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Hold, hold on, hold onto me, 'Cause I'm a little unsteady, A little unsteady, Mama, come here, Approach, appear, Daddy, I'm alone, 'Cause this house don't feel like home, Hold, hold on, hold onto me, 'Cause I'm a little unsteady, A little unsteady.

La rousse, elle prends vite goût à certaine chose. Elle prends goût à la vie anglaise, avec son temps mi-ensoleillé, mi-brumeux. Elle prends goût au thé, aux légumes souvent trop colorés, aux sourires des gens, à la façon dont chaque personne prononce ce fameux "R". Elle prends goût, aussi, à envoyer des SMS à Rafaël et à le voir le vendredi soir, après sa semaine de cours et de stage. Elle le sait, elle a tendance à trop s'attacher. Elle en a pleinement conscience, mais c'est plus fort qu'elle. Elle comprends pas. Elle ne sait pas. Cet homme a un pouvoir sur elle. Il la fait sourire sans aucune raison. Il arrive même à la faire parler, et diantre, même ses amis les plus proches n'arrivent pas à savoir, au bout de trois SMS, qu'elle n'arrive pas à passer au-dessus de la mort de son frère. Mais lui ... Lui, si. Et elle n'arrive pas à comprendre toutes les subtilités de la chose. Elle va finir par croire qu'il est un sorcier et qu'il l'a clairement ensorcelé. Mais ce monde ne lui ai malheureusement pas autorisé. Elle aurait reçu sa lettre pour Poudlard, autrement. Melyna se tape le font de sa paume. Elle se retient de jurer. A force de penser, elle a complètement oublié les pâtes sur le feu et elles sont désormais trop cuite. Pas grave, Logan devrait faire avec. Elle aussi. Puis, il n'y aura pas mort d'homme si elles ne sont pas aldente. Et concrètement, elle n'a pas le courage de recommencer son plat digne d'un restaurant cinq étoiles : pâtes, jambon, ketchup. D'une voix cassée, elle appelle son frère qui déboule en quelque secondes. C'est qu'il doit être affamé. Elle pose le plat sur la table, sers les deux assiettes et s'autorise à jeter un coup d’œil à son portable avant de planter sa fourchette. Il ne lui a pas répondu. Elle est bien tenté de lui en envoyer un autre. Peut-être que ce qu'elle a dit l'a blessé ? Peut-être que c'était mal qu'elle veuille découvrir la vérité ? Peut-être qu'il a tout simplement oublié ? Trop de question qui lui coupe complètement l'appétit. « J'ai besoin de prendre l'air ... » qu'elle souffle en se levant. Elle prends son manteau, n'écoute même pas les ronchonnement de son frère et sort dans la rue. Elle marche d'un pas décidé jusqu'au bar. Quand elle ouvre la porte, elle espère le voir. Elle espère que ses yeux seront happé par cette touffe brune. Mais rien. Rafaël n'est pas venu. Elle s'autorise même à demander au barman s'il ne l'a pas croisé dernièrement. Rien. C'était comme s'il n'avait pas existé de toute la semaine. Et là, Melyna, elle perd patience. Ses mains tremblent alors qu'elle tente simplement de prendre son téléphone. Elle cherche rapidement sur internet, grâce au prénom et au nom de famille du jeune homme, son adresse. C'est mal. Elle ne devrait pas. Elle ferait mieux de rentrer chez elle et d'attendre. Mais une petite voie dans sa tête la pousse à aller à contre-sens, et la rousse, elle suit les consignes. CRACKENEDGE. Très bien. C'est pas loin, c'est pas proche. Ca lui permettra largement de souffler et de reprendre ses esprits le temps de la route. Mais qu'est-ce qu'elle fait ? Et si sa femme ouvre, qu'est-ce qu'elle va lui raconter ? Et si Rafaël ne voulait pas la voir ... ? Melyna secoue la tête pour chasser de son esprit tous ces questionnements et elle frappe à la porte. Tant pis. Elle sentait qu'elle devait le faire. Pas de réponse. Elle recommence. Il ne semble pas y avoir quelqu'un et pourtant, elle insiste encore une fois en appuyant sur la sonnette, cette fois-ci. Elle est chiante. Elle est collante. Et elle sent qu'il se passe quelque chose. « Rafaël, s'il-te-plait ... » qu'elle dit, la tête presque collée à la porte. Les passants doivent la prendre pour une folle mais tant pis. « Je sais que tu es là. » Elle ne saurait expliqué comment elle le sait, mais au fond d'elle, y'a comme cet espoir qui lui dit qu'elle a raison. « Je .. » Elle ne sait pas quoi ajouter. S'il ne veut pas, pourquoi forcer ? « J'ai besoin de toi. » C'est ce qu'il lui avait dit, non ? De l'appeler si elle en sentait le besoin, si elle jugeait nécessaire de l'avoir à ses côtés pour panser ses plaies. Alors, à nouveau, elle suit les consignes. « Je suis prête à passer la nuit devant cette porte, je te préviens ! » Et elle aura vraiment l'air d'une potiche, assise sur les marches, à attendre. Surtout s'il n'y a vraiment personne dans cette fichu maison. Mais Melyna, elle le fait. Tant pis. Elle prends place, genoux croisé contre sa poitrine pour ne pas attraper froid. Elle va attendre.

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Assis sur le canapé, les yeux dans le vide, c'est la première fois qu'Alice vient se blottir dans ses bras. Parce que ça doit faire un long moment qu'ils n'ont pas eu un moment de tendresse. C'est la première fois que son coeur s'emballe, et c'est agréable de se sentir léger. Parce qu'il n'a pas peur. Il apprécie de lui caresser doucement les cheveux, qu'Alice lui donne des mots d'amour dans l'oreille. Depuis quand elle n'a pas fait ça ? Il ose se le demander, et il n'a pas envie de se poser des questions. Il apprécie que pour une fois, la soirée est agréable et sans cri, sans larme, sans douleur. Doucement, il commence à somnoler dans ses bras, oubliant quel jour ils sont. Parce que Rafaël veut profiter un maximum de cette soudaine proximité. Alors qu'il ne l'avait pas vu. Le calme avant la tempête. C'est quand il s’étouffe, que la panique revient. Il ouvre grand les yeux, avec une Alice plus noire que jamais. Ses mains autour de son cou le déstabilisent, il est déjà en train de chercher l'air. « Alors... Tu ne sais plus si tu m'aimes ? » Là, il comprend. Il comprend qu'elle a fouillé dans son téléphone. Il comprend qu'il va regretter de s'être aussi bien confier à cette jeune fille avec qui il se permet de penser à autre chose. « Crois-moi, tu vas m'aimer. » La bouteille en verre, il ne l'a pas vu venir, et pourtant, quand elle lui éclate sur la gueule, il ne se souvient plus du reste. Le néant complet. Il cherche à comprendre d'où vient la douleur. D'un seul coup, une envie de vider son estomac le prend et il court jusqu'au toilette pour vomir. Son regard se pose sur son visage, sur cette impressionnante ligne de sang le long de sa joue. Il tousse un peu, il crache ses poumons, l'envie de nicotine le prend au dépourvu quand il réalise qu'il est sans habit. Ses yeux s'embrument de larmes, la panique et la peur reprennent le dessus, et c'est là qu'il voit. Ce bleu, immense, le long de son visage jusqu'au bas de son torse. Il ne sait pas ce qu'elle lui a fait, mais il n'arrive plus à tenir sur ses jambes. Il y a du sang, qui sort un peu partout, sans comprendre d'où elles viennent. Sans comprendre que son dos est brisé, sans comprendre que ses bleus vont lui faire souffrir le martyr. Il éclate en sanglots, n’arrivant même pas à attraper son caleçon pour cacher sa nudité.

Il ne sait pas combien de temps il reste, comme ça, allonger sur le sol froid de sa propre salle de douche. Le silence dans l'appartement est brisé par ses tympans qui lui rappellent ses hurlements. Est brisé par les souvenirs qui défilent devant ses yeux. Est brisé parce qu'il se sent tellement faible qu'il n'arrive pas à bouger le petit doigt. Puis il y a cette voix, puis il y a elle. Elle, et ses supplices. Son coeur s'emballe, il ne peut pas laisser attendre la jeune femme dehors, pas dans le froid. Alors, il se fait traîner au sol, toujours vêtu dans le plus simple appareil. Lui aussi, il a besoin d'aide, il a besoin qu'elle l'aide. Elle est sa seule solution. Il ne veut pas appeler d'ambulance, ni de policier. Elle le prenait pour un bagarreur ? Elle aura la vérité en face, sans que Rafaël n'en sorte un seul mot. Il peine à se lever, s'aider d'un petit meuble à côté de la porte d'entrée. Il ouvre la porte, et sans être capable de regarder plus bas que ses propres pieds, il lui murmure. « Moi aussi, j'ai besoin de toi... » Il est faible, il a mal de partout, il a l'impression d'être sale alors qu'elle a simplement abusé de lui. Encore une fois.

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Melyna ne sait pas pourquoi elle ressent ce besoin presque primitif d'aller jusqu'à la maison de Rafaël. Elle a juste la sensation qu'il se passe quelque chose d'anormal. Elle a juste besoin de la voir, de se rassurer. Il ne lui a pas vraiment expliqué ce qu'il se passe dans sa vie mais elle a la nette impression que tout n'est pas rose, qu'un mal-être se cache. Est-ce qu'elle voudrait l'aider ? La question ne se pose même pas. Est-ce qu'elle en a les moyens ? Ça, c'est quelque chose dont elle est moins sur. Est-ce qu'il le souhaite ? Melyna ne pense pas. Il semblait ne pas vouloir qu'elle creuse plus. Mais la rousse, elle ne voulait pas qu'il continue à avoir ce regard vide et brisé. Elle ne voulait pas qu’il perde cette flamme d’espoir. Et la seule chose qu’elle a trouvé pour lui montrer qu’elle tient à lui, c’est de lui supplier d’ouvrir sa porte. Mais Rafaël ne le fait pas. Donc la rousse se contente de s’asseoir sur les marchés du perron. Il fait pas chaud. Le froid s’immisce sous son manteau. Ses mains sont déjà glacées. Cependant, elle ne compte pas bouger. Elle est bien trop têtue pour revenir sur son idée de base. Et finalement, peut-être qu’elle a bien fait. Elle ne fait pas vraiment attention au bruit de la porte qui s’ouvre, bien trop absorbée à souffler sur ses doigts désormais gelés. « Moi aussi, j'ai besoin de toi... » Cette voix … Melyna ne tarde pas à tourner la tête vers cette dernière. Le choc est brutale. Elle ouvre la bouche mais absolument aucun son ne sort. Elle est incapable de savoir quoi faire, de réagir correctement. Il lui faut bien quelque secondes et plusieurs clignements pour que les images qu'elle voit la fasse percuter. « Rafaël ... » C'est encore plus qu'un murmure, qu'un souffle. Ses jambes se mettent enfin un mouvement et elle rejoint le jeune en quelques pas. « Qu'est-ce que tu as fais .. ? » Sa voix est douce, calme, posée. Elle aimerait le toucher mais elle a peur de le blesser encore plus, de lui faire du mal. Elle qui ne supporte pas la vue du sang est servie. Elle se contente juste de serrer la mâchoire et d'enlever son manteau pour tenter de l'enrouler autour des parties de Rafaël. C'est suffisamment humiliant déjà, elle ne veut pas le mettre encore plus dans l'embarras. « Viens. » Elle prends un de ses bras et le passe au niveau de son cou. Elle n'est pas la femme la plus douée au monde, mais elle pense être capable de le maintenir debout et d'aller jusqu'au salon. Elle voit le canapé au loin. Oui, c'est tout à fait possible. Lentement, mais sûrement, elle l’amène jusque là et le fait s'asseoir puis, se dépêche de retourner à l'entrée pour fermer la porte à clé. « Okai, okai. Personne ne stresse ! » Surtout pas elle. Elle inspire, expire, regarde à droite et à gauche avant de jeter son dévolu sur la cuisine. Elle se met à fouiller dans plusieurs tiroirs et revient avec un verre d'eau, des anti-douleurs, un torchon et des glaçons. « Elle est où ta femme ? » Melyna a envie d'avoir des réponses et de remettre en place les pièces du puzzles. Elle n'est pas encore sûr de bien tout comprendre. Ou alors, ce qu'elle comprend lui parait tellement ... Choquant qu'elle préfère ne pas y croire. Les glaçons une fois dans le torchon, elle s'attaque à la joue du brun. Elle y va lentement, les mains tremblantes de peur, de froid. « Faut peut-être que tu ailles à l'hôpital. » Elle est pas médecin, la rousse. Non. Elle est presque avocate et elle ne sait pas quoi faire dans ce genre de situation. Promis, elle penserai à faire un stage de premier secours bientôt. Mais pour le moment, elle tente du mieux qu'elle peut de ne pas succomber au stress et aux nausées. « Rafaël ... Je suis désolée. » Elle est obligée de se mordre la lèvre inférieure pour éviter que cette dernière se mette à trembler et les larmes à couler. Elle se sent tellement mal pour lui. Si ce n'était qu'elle, elle échangerait volontiers sa place.