Mon histoire, elle est banale écrite. En photographie cela me correspondrais un peu plus, après tout je n’ai pas l’âme d’un écrivain, juste l’âme d’un homme qui chaque jour se bat pour vivre.

Je n’ai pas eu une enfance facile. Je suis né le 24 décembre 1989 à Paris, dans un hôpital réputé de la Capital. Ma mère, Abigail, avait fui Londres à cause de mon père, qui était alcoolique et d’une violence incroyable. En s’expatriant, elle pensait nous sauver la vie à moi et… à mon jumeau. Nous sommes nés à quelques minutes d’intervalle, Jason en premier et moi en second. Nous étions bien portants, bien roses et nous faisons la joie de ma mère. Je n’ai pas beaucoup de souvenir de ma vie à Paris, mon père nous ayant retrouvés lorsque j’avais 2 ans. Et à partir de ce moment-là, j’ai commencé à tout perdre.

Mon père avait toujours ses vices lorsqu’il nous a retrouvés à Paris, ma mère effrayée n’a pas eu d’autre choix que de le suivre et retourner dans cet enfer, là où tout a commencé, en plein cœur de Londres. Elle s’était juré de nous protéger coûte que coûte, et c’est ce qu’elle fit. Mon père buvait tellement qu’à la fin, il ne savait plus sur qui il cognait, ma mère lui barrait le passage lorsqu’il voulait s’en prendre à moi ou à Jason. Chaque jour, il changeait de cible, ma mère nous écartais de son chemin, nous glissant dans une pièce, et se prenait les coups à notre place… Cela à durer des années. Et je me rappellerais toujours du jour où mon père à oser lever la main sur moi et que ma mère l’a repoussé violemment, et qu’elle s’est pris une série de coups sous mes yeux. J’avais 5 ans et pour la première fois de ma vie j’étais confronté à la violence de l’être humain. Ma mère ce soir-là s’est relevé et a pansé mes blessures en occultant les siennes en me disant.

« Je suis désolé Dyngan, je te promets que plus jamais ça ne se reproduira, plus jamais il ne vous touchera. »

Ma mère pensait ses mots là, elle comptait porter plainte et agir enfin contre mon père mais… Elle n’a jamais pu le faire. Mon père un soir, l’a cogné si fort qu’elle ne s’est pas relevée. Sous nos yeux, à moi et Jason. J’ai vu ma mère mourir et mon père à ses côtés pleurant sa mort et son acte. Nous étions petits mais nous avions compris que son acte était mal. Ainsi à 5 ans je n’avais plus de mère. Et bien sur les services de police ont conclus à un accident, si bien que nous étions confiés à mon père, unique détenteur de l’autorité parentale. Ce n’est pas pour autant qu’il a arrêté de boire, au contraire, il a décuplé sa consommation et ainsi sa violence. Mais étrangement, ils nous battaient que quelques fois, il préférait détruire des bagnoles et des adultes... J’ai ainsi connu une enfance dans la misère et la violence, mais avec mon jumeau j’étais heureux. Nous étions inséparables, toujours dans la même classe, à faire les mêmes bêtises, à dormir ensemble, comme maman voulait que nous soyons. Puis vit ce drame qui a détruit ma vie.

Mon père, un soir de plus, était torché comme pas possible, nous avions 8 ans et nous avons joué comme deux gosses, sans qu’il nous surveille. Seulement ce soir-là, il pleuvait à torrent, et le ruisseau qui était près de chez nous ressemblait plus à un torrent déchaîné. Je jouais à chat avec Jason, et j’ai dérapé, glissant le long du précipice m’accrochant à une branche, hurlant à Jason de m’aider, ce qu’il fit. Mais en m’aidant, il mit sa vie en danger, la corniche s’est effondrée emportant avec elle mon jumeau. Et moi j’ai regardé Jason partir dans le courant sans que je puisse rien faire. La vie avait emporté ma mère mais aussi mon jumeau, mon seul lien avec le monde. Ma vie s’est écroulée ce soir-là, et j’ai peiné pour m’en remettre.
La police conclue de nouveau à un accident, mais l’enquête avait révélé un manque de vigilance de la part de mon père, il fit une cure de désintoxication obligatoire, et récupérait ma garde. Mais moi j’avais perdu goût à la vie, pensant que la mort de mère et de mon frère était ma faute, que j’étais « Maudit », mon père me le répétant sans cesse et encore aujourd’hui je le pense.

Mais une rencontre inattendue me fit reprendre pied. J’avais 15 ans, je n’étais pas très bon à l’école, je parlais souvent à ma mère et mon frère, et commençais déjà à m’intéresser à la photo quand cette fille est apparue. Ally, une petite blonde au regard bleu azur, au tempérament de feu, elle m’a regardé et m’a fait fondre en un regard. Elle était mon nouveau point de repère, elle était jolie, adorable même si elle était caractérielle, mais elle était ma sauveuse. Elle et moi ça a tout de suite collé, des discussions à en perdre de vue, des rires, des jeux, des bêtises. Nous faisions les quatre cents coups ensemble et nous étions inséparables, et je vis en elle le signe de ma mère, de mon frère, elle était mon bonheur. Elle était ma meilleure amie, et rapidement fut plus que ça.

Seul mon père noircissait le tableau, refusant Ally dans ma vie, la voyant comme un nuisible. Le soir de mes 17 ans, il a littéralement pété un câble, et à même voulu me frapper pour me punir, mais j’étais bien plus grand, bien plus fort que je stoppais ses coups et le repoussais. Prononçant ses mots :

« J’ai assez vécut dans la misère, ça n’a que trop duré. Je m’en vais Papa, car toi aussi je refuse de te perdre. Partir est la meilleure solution à ce remède, puisque d’après toi, je ne suis que la poisse incarné. »

Je pris mon sac et quittait ce taudis pour un autre. Mais un autre en compagnie d’Ally. Elle aussi n’avait pas de bon contact avec sa famille, mais suivait de bonnes études. Elle voulait être architecte, et j’étais prêt à tout pour elle, après tout elle m’avait rendue la vie. Alors j’ai travaillé comme un acharné, cumulant trois quatre emplois en plus d’être photographe pour lui payer la meilleure école et nous faire vivre. Même si nous vivions dans un miteux F2, nous étions heureux et c’était le principal.

Ally a passé son diplôme avec succès et pour me remercier de ces magnifiques années, elle m’offrit le droit à mon tour de passer mon diplôme de photographie dans une belle école. Et ainsi faire de ma passion, mon vrai métier. C’est grâce à elle si aujourd’hui, je vis de ma passion. Bien sûre, j’ai excellé dans mon domaine, premier de ma promo, les gens s’arrachaient ma personne, et Ally était fière de moi. J’avais déjà cette capacité Pour la remercier, je lui ai passé la bague au doigt, si simplement, tellement simplement que c’est son regard qui a dit oui avant même que je n’ose. C’était le 24 avril à midi, dans un parc, un souvenir qui restera gravé dans ma mémoire.

Aujourd’hui, j’ai 28 ans et nous travaillons dure pour préparer notre mariage. Nous gagnions certes bien notre vie, mais nous vivons simplement. Un petit appartement cosy en plein cœur de la ville, et jamais je n’exhibe mon compte en banque, au contraire je donne même une bonne partie aux œuvres caritatives, ce qui n’est pas le cas d’Ally qui elle profite de l’argent pour se faire plaisir. Mais elle a raison d’agir ainsi, la vie ne nous as pas fait de cadeaux après tout.

Je pensais avoir tout pour moi, un métier que j’adore où on m’apporte la reconnaissance et une renommée, une femme adorable, un mariage en vue. Puis je l’ai vue. Ensorcelé, chamboulé, bousculé. Une simple rencontre dans un ascenseur, des mots échangés ainsi elle a mis ma vie sans dessus dessous. J’ignorais tout de l’amour en fait. Pobby, petite brune aux yeux émeraude magnifiques a transpercé ma vie. Elle m’a bousculé alors que je sortais d’un shooting dans la boîte où j’avais été embauché. Je n’avais pas perçu sa beauté avant qu’elle se mette à me fixer comme une adolescente amoureuse. Et immédiatement mon cœur se mit à cogner, mon cerveau était électrisé, j’étais bouleversé, et je mis mon charisme à contribution pour la retenir. Elle ne pouvait pas me quitter ainsi. Je devais la revoir, et retenir son nom allait m’être utile.

Un simple oui qui change une vie, mais qui remet tout en doute. Pobby m’électrise, me rend fou, mais j’ai Ally dans ma vie, qui elle me donne une certaine stabilité. La passion ou la stabilité, entre les deux mon cœur balance.