient. Alors ça valait le coup d’enjoliver un peu la situation. Enfin, dans ce cas précis, c’était pas vraiment enjoliver, le mot qui convenait le mieux. La brune semblait en parfaite santé, appuyé contre l’une des parois de l’habitacle. Elle ferait avec. Orion était familier avec le mensonge, il n’en était plus à un prêt, loin de là… Parfois il se disait que ce qu’il y avait de plus authentique chez lui, c’était son prénom, pourtant c’était le premier truc que les gens trouvaient louche. Comme quoi, il fallait se méfier des apparences. Oui, Orion c’était son vrai prénom, et ça représentait l’une des seules certitudes que les autres pouvaient avoir à son sujet. Passons…

L’appel avait été concis, Orion connaissait les informations nécessaires à leur dépannage. Le silence s’installa de nouveau. Pas pour longtemps.  « Sérieux ? » Le jeune homme releva la tête en direction de sa partenaire d’infortune, un sourcil arqué, interrogateur.   « Une crise d’asthme ? » Un sourire naquit sur les lèvres d’Orion. Il était vrai qu’elle avait l’air de plutôt bien gérer cet oxygène qui allait disparaitre d’heures en heures. « Ouais, d’ailleurs je suis super fier de toi, tu gères ça comme une chef !  » Ajouta-t-il dans un rire étouffé. « Je ne suis pas pressée, tu sais » Il haussa les épaules à son intention. Elle n’avait pas l’air méchante pour un sous. C’était surement le genre de nana devant qui on pouvait passer sans vergogne dans la queue pour la caisse au supermarché. Les voila bien rendus ! Le voyou et la sainte bloqués dans un ascenseur pour quelques heures… « J’ai ptet une opération à coeur ouvert d’ici une heure et demie ? Tu voudrais pas que ce pauvre Jean-Michel rende son dernier souffle parce qu’on était bloqués la dedans non ? »

Tallulah & Orion

Wish I could say something here, but eh, I don't know you yet. I'm just stuck with you.

Ca aurait pu être pire, c'est vrai. Elle pourrait être en train de mourir de faim, ou encore avoir très envie de pipi. Non, pire, elle aurait pu être prise au piège avec sa mère. L'idée était tellement horrible qu'elle lui arrache un frisson et vite, la belle se mit à penser à d'autres scénarios tout aussi cons les uns que les autres. Voyons voir, elle pourrait être en retard pour un rendez-vous, coincée dans un habitacle restreint en compagnie de Paolo, 112 ans, presqu'en décomposition. Sinon, il y aurait vraiment pu avoir une personne en détresse avec elle, mais non. Elle n'était qu'avec un brun ténébreux qui avait l'air de s'y plaire à lui envoyer des sourires en coin et la narguer en enchainant une connerie après l'autre. Il ne dégageait pas de sa présence une odeur nauséabonde non plus, ne présentait pas de troubles apparents, non, juste un homme un peu blasé qui avait sûrement mieux à faire que de passer du temps involontairement avec Tallulah. En plus, il savait s'y faire avec l'intercom et semblait travailler dans l'établissement. Bien que la brune remette en question son statut de docteur, elle se fichait un peu de ce qu'il pouvait bien faire. Mis à part une attitude un brin désinvolte de sa part, rien à signaler. En plus, la miss avait grandit chez les Freeman, passant clairement la majorité de son temps dans la chambre déjà occupée par tous les hommes de la famille. Il lui en fallait un peu plus pour la brusquer.

« Ouais, d’ailleurs je suis super fier de toi, tu gères ça comme une chef !  » Elle roula les yeux suite à ce commentaire. Ils étaient au courant de l'existence de l'autre depuis quoi, deux minutes ? Et elle semblait déjà en mesure de prédire ses réactions. Au moins, l'inconnu semblait avoir un sens de l'humour, ce qui était toujours un avantage.  « J’ai ptet une opération à coeur ouvert d’ici une heure et demie ? Tu voudrais pas que ce pauvre Jean-Michel rende son dernier souffle parce qu’on était bloqués la dedans non ? » Tallulah fronça légèrement les sourcils suite à cette remarque, plissant le nez au passage. « Déjà, si t'étais chirurgien cardiologue, je pense que c'est ce que t'aurais dit au technicien tout à l'heure non ? T'aurais pas prétexté une patiente en pleine crise d'anxiété. Beaucoup moins urgent. » À force de dire des menteries, on finissait par s'y perdre. « Laissons donc Jean-Michel hors de l'histoire, je pense que quelqu'un doit lui sauver la vie, ça ne sera pas toi, monsieur le pseudo chirurgien. » Elle avait terminé sa phrase avec une petit sourire, histoire de détente l'atmosphère. Après tout, sa personnalité semblait bien différente du jeune homme, mais Tallulah n'était pas une fille fade, sans intérêt et sans saveur. S'ils en avaient encore pour quelques heures, aussi bien ne pas s'envoyer des piques pour rien.

Tallulah & Orion

Wish I could say something here, but eh, I don't know you yet. I'm just stuck with you.

Finalement, cette petite avait du potentiel. Si sa plastique pouvait laisser suggérer le contraire, elle n’avait pourtant rien d’une potiche, d’une midinette sans cervelle, d’une petite prétentieuse pourrie gâtée. Ouais, on pouvait s’imaginer pas mal de chose en ne lui accordant qu’un coup d’oeil. Pourtant, elle méritait surement plus que des regards à la dérobée. Elle semblait discrète, pas le genre de filles à vraiment s’imposer. Néanmoins, ses yeux implorant sans cesse le ciel de faire taire Orion, témoignait d’un fort caractère. Elle cachait bien son jeu ! Il en était persuadé, elle n’était pas cette brune aux allures timides que tout portait à croire. Encore un regard vers le haut ! Qu’est-ce qu’il venait de dire, déjà ? Orion ne pu retenir un sourire. Il avait envie de la faire sourire, elle, maintenant. Alors il sorti cette histoire farfelue, ce bobard sur Jean-Michel et son opération à coeur ouvert. Il était conscient que rien n’avait l’air probable dans le moindre mot qu’il débitait, mais c’était la conviction qu’il y mettait qui comptait, pas vrai ? Un coup d’oeil à la moue qui déformait son visage, Orion constata que son auditoire n’était guère convaincu. « Déjà, si t'étais chirurgien cardiologue, je pense que c'est ce que t'aurais dit au technicien tout à l'heure non ? T'aurais pas prétexté une patiente en pleine crise d'anxiété. Beaucoup moins urgent. » Un point pour elle. Deux même ! Mais il ne le prenait pas vraiment mal. Comment aurait-il pu ? Il n’était même pas l’ombre d’un médecin au sein de ses locaux aseptisés, alors un chirurgien cardiologue, même pas en rêve. Enfin si, en rêve justement, mais guère plus. « Laissons donc Jean-Michel hors de l'histoire, je pense que quelqu'un doit lui sauver la vie, ça ne sera pas toi, monsieur le pseudo chirurgien. » De la répartie. On pouvait certainement pas lui enlever ça ! Elle avait même l’air de s’y connaitre sur le sujet, ou elle jouissait tout simplement d’un degré de réflexion dont peu de nanas dans son genre pouvaient se vanter. Orion s’empara de cette question pour en faire sa croisade personnelle et démêler le vrai du faux. Il y avait certainement des causes qui méritaient davantage d’énergie de sa part, mais actuellement, coincés entre ses quatre murs, il ne voyait pas quelqu’un de plus intéressant à taquiner. « Excusez-moi madame l’infirmière je devrais pas plaisanter avec la vie de vos patients ! » Prêcher le faux pour connaitre le vrai, un classique. « J’avoue je suis démasqué, je suis loin d’être chirurgien cardiologue… Je me contente d’exercer modestement mon rôle de sexologue au sein de cet établissement…  » Orion se mordit l’intérieur des joues pour s’empêcher de sourire. il était incorrigible…!

Tallulah & Orion

Wish I could say something here, but eh, I don't know you yet. I'm just stuck with you.

Il était drôle, fallait bien lui accorder ça. Le genre de mec qui ne se prend pas la tête pour un rien, sûrement qui n'a jamais eu quelque chose de trop sérieux dans sa vie. Le genre de mec qui va à l'école, fait la fête, brise des coeurs, des gueules sûrement au passage pour se mettre sur le droit chemin plus tard, tout en restant un peu un grand con derrière tout ça. C'était le portrait que la brune dessinait face à son interlocuteur, s'imaginant sûrement se tromper sur plusieurs points. De toute façon, à quoi bon s'interroger ? Ils discutaient pour passer le temps, c'était sûrement pas la création d'un lien terrible qui les unirait à tout jamais. Parce que si oui, Tal elle avait 2-3 mots à dire au destin. Genre, le coup de la panne d'ascenseur, essayer de trouver mieux, merci.


« Excusez-moi madame l’infirmière je devrais pas plaisanter avec la vie de vos patients ! » Quoi ? La belle ne pu s'empêcher de mettre une main devant sa bouche tellement elle pouffa suite à cette remarque. Elle, infirmière ? Et puis quoi encore, reine d'Angleterre tant qu'on y était ? Prête à l'interrompre, elle le laissa cependant continuer. « J’avoue je suis démasqué, je suis loin d’être chirurgien cardiologue… Je me contente d’exercer modestement mon rôle de sexologue au sein de cet établissement…  » Alors, ça c'était encore pire ! « Je t'arrête tout de suite, monsieur le sexologue. » Elle sortit cette phrase tant bien que mal entre deux éclats de rires, levant sa main droite pour le faire taire. « Alors, je ne suis pas infirmière, dieu merci. C'est quoi, tu dis ça à cause du costume ? » Sans gêne, elle haussa son sourcil tout en lui souriant en coin. Ils étaient piégés ici, aussi bien rire. « Parce que je t'arrête tout de suite, j'étudie pour devenir maitresse au primaire. » Une pause. « Quoique après réflexion, c'est pas mieux si tu aimes les costumes! » Elle rit de plus belle. Oui, Tallulah était un public facile, s'émerveillant devant chaque truc ridicule. Faut dire que de passer sa jeunesse chez Ezekiel et côtoyer une famille de quatre garçons en tout temps, ça lui a pas mal servi. Pour elle, il n'était pas nécessaire de se prendre la tête, sauf cas de force majeure. « Bon, si on suit la tendance, tu n'es pas chirurgien, je me doute que tu sois sexologue, alors toi, tu fais quoi ? » Tallulah se rapprocha de lui, légèrement, lui offrant toute son attention. Aussi bien faire la conversation, s'il ne souhaitait pas lui répondre, bah il repartirait sur des blagues et elle suivrait, c'était tout aussi simple. En attendant sa réponse, elle baissa sa main et en profiter pour changer sa fausse alliance de doigt, parce qu'elle avait réellement horreur de la porter dans son annuaire gauche. Voilà, dans la main droite c'était bien mieux.

Tallulah & Orion

Wish I could say something here, but eh, I don't know you yet. I'm just stuck with you.

Avec la chance qu’il avait, Orion était en train de se payer la tête de la fille du grand directeur de l’hôpital, celui qui avait le bras si long qu’il serait capable de le faire virer de son job alors que c’était même pas lui son patron. Cela n’aurait rien eu d’étonnant, le jeune homme avait toujours eu le chic pour se fourrer dans des situations pareilles. C’était trop tard, il avait lâché les vannes et ne comptait pas s’arrêter de si tôt. S’il devait finir vendeur de quotidiens à la sortie du métro, autant que ça en vaille la peine. Il en profita donc pour admirer, avec discrétion néanmoins, la chute de reins de la demoiselle. Hey ! Orion aimait vraiment son job okay ! Un petite récompense serait pas du luxe une fois qu’il aurait plus de travail. Si cette belle brune était vraiment la fille du grand patron, Orion avait la preuve vivante qu’il était possible de réussir une carrière professionnelle et de cartonner en génétique. Quoique. Non, Orion  ne remettait pas en question la plastique de la demoiselle, mais après réflexion, elle ne savait pas utiliser l’interphone de l’ascenseur, elle pouvait au mieux être l’une de ses nièces…!

Son rire, absolument adorable au passage, vint tirer Orion de ses pensées. Il peinait à se souvenir de quelque chose d’aussi mignon. C’était ptet le manque d’oxygène qui commençait à faire son effet. Ouais, à d’autres Orion, t’avais pas fait cinq années de médecine pour pouvoir te cacher derrière une excuse aussi merdique, désolé !  « Je t'arrête tout de suite, monsieur le sexologue. » C’était fou, dans sa bouche ça sonnait différemment, Orion se voyait déjà la blouse sur le dos à palper des phallus à longueur de journée. Ouais, en fait non. « Alors, je ne suis pas infirmière, dieu merci. C'est quoi, tu dis ça à cause du costume ? » Là encore, l’idée fugace de cette nana dans une blouse d’infirmière lui était pas désagréable, mais elle balaya tous ses fantasmes d’un nouvel éclat de rire. « Parce que je t'arrête tout de suite, j'étudie pour devenir maitresse au primaire. » Maitresse ? Ca avait du potentiel ça aussi! Bordel.  « Quoique après réflexion, c'est pas mieux si tu aimes les costumes! » Un sourire énigmatique s’empara des lèvres du jeune homme qui vint se joindre au rire de la jeune femme. « T’aimes pas les costumes toi ? Tu reverrai pas de me voir en infirmière ? Je comprends vraiment pas…  » il roula les yeux au ciel, imitant le comportement de sa camarde quelques minutes plus tot. « Bon, si on suit la tendance, tu n'es pas chirurgien, je me doute que tu sois sexologue, alors toi, tu fais quoi ? » Orion découvrait une nouvelle facette de cette demoiselle, investigatrice. L’espace d’une seconde il songea à un tout autre costume, il chassa cette idée de sa tête. « Décidément on peut rien te cacher Sherlock ! Peut-Être qu’au final je suis l’infirmier ? D’après toi…? » Même si une complicité semblait déjà couler de source, Orion semblait bloqué par un détail, petit, mais d’une grande importance. Il ignorait son prénom, et ça le dérangeait grandement. « D’après toi…. qui te prénomme tout autrement que Sherlock j’imagine ? »