take a picture lovely.

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Le soleil brille, les oiseaux chantent, la vie est belle.... Ou peut-être pas aussi belle qu'elle le semblait il y a quelques mois encore. Je m'étais totalement perdue, aucune idée de qui j'étais ou qui je voulais devenir. Je m'étais tellement bloqué, me forçant à devenir la personne que je voulais être étant plus jeune que j'en avais oublié qui je voulais véritablement devenir. Dans un soupir, j'avais quitté le canapé, fixant l'horloge, le seul bruit qui remplissait cette pièce si vide. Tout était un peu trop confus, je passais mon temps à forcer Abby de lâcher les cours de photographie, de se jeter dans le patinage artistique comme elle l'avait toujours souhaité, mais est-ce que la photographie, c'était vraiment ce que moi, je désirais ? J'avais ouvert le réfrigérateur, il serait peut-être temps que je parte faire des courses au lieu de vivre sur deux foutues bouteilles de lait. J'étais partie vers ma chambre, attrapant mon appareil photo, le parc n'était pas bien loin, je pourrais peut-être en profiter pour essayer de prendre cette photo qui n'avait toujours pas quitté mon esprit. Mon sac attrapé, j'étais monté en voiture, roulant jusqu'au magasin sans trop me poser de question, j'essayais de ne pas m'en poser, c'était plus évident de cette manière. La route était assez libre, ce qui était un miracle pour un vendredi après-midi, c'était également un miracle que j'ai un vendredi de libre, pas sur le point de m'endormir en classe ni en train de comater au travail. J'attrapais des trucs au hasard dans les rayons, des trucs dont j'avais pas besoin, des trucs dont j'avais besoin. La routine qui s'installait, ma plus grande peur. J'avais besoin d'aventure, besoin de découvrir de nouvelles choses chaque jour, en ce moment, je passais juste mes journées en cours ou derrière le comptoir d'une stupide boutique de fleurs. Il fallait bien que je gagne de quoi payer mes factures et de quoi me nourrir. Je portais pas véritablement attention à ce que je faisais, je laissais mon esprit se promener un peu partout, il était pas avec moi, surement dans d'autres rayons ou dans une autre galaxie, c'était mieux ainsi. Je pouvais pas m'empêcher d'être totalement paranoïaque à propos de ma mère et de Sirius, ils se détestaient déjà avant même qu'elle soit au courant que c'était lui. Pourquoi ? Sirius est quelqu'un d'adorable et réellement gentil et ma mère... Et bien, c'est ma mère. Elle devient un peu flippante parfois, c'est à se demander si elle n'était pas une tueuse en série parfois. Malgré tout, elle gardait son charme, c'était juste une personne qui vivait dans un autre monde, totalement décalé du nôtre. Elle était constamment énervée sans réelle raison apparente, ça ne change pas le fait qu'elle pouvait être rempli d'amour lorsqu'elle le désirais, mais juste quand elle le désirais, c'est-à-dire quelques secondes par an.

Une fois sortie, j'avais tout posé à l'arrière de la voiture, appareil à la main, je marchais tranquillement vers le parc. Ce projet était sur le point de me rendre totalement folle, j'essayais de faire avec et de rester le plus calme possible quant à cette histoire. J'essayais différentes choses mais tout me semblait tellement générique, vu et revu, j'étais incapable de trouver quelque chose qui me ressemblait véritablement et ça m'agaçait tellement. Je voulais pas rendre une photo juste pour rendre quelque chose et avoir des points minables pour une photo minable, je voulais que ce cliché, ce sois moi, ce soit mon âme et mes pensers, j'en avais besoin. Que devient l'art lorsqu'il ne représente pas l'artiste ? Il se meurt. J'étais concentré sur un angle précis avant de sursauter. Un sursaut causé par une voix qui m'était totalement étranger. Je tournais directement la tête vers la personne, levant légèrement le sourcil. « Je savais pas que les arbres étaient des célébrités. » Sarcasmes pour sarcasmes. J'allais pas me laisser déranger par quelqu'un qui avait l'air de légèrement manquer de politesse, est-ce qu'un bonjour aurait été trop demandé ? Il faut croire. « Je sais pas, est-ce que tu peux ? » Je croisais les bras, tout en le fixant. Alors c'était donc vrai, des personnes encore plus curieuses que moi existait ? Je n'étais pas certaine, toute ma vie se trouvait là-dedans. Des photos de proches, des auto-portraits, des photos de nature, de l'art abstrait, tout ce qui pouvait me sortir par la tête en soit. D'un côté, n'était-ce pas le rôle d'un artiste, partager leurs visions du monde. J'hésitai quelques instants avant de lui tendre mon appareil, ce n'était peut-être pas la meilleure idée, qui sait, il allait peut-être vouloir s'enfuir avec l'objet pour pouvoir se faire un peu d'argent. « Je suis Esther, tu es ? » Question totalement banale, mais ça m'importait, je voulais savoir qui il était sous ses grands airs de monsieur mystérieux qui s'assieds pas convenable sur les bancs. Il était chanceux que je n'avais pas apporté ma mère avec moi ou c'est sa tête qui aurait fini dans le banc. Je continuais de le regarder, peut-être qu'il pourrait faire un bon sujet ? Je veux dire, il avait l'air totalement paumé et c'est quelques choses que j'aimais montrer grâce à mes photos, la fragilité de l'esprit humain. Merci Jill et tes études de phycologie débile.