❝ McCoy Reunion ❞
Will & Aliyah

Tu regardes ta montre, dans vingt minutes ton astreinte sera terminée et tu ne rêves que d'une chose : rentrer chez toi. Tes rapports sont terminés et tu sais que tu peux partir l'esprit tranquille. Dernièrement ça a été plutôt calme si on oublie la coupure de courant qui t'a valut de rester enfermée dans une pièce minuscule pendant plusieurs heures avant que l'on ne vienne vous chercher. Soirée bien sympathique. Ça et son retour. Tu ne peux t'empêcher de penser que tu l'as rêvé. Pourtant, c'est bien lui qui a passé les portes du commissariat. Isaiah est en vie. Pendant des années, tu as imaginé des centaines de scénarios différents mais le voir en chair et en os, devant toi, c'était autre chose. Ça tu ne l'aurais jamais cru. Et tu as encore du mal à assimiler la nouvelle. TJ n'est pas au courant, ni Will d'ailleurs. Ces deux-là te tueraient certainement de le garder pour toi aussi longtemps.  Après tout ils ont été témoins de ta descente aux enfers suite à sa disparition. Mais tu sais aussi qu'ils te pardonneraient bien vite. Un dernier coup d'oeil à ta montre t'indique qu'il est l'heure de partir. En temps normal, rester plus longtemps au bureau ne te dérange pas mais aujourd'hui tu n'attends qu'une chose, t'écrouler dans ton lit. T'attrape tes affaires et ton téléphone se met à sonner « Non pas maintenant » Tu soupires mais finis par décrocher « McCoy, ton frère t'attend à l'accueil » Tu fronces les sourcils « J'arrive, j'ai terminé de toute manière » Surprise, tu t'y rends. Ce n'est pas vraiment dans les habitudes de TJ de venir ici sans te prévenir. Ça il le fait quand tu es chez toi mais jamais à ton boulot. D'ailleurs, tu finis par t'inquiéter. Ce n'est pas normal. Une fois en bas, l'officier de l'accueil te fait un signe de tête et tu suis la direction indiquée du regard. Tu restes figée « Will ? » T'en restes bouche-bée. Ce n'est pas ton aîné devant toi. Tu ne comprends rien, mais ça ne t'empêche pas de te jeter dans ses bras « Tu m'as manqué, tu le sais ça ? » Tu le serres contre toi ce qui te semble une éternité avant de t'écarter. Tu fronces légèrement les sourcils, indignée « Maintenant tu vas m'expliquer pourquoi tu étais aux abonnés absents. Impossible de te joindre et aucune nouvelle. Un sms ou un mail, ce n'est pas la mer à boire »

Cela faisait ... à vrai dire, t'es incapable de te rappeler la dernière fois que tu as eu de ses nouvelles. T'as essayé d'en discuter avec TJ, sans grand succès, comme à chaque fois d'ailleurs. Ce n'est pas faute d'avoir essayé pourtant « Est-ce que tu vas bien au moins ? »

❝ McCoy Reunion ❞
Will & Aliyah

Rentrer de Berlin, c'était sûrement la chose la plus difficile que tu avais eu à faire dernièrement. Bien sûr, ça allait de paire avec l'enterrement de ta fiancée, que tu avais dû gérer à la hâte, et surtout dans le plus grand désespoir. Tu avais perdu celle que tu aimais, tout comme tu avais perdu ta mère : en étant totalement impuissant. Pourtant, tu étais docteur en médecine, et tu aurais pu la sauver, c'était ce que tu gardais en tête et que tu n'arrivais pas à oublier. Et tu te torturais l'esprit maintenant depuis des mois et des mois, c'était aussi pour ça que tu étais rentré. Retrouver ta maison, ta ville, ta famille, et peut-être un peu de réconfort, même si tu savais qu'en ce qui concernait TJ ce serait surtout des reproches que tu prendrais.
Ca ne faisait pas plus d'une semaine que tu étais rentré, mais tu n'avais pas réellement trouvé le courage d'aller jusqu'à ta famille. Ton père, tu savais qu'il serait content de te voir. Il l'avait toujours été. Mais ton frère et ta soeur, tu craignais réellement ce qu'ils avaient à te dire, même si pour l'un, tu savais à quoi t'attendre. Aliyah, c'était autre chose. C'était ta petite poupée d'amour et tu espérais qu'elle ne vienne pas te gifler ou te cracher à la gueule que tu n'aurais pas dû partir. Ou ne pas donner de nouvelle, ça revenait au même. Et tu avais envie de voir Aliyah. C'est pour ça que tu t'étais pointé au commissariat et que tu avais harcelé la personne à l'accueil qui mit du temps à aboutir à ta requête parce que "tu ne ressemblais pas au type qui habituellement disait être son frère". En même temps, TJ et toi, vous ne vous ressembliez pas énormément, à l'exception de votre blonditude, pour le reste, vous vous étiez différenciés par vos trains de vie et vos caractères. Et ça ressortait sur le physique. À l'accueil, elle appela ta soeur, qui ne tardait pas à arrivait. En la voyant, ton sourire s'était agrandit. Enfin, ton sourire... ta grimace, tu avais perdu l'habitude de sourire depuis quelques mois. « Tu m'as manqué aussi, Ali » lui soufflais-tu alors qu'elle venait de se jeter dans tes bras.

Et puis... ton estomac se serrait. Tu n'étais pas prêt à lui parler de ça. Tu n'avais pas envie de lui raconter comment tu étais tombé amoureux, comment tu t'étais fiancé, prêt à sacrifier ta vie pour cette fille, et comment tu l'avais regardée mourir sans même t'en rendre compte. « Je... désolé. » c'est terriblement difficile pour toi de parler, d'affronter son regard. Tu as conscience que tu aurais dû reprendre contact, mais comment ? tu avais perdu ta joie de vivre, de te lever au petit matin, c'était difficile de penser à téléphoner après ça. « Je... ça va, oui. Le retour au pays est un peu difficile... » tu lui jettes un coup d'oeil avant de regarder autour de toi. « Toi, ça a l'air d'aller. La dernière fois que j'ai vu ce commissariat, c'était une vraie ruine... » Ou l'art de changer de sujet.

❝ McCoy Reunion ❞
Will & Aliyah

Si l’envie de t’écrouler sur ton lit était bien présente il y a quelques minutes, voir ton frère se tenir devant toi t’avais donné un regain d’énergie. Pour autant, tu n’oublies pas qu’il a disparu pendant plusieurs mois sans donner signe de vie. Pas un appel, un sms ou même un mail. Tu t’es inquiétée. Même si tu es heureuse de le voir, et c’est un euphémisme, tu le réprimandes sur son absence de communication. Tu sais bien que ce n’est pas son genre de te laisser sans nouvelles, et tu as bien essayé d’en discuter avec TJ, sans grand succès. Tu savais d’avance que c’était peine perdue mais tu connais ton frère et te savoir angoissée l’aurait fait réagir. Si bien qu’il a fini par te confirmer ce dont tu te doutais déjà, lui non plus n’avait aucune nouvelle. Donc tu sais que quelque chose cloche, que ce n’est pas dans ses habitudes de te garder dans l’ignorance de la sorte, ton instinct te le dit. Et ce n’est pas un étranger pour toi, tu le connais. Pour autant, tu choisis de ne rien demander « Je... ça va, oui. Le retour au pays est un peu difficile... »  et visiblement, il ne souhaite rien dire. Tu respectes son silence. Lorsqu’il aura décidé que c’est le bon moment de se confier, tu seras là pour lui « Toi, ça a l'air d'aller. La dernière fois que j'ai vu ce commissariat, c'était une vraie ruine... »  Tu souris, très bien on n’en parlera définitivement pas aujourd’hui. Tu suis le mouvement et regardes autour de toi. « Oui en effet. Mais on s’en fiche ! Allez viens, je t’invite à dîner » Tu fais un signe de main à l’agent d’accueil en guise d’au revoir, prends Will par le bras et sors du commissariat. T’avais beau avoir enchaîné une nuit plus une journée de travail, tu ne voulais plus rentrer, t’avais envie de passer du temps avec ton frère. Si lui ne souhaitait pas parler, toi en revanche, tu avais quelques petits trucs à lui raconter et tu sais qu’il apprécierait que tu le mettes au courant. En revanche, TJ risquait de faire la tronche de ne l’apprendre qu’après Will. Tu connais tes frères. Tant pis, tu t’arrangerais avec cette tête de mule plus tard. Vous vous dirigez vers ta voiture « On prend la mienne. Si tu es venu avec la tienne, je te déposerai au retour que tu puisses la récupérer.  » En route vers un petit resto sympa, vous gardez le silence, toi pour ménager la surprise concernant Isaiah, et lui pour des raisons qui te sont encore inconnues. Une fois garée, vous entrez dans le restaurant et demandez une table pour deux. On vous installe rapidement et tu te saisis du menu, finalement tu réalises que tu es affamée ! «  Tu  choisis ce qui te fait envie, ce soir c’est fête ! » Tu as bien du mal à calmer ton enthousiasme mais Will t’a énormément manqué, et aujourd’hui tu voulais profiter de chaque seconde en sa compagnie.

❝ McCoy Reunion ❞
Will & Aliyah

Aliyah c'était ton petit rayon de soleil, tu la chérissais plus que tout. Et puis, surtout, c'était la dernière femme que tu aimais en vie. Rien que de l'avoir sous tes yeux, ton moral était remonté en flèche. Tu savais qu'il redescendrait quasiment aussitôt une fois que tu devrais faire face à ton frère et sans doute de même avec ton père, c'était sûrement pour cette raison que tu avais choisi de la voir elle et pas quelqu'un d'autre en premier, une fois de retour. Tu remuais suffisamment tes idées noires pour n'en ajouter aucune à ta mauvaise humeur et ton désarroi.
Depuis le décès de ta fiancée, tu as complètement délaissé ta famille et les questions de ta petite soeur sont complètement légitimes. Pourtant, tu n'arrives pas à t'y faire, et les reproches cachés dans sa voix t'avaient fait mal, bien plus que tu ne l'aurais imaginé. C'est toutefois de ta faute, tu acceptes ta responsabilité, mais tu n'es pas prêt à parler, pas encore, et Aliyah semble le comprendre très rapidement, ce qui te soulage tout aussi vite, même si tu gardes un certain poids sur la conscience. Tu t'étais fermé comme une huître. Tu aurais bien voulu lui parler, lui dire ce que tu avais sur la conscience, mais simplement, tu n'y arrivais pas, c'était plus fort que toi. Alors, tu savais que tu te contenterais d'éviter toute la soirée le sujet sensible et ce tant que tu ne te sentirais pas prêt. Aliyah allait devoir se contenter de discussions bien plus banales, qu'elle l'accepte ou non.
Tu secouais négativement la tête. Non, tu n'avais pas pris ta voiture. Elle était encore au garage après ton débarquement, et tu n'étais même pas certain de pouvoir la garder avec une immatriculation étrangère si tu revenais définitivement au pays. Une fois monté dans la voiture de ta soeur, elle vous dirige vers un restaurant. C'est fou, tout a changé, tu reconnais difficilement les quelques endroits que tu as côtoyés avant de partir à l'armée, des années auparavant. Tu n'avais pas remis les pieds entre temps, te contentant simplement de donner des nouvelles à tes proches par email et courrier. Alors, en arrivant devant la façade où Ali pensait apparemment manger, tu haussais les sourcils. Tu ne te rappelais même pas de son existence alors même que tu traînais autrefois beaucoup dans ce quartier. Vous fûtes installés rapidement à une table, et tu pouffais légèrement en entendant ta soeur. « C'est plutôt à moi de dire ça, si je t'invite, tu ne crois pas ? » Cette sensation t'es assez étrangère. Car même en regardant ta soeur, sensiblement la même que lorsque tu l'as quittée, elle est si différente...