La pluie, les voitures qui roulaient à vive allure, cette fille qui n’avait pas cessé de la chercher au collège, ces vêtements courts qui ne la protégeaient pas du froid… Summer passait vraiment une journée merdique, et elle était bien heureuse de rentrer chez elle. Elle arriva après une bonne dizaine de minutes de marche à cet appartement qu’elle partageait avec son père depuis maintenant trois ans. Mais, surprise, lorsqu’elle posa sa main sur la poignée pour ouvrir la porte, c’était verrouillé. Elle se mit donc à tambouriner la porte de coups de poings pour que son père l’entende et vienne lui ouvrir, mais bien sûr, il n’était pas là. Où pouvait-il bien être ? Elle décida de sortir son portable de la légère veste qu’elle portait puis elle composa rapidement le numéro de son père avant de joindre son téléphone à son oreille et de tomber sur sa messagerie. « Fait chier. » soupira-t-elle, il était sûrement occupé.

N’étant pas décidée à attendre qu’il rentre pour qu’il lui ouvre, elle sortit de l’appartement puis se mit à marcher en direction du bar dans lequel il travaillait, le DewsPub. Soit il était en train d’y bosser, soit il y prenait un verre avec quelques amis comme il avait l’habitude de le faire. Non, bien sûr, ce n’était pas le seul endroit qu’il fréquentait. Il pouvait être au magasin, chez un ami… mais c’était ce qu’il y avait de plus près, et vu l’état des chaussures complètement trempées et dégueulasses que portaient Summer, elle n’aurait pas le courage d’aller bien loin. Sur le chemin, elle réessaya en vain de joindre son père, mais elle retombait toujours sur la messagerie. Elle était énervée, crevée, stressée. La seule chose qu’elle voulait faire, c’était rentrer chez elle et se reposer. Mais non, elle allait devoir chercher son paternel qui n’était pas foutu de répondre au téléphone. Bordel, ça l’énervait…

Elle arriva sur place après quelques minutes de marche, complètement trempée, son eye-liner avait même légèrement coulé, mais rien de bien catastrophique… Ça l’apprendra à ne pas s’habiller en raccord avec la météo. « Salut. » soupira-t-elle à cette jeune femme qui se trouvait devant le pub, visiblement à l’abri de la pluie qui s’abattait sur Dewsbury. « J’te dérange pas… ? » La brune était tournée vers une poubelle, et parlait… comme si c’était un être-humain. Incroyable, mais plutôt drole comme situation. « Mon père bosse ici. Je peux pas rentrer chez moi puisque j’ai oublié mes clés et il est pas foutu de répondre au téléphone, donc… » Elle lui fit un petit signe de la main, regagnant un léger sourire sur les lèvres alors qu’elle poussait la porte du Pub pour y entrer.